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23 juillet 2015 4 23 /07 /juillet /2015 06:00
Denis Montebello donne à Éric Fottorino la recette de la bouilliture du Marais «Heureux comme un piba dans le vin »

Le Tour de France je l’ai abandonné il y a bien des années et j’avoue en être resté à Charly Gaul et Bahamontès, aux équipes nationales et régionales, au temps de mes culottes courtes lorsque j’allais voir l’ordre d’arrivée affiché à la vitrine du buraliste.

 

J’évoquais ce désamour dans une chronique du 18 juillet 2012 « moi côté vélo j’en suis resté à Walko le régional du Tour de France 1956, un vrai maillot jaune ! » 

 

« Quand je portais des culottes courtes, donc en un temps que les jeunes ne peuvent pas connaître, j’allais consulter l’arrivée du Tour de France chez le marchand de journaux les résultats de l’étape qu’il affichait dans sa vitrine. Ça me faisait rêver le Tour de France : les géants de la route, et vu mon profil longiligne je me voyais dans la peau de mon grimpeur préféré Charly Gaul. Et puis tout a dérapé, la caravane du Tour ressembla de plus en plus à un hôpital ambulant avec des charlatans, des seringues, des poches de sang et les coureurs, roulant à des vitesses folles, volant dans les cols, jamais pompés mais super-gonflés, tombaient de leur piédestal pour se retrouver dans le caniveau. J’ai donc abandonné et je suis monté dans la voiture-balai. »

Denis Montebello donne à Éric Fottorino la recette de la bouilliture du Marais «Heureux comme un piba dans le vin »

Je suis aussi nostalgique de la simplicité des maillots de ce temps et je l’ai évoqué dans une chronique de juillet 2009 où je souhaitais ressusciter le maillot de Jacques Anquetil 

 

« Moi, l’affreux modeux, je repensais aux maillots épurés de l’âge d’or du cyclisme les années soixante, soixante-dix, tel le célèbre damier noir et blanc de PEUGEOT (…) j’ai évoqué le temps où Jacques Anquetil portait les couleurs de St Raphael et Federico Bahamontès celles de Margnat. »

Denis Montebello donne à Éric Fottorino la recette de la bouilliture du Marais «Heureux comme un piba dans le vin »

Bref, même si je suis un cycliste urbain, je ne m’intéresse plus guère au Tour de France. Mais, comme je ne suis pas sectaire, lors de l’étape qui conduisait le peloton à Rodez, pour des raisons qui sont miennes j’ai suivi la fin de course sur la 2.

 

Les paysages du Tarn, vu d’hélicoptère, superbes et grandioses, m’ont amené à Éric Fottorino qui a pris le relais de l’encyclopédique Jean-Paul Ollivier. Et c’est à cette occasion que j’ai appris de sa bouche même qu’il avait des attaches avec La Rochelle.

 

Voici donc ainsi établi le lien entre lui, Denis Montebello et la recette de la bouilliture du Marais…

 

Avant d’arriver au cœur de ma chronique, deux notations d’importance :

 

  • J’ai découvert récemment et beaucoup apprécié le nouvel hebdomadaire N°1 dont Éric Fottorino est le directeur de la publication. Du contenu enfin !

  • Le courage et la ténacité de Jean-Christophe Péraud après sa lourde chute m’a ramené à une image plus humaine de ceux que l’on dénommait les forçats de la route.
Denis Montebello donne à Éric Fottorino la recette de la bouilliture du Marais «Heureux comme un piba dans le vin »
Denis Montebello donne à Éric Fottorino la recette de la bouilliture du Marais «Heureux comme un piba dans le vin »

La bouilliture du Marais (extrait)

 

« Non, ce qu’il convient de faire, asteure, c’est habiller l’anguille : lui ôter la pia, la débarrasser de sa peau. Le piba dépiauté (le masculin ne dit pas que l’anguille mâle, il n’y a là que du ventre jaune, vidé, lavé, coupé en tronçons (de 6 cm environ), fariné, doré, il attend sans trop frétiller (espérons dans son plat. Qu’on fasse un roux. Qu’on sorte la bouteille. Du rouge et du meilleur. Où il nagera. Heureux comme un piba dans le vin.

 

Et c’est cela que le I de bouilliture nous donne à voir, la mer vineuse qui a vu naître l’anguille et le vin rouge qui la verra mourir. C’est le roux qui épaissit, qu’il faut vite allonger. C’est le vin, c’est le sang, quand il retourne à la terre. C’est la mort qu’appellent les eaux noires. Un fantôme qui passe et repasse, qui flotte immobile. Dans ce Marais qu’on dit à blanc quand il est noyé. C’est là toujours qu’apparaît la vie. Dans les enfers où l’on voyage comme en extase. Et sans quitter son assiette. C’est la plate que le nocher arrête dans les lentilles, c’est, sa pigouille plantée, les fonds qu’il remue, l’allumette qu’il craque, la flamme qui court, tout le Marais, soudain qui flambe. C’est la flamme quand elle danse, la flamme du punch (Allumons le punch ! Rallumons-le en relisant Bachelard), elle vient ici lécher nos anguilles. »

 

Notre Montebello vole toujours très haut ce qui ne saurait déplaire à Éric Fottorino mais, comme je suis plus terre à terre, voici la recette de la bouilliture d'anguille du marais

Embarquez pour le Marais poitevin, la Venise verte...

Reste à trancher l’épineuse question du vin rouge, du meilleur selon Montebello.

 

D’emblée éliminons tout ce qui vient des 2 Charentes, ce ne serait pas à la hauteur du meilleur car la vigne y est dédiée au vin à brûler.

 

Alors, cap au Nord, vers la Vendée : Vix ou Pissotte cousines-germaines du Marais Poitevin, pourquoi pas il y a là-bas d’excellents rouges.

 

Bien sûr, un ton au-dessus, surtout en notoriété et en prix, les vins de Gironde, plus communément nommé de Bordeaux.

 

Choisissez !

 

Pour ma part mon cœur est ailleurs « Grillades d’anguilles à la guinguette de la Gachère et un p’tit coup de blanc de Brem » 

 

 

 
Cette 18ème étape du Tour de France 58 marque un tournant dans l'épreuve : le maillot jaune passe des épaules de Vito Favero à Raphaël Geminiani, qui devance le Luxembourgeois Gaul, vainqueur de ce contre-la-montre, au classement général. 
 
 

Un duel épique Anquetil - Charly Gaul en 1961

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22 juillet 2015 3 22 /07 /juillet /2015 06:00
Le col du polo relevé et le pull noué sur les épaules un signe d’appartenance du côté du Ferret avec un verre de Clairet

Je suis fou du Clairet !

« À Bordeaux le Clairet de château Massereau des Chaigneau fait le miel du Taulier » 

 

« Le taulier est fou du Clairet mais les Bordelais emboitant le pas à la tendance se sont mis dans la tête de faire du « rosais » comme ces marauds de Provençaux. Grand bien leur fasse mais, tout même, lorsqu’on a le privilège de pouvoir élaborer du Clairet on en fait un must, parole de Taulier. Je sais le Clairet n’est pas du rosé mais pour une fois qu’une ambiguïté linguistique concernant une dénomination d’un de nos vins, à Bordeaux de surcroît, est le fruit de nos amis anglais, si prompt à nous moquer pour les subtilités de nos AOC, je ne résiste pas au plaisir de chroniquer. Claret, clairet, sont des héritages so british, et dans son chapitre 4 Jane Anson conte avec détails et précisions l’histoire des New French Clarets dès les années 1660, « où Arnaud III de Pontac s’était aperçu qu’il ne suffisait pas de faire un grand vin, il fallait le vendre… » et il envoya son fils, François-Auguste, accompagné d’un de ses maître-queux, à Londres en 1666 à la fin d’une épidémie de peste bubonique et le grand incendie de la ville… »

 

Tout ce plaidoyer pour tenter de détourner l’accusation de participer au Bordeaux bashing. Je concède que j’aurais pu moquer les indigènes de la NAP parisienne qui s’exilent sur les planches de Deauville, le remblai de la Baule ou même les pistes cyclables de l’Ile de Ré, mais étant chroniqueur vin comme aime me le rappeler mon ami Michel Laurent qui a fait le négociant à Bordeaux je me dois de me pencher sur la faune du Ferret (appellation d’origine contrôlée du Cap Ferret, tout comme Rolland pour Rolland Garros).

 

Comme l’écrit Marc Beaugé eut égard à l’amplitude thermique des bords de l’Atlantique, pour ne pas prendre froid, « il s’avère parfaitement utile de disposer, au-dessus de son polo Lacoste, d’une petite laine ».

 

Cette pratique nous vient des WASP américains « le pull jeté sur les épaules apparaît pour la première fois au début des années 1960 dans les catalogues de vente par correspondance de la marque américaine Sears, particulièrement populaire dans la communauté WASP. »

 

« Au même titre que le col de polo relevé, il devient rapidement, le signe d’appartenance à une forme d’élite, et finit par traverser l’Atlantique… En France, c’est au milieu des années 1980 que la tendance émerge dans les cercles BCBG, jusqu’alors entièrement voués à l’art de coordonner chaussettes Burlington et mocassins Weston. »

Beaugé est féroce pour lui le pull noué sur les épaules est « le gimmick le plus à droite sur l’échiquier stylistique. »

 

« … le pull jeté sur les épaules reste très marqué par cette identité et s’avère sujet à un véritable rejet social. Au vrai, l’adepte de ce style court toujours le risque d’être violemment strangulé par un partisan du Front de Gauche, d’un geste sec et simultané sur les deux manches de son pull. »

 

Même punition pour le col du polo relevé « marqueur social » qui aujourd’hui aux USA « équivaut en terme de distinction, à coller ses fesses contre la fenêtre de l’autocar, le geste semble bénéficier chez nous d’une cote de sympathie grandissante. Il est ainsi de plus en plus fréquent de croiser, dans des coupe-gorge du type Jasmin ou La Motte-Piquet-Grenelle, des grappes de jeunes bien nés et bien peignés vêtus de polos Ralph Lauren ou Vicomte Arthur au col dressé… »

 

Notre cher maire de Bordeaux, candidat aux primaires des Républicains, adepte du pull noué sur les épaules, devrait rectifier le tir pour séduire les déçus de la gauche…

Le col du polo relevé et le pull noué sur les épaules un signe d’appartenance du côté du Ferret avec un verre de Clairet

Enfin, conseil du Taulier, pour protéger son cou des fraîcheurs diurnes rien ne vaut une écharpe nouée…

Le col du polo relevé et le pull noué sur les épaules un signe d’appartenance du côté du Ferret avec un verre de Clairet

Ainsi, assis sous la tonnelle face à l’océan il vous sera loisible de boire un bon Clairet…

Le col du polo relevé et le pull noué sur les épaules un signe d’appartenance du côté du Ferret avec un verre de Clairet
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21 juillet 2015 2 21 /07 /juillet /2015 06:00
Je vous fiche mon billet que Denis Saverot n’a pas du tout aimé « Vin, gloire&bonté » en dépit de l’imprimatur de Bernard Magrez.

Commençons par la Préface de l’humble Bernard Magrez, homme venant d’un autre milieu que celui de la place des vins de Bordeaux, « plus modeste » et qui a « vu vivre et souvent très bien vivre ces grandes familles bordelaises issues de la haute bourgeoisie et de l’aristocratie. »

 

Pas de quartier pour elles « certaines ont subi, sans réagir, les épreuves et les aléas de ce métier de propriétaire (ndlr est-ce un métier que la propriété ?) très valorisant mais jamais facile. »

 

« Accrochées à leurs certitudes… la plupart ont disparu de la scène économique : quelques-unes, grâce à des héritages somptueux, sont encore là. C’est une chance pour elles. Le méritent-elles ? »

 

Notre Bernard, fort diplomate, concède que d’autres « beaucoup plus conquérantes, tant dans le négoce que dans le vignoble, sont toujours devant et ont abandonné les postures qui les auraient empêchées de prospérer. »

 

Jouez violon, au singulier, c’est un Stradivarius, résonnez musettes : le Pape Clément accorde des deux mains l’imprimatur à l’ouvrage d’Isabelle Bunisset (encore une Isabelle) et de Giuseppe Liotti « Vin, gloire&bonté »

 

« Tout ce que j’y ai lu est vrai… » affirme-t-il !

 

Je note.

 

Et je transcris le dialogue de la page 109

 

Fête de la Fleur  au château de Delatare Annabelle de la Poisse la narratrice à la table de Charles Ambroise de La Tache propriétaire du château Sournois cru classé en 1855

 

- Il fait partie de ces journalistes qui se rêvent en petits mondains, flattant marquises et baronnes… Ah ! Ils la voudraient bien notre place !

- Je vois ce que vous voulez dire, Charles… Ils sont délicieusement mielleux dans le secret d’un salon et se changent en langue de vipère devant leurs feuilles de chou !

 

- Vous m’avez compris… Mais au fond, nous avons aussi notre part de responsabilité car nous jouons un même jeu : nous leur disons ce qu’ils veulent entendre ! Tenez, à la table derrière vous, est assis le directeur de la REVUE DESVINS DU MONDE, Denis Savoirien… Parfaitement assorti à sa femme, journaliste elle aussi, toujours à renifler les histoires de fesses des politiques…

 

- Oui, on me l’a présenté au déjeuner… La main visqueuse ! Beurk ! Il a l’air franc comme un âne qui recule ! Toujours avec son acolyte qui met des mocassins à glands et des boutons de manchettes ! Plus vrai qu’une caricature !

 

- Oui, alors qu’il sort du ruisseau ! Ce qui les intéresse c’est de remuer la merd… ou se faire mousser…

 

- Et quand ils préparent un coup tordu, invariablement ils vous répètent : « Vous pouvez me faire confiance ! » La seule sanction : leur sucrer les budgets pub !

Je vous fiche mon billet que Denis Saverot n’a pas du tout aimé « Vin, gloire&bonté » en dépit de l’imprimatur de Bernard Magrez.

Je pourrais continuer de dévider comme des saucisses de Francfort les nombreuse vacheries à la bordelaise alignées par Isabelle Bunisset mais j’avoue que la mayo ne monte pas, c’est plat, convenu et sans grand intérêt. De loin je préférais la bouillie bordelaise de Bernard Ginestet qui endossait son pulvérisateur à bretelles pour sulfater allègrement le vignoble, les gens et les vins de Bordeaux.

 

« L’un des inculpés du « Procès de Bordeaux » après un jour et demi de présence contrainte à l’audience du tribunal, sortait en compagnie de son avocat dans la salle des pas perdus du Palais de Justice. En blazer bleu foncé, l’air décontracté et plein d’urbanité il se tourna vers son défenseur et, avec une pointe d’impatience dans la voix : « Mais enfin, Maître, quand donc allez-vous me présenter au Président ? »

 

C’est le temps qui veut ça mais définir Annabelle de la Poisse, la narratrice, comme étant une Parisienne jusqu’au bout des ongles parce qu’elle est « très névrosée, très psychanalysée, et en instance de divorce… » c’est verser dans la facilité d’un cliché éculé : porter des Lauboutin, carburer au Prozac, au Lexomil et au Stilnox, hésiter entre Miu Miu ou Prada, ça ne donne pas le droit de s’arroger cette appellation d’origine contrôlée…

 

Pour faire plaisir à ceux qui aiment nos chers arbitres aux élégances, une saillie de l’un d’eux dans la BD « Un grand vin nous rapproche de la grâce. Comme le coït… Un moment délicieux d’abandon… »

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20 juillet 2015 1 20 /07 /juillet /2015 14:40
Je suis 1 être simple : le propre et le bon sont mes critères de choix pour le vin et tout ce qui va avec, merde à Onfray !

Sur sa page Face de Bouc Catherine Le Dantec, dites la Grande Catherine du Domaine Le Conte Des Floris écrit :

 

« Michel Onfray, que j'aime bien, démolit la biodynamie dans Cosmos en la réduisant à quelques principes de Steiner et sur la base de quelques vins dégustés dommage ...Michel Grisard.... ça serait bien de lui répondre »

 

S’en suit l’habituel empaillage qui prévaut sur Face de Bouc.

 

Le simple buveur que je suis se tamponne comme de sa première chemise des réflexions du philosophe Onfray que le grande Catherine aime bien.

 

Cultiver la vigne est un métier, faire le vin aussi, que le vigneron croit au ciel ou qu’il n’y croit pas, peu me chaut, quelle importance, ce qui m’importe c’est qu’au-delà de sa geste, de la technique, il ne réduise pas sa terre, le terroir dit-on, à un simple substrat et que son vin soit au plus de l’authenticité, loin des subterfuges, des ajouts, du maquillage, d’une pharmacie réparatrice.

 

Charles Philipponnat, encore tout auréolé par le classement des« Coteaux, Maisons et Caves de Champagne » sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, traduit bien ma pensée :

 

« Je suis toujours étonné qu'on confonde la science, qui signifie « connaissance » et les pratiques non respectueuses de l'environnement ou du consommateur.

 

Ce n'est pas du tout contradictoire, et pour bien travailler, il vaut mieux savoir «comment ça marche». Pour la biologie et la poétique biodynamie aussi, bien sûr.

 

La plupart des solutions efficaces en agriculture « biologique » (un peu un pléonasme) et bio dynamique sont du bon sens paysan éclairé par la connaissance (pas par la lune) et étaient inconnues de Steiner (ni paysan, ni agronome).

 

Il n'y a qu'une vérité : produire de bons fruits sains et en faire un bon vin sain.

 

Pourquoi alors s'invectiver encore sur des prises de positions subjectives, quand les faits et les façons de faire sont matériels et objectivement accessibles au raisonnement scientifique au sens noble du terme ? »

 

Derrière le philosophe, comme pour tout un chacun, se cache aussi un petit bonhomme bien ordinaire pour ceux qui le connaissent bien et le fréquentent.

 

Jean-Charles Couleurs Vin, qui est le normand régional de l’étape, met le doigt là où ça fait mal :

 

« Avec son « université populaire » pleine de vieux retraités de la fonction publique et de commerçants qui ont toujours rêvé d'être franc-mac...

 

« Le mec dit s'impliquer dans la vie sociale de son département en faisant venir tout un tas de vieux bourgeois dans sa maison de campagne de l'Orne pour donner des cours de cuisine géants.... Il ferait mieux d'aller dans nos quartiers difficiles faire du soutien scolaire comme je le faisais quand j'avais le temps. »

 

Libre à Michel Onfray d’exprimer ses analyses, c’est son job de philosophe, et même de se moquer de la biodynamie, mais il n’est qu’un hédoniste par le verbe, son goût du vin est d’un convenu qui prête à rire. Eh oui, on peut rire de tout même de Michel Onfray. Il déteste ça.

 

Bonne journée et large soif !

 

Philosophie Magazine écrit : 

 

« Cosmos est mon premier livre », ose affirmer le plus prolifique des philosophes français.

 

« Dans les pas de son père, Michel Onfray chante le temps virgilien, la culture comme agriculture (conservation, dépassement et transfiguration de la nature), le penseur des champs contre le penseur des villes, le paganisme antique, le sens de la terre et du ciel (où ne se trouvent ni Idées ni dieux, mais l’immensité physique de l’Univers), les animaux comme nos « alter ego dissemblables » : « le paysan donne la matrice à tout philosophe digne de ce nom », affirme-t-il. Sans surprise, sa cosmologie s’ancre chez Lucrèce et Épicure, rejetant toute la pensée chrétienne (qui, en gros, commence chez lui à Platon et s’arrête avec Nietzsche). Il y ajoute des détours surprenants par l’animisme africain, la « liberté libre » des Tsiganes, le haïku japonais et certains éléments du bouddhisme, tournant sans l’affirmer autour d’un génie du paganisme. Mais, en cela, le fil s’est rompu entre le païen et l’athée moderne, qui vilipende par ailleurs la pensée magique présente dans toute sacralisation de la nature (diatribe appuyée, et très drôle, contre les théories biodynamiques dans la viticulture). »

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19 juillet 2015 7 19 /07 /juillet /2015 06:00
Doux Jésus quand tu prends 30 ans dans le buffet il faut vraiment assurer !

Explications :

 

  • Le 12 juillet j’ai engrangé une année supplémentaire ce qui m’a valu une brassée de bon anniversaire sur Face de Bouc.

  • Doux Jésus : l’une des exclamations favorites de ma mémé Marie, locution interjective, expression de surprise, admiration, crainte, joie, choc…

  • Par hasard sur la chaîne POLAR je suis tombé sur Rive Droite Rive Gauche un film sorti en 1984, le 31 octobre 1984 très exactement, soit grosse maille il y a 30 ans. L’œuvre signé Philippe Labro est du type gros sabots avec un casting de rêve : Gérard DEPARDIEU, Nathalie BAYE, Carole BOUQUET, Bernard FRESSON, Jacques WEBER… Musique de Michel Berger...

  • Philippe Labro avec « Rive droite, rive gauche » aurait pu réaliser un film sur l’amitié, un film sur une belle rencontre, un film sur les magouilles autour de l’aide alimentaire, un film sur une femme bafouée, un film sur le rôle de la presse comme cinquième pouvoir, un film sur la rivalité de deux femmes… Mais Philippe Labro a décidé qu'il ne ferait pas de film. Juste un machin avec des petits bouts de tout ça. Sans aller au fond des choses. C’est grotesque, ridicule et invraisemblable.

  • Seul le regretté Bernard Fresson, avec sa grosse chevalière, ses pompes merdiques, ses costards minables, son arrogance, sa bouille à la Doumeng, joue juste, est vrai.
Doux Jésus quand tu prends 30 ans dans le buffet il faut vraiment assurer !
  • Les femmes Nathalie Baye et Carole Bouquet sont très belles mais d’une transparence insoutenables.

  • Les mecs Gérard Depardieu et Jacques Weber sont jeunes beaux et minces mais totalement à côté de la plaque.
Doux Jésus quand tu prends 30 ans dans le buffet il faut vraiment assurer !
Doux Jésus quand tu prends 30 ans dans le buffet il faut vraiment assurer !
  • Un critique a écrit que c’est « une histoire complètement invraisemblable politico-judicio-financière avec en prime une histoire d'amour nullarde, voilà l'argument de ce film. Même les acteurs sont aussi nuls que le film. On s'ennuie, on rigole aux moments dramatiques. C'est vraiment une oeuvre minable et racoleuse, il n'y a aucun plaisir à le voir, et le spectateur devrait être remboursé à la fin. 

 

Alors me direz-vous pourquoi vous prendre le chou avec ce navet prétentieux ?

 

Réponses :

 

  • En 1984, Carole Bouquet avait 27 ans, Nathalie Baye avait 36 ans, mon âge puisqu’elle est née un 6 juillet 1948.

  • En 1984, Gérard Depardieu avait aussi 36 ans, né un 27 décembre, Jacques Weber 35 ans, né un 23 août.

  • 30 ans après y’a pas photo sur les photos que vous pourrez consulter sur la Toile : avantage total à ces dames ! Je ne ferai bien sûr pas d’autres commentaires.

Doux Jésus quand tu prends 30 ans dans le buffet il faut vraiment assurer !

 

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18 juillet 2015 6 18 /07 /juillet /2015 06:00
J’ai tiré le gros lot 2 rosés roturiers pour accompagner mes petites fritures de petits curés qu’on mange avec les doigts…

Dans la rue Daguerre piétonnisée, les vitrines des 2 cavistes honnis par les adorateurs de vins nus et les alter-cavistes baignent dans le rose bonbon. C’est du tout pareil, toujours les mêmes…

 

Alors moi, cycliste de la ville, je l’arpente pour délaisser les « incontournables » rosés de l’été, style Régal.

 

Rien ne m’arrête, même pas le cagnard qui tape, je passe la Seine pour me rendre sur les hauteurs du 20e où les jardinières des toits de Veni Verdi ont planté leur étal chez Agnès Barraco la tenancière d’Au bon Vingt 52, rue de Bagnolet.

 

Ça grimpe, fait chaud !

 

Je suis venu acheter un pot de miel des abeilles du 20e et 2 rosés pas faciles à trouver ceux du domaine de la Paonnerie du côté d’Ancenis.

 

J’ai tiré le gros lot 2 rosés roturiers pour accompagner mes petites fritures de petits curés qu’on mange avec les doigts…

« Nous avons senti que l'agriculture conventionnelle arrivait à une impasse, nous étions dans un système technique qui se basait sur les sélections clonales, les engrais chimiques et les pesticides. Au bout de 30 années de chimie, les sols déjà fragilisés, peu riches en humus perdaient petit à petit leurs éléments par suite d'orage fréquents. » Jacques et Agnès Carroget.

 

Le camarade Delmas est allé rendre visite, en mai 2011, à Jacques et Agnès Carroget ça m’évite de bosser.

 

Donc mes 2 rosés roturiers : le rosé d’Ancenis et Voilà du Gros Lot moi je les bois avec mes fricassés d’éperlans que je mange avec mes doigts.

 

Attention ce que l’on nomme communément éperlan et que l’on fait frire c’est l'athérine (atherina presbyter), aussi appelé capelan, faux éperlan, rosette, roseré, grasdeau, grado, petit curé, belek bihan, prêtro, petit prêtre, prêteau, troyne, trogue ou kanchua) qui est un petit poisson, caractérisé par une bande argentée qui lui parcourt les flancs et une chair translucide laissant voir les orbites et l’encéphale.

 

L'athérine possède un corps élancé et une bouche large et protractile qui présente une forme oblique. Les athérines vivent en bancs près des côtes, et peuvent venir dans les ports et les estuaires. L'athérine se nourrit exclusivement de plancton animal. On le consomme frit sous le nom d'éperlan.

J’ai tiré le gros lot 2 rosés roturiers pour accompagner mes petites fritures de petits curés qu’on mange avec les doigts…
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17 juillet 2015 5 17 /07 /juillet /2015 06:00
illustration de Bob London in de l'art de mal s'habiller sans le savoir de Marc Beaugé hoëbeke

illustration de Bob London in de l'art de mal s'habiller sans le savoir de Marc Beaugé hoëbeke

Eh bien c’est NON du côté de Toulouse, où tu récoltes un PV à 90€ pour conduite en tongs… 

 

Au-delà de l’anecdote et de la frénésie verbalisatrice de nos pandores une vraie question se pose : est-ce vraiment raisonnable de porter des tongs en ville ?

 

Avec la canicule qui a régné sur Paris le dénudement fut généralisé jusqu’aux doigts de pieds, pour les belles : sandales, sandalettes laissant apparaître des ongles carminés ; pour les bobos tendance Angela : les birkenstock ; pour les bourgeoises NAP la cataclou de Lauboutin ; pour les traîne-lattes et les filles de la gauche de la gauche des tongs…

 

Chronique estivale : Putain con est-il bien raisonnable de conduire ton auto en tongs ? Mieux vaut boire des côtes de Thongue !
Chronique estivale : Putain con est-il bien raisonnable de conduire ton auto en tongs ? Mieux vaut boire des côtes de Thongue !

Je caricature bien sûr mais le spectacle des pieds en tongs en ville, n’est pas particulièrement ragoûtant.

 

Et pourtant m’objecterez-vous cette chaussure a été mise au point dès 5500 ans av. Jésus-Christ par les Égyptiens et elle permet de rester au frais et de marcher d’un pas aérien à la manière de Yul Brunner dans un péplum hollywoodien…

 

À la plage ou après le sport en sortant de la douche, pourquoi pas ? En revanche, les tongs et le pantacourt en ville ça me chiffonne.

 

Autre objection du côté des filles : il existe des tongs de luxe comme les tongs à bijoux qui seraient les strings des pieds

 

Pourquoi pas si les pieds sont nickel chrome et n’ont pas arpenté nos trottoirs de Paname qui ne sont pas des modèles de propreté.

 

Bref, ce n’est que mon avis et il n’engage que mon goût pour une certaine esthétique, tout est dans la manière de porter des tongs.

 

Marc Beaugé dans « de l’art de mal s’habiller sans le savoir » chez hoëbeke nous éclaire sur l prolifération des tongs en ville : « Surnommées « gougounes » par les Québécois, « slaches » par les Belges et « flips-flops » par les Anglais, en raison du léger bruit qu’elles émettent à chaque pas, les tongs doivent, en grande partie, leur changement de statut aux étudiants des universités américaines. Revenant de leur traditionnelle semaine de décompression à Cancun, baptisée Springbreak, ceux-ci ont en effet pris l’habitude, au fil des ans, de conserver sur le campus les tongs qu’ils arboraient sur la plage. Ce qui permet, aujourd’hui, à beaucoup d’entre eux de laisser reposer leur UGG sans rabaisser leur niveau d’inélégance. »

 

Je n’ai pas de tongs.

 

En revanche j’ai toujours eu un faible pour les côtes de Thongue. 

 

Chronique du 3 mars 2009 « Le domaine de l’Arjolle : des pionniers au pays du gros rouge » 

 

« Dans l’avion du Glam, Michel Rocard, comme à son habitude potassait le dossier que je lui avais préparé. Nous allions au charbon : le Midi grondait et menaçait. En bon militant qu’il était, mon Ministre, avouait un faible pour les combats de ce pays. Aller au contact n’était pas pour lui déplaire. Moi j’étais dans mes petits souliers. Lorsque, le Mystère 20 aborda sa phase d’atterrissage de Béziers-Vias nous eûmes le sentiment que nous allions amerrir dans un océan de vignes. Souvenirs, souvenirs, certes, mais aussi un lien entre ce temps officiel où il a fallu, avec un certain courage, tirer un trait sur le passé et un temps, plus souterrain, imperceptible, où se levaient des hommes qui allaient prendre leur destin en mains. En 1974, Prosper et Louis-Marie Tesserenc ont été de ceux-là. »

Chronique estivale : Putain con est-il bien raisonnable de conduire ton auto en tongs ? Mieux vaut boire des côtes de Thongue !
Chronique estivale : Putain con est-il bien raisonnable de conduire ton auto en tongs ? Mieux vaut boire des côtes de Thongue !
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16 juillet 2015 4 16 /07 /juillet /2015 06:00
J’ai fait une école de commerce du vin et je m’en excuse : est-ce que vendre du vin ça s’apprend ?

Mon titre s’inspire d’un petit livre de Florence Noiville publié chez Stock en 2009 : « J’ai fait HEC et je m’en excuse »

 

Elle-même diplômée d’HEC Florence Noiville constate : « Il existe un malaise profond chez nombre de diplômés d’HEC de ma génération. Beaucoup sont désabusés. Ils font le constat que le modèle économique que nous avons été formés pour mettre en œuvre a cruellement montré ses limites. Que le marketing a produit des montagnes de faux besoins et de frustration. Que la finance a complètement déraillé en nous menant à la crise des subprimes et aux scandales des bonus. Les uns, les plus cyniques, continuent sans se poser de questions. Les autres cherchent à combattre la vacuité et même l’absurdité de ce qui fait l’essentiel de leur vie professionnelle. Souvent, ils mènent une double vie : avocat d’affaires le jour, psychanalyste le soir… Ils se bricolent du sens. Mais dans tous les cas, ce qui me frappe, c’est leur sentiment d’impuissance. Ils disent, « ça dysfonctionne, mais c’est le système, je n’y peux rien ». Or qui mieux qu’eux pourrait faire changer les choses ? Ils sont au faîte de leur carrière, ils ont les réseaux, l’intelligence, la connaissance du système de l’intérieur… Mais, souvent, ils n’osent pas les utiliser dans le sens d’une plus grande utilité sociale ou de l’intérêt général. La devise de l’école n’est-elle pas pourtant «apprendre à oser» ?

 

« Des gens disciplinés, prompts à se soumettre à toute autorité » 

 

À plusieurs échelons au-dessous, fleurissent des écoles de commerce dont certaines ont choisi le vin comme fonds de commerce.

 

À quoi servent les écoles de commerce ? chronique du 20 septembre 2007 

 

Dans le « Le mythe du management » l'auteur Matthew Stewart (USA) n’y va par 4 chemins :

 

« Et si l'enseignement de la gestion était une mystification, sans contenu, pédante, abstraite et boursouflée de prétention ? »

 

« Pendant les sept années qu'a duré ma carrière de consultant en management, j'ai consacré l'essentiel de mon temps à m'efforcer de paraître plus vieux que je n'étais. J'étais devenu expert dans l'art de plisser le front et d'adopter une expression sombre et sérieuse. Mon public devait songer que bien que très jeune j'avais acquis une extraordinaire formation de manager. Il n'en était rien. Je ne suis titulaire d'aucun diplôme de gestion. J'ai juste un doctorat de philosophie allemande du XIXe siècle, pour être précis. Avant d'accepter un travail consistant à expliquer aux dirigeants des grandes entreprises des choses qu'ils sont censés savoir, mon expérience professionnelle se limitait à des petits boulots de précepteur à mi-temps enseignant Hegel et Nietzsche à des étudiants distraits, auxquels s'ajoutaient quelques emplois saisonniers encore moins reluisants, principalement dans l'industrie de la restauration rapide.

 

Le plus étrange est que ma carence de formation n'a jamais vraiment posé problème. En tant qu'associé fondateur d'une entreprise de conseil qui finit par employer six cents personnes, j'ai interviewé, embauché et côtoyé des centaines de diplômés d'écoles de gestion. L’impression que je me faisais des diplômés de MBA était qu'ils se résument à vous ôter deux ans de votre vie et à vous faire contracter de lourdes dettes et ce à seule fin de garder votre sérieux lorsque vous prononcez des phrases telles que « situation gagnant-gagnant », « compétences clés » ou biseness process reengineering. Quand le moment venait de choisir un collaborateur, je penchais généralement pour ceux qui avaient consacré leurs années d'université à étudier autre chose que la gestion.

 

Lorsque j'ai quitté le métier, j'ai décidé, par une inversion de l'ordre naturel des choses, de me pencher de plus près sur la littérature spécialisée. D'un côté, je voulais mesurer ce que j'avais raté. De l'autre, j'avais du temps devant moi. En parcourant péniblement les volumes consacrés à la « stratégie compétitive », à la redéfinition du biseness process. Et à d'autres douceurs de ce genre, pas une fois je ne me suis dit : « Bon sang ! Si seulement j'avais su ça plus tôt ! » Au lieu de quoi, je me suis surpris à penser des choses inavouables, comme : « Je ferais mieux de lire Heidegger ! » Ce fut une expérience déroutante, qui ne fit qu'épaissir le mystère entourant la question qui ne cessait de me hanter depuis mes premiers pas dans le monde des affaires : à quoi servent les écoles de commerce ? »

 

En gros, avec juste ce qu’il faut d’ironie, dans les écoles de commerce, des plus prestigieuses aux plus modestes, on fait tout sauf apprendre à vendre.

 

J’exagère bien sûr mais n’est-ce pas lié au fondement de cette activité qui, depuis la nuit des temps, a été, il me semble, bien plus fondée sur des qualités innées que sur la transmission d’acquis livresques ?

 

Je ne suis pas un historien du commerce et je n’ai pas la prétention d’apporter des arguments pertinents pour étayer mon affirmation.

 

Dans une somme sur les « négociants et marchands de Bordeaux de la guerre d’Amérique à la Restauration » Philippe Gardey pose un préalable : la nécessité de définir négociants et marchands.

 

Je ne ferai qu’une citation qui me semble bien poser la césure qui existait dans la hiérarchie des commerçants et qui perdure en dépit de l’irruption dans le commerce de la modernité liée à l’Internet.

 

« Quand, en avril 1792, le négociant bordelais Jean Beÿerman aîné se plaint amèrement à son correspondant d’Amsterdam du comportement des négociants de la place, il lui écrit : « C’est bien l’affaire de vos boutiquiers de trouver de pareilles aubaines, comme nous sommes leurs victimes ! ». Ces « boutiquiers » hollandais avaient été plus rusés, dans leurs spéculations sur les sucres, que les négociants de Bordeaux. Mais, cette âpreté au gain, Beÿerman la juge vulgaire et, pour tout dire, plus proche des petites combines d’un épicier de quartier que du comportement qui sied à un négociant respectable. Le ton est donné. Nul doute que, pour lui, négociants et marchands en boutique constituent deux professions différentes. Cette opinion est alors largement partagée. »

 

L’est-elle encore ?

 

Dans le monde du vin, où le contact direct avec le client final, le consommateur payeur, est très minoritaire, même pour la vente dite directe où grouille une foultitude d’intermédiaires, d’agents, je le crois : il y a les belles images du négoce de nos grandes et prestigieuses appellations accolées à nos terroirs d’exception et la réalité quotidienne du commerce.

 

Sur notre marché domestique les emplois de commerce pour jeunes issus des écoles de commerce c’estsurtout ça :

 

Le classement des forces de vente en GMS

 

Effectifs des équipes commerciales des fournisseurs des liquides du circuit hypers et supermarchés, hors supplétifs et saisonniers. Chiffres d'affaires sociétés hors droits et taxes.

 

Source : déclaratif opérateurs et estimations Rayon Boissons

 

Société / Nombre de commerciaux /CA annuel en GMS

 

Coca­Cola Entreprise   260                       1 000 M€

 

PepsiCo France (1)      180                           120 M€

 

Brasseries Kronenbourg  170                     600 M€

 

Ricard        140                                               310 M€

 

Pernod        100                                             300 M€

 

Heineken Entreprise   85                           600 M€

 

Orangina­Schweppes    80                          350 M€

 

Bacardi­Martini              75                          220 M€

 

Nestlé Waters France    70                         550 M€

 

Danone Eaux France     70                        450 M€

 

AB InBev         70                                         250 M€

 

Moët Hennessy Diageo    65                     300 M€

 

Britvic France      65                                   200 M€

 

La Martiniquaise SVS   60                       260 M€

 

Marie Brizard    60                                     160 M€

 

Eckes­Granini France    60                        160 M€

 

Bardinet         55                                          175 M€

 

Castel Distribution (2)   50                      400 M€

 

Neptune           50                                       700 M€

 

Lixir             50                                             170 M€

 

Grands Chais de France (3)  45              250 M€

 

Red Bull      45                                              40 M€

 

Eclor(4)       40                                              70M€

 

Patriarche    40                                            90 M€

 

Vranken Pommery          30                     130 M€

 

Advini   30                                                     95 M€

 

Thienot France     25                                   90 M€

 

Brown­Forman France      25                     70 M€

 

Rothschild France Distribution 25          55 M€

 

Yvon Mau       25                                          55 M€

 

Bavaria (5)           25                                     30 M€

 

Lanson International    22                        110 M€

 

Confrérie Castel      20                                50 M€

 

CJW (6)      20                                            100 M€

 

Gérard Bertrand (7)  18                             30 M€

 

NB : nous n'avons pas intégré la société Solinest, qui distribue essentiellement de la confiserie (Ricola, Mentos, Pez, Chupa Chups...) ainsi que les boissons Cacolac et Vaï Vaï et compte 280 représentants en GMS

 

(1) PepsiCo France commercialise aussi une large gamme de biscuits apéritifs

 

(2) Représente trois filiales du groupe Castel : Société des Vins de France (SVF), Castel Frères et Maison Malesan

 

(3) Concerne seulement la structure Crus et Domaines de France et n'intègre pas la marque JP Chenet qui possède son équipe dédiée

 

(4) Le cidrier commercialise aussi les bières Lancelot, les vins Ackerman, les soft­drinks Breizh Cola, Sunny

 

Les négociations avec la petite poignée des centrales d’achats c’est le boss qui les mène face aux requins de la GD, la force de vente elle s’occupe de la petite intendance du rayon vin où elle retrouvera sans doute un ou une collègue de l’école. Travail bien balisé où la bosse du commerce n’est pas forcément la qualité première.

 

Le côté miroir aux alouettes du beau et fabuleux monde du vin renvoie souvent beaucoup de désillusions. Alors, certains déçus se replie sur la communication. Petits budgets, petits Twittos, évènementiels, dégustations… C’est un peu l’autoroute du Soleil lors des grands départs, ça bouchonne et y’en a un tas qui reste sur le bas-côté.

 

À l’international, c’est différent : maîtrise de la langue, de la culture alimentaire, des pratiques commerciales, de la législation, de l’administration, des circuits, exigent que les commerciaux disposent d’un bagage sérieux. Est-il possible qu’ils l’acquièrent, et surtout sachent ensuite l’utiliser dans nos petites écoles de commerce ? Je ne sais ! Je l’espère. Les jeunes bacheliers français devraient, à l’instar de leurs homologues de beaucoup de pays, faire un break, avant de s’engager dans des études dites supérieures, afin de se trimballer de par le monde, non pour faire du tourisme mais pour se frotter à des petits boulots au ras des consommateurs du pays qu’ils auront choisis. Si tel n’est pas le cas, très normalement les négociants français recruteront des locaux pour occuper ces postes. Ils le font déjà.

 

J’ai une culture très François Michelin où la progéniture commençait par aller gérer la cantine avant de prétendre à des fonctions jugées plus nobles. Notre culture des diplômes pour les diplômes, sésames de la position dans la hiérarchie des métiers, n’est pas mauvaise en soi, elle est un facteur de rigidité et d’inadaptation à la réalité. Si on a le goût du commerce, et ce n’est pas donné à tout le monde, apprendre sur le tas après avoir emmagasiné une bonne et vraie culture générale, pour un produit comme le vin, à la fois simple car ne subissant aucune transformation une fois produit, et complexe du fait de son Histoire millénaire, de ses coutumes, de ses codes, de sa diversité, est la meilleure école de commerce. Pour les outils spécifiques, le marketing plus particulièrement, il suffit de savoir lire, la littérature sur le sujet est volumineuse et bien indigeste mais consommable par un esprit curieux.

 

Le commerce originel était aventurier, défricheur, routes des mers : « L’eau est tout ce que l’on dit qu’elle est : union, transport, échange, rapprochement, à condition que l’homme s’y efforce, accepte d’en payer le prix. Elle est aussi, elle a même été longtemps séparation, obstacle dont il a fallu triompher… » ; Routes des terres qui « ne sont pas, sans plus, des rubans sur le sol… ces caravanes sur le chemin d’Alep, ces longues files de chevaux, de mulets, de chameaux sur le Stamboulyol (la route d’Istanbul par la voie de la Maritza), où ces charrois en marche… Il n’y a pas de routes sans les haltes nécessaires : un havre ; une rade foraine ; un caravansérail ou un han ; dans l’Europe occidentale, une auberge isolée, jadis un château fort. »

 

Des routes nourricières

 

Des routes du commerce...

 

Et Olivier de Serres « Si vous n’êtes pas en lieu pour vendre votre vin, que feriez-vous d’un grand vignoble ? »

 

Le commerce a fait la notoriété de ceux qui se considèrent comme les grands vins

 

Et maintenant les routes invisibles de la Toile…

 

Là, tout est possible, pour tout le monde, le monde est à portée d’un clic, la route de l’Internet sont comme je l’ai écrivais le 18 mai 2009 est le seul chemin vicinal qui relie Embres&Castelmaure à New-York

 

On peut tout y faire pour séduire la chalandise mais encore faut-il savoir ce que l’on veut ou sait faire et c’est là que le bât blesse car la Toile est si vaste, si encombrée, que pour se faire entendre, être lu, il faut s’extraire de la masse soit employant de gros moyens, soit en étant astucieux et inventif. Et là, sans être mauvaise langue, c’est malheureusement un peu morne plaine. Le contenu mis dans les tuyaux est aussi conventionnel que la viticulture du même nom, c’est en général triste et ennuyeux. Le monde du vin est tellement nombriliste qu’il pense ou se persuade que l’opinion publique dans sa grande généralité, sa versatilité, se passionne pour ses dégustations, ses classements, ses subtilités, alors que dans sa grande majorité elle s’en tape. L’entre soi est si agréable, si rassurant, que la plupart du temps les grandes tendances sont d’abord perçues comme des agressions avant d’être intégrées vaille que vaille, à la ramasse. Trop tard ! Les demandes sociétales sont ignorées, moquées, au nom d’une vision d’un développement dépassé avant d’être subies avec une certaine mauvaise grâce. Trop tard !

 

L’innovation commerciale ne se niche pas dans un marketing usé jusqu’à la corde mais dans notre capacité à mettre en avant les valeurs qui font de ce produit qu’est le vin un produit différent des gros bataillons de la consommation. Malheureusement nous empruntons le chemin inverse : nous nous engouffrons dans la banalisation.

 

Les nouveaux défis du commerce à relever dans un monde où les limites physiques n’existent plus, où les communications ne sont plus des contraintes, où les frontières commerciales tombent, où l’uniformisation des comportements s’épand, exigent, et c’est tellement vrai dans l’univers du vin, que notre énergie se polarise sur ce qui nous différencie de l’univers des produits standards, de la consommation de masse.

 

Rappelons la 12e règle de shopping selon Worth, citée par David Wilson, in Chronique d’un résistant en milieu branché :

 

« Nous n’avons que deux grandes certitudes : nous nous trouvons sur un gros caillou qui tourne sur lui-même et fend l’espace à plus de cent mille kilomètres à l’heure, et un jour, notre corps mourra. Une nouvelle paire de chaussures nous aidera-t-elle en quoi que ce soit ? »

 

Est-ce que l’acquisition d’un nouveau flacon de vin nous aidera en quoi que ce soit ?

 

Pour que la réponse soit OUI il nous faudra, sans renier nos acquis, parler, écrire sur le vin différemment…

 

Think different c’est signé Apple

 

Penser différemment !

 

Pour de vrai comme nous le disions lorsque nous étions enfants…

 

Pour finir et pour de rire un bon exemple de commerce équitable :

 

  • Pourquoi marchandes-tu pendant une heure avec ton tailleur alors que tu sais pertinemment que tu ne le paieras pas ?

  • C’est pour qu’il perde moins.

 

C’est signé Gluck le compositeur de musique allemand

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15 juillet 2015 3 15 /07 /juillet /2015 06:00
Sauvignon blanc et Pinot Noir/ Marlborough et Otago /winegrovers et winemakers : la Nouvelle-Zélande viticole dédiée à Émilie par des géographes…

Pour le Français moyen de Romorantin la Nouvelle-Zélande = Alls Blacks et le haka !

 

Ignorants que nous sommes !

 

En effet, il faut d’abord que vous sachiez qu’étant donné « son long isolement du reste du monde et à sa biogéographie insulaire, la Nouvelle-Zélande abrite une faune et flore très particulière. Environ 80 % de la flore n'existe que dans le pays, dont plus de quarante genres endémiques18. Des 70 000 espèces terrestres du pays, seulement environ 30 000 ont été décrites. Il y a 3 090 plantes, 5 800 champignons, 10 000 insectes, 2 600 arachnides, 61 reptiles 19 et 336 espèces d'oiseaux (dont 64 espèces endémiques) »

 

Ensuite, c’est l’agriculture qui est l'industrie d'exportation la plus importante de la Nouvelle-Zélande.

 

Les produits laitiers comptent pour environ 21 % du total des exportations, soit 7,5 milliards de dollars.

 

La viande compte 13,2 %, le bois 6,3 %, les fruits 3,5 % et la pêche 3,3 %.

 

Et oui, un sixième des exportations néo-zélandaises sont des produits provenant de vaches laitières : poudre de lait, fromage, beurre et mélange protidique. Il y a plus de 4 millions de vaches laitières, principalement dans l'île du Nord (particulièrement dans les régions de Waikato et Taranaki). Du côté de la viande, celle de mouton, représente la moitié des exportations qui, elles-mêmes, font 1/10 du total. La Nouvelle-Zélande est donc un redoutable compétiteur sur les marchés mondiaux du lait et de la viande car elle a des coûts de production très bas en pratiquant un élevage extensif.

 

Mais comme me le fait remarquer mon ami Michel-Laurent sur la façade de la maison est inscrit « Vin&Cie »

 

Donc, parlons peu mais parlons vin pour mon amie Émilie qui a vécu en Nouvelle-Zélande.

 

 

Sauvignon blanc et Pinot Noir/ Marlborough et Otago /winegrovers et winemakers : la Nouvelle-Zélande viticole dédiée à Émilie par des géographes…

Entre 2000 et 2010, la production de vin a été multipliée par 3,5, principalement dans la région de Marlborough (65% de la surface totale) avec le cépage emblématique le sauvignon blanc.

 

Les recettes d’exportation se sont accrues de 435 à 1328 millions de $ néo-zélandais de 2005 à 2014.

 

Le prix moyen des bouteilles 6,5$ a permis ce développement même si « récemment, les prix sur le marché mondial ont baissé en raison d’une forte expansion des surfaces viticoles dans une conjoncture difficile et de l’offre, de sortes que seuls les grands domaines viticoles à la réputation internationale ont été capables de maintenir leurs prix. »

 

Tout ça s’est produit sur la base de la distinction entre winegrovers et winemakers

 

« Les winegrovers sont responsables de la forte expansion des surfaces cultivées en vignes. Souvent, il s’agit d’investisseurs sans grande expérience viticole pour lesquels le désir d’un placement financier rentable est accompagné par le rêve d’un nouveau style de vie rurale. Les winegrovers sont seulement responsables du travail dans les vignes et de la production de raisins, dont les vendanges sont réalisées par des sous-traitants.

 

La véritable production de vin est le fait des winemakers. Ces derniers sont soit employés exclusivement par un winegrover s’il s’agit d’un grand domaine, soit ils possèdent leurs propres outils de vinification qui produisent des vins à partir de raisins provenant de plusieurs winegrovers différents. »

 

La principale importation néo-zélandaise en provenance du Vieux Monde fut nos chers œnologues.

 

Toute ma science est tirée de l’Atlas de la vigne et du vin Un nouveau défi de la mondialisation chez Armand Colin que j’ai reçu de l’un des auteurs François Legouy coordinateur avec Sylvaine Boulanger.

 

 

Sauvignon blanc et Pinot Noir/ Marlborough et Otago /winegrovers et winemakers : la Nouvelle-Zélande viticole dédiée à Émilie par des géographes…

Merci c’est un document très complet et intéressant pour le grand public surtout du fait une cartographie de qualité.

 

Du côté France :

 

  • Le Clos Henri dans la région de Marlborough (Henri Bourgeois de Sancerre) 

  • Le groupe Pernod-Ricard propriétaire de la marque de vin néo-zélandaise Brancott Estate  N°1 en Nouvelle-Zélande et N°3 des vins néo-zélandais dans le monde.
Sauvignon blanc et Pinot Noir/ Marlborough et Otago /winegrovers et winemakers : la Nouvelle-Zélande viticole dédiée à Émilie par des géographes…
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14 juillet 2015 2 14 /07 /juillet /2015 06:00
Garçon, un bock ! « Je suis vieux parce que je ne prends jamais l'air. Il n'y a rien qui détériore les gens comme la vie de café. » Guy  de Maupassant

En ce 14 juillet, fête nationale, où dans les bals de quartiers, aux terrasses, le bon peuple en goguette va descendre de nombreux bocks de bière je veux ici m’élever contre l’horreur de leur uniformisation du fait de la domination des quelques grands brasseurs et de leurs sinistres alliés les distributeurs. Quant aux bistrotiers y z’en ont rien à péter !

 

Ras-le-bol de ce pipi de chat infâme qui donne soif !

 

Plus de choix !

 

Le plaisir sacrifié au pognon roi, c’est la Bérézina…

 

À côté des mammouths fleurissent des nouvelles bières artisanales sympathiques et parfois bonnes mais à des prix un peu lourds dans des bars branchés.

 

Le populo qui danse encore le tango au bal musette est orphelin du bock sans faux-col*

 

* « La bière pression ne doit pas se tirer en une fois mais en plusieurs fois, car ainsi la partie de la mousse blanche qui se trouve au contact de l'air durcit et devient suffisamment solide pour emprisonner la mousse plus tendre que génère les tirages successifs. La bière peut alors monter plus haut dans le bock et atteindre la contenance de 25 ou 33 cl ou plus sans difficulté. Le bistro qui pratique « le vrai col » ne vous a pas trompé sur la contenance.

 

Aujourd'hui, dans les bars, on tire la bière en une fois. On veille à ce que la mousse arrive au ras du bord du verre. On vous la sert directement en coupant même la mousse qui déborde. Le barman gagne ainsi 2 cl de bière par verre de 25 cl. Ainsi, sur un tonneau de 50 litres, il peut gagner 8 cl par litre de bière soit 8x50=400 cl soit 16 verres sur un tonneau. C'est le principe du « faux col ».

 

C’est dit mais pour ne pas rester sur une mauvaise note je vous offre, pour vous rafraîchir les neurones, une nouvelle de Guy de Maupassant : « Garçon, un bock ! »

 

Garçon, un bock ! « Je suis vieux parce que je ne prends jamais l'air. Il n'y a rien qui détériore les gens comme la vie de café. » Guy  de Maupassant

Dans sa présentation d’un petit recueil regroupant 3 nouvelles parisiennes, 3 normandes et 2 récits Marie-Claire Bancquart écrit « Maupassant, profondément Normand, devenu Parisien bon connaisseur des spectacles et des mœurs de la capitale. Dans « Garçon, un bock ! », paru un 1er janvier, il se présente en quelque sorte à lui-même de bien curieuses étrennes, en dépeignant, dans le personnage du « bockeur » Des Barrets, celui qu’il aurait pu être. Personnage typique de l’époque, ce « bockeur », l’habitué des brasseries qui se sont multipliées après la guerre de 1870 dans les quartiers animés de la capitale, où se trouvent banques, journaux, grands restaurants. Mais Des Barrets s’est installé dans cette animation que pour se fuir, sachant qu’on peut au milieu d’elle demeurer inconnu, s’isoler complètement, et parvenir à ce « tous les jours c’est la même chose » qui fait oublier la vie. »

 

Maupassant a écrit « Je suis une espèce d’instrument à sensations. J’aime la chair des femmes, du même amour que j’aime l’herbe, les rivières, la mer. »

 

Guy de Maupassant : Garçon, un bock !... Texte publié dans Gil Blas du 1er janvier 1884, puis publié dans le recueil Miss Harriet.

 

Pourquoi suis-je entré, ce soir-là, dans cette brasserie ? Je n'en sais rien. Il faisait froid. Une fine pluie, une poussière d'eau voltigeait, voilait les becs de gaz d'une brume transparente, faisait luire les trottoirs que traversaient les lueurs des devantures, éclairant la boue humide et les pieds sales des passants.

 

Je n'allais nulle part. Je marchais un peu après dîner. Je passai le Crédit Lyonnais, la rue Vivienne, d'autres rues encore. J'aperçus soudain une grande brasserie à moitié pleine. J'entrai, sans aucune raison. Je n'avais pas soif.

 

D'un coup d'œil, je cherchai une place où je ne serais point trop serré, et j'allai m'asseoir à côté d'un homme qui me parut vieux et qui fumait une pipe de deux sous, en terre, noire comme du charbon. Six ou huit soucoupes de verre, empilées sur la table devant lui, indiquaient le nombre de bocks qu'il avait absorbés déjà. Je n'examinai pas mon voisin. D'un coup d'Oil j'avais reconnu un bockeur, un de ces habitués de brasserie qui arrivent le matin, quand on ouvre, et s'en vont le soir, quand on ferme. Il était sale, chauve du milieu du crâne, tandis que de longs cheveux gras, poivre et sel, tombaient sur le col de sa redingote. Ses habits trop larges semblaient avoir été faits au temps où il avait du ventre. On devinait que le pantalon ne tenait guère et que cet homme ne pouvait faire dix pas sans rajuster et retenir ce vêtement mal attaché. Avait-il un gilet ? La seule pensée des bottines et de ce qu'elles enfermaient me terrifia. Les manchettes effiloquées étaient complètement noires du bord, comme les ongles.

 

Dès que je fus assis à son côté, ce personnage me dit d'une voix tranquille : « Tu vas bien ? »

 

Je me tournai vers lui d'une secousse et je le dévisageai. Il reprit : « Tu ne me reconnais pas ?

 

- Non !

 

- Des Barrets.

 

Je fus stupéfait. C'était le comte Jean des Barrets, mon ancien camarade de collège.

 

Je lui serrai la main, tellement interdit que je ne trouvai rien à dire.

 

Enfin, je balbutiai : « Et toi, tu vas bien ? »

 

il répondit placidement : « Moi, comme je peux. »

 

Il se tut, je voulus être aimable, je cherchai une phrase : « Et... qu'est-ce que tu fais ? »

 

Il répliqua avec résignation : « Tu vois. »

 

Je me sentis rougir. J'insistai : « Mais tous les jours ? »

 

Il prononça, en soufflant d'épaisses bouffées de fumée : « Tous les jours c'est la même chose. »

 

Puis, tapant sur le marbre de la table avec un sou qui traînait, il s'écria : « Garçon, deux bocks ! »

 

La suite ICI 

 

Lire aussi 

Bière des villes, bière des champs : Pilsner Urquell et Piétra

 

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