La semaine passée je zieute sur un panneau Decaux une publicité LISTEL MODERNE* mais comme je suis pressé je ne prends pas le temps de la mettre dans ma petite boîte à photos mais je me dis que je le ferai à un prochain passage. Sauf que les entreprises du vin en France croulent sous l’énormité de leurs budgets publicitaires et que leurs affiches durent le temps que durent que vivent les roses (désolé je n’ai pas pu m’en empêcher). Place cette semaine aux géants de la bière et bingo avec la canicule ça va dépoter sur les terrasses des cafés.
Bref, je suis allé sur le site de Listel choper le panneau.
Qu’y lit-on à propos de ce qualificatif Moderne ?
« Se dit d’un vin qui correspond aux goûts et aux exigences de ses contemporains »
Listel va être présent en affichage, radio et presse tout l’été.
Nous avons voulu tout simplement remettre Listel dans son terroir… le sable de Camargue amené des Alpes par le Rhône et déposé sur les plages par les courants de la mer Méditerranée !
Moderne adjectif (bas latin modernus, du latin classique modo, récemment)
Qui appartient au temps présent ou à une époque relativement récente : Science moderne. Peintres modernes.
Qui bénéficie des progrès les plus récents : Équipement très moderne.
Qui est fait selon les techniques, les règles et le goût contemporains, par opposition à ancien : Appartement moderne.
Qui s'adapte pleinement aux innovations de son époque, qui est de son temps : Avoir des idées modernes.
Si l’on s’en tient aux chiffres* et plus particulièrement à la progression des vins rosés depuis plus de 10 ans, tendance lourde, le vin rosé est bien un vin moderne.
Mais, tout comme dans l’édition avec les best-sellers, pour séduire le plus grand nombre les vins rosés ne sont-ils pas en train de pousser le bouchon un peu trop loin dans leur adaptation et pour la majorité d’entre eux rejoindre l’univers impitoyable des boissons industrielles rafraîchissantes et alcoolisées ?
Pour introduire le débat 2 chroniques
- Les rosés pâles tout comme les pantacourts sont un mauvais compromis… il faut choisir ! 27/07/2013
- 3 juillet 2013 « À ce jeu-là nous avons aujourd'hui des rosés à peu près tous semblables, mais pire, tous délocalisables »
Toujours est-il que, dans les années 80 avec l'apparition simultanée de l'inox italien moins cher, des groupes de froid (subventionnés : refroidissez, refroidissez disait-on alors aux caves qui ne savaient pas se servir de ces outils, il en restera toujours quelque chose) et des œnologues frais émoulus des z'écoles (deux ans seulement après le bac à l'époque) le rosé entame doucement son évolution vers ce qu'il est devenu aujourd'hui.
Seulement voilà, les techniciens se sont pris au jeu, les fabricants de levure et d'adjuvant aussi, le rosé est devenu : un empilement de technique. Dans les colloques, avec un air profond, les praticiens disent : « c'est un vin technique »
Il y a quelques temps un ami journaliste me demande :
« Philippe c'est quoi pour toi un grand rosé ? »
La vie en rose
« Tout commence en 1945 quand Édith rejoint, à la terrasse d’un café, Marianne Michel, une bonne copine elle aussi chanteuse qui se plaint auprès de son amie de ne pas rencontrer le succès. Marianne n’est pas venue seule. Elle est avec son nouveau fiancé qui tape tout de suite dans l’œil d’Édith. Pour consoler Marianne, Piaf griffonne sur un coin de table : « Quand il me prend dans ses bras/ qu’il me parle tout bas / je vois les choses en rose. » Marianne lui fait remplacer « les choses » par « la vie ». Quelque temps plus tard, Édith lui donne la chanson qu’elle trouve trop mineure pour son répertoire et lui pique son fiancé. Mais Marianne fait un tabac dans les cabarets avec cette Vie en Rose… Vexée de son erreur de jugement, la môme lui reprend son cadeau et l’enregistre le 9 octobre 1946. Quant au fiancé, l’histoire ne dit pas si elle l’a rendu… »
In Miscellanées à l’usage des gens heureux (ou désirant le devenir) Agnès Michaux&Anton Lenoir chez Autrement 12€
* En 2013 les Français 9 millions d'hectolitres de vin rosé, soit 37% des 24 millions d'hectolitres de la consommation mondiale.
Les Français sont les premiers consommateurs de vin rosé, devant les Etats-Unis avec 12% de la consommation mondiale, et l'Allemagne 9%.
Les habitants des Pays de la Loire se classent en tête des amateurs de rosé. Près de la moitié 43,5% de la population de la région déclarant en consommer au moins une fois par semaine. La région Midi-Pyrénées 42,4% et le Languedoc-Roussillon prennent respectivement la deuxième et troisième place.
Les Français sont aussi les premiers producteurs devant l'Italie et l'Espagne. La production mondiale est estimée à 23,8 millions d'hectolitres en 2013. La France en a produit à elle seule 7 millions en 2013, et 7,5 millions en 2014. La région Rhône-Provence regroupe 35% de la production française de vin rosé. Le Languedoc-Roussillon la suit de très près, avec 34%.