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10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 06:00
« Mon veau est garanti sans cochonneries, je peux vous regarder dans les yeux quand vous le dégustez. » Philippe Roucan éleveur dans le Tarn by Télérama

Ma chronique du jour ne s’adresse pas aux disciples du No Viande chers à l’Aymeric Caron de ces dames, mini-vague bien crantée, sourire Gibbs incorporé sur barbe de 3 jours savamment taillée, chemise blanche ouverte type BHL de Ligue 2.

 

Télérama dans son dernier numéro apporte une contribution intéressante au débat sur l’impact sur le climat de l’élevage : Un effet bœuf sur le climat

« Mon veau est garanti sans cochonneries, je peux vous regarder dans les yeux quand vous le dégustez. » Philippe Roucan éleveur dans le Tarn by Télérama
« Mon veau est garanti sans cochonneries, je peux vous regarder dans les yeux quand vous le dégustez. » Philippe Roucan éleveur dans le Tarn by Télérama

« Un modèle de l’élevage intensif, chargé de satisfaire les voraces carnivores que nous sommes, est nocif pour le climat, dans le Tarn, un éleveur de Salers a choisi une autre voie : produire moins, mais mieux dans le respect de l’environnement. »

 

Tout a commencé avec un rapport de la FAO, en 2007, qui mettait en cause la responsabilité de la viande dans le réchauffement climatique : « Le secteur de l’élevage a des impacts environnementaux a des impacts environnementaux si profonds et d’une telle ampleur qu’il devrait être considéré comme l’un des principaux centres de préoccupation des politiques environnementales. »

 

En 2013, la FAO estimait que l’élevage qu’il rejette à lui seul 7,1 gigatonnes d’équivalent CO2/an dans l’atmosphère, soit 14,5% des gaz émis par les activités humaines.

 

« Que les usines à viande polluent, c’est l’évidence. Leur mode de fonctionnement est une aberration écologique. Entassés dans des hangars toujours plus grands, bovins, porcs, volailles se gavent d’aliments massivement importés (à hauteur de 77% pour l’élevage européen). En particulier du Brésil, où l’on rase la forêt amazonienne, poumon de la planète, pour laisser place à de gigantesques champs de soja – transgéniques essentiellement – imprégnés d’engrais et sillonnés de gros tracteurs. À cela, il faut ajouter les transports de céréales et de viande aux quatre coins de la planète, le stockage et le traitement des effluents (les fumiers et les lisiers), les quantités astronomiques d’eau utilisées pour nettoyer les sols bétonnés… »

 

Philippe Roucan pose la bonne question : « Vous pensez vraiment que nous faisons le même métier ? »

 

Reste le méthane : 39% des émissions causées par l’élevage.

 

Philippe Roucan répond « Mais bon sang, elles se nourrissent d’herbe et du foin que je fauche sur place, j’utilise l’eau de source, quasiment pas d’engrais parce que je traite mon fumier avec des bactéries qui triplent son efficacité. Sans compter que j’entretiens près de deux cents hectares de prairies permanentes qui absorbent les gaz. Mon bilan carbone est positif, vous pouvez me croire ! »

 

Mais comme le note Marc Belpois l’auteur de l’article « Hélas Philippe est la partie émergée de l’iceberg-élevage, celle que l’on aperçoit à la campagne, l’image rassurante d’une France rurale éternelle. Il est aussi, bien malgré lui, la vitrine de la filière de la viande, un secteur d’activité gigantesque qui œuvre à l’abri des regards. »

 

Là notre journaliste mélange les carottes et les navets, c’est-à-dire les élevages hors-sol essentiellement avicoles et porcins, et l’élevage bovin qui regroupe les bovins laitiers et les bovins élevés pour la viande dénommés en France le troupeau allaitant (le plus important en Europe). N’oublions pas que notre viande rouge provient essentiellement de vaches laitières réformées.

 

De plus les consommateurs pressés adeptes des caddies surchargés ne peuvent se dédouaner de leur responsabilité : le développement du steak haché dans les nouvelles générations, des nuggets de poulets, des tranches de jambon sous vide, des plats dit cuisinés… etc. est un booster de l’élevage industriel qui permet de produire à bas coût le « minerai ».

 

Je vous laisse le soin de découvrir l’article en allant acheter Télérama chez votre marchand de journaux.

 

Pour ma part je vous propose de lire ou de relire quelques chroniques sur ce sujet :

 

1-Yves-Marie Le Bourdonnec, boucher « révolutionnaire », va encore faire un « effet bœuf » avec sa charge contre la FNSEA de Xavier Beulin » 

 

« A l'instar de « mes amis » de la confédération des bouchers et plus particulièrement mon « camarade » H.Desnoyer. Je ne soutiens pas la manif des éleveurs à Paris ce dimanche. Cette manif est orchestrée par la FNSEA du seigneur tout puissant céréalier Xavier Beulin, qui aime se rendre solidaire des pauvres éleveurs pour mieux monopoliser les subventions de ses monocultures à chaque intempérie. Tout le monde sait que l'élevage Français est en faillite faute de ne pas avoir su produire une viande écologique, durable et indépendante de la spéculation des céréales mondiale. Je préfère leurs proposer comme je le fais avec mes éleveurs un nouveau modèle adapté aux monde actuel et les payer pour la qualité de leurs viande. Tout le monde sait aujourd'hui que le prix au kg de viande d'une Blonde d'Aquitaine est faussé par l'exportation de nos veaux mâles et par les subventions aléatoires. Ça me fait marrer tous ces mecs de droite qui prônent un modèle ultra-contrôlé et dépassé par l'UE. »

 

2-Les vaches qui «pètent» * menacent-elles la planète ? Bovins et Vins même combat ! 

 

« Mais revenons à nos moutons, je veux dire à nos braves vaches qui pètent dégageant ainsi un max de méthane (CH4) qui troue vachement notre bonne couche d’ozone : selon l’étude Livestock’s Long Shadow de la FAO de novembre 2006 18% des émissions totales de gaz à effet de serre (* pour Monsieur Mioche précisons en effet qu'ici les pets sont des pets de bouche, pas de nonne, en effet la vache rumine et Monsieur Mioche fulmine sans flatuler). Comme l’écrit JP Géné dans son livre c’est Apocalypse Cow ! Et de citer à l’appui de l’approche affective chère à notre société médiatique deux exemples qui en disent plus long qu’un long discours « Sir Paul McCartney lance un appel pour un jour sans viande par semaine (meatless day), Corinne Lepage, Yves Cochet, Alain Bougrain-Dubourg, Jean-Marie Pelt, font « la grève de viande » à Copenhague et Le Monde du 23 décembre 2009 s’interroge en une : « Manger moins de viande pour sauver la planète ? » Fermez le ban, les prohibitionnistes ont encore frappés.

 

3-Être Bête 

 

« Quand la fille de l'éleveur Philippe Roucan s'installe à Toulouse pour y poursuivre ses études, il accroche au mur de son appartement une photo des Salers. « Je lui ai dit : c'est pour te rappeler premièrement d'où tu viens et, deuxièmement, que si tu es là, c'est aussi grâce à elles. Et que si on peut te permettre de faire des études, c'est elles qui vont en payer une bonne partie. »

 

Pour terminer cette chronique je vous propose un passage du livre de Jocelyne Porcher « Être Bête » en guise de réflexion

 

« Ce n’est pas le pouvoir qui règle les rapports, mais la responsabilité. Et ce n’est plus une organisation interne, rythmée par les combats, mais un agencement tourné vers l’extérieur : cette organisation inclut l’éleveur.

 

L’animal est au centre de ce type d’organisation, c’est la meneuse. Elle remplit plusieurs rôles. Elle prend en charge de conduire le groupe et décide des déplacements. Les éleveurs disent d’elle qu’elle assure le calme et qu’elle peut tempérer l’inquiétude de ses congénères quand il y a lieu. La meneuse a généralement la confiance du groupe ; elle émerge du troupeau de manière consensuelle, notamment à cause de ses qualités particulières. Elle a de l’expérience, c’est souvent une vache plus âgée. Souvent gourmande, toujours curieuse et avide d’explorer, c’est une vache « prête à faire des expériences », une vache « qui prend des risques ». C’est surtout une vache qui est indépendante et qui a du tempérament.

 

Elle est capable d’entraîner le troupeau à sa suite ; le plus souvent, si la meneuse ne bouge pas, le groupe refusera de se déplacer. »

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commentaires

V
C'est beau, c'est généreux, ça plane comme souvent dans Télérama.Tout le monde est pour les circuits courts, les ventes directes et.... continue d'aller dans les Grandes Surfaces. Pour moi, quand la viande est bonne, j'ai plutôt tendance naturellement à en manger davantage et non pas l'inverse, comme Télérama nous le suggère.Et si le prix est vraiment trop élevé, je ne l'achète pas tout simplement.Tant pis pour le regard droit dans les yeux.
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M
Après les bovins dont tu as été si proche ces dernières années, je te suggère de revenir au vin dont tu es toujours proche : Canal+ rediffuse le "Spécial Investigation" Vin français:la gueule de bois le 15/07 à 15H50 et peut-être le 17 à 11H40...<br /> Bien à toi, Taulier
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W
C'est vrai qu'il nous manque une meneuse, car la garantie actuelle ( rendue obligatoire) est avec...
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