Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 11:00

A l’appel de la FNSEA et du CNJA les éleveurs français manifestaient dimanche sur l’esplanade des Invalides à Paris link. Explications de Xavier Beulin, le président de la FNSEA, « d’abord un défilé avec tracteurs et animaux de Montparnasse aux Invalides et un deuxième temps plus convivial sur l’Esplanade des Invalides où les Parisiens seront invités à déguster des produits de terroir. Nous voulons que cette journée soit un moment fort de rencontres et d’échanges avec le public dans la continuité de ce que nous faisons au Salon de l’Agriculture. » La suite ICI link 


Artcurial_Yves-Marie-Le-Bourdonnec-Co-te-de-boeuf-Aubrac-6.jpg

photo Matthew Oliver©

 

Seul à se dresser contre l’argumentation de la FNSEA, le boucher récidiviste Yves-Marie Le Bourdonnec, qui m’a fait parvenir dimanche après-midi cette lettre que je publie.


« A l'instar de « mes amis » de la confédération des bouchers et plus particulièrement mon « camarade » H.Desnoyer. Je ne soutiens pas la manif des éleveurs à Paris ce dimanche. Cette manif est orchestrée par la FNSEA du seigneur tout puissant céréalier Xavier Beulin, qui aime se rendre solidaire des pauvres éleveurs pour mieux monopoliser les subventions de ses monocultures à chaque intempérie. Tout le monde sait que l'élevage Français est en faillite faute de ne pas avoir su produire une viande écologique, durable et indépendante de la spéculation des céréales mondiale. Je préfère leurs proposer comme je le fais avec mes éleveurs un nouveau modèle adapté aux monde actuel et les payer pour la qualité de leurs viande. Tout le monde sait aujourd'hui que le prix au kg de viande d'une Blonde d'Aquitaine est faussé par l'exportation de nos veaux mâles et par les subventions aléatoires. Ça me fait marrer tous ces mecs de droite qui prônent un modèle ultra-contrôlé et dépassé par l'UE.

Yves-Marie LE BOURDONNEC


417XxsA4I6L._.jpg

 

Va pas se faire beaucoup d’amis l’ami Yves-Marie mais il n’en est pas à son coup d’essai, c’est un récidiviste qui dans son livre « L’effet bœuf » publié chez Michel Lafon en 2012, critique ICI link, Y-M Le Bourdonnec se définissait d’emblée comme un «boucher en colère ». Ce talentueux jeune homme se pose des questions à partir des constats qu’il a fait en explorant tous les modes d’élevage sur notre planète : des USA à l’Espagne en passant par la France, le Brésil, l’Afrique. Je vous invite à lire son livre de combat, celui de la bonne viande. Il est bien argumenté, dérangeant, irritant parfois, mais d’une grande sincérité. Il soutien, ce qui peut paraître paradoxal pour un boucher, « que manger trop de viande, c’est mauvais pour la santé. Mais on peut trouver un juste milieu. Plutôt que d’en avaler tous les jours, limitons notre consommation en achetant du bœuf de qualité deux fois par semaine, ça suffit largement. »


Yves-Marie sait bien qu’il va se faire taxer d’élitisme, d’être un boucher de bobos, de vendre cher de la bonne viande à ceux qui en ont les moyens. C’est l’éternelle réplique de nos « amis » de la GD qui disent défendre le pouvoir d’achat  des plus modestes en vendant le moins cher du moins cher. Ça débouche sur les lasagnes de bœuf au cheval. Pas simple de prendre le virage proposé par Yves-Marie soit « revenir aux origines : et si les vaches mangeaient  de l’herbe ? En France, il faudrait tout reprendre depuis le début. Les éleveurs ne s’en sortent pas. Ce n’est pas normal ! C’est inacceptable de voir le tarif bradé que leur donnent au kilo de carcasse les géants comme Bigard/Socopa ou Jean Rozé (ndlr. Filiale d’Intermarché). Les grandes surfaces ne se posent pas de questions. Elles ne s’attardent pas sur la qualité, elles écoulent de la marchandise au détriment des consommateurs qui subissent le revers de la médaille. Elles veulent prendre de plus en plus de puissance. »


Yves-Marie n’est pas très tendre, encore un paradoxe, avec ses confrères les bouchers « qui ont choisi la facilité en se contentant des labels à la noix qui ont fleuri sur le bœuf : « label Rouge », « L’Original », « Le bœuf de tradition bouchère », j’en passe et des meilleurs ! Pourquoi existent-ils ? Simplement pour que les professionnels n’aient pas à se déplacer dans les campagnes. On leur fournit des bêtes qui répondent à un cahier des charges, pas à un objectif de qualité. Ils ne savent pas comment elles ont été élevées. Les bouchers, s’ils pouvaient avoir une vache qui n’a que des côtes de bœuf et des faux-filets, ils signeraient tout de suite. Le système  a touché le fond, mais on continue de creuser sa tombe jour après jour. »


Que propose notre boucher en colère ?


« J’ai choisi de travailler en direct avec des éleveurs avec, en toile de fond, deux volontés. La première : que mon client, quand il franchit la porte de ma boutique, trouve de la bonne viande. La seconde : de bien rémunérer mes agriculteurs afin qu’ils gagnent bien leur vie. Quand on réunit ces deux conditions, tout fonctionne. Nous sommes moins de 10% en France à avoir opté pour cette solution. C’est une goutte d’eau dans un océan de désolation. »


Mon interrogation, pour la viande comme pour beaucoup de produits alimentaires, face à ce combat de David contre Goliath c’est quelle est la part de la population dans les nouvelles générations qui veut consommer bon et payer en conséquence ? J’ai des doutes sérieux et je reprendrai la boutade de Serge Papin de Système U « Téléphonez moins et mangez mieux ! »

Partager cet article
Repost0

commentaires

F
<br /> Indisponible ce livre paru en 2012 me dit  le libraire<br />
Répondre
B
<br /> lebourdenec veut se faire remarqué par tous les moyens !il n'est pas boucher mais un homme qui veut devenir célebre !il represente tres mal la boucherie,facile de dire je paie bien mes eleveur on<br /> veut le voir!!! <br />
Répondre
M
Essaye déjà de faire mieux
T
<br /> Je ne peux que lui donner raison sur bien des points.<br /> <br /> <br /> on peut manger de la très bonne viande plus chère mais moins souvent, ce qui est bon pour la santé. Habitué à me servir à un boucher local qui travaillait avec des éléveurs locaux qu'il<br /> connaissait et moi aussi parce proche de la boucherie, je n'avais qua me réjouir des mes achats. Depuis quelque temps, ce boucher parti à la retraite, c'est une "grand" coopérative céréalières,<br /> et d'appro qui a racheter la boucherie avec premier effet augmentation conséquente des prix et dégradation de la qualite, et m.........!<br />
Répondre
D
<br /> Mon bon Taulier, ton boucher ecrit "Tout le monde sait aujourd'hui que le prix au kg de viande d'une Blonde d'Aquitaine est faussé par<br /> l'exportation de nos veaux mâles". Ben non, pas tout le monde. Moi qui suis ignare je ne sais pas pourquoi on exporte nos veaux males de<br /> blondes d'Acquitaine et comment ca a une influence sur le prix. Et j'aime bien comprendre: explication siouplait? .<br />
Répondre

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents