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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 11:00

Samedi je me suis fait agresser sur Face de Bouc par un monsieur bien sous tous les rapports qui m’a vertement reproché de faire du stop sur le bord de la Toile avec « ma gueule de métèque, de juif errant, de pâtre grec ». « Dégage Vieux Con! » m’a-t-il intimé tu nous fais de l’ombre à nous qui dégustons dignement. « T’as le melon ! Et sans des gars comme moi tu n’existerais pas… » Que des gracieusetés donc, comme s’il fallait avoir des vignes et faire du vin pour avoir le droit d’écrire sur la Toile. Argument massue, sauf que cet esprit fort oublie l’essentiel : s’il n’y avait pas des cons de mon genre pour acheter du vin il pourrait retourner la queue basse à ses chères études.


Ce qu’il y a de très drôle dans cette histoire c’est que nul n’est tenu de pénétrer sur mon espace de liberté et mes chroniques ne sont jamais intrusives même pour ceux qui s’y sont abonnés qui peuvent d’un clic les envoyer au panier. Je me suis dit, en plus d’être aigre ce type est masochiste et j’ai vaqué à mes occupations.


Reçu du courrier alsacien d’un président important en réponse à mon interrogation sur le remue-ménage autour CIVA. Serais-je lu jusque là-bas ? Ça m’a donné l’idée de donner mon sentiment à un ami vigneron alsacien sur l’Académie des Grands Vins dont il est membre. Et puis ce matin en feuilletant la [check-list] du Monde électronique qu’est-ce que je lis « Coup de pouce. Après le covoiturage, une association écologiste alsacienne veut remettre au goût du jour un mode de transport alternatif aussi ancien que la voiture : l'autostop. Le réseau s'engage à respecter un code de bonne conduite par le biais de stickers. »link 


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Du stop, pouce levé, j’en ai fait beaucoup dans ma jeunesse et ça marchait. Et c’est alors que j’ai tout compris, que j’ai relié les fils : Taulier sur tes vieux jours t’as remis ça, tu fais du stop sur les bords de la Toile et ça marche. Bien sûr ça énerve que je me la joue à la Jack Kerouac mais c’est si bon de se retrouver tous les matins assis à vos côtés. Ce n’est t’y pas là une bonne manière de vivifier la convivialité ? Sans être mauvaise langue il n’est pas certain que certains chantres des grands vins donnent envie de boire et pour sûr que la gaité soit au rendez-vous de la dégustation. C’est du sérieux ça ! Pas des digressions à la con ! N’empêche que moi j’ai choisi le parti des bons vivants pas celui des sinistres. Entre boire et écrire je n’ai pas choisi, pour moi l’un ne va pas sans l’autre.


Bonne journée à vous tous qui chaque matin stoppez aux bords de la Toile pour m’ouvrir votre portière et accueillez mes petits billets…                  

 


Coluche l'autostoppeur par fun347

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21 juillet 2013 7 21 /07 /juillet /2013 11:02

Le 29 mai dernier mon ami Jacques me faisait parvenir ce petit message « Je suis en contact avec Olivier Ameisen qui me dit le plus grand bien de toi (ça te ferait rougir) sans te connaître. Il dit que tu as écrit des choses d'une grande intelligence et gentillesse sur lui » et de me demander s’il pouvait lui communiquer mes coordonnées.


Nous ne nous sommes jamais rencontrés et j'en ai un grand regret car nous ne le feront jamais puisqu’Olivier Ameisen est décédé jeudi, à 60 ans pendant son sommeil d’une crise cardiaque.


La lecture de son livre  « Le Dernier Verre » m’avait bouleversé, choqué et convaincu que j’étais en présence d’un témoignage qui allait déranger l’establishment de l’alcoologie… Alors, le 3 novembre 2008 j’ai écrit une chronique qui était mes notes de lecture.link


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Il est toujours temps de lire ce livre d’une grande sincérité.


J’ai rencontré un jour lors d'une conférence le frère d’Olivier, Jean-Claude, une sommité du monde médical français, et nous avons parlé d’Olivier. Sans jamais l’avoir rencontré je me sentais proche de lui, de sa souffrance, de sa sensibilité, de son combat qu’avec mes faibles moyens je me suis efforcé de soutenir.


Je suis très triste en écrivant ces lignes, je le pleure car c'était un homme de bien qui vient de nous quitter. Son combat d’abord solitaire, face à une adversité arrogante, continue et c’est à nous de perpétuer sa mémoire à travers lui. Je tiens à saluer ici l’ami Pierre Leclerc qui s’est engagé avec toute sa fougue et sa pugnacité aux côtés de l’association Aubes www.baclofene.fr/ et de l'association Baclofène et son forum www.baclofene.com


Mes pensées vont à sa famille, à ses proches, à celles et ceux qui ont soutenu son difficile combat, Olivier et moi par la magie de cette étrange Toile nous étions en symbiose. Il va me manquer, il va vous manquer. Je me permets de vous embrasser.


«Sans ma souffrance, je n’aurais jamais connu le bonheur. Je croyais poésie et souffrance indissociables et ne pouvais m’empêcher de pleurer en entendant Rachmaninov ou Barbara, en lisant Eluard ou Tolstoï.» Olivier Ameisen

 

Les obsèques d'Olivier Ameisen auront lieu ce lundi 22 Juillet 2013, à 16h au cimetière du Montparnasse, Paris 14ème.


Le témoignage de Jean-Yves Nau sur Slate « Il venait d’avoir 60 ans et il est mort au moment où il commençait à être entendu. Olivier Ameisen restera comme une personnalité médicale hors norme, une forme de météore dans les cieux tourmentés de la lutte contre les addictions » link  


Portrait d’Olivier Ameisen dans Libération du 17 janvier 2012 « Arrêter l’alcool, ce n’est rien. Découvrir la vie, c’est extraordinaire»link


 « Les alcoologues sont un peu comme ces maris ou femmes trompés depuis des années… » à propos du livre du Dr Ameisen link

 

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13 juillet 2013 6 13 /07 /juillet /2013 09:30

Michel Rocard « La pensée durable » ce qui suit est un tout petit passage de la transcription de ses propos tenus sur France-Culture du 17 au 21 juin 2013 et recueillis par Jean-Michel Djian. Michel Rocard à 83 ans et, comme vous le savez, il a tenu dans ma vie professionnelle une place très importante et c’est pour cela que ce matin j’ai eu envie de vous faire partager ce morceau de son histoire personnelle.


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« En 1946, je passe mon bac avec une mention assez bien. Je suis inscrit en classe de mathématiques supérieures, c’est-à-dire les classes préparatoires avec, en perspective, il fallait que je finisse à Polytechnique ou, sinon, à Normale. J’ai profité d’un moment où mon père était parti pour six semaines aux Etats-Unis (à ‘époque, on y allait encore en bateau) et je suis allé lâchement m’inscrire à Sciences Po. Je ne sais pas très bien pourquoi, mais c’est sans doute le mot « politique » dans le titre qui m’avait attiré (…)


Après que je suis allé m’inscrire à Sciences Po, je le lui ai écrit. J’ai reçu une réponse huit ou dix jours après disant que j’étais un imbécile, que cette décision était inacceptable et que nous allions en reparler à son retour. Pas même une formule de politesse ! Au retour, je l’accueille et il me fait entrer dans son bureau, puis fermer la porte : « Tu es un con », me dit-il. « Écoute, papa, ce n’est peut-être pas si simple. – Tu es un con. De toute façon, le monde ne change qu’avec ceux qui le créent : les scientifiques. Tous les autres n’ont jamais su que le baratiner, le paralyser, l’empêcher de travailler, c’est ce que tu vas faire. Puisque tu renonces à servir à quelque chose, que tu veux être un oiseux, je te coupe les vivres. Mais, comme je suis un personnage de la science, que j’ai une vie publique, je ne peux pas te mettre sous les ponts, cela se saurait, tu vas donc rester, nourri, logé, blanchi ici, à cause de ce qui est, pour moi, une contrainte sociale. Mais pour ce qui est de t’acheter tes costumes, tes bouquins, ton matériel de cours, tu te débrouilles. Tu auras besoin d’argent et, devant cet échec, tu as besoin d’apprendre quelque chose qui te résiste. Puisque ça ne peut être la science, ça sera la matière : je t’embauche comme tourneur fraiseur au laboratoire de l’École normale supérieure, payé au tarif syndicale. » C’était soixante centimes de l’heure, à l’époque. J’ai donc été, pendant deux ans, à raison de douze à treize heures par semaine, ouvrier tourneur fraiseur  dans les sous-sols des laboratoires qu’on aperçoit depuis la rue Lhomond, une annexe de la rue d’Ulm. C’était une aventure inouïe parce que, d’abord, j’ai toujours conservé les quelques ronds de serviette que j’avais fabriqué dans de l’aluminium pour m’entraîner. Mais, surtout, parce que j’avais un contremaître qui m’avait pris en charge : un fabuleux ouvrier, capable de tailler une demi-sphère dans un tube d’aluminium avec un tour, c’est-à-dire des engins qui travaillent en longueur et en largeur, mais pas en arrondi.


Cet ouvrier était de culture et d’ascendance trotskiste, il s’était engagé dans les Brigades internationales pendant la guerre d’Espagne, avait été communiste, mais il ne l’était plus, car il était en colère contre l’appareil stalinien. C’était un ouvrier étonnant et j’ai passé des centaines d’heures à l’entendre monologuer pour me raconter ce qu’était l’histoire de France. Les grands manuels que nous avions à l’école étaient les Malet & Isaac (édité par Hachette), c’était une histoire petite bourgeoise, celle de la France aisée. L’histoire de la France ouvrière – de la Commune, même de la Résistance, beaucoup plus ouvrière que patronale, l’histoire du communisme – ne figurait pas dans ces manuels. Cet ouvrier, professionnel de haute qualification, m’a fait sentir cette histoire et cela tient une place importante dans le fait que je sois devenu socialiste. »


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9 juillet 2013 2 09 /07 /juillet /2013 09:28

Enfin nous y voilà, même que la météo se risque à déclarer que nous sommes au-dessus des moyennes saisonnières, simple oral de rattrapage d’un mois juin pourri et violent pour certains de nos concitoyens. Les fureurs du ciel ont ravagé des vignes et je n’oublie pas qu’il nous faudra, au-delà de l’émotion du moment, être présent aux côtés des vignerons sinistrés pour matérialiser notre solidarité. J’ai entamé hier ma dernière semaine de travail officiel, comme un sentiment de passer une frontière sans douaniers sans m’arrêter.


 

Ceci écrit j’avoue que les feux du roi soleil ne m’incitent guère à jouer du clavier mais plutôt à m’adonner à la boisson. Boire ! Se faire lézard un livre à la main. Hier en fin de journée j’ai acheté « Crus et cuites Histoire du buveur » de Didier Nourrisson chez Perrin pour allier l’utile à l’agréable et continuer de vous abreuver au long de ce mois de juillet. Comme en plus mon hébergeur a eu hier le mauvais goût d’avoir des vapeurs liées à une attaque de hackeurs ce matin je me suis dit : à quoi bon leur tartiner une chronique ? Prends ton vélo à la fraîche du petit matin et va faire un petit tour dans ton quartier à peine éveillé. Non, je prends mon café sur le balcon. Il est cinq heure Paris s’éveille chantait un autre Jacques.


 

En été, j’aime bien me lever avec le soleil pour écrire mais ce matin comme une envie de niaiser, pas envie de choisir entre les différents sujets que j’ai stocké en magasin pour vous abreuver. Que faire ? Vous foutre la paix ? Ce serait une vraie rupture avec le défi que je me suis lancé lorsque j’ai décidé de chroniquer chaque jour que Dieu fait, même que certains me feront remarquer que j’en suis à deux dans la journée. Je me résigne aujourd’hui 8 juillet ce sera le grand blanc du Taulier. Je repars siroter mon énième café lorsque face à moi, dans ma cuisine, un gros cube gris me nargue. Il porte un nom Magimix. C’est ma turbine à glaces dont je ne me sers plus. Ni une ni deux je la tire de son oublie, je l’astique et je décide d’écrire une chronique.


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Complètement la masse sans doute mais c’est ainsi : aujourd’hui ce sera sabayon, granité et sorbet alcoolisés bien sûr. Photo et hop au clavier pour vous rappeler que les glaces ont été introduites en France par le Florentin Francesco Procopio (il donne son nom au plus ancien café de Paris, qu'il rachète en 1686, le Café Procope.) en 1660 qui les fit goûter aux sujets de Louis XIV, du moins ceux qui pouvaient d’en payer. Grand succès ! Au fil des années elles s’enrichirent de crème et d’œufs, se diversifièrent : depuis les fromages glacés qui firent fureur à la fin du XVIIIe jusqu’aux bombes glacées et aux biscuits glacés que le Tout-Paris venait déguster au café Tortini, boulevard des Italiens, sous le Second Empire.

 

Sans entrer dans le détail les glaces sont fabriquées à base de lait et parfois de crème et d’œufs alors que les sorbets sont constitués d’eau, de sucre et de purée de fruits. Si vous voulez connaître la règlementation des glaces industrielles allez ICI link . Du côté de l’artisanat l’une des références à Paris c’est Berthillon ICI link

 

Ce matin je vous propose :

 

1-      Le Granité au vin rouge : le granité se distingue par sa consistance grenue. Il suffit de remuer légèrement la préparation pendant la congélation pour obtenir les flocons de glace qui font sa particularité. La recette pour 6 personnes demande : 120 g de framboises fraîches, 175 g de sucre cristallisé et 60 cl d’un bon vin rouge de votre choix. Faire une purée des framboises et passer au chinois. Faire le sirop de sucre puis l’ajouter à la purée de framboises et au vin.  Nul besoin d’une sorbetière, il suffit de mettre la préparation dans un récipient peu profond à fond plat en métal. Faire glacer au compartiment glace de votre réfrigérateur jusqu’à ce que les bords soient fermes. Remuez à la fourchette des bords vers le centre puis replacer dans le compartiment glace jusqu’à ce que la préparation soit ferme.


2-      Sabayon au Marsala : le sabayon réunit simplement des jaunes d’œufs, du sucre et du marsala. Il se consomme d’ordinaire tiède mais ici on le place dans des coupes individuelles et on le laisse prendre dans le compartiment glace de votre réfrigérateur. 4 jaunes d’œufs, 120 g de sucre en poudre 15 cl de Marsala sec et 15 cl de crème fraîche liquide.


3-      Sorbet au Champagne ou au Crémant : 2 oranges juteuses, 120 g de sucre en poudre, 60 cl de Champagne ou de Crémant, 4 cuillérées à soupe de Cognac et un ¼ de cuillérée à café d’angustura ou de bitter orange. Faire le sirop avec le sucre et le zeste des oranges. Puis versez-le dans le jus des oranges, incorporez le champagne ou le crémant, le cognac et l’angustura ou le bitter. Faire glacer  la préparation dans une sorbetière.


La turbine à glace Magimix est autonome car elle est équipée d’une unité réfrigérante qui permet de réaliser des glaces comme un professionnel en 30 mn environ. L’investissement est bien sûr important : 539€ chez Darty.

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 11:47

Y’a un gus qui a commencé par s’affubler d’un pseudo ridicule avant de fonder une feuille de chou qu’il cherche à placer en faisant le coucou sur le  Net. Dans sa présentation « Qui suis-je ? » le quidam la joue humble « Mon nom est …, pas grand intérêt. ». Chemin faisant ce garçon maniant outrancièrement l’imparfait du subjonctif, fait dans la critique littéraire (sic) « c’est à la lecture de ce livre que je m’indigne. Un pamphlet ? Un essai ? Une somme statistique ? Un simple livre sans intérêt. » Grand bien lui fasse, c’est son droit mais quelques phrases plus loin, le « sans intérêt », laisse tomber de son auguste plume « Mais voilà, dès qu’un homme commence à avoir une once d’influence, son égo se met en marche et il lui faut donner des leçons. »

 

Gros ego rentré ne deviendra jamais grand. Quitte à avoir de l’EGO mieux vaut qu’il soit gros. Les gagne-petit, les frustrés de l’ego sont lourds, interdits de légèreté, pour dire crûment chiants ! Vous allez me dire c’est qui ? De qui qui parle cet ego zéro ? Je laisse le zéro ego à l’anonymat qu’il souhaitait préserver à l’origine de son entreprise (en plus, il serait capable de me demander un droit de réponse). C’est le meilleur service que je puisse lui rendre. Sans doute va-t-il, comme les egos comprimés, ruer dans les brancards, s’indigner ! Certes mais puisque je l’ai innommé je ne pourrai satisfaire son goût caché pour une reconnaissance qu’il appelle de ses vœux.

 

Étant tout sauf modeste, assumant mon ego sans problème, publiant chaque jour des billets j’ai du mal à supporter les coucous qui, sous une humilité de façade, viennent dire sur mon espace de liberté « holà j’existe, venez donc lire ma prose… » Et, cerise sur le gâteau, « j’ai lu tout Onfray… » Comme le disent les jeunes, ça me gave alors je l’écris. Mais revenons aux gros egos.


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Dans l’avant-propos de son petit opus « le petit livre des gros égos » chez PUF Édouard Launet, reporter au service culture de Libération, écrit « pourquoi ne chanterions-nous pas nos propres louanges ? Pourquoi ne nous tresserions-nous pas des couronnes nous-mêmes ? Pourquoi ne puis-je clamer « Je suis un génie ! », quand tout indique que cela est effectivement le cas ? Il n’est jamais sûr que quelqu’un d’autre s’en chargera pour nous, ou pour moi. Et puis c’est la meilleure assurance que la couronne sera remise à son légitime propriétaire, qu’elle sera de bonne taille, que le panégyrique sera informé et complet. ». La galerie des gros egos qui part de Delon pour se terminer avec Victor Hugo, passe par BHL, Sarkozy, Ardisson, Messier, FOG, Dati, Lagerfeld, Séguéla, Sollers, Barbier, Cantona, PPDA, et bien d’autres.

 

J’en ai sélectionné deux beaux : Marguerite Duras et Frédéric Beigbeder, car ils sont très au-dessus du lot.

 

« Un jour de l’hiver 1994, soit quelques mois avant qu’ils ne meurent l’un et l’autre, François Mitterrand et Marguerite Duras déjeunent ensemble boulevard Raspail à Paris. Des huîtres sont au menu. Également présent, le compagnon de l’écrivain, Yann Andrea… »

 

Il raconte la fin du repas : « Marguerite lance au président : « François j’ai quelque chose de très important à vous dire. » François : « je vous écoute Marguerite. » Elle : « Voici ce qui m’arrive François : depuis quelque temps je suis devenue plus connue que vous, et ça dans le monde entier. C’est étonnant, non ? »

 

Frédéric lui fait son autoportrait dans l’avant-propos de « Vacances dans le coma » tout en « antiphrases »

 

« Je suis tout juste un ex-fêtard frustré, paresseux et prétentieux – un Pacadis même pas mort »

 

« Quant au style, n’en parlons pas. Du néo-néo-hussard de gauche, su sous-Blondin aux petits pieds pour cocaïnomanes germanopratins, truffé d’aphorismes lourdingues dont même sans Antonio n’aurait pas voulu dans ses mauvais trimestres. »

 

Comme le note Édouard Launet « Ceux qui auraient vu là comme un accès de lucidité seront détrompés par la conclusion « Non, franchement, fuyez ce roman. Lisez plutôt du Philippe Labro (ha, ha, ha). Je suis beaucoup trop snob pour tolérer que mon bouquin se vende à plus de 1000 exemplaires. »

 

Des pépites, j’adore !

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 08:08

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Entendre qui que ce soit parler de pinard me met toujours hors de moi, surtout lorsqu’il s’agit de ceux qui le font avec le dessein de déprécier les petits vins. Ce mot d’argot à l’origine incertaine me débecte car il fut mis au service par le commandement lors de la boucherie de 14/18 pour soutenir « le moral » des poilus. C’est-à-dire en clair leur faire oublier qu’on les envoyait à l’abattoir. Joffre, fils d’un tonnelier de Rivesaltes, glorifiait le général Pinard qui avait soutenu le moral de ses troupes. Autre temps, me direz-vous, patriotisme à la sauce Théodore Botrel « Nous avons soif de vengeance » entre ces deux vers « Verse à boire ! » et « Buvons donc de la gloire à pleins bidons ! », terroir à la sauce des tranchées dans une Ode au Pinard « Salut ! Pinard pur jus de treilles, / Dont un permissionnaire parfois / Nous rapporte une ou deux bouteilles / C’est tout le pays qui vit en toi », ou  l’esprit cocardier « anti-boches » « Le Barbare au corps lourd mû par un esprit lent / Le Barbare en troupeau de larves pullulant / Dans l’ombre froide, leur pâture coutumière / Tandis que nous buvons, nous, un vin de lumière / À la fois frais et chaud, transparent et vermeil ».

 

Mon grand-père Louis en était et il en est revenu, son beau-frère Pondevie, mari de la sœur de mémé Marie, y est resté lors des premières offensives et le monument aux morts de la Mothe-Achard s’est vraiment étoffé. J’ai détesté cette sale guerre plus encore que toutes les guerres car les élites exploitèrent les bons petits gars du peuple paysan et ouvrier, simple chair à canon. Bref, ce matin ce n’est pas de ce pinard-là dont je vais vous causer mais de celui dont parle Muray.  Hasard du calendrier et de mes envies de chronique les ondes matinales (j’écris cette chronique en direct car mes nuits du week-end furent courtes et il me fallait roupiller) sont pleines d’un Murray, mais lui c’est Andy et c’est un écossais qui 77 ans après Fred Perry, celui des polos appréciés des extrêmes, vient d’inscrire son nom au fronton de Wimbledon. Le mien, Philippe, idole de Fabrice Lucchini, « durant quelques années… a fait entendre sa voix passionnée, féroce, éloquente, provocante, intraitable » aux lecteurs du Journal  La Montagne. « Une voix qu’on pouvait adorer ou détester, dont la tonalité singulière pouvait ravir ou horripiler, mais on ne pouvait pas éviter de l’entendre. »


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Philippe Muray est mort.  « Le plus digne successeur de Vialatte (…) était suréloquent, surabondant, inlassable, intarissable ! Mais il était seul, orgueilleusement seul, face à ce monde lui-même intarissable, et tellement moins intéressant ! » C’était une voix singulière comme le souligne François Taillandier, auteur des citations entre-guillemets, dérangeante, excessive, dénonciatrice, viscérale, elle troublait mon confort intellectuel d’ancien 60 huitard. Résistant au fameux « il est interdit d’interdire » Muray menait un combat sans merci face à « la terreur et la farce qui règnent sur le langage » à propos de la liberté d’expression. Muray dit très bien « qu’elle est à l’inverse de la liberté de penser (et d’ailleurs, même la liberté de penser, le droit de penser, le droit de s’exprimer, qu’est-ce que ça veut dire ? On pense si on pense, un point c’est tout !) » Et Murray n’a pas connu le flux ininterrompu de Twitter, « mise en expressionniste de toute cette créativité inutile, qui cache d’ailleurs, en pleine société française « démocratique », tout ce dont on n’a pas le droit de parler ».

 

Devrais-je à cet instant poser ma plume et clore sans préavis mes chroniques ? Je le crois, seule la force d’inertie me porte et il me faudra un jour m’y résoudre. Peut-être que le temps des grandes vacances m’y aidera mais pour l’heure revenons à  notre Pinard et à la chronique de Muray du 20/10/2002 : « Recherche Pinard désespérément »

 

« Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, le titre ci-dessus ne fait pas référence à la fameuse boisson, plus ou moins capiteuse, corsée,  charpentée, gouleyante, fruitée ou bouquetée, que l’on tire de la fermentation du jus de raisin frais, et dont notre époque à découvert que l’abus était dangereux pour la santé. En d’autres termes, ce n’est pas du vin qu’il  s’agit. Ernest Pinard (1822-1909) n’a rien à voir avec le pinard. Conseiller d’Etat en 1866, sous Napoléon III, puis Ministre de l’Intérieur l’année suivante, le Pinard dont je parle, qui n’est donc pas synonyme de vinasse, ni de picrate ni de rouquin, est cet avocat impérial qui a représenté le ministère public lors de deux procès restés célèbre pour leur ridicule et qui se sont terminés par la déconfiture  du Pinard en question : le procès intenté à Flaubert pour Madame Bovary, puis celui de Baudelaire pour ses Fleurs du Mal. Dans les deux cas, Pinard était du  mauvais côté, celui de la censure. Et, dans les deux cas aussi, le censureur a perdu la partie. Et puis il est mort. Depuis, on le recherche désespérément.

 

Lui ou son successeur éventuel. Car la bêtise extraordinaire, et son acharnement à sanctionner des chefs-d’œuvre, sont devenus les seuls garants « d’audaces » avant-gardistes qui se distinguent de plus en plus mal de l’ordinaire de la vie .

 

Comment choquer un monde qui n’est plus choquable ? Comment déranger une société en dérangement ? Comment se faire remarquer, en d’autres termes ? Ce n’est pas simple. On a beau chatouiller les puissances de l’immobilisme, elles restent inertes (ce qui est assez logique pour des puissances de l’immobilisme). Pinard nous manque. »

 

C’est sur ce manque que je terminerai ma chronique car j’ai faim et j’ai envie de vous laisser sur votre faim mais ce dont je suis certain c’est que Muray rugirait au spectacle qui nous est joué en ce moment. Il ne se retourne pas dans sa tombe car les morts n’ont même pas ce genre de loisir, mais la chute de sa chronique le laissait pressentir « On attend avec curiosité les néo-défenseurs de ces persécutés eux-mêmes inédits. Pinard est mort, vive Pinard. Vous reprendrez bien un verre ? »

 

Affaire à suivre sur mes lignes…

 

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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 00:09

Oui, j’ai affirmé lundi que, juillet serait le mois du Taulier link et, comme à juste raison, tout le monde s’en fout car plus personne n’a le temps, ou ne le prend, on ne peut pas dire que j’ai déchaîné un torrent d’empathie. Moi le temps, je le prends, et ne venez pas me dire que j’en ai plus que vous, le temps je l’use jusqu’à la corde et ne lui laisse aucun répit. Comme disait mémé Marie « vous prendrez bien le temps de mourir ». Je vaque. Je lis. J’écris. Je vous écris. Je vous écris même le dimanche. C’est la vie. C’est ma vie, c'est ma vie, / Je n'y peux rien/C'est elle qui m'a choisi/C'est ma vie/C'est pas l'enfer, / C'est pas l'paradis.


Mais pourquoi geindre lorsqu’on exerce la fonction de fournisseur de services gratos. Comme disait le ressuscité Chevènement : soit on ferme sa gueule soit on démissionne. La jeune Batho en a fait la cruelle expérience cette semaine.


Conseil N°1 Le petit livre belge : Les riches aussi ont le droit de payer des impôts de Marco Van Hees


J’aime la Belgique. J’y séjourne en ce moment. Nos voisins changent de Roi. Voici une œuvre toxique d’un trublion bien connu chez nos voisins.


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Conseil N°2 équipement pour cycliste modèle taulier non révisé qui croise Sharon Stone dans Paris et il ne sait plus à quels seins se vouer link


 

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Conseil N°3 petit matériel de dragueur pour minets de NAP (Neuilly-Auteuil-Passy)


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Conseil N°4 : petit Gaugry, Fourme de Montbrison, Bleu de Termignon, Tomme de Figari


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Conseil N°5 : I love Bidoche affaire à suivre


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Conseil N°5 : pour la soif


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Conseil N°6 : et un petit couplet pour mes vaches 


 

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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 13:20

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Le photographe Gaston Bergeret assigne en justice «Les Restaurants du cœur » link pour les droits d'auteur de la photo de Coluche prise il y a trente ans illustrant l'affiche de l'association caritative. Il avait donné, en 1986, l'autorisation de «manière orale et à titre gratuit».


Minable, Bergeret rompt l'engagement moral qu'il avait conclu avec Coluche, lequel a eu le tort de faire confiance à sa prétendue générosité. Toutes les raisons invoquées par lui ne tiennent pas : comment peut-il reprocher à l’association d’utiliser ce cliché pour engranger des recettes supplémentaires. C’est normal et ce réveil tardif est un geste de pure cupidité.

 

 

D’autant plus que, comme le souligne le site Numérama link« Cette générosité paraît d'autant plus naturelle qu'elle ne coûtait rien. Dans le cadre d'un reportage réalisé en 2011, que nous a signalé La Parisienne Libérée, Gaston Bergeret présentait différentes photographies prises lors de sa carrière. « Celle de Coluche, c'est 10 secondes », racontait-il. « Le temps qu'on se croise, que je lui demande les faveurs d'un portrait, et bien ça a mis dix secondes ».

 

« Je crois que c'est le portrait le plus rapide que j'ai fait de toute mon existence », ajoutait-il, avant de hausser les épaules, dans ce  que l'on comprend aujourd'hui être de l'énervement et non une fierté. » C'est celui que l'on voit chaque année, qui dure... qui réapparaît comme un bon petit diable à chaque hiver ».

 

Navrant,  désolant, bien dans l’esprit de ce temps, j’espère que les juges renverront sans un rond ce piteux photographe à la contemplation de « son œuvre », l’heure de la retraite approche arrondir les fins de mois devient une nécessité.

 

Pas vu ce gus avide lorsque les Restos furent en péril « État d’urgence : la seconde mort de Coluche, ils* veulent couper l’aide européenne aux Restos du Cœur* » link


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Photo du taulier©

 

 

« Dieu a dit : Je partage en deux, les riches auront de la nourriture, les pauvres de l’appétit»

 

« L'argent ne fait pas le bonheur des pauvres. Ce qui est la moindre des choses. »

 

« Bien mal acquis ne profite qu'après.  »

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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 00:09

Comme vous le savez je n’ai que peu de goût pour la technique mais beaucoup en revanche pour les sujets qui peuvent faire débat. Nous sommes, depuis le buzz européen « touche pas à mon rosé » à propos du projet de l’extension du mélange rouge-blanc aux autres vins qu’AOC link, inondé de rosés link. Je fuis donc mais pour autant je ne mets pas tous les vignerons dans le même panier et lorsque je dégotte un vrai rosé je m’empresse de m’informer sur ce qui le différencie de ces jus fabriqués. C’est ce que j’ai fait auprès de Philippe Pouchin, voici sa réponse. Qu’il en soit remercié.


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Bonjour Jacques


Marie-Lyne me dit que tu es en attente d’info sur notre gamme de rosé Temple.


Je vais essayer d'être le plus synthétique possible sur ce sujet que je suis depuis un moment.


D'abord préciser d'où  je parle. J'ai démarré ma « carrière » au début des années 80, au moment où l'on commençait dans certaines propriétés du Var à « débourber »* les rosés, par ruissellement, les premiers groupes de froid n'avaient pas encore fait leur apparition. Dans les coopératives, point de tout cela, le rosé était vinifié un peu comme ça vient, avec des méthodes que plus personne aujourd'hui ne saurait plus mettre en œuvre (4par4 ...) qui a dit « heureusement » ?


Toujours est-il que, dans les années 80 avec l'apparition simultanée de l'inox italien moins cher, des groupes de froid (subventionnés : refroidissez, refroidissez disait-on alors aux caves qui ne savaient pas se servir de ces outils, il en restera toujours quelque chose)  et des œnologues frais émoulus des z'écoles (deux ans seulement après le bac à l'époque) le rosé entame doucement son évolution vers ce qu'il est devenu aujourd'hui.


Seulement voilà, les techniciens se sont pris au jeu, les fabricants de levure et d'adjuvant aussi, le rosé est devenu : un empilement de technique. Dans les colloques, avec un air profond, les praticiens disent : « c'est un vin technique »


Il y a quelques temps un ami journaliste me demande :


« Philippe c'est quoi pour toi un grand rosé ? »


D'abord je me dis qu'on ne poserait pas cette question pour du blanc ou du rouge, mais bon ...


« Et bien je vois deux réponses, que je lui fait, d'un côté, les rosés actuels, qui sont des empilements de techniques, à tel point que nous recevons tous les ans au mois de juin, de la pub pour des levures encore plus aromatiques que celles de l'an passé, qui étaient-elles même plus aromatiques que celles de l'année précédente » à ce jeu-là nous avons aujourd'hui des rosés à peu près tous semblables, mais pire, tous délocalisables pour peu qu'une région du monde s'y mette et y engage des moyens. J'ai même vu apparaître le mot biotechnologie (voir pub jointe, ça fait froid dans le dos) link 

 

D'un autre côté, il me semble possible d'explorer une autre voie, celle du dépouillement. Ne garder du process (brrr … quel mot) que ce qui est indispensable : date de vendange, raisins bien murs, vendange manuelle, débourbage à froid etc. …


Je vinifie ainsi depuis 1996, mais en 2008, pendant la réforme des AOC, je me suis dit que, si les AOP étaient stricts (on peut toujours rêver : aucun intrants issu de l'extérieur de l'appellation) la plupart des vins rosés deviendraient ipso facto des IGP. Serait-il possible alors de vinifier encore cette couleur ? Le Temple rosé actuel est né de cette réflexion.


Qu'il rentre aujourd'hui dans la sélection de la Rvf est plutôt une victoire pour nous.link  et link 


Maintenant, en élargissant le champ de la réflexion, le constat est le suivant. Toutes les régions françaises élaborent des vins rosés, à une question que j'ai posée plusieurs fois à des professionnels :


« Sur quoi est basé la hiérarchie des vins rosés ? » la réponse, après un silence gêné, est le plus souvent … le prix ! Plouf !


Que la profession soit incapable, alors que tous les tableaux de bord sont au vert de laisser la notoriété se construire au fil de l'eau me paraît extrêmement dangereux. Que se passerait-il si, après une grosse récolte, les cours s'effondraient ? Alors que les seuls Languedoc élaborent à nos portes des flots de rosé en IGP avec une marque forte (Pays d'Oc) et des prix 20à 30 % moins élevés que les nôtres, si le seul prix constitue la pyramide de la notoriété …


Mais les choses bougent. Le concours des vins de Saint-Tropez vient d'ouvrir une catégorie « vin de garde »


F Millo déclare au Figaro que : « C'est justement là où les rosés de garde présentent aussi un véritable intérêt ». Comme le souligne pertinemment François Millo : « en envisageant le rosé comme un rouge ou un blanc, pouvant être dégusté jeune ou bien après quelques années, cela permet de diversifier la consommation du rosé et donc de la pérenniser ».link et link

 

 

Ça fait des années que je le dis, mais sûrement moins fort ! Quant au Centre du Rosé, s'il travaille sur les rosés de garde, c'est avec une grande discrétion …


Voilà  présenté le contexte. Je n'ai pas trop parlé des vins, mais je te fais passer le texte que j'ai écrit dans le livre le vin rosé et qui donne tous les détails de l'élaboration de ces cuvées.link 


La seule question qui compte pour moi est la suivante : Quand on approche son nez d'un verre de vin la seule question qui vaille est la suivante : « ce que je sens, d'où ça vient ? » si la réponse est « du raisin » alors on se trouve dans un univers d'AOP, si la réponse est : « un peu du raisin, un peu des levures, un peu des enzymes, un peu des collages un peu … » alors on est où ?


Bon courage et amitiés


Philippe Pouchin


*débourbage : première décantation du jus de raisin


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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 00:09

Dans ma Vendée crottée, au temps de mes culottes courtes où je gardais les vaches du pépé Louis dans les pâtis qui bordaient le chemin de la Garandelière, de paisibles normandes aux yeux tendres, je me souviens que certaines filles du bourg, des pimbêches, traitaient les gars des fermes de bouseux. Mon activité purement bucolique ne m’incluait pas à leurs yeux dans cette appellation qu’elles voulaient méprisante car j’étais un gars du bourg mais, si ça avait été le cas, ça ne m’aurait pas vexé vu que ça venait de la bouche de filles que je n’aurais jamais invité à danser (je n’allais pas encore au bal vu mon jeune âge mais il m’arrivait de m’y glisser pour voir les grands frotter).


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Comme j’ai l’esprit de l’escalier alors que je rentrais hier d’une dégustation au Paul Bert, organisée par l’une des égéries des vins nus, dit natures, Solenne Jouan, et qu’en ce moment au musée de la Poste il y a une exposition, du 27 mai au 28 septembre 2013, de Chaissac - Dubuffet, entre plume et pinceau link je me suis souvenu que, dans mon petit jardin d’intérieur, l’Hippobosque du bocage, dans sa cabane aux épluchures, avait remisé un texte qui irait aux petits oignons aux vins nus. Me restait plus, en dépit du désordre qui règne toujours dans ce type de lieu, qu’à le retrouver. Pas simple mais rien ne peut arrêter votre Taulier lorsqu’il s’est foutu quelque chose en tête. Et, bien sûr, j’ai retrouvé, il s’agit d’une lettre à l’abbé Pierre Renou daté du 3 octobre 1962.


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Lisez-là attentivement, prenez le temps et, pour faire plaisir à Luc Charlier, commentez !


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« Mon mode d’expression en peinture, qui n’a rien à voir avec quelque chose d’épuré, de correct, est assez comparable à un dialecte et même au patois avec lequel on peut s’exprimer et qui peut même être particulièrement savoureux. Parmi ceux qui le goûtent il y a certes des bouseux sensibles à mon art et des gens d’un savoir infiniment plus étendu à qui il reste fermé. Moi-même je me suis assez analysé pour savoir que je ne suis pas autre chose qu’un bouseux. Il m’arrive même de dire très sincèrement à des campagnards : « De nous deux c’est moi le bouseux. » Il y a d’ailleurs dans mes dessins du temps où j’en savais encore moins qu’aujourd’hui des choses parfaitement valables. Certains ont même dit avec conviction que l’ignorance ne s’apprend pas. […]

P ;-S. – Mais vous ne conduirez pas les gens à goûter ma peinture sans éducation artistique. Et vous ne ferez pas leur éducation artistique en leur présentant ma peinture d’abord. Pour me faire des partisans je ne peux pas me passer de Saint-Sulpice. »


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