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9 septembre 2015 3 09 /09 /septembre /2015 06:00
Balzac se tirait d’affaire en offrant quelques pièces d’or ou 2 ou 3 bonnes bouteilles de Vouvray aux agents venus l’arrêter

Balzac, malheureusement pour lui, « gagnait toujours moins d’argent qu’il n’en dépensait et, jusqu’à sa mort, ce célèbre écrivain, gloire des lettres françaises, vécut dans la hantise de la prison pour dettes. Mais qu’il fut en période financière faste ou trouble, son régime ne varia guère : jeûnes pendant les périodes de travail intense, « pour ne pas envoyer la fatigue d’une digestion au cerveau » (Lettres à Mme Hanska), excès après les périodes de création, excès énormes, choquants, comparables aux bordées que tinrent les marins arrivés au port après une longue traversée.

 

Balzac écrivait vite. Harcelé par ses créanciers, éperonné par une imagination fertile, il se mettait à l’ouvrage, fermait sa porte, travaillait dix-huit heures par jour, et deux mois après l’imprimeur recevait le manuscrit du Père Goriot ou d’Illusions perdues. »

 

Au menu, des fruits, parfois « d’un œuf à la coque vers 9 heures du matin ou des sardines pilées avec du beurre s’il avait faim, d’une aile de volaille ou d’une tranche de gigot le soir. »

 

« Il ne buvait que de l’eau » et « terminait son repas par une ou deux tasses d’excellent café noir sans sucre. »

 

« Balzac buvait de grandes quantités de café, extrêmement fort, non seulement pour chasser le sommeil, mais encore pour se maintenir dans un état d’excitation propice à la création. Grâce au café, prétendait-il, « les idées s’ébranlent comme les bataillons de la Grande Armée sur le terrain de bataille […]. Les souvenirs arrivent au pas de charge […] les traits d’esprit arrivent en tirailleurs ; les figures se dressent ; le papier se couvre d’encre ». (Traité des excitants modernes, Ollendorf, 1902)

 

« Le bon à tirer signé, il filait au restaurant, avalait une centaine d’huîtres en hors-d’œuvre, arrosées par quatre bouteilles de vin blanc, puis commandait le reste du repas : douze côtelettes de pré-salé au naturel, un caneton aux navets, une paire de perdreaux rôtis, une sole normande, sans compter les fantaisies telles qu’entremets, fruits, poires du doyenné, dont il avalait plus d’une douzaine. Rassasié, il envoyait, le plus souvent, l’addition à son éditeur. »

 

Glouton ? Non !

 

Balzac, « … de l’avis de tous, était le plus aimable des convives et, de plus, loin d’être insatiable, avait de long moment de mesure. Il alternait sans effort des périodes où il se contentait de repas rapides et d’autres où il passait un temps infini en recherches de l’aliment parfait. »

 

Avec son ami, Léon Gozlan, « il fit une chasse au macaroni, pâte très à la mode à Paris. »

 

Cette chronique doit tout à l’excellent livre d’Anna Muhlstein « Garçon, un cent d’huîtres ! » Balzac et la table chez Odile Jacob.

 

 

À l’époque, « chaque citoyen, domicilié à Paris, devait monter la garde quelques jours par an, faute de quoi il était condamné à une journée d’incarcération. »

 

Balzac jugeait insupportable cette contrainte et trouvait de multiples moyens pour y échapper. Lorsqu’il se trouvait coincé « il se tirait d’affaire en offrant quelques pièces d’or ou 2 ou 3 bonnes bouteilles de Vouvray aux agents venus l’arrêter. »

 

Pourtant, le 27 avril 1836, « les représentants de la loi, craignant à la longue de perdre leur place s’ils ne revenaient pas avec leur prisonnier » « Il fut fourré à ‘hôtel des Haricots, la prison de la Garde Nationale, rue des Fossés Saint-Bernard. »

 

Depuis sa cellule du « troisième étage, avec vue sur l’entrepôt de vins », il tapa son éditeur Werdet. « Celui-ci s’exécuta immédiatement et se rendit à la prison muni de deux cents francs. À sa grande surprise, Balzac jugea la somme mesquine, mais l’invita à dîner. Il avait demandé le repas chez Véfour, lui expliqua-t-il, voulant laisser à sa sortie le souvenir de « toutes les traditions de l’art de bien vivre. »

 

Lire la critique de « Garçon, un cent d'huîtres ! Balzac et la table » par Philippe Menestret ICI 

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8 septembre 2015 2 08 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (8),  Jacques Dupont aime autant le polar que le pinard en compagnie de JL Debré ils font le casse du siècle…

Le ciel, le soleil et la mer nous serinait François Deguelt en des années que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître…

 

Là où je suis niché pour la fin de l’été le compte est bon et chaque année je m’offre la dégustation d’un polar. Pas facile de choisir car il en sort une flopée.

 

Comment faire ?

 

Les critiques, comme dans le pinard où y’en a que pour la crème, frisent le nez sur les polars considérés comme mineurs tout juste bon pour le populo ignare.

 

Choisir au hasard ?

 

Baguenaudant dans ma librairie favorite d’Ajacciu je suis tombé en arrêt, tel un épagneul breton, devant un bandeau alléchant : « Prix Le Point du Polar Européen 2015 »

 

 

Dans ma tête de ramier aux neurones fatigués les connections se sont opérées : Le Point-Jacques Dupont-le pinard-le polar…

 

Le beau nez du vin du Point, par ailleurs GO de Vino Bravo, intervieweur de président sur tracteur, est aussi grand amateur de littérature policière et, à ce titre, membre du jury de ce grand prix présidé par notre Jean-Louis Debré national lui-même auteur de romans policiers.

 

Je me suis, ces deux gars-là, qu’aiment le jaja, ne sauraient mentir et me conseiller un nanar pourri frappé d’inconstitutionnalité tel un vulgaire cavalier législatif…

 

J’ai donc acheté les yeux fermés.

 

Bien m’en a pris, je l’ai consommé d’un trait comme un mort de faim ou un bois sans soif pour faire plaisir aux croisés combattant les Sarazins de la loi Evin.

 

Un bijou que ce polar qui est bien plus qu’un polar, pour preuve les flics y pointent tout juste le bout de leur groin chafouin. Mené de main de maître l’intrigue est ficelée au millimètre, comme une saucisse au couteau de Chevassieux, pas de déchets, écriture fluide et efficace, du style, de l’humour, de la finesse, un vrai et beau roman tortueux à souhait. Un thriller moderne et efficace.

 

« Il règne sur ces pages un réconfortant parfum d’immoralité. »

 

« Il mène son suspense à la cravache, ne néglige pas les digressions, évoque sans le citer le film Old Boy. Tout est léger, rapide, malin. Quelques lignes suffisent à expédier un destin, comme les enquêteurs ratent le coupable en une seconde. La vérité, pour quoi faire ? « Qu’est-ce qui différencie les policiers des criminels, les êtres civilisés de ceux qui ne le sont pas, à part la brutalité de leurs instincts et la durée de cuisson de leurs œufs du matin ? » En chemin, on croise parfois des phrases douces, magiques : «Si Honor ne lui avait pas retiré avec douceur le manuscrit des mains, ses larmes l’auraient transformé en aquarelle. »

 

« La vérité et autres mensonges » Sascha Arango chez Albin Michel, c’est son premier livre.

 

 

 

Henry, Martha, Betty et les autres…

 

Martha : « La littérature ne m'intéresse pas, je veux juste écrire. »


Henry «Le succès n'est qu'une ombre qui se déplace avec le soleil. »

« À un moment ou un autre le soleil se couchera, songeait Henry avec anxiété, et on se rendra compte que je n'existe pas. »

« Il n'y eut rien de particulier à prouver car un auteur, comme chacun sait, n'est capable de rien d'autre que d'écrire, et écrire est à la portée de n'importe qui. Pas besoin d'avoir des connaissances ou des compétences spécifiques, ou des choses particulières à dire sur soi, aucune information digne de ce nom qui s'impose, il suffit d'avoir un peu vécu, personne ne vous demandera de présenter un diplôme. »

 

Betty « Elle voulait le succès et en même temps la discrétion, l'aventure dans la jungle, mais avec le chauffage central. »

 

« Un suspense qui éblouit autant par son style sobre, drôle, sec, maitrisé, que par son intrigue retorse, imprévisible et jubilatoire. Le portrait d’un usurpateur, d’un manipulateur cynique que l’on devrait haïr mais que l’on ne peut parvenir à détester.

 

C’est la grande force de ce formidable coup de maître. »

 

Lire un extrait ICI

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8 septembre 2015 2 08 /09 /septembre /2015 06:00
« Les pâtes sont contemporaines de la Déclaration des Droits de l’Homme. C’est la seule institution démocratique et républicaine de nature gastronomique »

Jean-Claude Ribaut est un érudit.

 

Dans le bel ouvrage « Le goût de Stendhal » signé par Gonzague Saint-Bris et Guy Savoy il est l’auteur de plusieurs chroniques dont une superbe consacrée à l’Amour de la Pasta.

 

 

C’est un véritable bijou, que l’amoureux de la pasta que je suis a savouré avec délectation, mais que je ne puis vous transcrire dans son intégralité.

 

En Avant-Goût, pour vous faire saliver, vous donner envie, je vais vous citer quelques passages :

 

« Le goût de Stendhal pour les pâtes : maccheroni, ravioli, tagliatelle, cette dénomination variée existe déjà au XIVe siècle, tandis que spaghetti, vermicelli, fettucine, penne, papardelle, fusilli et d’autres encore, constituent une litanie coruscante et tintinnabulante pour dire la même chose… »

 

« Ce sont les reines Médicis, dit-on communément, qui ont apporté en France, le melon, les haricots et le jambon de Parme, la pasta asciutta et aussi leurs amants, parmi lesquels Marc-Hannibal de Coconnas. L’illustre Nignon, célèbre cuisinier, nous dit que c’est au milieu du XVIIe siècle qu’apparaît la profession de vermicellier, premier métier du père Goriot. La révolution française accomplit le triomphe des pâtes, et Nignon d’ajouter avec emphase : « Les pâtes sont contemporaines de la Déclaration des Droits de l’Homme. C’est la seule institution démocratique et républicaine de nature gastronomique » (Les Plaisirs de la table)

 

« Est-ce la raison du goût de Stendhal pour les pâtes ? »

 

« Napoléon avait un faible pour le maccheroni all’Italiana ; la timbale de macaronis est l’une des rares concessions de la table bourgeoise française du XIXe siècle à la cuisine italienne. La coutume associe l’amour de la pasta asciutta et celui de l’opéra, non point tant par dérision que pour les beaux souvenirs de soupers en plein air. Car la cuisine italienne est définitivement baroque, comme Norma ou Lucia di lammermoor. »

 

« Qu’est-ce que les pâtes ?

 

Un chef d’œuvre culinaire fait de farine et d’eau, au goût neutre, associé à l’ingéniosité e’un insondable mystère de l’origine des macaronis, et des pâtes en général. »

 

« La table d’Italie a toujours signifié pour le Stendhal de La Chartreuse de Parme. Depuis, les Français ont tous une Italie au cœur. La cuisine de la région de parme, dans sa variété provinciale, est – souvenir des liens avec la France – une cuisine riche, au beurre et parmesan (parmigiano reggianno) qui requiert comme le jambon, des produits sélectionnés et la patience du fromager. Le lait de la vache est employé à la fabrication du fromage, mais le petit lait est la première nourriture du porc. Image d’une chaîne alimentaire dans laquelle, pour une fois, l’industrie a pris place avec sagesse, en « laissant aux choses le goût de ce qu’elles sont. »

 

« Stendhal n’ignore pas que les Romains vont prendre le frais, l’été, sur les hauteurs des Castelli Romani

 

Quant au vin des Castelli, le poète latin Horace prétendait qu’il avait réussi à dérider Caton le Censeur, natif il est vrai de Tusculum, l’actuelle Frascati, tandis que Juvénal, habitant de Tivoli, prétendait que les aubergistes gardaient les vins de la région pour eux, ne servant aux voyageurs « qu’un vin imbuvable qui aurait dû être utilisé pour dégraisser la laine. »

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7 septembre 2015 1 07 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (7), il faut toujours brosser les vaches dans le sens du poil… pour les veaux ce n’est pas la peine Virginie Calmels

Je vais être gentil, car j’aime bien le Juppé nouveau qui est en train d’arriver, je ne vous qualifierai pas de « juppette » Virginie Calmels, comme tout novice en politique, vous en faites des tonnes dans la pêche aux voix des agriculteurs, vous tombez dans la démago à propos du bio.

 

Virginie Calmels est la tête de liste LR aux régionales dans une région toute neuve taillée par les socialos qui font tout pour embêter le monde.

 

Cette femme dynamique a poussé une pointe jusqu’à Benassay dans la Vienne sur les terres conjointes de la Ségolène et du Jean-Pierre, pour tailler des croupières aux affreux, sales et méchants qui pondent des normes rien que pour embêter les paysans.

 

Si mes souvenirs sont bons c’est depuis le Grenelle de l’environnement cher à NKM que tous ces embêtements leur sont tombés dessus.

 

Mais bon le chef redevenu petit chef du parti a dit qu’au temps où il s’occupait de tout au château ses goumiers avaient poussés le bouchon trop loin et qu’à l’avenir il leur foutrait sur la gueule s’il leur prenait l’envie de faire la chasse au Rond-Up.

 

Donc madame Calmels n’y va pas avec le dos de la cuillère :

 

« Il ne faut pas que ce soit un diktat du bio », martèle la candidate devant des dirigeants syndicaux un peu embêtés par cette charge, vu qu'ils ont pas mal d'agriculteurs bio parmi leurs adhérents.

 

Tout de suite, la candidate se rattrape : aider le bio, d'accord, l'écologie, non : « C'est politique d'avoir autant donné à l'écologie. Il faut dénoncer le principe de précaution. » Les agriculteurs boivent du petit-lait. Virginie Calmels n'a pas fait le déplacement pour rien. »

 

Dixit le localier de la Nouvelle-République

 

Alain en son temps, affrontant les vents contraires post-mairie de Paris, eut la tentation de Venise, aujourd’hui avec l’épuisement du modèle agricole français les agriculteurs français ont celle de la fille du borgne qui profite de leur désarroi pour raconter, comme d’habitude, n’importe quoi.

 

Comme me disaient, au temps où j’arpentais les 2 Charentes lors de la dernière grande crise du Cognac, les démagos de service : « y’a qu'à fermer les frontières ! »

 

Virginie Calmels, qui fut chef d’entreprise, ferait mieux de s’intéresser d’un peu plus près aux conséquences de la fin des quotas laitiers, décidée sous Nicolas, avec un enthousiasme non dissimulé, dans la région où elle souhaite être élue. Le grand large risque fort d’y balayer la plupart des exploitations laitières bien plus que les khmers verts.

 

Bref, mes souvenirs de ma dernière mission dans cette région sont assez vivaces pour en être persuadé…

 

Revenons un instant au brossage des vaches, pratique aujourd’hui obsolète, je l’ai pratiqué à la ferme de l’école d’agriculture de la Mothe-Achard sur de paisibles normandes.

 

Le frère Guibert voulaient qu’elles aient le cul propre alors étrille dans une main et brosse dans l’autre nous œuvrions vaillamment en évitant les coups de queue. Je suis donc un as du brossage de poils mais chère madame, même si les Français sont des veaux, dixit l’inspirateur – il détestait les partis – de votre mouvement au nom à géométrie variable, je pense que pratiquer ce sport au XXIe siècle est bien à la hauteur de ce que sont devenus nos élus ou ceux qui souhaitent le devenir.

 

 

Blog : Le blog de perrico http://perrico.over-blog.com/

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5 septembre 2015 6 05 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (9), le clergé du vin me saoule, on ne fait du vin avec des mots…

Comme au temps d’Avignon certains se disputent le titre de Pape du vin pendant que le reste du clergé, haut et bas, monte en chaire pour admonester les mécréants, les hérétiques, les schismatiques, et les athées comme ma pomme.

 

Ça me fait penser au temps des prêcheurs qui venaient dans la paroisse Saint-Jacques pour la Mission, beaucoup de calvaires en Vendée témoignent de ces passages pour raviver la foi des braves paroissiens.

 

Ces prêcheurs, très dans le style de ce que pratiquent les gourous des sectes américaines, ne faisaient pas dans la dentelle, ils terrorisaient, surtout les femmes gardiennes de la religion dans nos campagnes ; les hommes, eux, attendaient que l’orage soit passé.

 

Le missile le plus redoutable, celui qui touchait au cœur les femmes, était le péché de chair, le plaisir, les filles, la lessive à la main et patin couffin…

 

Cette engeance ayant fait le vœu de chasteté je me disais qu’en savaient-ils, puisqu’officiellement ils ne pratiquaient pas ?

 

Sauf que, comme le notait Gustave Flaubert dans son Dictionnaire des Idées reçues :

Prêtres : On devrait les châtrer. Couchent avec leurs bonnes, et ont des enfants qu’ils appellent leurs « neveux ».

 

Le clergé du vin – tous ceux qui grenouillent autour des vignerons – n’a même pas cette porte de sortie, cette échappatoire, en dehors de branler sa plume ou d’astiquer son clavier elle ne mets pas les pieds dans un chai pour faire le vin.

 

Nul besoin de savoir faire du vin pour écrire sur le vin j’en conviens.

 

La blogosphère a étendu le domaine de ceux qui, en long en large et de travers, étalent leur science du vin. Ma pomme, qui grenouille dans le même bénitier, confesse depuis longtemps, qu’il n’y connait rien, qu’il s’en porte bien, ce qui lui attire les foudres d’un des Papes du vin, le Roux de Roux&Combaluzier dit B&D.

 

Ces écrivaillons me saoulent, ils n’en ratent pas une, ils fondent sur les « levures » comme la vérole sur le bas-clergé. Ils se permettent de donner la leçon, y compris aux vignerons, d’étaler leur savoir-faire, de tancer leurs collègues, de faire étalage de leur science du vin, de leur culture, de se positionner comme des détenteurs de vérités révélées.

 

Que savent-ils ?

 

En général, ce qui traine un peu partout sur les réseaux sociaux, les épluchures qui font le buzz et dont ils se gavent.

 

Écrire, quoi de plus facile !

 

« Un auteur, comme chacun sait, n'est capable de rien d'autre que d'écrire, et écrire est à la portée de n'importe qui. Pas besoin d'avoir des connaissances ou des compétences spécifiques, ou des choses particulières à dire sur soi, aucune information digne de ce nom qui s'impose, il suffit d'avoir un peu vécu, personne ne vous demandera de présenter un diplôme. »

 

Alors, écrivons, contentons-nous d’écrire, informons-nous comme tout un chacun, pour choisir en fonction de nos goûts, de notre volonté de boire ce que nous estimons bon, sain, authentique, mais de grâce ne faisons pas de la technique l’alpha et l’oméga du vin.

 

La dérive techniciste, surtout pour un produit comme le vin, dit de culture, non indispensable à la ration alimentaire, masque des combats beaucoup plus terre à terre, des non-choix, des postures bien commodes… Le clergé qui, comme toujours, vit sur la bête, soit se masque hypocritement les yeux pour ne pas s’aliéner une grande part de sa clientèle, soit pour celle d’en face faire comme-ci la vigne France n’était pas un ensemble complexe, avec une histoire, des pesanteurs et des contradictions.

 

Et si nous en revenions à une vision esthétique du vin ?

 

« La qualité du beau n’a de signification qu’en référence à une espèce capable de l’éprouver, c’est-à-dire, aux êtres humains. Est belle toute perception ou sensation susceptible de provoquer une émotion agréable sans lien direct avec une quelconque fonction d’utilité et sans qu’il soit nécessaire d’en fonder l’origine en raison. Il est possible de demander à quelqu’un s’il trouve un objet ou une idée beaux, mais certainement pas d’exiger de lui qu’il nous en démontre les raisons objectives. » Axel Kahn

 

On va me rétorquer qu’en l’espèce il s’agit de bon plutôt que de beau, j’en conviens mais, comme il s’agit dans les 2 perceptions d’une question de goût personnel je persiste à croire que mettre des mots mécaniciens sur sa perception, sa sensation, n’apporte rien aux autres.

 

Et c’est là que les athéniens s’atteignirent, les mots du clergé du vin ne sont là que pour faire miroir à leurs auteurs : voyez comme je suis supérieur à la piétaille, moi je sais, moi je dis, moi j’écris, moi je vous fous la honte…

 

AMEN

 

Cette chronique écrite, comme souvent est tombée le lendemain la confirmation sous la plume d’un petit cureton du vin qui, dit-il, à la fin de sa chronique, ne veut pas qu’on le prenne pour un con. Qu’il se rassure grâce à sa prose prétentieuse et minable nous avons la réponse. Selon lui, du haut de sa chaire branlante qui va se casser la gueule dans quelques temps, le chenin ne serait pas un grand cépage. Libre à lui mais, comme juge au racolage non-artistique on fait beaucoup mieux que lui. Quand est-ce que cette espèce en voie de déclin va-t-elle cesser de se tortiller pour subsister ? Je ne sais, mais ce que je sais  c’est que n’est pas en se payant méchamment la fiole de Patrick Baudouin, en croyant faire de l’humour, qu’il sauvera sa corporation. Et dire que j’ai fait route commune avec ce genre de crétin ! Mais qu’est-ce que nous en avons à foutre que le chenin soit ou non un grand cépage ? Nous buvons du vin et nous n’avons nul besoin pour le faire de nous référer à un plumitif qui lui, sans contestation possible, est d’une cuvée bien médiocre.

 

La patrouille me signale que c'est du second degré : du lourd sans doute moi je suis athée et je déteste les curés même belges... n'est pas Desproges qui veut... ça ne s'adresse qu'aux paroissiens de la Paroisse comme en témoignent les commentaires. Les non-initiés bitent que dalle mais ça tout le monde s'en branle...

En dévers et contre tout (9), le clergé du vin me saoule, on ne fait du vin avec des mots…
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5 septembre 2015 6 05 /09 /septembre /2015 06:00
Les tonnelets de scabecciu ont longtemps constitué avec le vin le premier produit d’exportation du Cap Corse.

Musarder, quel beau verbe, si rare, perdre son temps, flâner le long du sentier douanier du Cap Corse, contempler l’ourlet du rivage, s’imprégner des senteurs, rencontrer les hôtes du maquis.

 

Les éditions Actes Sud sont, sans conteste, de celles qui savent nous proposer de beaux et précieux petits livres.

Les tonnelets de scabecciu ont longtemps constitué avec le vin le premier produit d’exportation du Cap Corse.

Michel Delaugerre écrit :

 

« Il faut longer le rivage pour se rendre au hameau de Tollare. Sur les rochers, le statice et la criste marine affrontent les embruns et, juste en arrière, l’immortelle Italie croit en un ourlet pâle qui embaume le curry. Une pétarade tranquille sur la mer ; c’est un pêcheur relevant ses filets. L’automne est une bonne saison pour les rougets et les pageots. Si le vent ne souffle pas trop. Quelques anciens savent encore lancer l’épervier pour prendre les saupes ou les mulets aventurés en bancs près du bord. »

 

Nous sommes à l’extrême pointe du Cap Corse, de Centuri à Macinaggio en passant par Tollare, où aujourd’hui encore la pêche occupe une place importante dans la vie économique et culturelle… « … seule région de l’île avec Bonifacio à posséder une authentique tradition de pêche. »

 

Pêche mais aussi commerce maritime des patrons capcorsins qui entreposaient leurs marchandises dans les magazzini, et plus particulièrement les tonnelets de scabecciu (scabechju) qui ont longtemps constitué avec le vin le premier produit d’exportation du Cap Corse. Ce produit étant très apprécié en Provence ou en Toscane.

 

En 1839 Guillaumin écrit dans son « Dictionnaire du commerce et des marchandises, « On prépare dans quelques localités, le thon, la sardine et les huitres, que l’on vend ensuite en Italie »

 

« Les jarrets (ou picarels) étaient pêchés en grand nombre à la cala pescatoria de la Giraglia ; ces poissons bleus étaient ensuite étêtés, frits et marinés dans le vinaigre (à l’escabèche), les couches de poissons alternant avec les feuilles de myrte. L’âge d’or du scabecciu a culminé vers 1835, pour décliner ensuite avec la concurrence de la boîte en fer blanc et s’éteindre tout à fait vers 1920. »

 

Les jarrets nommés zerri en Corse, ont donné leur nom à l’île de Zerlaia… qui s’est déformé en Giraglia.

Les tonnelets de scabecciu ont longtemps constitué avec le vin le premier produit d’exportation du Cap Corse.

« On pratique toujours la pêche à la tonnara, et les pêcheurs affrontent encore aujourd’hui la mer dans d’exigus « pointus », les bateaux de pêche traditionnels. C’est à leur bord que l’on capture la langouste, ressource à l’origine de la notoriété du port de Centuri. La pointe du cap est un des rares endroits où le plateau continental se poursuit au large, c’est-à-dire que les eaux restent longtemps peu profondes. C’est la raison pour laquelle les pêcheurs de Centuri et de Barcaggio calent leurs filets et palangres loin des côtes. Ce plateau est aussi favorable au développement des herbiers de posidonies, véritables prairies sous-marines qui servent de refuge à des milliers d’espèces. »

 

Michel Delaugerre écrit

 

« Les pêcheurs du cap… ont su à la fois tirer parti de potentialités liées à l’existence d’un plateau continental vers le nord, adapter leurs embarcations et leurs modes de pêche à des vents fréquents et des houles importantes et innover dans la commercialisation de leurs produits en devenant pêcheurs-restaurateurs, comme à Centuri. » 

Les tonnelets de scabecciu ont longtemps constitué avec le vin le premier produit d’exportation du Cap Corse.

U Marinaru Centuri Port, 20238 Centuri

 

« Une petite merveille que ce restaurant qui vaut vraiment la peine de s'éloigner des quelques centaines de mètres qui le "préserve" du port. En cuisine, le patron et son épouse, en salle une magnifique vue sur la mer. A table, une bouillabaisse mémorable, des poissons pêchés le matin par le patron lui-même… »

 

Les pêcheurs du Cap Corse «... ont jusqu’à présent évité une surexploitation d’un petit nombre d’espèces en pratiquant une pêche diversifiée. »

 

« Au fil de l’année se succèdent :

 

  • Les thonaires calés à la côte pour les sérioles ;

  • Les chapelets de nasses en myrte pour les tanuti ou dorades grises;

 

  • Les filets trémails ou droits, les palangres de fond ou de surface… ainsi que les prises : dorades roses, saint-pierre, araignées de mer, langoustes rouges, pageots, sars, dorades grises, denti, corbs, mostelles, mérous… »
  •  

Ça donne faim !

 

Et quand on mange ça donne soif.

 

Alors, 

 

Domaine Arena, Cuvée Lisandra, 2013

Antoine Arena fait cette cuvée Lisandra blanc spécialement pour Lavinia. Epuré de tout artifice, ce vermentinu dégage des notes citronées, anisées, florales… Une palette aromatique saine et joyeux. Une Lisandra à boire dans sa jeunesse

Les tonnelets de scabecciu ont longtemps constitué avec le vin le premier produit d’exportation du Cap Corse.
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4 septembre 2015 5 04 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (5), le parti socialiste n’est pas plus socialiste que le crédit lyonnais n’est lyonnais…

Au 78 rue de Varenne affirmer que le Crédit Agricole n’était pas plus agricole que le Crédit Lyonnais n’était lyonnais était l’une de nos plaisanteries favorites. Nous savions bien que, dès que les vents politiques seraient favorables, à droite donc, le couple Barsalou-Douroux s’empresserait de jeter l’État hors de la Caisse Nationale pour ramasser la mise. Ce qui fut fait sous Balladur et, ironie de notre petite formule CASA racheta le Crédit Lyonnais privatisé pour le baptiser LCL afin de lui redonner une virginité perdue. Mais, bien plus encore, le mutualisme fut mis sous le boisseau, vive le grand large des acquisitions : Grèce, Portugal et autres pays faciles pour ramasser au bout du compte des ardoises salées. Depuis la maison se recentre sur ses métiers de base dit-elle et nous serine qu’elle est une banque mutualiste.

 

Mais la question n’est pas là, revenons au socialisme du Parti Socialiste auquel le Cambadélis 1er Secrétaire souhaite apporter, en ces temps de désamour populaire, un supplément d’âme.

 

Le socialisme a-t-il une âme ?

 

Je ne vais pas engager une nouvelle controverse de Valladolid…

Je plaisante bien sûr mais quand j’entends les braiements de certains petits frondeurs évoquant à propos des 35 heures égratignés par Macron les mannes de Jaurès, Blum, Mitterrand, Jospin et pourquoi pas Martine Aubry je me dis drôle d’attelage !

 

Socialisme vous avez dit socialisme !

 

Le Congrès de Tours, la grande césure de la première Internationale Socialiste, qui s’en souvient ?

 

PCF et SFIO…

 

Rocard sans aucun doute, intarissable sur le sujet, lui qui ne pouvait pas piffer la SFIO de Guy Mollet avec sa parole dure et sa pratique molle, et qui a tenté de driver un Parti Socialiste qui se disait Unifié alors qu’il n’était que divisé, avant de rejoindre celui d’Épinay accouché par le charentais de Jarnac dans le lit commun des cryptocommunistes du CERES de Chevènement et des qui bouffaient des communistes comme le Gaston Deferre de Marseille.

 

 

Appellation récente donc que ce Parti Socialiste qui, pour se hisser au pouvoir, a joyeusement pompé les voix des communistes empêtrés dans leur soutien au « socialisme réel » qualifié de « globalement positif » par la clique de Marchais.

 

Qui se souvient des 110 propositions de Mitterrand en 1981 ?

 

Socialistes vous avez dit socialistes ?

 

Vous m’expliquerez…

 

Même qu'ils sont obligés de ressortir ce pauvre Joxe caricature du Mitterrandisme...

 

Et du virage de la rigueur chère à Jacques Delors qui s’en souvient ?

 

Beaucoup d’éléphants j’en suis certain mais ce ne devait être qu’une péripétie dans la longue marche vers le socialisme, celui qui se situait entre le marché et le communisme selon Fabius au Congrès de Metz.

 

Ne riez pas…

 

Autre congrès fameux, celui de Rennes, où les éléphants du PS s’étripèrent comme jamais, Julien Dray et Mélenchon étaient copains comme cochon, sur la même ligne disons. Aujourd’hui le premier vote Macron, le second Varoufakis-Marinière et fait des risettes aux « khmers verts » en draguant le petit Laurent fils de son père.

 

Colonne vertébrale, vous avez dit colonne vertébrale !

 

Opportunisme oui, bonne vieille pratique mollétiste, c’est dans les vieux pots qu’on fait le bon beurre.

 

Allons, allons, c’est bien le Tonton qu’adulait Mélenchon qui a mis le gauchiste Tapie dans les pattes de Rocard pour lui faire ramasser une gamelle et l’exterminer politiquement.

 

Allons, allons, rappelons que c’est le Lolo qui a voté Non au référendum sur la constitution européenne qui est notre Ministre des Affaires Étrangères.

 

Allons, allons rappelons aux jeunes cons du MJS qui ont scandé à La Rochelle le nom de Christiane Taubira, pour remplacer Valls à Matignon, que c’est elle qui a fait prendre une gamelle à ce pauvre Jospin dont Mélenchon fut un sous-Ministre.

 

Liste non exhaustive à compléter si vous le souhaitez…

 

Accéder au pouvoir est une ambition légitime pour un parti politique dont c’est la raison d’être et l’alternance peut constituer la respiration de la démocratie si elle correspond à l’expression de choix clairs.

 

Du côté du PS, après la divine surprise de 1981 puis le bis de la France Unie où Mitterrand n’eut de cesse de virer son 1er Ministre trop populaire, puis une autre belle surprise avec la dissolution ratée de Chirac et une cohabitation inversée dont Jospin espérait tirer les marrons du feu, ce fut une longue traversée du désert avec un double effet : la prise du pouvoir local par une nouvelle génération de notables et l’installation dans une opposition frontale sans vrai projet d’alternance.

 

Résultat la rue de Solferino, qui déjà ne volait pas très haut, a enfanté une génération de petits apparatchiks pendant que les barons régionaux se constituaient des fiefs entourés de petites mains.

 

Résultat : une synthèse bouillie pour les chats comme projet et une impréparation dramatique à tenir les rênes du pouvoir d’État.

 

Voilà pour mon constat.

 

Je ne fais pas parti des déçus, j’assume mes choix.

 

J’ai été de ceux qui ont fait partie de la « 2e gauche » qualifiée par les plus sympas d’américaine, par les plus virulents de social-traîtres, derrière Rocardestaing, dixit le ressuscité Chevènement compagnon de route de Dupont-Aignan, et j’en suis fier.

 

De Rugy et Placé disent avoir abandonné EELV pour cause de dérive gauchiste, ils se trompent d’appellation, ils se trompent absolument, leurs ex-copains campent dans la maladie des partis groupusculaires : le sectarisme.

 

L’extrême-gauche française le cultive comme un bonzaï le sectarisme.

 

L’autre, celle de droite, n’a pas changée de nature, elle est xénophobe, raciste, démagogue, incompétente, pour moi infréquentable.

 

L’abstention est le premier parti de France !

 

De Gaulle a fait fabriquer par Debré une Constitution pour lutter contre le régime des partis et de leurs appareils. Nous sommes en plein dedans. Le récent épisode de l’ex-président, reprenant la tête de son parti, qui fut celui de De Gaulle, est édifiant.

 

Alors, socialiste le Parti Socialiste, je n’en sais fichtre rien car dans tout mon parcours citoyen je n’ai jamais vu ou lu, au-delà d’un étatisme de plus en plus inopérant et illusoire, le début d’un corps de doctrine me précisant ce qu’était ce fameux socialisme à la française.

 

On n’adhère plus au PS pour ses idées mais pour se faire élire, y’a qu’à vérifier le CV de ses élus pour être édifié. Pour ma part, j’ai adhéré à une section du XIIIe, celle de Paul Quilès, j’ai tenu 2 ans et j’ai fuis face au grenouillage et aux petits marquis.

 

Alors de gauche ?

 

Oui, par choix et conviction, mais pour gouverner et gouverner c’est choisir, ce n’est pas louvoyer, égrener des promesses pour se faire élire puis faire comme Tsipras ou notre Président, sous la pression de l’UE majoritairement favorable à une politique d’inspiration allemande, comme les autres : subir les évènements.

 

La césure n’est plus pour moi entre une Gauche et une Droite, par ailleurs fragmentées en de multiples chapelles ou écuries, mais entre les conservateurs de tous poils qui y campent et ceux qui veulent réellement réformer nos sociétés complexes aux opinions publiques velléitaires et traversées de désirs contradictoires.

 

Mon interrogation du moment est donc de savoir où sont ces femmes et ces hommes de bonne volonté prêt à s’engager pour gouverner la cité en lui permettant de s’adapter au monde tel qu’il est et non tel qu’on le rêve ?

 

Pour l’heure, comme sœur Anne, je ne vois rien venir et d’expérience je sais malheureusement que ceux qui parleront vrais n’auront aucune chance d’être élus.

 

Que faire alors ?

 

Pour tout vous dire je n’en sais fichtre rien ou, plus exactement, l’heure du choix n’étant pas encore venue je me contente, comme simple citoyen, de cultiver mon jardin loin du bruit et de la fureur du petit marigot politique si, disons-le tout net, très décevant.

 

En fait je ne suis guère optimiste car je sais qu’au bout du bout de l’élection présidentielle, suivi des législatives par la grâce d’un quinquennat renouvelable 1 fois, merci Jospin, les Français auront le Président et la majorité qu’ils méritent et ça ne me tirera pas une larme pour les plaindre, car croyez-moi, sitôt l’élection ils se plaindront…

 

 

la CROIX

la CROIX

En Corse, je me lève tôt pour écrire sur la terrasse face à la mer. En prenant mon café je fais le tour de l’actualité. La photo de cet enfant gisant sur une plage était partout. La mort m’impose toujours le silence, le recueillement, les mots sont de trop, impuissants, mal venus. Les pensées face à ce drame chaque jour renouvelé sont intimes, nul besoin d’en faire étalage. Ce soir je sais que cet enfant avait une grande sœur, noyée elle aussi, comme leur maman. Le père reste seul avec sa douleur. Ils fuyaient la Syrie pour tenter de rejoindre le Canada. À l’heure où il est si facile pour nous d’aller et de venir, eux, pour s’extraire de leur pays ravagé, ils ont été contraints de se mettre entre les mains de bandits. L’émotion ne suffit pas, une émotion chasse l’autre dans la fuite en avant des médias. Notre devoir d’humanité nous impose de combattre notre frilosité, nos peurs, nos murs, d’accueillir celles et ceux qui fuient la barbarie. Ce n’est pas simple loin s’en faut mais, sans pour autant accueillir toute la misère du monde, prenons toute notre part. Nous pourrions, face à un tel drame, esquisser une réelle et utile union nationale.

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3 septembre 2015 4 03 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (4), le paradoxe naturiste Corse.

En probabilité météo la Corse donne de très sérieux gages d’ensoleillement, nombre de jours, intensité, faible pluviométrie estivale, c’est donc le paradis des naturistes.

 

Quels naturistes ?

 

«Les non-textiles »

 

 

 

La France est la première destination naturiste mondiale : sur les 84 millions de touristes étrangers « textiles », les non sont 2 millions, Allemands, Hollandais, Britanniques ou encore Belges.

 

Avec une petite dizaine de sites la Corse est dans le Top 5 des destinations préférées des « non textiles »

 

Alors pourquoi du côté des vins naturistes la Corse est-elle proche du degré zéro ?

 

Pourtant par rapport à son faible nombre d’exploitations agricoles 6,3% de sa SAU est certifiée bio contre 4% pour l’ensemble de la France.

 

On m’objectera que beaucoup de naturistes, habillés pour l’hiver par Roux&Combaluzier dit B&D, ne sont pas certifiés. J’en conviens mais en Corse, eu égard à la climatologie, le vignoble devrait sans problèmes être 100% « organic » comme disent les rosbeefs.

 

C’est donc du côté du vin que ça coince, les vignerons corses restent traditionnalistes.

 

À mon avis ce conservatisme est lié au fait qu’ils commercialisent la plus grande part de leurs vins sur leur marché domestique pendant la saison touristique.

 

Si j’osais j’écrirais que les « non-textiles », les naturistes, n’aiment pas les vins nature.

 

Ce serait un peu court.

 

Ce sont les restaurants qui sont les principaux prescripteurs et là l’image du vin Corse reste pour eux sur une conception, dite identitaire, avec ses cépages spécifiques, une tradition qui est plutôt une réaction, même une révolution, à ce que fut la viticulture insulaire, ultra-productiviste, avec l’arrivée massive dans la Plaine Orientale des rapatriés d’Algérie.

 

Sans doute que l’arrivée d’une nouvelle génération de vignerons, mais aussi la tendance des jeunes à se tourner vers les vins natures, va changer la donne dans les temps à venir.

 

Ne faites pas semblant de tomber des nues…

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2 septembre 2015 3 02 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (3) «Les héros du peuple sont immortels»

J’ai quitté Paris, ses bobos, ses vins nus, sa débauche, ses petits matins blêmes, et mon vélo…

 

« La nuit à Paris, je m’en tape, car je sais maintenant que toutes les vieilles histoires qui traînent sur cette fameuse nuit libératrice sont fausses : les cons que l’on croise station Châtelet sont aussi cons quand la nuit se casse la gueule sur la ville et je me demande toujours comment ils font, ceux dont ce n’est même pas le métier, pour ne vivre que pour cette frime, vaine, si vaine. »

 

Signé, Jean-Michel Gravier disparu en 1994, les moins de 40 ans n’ont sans doute jamais entendu parler de lui.

 

Il écrivait des chroniques « Elle court, elle court la nuit » entre 1978 et 1982 dans les colonnes du défunt « Matin de Paris ».

 

Il eut été un grand blogueur.

 

Jean-Michel Gravier - BENJAMIN BALTIMORE/ÉCRITURE

 

Même le féroce Patrick Besson du POINT était sous le charme « Jean-Michel Gravier, l'esprit des années 80 » 

 

« Qui se souvient de Jean-Michel Gravier ?

 

Moi, nous nous étions croisés à Grenoble.

 

« Ni dandy ni ange noir, il promenait sur les nuits parisiennes, le cinéma, la chanson et l’art en général un regard d’enfant ébloui – parfois gentiment méchant, toujours acéré, jamais dupe ni blasé […] il préférait les petits bars et les ambiances feutrées […] les jeunes talents et ceux passés de mode aux valeurs dites sûres et il ne s’encombra jamais de contingences éditoriales ou publicitaires pour dire haut et drôlement ce qu’il pensait. Un style qui ne se porte plus beaucoup. »

 

Marie-Elisabeth Rouchy L'obs.

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1 septembre 2015 2 01 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (2) une haine de Corse

Ce titre c’est du Talleyrand pur sucre.

 

C’est le titre d’un des livres que je lis, signé Marie Ferranti, une Bastiaise.

 

 

En Corse, je lis rarement corse.

 

Mais la règle souffre d’exceptions, en 2013 je me suis plongé dans « La chambre noire de Longwood » de Jean-Paul Kaufmann.

 

Lire permet de s’extraire des turbulences du jour, de tirer son rideau de fer pour s’isoler, ne pas se laisser happer par le dégoût, se mettre entre parenthèses, loin de tout, hors tout sur son île, refuge de l’extraterritorialité.

 

Talleyrand est un scalpel : « composant ses Mémoires et se souvenant de Pozzo, a, comme toujours le mot juste : « M. Pozzo di Borgo, écrit-il, est un homme de beaucoup d’esprit, aussi Français que Bonaparte, contre lequel il nourrissait une haine qui avait été la passion unique de sa vie, haine de Corse. »

 

Je ne sais si je chroniquerai à propos de ce livre ?

 

Pour l’heure, je vous rapporte un fait historique que j’ignorais ?

 

Comme vous le savez sans doute la Corse fut longtemps sous le joug génois.

 

En 1864, moins de 100 ans avant que la République de Gênes « ne cède ses droits sur la Corse à la France, le doge de Gênes avait commis l’erreur de défier Louis XIV en fournissant des galères à l’Espagne… »

 

Le Roi Soleil l’écrasa comme une vulgaire punaise il « fit envoyer dix mille bombes incendiaires des galiotes de Duquesne sur Gênes ; la ville fut dévastée en moins de six jours »

 

Le doge « alors qu’il lui était interdit de quitter la ville durant son mandat… dut aller s’humilier à Versailles, vêtu d’un habit de velours, en plein mois d’août. À Louis XIV qui lui demandait ce qui l’avait le plus étonné à Versailles, le Génois, maître de la ville qu’on appellera la « New York du Moyen-Âge » avec ses somptueux palais hauts de huit étages et cette strada nuova dont Mme de Staël dira qu’elle était « la rue des rois et la reine des rues », n’eut l’air étonné de rien. Il répondit avec simplicité : « Mi chi » (Moi ici). »

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