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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 15:00

C’est la rançon de la gloire, voici ce que j’ai reçu d’un petit avocat parisien ce matin par e-mail. Je ne ferai aucun commentaire. Les chroniques citées sont maintenant, par ma volonté, tombée dans la virtualité j’ai d’autres chats à fouetter que de plaider avec qui vous savez. 

 

Le destin du papier bleu, non utilisable comme PQ, c'est la poubelle jaune. C'est fait... Qui donc aujourd'hui n'est pas inscrit au barreau , ma concierge sans doute. Mais y' a pas de sot métier mais que des métiers fait par des sots...avocat_0.jpg  


 

  


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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 00:09

giuseppe_conte.jpgGuiseppe Conte arrive à Saint-Nazaire de sa Ligurie natale, où il est né en 1945.


 « À l’époque, le voyage en train de Vintimille à Nantes était long comme la queue d’une comète. De nuit, on traversait l’univers. De nuit, on traversait l’univers. La France, d’est en ouest et du sud au nord. Je suis parti au coucher du soleil, j’ai vu venir la nuit, dans la nuit filer toutes les lumières froides des gares, toutes les ombres des villes que j’ai connues seulement en rêve en ce temps-là, Toulouse, Bordeaux, se lever l’aube le lendemain, enfin, à midi passé, j’étais à Nantes. De la Méditerranée toute bleue et dorée, j’étais arrivé dans l’estuaire de la Loire, entre brouillards et marées. »


Giuseppe Conte débarqua donc à Saint-Nazaire lorsque « l’après-midi tirait à sa fin ». Il avait hâte de se retrouver dans le nouveau gîte où il allait passer « les deux prochains mois de son existence. » Mais pour ceux qui l’accueillent, qui lui prodiguent « leur euphorie et leur amitié, tels de vieux amis. Pas question d’aller à la maison. » Pour commencer ils le conduisent « dans une cave à vin ouverte depuis peu ». Guiseppe jure qu’il n’est « pas un homme qui fréquente les musées. Dès que j’entre dans une ville étrangère, c’est généralement une place, une promenade au bord de la mer, une cathédrale ou une mosquée, un palais célèbre qui me sert de point d’orientation. » Mais cette fois-là, contre toutes mes habitudes, mon premier point d’orientation à été un endroit où l’on goûte le vin. »


Alors, il se souvient bien de sa gêne, lui « modeste buveur, au milieu de gens qui arrivaient parfois à faire quarante dégustations de vins différents. ». Dépaysé, fatigué par le poids du voyage, avec ses bagages en mains, Giuseppe va se faire « contaminer » par la compagnie  de « buveurs inconnus, presque extasiés devant leurs verres dans la cave. »


Le vin va l’attirer lui le « modeste buveur » car il va enfin comprendre que « le vin est bien plus que quelque chose qu’on boit, c’est une chose sur laquelle on peut raisonner, travailler, innover, écrire, débattre, faire de la recherche : un fait culturel, autrement dit, un segment capital de nos traditions anciennes et sacrées. » et de citer le vers de Baudelaire : Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles… « Le vin est la réalité matérielle la plus haute qu’un terroir, avec ses collines, ses arbres, ses pluies, ses coteaux ensoleillés, son herbe, ses cours d’eau, puisse exprimer. Le vin est la réalité symbolique la plus proche de l’homme, la plus à portée de main et à même de réchauffer son âme. »


 « Inévitablement, le premier vin de Loire que j’ai goûté, c’est le Muscadet. Ça  été le coup de foudre, d’abord pour son nom : quand on le prononce en italien, il a un son aventureux de bois, de muscs, d’écumes et de brouillards, il fait penser, à moi, en tout cas, à un mousse et à son spadassin.


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Vin ultrasec et nerveux, neutre, marin, j’ai appris à le boire avec les langoustines. L faut préciser que venant d’Italie, où les langoustes et les langoustines étaient et sont encore des synonymes un peu vulgaires de luxe étalés, j’ai été  agréablement surpris de découvrir qu’en Bretagne, même le restaurant le plus simple peut vous glisser sous le nez une assiette débordante de langoustines à un prix tout à fait abordable, dans une atmosphère chaude et populaire. Comme elles sont belles ces assiettes !, pinces et carapaces se confondaient en un monticule rose pâle qui prenait à mes yeux l’aspect d’une inflorescence sous-marine. Et à côté, le verre de Muscadet, avec son coloris, pâle, sobre, pourtant tout frais de jeunesse. Son acidité ne m’a jamais donné des brûlures d’estomac. C’est une acidité qui a un goût d’algues et de ressac. De salin, le vent et de marée haute. Pour moi, un Muscadet mis en bouteille à Saint-Fiacre est encore aujourd’hui, après toutes ces années, un vin qui apporte la joie et donne des ailes à l’imagination. Il alterne sur la table avec u Crémant de Loire, sans prétention mais parfait, avec son équilibre évoquant le goût du fruit sec et la vivacité du fleuve qui coule. »

 

Extrait de De l'autre côté du vin éditions meet 15 euros.link


Giuseppe Conte est « Diplômé en Lettres de l'Università Statale de Milan, avec une thèse sur l'esthétique, Giuseppe collabore à diverses revues littéraires. Assistant à l'université, il enseigne l'Esthétique à Milan et la Littérature italienne à Turin, mais abandonne l'enseignement au profit de l'écriture. En 1972, paraît un essai 'La Metafora barocca' suivi de 'Terre del mito' (1991, 'Terre des mythes', 1994). Conte, considéré comme une des voix les plus originales de la nouvelle génération de poètes italiens et passionné de mythologie, est l'inspirateur du Mitomodernismo, courant inauguré en 1995 à Milan qui œuvre à la réintroduction du mythe dans la littérature et l'art contemporains. »


« À la fois poète, essayiste et romancier, il a reçu le prix Hemingway en 2002. Son dernier roman L’homme qui voulait tuer Shelley a paru chez Phébus en 2008. Giuseppe Conte est aussi le traducteur de William Blake, P.B. Shelley ou Walt Whitman. Dans la collection Les Bilingues : Le manuscrit de Saint-Nazaire (meet, 1989) et sa pièce de théâtre Le roi Arthur et le sans-logis (meet, 1995). Il a également publié à la meet : Le projet littéraire et sa traduction, collectif, meet 1996 Les jours du nuage, revue meet n°1 Trieste / Buenos Aires, meet 1997, De Saumur à Angers, Loire & Ocean, meet 2006, Milan / 65 recueil meeting Avoir vingt ans en édition bilingue. Il a longtemps vécu à Nice et vit aujourd’hui à San Remo. »

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Comme prévu pour remercier Giuseppe Conte : un domaine  celui d’Aurore et de Véronique Günther-Chéreau, au Château du Coing à Saint-Fiacre-sur-Maine, 45 hectares de vignes du domaine. « Un bon moment déjà que Günther-Chéreau mère s'applique avec méthode (et une bonne dose de courage!) à démontrer que le muscadet est bien plus qu'un roturier sans noblesse. C'est sa fille Aurore, diplôme d'œnologie en poche, qui assure désormais, avec le millésime 2011, les destinées de la maison à Saint-Fiacre et un vin »


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« Ce Muscadet Sèvre et Maine sur lie, provient d’un château typique du Val de Loire, édifié sous Louis XIII sur la commune de Saint Fiacre sur Maine.


Le melon de Bourgogne évolue sur un sol argilo-schisteux de gneiss à deux micats et de grenat. Après la récolte et la presse des raisins, le vin est vinifié sur lie.


Après la fermentation alcoolique sur lie, le vin repose sur sa lie tout l’hiver jusqu’à sa mise en bouteille fin mars. Jamais soutiré, il permet la conservation d’une faible quantité de gaz carbonique qui lui donnera un léger perlant. Recherché pour son côté jeune, vif et sec, il présente une belle robe dorée. Son nez s’ouvre sur des arômes d’agrumes et de fleurs blanches. La bouche est douce et fruitée. Il s’accommodera à merveille avec des viandes blanches ou des crustacés. » L’avis du vin.

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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 00:09

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J'adore, j'ai toujours adoré, les surprises, les bonnes bien sûr, mais, avec le temps qui passe, je constate que les surprises agréables se font plus rares. Comme ce qui est rare est cher dit-on, alors je goûte et j'apprécie à leur juste valeur, avec gourmandise même, celles qui me tombent dessus. Dans ma quête de sujets de chroniques je suis toujours ravi de dénicher chez mes libraires de prédilection une bonne surprise de lecture. Dès que je tombe sur une pépite je suis tout excité et j'ai hâte de vous faire part de ma découverte. Je ne sais si vous partagez mes coups de cœur mais ça n’enlève rien à mon plaisir. Et puis, eu égard à ma nouvelle aura de blogueur – un peu d'autosatisfaction ne saurait nuire – je reçois parfois de la part d'éditeurs des services de presse. Tel fut le cas avec l'ouvrage de Jane Anson ÉLIXIRS publié aux éditions de La Martinière. Je me suis dit alors: « encore un de ces beaux livres, plein de belles photos, dont le destin sera d'orner quelques guéridons ou de dormir dans une belle bibliothèque ». Pour me motiver j'ai demandé à rencontrer l'auteur, ce qui me fut accordé. Rendez-vous pris je me retrouvai dans l'obligation de lire ÉLIXIRS. Je m'y suis plongé et ça m'a captivé. J'ai tout lu, annoté et je me suis dit que le meilleur destin pour les idées reçues et les à priori c'était de ne jamais s'y arrêter.

  • En 1855, il n’était que 4, Mouton-Rothschild en 1973 intégrera les Premiers Crus après un long combat du Baron Philippe et changera sa devise « Premier ne suis, Second ne daigne, Mouton suis. » en « Premier je suis, second je fus, Mouton ne change. »   1855-002.JPG

J'ai donc rencontré, au petit matin, Jane Anson au café du Petit Palais, un lieu délicieusement exotique, très anglais, où l'on a plaisir à converser. Née à Oxford, études littéraires puis à l’University College London (UCL) pour un PublishingMaster, journaliste à 20 ans destination Hong-Kong, le vin n’est pas encore entré dans sa vie mais l'intérêt pour celui-ci viendra vite, en 1996, avec un séjour en Afrique du Sud postapartheid. Puis 2003, direction la France avec son mari, plus précisément Bordeaux où, bien sûr, le vin s'installe dans la vie de Jane. Son premier reportage pour Decanter sera à Château Margaux, à propos de la capsule à vis je crois. Nulle glace à rompre avec Jane, alors j'enchaîne avec la première question : pourquoi ce livre ? La réponse est directe: parce l'histoire croisée des 5 Premiers Grand Crus Classés n'avait jamais été écrite et que Jane souhaitait la narrer en partant des origines pour aller jusqu'à ce qu'elle appelle très justement : Regarder en avant. L’intérêt du livre réside dans cette alliance, cet alliage réussi entre l’Histoire, les histoires de famille, le monde des affaires, le temps présent et les enjeux de l’avenir. La vie irrigue ce livre fluide, argumenté, il a des racines qui permettent au lecteur, une fois qu’il y est entré, d’être, bien plus qu’un simple spectateur, un acteur de la légende qui peut, à la fois, se laisser aller à rêver tout étant de plain-pied dans la réalité de notre planète globalisée.


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Dans toute la partie rétrospective Jane Anson, avec talent et précision, sait faire revivre un Jean de Pontac le véritable père de Haut-Brion « talentueux meneur d'hommes – et de femmes –, actif en politique durant sa très longue existence, qui se termina à l'âge de 101 ans, fait rarissime à l'époque » ou le journal de Samuel Pepys qui contient une citation fameuse, datée de 1663 : « allé à la Bourse avec Sir J.Cutler et, avec M.Grant, à la taverne du Royall Oak sur Lumbard Street... Et là, j'ai bu une sorte de vin français appelé Ho Bryan, qui avait un bon goût très particulier que je n'avais jamais rencontré. » Ou encore le « Prince de la vigne », dixit Louis XV, le marquis de Ségur, propriétaire par le jeu des mariages et des héritages conjointement de Latour et de Lafite, même un temps de Mouton avant de le vendre « à un certain Joseph de Branne » qui « était comme un poisson dans l'eau à la Cour opulente de Louis XV. Doté de la réputation d'être l'homme le plus riche de Bordeaux, il se faisait une joie de la justifier (…) en investissant de fortes sommes dans les vignes du Médoc. » Comme le souligne Jane Anson « D'ailleurs, tous les propriétaires de ces Premiers Grands Crus menaient ce genre de vie. Tous nobles – marquis à Lafite et Latour, baron à Mouton et comtes à haut-Brion et à Margaux –, ils tiraient une richesse considérable de leurs terres (on estime que 86% du capital de Ségur provenait de ses deux domaines viticoles) et il n’est donc pas étonnant qu’ils aient dépensé des fortunes à décorer leurs châteaux et à y recevoir. »


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Mais comme je l’ai souligné ce livre ne se contente pas de livrer les Riches Heures des 5 châteaux mythiques il met ses lignes dans leurs pas au quotidien. Pour ce faire Jane Anson a privilégié ceux qui font, ceux qui, au jour le jour, travaillent, rouages bien huilés de ces belles horloges. Les propriétaires actuels sont peu présents, comme en retrait par la volonté de l’auteur. Ce choix permet de ne pas trop cultiver les clichés, les images d’Epinal ou de tomber dans l’hagiographie. ÉLIXIRS n’est pas qu’un beau livre de commande, c’est un vrai livre fruit d’un travail minutieux et passionné d’un auteur qui en a conçu le projet et qui a mené sa barque à sa guise. Bien sûr, certains pourront estimer que Jane Anson aurait pu, dans la phase contemporaine, s’intéresser de plus près aux petites histoires qui font les délices de la Place de Bordeaux, et de ceux qui s’en délectent, le côté people quoi. Elle a parfaitement raison de passer outre, cet angle voyeuriste n’apporte pas grand-chose à l’histoire des 5 Grands et il a plus sa place dans la bande-dessinée satirique. En revanche, et je lui en ai fait la remarque lors de notre conversation, ce qui me préoccupe plus c’est le fossé qui se creuse, vu le niveau des prix, entre ces icônes et les grands amateurs qui n’y ont plus accès. L’univers du luxe est certes fascinant mais, pour le vin, dont la finalité reste tout de même d’être bu, cette captation par une population plus attachée au paraître, à la valeur purement statutaire du produit, risque de marquer le début d’un temps de désamour qui ouvrira la porte à de nouveaux venus qui, tout en faisant rêver, auront le mérite d’enchanter les papilles de leurs acquéreurs. Même les grands mythes ont besoin de s’enraciner dans l’imaginaire populaire. Gageons que Jane Anson, en un prochain livre, saura poursuivre son œuvre.


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En effet, qui mieux qu’une anglaise vivant à Bordeaux peut trouver le meilleur angle pour explorer le monde mythique de ces Grands Châteaux ? Francis Ford Coppola, qui signe la Préface du livre, l’a bien compris lorsqu’il écrit « Pour moi la légende de Bordeaux a commencé lorsqu’une belle jeune fille de quatorze ans, au début du Moyen Âge, reçut en héritage la région d’Aquitaine. Épouse et mère de rois (son fils Richard Cœur de Lion mourut dans ses bras), elle-même décédée à 90 ans passés, elle a imprégné de son esprit cette région extraordinaire. L’histoire qui s’ensuivit fut terrible et fabuleuse : décapitation, mariages, beaux-fils sans scrupules, rivalités familiales, conduites tour à tour pieuses et salaces – et pouvoir financier, pour aboutir à ce jour de 1855 où, afin de fixer les prix et faciliter les ventes, un classement de vins fut établi. » L’intimité et la complicité entre la Place de Bordeaux et l’Angleterre faites de pragmatisme, du sens aigu du commerce, du grand large s’est ici enraciné dans un terroir, mot inconnu de la langue anglaise, pour bâtir une légende bien française qui, traversant le temps, fonde la notoriété de l’ensemble des vins Français. C’est un fait, et c’est heureux.


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Reste maintenant à écrire de nouvelles pages, regarder en avant comme l’écrit Jane Anson dans son dernier chapitre. Mon esprit frondeur se réjouit de constater qu’ « à Latour 50% des vignes sont désormais cultivées en bio ou biodynamie complète. Depuis 2008, on a réintroduit les chevaux, comme au XVe siècle, pour travailler l’Enclos. On estime que les sabots du cheval abîment beaucoup moins la vigne qu’un tracteur, et il est certain que l’animal réduit l’empreinte carbone. » Je sais que ça va faire grincer des dents chez certains mais moi ça me plaît car, au-delà des querelles, dont le contenu me dépasse et m’indiffère, le retour en force du souci de la vie de la terre, ce substrat au fameux terroir puisque nous sommes au point le plus précis de l’origine, constitue la meilleure défense d’un de nos bien les plus précieux : nos vignes. Et, croyez-moi, prendre connaissance de  la déclaration de Frédéric Engerer à Delhi, devant un groupe d’amoureux du vin : « Nous avons une salle de compostage où nous gardons un mélange de 20% de bouse de vache et le reste en copeaux de chêne, en rafles de raisin, en feuilles mortes et en eau de nettoyage des cuves. Le tout macère deux ans à une température constante de 70°C et nous obtenons ainsi le fertilisant idéal. Nous devons rendre à la terre ce qu’elle nous a donné. » me ravit. Souvenir de Lalou Bize-Leroy qui me tenait les mêmes propose en 1988 lors d’un déjeuner chez elle… Patience et longueur de temps…


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Vous l’aurez compris, si vous souhaitez faire plaisir à un proche, à l’un de vos amis, passionné par le vin, ou à vous-même, je vous recommande en cette fin d’année d’aller chez votre libraire feuilleter ÉLIXIRS avant de l’acquérir. C’est publié par les éditions de la Martinière 45€.

 

Les photos d’Isabelle ROZENBAUM sont superbes.


Pour finir, dans COMPRENDRE LE TERROIR, quelques citations d’Olivier Trégoat le normand, l’homme de la cartographie de la Vigne et des Boissenot, Jacques et Éric, le  père et le fils.


Ce que « Grand Cru Classé » veut dire : « Il faut bien entendu l’histoire, le savoir-faire, le lieu. Mais il est trop facile d’oublier que si l’on ne prête pas attention au terroir, celui-ci ne produira pas le vin désiré. Les vignes ont besoin d’être cultivées, soignées. Il faut tôt ou tard, qu’un viticulteur trouve le bon équilibre de densité de plantation, le bon cépage, la bonne méthode de taille, et ainsi de suite. Sans quoi la vigne n’atteindra pas son potentiel. Et une fois cet équilibre trouvé, les éléments constituants du sol font toute la différence entre bon vin, grand vin et vin exceptionnel. » O.T


« L’élément  fondamental, en fin de compte, c’est l’eau, et la distribution de cette eau dans le sol. Tous les Cinq Premiers Classés d’origine ont des sols très différents, mais ces sols ont tous en commun la capacité de bien répartir l’eau qu’ils reçoivent au cours de l’année. Pour produire un grand vin, où que l’on soit, il faut un peu de stress hydrique, et ma recherche a consisté en grande partie à analyser les réactions de chaque parcelle à ce stress hydrique.

Je crois qu’il existe à Bordeaux plusieurs types de grand terroir. Les graves comme l’argilo-calcaire peuvent produire un grand vin, à condition qu’il y ait assez de stress hydrique. Trop de stress est aussi néfaste que trop peu : du moment que les feuilles sont affectées, il y en a trop. Mais les vignes doivent souffrir un peu pour bien produire. » O.T

 

DONNER LA PAROLE AUX VINS


« Faire un bon vin, ce n’est pas compliqué. Il faut juste du bon sens. J’aime les vins peu exubérants, équilibrés et complexes. Cela, on peut l’obtenir assez facilement sans recourir à la technologie. Et il ne faut pas détruire l’identité du lieu où est fait le vin, ça, c’est primordial. Une vendange trop mûre fait disparaître le terroir. Il faut faire confiance à ses sens, à son observation de la maturité des raisins. Les extrêmes, c’est facile, mais ça ne m’intéresse pas. » Éric Boissenot


« On est allé trop loin en œnologie et en viticulture. Mais même des raisins parfaitement sains apportent certains problèmes. Il peut être difficile de résister à la tentation de les travailler à l’excès. Beaucoup de gens ont envie d’exagérer la maturité, l’extraction, les tannins… Mais ce n’est pas ce que nous recherchons et les Premiers Crus Classés l’évitent aussi. Ils espèrent plutôt que le vin parlera de lui-même,  sans avoir à le crier. » Jacques Boissenot.

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 14:00

Pur hasard de la programmation du taulier, ce petit livre nous vient de Bordeaux puisqu'il est y a été édité en 2006 par finitude 14, cours Marc-Nouaux à Bordeaux. www.finitude.fr  je ne verse donc pas dans un acharnement anti-bordelais mais porte à votre connaissance un petit livre intelligent Représailles de Raymond Guérin 12,70€.


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« Mobilisé, Raymond Guérin quitte Bordeaux le 28 août 1939, pour n’y revenir que le 20 octobre 1944, « soixante-deux mois après, plus de cinq années s’étant écoulées, [le] revoici, à l’aube de la quarantaine ». Sur ces soixante-deux mois, l’écrivain en a passé quarante et un dans un stalag en Allemagne, sous les joug de la Barbarie. C’est le Temps de la Sottise, ainsi qu’il le nomme dans les neuf cahiers qui constituent son journal de ces terribles années (…)


C’est un homme désabusé, brisé, persuadé que « nous entrons dans le siècle de la peur et des ténèbres », qui revient finalement à Bordeaux en octobre 1944, pour « boucler la boucle ».

 

Comme toujours avec le Taulier pour vous mettre en appétit, vous inciter à porter vos pas jusque chez votre libraire je vous donne en lecture 5 pages de Représailles. C’est pour la bonne cause, celle du petit livre intelligent et je pris l’éditeur d’excuser par avance cet emprunt qui je l’espère sera payé en retour par vous mes lecteurs.


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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 00:09

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François des Ligneris et moi-même, ayant exercé, en notre belle et luxuriante jeunesse, l’éminente fonction d’enfant de chœur, le port de la soutane rouge et le surplis empesé, la noire pour les enterrements, n’a pour nous aucun secret : ça nous a appris à défaire avec dextérité, un à un, les petits boutons, ce qui, plus tard, à l’âge d’homme, en des lieux non-consacrés, a constitué pour nous un avantage comparatif  que beaucoup de nos collègues nous envient.  De ce saint bénévolat, souvent matinal, nos corps et nos âmes se forgèrent dans l’airain. Notre destin était ainsi à tout jamais scellé par le maniement des burettes qui nous a permis d’approcher au plus près le mystère de la transmutation. Nous sommes de ce fait des élus de Dieu, même si ça ne se voit pas au premier coup d’œil, et des enfants chéris de la fille aînée de l’Église.

 

Par-delà nos trajectoires personnelles, marquées par un amour immodéré des ânes, nous sommes aujourd’hui unis par notre appartenance commune à la corporation de Taulier. Le Taulier, en argot, désigne le patron d’un hôtel, mais par extension il est collé à ceux qui exercent la profession d’accueillir des gens. François fait dans la restauration à L’Envers du décor à Saint-Emilion, et moi, partout et nulle part, sur mon Espace de Liberté Vin&Cie. Vous comprendrez donc aisément que notre passé d’ensoutanés temporaires et notre vocation de nourrir les corps et les âmes nous poussent à nous intéresser de très près à un grand cueilleur d’âmes : son Excellence Mgr Ricard, archevêque de Bordeaux qui, ces derniers jours, a fait l’objet d’une lévitation assistée dans le ciel de saint-Emilion. Comprenez notre émoi de contempler, de loin, nous n’étions point invités, un archevêque s’élevant dans une nacelle sitôt après la dissipation des brouillards matinaux !


Votre Taulier s’est alors souvenu d’une très ancienne chronique  du 29 mai 2006 : Mes Biens chers Frères link où je faisais référence à l’éditorial de Mgr Jean-Paul Ricard, archevêque de Bordeaux, et très important mon cher François Evêque de Bazas, « La crise viticole n'est pas une fatalité ! »  (À lire ci-dessous). Si je puis m’exprimer ainsi nous avions-là le Prélat de la France d’en bas alors que du côté de Saint-Emilion il fut celui de la France d’en-haut.

 

Comme les voix du Seigneur sont toujours aussi impénétrables, et celles de ses serviteurs simples mortels bien plus encore, je me suis adressé à deux hommes du terroir profond de la Rive Droite pour les scruter. Je les connais tous les deux et je sais que ce sont des hommes de bonne volonté. Fortes têtes, certes, peu adeptes de génuflexions civiles, mais leur fierté en ce monde si vénal trouvera, sans nul doute, une oreille attentive de celui que mon brave curé doyen de la Mothe-Achard appelait Le Très Haut.


Je propose donc à votre lecture :


-         Le courrier adressé par François des Ligneris à Mgr Ricard

-         L’éditorial de 2006 de Mgr Ricard La crise viticole n'est pas une fatalité !

-         Le texte de Dominique Tescher vigneron à Pomerol


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                                          L’ENVERS DU DECOR

 

 

RESTAURANT – BAR A VINS – CAVE

11 RUE DU CLOCHER - BP 18 - 33 330 - SAINT-EMILION

Tél : 05.57.74.48.31 – Email : arazime@orange.fr

 

À son Excellence  Monseigneur Ricard

Archevêché de Bordeaux

183 Cours de la Somme

33077 – Bordeaux Cédex

 

                                                                                        Saint-Emilion, le 4 Novembre 2012

 

 

Monseigneur,

 

Permettez-moi tout d’abord une rapide présentation. Je suis ancien élève de l’école maternelle privée et ancien enfant de chœur de Saint-Emilion.


Vigneron dans l’âme (aujourd’hui avec un petit domaine de 8 hectares cultivé en bio dans l’appellation Bordeaux), je suis aussi, depuis plus de 25 ans, aubergiste à Saint-Emilion à l’enseigne de L’Envers du Décor. Cet établissement est très bien fréquenté car nous avons fait en sorte que certains individus peu recommandables ne soient pas clients de notre restaurant.


Notre terrasse privée entourée de murs est au pied de l’église collégiale et bénéficie, de jour comme de nuit, de son influence spirituelle grâce à la porosité des pierres calcaires (petits coquillages fossiles) de ce remarquable édifice. Nous avons, au cœur de notre établissement la présence de la petite chapelle du Chapitre.


Un engagement R.E.S.P.E.C.T (Répertoire Elémentaire de Simples Pratiques Environnementales Culturelles et Techniques) a été mis en place cette année aussi bien pour mon vignoble et mes vins que pour mon restaurant. Je joins à cette lettre un exemplaire de chacun de ces engagements.


Nous avons tous lu dans le journal Sud-Ouest en date du Jeudi 25 Octobre 2012 sous le titre très particulier Angélus : une bénédiction pour les cloches et, pour les plus chanceux, vu à la télévision le récit de votre bénédiction des cloches de la S.A Château Angélus.


Nous avons tous noté ici que votre venue très médiatisée  avait pour destination un lieu privé n’ayant jamais eu de lien direct ou indirect de quelque nature que ce soit avec la religion. Je ne peux m’empêcher de penser que vous aviez d’excellentes raisons pour décider de participer à un tel événement. Il ne m’appartient pas de les connaître et encore moins de porter un jugement sur tout cela.  


Je vous transmets ces quelques mots pour vous faire part de mon projet actuel et d’une invitation.


Je suis, en effet, en train de faire l’acquisition de cloches de fabrication française, non pour jouer les hymnes nationaux de mes clients d’origines géographiques lointaines et actuels maitres du monde économique à défaut d’être les maitres du monde en d’autres domaines pourtant primordiaux, mais pour accueillir et protéger les meilleurs fromages traditionnels et fermiers français (Pont-l’évêque, Sainte-maure, Saint-marcellin, Saint-nectaire). Soyez assuré ici que ces cloches n’accueilleront aucun fromage de type industriel (Chaussée aux moines ou Caprice des dieux par exemple).


 Je me permets, sans doute de façon bien peu protocolaire, de vous solliciter afin que vous puissiez bénir les cloches de mon restaurant tout comme vous avez béni les cloches de la S.A Château Angélus. Pour ma part, je vous garantis la totale confidentialité de cette bénédiction sans journaliste ni photographe et sans récupération d’aucune sorte à des fins commerciales.

 Dans l’attente de votre réponse et vous en remerciant par avance, je reste à votre entière disposition. Daigne, Votre Excellence, agréer l’expression de ma très respectueuse considération.


 François des Ligneris


860475_21719824_460x306.jpg                               Mgr Ricard, Hubert de Boüard de Laforest et l'abbé de Rozières. (photo stéphane klein) Sud-Ouest

 

La crise viticole n'est pas une fatalité !

 

Editorial de Mgr Ricard


Très présente dans la presse à certains jours, plus discrète à d’autres, la crise viticole est bien toujours là. Contrairement à une série de crises rencontrées par la viticulture depuis plus d’un siècle, la crise actuelle n’est pas conjoncturelle mais structurelle. Il serait vain d’attendre que « ça passe » en rêvant au retour des années fastes pour les vins de Bordeaux.


La sortie de cette crise est un vrai problème régional pour ne pas dire national. Certaines régions sont peut-être encore plus touchées que la nôtre. Le 4 février dernier, les évêques du Languedoc-Roussillon ont fait part de leurs préoccupations devant l’inquiétude et la souffrance de beaucoup de viticulteurs. Mais notre région, longtemps épargnée, est touchée elle aussi.


Certes, la crise viticole ne touche pas toutes les propriétés de la même façon. Certains châteaux, des crus renommés, s’en sortent plutôt bien et n’ont pas de mal à commercialiser leur vin. D’autres sont frappés de plein fouet et on peut dire que c’est toute une partie de la profession qui ressent les contrecoups de la crise. Au cours de mes visites pastorales et des rencontres que j’ai pu avoir, j’ai été témoin du drame vécu par un certain nombre de viticulteurs qui se sont endettés au moment des années fastes et qui, aujourd’hui, devant la difficulté à vendre leur vin, se sentent étranglés par les remboursements auxquels ils doivent faire face. Cette réelle angoisse du lendemain a chez eux des conséquences sur leur moral, parfois sur leur vie conjugale et familiale. Certains enfants ne voient pas comment prendre en charge après leurs parents la propriété familiale. Cette crise a fatalement aussi des répercussions sur la situation des ouvriers agricoles, des saisonniers et des artisans. Ces viticulteurs sont guettés par le désespoir et la désespérance n’est jamais bonne conseillère. On peut redouter qu’elle provoque parfois des réactions de violence ou pousse à des extrémités.


Devant cette crise, certains sont tentés de baisser les bras et de se laisser gagner par un sentiment de fatalisme. D’autres cherchent un bouc émissaire qu’ils chargent alors de tous les maux (les organisations professionnelles, le négoce, les pouvoirs publics, les campagnes antialcooliques, la mondialisation…) L’heure n’est pourtant pas au découragement. D’ailleurs, au cours des deux siècles précédents, les viticulteurs ont toujours fait preuve de courage et d’ingéniosité pour surmonter les crises rencontrées. Une telle ténacité continue. Il nous faut saluer ici les efforts de ceux qui courageusement veulent relever le défi d’aujourd’hui. Ils savent qu’il leur faut compter avec des facteurs nouveaux qui ne disparaîtront pas dans les années qui viennent : la baisse en France de la consommation du vin, la concurrence des vins européens et des vins du nouveau monde et la politique commerciale des grandes surfaces. Ils sont convaincus également qu’il faut veiller à la qualité du vin produit, à sa commercialisation et donc à des campagnes de promotion de leur vin en France, en Europe et dans d’autres pays du monde. En effet, produire, malgré tout le savoir-faire que cela met en jeu, aujourd’hui ne suffit pas. Il faut commercialiser, tenir compte de la demande, et gagner de nouveaux marchés.


Cette crise ne peut être surmontée qu’ensemble, solidairement, qu’en s’appuyant les uns sur les autres, qu’en s’entraidant les uns les autres. Or, la viticulture a été une profession qui a favorisé jusque-là l’investissement individuel et la recherche personnelle du profit. L’argent gagné était le secret de chacun et on se méfiait de l’autre qui pouvait toujours devenir un concurrent possible. D’où la difficulté qu’ont eu beaucoup de viticulteurs, même voisins, à se parler quand la crise a commencé. Or, la solidarité et l’entraide sont aujourd’hui des conditions sine qua non pour surmonter la crise.


Devant cette crise qui marque profondément notre région, les communautés chrétiennes ne peuvent pas ne pas se sentir concernées. Il est important qu’elles partagent les préoccupations des viticulteurs, soutiennent ceux qui sont dans une passe difficile, encouragent ceux qui se battent pour relever le défi. Je les invite à lire le document de réflexion ci-joint sur « La crise viticole » et à manifester à tous les viticulteurs leur solidarité.

Dans ce temps pascal, le Christ vient à nous, vainqueur du fatalisme et de la résignation. Sa résurrection ouvre une brèche, déploie un avenir nouveau. Elle crée du neuf. Que cette espérance soutienne tous ceux qui se battent aujourd’hui pour ouvrir des voies d’avenir à la viticulture dans notre région.


Bordeaux, le 5 mai 2006


+ Cardinal Jean-Pierre RICARD

Archevêque de Bordeaux

Evêque de Bazas


 

 

Intervention divine à Saint-Emilion.

 

La cérémonie de bénédiction du carillon du Château Angélus de Hubert de Boüard par l’archevêque de Bordeaux a irrésistiblement réveillé en moi le souvenir de pratiques passées, peu glorieuses, de l’Eglise catholique : les indulgences. Elles consistaient à racheter ses pêchés, et par là s’assurer une place au ciel, au moyen de dons sonnants et trébuchants à l’Eglise. Comme le disait un ecclésiastique vénal du 16e siècle : « Aussitôt que l'argent tinte dans la caisse, l'âme s'envole du Purgatoire ».


Qu’un notable parvenu fasse admirer par le Rotary Club local et ses plumitifs l’étendue de sa réussite financière,  qu’il fasse se pâmer les sommités de la sous-préfecture en étalant le montant des travaux entrepris, qu’il les éblouisse par une débauche de vins prestigieux, de mets raffinés et de spectacles grandioses, rien que de plus banal.


Par contre, en ces temps  de spéculation financière indécente et de paupérisation d’une part croissante de la population dans notre pays lui-même, comment un archevêque peut-il accepter, de venir faire la promotion médiatique d’un vin vendu plus de 300 € la bouteille, soit près de la moitié du minimum vieillesse ?   Quelle humiliation pour lui d’être ravalé au rang d’acteur de cinéma perché dans une nacelle et de devoir attendre pour officier, la dissipation de la brume matinale afin qu’arrive de la belle lumière pour les photographes !


On espère que la participation à cette farce n’a pas eu pour simple compensation les quelques bouteilles d’Angélus promises à la cave de l’évêché. Se damner pour si peu !


Des miracles à la pelle !


Mais Monseigneur Ricard aurait pu profiter de l’occasion pour édifier les populations locales en leur révélant les nombreux miracles survenus lors des opérations de classement des grands crus classés de Saint Emilion. Miracles qui, par leur ampleur, attestent incontestablement d’une intervention divine !


Miracle, la transmutation du modeste terroir de Château Quinault en Grand Cru Classé. Situé sur les « sables de Saint-Emilion», ce grand cru a été racheté dernièrement par Bernard Arnault et Albert Frère, et devrait voir sa valeur marchande fortement revue à la hausse.


Miracle, le classement direct du Château Valendraud et de La Mondotte en Premier Grand Cru Classé B, sans passer par la case Grand Cru Classé !


Miracle à rebours que le déclassement de La Tour du Pin Figeac pourtant situé sur un excellent terroir juste en face de Cheval Blanc, propriété de Bernard Arnault et Albert Frère. Dans leur malheur, les propriétaires actuels seront assurément réconfortés par de charitables propositions de rachat émanant de très pieux voisins.


Divine et totale surprise que l’accession au rang de Premier Grand Cru Classé A du Château Angélus d’Hubert de Boüard, président du Comité Régional de l’INAO, membre du Comité national de l’INAO, président de l’ODG Saint Emilion, Premier Jurat de Saint-Emilion, administrateur du Conseil des vins de Saint-Emilion, membre du CIVB et consultant de plusieurs crus promus. Parmi ceux-ci, celui du président du Conseil des vins de Saint-Emilion.

Divine surprise que la promotion en Grand Cru Classé de nombreux domaines possédés par de grandes fortunes, promotion il est vrai, légèrement favorisée par une grille d’évaluation génératrice de gros investissements de prestige.


Enfin, intervention divine pour que l’INAO laisse se dérouler sans broncher un classement où la grille de cotation n’existait pas à la remise des dossiers et n’a été connue de l’ensemble des candidats que huit mois plus tard.


Que de miracles ! Que de miracles !


Et s’il lui restait des forces à Dieu, ne pourrait-il pas aussi chasser les marchands du temple ?

Dominique Techer, vigneron à Pomerol, soucieux du devenir des Appellations d’Origine, plus très Protégées de la cupidité ambiante.

 

Pour clore ce double envoi qui, je l'espère trouvera écho et réflexion, j'y joins mon écot musical : une merveilleuse et pure interprétation de AU CIEL par le groupe Cajun l'Angélus. La jeune chanteuse est d'une beauté lumineuse et sa voix céleste. Ne voyez, Excellence, aucune ironie déplacée à cet ajout, il est le fait du vieux jeune homme que je suis qui a chanté à pleins poumons cet hymne marial et qui se sent pris d'une nouvelle jeunesse en l'écoutant.


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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 14:00

Même si c’est maintenant un secret de polichinelle, pour PUR des hommes impurs, et même une femme, se sont mis à nu, couchés sur du papier recyclé, exposés sans pudeur sur la Toile et ailleurs en des échoppes obscures aux regards des voyeurs et des voyeuses surtout « quels beaux hommes ! » surtout un dans un coin mais je ne vous dirai pas lequel.


Tout ça pour « un peu de tendresse dans un monde de brutes… » Mesdames, mesdemoiselles rejoignez-nous en costume d’Ève : vos charmes sont bien supérieurs aux nôtres… Je vous publierais sans faute…


Jamais en reste votre Taulier préféré en est et, en bon cabotin, il fait durer le plaisir et, avant de s’effeuiller, commence par vous livrer son cache-sexe.

 

Affaire à suivre !


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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 12:00

L’actualité rattrape le Taulier puisqu’en lisant « de l’autre côté du vin » ICI link il avait beaucoup apprécié la contribution de Patrick Deville « le vin de La Guerche » et il avait, avec son petit crayon de papier, qui ne le quitte jamais, encadré des passages qui lui parlait beaucoup à lui le petit Vendéen de la Mothe-Achard. Je me retrouvais dans les lignes de Deville. C’était comme chez moi. Alors puisque l’écrivain vient de  recevoir le prix Femina pour son roman Peste&Choléra qui retrace l'épopée d'Alexandre Yersin, explorateur parti au bout du monde découvrir le redoutable bacille de la peste. Je vous mets l’eau à la bouche en vous proposant mes extraits.


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Deville a de l’humour puisque, sitôt connue la décision d’un jury composé uniquement de femmes, il a déclaré : « C’est magnifique. On écrit toujours pour avoir le plus de lecteurs possible... On me reproche parfois (d'écrire) des livres pour les garçons, et bien la preuve est faite que non. »


Du côté du Tastevin je suis sûr que le30e anniversaire va avoir encore plus de saveur. Je lève mon verre virtuel du vin de La Guerche pour l’heureux lauréat et tous ses amis leveurs de coude.


(…) en septembre les vendanges. À neuf ans l’enfant cueille ses premières grappes. Entre les rangs se dressent des pêchers de vigne comme en Afrique entre les caféiers les érythrines. Le long de la Courance l’enfant vendange le Gros-Plant. Il emplit les basses de bois que les hommes chargent à l’épaule. On mène l’attelage vers le pressoir  à long fût dans la cour de la Ferme. Au soir les enfants fourbus se jettent en riant dans les vagues chaudes de l’automne.


À table le Muscadet et le Gros-Plant. Noah et Baco. Les piquettes en cruchons feront passer les nourritures lourdes de l’hiver, lard et féculents. Le vin aigrelet rince les estomacs. C’est la paix, c’est la vie. L’eau du puits et le pain du four. Les vieux sont des survivants de la boucherie aux Poilus. Ils tracent au couteau la croix des chrétiens sur la miche. Chaque repas est une célébration qui vaut bien une messe. Pour les enfants, c’est alors quelques années de purgatoire entre le lait des femmes et le vin des hommes. À sept ans qui est l’âge de raison, on leur set la mêlée qui est un vin coupé d’eau fraîche » (…) 


« Depuis le siècle dernier et les paquebots, l’insecte du phylloxéra, ce puceron américain qui depuis Colomb mourait lors des longues traversées à la voile, est venu boulotter les vignes de l’Europe. On a recours à l’hybridation pour l’encépagement. C’est de la poésie utile : dans les rangs, du 87-45, un peu de 26 315 et 753. On sait qu’il faudra chaptaliser un peu. » (…)


« Mais c’est à présent trop de bras pour si peu d’hectares. Le paysan se fait ouvrier. Sur les chantiers de la reconstruction, à Saint-Nazaire, on embauche dans l’aéronautique et la navale. Il a vingt-cinq ans et entre à Ouest-Aviation, fonde une famille, suit les cours, obtient un diplôme d’ajusteur. On fabrique le Vautour. Plus tard ce sera la belle Caravelle des airs. Pendant trente ans, chaque matin avant le jour, le vélomoteur embarqué sur le bac pour traverser la Loire et rejoindre l’usine. Ceux qui sont restés sur les terres deviennent  exploitants agricoles. À la Ferme vivote en célibataire son oncle Victor. Ça pourrait être la disparition des paysans et du vin des paysans. C’est l’époque des engrais, de la chimie et des excédents de picrate et des réclames pour résorber ceux-ci, « Buvez du vin. Le vin est un aliment ». Beaucoup d’ouvriers essaieront dans l’infâme jaja d’oublier le lundi du turbin. Ce n’est pas son genre. » (…)


« À la mort de l’oncle, il hérite pour partie de la vigne des Landes de la Guerche et rachète les autres parts. Le voilà viticulteur et propriétaire de cet arpent dont il a planté pendant la guerre, à l’âge de douze ans, les menus brins devenus ceps noueux. » (…)


« Parce que le syndicalisme fut son université. Lui qui a quitté l’école à treize ans a emprunté les livres de la bibliothèque du Comité d’entreprise. Grand lecteur de récits  de voyage et de navigation, il sait les cartes de l’Afrique et de l’Asie et le nom des explorateurs. Il emprunté les disques. Des genêts de Bretagne aux bruyères d’Ardèche on écoutait Ferrat le rouge On y entendait la disparition des paysans et du vin des paysans, cette horrible piquette qui vous fait des centenaires… Au retour il range les coupes et les médailles, sort les bottes et le sécateur et retourne à sa vigne.


Nous sommes dans la lumière de juillet deux mille douze. Le vieil homme vient de passer le paroir entre les rangs pour déraciner les herbes. Le tracteur a cinquante ans, et les pieds de vigne soixante-dix cette année. Tout est plus jeune que lui. Il en a quatre-deux. La longévité d’une vigne est celle d’un homme quand tout va bien pour elle et pour lui. Celle-ci eut la chance d’éviter de quelques mètres la bombe américaine. Celui-là d’avoir été trop jeune pour la guerre et trop vieux déjà pour le contingent d’Algérie. Par le hasard des arrachages, cet arpent des Landes de la Guerche est aujourd’hui la vigne la plus proche de l’océan Atlantique et des vagues. Elle donne encore selon l’année cinq à six barriques de deux cent vingt litres et l’on songe à Rimbaud dont le vin filait à la plage :


Nos vins secs avaient du cœur.

Au soleil sans imposture (…) »


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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 00:09

 Rude semaine pour votre Taulier projeté violemment au faîte de l’actualité par l’entremise d’une chronique link  rédigée au petit matin sous l’emprise d’une sainte colère. Nul calcul, rien que le besoin vital de dire « ça suffit ! » Vraiment sidéré votre Taulier mais pas pour autant grisé par les éthers violents d’une soudaine et bien fugace notoriété.


Drôle de semaine, pour ce même Taulier, commencée sous la douceur d’un retour en force d’un été indien, en polo jaune sur mon vélo pour me rendre sur les Champs Elysées – comme un pied-de-nez à Lance Armstrong – qui se termine sous un grésil glacé au retour d’un fort bon et joyeux déjeuner, en fort bonne compagnie, au George V – comme un pied-de-nez à Renaud Revel l’indigné de la vingt-cinquième heure link - sale temps pour les journalistes et les patrons de presse.


Étrange semaine, non pas pour votre Taulier, mais pour ceux qui se sont fait élire pour nous gouverner : pensez-donc le Libé du Nicolas Demorand, qu’était à la Bastille avec notre PNR fraîchement élu, titrait à leur propos Les Apprentis. Merde c’est pourtant beau l’apprentissage mais il faut toujours se méfier des bobos ils sont versatiles. Mon côté Bon samaritain, genre Saint-Bernard avec le petit tonneau de rhum, j’ai volé au secours des petits nouveaux en tirant de ma besace une pertinente et brillante typologie des cabinets ministériels due à la belle plume de mon ami Guy Carcassonne link  et link


Surprenante semaine donc qui, par la grâce de vieilles photos exhumées par votre Taulier pour illustrer les Drôles de Cabinet décrits par l’ami Guy, suscitait de la part de l’ami Michel Smith une question capitale, de la plus haute importance : pourquoi le Taulier ne porte-t-il plus la moustache ?


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Interpeler ainsi le Taulier à la chute d’une telle semaine qui le voyait fourbu, écrasé par sa soudaine notoriété : pensez-donc sa concierge avait entendu citer son nom dans le poste, relevait de la pure provocation. Lui qui ne pensait plus qu’à savourer un juste repos du guerrier se voyait obliger de relever le défi du forgeron de Dana. Donc il imagina tout d’abord l’esquive sous la forme d’une alternative :


Réponse n°1 : car 42,2% des dictateurs sont moustachus. « Sur nos 147 dictateurs, http://www.slate.fr/story/51013/liste-dictateurs on ne compte pas moins de 62 moustachus, soit un chiffre de 42,2% de moustachus parmi les dictateurs du XIXe et XXe siècle. Un résultat élevé qui, selon toute vraisemblance, dépasse la proportion de moustachus dans la population totale de la grande majorité des pays du globe. Ajoutez à cela 8 barbus, et vous obtenez le chiffre de 47,6% des dictateurs modernes qui sont fans de pilosité faciale.

Mais une autre information frappante se détache des statistiques: sur les 19 chefs d’Etat autoritaires encore en activité répertoriés, 15 ont une moustache, soit une proportion surprenante de 79%. Les chiffres sont ici implacables: la moustache n’a jamais eu autant la cote chez les dictateurs, et le mythe du dictateur à bacchantes à encore de beaux jours devant lui. » (source Slate)


Réponse n°2 : car au XIXe siècle, la moustache, «ce signe distinctif, symbolisant la masculinité et l’autorité des gendarmes, fait d’une certaine manière partie de l’uniforme», écrit le lieutenant-colonel Edouard Ebel. En 1832, une décision ministérielle rend le port de la moustache obligatoire pour tous les militaires. Sauf que, quatre ans plus tard, une autre décision prive les gendarmes de cet attribut, provoquant un tollé au sein de l’arme, qui retrouvera en 1841 le droit de porter la moustache. A l’époque, le poil doit être taillé en brosse. «Mais surtout, en octobre 1848, la République naissante autorise les gendarmes à porter "la mouche" - touche de poils au-dessous de la lèvre inférieure -, un signe honorifique que certains arborent avec orgueil» Le port de la moustache demeura obligatoire jusqu’en 1933. (Source Gend’info)

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Entre Staline et le Gendarme de Saint-Tropez votre Taulier ne pouvait se résoudre à choisir. Bien sûr il eut pu pour plaisir à Luc Charlier se replier sur Hergé qui, en 1956, Hergé pour illustrer le régime de Plekszy-Gladz, le dictateur du pays imaginaire de Bordurie, dans l’Affaire Tournesol « choisit la moustache, et décide d’en faire le symbole du culte de la personnalité de son personnage, présent sur le drapeau national, les calendriers, les poignées de portes, les pare-chocs des voitures et même jusque dans la langue sous forme d’accent circonflexe. »

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Alors restait la ligne de repli favorite du Taulier les femmes : FLORILÉGE


« S'il ne laissait pas repousser immédiatement sa moustache je crois que je lui deviendrais infidèle, tant il me déplaît ainsi.

 Vraiment, un homme sans moustache n'est plus un homme. »


   «  D'où vient donc la séduction de la moustache, me diras-tu ? Le sais-je ? D'abord elle chatouille d'une façon délicieuse. On la sent avant la bouche et elle vous fait passer dans tout le corps, jusqu'au bout des pieds un frisson charmant. C'est elle qui caresse, qui fait frémir et tressaillir la peau, qui donne aux nerfs cette vibration exquise qui fait pousser ce petit "Ah !" comme si on avait grand froid. »


« Une lèvre sans moustaches est nue comme un corps sans vêtements ; et, il faut toujours des vêtements, très peu si tu veux, mais il en faut ! »


« Elle est hâbleuse, galante et brave. Elle se mouille gentiment au vin et sait rire avec élégance »


Je pourrais ainsi continuer à l’envi mais je préfère vous laissez découvrir le texte qui suit mais avant il me faut tout de même éclairer la lanterne de ce cher Michel : pourquoi le Taulier ne porte plus la moustache mais une barbe de 3 jours ?


La réponse est simplissime : l’irruption du blanc ! La vieillerie quoi ! J’aimais bien ma moustache de jais mais lorsqu’elle vira au poivre et sel pour n’être plus que neige  je ne me reconnaissais plus alors j’ai opté pour la facilité d’une pilosité intégrale mais rase raccord avec celle de la chevelure : ainsi je ne pensais plu à devenir Président en me rasant…


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Ma chère Lucie, rien de nouveau. Nous vivons dans le salon en regardant tomber la pluie. On ne peut guère sortir par ces temps affreux; alors nous jouons la comédie. Qu'elles sont bêtes, ô ma chérie, les pièces de salon du répertoire actuel. Tout y est forcé, grossier, lourd. Les plaisanteries portent à la façon des boulets de canon, en cassant tout. Pas d'esprit, pas de naturel, pas de bonne humeur, aucune élégance. Ces hommes de lettres, vraiment, ne savent rien du monde. Ils ignorent tout à fait comment on pense et comment on parle chez nous. Je leur permettrais parfaitement de mépriser nos usages, nos conventions et nos manières, mais je ne leur permets point de ne les pas connaître. Pour être fins ils font des jeux de mots qui seraient bons à dérider une caserne ; pour être gais ils nous servent de l'esprit qu'ils ont dû cueillir sur les hauteurs du boulevard extérieur, dans ces brasseries dites d'artistes où on répète, depuis cinquante ans, les mêmes paradoxes d'étudiants.

    Enfin nous jouons la comédie. Comme nous ne sommes que deux femmes, mon mari remplit les rôles de soubrette, et pour cela il s'est rasé. Tu ne te figures pas, ma chère Lucie, comme ça le change! Je ne le reconnais plus... ni le jour ni la nuit. S'il ne laissait pas repousser immédiatement sa moustache je crois que je lui deviendrais infidèle, tant il me déplaît ainsi.

    Vraiment, un homme sans moustache n'est plus un homme. Je n'aime pas beaucoup la barbe; elle donne presque toujours l'air négligé, mais la moustache, ô la moustache! est indispensable à une physionomie virile. Non, jamais tu ne pourrais imaginer comme cette petite brosse de poils sur la lèvre est utile à l'oeil et... aux... relations entre époux. Il m'est venu sur cette matière un tas de réflexions que je n'ose guère t'écrire. Je te les dirai volontiers... tout bas. Mais les mots sont si difficiles à trouver pour exprimer certaines choses, et certains d'entre eux, qu'on ne peut guère remplacer, ont sur le papier une si vilaine figure, que je ne peux les tracer. Et puis, le sujet est si difficile, si délicat, si scabreux qu'il faudrait une science infinie pour l'aborder sans danger.

    Enfin! tant pis si tu ne me comprends pas. Et puis, ma chère, tâche un peu de lire entre les lignes.

    Oui, quand mon mari m'est arrivé rasé, j'ai compris d'abord que je n'aurais jamais de faiblesse pour un cabotin, ni pour un prédicateur, fût-il le père Didon, le plus séduisant de tous! Puis quand je me suis trouvée, plus tard, seule avec lui (mon mari), ce fut bien pis. Oh! ma chère Lucie, ne te laisse jamais embrasser par un homme sans moustaches ; ses baisers n'ont aucun goût, aucun, aucun ! Cela n'a plus ce charme, ce moelleux et ce... poivre, oui, ce poivre du vrai baiser. La moustache en est le piment.

    Figure-toi qu'on t'applique sur la lèvre un parchemin sec... ou humide. Voilà la caresse de l'homme rasé. Elle n'en vaut plus la peine assurément.

    D'où vient donc la séduction de la moustache, me diras-tu ? Le sais-je ? D'abord elle chatouille d'une façon délicieuse. On la sent avant la bouche et elle vous fait passer dans tout le corps, jusqu'au bout des pieds un frisson charmant. C'est elle qui caresse, qui fait frémir et tressaillir la peau, qui donne aux nerfs cette vibration exquise qui fait pousser ce petit "Ah !" comme si on avait grand froid.

    Et sur le cou ! Oui, as-tu jamais senti une moustache sur ton cou ? Cela vous grise et vous crispe, vous descend dans le dos, vous court au bout des doigts. On se tord, on secoue ses épaules, on renverse la tête ; on voudrait fuir et rester ; c'est adorable et irritant ! Mais que c'est bon !

    Et puis encore... vraiment, je n'ose plus ? Un mari qui vous aime, mais là, tout à fait, sait trouver un tas de petits coins où cacher des baisers, des petits coins dont on ne s'aviserait guère toute seule. Eh bien, sans moustaches, ces baisers-là perdent aussi beaucoup de leur goût, sans compter qu'ils deviennent presque inconvenants ! Explique cela comme tu pourras. Quant à moi, voici la raison que j'en ai trouvée. Une lèvre sans moustaches est nue comme un corps sans vêtements ; et, il faut toujours des vêtements, très peu si tu veux, mais il en faut !

    Le créateur (je n'ose point écrire un autre mot en parlant de ces choses), le créateur a eu soin de voiler ainsi tous les abris de notre chair où devait se cacher l'amour. Une bouche rasée me paraît ressembler à un bois abattu autour de quelque fontaine où l'on allait boire et dormir.

    Cela me rappelle une phrase (d'un homme politique) qui me trotte depuis trois mois dans la cervelle. Mon mari, qui suit les journaux, m'a lu, un soir, un bien singulier discours de notre ministre de l'agriculture qui s'appelait alors M. Méline. A-t-il été remplacé par quelque autre ? Je l'ignore.

    Je n'écoutais pas, mais ce nom, Méline, m'a frappée. Il m'a rappelé, je ne sais trop pourquoi, les scènes de la vie de Bohème. J'ai cru qu' il s'agissait d'une grisette. Voilà comment quelques bribes de ce morceau me sont entrées dans la tête. Donc M. Méline faisait aux habitants d'Amiens, je crois, cette déclaration dont je cherchais jusqu'ici le sens : "Il n'y a pas de patriotisme sans agriculture ! " Eh bien, ce sens, je l'ai trouvé tout à l'heure ; et je te déclare à mon tour qu'il n'y a pas d'amour sans moustaches. Quand on le dit comme ça, ça semble drôle, n'est-ce pas ?

    Il n'y a point d'amour sans moustaches !

    "Il n'y a point de patriotisme sans agriculture", affirmait M. Méline ; et il avait raison, ce ministre, je le pénètre à présent !

    A un tout autre point de vue, la moustache est essentielle. Elle détermine la physionomie. Elle vous donne l'air doux, tendre, violent, croquemitaine, bambocheur, entreprenant ! L'homme barbu, vraiment barbu, celui qui porte tout son poil (oh! le vilain mot) sur les joues n'a jamais de finesse dans le visage, les traits étant cachés. Et la forme de la mâchoire et du menton dit bien des choses, à qui sait voir.

    L'homme à moustaches garde son allure propre et sa finesse en même temps.

    Et que d'aspects variés elles ont, ces moustaches ! Tantôt elles sont retournées, frisées, coquettes. Celles-là semblent aimer les femmes avant tout !

    Tantôt elles sont pointues, aiguës comme des aiguilles, menaçantes. Celles-là préfèrent le vin, les chevaux et les batailles.

    Tantôt elles sont énormes, tombantes, effroyables. Ces grosses-là dissimulent généralement un caractère excellent, une bonté qui touche à la faiblesse et une douceur qui confine à la timidité.

    Et puis, ce que j'adore d'abord dans la moustache, c'est qu'elle est française, bien française. Elle nous vient de nos pères les Gaulois, et elle est demeurée le signe de notre caractère national enfin.

    Elle est hâbleuse, galante et brave. Elle se mouille gentiment au vin et sait rire avec élégance, tandis que les larges mâchoires barbues sont lourdes en tout ce qu'elles font.

    Tiens, je me rappelle une chose qui m'a fait pleurer toutes mes larmes, et qui m'a fait aussi, je m'en aperçois à présent, aimer les moustaches sur les lèvres des hommes.

    C'était pendant la guerre, chez papa. J'étais jeune fille, alors. Un jour on se battit près du château. J'avais entendu depuis le matin le canon et la fusillade, et le soir un colonel allemand entra chez nous et s'y installa. Puis il partit le lendemain. On vint prévenir père qu'il y avait beaucoup de morts dans les champs. Il les fit ramasser et apporter chez nous pour les enterrer ensemble. On les couchait, tout le long de la grande avenue de sapins, des deux côtés, à mesure qu'on les apportait; et comme ils commençaient à sentir mauvais, on leur jetait de la terre sur le corps en attendant qu'on eût creusé la grande fosse. De la sorte on n'apercevait plus que leurs têtes qui semblaient sortir du sol, jaunes comme lui, avec leurs yeux fermés.

    Je voulus les voir; mais quand j'aperçus ces deux grandes lignes de 6gures affreuses, je crus que j'allais me trouver mal ; puis je me mis à les examiner, une à une, cherchant à deviner ce qu'avaient été ces hommes.

    Les uniformes étaient ensevelis, cachés sous la terre, et pourtant tout à coup, oui ma chérie, tout à coup je reconnus les Français, à leur moustache !

    Quelques-uns s'étaient rasés le jour même du combat, comme s'ils eussent voulu être coquets jusqu'au dernier moment ! Leur barbe cependant avait un peu repoussé, car tu sais qu'elle pousse encore après la mort. D'autres semblaient l'avoir de huit jours; mais tous enfin portaient la moustache française, bien distincte, la fière moustache, qui semblait dire : "Ne me confonds pas avec mon voisin barbu, petite, je suis un frère."

    Et j'ai pleuré, oh! j'ai pleuré bien plus que si je ne les avais pas reconnus ainsi, ces pauvres morts.

    J'ai eu tort de te conter cela. Me voici triste maintenant et incapable de bavarder plus longtemps.

    Allons, adieu, ma chère Lucie, je t'embrasse de tout mon cœur. Vive la moustache !

 

JEANNE.

 

Guy de Maupassant : La moustache.

Texte publié dans Gil Blas du 31 juillet 1883, sous la signature de Maufrigneuse, puis publié dans le recueil Toine. Le texte présenté ici est celui de Toine


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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 14:00

« Qu’est-ce que l’on entend désormais par élite ? » s’interroge tout à la fin de son dernier Essai « L’agonie des grands mâles blancs sous la clarté des halogènes » l’Éditeur 15€ Olivier Bardolle.

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« La définition même de ce que l’on désigne par ce mot a considérablement évolué… » souligne-t-il.


Je vous laisse le soin découvrir l’élite d’autrefois selon Bardolle très « noblesse oblige » au comportement exemplaire où honnêteté, altruisme, éthique, droiture, honneur n’étaient pas des vains mots. Manquent que des noms, mais Bardolle est ainsi fait, comme tout bon sabreur il sait pratiquer l’esquive et ça fait partie de son charme irritant.


« Ni vieillard acariâtre, ni Alceste aigri, Olivier Bardolle est un grand gaillard baraqué, à la cinquantaine juvénile, droit dans ses jeans, qui endosse peu souvent une veste, ignore le port de la cravate, circule à moto et préfère écouter Johnny Cash plutôt que le De profundis de Michel-Richard de Lalande. » portrait de Valeurs Actuelles un hebdo bien comme il faut, réac comme un petit Vendéen crotté du bocage les aime « bonjour nôtre maître… » chapeau bas devant Antoine Morrison de la Bassetière dont mon père « battait » (effectuait les battages des céréales de ses métayers en tant que petit entrepreneur). La suite de la bio à la fin.


« (…) l’élite a changé ; elle se caractérise désormais par une certaine propension à s’exonérer du droit commun et à entretenir soigneusement une politique de réseaux, c’est une « élite des affaires », on s’entraide, on se décore mutuellement, on se rend plein de petits services, on pratique, comme Tony Soprano, le trafic d’influence et le commerce des relations. On n’hésite d’ailleurs nullement à s’embrasser à la manière des voyous, avec forte claque dans le dos, afin de vérifier que l’autre n’est pas exagérément armé (…)


Bardolle cite quelques exemples des pratiques de ce « milieu » comme le coup de fil qui va vous permettre d’ « accéder en vingt-quatre heures au bloc opératoire » là où le commun des mortels, c’est-à-dire ceux qui ne font pas partie de « l’élite », attendent plusieurs semaines, voire plusieurs mois.


Bref, Bardolle d’embrayer sec comme tout bon motard qui se respecte « avec de telles mœurs, comment voulez-vous que l’on puisse faire confiance à ces grands mâles blancs dépravés qui n’ont rien à  offrir comme exemple que ces combines et ces sempiternels passe-droits ? »


Puis, Bardolle place une trilogie de COMMENT acérés auxquels il nous associe, merci, j’adore la charge :


« Comment pourrions-nous ressentir la moindre nostalgie si, d’aventure, de tels individus venaient à disparaître ? »


« Comment pourrions-nous les regretter ces champions des tribunaux de commerce, des cabinets de lobbying, des cénacles privés et autres réseaux où l’on s’échange les bons tuyaux, ces professionnels de l’optimisation fiscale, des acquisitions par effet-levier, des délocalisations compétitives, des restructurations compétitives à coups de plans sociaux ? »

« Comment pourraient-ils susciter en nous  de la sympathie ? »


Arrive l’estoc Bardolienne « On pourrait même en venir à souhaiter qu’ils soient balayés par le grand vent de la mondialisation. Sur le plan de la grandeur d’âme, ces élites sont de toutes petites élites de rien du tout, elles tiennent trop à la vie et sont incapables de se sacrifier pour une idée, pour une œuvre, ou pour un grand amour. C’est une élite de l’apparence où l’on se croit surhumain, au-dessus du panier, parce que l’ivresse, parce que la jeunesse, parce que l’argent et puis avec le temps, on s’aperçoit que l’on n’échappe pas au sort commun »


Enfin, la mise à mort : « On a eu beau se ménager tant et plus, faire du sport, mener une vie « saine et hygiénique », passer son temps chez le toubib, on commence par se faire opérer de la hanche, et pour finir, élite ou pas élite, on tremblote comme tout le monde. Ainsi 80% des gens meurent aujourd’hui dans un lit d’hôpital, leur fin de vie n’est pas toujours esthétique, ils on traîné leur carcasse trop longtemps. Un beau matin ils se font ramasser par le Samu, direction le CHU, et là, devenus simples numéros, ils expirent en toute discrétion, de manière soft et très technique. »


Et d’enfoncer le clou, sans pitié aucune, dans le bois tendre de la « bière » de luxe : « En somme, ils ne meurent pas, ils disparaissent, hop ! escamotés, la mort c’est trop moche, pur négatif ! Les vivants en ont entendu parler mais ils ne veulent pas la regarder en face ; « le soleil et la mort, etc. », c’est bien connu, lunettes de soleil et œillères pour tout le monde, et pour finir, réduits en poudre, en simple petit tas de cendres, et le tour est joué. On est déjà bien assez angoissés comme ça par la vie, alors, vous pensez, la mort… »


Pas mieux, le Bardolle me gonfle parfois avec ses on un peu massificateur, ses facilités de plume, son côté parisien à qui je conseillerais, a minima, d’aller tâter des mecs et des nanas du terroir profond afin de ne pas nous mettre tous dans le même sac à patates versus MARX, mais tout réac qu’il fut sa prose est salutaire dans un monde de petits robinets d’eau tiède propre sur eux. Moi je ne crains pas le gant de crin que je préfère de loin à la brosse à reluire. Et puis, depuis Extension du Domaine de la lutte, Houellebecq j’en connais un rayon…

Si lire « L’agonie des grands mâles blancs sous la clarté des halogènes » l’Éditeur 15€  vous tente voici la présentation faites par le site de www.l-editeur.fr (Bardolle étant le fondateur de cette toute nouvelle maison d’édition »


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« Le grand mâle blanc, au sourire conquérant, cigarette aux lèvres, verre de scotch à la main et Cadillac sous le coude, icône d’une société de consommation en plein essor, n’existe plus. Ses échecs historiques à répétition, les guerres dévastatrices, les décolonisations douloureuses, les krachs en série, l’irruption des nouvelles puissances, ont eu raison de son aura. L’hypermodernité, règne de l’urgence et de la superficialité, a rendu désuètes ces gueules charismatiques. Fini l’homme « taillé pour la pleine mer, pour parcourir les steppes à cheval, traverser les déserts, pénétrer au plus profond des forêts primitives ». Au programme désormais : crise économique, dette publique, précarité de l’emploi, concurrence sauvage et logement clapier. Cette nouvelle existence au rabais signe la fin de la vie héroïque et de ses excès. À l’ère de la grande fusion universelle et du temps numérique,  il va falloir apprendre à se faire tout petit.

Un essai drôle et désespérément lucide sur le crépuscule du grand mâle occidental tel que nous le connaissons depuis la découverte de l’Amérique, et tel que lui-même a pu s’admirer dans le miroir complaisamment tendu par Hollywood. »

 

Suite de la bio d’Olivier Bardolle made in réac des mecs de Valeurs Actuelles


« Rien, dans son apparence et son parcours, ne correspond à l’image convenue qu’un progressiste bon teint se fait d’un “suppôt de la réaction”. À 17 ans, au lieu de s’enthousiasmer pour les illusions lyriques de Mai 68, il traçait la route en Angleterre et flibustait à la légendaire Radio Caroline, avant de travailler, plus classiquement, pour la BBC. De retour en France, il fait ses premières armes dans la publicité, dont Victor Pilhes lui dévoile les arcanes.


En 1979, il publie un premier livre, Mode in France, sur les dessous du prêt-à-porter. De la publicité au cinéma, il n’y a qu’un pas qu’il franchit en acceptant d’entrer à la Warner, dont il codirigera l’antenne française pendant trois ans. De Los Angeles à Cannes, il côtoie avec amusement mais sans illusions le petit monde hollywoodien et sa frénésie du paraître.


Cependant, le besoin d’indépendance se fait sentir, et il ne tarde pas à créer sa propre entreprise, Talent Group, régie commercialisant les espaces publicitaires dédiés aux bandes annonces dans les salles de cinéma. Depuis sa création, la société a élargi son offre, proposant aux distributeurs de films un service d’e-mailings à destination des cinéphiles sur Internet.


Homme d’affaires le jour, écrivain la nuit


Comment un tel homme, immergé dans l’hyper modernité, ayant choisi de travailler dans ces milieux sous-culturés de la publicité et du cinéma, pourrait-il être réactionnaire ? En fait, Olivier Bardolle doit pratiquer la dissociation de la personnalité : homme d’affaires à succès le jour, maîtrisant les codes sociaux de son environnement de travail dont il sape, la nuit, les valeurs factices, par l’exercice clandestin de la pensée. Notre homme, il est vrai, a de fort mauvaises lectures : Gracian, Baudelaire, Leopardi, Schopenhauer, Nietzsche, Bernanos, Céline, Cioran, Bernhard, Debord, Muray… De quoi faire frémir l’abonné de Télérama et l’électeur socialiste de base !

 

Afin d’aggraver son cas, il ose même écrire, et non sans talent. De Mon réveillon avec le dernier des chiens (Ramsay, 2001) à De la prolifération des homoncules sur le devenir de l’espèce (L’Esprit des péninsules, 2008), du Monologue implacable à Des ravages du manque de sincérité dans les relations humaines en passant par un savoureux Éloge de la graisse et un essai pionnier sur Houellebecq, la Littérature à vif, l’écrivain dissèque le corps malade de la société contemporaine, crève les abcès, dégonfle les baudruches, avec la clairvoyance d’un disciple de La Bruyère et le désabusement allègre d’un lecteur de Cioran.

Moins désespéré que Muray, il croit encore – comme en témoigne son iconoclaste et tonique Petit traité des vertus réactionnaires – à la possibilité de survivre à notre modernité décadente, à la résurrection des hiérarchies verticales, et à l’épuisement de cette mine sans fond qu’est la bêtise des bien-pensants, de ces “derniers hommes”, veules et repus, dont Nietzsche prédisait l’avènement catastrophique.


Contre la politique résignée du “chien crevé au fil de l’eau”, Olivier Bardolle veut se persuader qu’il est encore loisible de sauver quelque chose de notre vieille civilisation, dans le naufrage annoncé. C’est pourquoi il vient de créer une maison d’édition au nom provocateur, L’Éditeur, avec pour mot d’ordre “le retour au texte” et pour ambition l’alliance du monde de l’écrit et de la galaxie de l’image. Rien n’est plus dangereux qu’un réactionnaire sans illusions, animé par un pessimisme actif. »

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 10:30

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Jean-Paul LUBOT, à droite sur la photo en compagnie de Bruno Retailleau, né à Antigny, en Vendée mon pays, patrie de mon beau-frère, est bien sûr le Directeur Général délégué du Groupe Marie Claire et éditeur de Marie Claire et de la Revue des Vins de France. Je le connais à ce titre mais aussi parce qu’il est le Président, quasi-autoproclamé, du CERCLE des VENDÉENS, un  truc chic sponsorisé par le Président du Conseil Général de ce département : Bruno Retailleau ex petite main du grand sabreur Philippe de Villiers. J’en suis sans doute pour plus très longtemps.


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En effet, en Vendée, à Notre-Dame de la Forêt, à l’école d’Agriculture de la Mothe-Achard, nourri au lait des très chers frères de la Confrérie de Louis Grignon de Montfort, j’ai été éduqué suivant des principes moraux dont celui de l’honnêteté, intellectuelle et matérielle. Alors ne pas payer son addition au restaurant sous prétexte que l’on va en faire la promotion dans un magazine, MARIE-CLAIRE en l’occurrence, participe du galvaudage de la morale publique, à des mœurs de « quasi-racketeur » profitant de la force pour imposer à des artisans, les patrons de restaurant, des pratiques qui sont contraire à l’éthique. Et que LUBOT ne vienne pas me chanter que c’est la règle dans le milieu car ce milieu-là n’est pas le mien. Ma petite entreprise Vin&Cie l’espace de liberté paie ses additions au restaurant. C’est son honneur.


Je ne mettrai plus jamais les pieds au CERCLE VENDÉEN ma mémé Marie et mon pépé Louis ne le comprendraient pas.


Lisez ce qui suit vous serez édifiés. Comme ce cher « Charles Henri Orliac, bloggeur escroc se faisant inviter avec femme et enfant dans les tables et hôtels de France, buvant les meilleurs bouteilles de la carte des vins et exigeant des chefs qu'ils cuisinent des légumes pour son chien... » LUBOT demande à être invité et, bien sûr, il sera accompagné.

 

Tout y est, menace, morgue, grossièreté… dans quel monde vivons-nous. C’est affligeant ! Moi je me casse avec l’envie de balancer la célèbre formule de Sarkozy au salon de l’Agriculture mais, comme je suis bien élevé, je me contente de l’ignorer. Quelle suffisance ! Et ça se dit faire partie de l'élite (voir une prochaine chronique sur ce thème)


De : "Carine DARMON"

Date : 19 oct. 2012 15:13


Objet : TR: Parution dans les pages "PARIS" du magazine Marie Claire du mois de janvier 2013 de votre établissement "Chez Vivant"

Cc : "Jean-Paul LUBOT"

 

Bonjour,

Nous avons le plaisir de vous annoncer que votre établissement a été sélectionné par le magazine Marie Claire pour figurer dans la rubrique «le Paris de Jean-Paul Lubot», Directeur Général délégué du Groupe Marie Claire et éditeur de Marie Claire. Ce sujet paraitra dans le numéro du mois de janvier 2013 dans les pages « Paris ».

Afin de mettre en valeur au mieux votre établissement, nos équipes vous enverrons un photographe. Celui-ci prendra contact avec vous dans les prochains jours afin de convenir d’un rendez-vous pour des prises de vues.

Jean-Paul Lubot connaît votre établissement mais souhaiterait venir à nouveau dans votre restaurant pour tester et échanger sur votre carte.

Pensez-vous qu’il soit possible de l’inviter pour un diner à votre convenance ? Il sera accompagné.

En vous remerciant,


De : "Pierre Jancou"

Date : 19 oct. 2012 18:23

Objet : Re: TR: Parution dans les pages "PARIS" du magazine Marie Claire du mois de janvier 2013 de votre établissement "Chez Vivant"


Je n'ai jamais invité un journaliste en 24 ans de carrière dans la restauration.

Votre démarche me semble louche et frauduleuse.

Cordialement,

Pierre Jancou

Vivant


De : "Jean-Paul LUBOT"

Date : 20 oct. 2012 21:18

Objet : Re: TR: Parution dans les pages "PARIS" du magazine Marie Claire du mois de janvier 2013 de votre établissement "Chez Vivant"

À : "vivant resa"

 

Bonsoir,


C'est une démarche extrêmement classique pour tester les cartes des restaurants, échanger avec vous et écrire les articles.


Marie Claire est le premier magazine féminin haut de gamme français (485 000ex / mois) et est reconnu pour son professionnalisme depuis plus de 50 ans. L'édition parisienne, dans laquelle vous étiez censé apparaitre, est diffusée a près de 100 000ex et touche près de 500 000 personnes habitant Paris et la région parisienne.


Vous avez le droit de refuser notre requête sans pour autant être insultant.


Nous en prenons bonne note, le regrettons et vous retirons de notre sélection.

 

Cordialement.

Jean-Paul LUBOT

Directeur General délégué

Groupe Marie Claire

 

De : "Pierre Jancou"

Date : 21 oct. 2012 12:06

Objet : Re: Leur réponse est délicieuse

 

Si Vous avez l'habitude de Vous faire inviter au restaurant Vous n'êtes pour moi absolument pas un journaliste gastro.

Continuez  à vous occuper de mode ce sera mieux pour tout le monde.

Pierre Jancou

 

De : "Jean-Paul LUBOT"

Date : 21 oct. 2012 14:34

Objet : Re: Restaurant vivant

À : "vivant resa"

 

Je vois que vous n'avez absolument rien compris et que vous êtes définitivement désagréable.

Je n'ai jamais dit que j'étais journaliste gastro. Je suis l'éditeur de M Claire et DG du groupe (90 mags dans 35 pays). Tous les mois, nous faisons un "Paris by un membre de MC. Et c'est dans ce cadre qu'est intervenue notre démarche. Vous avez le droit de refuser sans être odieux.

Vous êtes le seul à réagir de la sorte... Et de manière aussi agressive. Les autres ont bien compris que c'était une opportunité de mise en avant de leur établissement dans un grand magazine. Et ils souhaitent naturellement organiser un moment de convivialité pour échanger...Vous n'avez rien compris et fait que confirmer votre pingrerie bien connue du milieu. Cet échange est désormais clos. Vous me faites perdre mon temps.

 

Cordialement

 

Jean-Paul LUBOT Directeur Général délégué Groupe Marie Claire


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