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28 juin 2015 7 28 /06 /juin /2015 06:00
http://www.reprenezlescommandes.com/notre-appareil-digestif/

http://www.reprenezlescommandes.com/notre-appareil-digestif/

Imaginez, vous êtes en train de dîner chez Pierre Jancou, vous vous apprêtez à le clore en beauté avec la charlotte fraise-cerise-amande préparée avec amour pour moi par Marion Goettle accompagnée d’un Prosecco de derrière les fagots.

 

Que va-t-il se passer ?

 

C’est le début d’un grand voyage qui va d’abord mobiliser vos yeux, votre nez, votre bouche avant d’emprunter à un carrefour de tous les dangers, celui des voies respiratoires et digestives, le pharynx, et de disparaître dans l’œsophage.

 

Giulia Enders va nous servir de guide :

 

Tout d’abord nous mangeons avec les yeux : « les particules de lumière qui rebondissent sur la part de gâteau sont projetées sur la rétine et activent des nerfs optiques. À l’issue d’une petite promenade dans les circonvolutions cérébrales, cette « première impression » est envoyé au cortex visuel, situé au centre du cerveau, à peu près à la même hauteur qu’une queue de cheval haute.

 

Bricolage d’une image par le cerveau à partir des signaux nerveux : « nous voyons enfin notre part de gâteau, cliché alléchant transmis ailleurs : le centre salivaire, qui contrôle la sécrétion de salive, reçoit une lettre d’information, et nous en avons aussitôt l’eau à la bouche… »

 

Question stupide du Taulier : la vision d’un beau nectar vermillon déclenche-t-elle l’eau à la bouche ?

 

« … de même, à la seule vue de cette gâterie, notre estomac s’en lèche les babines et sécrète un peu de suc gastrique. »

 

Place au pif !

Voyage d’une bouchée de charlotte fraise-cerise-amande de Marion Goettle au bout de votre œsophage qui fait la holà

Le nez est profond, ses cavités vont bien au-delà où peut aller notre doigt. « Plus haut, nous entrons dans le royaume des nerfs olfactifs qui sont recouverts d’une couche protectrice de mucus. Tout ce que nous sentons doit d’abord être dissout dans ce mucus pour pouvoir atteindre les nerfs.

 

Les nerfs olfactifs sont de vrais spécialistes : il y a pour une multitude d’odeurs différentes toute une série de récepteurs spécifiquement dédiés.

 

Y’en a qui pendant des années pendouillent sans avoir rien à faire pour se réveiller un jour et lancer fièrement au cerveau : « Muguet ! » et se retrouver au chômage technique pendant une nouvelle floppée d’années.

 

Question stupide du Taulier : pourquoi des dégustateurs renifleurs pour 1 même vin lui trouvent des flaveurs différentes et contradictoires ?

 

Inspirer !

 

Soyez inspiré !

 

« Notre organe olfactif est un goûteur chevronné. Plus la petite cuillère chargée d’une bouchée de gâteau se rapproche de la bouche, plus il y a de molécules qui s’en détachent et affluent vers les narines. Sur les derniers centimètres de ce parcours, si nous décelons la présence d’alcool, le bras peut alors faire demi-tour, les yeux peuvent entamer une inspection plus approfondie, la bouche peut demander s’il y a de l’alcool dans ce gâteau ou depuis combien de temps il traîne dans le frigo. »

 

Remarque stupide du Taulier : que fait un beau nez de dégustateur patenté face aux fragrances bestiales d’un vin nu ?

 

« Et une fois que le cerveau a donné sa bénédiction : snip, snap, gobe, gobé, par le gosier de l’intéressé la bouchée de gâteau est passée – et le rideau se lève sur la première scène du ballet. »

 

Pour le glou la deuxième scène vaut le détour mais là n’est pas notre propos du jour, prière de s’adresser aux grands dégustateurs aveugles.

 

La bouche c’est du costaud, « elle aime les superlatifs. »

Voyage d’une bouchée de charlotte fraise-cerise-amande de Marion Goettle au bout de votre œsophage qui fait la holà

« Le muscle le plus puissant du corps humain se trouve être celui de la mâchoire

 

« … avec notre mâchoire, nous exerçons sur une molaire une pression qui peut aller jusqu’à 80 kg, soit le poids d’un homme adulte ! Pendant un repas, quand nous tombons sur quelque chose de très dur, c’est comme si nous ordonnions à toute une équipe de footballeurs professionnels de piétiner l’aliment incriminé pour que nous puissions l’avaler. »

 

Pas étonnant que l’émail de nos dents soit « le matériau le plus dur que nous soyons capable de fabriquer.

 

La langue elle est le muscle strié le plus agile.

 

La mastication commence et « pour notre morceau de gâteau quelques joueurs de l’équipe des minimes devraient suffire. »

 

La langue entre en scène, c’est le coach : « quand de petits morceaux de gâteau craintifs s’égarent loin des chaînes de broyage-concassage, la langue les remet gentiment sur le droit chemin. »

 

Quand tout est bol alimentaire, on passe à la déglutition :

 

  • La langue attrape un chouia du bol : 20 mml et le propulse vers le palais mou, juste avant l’œsophage ;

  • C’est l’interrupteur : il suffit d’appuyer dessus pour mettre en branle le programme de déglutition ;

  • La bouche est alors verrouillée et notre gâteau mâché est repoussé tout au fond dans le pharynx.

Les portiers : le voile du palais et le muscle constricteur supérieur « qui se chargent de fermer cérémonieusement les derniers accès au nez (…) les cordes vocales sont priés de se taire et l’épiglotte, tel un chef d’orchestre, se dresse majestueusement (le mouvement est perceptible au niveau du cou) tandis que la bouche s’abaisse. »

 

Remarque stupide du Taulier : d’où l’expression on ne parle pas la bouche pleine.

 

Alors une vague de salive emporte votre bouillie de gâteau et la fait disparaître en 5 à 10 s dans l’œsophage.

 

Rideau.

 

Applaudissements.

Voyage d’une bouchée de charlotte fraise-cerise-amande de Marion Goettle au bout de votre œsophage qui fait la holà

« Pendant la déglutition l’œsophage fait la hola. Quand le bol alimentaire arrive, il s’élargit, et quand il est passé, il se referme. C’est ce qui permet à notre menu de ne pas repartir dans l’autre sens (…)

 

« … Sans se soucier un seul instant de la pesanteur, notre morceau de gâteau descend donc avec grâce le long de notre buste (…)

 

« … Le premier tiers de l’œsophage est enveloppé de muscles striés, ce qui explique que nous avons encore conscience de la première étape du chemin. Le monde de l’inconscient commence qu’après le petit renfoncement que nous pouvons palper tout en haut du sternum. À partir de là, l’œsophage n’est plus entouré que de muscles lisses (…)

 

Tout en bas : le sphincter œsophagien « se détend pendant 8 s et le bout de gâteau saisit l’occasion pour plonger. »

 

Fermeture et à « l’étage supérieur, dans le pharynx, on respire à nouveau. »

 

Le premier acte du spectacle est terminé, le parcours exige un « maximum de concentration et une bonne coordination. C’est un travail d’équipe, qui nécessité d’être soigneusement étudié. »

 

« Dans le ventre de nos mères, déjà, nous nous entraînons à déglutir et pouvons avaler jusqu’à un demi-litre de liquide amniotique… »

 

« … À l’âge adulte, nous déglutissons entre 600 et 2000 fois par jour. Ce faisant, nous activons plus de 20 paires de muscles. En vieillissant, nous avons tendance à avaler plus souvent de travers : les muscles qui coordonnent le spectacle ne respectent plus aussi bien la chorégraphie, le muscle constricteur supérieur et l’épiglotte a besoin d’une cane pour se lever… »

 

La suite est dans Le charme discret de l’intestin Giulia Enders Actes Sud

Voyage d’une bouchée de charlotte fraise-cerise-amande de Marion Goettle au bout de votre œsophage qui fait la holà
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27 juin 2015 6 27 /06 /juin /2015 06:00
Le magicien-Autoportrait à 4 mains 1952 Magritte

Le magicien-Autoportrait à 4 mains 1952 Magritte

Le vin étant un produit culturel sur cet espace de liberté nous ne badinons pas avec les références : nous entrons dans le vif du sujet en citant du Levinas, Totalité et infini.

 

Est-ce que boire c’est manger ?

 

La réponse est assurément oui, car boire est essentiel à la vie mais boire du vin ne l’est pas sauf à replacer le plaisir au centre de l’acte de manger. Le fameux goût des choses qui est, dans l’homme physique, l’ « appareil au moyen duquel il apprécie les saveurs » selon Brillat-Savarin.

 

« Cette définition, loin d’en faire un sens que l’on pourrait séparer des autres, conduit aussitôt à affirmer la centralité du goût et à souligner le lien existant entre sa dimension physiologique et sa dimension cérébrale, mais aussi intellectuelle, culturelle, voire artistiques. Tous les sens sont sollicités dans la dégustation, comme en témoignent l’importance des impressions olfactives, rétronasales, somesthésiques et visuelles, mais aussi la texture des aliments et même le bruit qu’ils font quand on les croque et qu’ils craquent sous la dent. » comme le note Corine Pelluchon dans son très savant ouvrage Les Nourritures Philosophie du corps politique au Seuil.

Cette « morsure sur les choses » que l’acte de manger illustre de manière exemplaire : le grand voyage de la nourriture.

« Or ce qui excite le goût est certes la faim et la soif, mais également le souvenir du plaisir éprouvé à la dégustation de certains aliments et la recherche de ce plaisir, l’effort pour le rendre plus intense, plus délicat, voire pour le redoubler par le décor, la mise en scène ou les rites qui marquent le passage du plaisir de manger au plaisir de la table. »

 

Claude Lévi-Strauss dans « L’art de donner du goût » écrit que les hommes ont dû surmonter deux grands périls de leur existence alimentaire, « l’insuffisance de la nourriture et sa fadeur. Car il ne suffit pas de manger assez. Il faut, comme le proverbe français le dit excellemment, ne pas perdre « le goût du pain ».

 

Sans vouloir tirer la couverture à moi, et au point de vue de ceux qui considèrent la dégustation à l’aveugle des vins, qui plus est en une forme d’abattage stakhanoviste, comme une aberration qui débouche sur des notes chiffrées et des commentaires mécanisés.

 

Vivre, c’est vivre de… Bien manger, bien boire, c’est bien vivre… Un art de vivre, jeu des formes « celles-ci s’adressent à mon sentir dans ce qu’il a de plus personnel, de plus intime, et de plus universel, donnant lieu à une communication et un partage d’émotions qui peuvent s’exprimer par les mots, mais qu’ils ne sauraient épuiser, c’est-à-dire à une communion. Cette double référence, dans le goût, au corps et l’esprit, au palais et au jugement, explique que l’on puisse parler de nourritures terrestres et de nourritures spirituelles… »

 

Mais nous avons aussi un cerveau d’en-bas

 

Dans son best-seller en Allemagne Le charme discret de l’intestin Giulia Enders décrit avec humour et brio tout ce que dans notre corps relève de la terra incognita.

Cette « morsure sur les choses » que l’acte de manger illustre de manière exemplaire : le grand voyage de la nourriture.

« Mais que font nos organes toute la sainte journée ? Aucune idée, nous ne sentons rien de ce qui se passe. Mangeons par exemple une part de gâteau et voyons ce qui se passe : dans la bouche, nous percevons encore le goût et la consistance du gâteau et nous sentons encore les quelques centimètres qui interviennent au début de la déglutition, mais ensuite – pouf ! – la bouchée de gâteau se volatilise. À partir de là, la matière disparaît dans une sorte de trou noir, auquel la médecine a donné le nom très prosaïques de « muscles lisses ».

 

Les muscles lisses ne sont pas soumis au contrôle volontaire (…) Les sous-unités de muscles lisses forment un réseau entrelacés qui ondulent en vagues harmonieuses. Les muscles lisses enveloppent aussi nos vaisseaux sanguins (…) Le tube digestif sait s’entourer d’alliés efficaces : avec pas moins de trois couches de muscles lisses, il est extrêmement souple dans ses mouvements et peut exécuter des chorégraphies chargé de régler les pas et les figures de ces muscles, c’est le système nerveux viscéral ! »

 

Celui-ci à la particularité de faire sa vie sans rien demander à personne. « Le phénomène est unique dans le corps humain. C’est fascinant – et en même temps, on peut regretter qu’il soit impossible pour nous d’assister au travail de ces fibres nerveuses très émancipées. J’en conviens, un rot ou un pet n’ont peut-être rien de raffinés, mais sachez-le : les mouvements qui les induisent sont aussi élégants que ceux d’une danseuse étoile. »

 

Affaire à suivre dans le grand voyage de la nourriture dans une prochaine chronique…

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26 juin 2015 5 26 /06 /juin /2015 06:00
Signé « un vigneron impliqué dans la gageure de produire les vins les plus honnêtes possibles, sans dogmatisme mais avec énormément de travail… »

Ceux de mes interlocuteurs qui dans une conversation, un débat, une controverse, une joute verbale ou écrite, en viennent à lancer « honnêtement… je vais… ou franchement…» me désarçonnent et me mettent mal à l’aise. Est-ce à dire qu’auparavant il n’était pas honnête ou franc, et à quelle honnêteté se réfèrent-ils, ou est-ce qu’ils veulent me mettre dans la position de contester leur honnêteté et leur franchise.

 

Alors je ne comprends pas en quoi c’est une gageure de produire des vins honnêtes ?

 

Y-aurait des vins malhonnêtes ?

 

Ensuite c’est quoi un vin produit avec dogmatisme ?

 

Enfin, que vient faire la valeur travail, que je respecte profondément et que je défends à longueur de chroniques, dans un débat sur le mode de production d’un vin ?

 

Les mots ont aussi une valeur, ils peuvent bien sûr être utilisés pour contester ce que je raconte mais pourquoi diable les balancer pour laisser accroire que ma défense des vignerons qui ne suivent pas les chemins ordinaires, et cela va bien au-delà des chapelles nature ou autres, met au ban de la société tous les autres vignerons sans distinction.

 

C’est inverser le rapport des forces, très en faveur des vignerons pratiquant la viticulture dites conventionnelle, pour me taxer de mépris à leur égard.

 

Dans le domaine du mépris j’ai beaucoup de progrès à faire auprès de quelques éminents dégustateurs de vin, ce n’est pas mon ami Olivier de Moor qui me démentira.

 

Je ne méprise personne, mais je vois ce que je vois, j’entends ce que j’entends, je lis ce que lis et au-delà des pures chamailleries, même des gamineries, je constate que les dominants sont ceux qui tiennent les ODG, verrouillent et appauvrissent l’INAO, dominent les Interpros. C’est la loi de la majorité et je la respecte lorsqu’elle respecte les minorités, mais, de grâce, j’ai aussi le droit de faire entendre une autre musique fusse-t-elle discordante.

 

Enfin, je peux comprendre le ressenti du jeune néo-vigneron, Yannick Burles, qui suggère que j’ai retourné ma veste, alors que tout simplement je suis allé jusqu’au bout de ma logique d’analyse de l’évolution d’un marché du vin versant dans le pur agro-alimentaire sous le couvert du tout AOC, et qui vit mal les évolutions présentes, qualifiées de mode « Tous ceux qui sont dans mon cas - la majorité oserais-je écrire, et des bien plus reconnus et doués que moi - ressentent durement la mode des Nature qui crée la confusion et dévalorise leurs efforts. » mais je lui pose une double question :

 

  • Qui créé la confusion ? Qui dévalorise le vin ?

Dire ce que l’on fait, et faire ce que l’on dit, est-ce encore aujourd’hui à l’ordre du jour du gros paquet de nos AOC ?

 

Tout a goût de terroir !

 

Ne cultive-t-on pas avec hypocrisie notre si belle et si constante ambiguïté ?

 

Dans ma vie personnelle et professionnelle je n’ai jamais eu beaucoup de goût pour la militance mais je me suis efforcé de m’engager aux côtés de responsables qui s’efforçaient de « parler vrai » et en soulignant cela je ne me cache pas derrière une quelconque et autoproclamé honnêteté intellectuelle. J’assume mes contradictions.

 

Maintenant que je suis sur une voie de garage, vieil homme indigne, je chronique sans stigmatiser qui que ce soit, surtout ceux qui font, mais j’exprime des choix qui ne sont que les miens ; rien de plus, rien de moins… Alors les rosés de Régal très peu pour moi, sauf sans doute quelques-uns qu’au hasard de mes pérégrinations je goûterai sans façon comme disait ma mère… Je ne suis pas sectaire…

 

HONNÊTETÉ, subst. fém.

 

A. − Conformité (quant à la probité, à la vertu) à une norme morale socialement reconnue.

 

1. Respect de la loi morale, conformité à la morale. Honnêteté absolue, scrupuleuse, stricte.

 

« Ce naïf compliqué croit dur comme fer qu'un homme de lettres, un journaliste, un député, même de l'espèce bien-pensante, bénéficie d'une sorte d'alibi moral, a droit à un traitement de faveur, ne peut être tenu, avec le commun des êtres raisonnables, d'observer les règles élémentaires de la simple honnêteté. Bernanos, Imposture,1927, p. 415.

 

Dans le domaine des affaires, du commerce. Qualité de celui qui est fidèle à ses obligations, à ses engagements, qui ne cherche pas à tromper; qualité de ce qui est fait en respectant les engagements pris, sans tromperie. Honnêteté en affaires; honnêteté des opérations commerciales.

 

Dans le domaine de la vie intellectuelle, de la création artistique. Rigueur, franchise.

 

« Je garde ma foi dans une patrie où chacun s'efforcera de comprendre les raisons des uns et les excuses des autres. Alors se lèveront les jours bénis où il y aura de nouveau assez de place dans les prisons pour les condamnés de droit commun, où écrivains et journalistes, ruisselants de bonne foi et d'honnêteté intellectuelle, auront appris à se méfier du destin redoutable qui peut tenir dans leur stylo, où il ne sera plus nécessaire d'ergoter sur ce que signifie trahison et intelligence avec l'ennemi. Mauriac, Bâillon dén., 1945, p. 482.

 

Loc. adv. Avec honnêteté, en toute honnêteté. Avec bonne foi, en (toute) vérité.

Signé « un vigneron impliqué dans la gageure de produire les vins les plus honnêtes possibles, sans dogmatisme mais avec énormément de travail… »
Signé « un vigneron impliqué dans la gageure de produire les vins les plus honnêtes possibles, sans dogmatisme mais avec énormément de travail… »
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24 juin 2015 3 24 /06 /juin /2015 10:40
Pour me faire porter pâle je vais au charbon : je ne serai pas l’arroseur arrosé des rosés pâlichons traités au charbon

Suite à mon questionnement sur la sélection des rosés par Régal, sur Face de Bouc le sympathique Yannick Burles, ex-acheteur de Monoprix devenu vigneron après un passage dans nos écoles de viticulture du Ministère de l’Agriculture me taille un costard pour l’hiver au début de l'été territoire de prédilexion des rosés pâles.

 

« Pourquoi ?

 

Je n'ai certes pas lu l'article mais j'ai un élément de réponse bien simple: vin nature et vin rosé ne font pas bon ménage. Au-delà du débat sur les vertus du vin Nature, un exemple: je produis un rosé "conventionnel" mais très limité en intrants par rapport à la moyenne (pas de gros collages, fussent-ils bio comme le charbon - beurk! - et une dose très raisonnable de sulfite): le résultat est d'une couleur bien trop soutenue pour le marché, et dès lors il est très difficile, et le plus souvent impossible de faire reconnaître ses qualités. Même les bobos chers à Berthomeau s'arrêtent à la robe, d'autant plus qu'ils ne risquent pas pour la plupart de sortir de leurs chapelles pour goûter un "vrai bon rosé de Provence" (dixit le Jury Prix-Plaisir Bettane+Desseauve cité dans En Magnum)

 

Jacques, votre croisade pour le vin nature est bien sympathique, de même que la conversion de la RVF, trop radicale et trop subite pour ne pas paraître douteuse, mais cela entretient beaucoup de confusion pour le grand public qui a déjà du mal à comprendre le Bio et tous les "signes de qualité". Là est la bêtise, car de fait le vin nature a plus d'accointance avec le phénomène bobo qu'avec le bon vin et la transcription du terroir, même s'il y a d'heureuses exceptions, chacun en convient, et votre ami Michel Smith a écrit tout ce qu'il y avait à écrire là-dessus! A l'heure où, n'en déplaise au "1 bouteille consommée sur 3", le rosé a encore du mal à se faire accepter comme un "vrai vin", le faire rentrer dans les cases du "vin nu" me paraît un nano-problème au regard des enjeux que vous avez l'habitude d'embrasser avec plus de hauteur de vue! »

 

Tout y est, Smith, B&D, manque plus que le Pape François qui se préoccupe du Climat, et comme je n’ai nulle envie de faire entrer les vins nus dans une quelconque case mais seulement demander aux éminents dégustateurs délivreurs de la mention le meilleur d’embrasser l’ensemble des vins rosés qui sont proposés sur le marché, y compris ceux qui ne sont pas « conventionnels ». À leur place, rien qu’à leur place, aussi petite soit-elle. Marre des gros culs qui occupent toutes la place.

 

Point c’est tout, quand à ma hauteur vue, vu que la mienne baisse, elle n’est que celle d’un consommateur acheteur de vin qui choisit et paye, ne déguste pas à l’aveugle et qui en a ras-le-bol des prescripteurs vendeurs de papier glacé, salon incorporé.

 

Je proposerai à mes chers lecteurs dans les jours qui viennent une palette de rosés nus appréciés par mes amis au féminin et au masculin.

 

Ce qui m’a fait bondir c’est la référence et à la couleur, et au recours au charbon, pour les rosés pâles.

 

Un détail aussi : sur la photo la pub pour Listel ses rosés gourmands sont des aromatisés au pamplemousse et autres arômes, certes naturels, ça colle bien avec l’image du vin rosé si difficile à imposer comme étant un vrai vin.

 

Reste le charbon qui déplaît à juste raison à notre néo-vigneron « conventionnel »

 

Pour INFO je suis allé :

 

  • Charbon œnologique : attention aux effets secondaires par Laure CAYLA - ITV France - Antenne de Vidauban « Depuis peu, les charbons œnologiques sont autorisés sur les moûts blancs, rosés et rouges aux seules fins de décontamination ou de correction de défauts organoleptiques. Leur intérêt, dans ce cadre, a fait l’objet de plusieurs communications récentes. Mais l’utilisation de charbon sur moût rosé affecte également la couleur et le profil gustatif des vins. Le Centre du Rosé a donc évalué, à titre expérimental, les effets secondaires de l’utilisation des charbons œnologiques sur les caractéristiques des jus et des vins obtenus.

Ce teint de visage pâle des rosés me fait penser au bronzage : j’ai commis une chronique le 13 août 2003 suite à la parution du livre de Pascal Ory, très sérieux historien, « L’invention du bronzage » Les Bronzés ont le pouvoir (hymne aux produits de terroir incorporé)

 

« L’état pigmentaire de nos élites ne laisse aucun doute sur la véracité de mon affirmation, sur les écrans de la télévision : politiques, patrons, peoples arborent tout au long de l’année un hâle plus ou moins prononcé. Signe de puissance, de différenciation sociale : le bronzage accompagné du port ostensible de son accessoire obligé, les lunettes de soleil – dont le format est de plus en plus voyant – est un phénomène social qui mérite qu’on s’y arrête un petit instant en une période de l’année où l’activité principale de beaucoup de nos concitoyens va consister à se dorer au soleil. Pour ma part étant un mauricaut, je prends le soleil sur mon vélo ce qui me vaut de me faire chambrer par ceux d’entre vous que je croise. Je le prends très bien eu égard à ma position si éloignée des lieux de pouvoir »

Pour me faire porter pâle je vais au charbon : je ne serai pas l’arroseur arrosé des rosés pâlichons traités au charbon
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23 juin 2015 2 23 /06 /juin /2015 10:20
Loin des clichés de la presse du vin les « Fils de la Terre » peuvent aussi mourir de solitude et d’épuisement

Hier j’ai reçu le courrier ci-dessous signé par Bruno Guichard Conseil en entreprise – Médiation –Conciliation accompagné d’un texte intitulé «Hommage à un vigneron»

 

J’ai publié aussitôt cet hommage sur mon mur Facebook.

 

Ce matin j’ai longuement hésité avant d’en faire l’objet d’une chronique car, au vu de certains commentaires sur FB, l’instrumentalisation de la disparition d’un homme jeune n’est pas le but de ma démarche.

 

Mon souhait ce matin c’est de mettre en lumière, sans tomber dans le misérabilisme, la précarité de certains vignerons, tout comme celle des éleveurs de bovins, même en Bourgogne, leur isolement, leurs difficultés économiques et commerciales, le peu de cas qu’en font les institutions publiques et privées, tout un système qui dans sa presse spécialisée ne met en avant que les réussites, les meilleurs, les peoples, passant sous silence toute une population qui vit de plus en plus chichement et qui dans un avenir proche se retrouvera sur le bord du chemin.

 

J’entends, je lis ces derniers temps que la presse du vin doit être préservée des foudres de la loi Evin, elle s’honorerait si elle dépêchait certains de ses « journalistes », non dans des banquets prestigieux ou autres mondanités, mais dans les vignes, dans les chais, au plus près de ces hommes et des femmes dont la vie au quotidien est une somme de difficultés, de combats obscurs, de fatigue et de désespoir accumulés.

 

Vous pouvez lire ou relire cette chronique du 22 février 2012 Et si un instant vous quittiez vos clichés pour vous intéresser un peu à la vie quotidienne des « Fils de la Terre » 

 

Madame, monsieur,

 

Ce témoignage a pour objet de partager avec vous ma fonction de conciliateur auprès d’un Tribunal de Grande Instance (Chalon sur Saône et Mâcon)

 

Cette fonction, je l’exerce depuis 2009, à la suite de celle de chargé de mission auprès du B.I.V.B. - Bureau Interprofessionnel des vins de Bourgogne (2003-2008).

 

Cette pratique me permet de poursuivre l’accompagnement au quotidien la situation d’agriculteurs, de vignerons qui traversent des difficultés.

 

Elle me permet de côtoyer les acteurs qui contribuent à la vie des entreprises agricoles ou ceux qui disposent de mandats judiciaires.

 

Le temps judiciaire est constitué de celui que chacun des acteurs s’octroie pour répondre à une question qu’il lui a été posée !

 

Aucune réforme ne résoudra cette question de l’engagement personnel des acteurs pour effectuer dans les temps impartis, les travaux dont ils sont chargés.

 

Ou alors, l’épuisement peut gagner les êtres les plus courageux.

 

Vincent Meunier y a laissé sa santé et sa vie.

 

De cela nous pouvons parler.

 

Fidèlement

 

Bruno Guichard

 

Hommage à un vigneron

 

Vincent Meunier, vigneron à Mellecey (Saône et Loire) épuisé par des années de luttes, vient de mourir. Il avait 49 ans.

 

Les années 2000 ont été marquées par de faibles rendements, des cours bas. Des années de crises.

 

En 2003, l’Interprofession met en place la « démarche qualité+ ».

 

C’est dans la cadre de ma fonction de chargé de mission au B.I.V.B., que je l’ai rencontré. La première fois en mai 2006. Il y a donc neuf ans. Il avait 40 ans, l’âge d’être jeune viticulteur. Un dossier, au fond assez banal. Un parmi beaucoup d’autres. 350 ! Une exploitation viticole constituée d‘appellations régionales et villages. Rouge et blanc.

 

Un plan d’accompagnement est mis en place, en concertation avec la Chambre d’agriculture, la banque. En 2008, à la fin de ma mission, Vincent Meunier me demande de continuer à répondre à ses sollicitations.

 

La situation financière reste très tendue. Les travaux d’amélioration du vignoble réalisés ne produisent pas encore les résultats attendus. La situation financière se dégrade. Pour contribuer à la charge financière Valérie, son épouse, prend un travail. De graves problèmes de santé la handicapent.

 

En décembre 2010, elle est hospitalisée 5 semaines. Puis plâtrée du buste 6 semaines. Réopérée en 2011, elle reste handicapée. Reconnue inapte au travail, elle est licenciée en septembre 2011.

 

Vincent Meunier devant les réalités se met sous la protection de la justice. Le 29 juin 2010 le Tribunal de Grande Instance de Chalon sur Saône ouvre la procédure de redressement judiciaire.

 

Le 15 février 2011, la liquidation judiciaire de l’EARL est prononcée. Alors, celle-ci entraîne la cession des actifs : vente du matériel…

 

Sa propre santé se dégrade, ses affaires juridiques et financières nécessitent des interventions auprès du Tribunal de Grande Instance de Chalon sur Saône, du mandataire judiciaire, de la Caisse de MSA, la dernière, en sa présence, s’est déroulée le 20 avril dernier…

 

Depuis plus de quatre ans, la liquidation judiciaire n’est toujours pas close ! Des sommes trop perçues d’indemnités journalières sont à reverser. Des cotisations sociales non payées à régler par voie d’Huissier.

 

Le thème de la belle soirée organisée, à l’occasion des 70 ans de l’Exploitant Agricole de Saône et Loire avait pour thème : « Soyons acteurs de nos vies ».

 

Vincent Meunier s’est épuisé, son corps et son esprit non pas suivi.

 

Ses obsèques ont eu lieu cet après-midi dans l’église de Mellecey, trop petite pour accueillir celles et ceux qui étaient venus l’accompagner. Je m’y suis rendu pour lui rendre hommage.

 

Tallant, vendredi 19 juin 2015

 

Bruno Guichard –Conseil en entreprise – Médiation –Conciliation

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22 juin 2015 1 22 /06 /juin /2015 06:00
La Donna é mobile « Les glaces de Cecè sont la joie des gourmets ! Une glace chez Cecè et la chaleur disparaît ! »

Vendre des glaces italiennes à vélo, en triporteur, dans les rues de Paris tel est le projet d’une amie…

 

« Les Italiens sont les champions du monde de la glace. Qui n’a pas parcouru les paysages de Toscane ou d’Ombrie pour découvrir sur une jolie place d’un petit village, un fabricant de fabuleuses glaces aux fruits ou au chocolat ne sait pas ce que la douceur de vivre signifie. »

Serge Guérin Éloge politique du chocolat lemieux éditeur

 

Comme nous partageons le même goût pour la petite reine et pour Palerme, alors je me suis dit que j’allais lui offrir une belle tranche d’Andrea Camilleri, l’écrivain sicilien qui sait si bien donner vie aux gens de peu, ceux qui n’occupent aucune place dans les livres d’Histoire, les Cecè Caruana le brassier de Vigàta qui épousa « une jolie rate de dix-huit printemps, toujours mistifrisée et élégante » la Sisina Pillitri.

 

« Tout Vigàta blêmit d’envie quand Sisina accepta Cecè sans catoller (…)

 

Étrange, non ?

 

Pourquoi une beline aussi agriffante, qui pouvait à coup sûr prétendre aux garçons les plus moyennés du canton s’allait-elle marier, et à la galope, avec un meurt-de-faim ?

 

Mystère et boule de gomme.

 

(…) Dès lors les batillons allaient bon train.

 

On disait que Sisina avait voulu se marier à toute étreinte parce que la grange était déjà pleine, mais d’un autre homme. »

 

(…) et certaines limes douces glissaient même le nom de cet homme, le médecin communal Arcangilo Foti. »

 

« Ces piapias eurent tôt fait d’arriver aux oreilles de Cecè, qui refusa d’en croire le premier mot. Au contraire, pour mieux dorloter sa Sisina et lui acheter ce qu’elle voulait, il s’inventa ce deuxième métier de vendeur de glaces »

 

« … du premier juillet au trente et un août, c’est-à-dire pendant la saison balnéaire, Cecè remisait ses outils pour se convertir en vendeur de glaces. Il se gaunait d’un long tablier blanc, se coiffait d’une toque assortie et partait en tournée, proposant des glaces de sa production à quatre parfums, pas un de plus : crème, chocolat, granités de café ou de citron. »

 

« Au bout d’un an de mariage, Sisina se plaignit d’être toujours déclavetée. Non, ce n’était pas de la fièvre ni un manque d’appétit : elle souffrait de migraines, qui la prenaient le soir après dîner et duraient la nuit ni peu ni trop.

 

Ainsi comme ainsi, ce n’était pas faute d’en avoir envie, pauvre beline, mais elle ne pouvait pas laisser son mari la pratiquer. Alors Cecè, qui aimait Sisina comme ses petits boyaux, la convainquit de consulter le docteur Foti. »

 

Et puis, un soir, arriva ce qui devait arriver, appelé pour rabistoquer le toit de la caserne, il passa avertir Sisina « de ne pas se démarcourer si elle ne le trouvait pas à la maison au retour de sa consultation. »

 

Dans la salle d’attente « Cecè entendit sa femme qui couélait. »

 

« Inquiet, il se pencha pour apincher par le trou de la serrure.

 

Sa femme nue comme une jument était allongée sur le lit de consultation et le docteur nu comme un cierge était allongé sur sa femme.

 

Difficile de soutenir qu’il lui appliquait un cataplasme. »

 

Cecè, « avalant le gorgeon en silence » pour ne pas se voir traité de cocu battit en retraite, s’en alla « rataconner le toit des carabiniers » et rentra chez lui le lendemain. « Il alla dans leur chambre, accuchonna ses affaires et les fourra dans une vieille valise.

 

  • Tu pars ? lui demanda Sisina ébaffée.

  • Oui. Je retourne chez moi et je ne veux plus te voir. »

« Au bout d’un an, Cecè rencontra une jeune veuve sans enfants, qui s’appelait Assunta Cusumano. Ils se trouvèrent comme jambe et genou, l’amour fit le reste et Cecè l’emmena chez lui.

 

Voilà pourquoi il quinchait qu’il avait double charge de mari, même si aucune de ses deux femmes n’était son épouse pour de bon »

 

« Au bout de six mois, on vit Sisina se bambaner dans Vigàta au bras d’un jeune gars peu recommandable, un traîne-gaine qui s’appelait Micheli Filipello. »

 

« Le 3 juillet 1939, alors que comme d’habitude Cecè avait repris sa vente de glaces depuis deux jours, un évènement mit Vigàta tout en dare.

 

Sur la plage apparut une seconde carriole de glaces. Elle était plus moderne que celle de Cecè, plus grande aussi, puisque sa capacité était de trois bacs. Et pour finir le plat, ce n’était pas un véhicule à bras, mais un tricycle. Le vendeur se déplaçait en pédalant, assis tout benaise sur sa selle. »

 

Et bien sûr ce concurrent n’était rien d’autre que Micheli Filipello.

 

Ainsi commença à Vigàta un duel homérique entre les deux marchands de glaces ambulants.

 

Un bijou que cette nouvelle LE DUEL !

 

Pour la découvrir allez donc acheter La reine de Poméranie d’Andrea Camilleri publié chez Fayard.

La Donna é mobile « Les glaces de Cecè sont la joie des gourmets ! Une glace chez Cecè et la chaleur disparaît ! »

Sur le macadam parisien, la concurrence sera sans doute d’une toute autre nature mais je ne doute pas que mon amie saura conquérir les amateurs de glaces à l’italienne en allant au-devant d’eux avec son savoir-faire acquis en Italie.

 

Affaire à suivre même si dans notre vieux pays il n’est pas simple d’entreprendre, les obstacles sont si nombreux qu’il faut beaucoup de persévérance et de pugnacité pour les surmonter.

La Donna é mobile « Les glaces de Cecè sont la joie des gourmets ! Une glace chez Cecè et la chaleur disparaît ! »
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20 juin 2015 6 20 /06 /juin /2015 06:00
« Enfin, presque caché dans un repli de terrain, voici le dernier village du haut Beaujolais, celui qui s’élève au-dessus de tous les autres : Vauxrenard. » la maison Perraud est en haut !
« Enfin, presque caché dans un repli de terrain, voici le dernier village du haut Beaujolais, celui qui s’élève au-dessus de tous les autres : Vauxrenard. » la maison Perraud est en haut !« Enfin, presque caché dans un repli de terrain, voici le dernier village du haut Beaujolais, celui qui s’élève au-dessus de tous les autres : Vauxrenard. » la maison Perraud est en haut !
« Enfin, presque caché dans un repli de terrain, voici le dernier village du haut Beaujolais, celui qui s’élève au-dessus de tous les autres : Vauxrenard. » la maison Perraud est en haut !

Je dédie cette chronique à mon petit filleul Téo qui vient de nous quitter après avoir vaillamment tenu tête à une inexorable maladie... Téo est lui aussi maintenant au-dessus, en haut, dans les nuages ou je ne sais où... Mes pensées vont aux deux Isabelle qui furent des puits d'amour...

 

« Vauxrenard au-dessus de tous les autres », le petit monde cancanier de Face de Bouc va penser que notre pétulante et séduisante Isabelle Perraud elle exagère un chouia, dans le genre Marseille et ses sardines qui bouchent le port, pour promouvoir ses Côtes de la Molière et que même son Bruno se contentera d’esquisser un petit et bienveillant sourire.

 

Les mauvaises langues en seront pour leurs frais car l’auteur de cette description est un certain Paul Gaulot qui, le 3 janvier 1900, dans le journal de Villefranche, dépeignait le Beaujolais.

 

« Le Beaujolais n’occupe qu’une partie de l’arrondissement de Villefranche ; il n’en a pas moins une assez vaste étendue ; aussi se divise-t-il lui-même en Beaujolais proprement dit et en haut Beaujolais. C’est principalement de ce dernier qu’il sera question ici ; mais, les mêmes faits ayant produits les mêmes résultats, ce qui sera dit de cette partie doit s’appliquer à la région tout entière.

 

« Le haut Beaujolais comprend une dizaine de communes, dont plusieurs sont très rapprochées de la rive droite de la Saône.

 

« C’est d’abord Lancié, presque dans la plaine…

 

« Un peu plus haut se trouve Villié, qu’on appelle souvent Villié-Morgon, en ajoutant le nom du hameau où l’on récolte le meilleur vin…

 

« En remontant, et en s’élevant encore sur la colline on rencontre le joli village de Chiroubles

 

« En redescendant un peu, voici Fleurie. L’agglomération est considérable ; elle affecte même les allures d’une petite ville, et ses deux mille habitants sont fiers de cette importance… le village voudrait bien se séparer de Beaujeu et devenir chef-lieu de canton du haut-Beaujolais…

 

« Plus modeste est son immédiate voisine, Chénas

 

« Avant de quitter la partie sud du Beaujolais, on doit encore mentionner, non point le gros bourg de Romanèche, situé dans le département de Saône-et-Loire, mais son plus célèbre hameau, les Thorins

 

« Il faut contourner la montagne de Rémond pour pénétrer dans la partie nord du Beaujolais. Le mot de montagne employé dans le pays, pourrait faire illusion si l’on ne se rappelait que tout est relatif : c’est en réalité une colline qui s’élève à quelques cinq cents mètres au-dessus du niveau de la mer…

 

« De chacun de ces sommets descend, à travers ces vallons, un ruisseau, et tous forment par leur réunion, une rivière qui va se jeter dans la Saône, et qui porte le nom de Mauvaise

 

« À l’entrée de la vallée, Juliénas se montre clair et riant…

 

« En sortant de ce vallon quelque peu triste et en laissant sur la gauche le village de Jullié, posé en éventail sur une pente fort raide, on arrive au coquet village d’Emeringes, placé comme un promontoire dominant de trois côtés les affluents de la Mauvaise.

 

« Enfin, presque caché dans un repli de terrain, voici le dernier village du haut Beaujolais, celui qui s’élève au-dessus de tous les autres : Vauxrenard.

 

« Jadis, il dépendait de la vicomté de Thil. Le château du Thil existe toujours, mais non la dépendance. De temps immémorial, le Thil a appartenu à la famille de Sainte-Colombe ; jusqu’à ce jour, il n’a jamais été vendu et n’a changé de propriétaire par héritage.

 

« Cette partie du pays a un aspect plus sauvage, les habitants semblent plus frustres que dans le reste de la contrée. Le mont des Eguillettes qui couronne le village a une altitude supérieure à huit cents mètres : il forme comme une barrière, et sur son autre versant s’étendent les territoires d’Avenas, d’Ouroux, etc., territoires où la vigne ne pousse plus.

 

« Cela suffit à montrer que là finit le Beaujolais. »

 

Extrait de la collection si 1900 m’était conté… Il était une fois le beaujolais de Georgette Thomas&François Lapraz éditions France Empire. Livre trouvé dans la rue

le grand-père de Bernard Pivot
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18 juin 2015 4 18 /06 /juin /2015 06:00
Le vin français a-t-il une revanche à prendre, et si oui, sur qui et comment ?

Quand, comme moi, on a un peu de bouteille, les occasions de se marrer se font rares, alors je les goûte avec délectation, en évitant bien évidemment de la ramener car ce n’est plus de saison. Je ne suis qu’un paisible retraité qui ne sucre pas encore les fraises mais qui se garde bien ramener sa fraise.

 

Je lis et je ris dans ma barbe.

 

Ce WE, le Monde, auquel je suis abonné en version électronique depuis l’origine, m’a donné, avec son spécial Vins, ma première occasion de m’égayer avec l’art de faire du vieux avec des jeunes. C’est du sérieux je vous assure, un petit côté RVF pimenté de B&D avec un soupçon de révolution de salon. C’est beau comme une bande de copains-copines mais ça ne va pas pisser trop loin ça dérangerait les annonceurs. Il est loin le Monde de PM Doutrelant l’impertinent !

 

Mais comme un bonheur n’arrive jamais seul, le déplacement de notre Président pour inaugurer le salon Vinexpo le dimanche 14 juin, une première depuis la création du salon en 1981, a provoqué un raz-de-marée d’articles assez peu inspiré, très copié-collé de la communication des organisateurs, et cerise sur le gâteau l’éclairage d’un consultant en stratégie, Martin Cubertafond, maitre de conférence à Sciences-Po Paris. : où en est la France du vin aujourd’hui ? Quelle est sa place dans le marché mondial.

 

J’adore !

 

« Il y a 10 ans, La France était la victime désignée de la mondialisation du marché. A la fin du XXème siècle, le marché du vin a connu une profonde phase de mondialisation, provoquée par la croissance de la production des pays du "nouveau monde", qui avaient multiplié par quatre leurs capacités d'export en vingt ans. Le vin français, qui s'endormait un peu sur ses lauriers historiques, s'est retrouvé bousculé, jusqu'à être dépassé par l'Australie - en volume - au Royaume-Uni en 2005. Il n'en fallait pas plus : la France était désignée comme la victime de la mondialisation ; elle était incapable de s'adapter aux attentes des nouveaux consommateurs et condamnée par la petite taille de ses exploitations.

 

A l'époque une image vieillotte

 

En effet, à l'époque, l'image des vins français n'était pas reluisante pour ces nouveaux consommateurs : ils étaient perçus comme traditionnels, vieillots, compliqués, coûteux et arrogants. Face à eux, les concurrents du nouveau monde avaient une image moderne, dynamique, accessible, rassurante (grâce à leurs marques) et d'un bon rapport qualité-prix. Dans le même temps, les notes sur 100 points de Robert Parker s'imposaient comme un nouveau paradigme, lui aussi facile à comprendre et rassurant. Les vins français étaient inadaptés à cette nouvelle donne, à ces nouveaux consommateurs : ils étaient condamnés. »

 

La suite ICI 

 

Pour le mode d’emploi et la mise en œuvre de la stratégie prière de lire « Entreprendre dans le vin » aux éditions Eyrolles du dit Martin Cubertafond consultant en stratégie et maitre de conférences à Sciences-Po Paris.

 

Désolé de ne pas vous en faire un CR de lecture, à mon âge, ma vue baisse et je dois économiser mes yeux.

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17 juin 2015 3 17 /06 /juin /2015 06:00
Vinexpo : bonjour tristesse, Hervé Bizeul exprime mieux que moi pourquoi il faut sauver ce colosse aux pieds d’argile.

Hervé Bizeul, inscrit comme « blogger » pour l’occasion, après sa dégustation off de vignerons à Bioulac sur les hauteurs de la ville, au Saint James, est allé arpenter les allées de Vinexpo et titre en se servant d’une référence cinématographique : Il faut sauver le soldat Vinexpo !

 

Il s’interroge :

 

« Prendre de la hauteur, justement, dans l’analyse des choses, voilà un exercice difficile. J’ai la critique facile, question de gènes, sans doute, voire la dent dure, parfois, parait-il. Est-ce bien mon rôle de commenter le salon ? De tenter de l’inscrire dans l’histoire, longue, qui me lie à lui ? »

 

La réponse est oui, sa double légitimité est incontestable.

 

Oui il a raison de noter « Bordeaux me semble pris dans une sorte de spirale assez terrifiante dont personne ne semble comprendre les causes. On dirait une scène du «déclin de l’empire américain» où le prêtre raconte qu’un dimanche, les églises étaient pleines et le dimanche suivant, elles étaient vides, situation que le Québec a réellement connu en exagérant un peu. C’est difficile à comprendre, encore plus à expliquer. »

 

En son temps, lorsque le nouveau Président de Vinexpo, Xavier de Eizaguirre, ex-Mouton-Rothschild, avait pris ses fonctions, je lui avais fait part des rides que prenaient le salon, que les temps avaient changés et que l’obsolescence constatée allait empirer, mais le Directeur de l’époque était aussi imperméable à toute remarque qu’un ciré breton.

 

Lors du précédent Vinexpo mon diagnostic se confirmait et je m’étais juré de ne pas y retourner si rien n’était engagé pour redresser la barre. La venue d’un nouveau Directeur, qu’une de mes bonnes amies bordelaises connaissait bien et m’en disait grand bien, me fit hésiter. En définitive je n’y suis pas allé laissant la place à mon cher Ministre accompagnant le Président de la République…

 

Je plaisante bien sûr, mais pour prolonger les références cinématographiques j’ai envie de dire « Pourquoi viens-tu si tard ? » (Film d’Henri Decoin avec la belle Michel Morgan)

 

Alors « Bonjour Tristesse » comme l’écrivait la jeune Françoise Sagan… pour so premier roman en 1954.

 

Comme Hervé, j’ai peine « à imaginer, en voyant Vinexpo aujourd’hui, ce qu’était Vinexpo alors : le centre du monde… Babel… The place to be. Les marques rivalisaient de puissance, les allées étaient impraticables tant il y a avait de visiteurs, venus du monde entier. Ce fut longtemps comme ça. A l’évidence, ça ne l’est plus. Bien sûr, je suis chagrin diront certains, jaloux diront les autres. Ce n’est pas le débat, croyez moi. Le salon a changé, un peu triste, un hall entier fermé. On y croise encore du beau monde. On y fait des affaires, n’en doutons pas. Mais le monde a basculé, clairement, d’abord vers l’Asie ce qui semble normal, ensuite vers Prowein, ce qui semble plus mystérieux. Plus prosaïquement, internet est passé par là... »

 

Lire toute la chronique ICI

 

J’ai suivi Vinexpo sur les réseaux sociaux et j’ai éprouvé les mêmes sentiments qu’Hervé, comme une étrange pièce surjouée avec que des plans serrés afin de masquer le désenchantement de ce salon. Pour autant, je ne suis pas de ceux qui veulent jeter le bébé avec l’eau du bain. Comme Hervé je pense qu’il faut sauver Vinexpo.

 

Comment me direz-vous ?

 

Je ne vais pas vous répondre peu me chaut, car ce serait laisser accroire que je me joins au Bordeaux bashing, mais tout simplement parce que dans la vie il faut savoir passer la main. Certes, les idées que j’avais exprimées à Xavier de Eizaguirre en son temps me semblent encore pertinentes mais je ne vois pas au nom de quoi, quelle serait ma légitimité, à les coucher dans mon espace de liberté.

 

Que voulez-vous comme le disait Picasso « On devient jeune à 60 ans. Malheureusement, c’est trop tard. »

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14 juin 2015 7 14 /06 /juin /2015 06:00
Pendant que François Hollande inaugurera le 18ème VINEXPO pour la fête des pères offrez 1 alcoomètre

« C'est une reconnaissance pour nous qu'il ait accepté notre invitation », s'enthousiasme Guillaume Deglise, directeur-général de Vinexpo.

 

Le dimanche 14 juin 2015, François Hollande inaugurera la 18ème édition du salon. Il s'agit d'une première pour Vinexpo.

 

Ira-t-il, à pied, à cheval ou en voiture ou en hélico afin que les adeptes du bashing sur face de Bouc se déchaînent sur le coût de ce déplacement ?

 

Je ne sais, mais ce que je sais c’est que pendant ce temps-là, ça bastonne sec sur l’alcoolisme…

 

-1 L'INPES (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) a mis en ligne sur le site Alcool Info Service un « alcoomètre » pour analyser votre rapport à l'alcool.

 

ICI 

 

- Au cours d'une même occasion, à quelle fréquence vous arrive-t-il de boire six verres standard ou plus ?

 

En répondant « Chaque jour ou presque » à cette question, il est à parier que l'on détectera chez vous un buveur à risque.

 

« L'alcoomètre s'adresse aux buveurs à risques et non pas aux personnes déjà alcoolo-dépendantes », a précisé mercredi Mme Viet Nguyen-Thanh, de l'Inpes en rendant compte des résultats préliminaires d'une étude sur l'efficacité de cet outil numérique.

 

Le test invite le buveur à répondre à 12 questions destinées à évaluer si sa consommation est à faible risque, à risque ou si une dépendance est suspectée.

 

Des informations adaptées sont proposées dans chaque cas de figure, avec la possibilité d'accéder à un programme d'aide personnalisé en ligne qui analyse les habitudes de consommation et propose, si nécessaire, des « objectifs réalistes de réduction de sa consommation ».

 

Qu'est-ce qu'un buveur à risque?

 

Selon les résultats de l'étude réalisée auprès de 339 buveurs à risque répartis en deux groupes, ceux qui avaient utilisé l'alcoomètre ont réussi à diminuer leur consommation hebdomadaire de 3,3 verres à l'issue d'un suivi de six semaines, contre une baisse de 1,2 verre dans le groupe témoin, a précisé Mme Nguyen-Thanh.

 

Le buveur à risque est, précise-t-elle, « une personne qui consomme plus que les quantités maximales recommandées, à savoir 2 verres de vin par jour s'il s'agit d'une femme et 3 verres s'il s'agit d'un homme. »

 

Les résultats de l'étude ont été présentés mercredi lors des Journées de la prévention et de la santé publique qui se déroulent actuellement à Paris.

 

-2 L’amendement César est accepté par les députés

 

« Les députés ont modifié dans la nuit de mercredi à jeudi la loi Evin, en refusant de revenir sur un amendement du Sénat distinguant information et publicité sur l'alcool. « Un retour en arrière de 25 ans », pour le Docteur Bernard Basset. Publicité sur l'alcool: « Si ça se confirme, ce sera une honte pour la santé publique »

 

La victoire des lobbys d'alcool contre la santé publique?

 

Réunis dans la nuit, les députés ont modifié en commission l'emblématique loi Evin en refusant de revenir sur un amendement du Sénat distinguant information et publicité sur l'alcool. La ministre de la Santé Marisol Touraine se dit en "colère" ce jeudi matin, regrettant que la loi Macron "serve à détricoter" cette loi qui encadre la publicité en faveur des boissons alcoolisées. Associations de lutte contre l'alcoolisme comme médecins montent au créneau. Interview du Docteur Bernard Basset, secrétaire général adjoint de l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie.

 

Natacha Polony : la dive bouteille menace nos jeunes !

 

 

« Branle-bas de combat! La jeunesse française est en danger. Ce qui la menace? Pas le chômage endémique ni les loyers faramineux ou la dette étudiante. Pas le nihilisme mortifère qui entraîne certains vers la Syrie. Pas même cette réforme du collège qui va parachever l'œuvre des idéologues acharnés depuis trente ans à détruire l'institution scolaire. Non, ce qui menace notre jeunesse et vaut que le gouvernement batte le rappel médiatique avec toute la solennité d'usage, c'est un amendement à la loi Macron voté par les députés et prescrivant qu'une information sur un produit ne saurait être assimilée à une publicité. »

 

Interview de Jacques DUPONT, journaliste et écrivain, spécialiste du vin - 26/06/2014

 

Le rapport des jeunes avec le vin a-t-il changé ?

 

« Oui, si l’on s’en tient aux élites. Il y a une vraie curiosité chez la génération nouvelle qui a eu la chance, par les parents le plus souvent, d’avoir accès au vin. Les grandes écoles regorgent de clubs œnologiques qui s’affrontent dans des concours internationaux à faire pâlir les meilleurs sommeliers. Des masters se développent, souvent des cours privés au droit d’entrée très élevé... Le nombre d’élèves asiatiques y est assez élevé, preuve que dans les pays « émergents » le vin est considéré comme un produit d’avenir. Je suis davantage inquiet pour la « culture vin » des jeunes en général.

 

D’un côté, face à l’interdit, les jeunes ont parfois une attitude de transgression qui dérive vers les alcools forts. De l’autre, les parents se sentent coupables de faire goûter du vin à leurs enfants en âge de commencer à l’apprécier car le vin est effectivement la première boisson alcoolisée de France.

 

Plus de transmission du goût juste, du savoir boire. C’est pourtant comme cela, par héritage du goût, par la culture que l’on apprend à différencier le volume et la qualité, la modération. J’ai souvent l’occasion d’emmener des jeunes avec moi en dégustation.

 

Quand vous les faites entrer dans les caves et les chais, partager des odeurs, des sensations, des rencontres, que vous leur apprenez à déguster, à cracher quand c’est nécessaire, et à partager le moment venu la grande bouteille autour d’un plat, leur regard sur l’alcool en général n’est plus le même. Ils ont grandi et considèrent avec mépris les séances de « binge drinking ».

 

Saoul comme un chimpanzé

 

Les chimpanzés de Bossou seraient-ils de bons vivants ? Une équipe de scientifiques a étudié pendant 17 ans le comportement à l’état sauvage de ces grands singes qui peuplent le sud-est de la Guinée. Constat surprenant : ces primates raffolent du vin de palme, un alcool issu de la fermentation naturelle de la sève du raphia. 

Comment se le procurent-ils ? En se servant directement dans les récipients que les habitants de la région disposent sous les palmiers pour en récolter l’enivrant nectar. Entre 1995 et 2012, pas moins de 51 raids de chimpanzés sur ces réserves de sève ont été recensés par l’équipe de chercheurs à l’origine de l’étude.

Lors de ces beuveries, qui commencent dès sept heures du matin et se terminent avant la tombée de la nuit, les singes utilisent des feuilles prémâchées en guise d’éponges. Après les avoir plongées dans le liquide, ils les portent à leur bouche pour s’abreuver.

La quantité d’alcool alors ingérée varie selon le stade de fermentation de la sève. En moyenne, le taux d’éthanol y est de 3,1%, mais il peut aussi atteindre les 6,9%. Difficile de savoir si ces grands primates sont ivres à la fin de la journée. Il est arrivé que les scientifiques observent un mâle adulte devenir agité après avoir bu. Mais la plupart des individus, une fois repus, se contentent d’aller se coucher.

Buvons, messieurs les députés!

Le Dr William Lowenstein, président de SOS Addictions, revient sur l'assouplissement controversé de la loi Evin par les députés.

Il faut être Français pour ne pas voir l'alcool comme une drogue, pour vouloir en faire la promotion. Français, victimes que nous sommes de notre culture du vin. Depuis des siècles, nous le cultivons, nous l'apprivoisons, nous le civilisons. Il y a un quart de siècle, la loi Evin nous avait aidé à le pacifier: nous le voulions alors meilleur et moins dangereux. 

Bien sûr il n'y a aucun rapport entre Natacha Polony, Jacques Dupont et les chimpanzés saouls comme des Polonais... et bien sûr  ce bon docteur Lowenstein...

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