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5 août 2015 3 05 /08 /août /2015 08:30
Alexandre Ricard devant le bar de son appartement à Paris, le 7 février 2015 (AFP / Joël Saget)

Alexandre Ricard devant le bar de son appartement à Paris, le 7 février 2015 (AFP / Joël Saget)

Pernod-Ricard, s’identifie à la dynastie Ricard symbolisée par Paul puis Patrick et pendant longtemps son haut management fut familial : Thierry Jacquillat, le DG, y représentait la branche Pernod. Puis vint, comme DG, Pierre Pringuet, avec qui j’ai usé mes fonds de culotte au cabinet de Michel Rocard. À la manœuvre il a fait passer le groupe, sous l’œil bienveillant de Patrick, à une autre dimension, celle d’un des très grands des vins et spiritueux.

 

Ils sont tous venus chez moi :

 

30 septembre 2005 SVF 

 

11 février 2008 Trois questions à Patrick Ricard 

 

16 décembre 2009 Entretien avec Pierre Pringuet DG du groupe Pernod-Ricard «nous restons dans la Rioja...» 

 

27 juin 2013 Le vin relais de croissance en Asie, la Chine territoire de conquête pour Pierre Pringuet le DG de Pernod-Ricard 

 

Pierre, comme moi, est parti à la retraite et c’est un Ricard qui a repris les rennes, Alexandre.

 

Hier il s’est exprimé auprès de la vieille dame permanentée qui court toujours derrière : Alexandre Ricard : « Pernod-Ricard n'est plus le groupe que connaissaient les Français » 

 

Je relaie ses propos sur l’innovation qui devrait décoiffer Denis Saverot le boss de la rédaction de la RVF, nouveau zélote des vins nus sur un palais très bordelais. 

 

Un mot tout d’abord sur le nouveau DG du groupe Pernod-Ricard.

 

Sandra LAFFONT de l’AFP dans Making-of/ les coulisses de l’Info

 

PARIS, 10 février 2015 - Prendre l'apéro avec Alexandre Ricard, c'est comme faire du shopping avec Karl Lagerfeld ou jouer au foot avec Zlatan. On n'aurait jamais pensé que cela soit possible.

 

Alexandre Ricard est le petit-fils de Paul, le créateur du pastis Ricard. Le 11 février, à 42 ans seulement, il va prendre la tête du groupe Pernod Ricard et devenir au passage le patron le plus jeune de l’indice CAC 40. Depuis plusieurs semaines je travaille à l'écriture du portrait de ce quasi-inconnu qui va piloter le numéro deux mondial des spiritueux.

Quelques uns des alcools du groupe Pernod-Ricard (AFP / Mychèle Daniau)

 

La RVF : La division de Pernod-Ricard dédiée aux vins, PR Winemakers, veut être la figure de proue de l’innovation vinicole dans les prochaines années. Comment cela va-t-il se concrétiser ?

 

Alexandre Ricard : L’industrie du vin est paradoxale. Avec des rituels très ancrés, des législations contraignantes, elle apparaît très complexe et réglementée. On pourrait penser que l’innovation n’y a pas sa place. Or, c’est aujourd’hui l’une des industries les plus innovantes, avec celle des spiritueux. Ces innovations doivent avoir une substance : les vins font partie de l’univers de la convivialité. Nous réalisons des innovations en nous adaptant aux cultures locales, mais sans renier les origines du produit. Prenons l’exemple de Jacob’s Creek : ses vignerons ont collaboré au Japon avec un chef étoilé de Tokyo pour développer un vin qui épouse le style du domaine mais qui s’adapte également au palais des Japonais et à leur gastronomie. Ce vin baptisé Wa est pour l’instant réservé au Japon. Le même processus a été mené en Thaïlande avec le vin Lamoon, conçu par Jacob’s Creek afin d’épouser la cuisine épicée de ce pays. Sous la marque Brancott Estate, en Nouvelle-Zélande, nos équipes locales ont développé le vin Flight destiné aux femmes, et qui titre 9° d’alcool pour répondre à la demande de vins plus légers sur les marchés anglo-saxons, par exemple. Aux États-Unis, des concepts nouveaux se développent comme des vins irrévérencieux conçus pour plaire aux nouvelles générations en sortant des codes du classicisme local. Dans cette optique, nous avons sorti avec succès un vin californien, Dead Bolt, dont l’étiquette évoque les univers rock, underground, les mondes des tatouages et de la musique métal en vogue (sur cette mode underground, lire La RVF n° 585, octobre 2014).

 

La RVF : Les Français peuvent-ils encore innover ?

 

Alexandre Ricard : Nos deux marques françaises, GH Mumm et Perrier-Jouët sont stratégiques. Elles s’exportent partout dans le monde, avec des positionnements différents. Nous collaborons avec des artistes pour des séries limitées, un projet est en cours avec un DJ célèbre. Moins spectaculaire sans doute comme innovation, Mumm de Cramant contient 4,5 bars de pression au lieu des 6 à 8 bars habituels. La mousse est donc plus fine. Proche du vin, l’apéritif Lillet est une pépite que nous avons rachetée en 2008. Il a gardé son caractère artisanal avec une production de haute qualité basée en Gironde. Son potentiel est considérable. Le Lillet rosé, lancé l’année dernière, est par exemple une innovation qui s’avère un énorme succès, que ce soit en France ou aux États-Unis.

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5 août 2015 3 05 /08 /août /2015 06:00
http://marlasmovies.blogspot.fr/2014/10/paris-perdre-allen.html
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http://marlasmovies.blogspot.fr/2014/10/paris-perdre-allen.html

Avez-vous lu l’Ennui d’Alberto Moravia ? 

 

Peut-être avez-vous vu l’Ennui, film de Cédric Khan tiré du livre de Moravia ?

 

J'espère que non, on s'y ennuie...

 

L’ennui n’a pas bonne presse.

 

« Ennui. Rien n'est si insupportable à l'homme que d'être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide.

Blaise Pascal, Pensées

 

S’ennuyer, se faire suer, ne savoir que faire…

 

« Éviter de s'ennuyer est aujourd'hui considéré comme un impératif par la plupart de nos contemporains, à tel point que l'industrie des loisirs et du divertissement a pris une extension considérable.

 

Et pourtant l’ennui est une émotion utile car il nous permet de prendre de la distance, de nous détacher de notre corps et de notre environnement pour réfléchir sur nous-mêmes.

 

Serge Guérin, dans sa défense des cafés, fait l’éloge de l’ennui.

 

« Les bons cafés sont des lieux de résistance à l’utilitarisme de la société de consommation, car ils sont des lieux d’ennui où l’on peut se laisser aller à perdre son temps, à regarder la vie passer, et à détailler, sans juger, la tenue et le style des passants.

 

Ce n’est pas la paresse qui devrait être un droit mais bien l’ennui.

 

Il faudrait en parler à certains parents ou enseignants à propos des enfants à qui l’on interdit le temps mort, le rien faire, la lenteur.

 

La paresse produit déjà de la marchandise, de l’action et de la volonté.

 

À l’inverse, l’ennui n’est pas une revendication ni une posture, mais bien une situation, un état d’esprit et finalement une façon de profiter de la vie. »

 

Mon passé de basketteur me fait apprécier le temps mort, cette pause dans l’action, ce moment favorable à une reprise de sa lucidité justement perdue dans le feu de l’action, récupérer aussi… mais c’est aussi un moment d’échanges avec ses partenaires, d’écoute des remarques de son entraîneur.

 

Et les cafés sont encore « des lieux de rencontres et d’échanges permettant la confrontation d’idées entre gens de bonne compagnie. »

 

Le café « c’est la rencontre à géométrie variable : je peux rester seul, ou bien y être avec d’autres, ou rencontrer les autres, ou les regarder. »

 

Le café « reste une formidable caisse de résonnance pour saisir les bruits de la ville… »

 

« Les cafés les plus intéressants sont ceux situés dans des lieux de passage stratégique, c’est-à-dire où les jolies filles se promènent avec une nonchalance étudiée, une discrétion ostentatoire ou au contraire la volonté affichée d’être bien vue. »

 

Si je cite Guérin c’est que, cycliste urbain, vagabond du macadam, déambulateur, baguenaudeur impénitent, je souscris des 2 mains à ses écrits.

 

« Les terrasses des cafés sont bien la preuve que le bonheur existe. »

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4 août 2015 2 04 /08 /août /2015 06:00
Le bistrot à la française, modèle d’authenticité locale souple et adaptable, est-il en train de disparaître ?

Dans son livre Éloge du bistrot Marc Augé écrit :

 

« Avec le mot bistrot la France a exporté 1 modèle d’authenticité locale souple et adaptable »

 

Mais comme pour notre fameux terroir, nos AOC, ne sommes-nous pas en train de vider de son contenu d’authenticité ce fameux modèle à la française ?

 

Répondre à cette interrogation n’est pas simple car les évolutions ne sont pas les mêmes sur l’ensemble du territoire.

 

Dans une chronique du 27 juillet 2010 « Non, le bistrot du coin n’est pas condamné ! » la réponse d’un professionnel, Pascal Gayrard, Aveyronnais, né dans le milieu puisque ses parents tenaient un café, et aujourd’hui directeur général en France de Metro Cash &Carry France, grossiste au service des professionnels (dont les cafés, bars) la tête de Turc du gros Poussah de Barcelone, réagissait à l’éloge funèbre du bistrot.

 

Il écrivait dans une tribune publiée dans le Monde du 27 juillet 2010 :

 

« … de grâce, ne nous trompons pas de diagnostic, au risque de préconiser les mauvais remèdes! »

 

« En fait, pour cette profession, si ancrée dans le paysage culturel français et pourtant aujourd’hui menacée de disparition, il s’agit bien d’une crise d’identité doublée d’une crise de son savoir-faire. Certes, les Français restent majoritairement très attachés aux cafés traditionnels. En effet, selon une étude que nous venons de mener avec BVA, 82% d’entre eux les plébiscitent par rapport aux établissements franchisés. Mais le fameux bistrot du coin se meurt de s’être laisse dessaisir de son indéniable compétence au profit d’autres professionnels mieux organisés – enseignes, chaines…

 

Facteur aggravant: peu de fournisseurs des cafetiers ont anticipé l’aide qu’ils pouvaient leur apporter dans cette conjoncture difficile, et certains ont préféré se tourner vers les chaines, privant ainsi les cafés-bars de l’organisation et de la logistique nécessaire pour rebondir. Dans cette période d’adversité, certains cafés ≪à la française≫ ont aussi perdu leur âme. Décor ≪BCBG≫, ambiance pub, lumière tamisée ou psychédélique et profonds canapés club ne remplaceront jamais pour les consommateurs de tous âges, la qualité d’un ≪plat du jour≫ bon marché, le goût d’un bon café noir, la saveur d’un sandwich de pain frais ou d’une vraie pression servie ≪sans faux col≫.

 

Ce métier s’est fait voler la qualité d’un expresso par des fabricants de machines ou celle d’un ≪ jambon beurre ≫ par les rayons produits frais des grandes surfaces. Quant au traditionnel≪plat du jour≫, blanquette de veau ou petit salé aux lentilles, le voilà qui disparait au profit des formules proposées par les fast-foods! »

 

 

Où en est-on en 2015 ?

 

Sur France Inter l'émission Service Public de Guillaume Erner du vendredi 22 mai 2015 s’interrogeait :

 

« Le bistrot est-il en rade? Trop chers, pas toujours plaisants, de plus en plus de cafés ferment. Le bistrot français a-t-il encore un avenir? Comment peut-il lutter contre les fast-foods et autres lieux où l’on peut se restaurer à moins cher ? »

 

Les cafés-bar trinquent… ils disparaissent. Vous pouvez vous informer ICI.

 

Tout fout le camp ma bonne dame !

 

Alors avec Marc Augé, intellectuel adepte du bistrot, qui avec pertinence, cherche à démêler les fils de cette appellation, faisons un petit peu de sociologie du bistrot.

 

« Bistrot ou non bistrot ? Le « troquet » est un petit « caboulot » dans lequel on boit. On ne va pas dans un troquet ou un « bistroquet » pour prendre une coupe de champagne, plutôt un coup de rouge ou de blanc, ou une bière. On ne s’y attarde pas pour le plaisir. On s’y assied rarement.

 

Le « café » est une institution qui a ses lettres de noblesse et parfois ses lettres de noblesse et parfois ses spécialités. Un parfum de distinction européenne s’attache au mot lui-même ; les cafés littéraires se sont fait une réputation historique ; d’autres parfois les mêmes, ont été des lieux de vie politique. Les bistrots se situeraient ainsi quelque part entre les troquets les plus élémentaires et les cafés les plus élaborés. »

 

« Ce qui fait le bistrot, le vrai bistrot, c’est sa disponibilité dans le temps : il est ouvert du matin au soir, plus ou moins tôt, plus ou moins tard, mais sans interruption. »

 

« Le fait que le mot « bistrot » traduit chez ceux qui l’emploient une forme de sympathie immédiate… »

 

Pour lui c’est comme si l’emploi de ce mot, à lui seul, garantissait le caractère fraternel, aimable et vivifiant d’une sortie en ville à proximité du lieu de vie ou de travail.

 

Vision très urbaine, civilisée, plutôt soft, celle d’un intellectuel qui n’y fait que passer, par choix, sans pour autant s’y impliquer, y traîner, y laisser son salaire et sa santé.

 

Le bistrot, comme le café du coin, en tout lieu, grande ou petite ville, patelin, c’était le peuple qui y allait, le populo, les classes dangereuses, les poivrots, les traîne-lattes, les vas-de-la-gueule, les petits vieux et les mémés solitaires, les poinçonneurs de tickets de tiercé, le facteur, le boulanger, le boucher, les étudiants fauchés, les filles émancipées, les bidasses en goguette…

 

Sans tomber dans la nostalgie, s’il en reste encore des traces çà et là, le Paris populaire, comme celui des grandes métropoles, ayant rétréci comme une peau de chagrin, les bistrots, comme les cafés du coin, ont par contrecoup subi le même sort. Le phénomène est bien pire dans la campagne profonde où les cafés comme les bistrots ont souvent disparus. Et que dire des grands ensembles, de ces banlieues « dangereuses ». Et pour les villes moyennes, les bistrots et les cafés sont devenus des couches-tôt.

 

De nouveaux formats, comme on dit, émergent, surtout autour des jeunes qui éprouvent le besoin de se retrouver au dehors : bar à vins, bar à café par exemple… Mais tel n’était pas mon propos d’aujourd’hui.

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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 06:00
Les pépères du Canard sont les ringards du pinard ils auraient dû sous-traiter leur « spécial vin » !

Le palmipède déchaîné sort un « spécial bouffe » où le pinard est à la diète : 4 misérables pages sur 90, c’est le Président Farge qui va ne pas être content. C’est peu pour les 150 Rafales mais les pépères du Canard sont antimilitaristes.

 

N’ont jamais été de fins palais au Canard.

 

Lire « Au "Canard Enchaîné" : on ne boit pas, on se désaltère…» chronique du 5 mai 2008 

 

Mais là, ils se surpassent. Pis encore, eux qui charrient leurs confrères méritent un pan sur le bec pour la nullité crasse de leurs 3 malheureux articles, dont 2 frisent la copie rédactionnelle sponsorisée.

 

Entendons-nous bien, les pépères du Canard ont le droit de ne pas aimer les vins nus, les vins à poils, les bobos, le bio, mais pas en torchant à la truelle des articles pleins de ragots de fond de chiottes.

 

Comme leurs potes de la grande presse ils auraient dû sous-traiter leur «spécial vins»

 

- Pour le French Paradox à Jacques Dupont du Point grand spécialiste du Pr Serge Renaud.

- Pour le dézingage des vins nus à Michel Bettane qui aurait pu leur fourguer un de ses anciens papiers.

 

- Pour le Champagne directement au CIVC

 

Et puis c’est qui « une blogueuse spécialisée », pourraient donner le nom de son blog pour que nous puissions vérifier sa crédibilité.

 

Qui c’est ce bistrotier de Bercy-village, lieu peu renommé pour proposer des vins natures, qui nous torche une évidence propre à sa profession qui « met une bouteille d’honnête vin ordinaire à 30 euros minimum. »

 

Bravo pour le coup de chapeau à Thierry Dessauve « organisateur du Winelab, un rendez-vous pour les passionnés du vin. » Je ne vous savais pas aussi mercantis les pépères du Canard.

 

Toujours l’anonymat pour :

 

- Le chercheur de l’INRA qui déclare qu’en Champagne « Si on appliquait strictement aucun traitement d’attaque, 95% de la récolte serait perdue avant même la vendange.»

- L’expert de l’INAO qui n’y va pas avec le dos de la cuillère avec ses opportunistes qui « ont profités de l’aubaine, s’engouffrant dans le nouveau créneau vertueux, magnifié par les cavistes et les médias parisiens. » et qui « se font mousser avec une bonne com’ qui plaît à une clientèle bobo avide d’originalité chic. »

 

Z’ont peur de qui ces courageux fonctionnaires ?

 

Bref, j’ai envie de gueuler « Remboursez ! »

 

C’est nul à chier !

 

J’espère que du côté bouffe ce ne sera pas du même tonneau sentant le boisé…

Les pépères du Canard sont les ringards du pinard ils auraient dû sous-traiter leur « spécial vin » !
Les pépères du Canard sont les ringards du pinard ils auraient dû sous-traiter leur « spécial vin » !
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1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 06:00
Après le succès dans les bars de nuit du Mojito puis du Spritz place au Sang-Gris 1 boisson de flibustier pour les nouveaux apaches de Paris

Cette chronique n’est pas politiquement correcte, même qu’elle pourrait me causer des pépins du côté des adorateurs de la loi Évin comme de celui des adorateurs du vin.

 

Vieillard indigne je donne le mauvais exemple à notre belle jeunesse, je la pervertis en lui proposant du Sang-gris une boisson de flibustiers.

 

« Le flibustier est un homme qui boit. Flacons, cruchons, tonneaux mis en perce sans tarder : rien ne paraît pouvoir éteindre le feu qui le dévore, feu des batailles, des canons tonnants, des villes incendiées, feu des piments jamais assez puissants, feu d’une vie consumée dans l’instant et qu’importe dès lors de quoi le futur sera fait ! Chaque instant de sa vie semble prétexte aux libations, orgies, fêtes extravagantes – comme si tout, doublons, pièces de huit, bijoux, lingots pris à l’Espagnol, devait se trouver au plus vite dépensé, brûlé, oublié… »

Après le succès dans les bars de nuit du Mojito puis du Spritz place au Sang-Gris 1 boisson de flibustier pour les nouveaux apaches de Paris

La nuit, jusqu’au bout de la nuit, les nouveaux apaches de Paris peuplent, dans les quartiers du Nord, la nuit les trottoirs pour boire au grand désespoir des riverains. En grappes, filles et garçons, tuent l’ennui de leur vie au pied du bar à mines, et qui osera leur jeter la première pierre ? La faute à qui ? Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ! Roulez jeunesse ! Cachez-moi ce flacon que je ne saurais voir !

 

Hypocrisie de la bien-pensance...

 

L’acteur Jean-Luc Bideau dans sa préface du remarquable livre de Gabriel et Laurie Bender IVRESSE pose la bonne question :

 

«Pourquoi la fête a-t-elle besoin d’alcool ?

                                                                         Pourquoi l’alcool a-t-il besoin de la fête ?

 

Quel rôle joue l’alcool dans la société ? D’où vient son importance dans les mœurs, dans nos vies, dans ma vie ? Pourquoi marquer les passages, les victoires et les réussites avec de l’alcool ? 

 

Depuis l’industrialisation, la consommation de boissons alcoolisées est la cible de violentes controverses. Ces affrontements mettent en lumière les conceptions morales des protagonistes par rapport au fonctionnement de la société. Derrière les mots et les images de l’ivresse affleurent les représentations sociales et les fins économiques. »

Après le succès dans les bars de nuit du Mojito puis du Spritz place au Sang-Gris 1 boisson de flibustier pour les nouveaux apaches de Paris

Il met les points sur les I :

 

« Les discours répressifs expriment le plus souvent une tentative de civiliser les buveurs, de discipliner la grande masse des amateurs de bières industrielles, d’infâmes schnaps, de petits vins pépères ou de gros rouges qui tachent. L’histoire des mouvements de tempérance est relativement facile à raconter. Il est bien plus difficile en revanche de relier ces discours à la réalité quotidienne, d’en mesurer les conséquences au plan individuel. On sait que la consommation d’alcool a chuté d manière constante et régulière durant tout le XXe siècle. Mais que sait-on de l’ivresse ? Comment la mesurer, d’ailleurs ? Étalonner l’ivresse est une gageure ; boire est toujours un acte solitaire. Même dans l’instant convivial et amical du « boire ensemble », il y a asymétrie entre les partenaires. Ils ne partagent pas la même expérience gustative, ils n’ont pas les mêmes références, ils n’ont pas le même plaisir. Le plaisir de l’ivresse constitue un aspect essentiel de la consommation de boissons fermentées, en même temps que son élément subversif. La cuite qui insulte le moraliste, est un affront pour l’esthète qui nie son existence. La répression de l’ivresse est telle que ce plaisir ne se communique plus, ou alors très indirectement. Il se dérobe au parler officiel, fuit la lumière du jour. La cuite, depuis de nombreuses années, emprunte les voies souterraines. »

 

Revenons au Sang-Gris :

 

« Sang-gris ! n’est-ce pas un nom superbe pour une boisson de forbans forts en gueule ? Le père Labat nous en confie la recette en 1694 – et à le lire on comprend que ses amis coureurs des mers devaient en faire une consommation immodérée : « Les anglais [qui] ne sont pas plus délicats que les Espagnols […] ont inventé deux ou trois sortes de liqueurs dont l’usage et l’abus sont passées chez nos Français, toujours ardents imitateurs de ce qu’il y a de mauvais chez nos voisins. » Le sang-gris était « composé de vin de Madère que l’on met dans une jatte de cristal ou de faïence avec du sucre, du jus de citron, un peu de cannelle et de girofle en poudre, beaucoup de muscade, une croûte de pain rôtie et même un peu brûlée. Lorsqu’on juge que la liqueur a pris le goût des choses qu’on y a mises, on la passe dans un linge fin. Rien n’est plus agréable ; le goût de citron la fait paraître rafraîchissante, […] mais il est aisé de voir par ce qui entre dans sa composition qu’elle est très chaude et qu’elle donne aisément à la tête. »

 

La cuisine des flibustiers Mélani Le Bris libretto

 

Après le succès dans les bars de nuit du Mojito puis du Spritz place au Sang-Gris 1 boisson de flibustier pour les nouveaux apaches de Paris
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30 juillet 2015 4 30 /07 /juillet /2015 06:00
Avec André Valadier chez Germaine à Aubrac http://chezgermaine-aubrac.com/

Avec André Valadier chez Germaine à Aubrac http://chezgermaine-aubrac.com/

Isabelle Saporta, délaissant les Grands Crus Classés du Bordelais pour faire la fermière, ces derniers jours crapahutait dans l’Aveyron profond et s’enthousiasmait sur Face de Bouc qui relayait ses Twittos :

La méthode André Valadier, avec Jeune Montagne à Laguiole, est-elle duplicable pour régler les soucis des producteurs de lait ?

« Vaches Aveyronnaises heureuses... »

 

« André Valadier: La tradition sans modernité est stérile mais la modernité sans tradition est aveugle. »

 

A. Valadier: « les anciens ne savaient pas exactement ce qu’ils faisaient. Mais ils savaient ce qu’il ne fallait surtout pas faire. »

 

« Le Laguiole de la coopérative Jeune Montagne: des éleveurs heureux, bien payés pour faire un produit de qualité! »

 

« Et si la FNSEA aidait plutôt les éleveurs à se tourner vers des modèles comme ça..?»

 

Et elle me lançait « Qu’en pensez-vous M. Berthomeau? »

 

Ma réponse fut lapidaire « je ne pense plus ce n'est plus de saison dans ce pays :-) »

 

Tout au bout de ma longue carrière j’ai tenté, sans succès, à propos du lait et de la fin des quotas laitiers, de faire prévaloir des propositions fondées sur mon expérience. Rassurez-vous, je ne suis pas de ceux, ayant moi-même tenu les manettes, qui en se fondant sur de profondes analyses sortent de leur chapeau des solutions miracles. Un porte-avion ne change pas de cap avec la même souplesse et facilité qu’un trimaran de la route du Rhum.

 

Lors d’une de mes dernières rencontres avec les éleveurs laitiers du Bassin de production normand, d’où est parti le mouvement, dans une discussion à bâtons rompus, face à une forme d’angoisse quant à leurs moyens pour protester contre la fameuse volatilité des prix, je leur ai dit sans ambages que les pouvoirs publics seraient nus et que les cours de Préfecture ne seraient plus les lieux où il faudrait déverser du lisier ou bruler des pneus.

 

Haro alors sur la GD et Lactalis et ses confrères privés ou coopératifs, certes pourquoi pas sauf que plutôt que de tenter de faire remonter les prix aujourd’hui, les pouvoirs publics de l’époque, qui clament aujourd’hui main sur le cœur leur solidarité avec les pauvres éleveurs, auraient été plus pertinents s’ils avaient défendus becs et ongles le prix interprofessionnel condamné par la sacro-sainte Commission Nationale de la Concurrence, au nom des tables de la loi européenne. Peu de journalistes ont relevé ce point pourtant capital dans une saine gestion du marché domestique.

 

Et ça ne va pas s’arranger avec la fin des quotas laitiers décidée sous présidence française par les pouvoirs publics de l’époque, toujours les mêmes pas vrai Monsieur Jacob, ex-céréalier de la Seine-Marne reconverti en député-maire de Provins.

 

Le grand large pour les producteurs laitiers français pourquoi pas mais encore faudra-t-il qu’ils en tirent toutes les conséquences, eux qui jusqu’ici, et depuis les années 50, étaient protégés, on parle dans ce secteur de la paye du lait. Ce qui n’a jamais été le cas pour les producteurs de porc et d’une manière peu efficace pour les producteurs de viande bovine.

 

Quelques infos en vrac :

 

La crise du lait pourrait profiter aux grandes exploitations du Nord 

 

Pour l’heure nos concurrents allemands ne sont pas contents 

 

Les chercheurs de l’INRA livrent leur analyse Hervé Guyomard : « Différents modèles d’agriculture vont devoir coexister » 

 

Crise de la viande et du lait: le consommateur a aussi sa part de responsabilité par Gilles Bridier

 

La méthode André Valadier, avec Jeune Montagne à Laguiole, est-elle duplicable pour régler les soucis des producteurs de lait ?

Mais revenons à la question titre : La méthode André Valadier avec Jeune Montagne à Laguiole est-elle duplicable pour régler les soucis des producteurs de lait ? 

La réponse est oui à la condition qu’on ne se contente pas de l’éternelle ritournelle sur la multiplication des signes, dit de qualité, qui n’a pour autre résultat que de faire rentrer ces produits dans une consommation de masse qui fait du prix son seul moteur.

 

Pour créer de la valeur durablement il est nécessaire que les efforts, le travail des producteurs, leurs investissements, trouvent sur le marché un prix rémunérateur.

 

Les consommateurs sont-ils prêts, pour ceux qui le peuvent financièrement, à faire leur révolution copernicienne pour leur consommation alimentaire ? Pas si sûr, et ne parlons pas des consommateurs des marchés émergeants.

 

L’AOC, en fromage comme ailleurs, n’est pas toujours un rempart à la dévalorisation du produit, le cas le plus parlant est celui des prix bas de l’AOC Cantal dont le Laguiole est le cousin-germain, dont la plus grande part est vendue en GD et en hard-discount.

 

N’extrapolons pas avec des yakas et des faukons les réussites comme celles du Comté mais permettons l’éclosion d’initiatives multiples qui créent de la valeur que le consommateur, urbain ou nom, prenne en compte dans ses décisions de consommation.

 

Le 78 rue de Varenne et sa cotriade d’ingénieurs et de vétérinaires a toujours eu les yeux de Chimène pour les grands systèmes de la PAC gérés à Bruxelles et peu de goût pour les productions plus modestes en taille mais riche en valeur ajoutée...

 

Être réaliste ne signifie pas verser dans le pessimisme, je suis de ceux qui pensent que « Le monde évolue parce que certains marchent à côté des chemins. C’est dans la marge que se font les plus claires corrections. » Mais je suis, comme André Valadier, un réformateur. Je me méfie de ceux qui veulent faire table rase du passé car l’Histoire a prouvé qu’au bout du compte y reste pas beaucoup à croûter.

 

Mais comme le notait Chapman « Dans un âge guerrier, un réformateur passe pour un poltron ; dans un âge commercial pour un incompétent ; dans un âge fanatique, pour un hérétique. »

 

Choisissez votre séquence historique mais surtout lisez cette chronique du 16 juin 2011 « Deux hommes et un dessein : l’Aubrac d’abord ! Christian Valette et André Valadier » c’est la meilleure réponse que je puisse donner à Isabelle Saporta.

 

Elle commençait ainsi : « J'étais hier à Rodez pour m'occuper des vaches laitières. L’emploi du temps d’une vache qui s’en soucie, sans aucun doute deux hommes : Christian Valette et André Valadier, deux hommes issus du même terroir : l’Aubrac, deux hommes unis par le même dessein : que vive leur pays natal ! Vivre et non survivre, loin de la formule passéiste de certains ruralistes du « maintien des agriculteurs » en nos belles campagnes et des images d’Epinal de ceux qui reverdissent l’Histoire de nos parents et regrettent le temps passé « adieu vaches, cochons, couvée... »

La méthode André Valadier, avec Jeune Montagne à Laguiole, est-elle duplicable pour régler les soucis des producteurs de lait ?

intéressant à partir de la 4 ième minute...

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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 06:00
Le climat et la vigne, à Corton et sous toutes les latitudes, en images pour les amis de la géographie

Les Bourguignons y font tout pour nous emmêler les idées avec leurs Climats, avec un grand C, inscrits dorénavant sur la liste du patrimoine de l’humanité de l’Unesco, en tant que site culturel.

 

Ha ! Que c’est dur la culture me disait souvent mon grand-père et je comprends qu’ils soient fiers d’être Bourguignons les grands chefs bourguignons

 

Pour les enfants des écoles et pour tous ceux pour qui le vin n’est que du jaja les Climats c’est quoi ?

 

« Chaque Climat de Bourgogne est une parcelle de vigne, soigneusement délimitée et nommée depuis des siècles, qui possède son histoire et bénéficie de conditions géologiques et climatiques particulières. Chaque vin issu d’un Climat a son goût et sa place dans la hiérarchie des crus (Appellation Régionale, Village, Premier Cru, Grand Cru). Les Climats sont plus de 1000 à se succéder sur un mince ruban courant de Dijon à Santenay, au sud de Beaune ; certains répondant à des noms illustres comme Chambertin, Romanée-Conti, Clos de Vougeot, Montrachet, Corton, Musigny... »

 

Les Climats ce sont 1 247 parcelles situées sur les pentes de la côte de Nuits et de la côte de Beaune et qui s'étirent sur près de 60 kilomètres de Dijon aux Maranges. Ces parcelles comportent des micro-différences (géologie, sol, pente, exposition, conditions météorologiques, cépage, etc.), qui, combinées au savoir-faire des vignerons, contribuent à la renommée des vins de Bourgogne depuis le haut Moyen Âge.

 

« En Bourgogne, quand on parle d’un Climat, on ne lève pas les yeux au ciel, on les baisse sur la terre. » Bernard Pivot président du comité de soutien.

 

Mais le climat c’est aussi et surtout une somme de facteurs : températures, précipitations, orientation des vents, exposition des versants, brouillards, gelées… qui font que la vigne est cultivée un peu partout dans le monde excepté dans les climats extrêmes (polaires, désertiques chauds ou de haute à très haute altitude).

 

Les Français sont friands de météo, veulent toujours qui fassent beau au-dessus de leurs têtes surtout lorsqu’ils font, comme ces mois-ci, de la bronzette.

 

Ici, sérieux comme je suis, place à la géographie de François Legouy & Co qui, avec une belle cartographie, dans leur Atlas de la vigne et du vin mettent nos pendules à l’heure.

Le climat et la vigne, à Corton et sous toutes les latitudes, en images pour les amis de la géographie

C’est clair, la vigne, liane domptée par la main de l’homme, s’adapte « à des conditions très variées, s’accommodant de précipitations moyennes annuelles comprises entre 200 et 2000 mm et d’un ensoleillement de 1500 à 4000 heures/an. »

 

Cependant c’est principalement « une culture de latitudes moyennes, déterminées par des limites thermiques : l’essentiel des vignobles mondiaux est compris entre 30° et 50° de latitude Nord et 30° et 50° de latitude Sud, soit sous des températures moyennes annuelles comprises entre 20°C et 10°C, la culture souffre de deux facteurs limitants : le gel hivernal, mais surtout printanier, et l’apport insuffisant de chaleur pour arriver au stade de maturité suffisant. Au-delà de 20°C, l’excès de chaleur peut « griller » les raisins et l’absence de repos hivernal multiplie les cycles végétatif, aux dépends de la qualité.

 

Lire ma chronique « Le terroir est le résultat d’une victoire chèrement acquise et non pas la réponse aux invites d’une nature bienveillante » : la magie du 45e parallèle pour les grands vins 

Le climat et la vigne, à Corton et sous toutes les latitudes, en images pour les amis de la géographie
Le climat et la vigne, à Corton et sous toutes les latitudes, en images pour les amis de la géographie
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28 juillet 2015 2 28 /07 /juillet /2015 06:00
Coup de chaud : déménagement du territoire, nos terroirs viticoles en danger vont-ils aller chercher de la fraîcheur en montant vers le Nord ?

Avec la canicule, qui nous fait transpirer, il plus aisé d’aborder la question du réchauffement climatique qui va influencer l’agriculture du futur.

 

Une nouvelle fracture Nord-Sud « où le premier gagnera en pluies hivernales qui rechargeront les nappes phréatiques, tandis que le second verra la sécheresse s’aggraver. »

 

Le + : « les plantes devraient bénéficier d’une atmosphère plus riche en C02. »

 

Le - : « les multiples bouleversements pour le paysan dès 2050 : des températures plus élevées, de nouveaux régimes de précipitations et d’évaporation, d’où des problèmes de ruissellement. Sans oublier les modifications de la couverture nuageuse et donc de la durée d’ensoleillement. »

 

Bernard Seguin de l’INRA prévient :

 

« Les évènements climatiques extrêmes (sécheresses, tempêtes, vagues de chaleur, pluies diluviennes, grêles etc.) pourraient être plus fréquents et plus intenses, d’où de possibles pertes de productions agricoles. »

 

Pour la vigne le titre choc marque les esprits « verra-t-on demain des vignes en Suède ? » ou encore plus intolérable pour notre orgueil national « verra-t-on le champagne émigrer dans le Kent ? »

 

Hervé Quénol du CNRS rappelle « qu’une augmentation moyenne de 1°C conduit à une « migration » des cultures de 100 km vers le nord ».

 

« Si la hausse de température se limite à 1 ou 2°C, proche de la variabilité naturelle, les viticulteurs sauront s’adapter dans toutes les régions grâce à de nouveaux cépages, de nouvelles méthodes de vinification, de désalcoolisation, etc.»

 

« En revanche, une augmentation de 4 à 5° C fera éclater la carte française viticole. Qu’il advienne, les notions de terroir et d’appellation contrôlée (AOC), telles qu’elles existent actuellement, pourraient perdre de leur pertinence.»

 

Je dois avouer que cette façon de voir, si rationnelle en apparence, me laisse dubitatif et j’aimerais bien que les gens du vin, leurs responsables en tête, au lieu de nous prendre le chou sur la dangerosité de la loi Évin, entame une réflexion approfondie pour que la communauté scientifique dépasse cette vision simpliste de déménagement de nos terroirs…

 

Déjà, se préoccuper et surtout investir de gros moyens pour mieux appréhender « Les maladies menacent gravement le vignoble en France » Un grand secteur économique, tel que certains le revendiquent pour le vin, ne peut se contenter de consacrer si peu à la recherche…

Coup de chaud : déménagement du territoire, nos terroirs viticoles en danger vont-ils aller chercher de la fraîcheur en montant vers le Nord ?
Coup de chaud : déménagement du territoire, nos terroirs viticoles en danger vont-ils aller chercher de la fraîcheur en montant vers le Nord ?
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27 juillet 2015 1 27 /07 /juillet /2015 06:00
L’été c’est le triomphe du cru : je ne vais pas vous faire mariner mais vous causer du gravlax et des ceviches… arrosés d’un vin nu.

Au Bourg Pailler nous n’avons jamais mangé de viande crue mais, Arsène, mon père était friand de sardines crues, la petite sablaise argentée juste pêchée, « fraîche ma sardine fraîche » comme le huchait Églantine lorsqu’elle passait devant chez nous, en poussant sa charrette à bras couverte de fougères, pour aller les vendre dans le bourg.

 

Le clan des femmes réprouvait, en silence, cette barbarie gustative et m’interdisait d’y goûter. Je dois avouer que je n’ai fait aucun effort pour transgresser.

 

Mais depuis beaucoup d’eau a coulé sous le pont des Essais où coule l’Auzance et sous ceux de Paris où la Seine, bientôt apte aux bains, et comme le soulignait dans une chronique Sauvons la planète : mangeons des araignées rouges l’auteur Jean-Baptiste de Panafieu du livre « les insectes nourriront-ils la planète ? » :

 

« … rappelons que nous mangeons des escargots, des cuisses de grenouilles, des coquillages crus ou cuits et comme le note l’auteur à propos des sushis « En 1960, qui aurait parié que les Occidentaux éprouveraient un jour du plaisir à manger du poisson cru ? Et pourtant, aujourd’hui les restaurants japonais concurrencent largement les restaurants chinois ou indiens »

 

Le cru est donc à l’honneur et, en ces lourdes chaleurs, les marinades de poisson cru nous apporteront de la fraîcheur pimentée de saveurs originales.

 

En fait ces préparations consistent à faire maturer (terme tendance dans le domaine de la viande rouge) les chairs dans un mélange de condiments (épices, herbes) et d’acides (vinaigre, citron ou vin) de quelques minutes à 24 heures.

 

Parmi les recettes à la mode : les « ceviches » qui sont des marinades de fruits de mer ou de poisson cru au jus de citron vert, oignons et piments. C’est le plat national du Pérou.

http://saveurperou.com/le-ceviche/

http://saveurperou.com/le-ceviche/

« Tout un poème. C´est tout simplement « Le Plat » du Pérou, il est représentatif de ce que peut être la gastronomie du Pérou à savoir un mélange subtil de cuisines du monde entier.

 

Le Ceviche est un plat ancestral dont on retrouve la trace il y 2000 ans dans la culture Moche (prononcez Moché) au fil des conquêtes et des migrations interne il a évolué pour devenir ce fabuleux plat de poisson mariné au citron vert, citrons qui sont d´une qualité bien supérieure au Pérou.

 

Au Pérou le Ceviche est une institution, les Cevicherias, restaurants spécialisés dans sa préparation, se comptent par milliers et l´on peut le déguster sous toutes les formes, le classique préparé avec du Linguado (Sole) ou encore les mixtes avec des saint jacques, poulpe, autres crustacés et fruits de mer.

 

Le ceviche est un plat que l´on rencontre sur toute la côte Pacifique en Amérique Latine du Costa-Rica au Chili chacun possédant ses spécificités mais le Pérou reste le pays du Ceviche.

 

Le Ceviche est un plat qui sous ses allures simple est plutôt subtil et délicat à préparer, voici la recette classique

 

Mais du côté de la Claire du Lapin Blanc la star du poisson cru mariné c’est le Gravlax qui signifie « saumon enterré ». Version moderne des anciens poissons fermentés.

www.lapopottedemanue.com/article-saumon-gravlax-113517039.html

www.lapopottedemanue.com/article-saumon-gravlax-113517039.html

« Le gravlax, à l’origine, ressemblait beaucoup au requin faisandé islandais (hàkarl), ou à la raie (kaest skata). Ces deux poissons ont la particularité d’emmagasiner l’urée non pas dans des glandes spéciales, mais dans la chair. Ils sont donc toxiques à l’état frais. Le requin est enterré dans une cavité, dans le sable d’une plage, recouvert de graviers et pressé par de lourdes pierres destinées à faire sortir les fluides corporels du poisson ? Il est abandonné là pendant six mois à un an. Les saisons passent, les changements de température, et le gel permettent à la chair du poisson d’évacuer son urée. Il est ensuite déterré, taillé en lanières puis suspendu pour sécher encore quelques mois. Une croûte brune se développe en cubes pour être consommée avec du brennivin, l’alcool de grain local. Le résultat donne une chair tendre au parfum puissant d’ammoniaque et à la saveur proche d’un maroilles ou d’un munster bien affiné. Comme c’est le cas de beaucoup de produits fermentés, la saveur est beaucoup plus douce que l’odeur. » (Marie-Claire Frédéric Ni cru ni cuit)

 

La recette :

  • Un saumon sauvage en filets avec la peau.
  • 50 g de gros sel de mer
  • 50 g de sucre
  • 1 bouquet d’aneth
  • 1 cuillerée de grains de poivre concassés.
  • La sauce : 20 cl de mayonnaise, 2 cuillerée à soupe de moutarde, 1 cuillère à café de miel, 1 cuillère à soupe de vinaigre de cidre, 1 cuillère à soupe d’aneth ciselé.

Éliminez soigneusement les arêtes subsistantes.

 

Étendez sur un plat le premier filet de saumon, côté peau vers le bas.

 

Mêlez le sel, le sucre, le poivre et l’aneth ciselé.

 

Recouvrez le filet du mélange.

 

Posez dessus le second filet, côté peau vers le haut, pour reconstituer le saumon.

 

Recouvrez d’une planche surmontée d’un poids, et laissez macérer au frais pendant au moins 48 heures.

 

Au moment de servir, grattez la couche de sel et détaillez le saumon en fines tranches.

 

Préparez la sauce.

 

Servez avec du pain de seigle et du beurre.

 

« Les marinades ont un intérêt organoleptique, c’est-à-dire pour leur goût, ce qui n’est pas à négliger d’un point de vue nutritionnel car elles permettent de remplacer un autre exhausteur de goût : le gras » indique le Dr Monique Romon médecin du service de nutrition du CHU de Lille.

 

Remarque stupide du Taulier : les services de nutrition des CHU pourraient-ils aussi se préoccuper du frichti de leurs propres malades ?

 

Les marinades exercent une action comparable à la cuisson du fait de l’acidité de certains de leurs ingrédients, elles ont la capacité de précuire les chairs.

 

« En effet, le citron, qui contient 6% d’acide citrique, affiche un pH de 2,5 et le vinaigre, avec 5 à 8% d’acide acétique, un pH de 3. Ces acides vont entraîner une dénaturation des fibres protéiques, c’est-à-dire la dégradation de la trame conjonctive constituée de collagène lui conférant sa rigidité. Cette action, semblable à celle obtenue par cuisson, améliore la digestibilité. »

 

Les préparations des marinades crues réclament beaucoup de soin dans l’approvisionnement, le stockage et l’hygiène, des mains surtout. En effet, si les bactéries à l’origine d’intoxications alimentaires parfois graves (Escherichia coli, Clostridium perfringens, Salmonella, Listéria…) n’apprécient guère les milieux acides et abaisser le pH d’un aliment au-dessous de 4,2 empêche leur développement, attention cela bloque leur croissance sans les tuer, ce qui ne garantit pas l’innocuité de produits contaminés.

 

Alors que boire avec le Gravlax de Claire ?

 

Je pourrais répondre que notre belle Picarde pencherait pour le brennivin qui sent le Maroilles mais ce serait faire injure à son flair de dénicheuse de vins nus.

L’été c’est le triomphe du cru : je ne vais pas vous faire mariner mais vous causer du gravlax et des ceviches… arrosés d’un vin nu.
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26 juillet 2015 7 26 /07 /juillet /2015 06:00
http://shanemacgowan.com/

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Lui, c’en est un vrai, au sens propre, comme le note en août un journaliste des Inrocks venu l’interviewer à l’hôtel Four Seasons de Dublin. « Il a trois bonnes heures de retard (…) Il finit par arriver, en compagnie de sa femme et d’une bouteille de rosé de Provence déjà bien entamée. Il est 16 heures à Dublin, et visiblement tôt le matin pour MacGowan, qui traverse l’hôtel comme un héros digne et bousillé de James Joyce. Les portiers saluent l’idole erratique, qui avance doucement en se tenant parfois aux meubles et sourit aux vieilles dames qui prennent le thé, découvrant une bouche totalement dépourvue de dents, même s’il n’en a jamais eu beaucoup (lors de sa dernière rencontre avec un journaliste des Inrocks, il en avait encore une petite paire, qu’il essayait de fourguer contre un peu de cocaïne). »

The Pogues « c’est une histoire tragique et belle à la fois, une histoire irlandaise. Celle de Shane MacGowan, 54 ans, éternel chanteur des Pogues, le seul groupe du monde à avoir su faire marcher ensemble le punk, les violons, les flûtes et la cornemuse. »

 

Créé à Londres en 1982, ce collectif de punks irlandais malmène les chants folkloriques de leur pays sous le nom de Pogue Mahone. Savoureuse appellation d’origine incontrôlée au goût très sûr signifiant «embrasse mon cul»…

 

À l’origine, le trio formé par Shane MacGowan, Jim Fearnley et Spider Stacy avec accordéon et flageolet mendie en insultant ses spectateurs. Cette irrévérence va séduire leur trois futurs camarades : Jeremy Finer au banjo, le guitariste Cait O'Riordan puis Andrew Ranken aux percussions. Leur véritable show urbain, un jour, va interloquer Joe Strummer, le charismatique leader des Clash.

 

En 1984, ils vont donc être invités à assurer la première partie de la légende punk.

 

Leur premier album «Red Roses For Me» l’année suivante fait un tabac auprès de toutes les radios britanniques.

 

Elvis Costello va aussi tomber sous le charme des Pogues (il épousera d'ailleurs O'Riordan) et produire leur second opus : «Rum, Sodomy & The Lash».

 

C'est l'apogée du groupe mais aussi le début de la fin, MacGowan sombrant dans la déchéance la plus totale.

 

« Les Pogues continuent pourtant à enregistrer, trois albums se succèdent en moins de deux ans : «Poguetry In Motion», «If I Should Fall From Grace To God» et «Peace and Love». Le suivant, «Hell's Ditch» (lancé de nouveau par Strummer) verra l'éviction de McGowan.

 

« Après s’être fait éjecter des Pogues en 1991 pour excès de défonce – à l’époque, on n’avait trouvé que Joe Strummer des Clash pour le remplacer, c’est dire l’envergure du type –, MacGowan est revenu dans le groupe il y a un peu plus de dix ans car les Pogues sans lui, ça n’était pas vraiment les Pogues, autant dire le plus grand groupe irish de tous les temps, loin devant ces couillons de U2. » écrit le mec des Inrocks.

 

« Shane MacGowan est né en Angleterre, dans le Kent, dans une famille irlandaise, en 1957. La famille MacGowan a multiplié les allers-retours entre l’Angleterre (Londres, notamment) et la ville de Tipperary, en Irlande. « Les réminiscences de mon enfance à Tipperary, c’est sans doute ce que j’ai de plus beau, encore aujourd’hui. Je me souviens d’avoir été heureux, là-bas, avec ma famille. Je me souviens d’une lumière très particulière, d’un certain calme, c’est ça l’Irlande, pour moi. J’ai le sentiment d’avoir couru après ça toute ma vie. Tout le temps que j’ai passé loin de Tipperary et de l’Irlande, j’ai eu le sentiment d’être un traître », dit-il en enchaînant sur une deuxième pinte de gin qui vient accompagnée de sa cousine de Guinness.

 

« Près de quarante ans plus tard, le vieux père Shane est devenu un peu malgré lui une des rares légendes du rock encore en activité, aux côtés de ses vieux potes Nick Cave et Tom Waits. Joe Strummer disait de lui qu’il était le meilleur de sa génération. Quentin Tarantino affirme que MacGowan est le seul type au monde à pouvoir lui faire verser une larme quand il l’entend chanter Fairytale of New York. »

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