Attendu que j’adore le comique de situation.
Attendu que j’adore ceux qui ont des certitudes en béton.
Attendu que j’adore la mise en avant du paysan, modèle unique, non révisé depuis que ce barbu de Karl Marx écrivait que les paysans ressemblaient à « un sac de pommes de terre » : ils pouvaient se rassembler sous la pression d’une force extérieure, mais étaient incapables de s’unir de façon permanente pour servir leurs propres intérêts.
Attendu que j’adore la vision « modèle breton » bonnet rouge de Thierry Merret maraîcher à Morlaix.
Mercredi 15 avril 2015 à 04h28
« Le syndicat agricole a tenu les élections de son président, bureau et conseil d'administration mardi soir. Une élection compliquée cette année pour le président du syndicat. Il était disputé par un autre candidat, Pascal Prigent, son ancien secrétaire général. Bilan : Thierry Merret est tout de même réélu pour la 11ème fois à la tête de la FDSEA 29 par 44 voix à 37
Attendu que ce qui suit est beau comme une caricature je vous laisse le soin d’apprécier :
« Les paysans traînent à leur pied le boulet de la bien-pensance urbaine, qui oppose « petites » aux « grosses » exploitations, l’agriculture « biologique » à l’agriculture « intensive », les circuits courts à l’export… Brièvement résumé, il y aurait d’un côté les « bons » agriculteurs, et de l’autre les «mauvais»
« Il est urgent de sortir d’une vision de l’agriculture et de l’agroalimentaire cantonnée au seul prisme des signes de qualité et d’origine. Encore une conception qui accrédite l’idée du « small is beautiful » ! Dans la réalité, cela fait belle lurette que l’agroalimentaire s’est affranchi des territoires. Prenons l’exemple de Lactalis, leader mondial des fromages, qui est aussi le riche propriétaire de plusieurs AOC françaises : voilà comment des entreprises internationales, souvent éloignées des territoires se forgent une image artisanale.»
« La vision bucolique de la campagne, avec des paysans en chemise à carreaux et coiffés d’un béret, est largement entretenue par les médias. L’agriculture dite « conventionnelle » est régulièrement mise au pilori dans des talk-shows très parisiens, où se côtoient chanteurs, acteurs, écrivains. Ces derniers, bien souvent encouragés par les présentateurs télé, délivrent leur vision « boboïsée » de l’agriculture sous prétexte de « débattre » sur des sujets d’actualité comme la ferme des 1000 vaches, la défense des droits des animaux (ah, Zahia et la ruralité !), les champs d’OGM, les pesticides, les antibiotiques, et que sais-je encore… »
« Conventionnel, bio, export, circuits courts sont complémentaires, et sont la force de nos territoires : que l’on cesse d’opposer la diversité de l’agriculture française ! »