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16 septembre 2015 3 16 /09 /septembre /2015 06:00
Reiser a commencé sa carrière comme livreur chez Nicolas et s’est fait virer du Monde le 4 août 1978 au 23ième épisode de son feuilleton d'été« La famille Oboulot en vacances »

Je voue à Reiser une affection sans bornes, il est pour moi le symbole de l’esprit Charlie. Il appartenait à cette bande de « mal piffés, morve au nez, Pieds Nickelés du journalisme », comme Cavanna appelait sa petite troupe de Charlie. « Reiser, c'était des couilles qui dépassaient de partout, une transgression pour Le Monde », rappelait, amusé, l'ex-journaliste politique Thierry Pfister.

 

Je rapproche deux épisodes de sa sulfureuse carrière : ses débuts chez le très sérieux caviste Nicolas où il est livreur et publie ses premiers dessins dans le journal interne de la Maison : La Gazette du Nectar sous le pseudo de J.M.Roussillon et sa collaboration au Monde, à la demande du très sérieux Bruno Frappat « Il était tout le contraire de moi, petit bourgeois tranquille qui passais mes vacances dans ma bulle familiale de l'Ain. » pour un feuilleton d’été dans un journal austère, sans photos. « Il faut imaginer que les seules images qu'il y avait alors, c'était des cartes de géographie ou presque », rappelait Delfeil de Ton, du Nouvel Observateur.

Reiser a commencé sa carrière comme livreur chez Nicolas et s’est fait virer du Monde le 4 août 1978 au 23ième épisode de son feuilleton d'été« La famille Oboulot en vacances »

La Maison de vins Nicolas, créée en 1822, a publié entre 1930 et 1932, un album annuel soigné autour du vin, en faisant appel à des artistes de qualité, tel Paul Iribe, illustrateur de mode, affichiste, journaliste et décorateur français. Il est considéré comme un des annonciateurs de « l’art déco ».

Reiser a commencé sa carrière comme livreur chez Nicolas et s’est fait virer du Monde le 4 août 1978 au 23ième épisode de son feuilleton d'été« La famille Oboulot en vacances »

Je ne sais si vous me voyez venir avec mes gros sabots mais je verrais très bien Antonin Iommi-Amunategui, tout auréolé de sa nomination de blogueur de l’année par la RVF, grand ami de la maison Nicolas et ardent défenseur du Mouton-Cadet, organiser lors de l’un de ses Salons Rue 89 une rétrospective Reiser chez Nicolas. Ça aurait de la gueule pour une Tronche de Vins !

Reiser a commencé sa carrière comme livreur chez Nicolas et s’est fait virer du Monde le 4 août 1978 au 23ième épisode de son feuilleton d'été« La famille Oboulot en vacances »

Le 4 août 2014 Ariane Chemin écrit Le jour où... « Le Monde » vira Reiser

 

« L'été 1978 était pourri, de la pluie pour les juillettistes et guère mieux pour les aoûtiens – le détail a son importance. Pas le genre de vacances à passer au camping, mais à vrai dire les lecteurs du Monde dorment peu sous la tente. Le journal coûte 1,80 franc et surfe sur l'après-Mai 68, décennie bénie où les tirages flirtent avec les 600 000 exemplaires. Le 10 juillet, Le Monde annonce à sa «une» deux feuilletons estivaux, un polar sur la Californie, « paradis des milliardaires et des hippies », de l'Ecossais Alistair MacLean, et une bande dessinée qui se moquera du « stakhanovisme du congé ». Une BD originale, confiée à une vedette : Jean-Marc Reiser, 37 ans, jeune homme blond et charmant aux faux airs de Daniel Cohn-Bendit, étoile filante qui mourra foudroyé par un cancer cinq ans plus tard, au sommet de sa gloire.

 

C’est à l’initiative de Bruno Frappat qui, à 33 ans, s'est « autoproclamé » spécialiste de la bande dessinée au Monde. C'est lui qui publie le premier article sur le Festival d'Angoulême, en 1974, sous le bandeau « neuvième art ». Il explique aux lecteurs – mais aussi à la direction du journal – que la BD n'est ni « une maladie honteuse », ni « un signe de perversion culturelle ou de débilité », mais « l'un des continents de la culture d'aujourd'hui »

 

« C'est une idée autrement folle qui germe dans le cerveau de Frappat quatre ans plus tard. « Je connaissais bien Cabu et Wolinski, raconte-t-il, mais aussi Reiser », le père de Gros Dégueulasse, mythique anti-héros au slip douteux et aux élastiques fatigués.

 

Frappat passe ses vacances dans l’Ain et « Reiser l'y rejoignait parfois l'été, matinal, sportif, une petite boîte d'aquarelle et son joli sourire fourrés dans la poche. Entre Frappat, fils de famille nombreuse et de patron mutualiste chrétien, et Reiser, autodidacte né d'une mère sans mari, dans un pays où « les ouvriers étaient de la même couleur que les paysages », au pied d'un haut-fourneau de Longwy, une amitié s'est installée, qui autorise toutes les audaces. »

 

« Et si tu nous dessinais un feuilleton l'été prochain ? » A l'étage d'un petit resto de la rue du Helder, de l'autre côté de l'immeuble de la rue des Italiens, Bruno Frappat sait, en cet hiver 1977-1978, que sa proposition tient de l'exploit impossible.

 

Le déjeuner « un peu arrosé » se prolonge. Ce n'est pas de travailler pour une « institution » installée et d'être traité d'« agent double » par ses potes de Charlie qui le fait hésiter. « Jamais j'y arriverai… C'est mon rêve, moi qui suis fils de femme de ménage, mais jamais j'y arriverai », se débat-il avant d'accepter. »

 

« Dessiner dans Le Monde, pour Reiser, c'était entrer dans une cathédrale. Il était comme un petit abbé qui devient pape », se souvient Frappat. « Pour nous c'était phénoménal, pour lui c'était gigantesque », confirme Delfeil de Ton, un ancien d'Hara-Kiri. Reste le plus difficile : convaincre la chefferie du quotidien. Frappat déploie sa panoplie d'arguments. Reiser ? Un formidable chroniqueur de mœurs. Un lecteur du Monde et de Teilhard de Chardin. S'il « dessine le pire », explique-t-il aux huiles du premier étage, c'est parce qu'il « aime le beau ». Lui saura, en outre, fidéliser le lectorat étudiant rallié au journal depuis Mai 68. Jacques Fauvet, directeur du journal, emporte les réserves d'André Fontaine, son rédacteur en chef : Reiser dessinera du 10 juillet à la fin du mois d'août.

 

Le premier épisode de « La famille Oboulot en vacances » paraît dans Le Monde daté 11 juillet 1978, en page 13, un peu écrasé entre le Carnet, les mots croisés et la météo. Les aventures d'un couple et de ses enfants à la mer, à la campagne, à la montagne. Une histoire de mioches et de torgnoles, de goélands mazoutés sur la plage et de congés qui commencent mal, sous la pluie et dans la boue, au camping Les Mimosas. C'est le talent de Houellebecq avant l'heure, mais tendre et enfantin, drôle et triste à la fois… »

 

La suite ICI 

Reiser a commencé sa carrière comme livreur chez Nicolas et s’est fait virer du Monde le 4 août 1978 au 23ième épisode de son feuilleton d'été« La famille Oboulot en vacances »

« Reiser, c'est une catastrophe. On arrête tout », annonce Fontaine à Frappat interdit, le 3 août, au téléphone.

 

Et c'est ainsi que, au numéro 23, le feuilleton d'été s'interrompt brutalement. Le 4 août, la famille Oboulot reprend sa bagnole sous la pluie, empruntant ce mot de la fin à Pascal : « Tout le malheur des hommes vient d'une chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre. » Il faudra attendre trois ans pour que la fin de la BD trouve refuge dans Le Nouvel Obs, où Claire Brétecher s'est lassée de ses « Frustrés », puis termine sa course dans l'album posthume paru en 2012 chez Glénat, augmenté des fameux dessins soustraits aux lecteurs du Monde. »

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14 septembre 2015 1 14 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (13) le cabanon à Ajacciu c’est le fin manger, où le chapon est aussi un poisson… fraîcheur sur toute la ligne…
En dévers et contre tout (13) le cabanon à Ajacciu c’est le fin manger, où le chapon est aussi un poisson… fraîcheur sur toute la ligne…

Amarré sur le port un immeuble flottant rutilant : Croisières de France qui a déversé dans les rues de la vieille ville, une horde de retraités étiquetés drivés par un guide à drapeau incorporé. La halte sera courte, le haut-parleur du paquebot sans âme huche pour rameuter  les retardataires. Le tourisme ambulatoire est encore pire que le tourisme tout court. Bien sûr nos déambulateurs vont, en passant dans l’affligeante avenue Fesch cernée de boutiques à souvenirs, faire l’emplette d’un petit drapeau à tête de Maure ou un autre machin pour le fourguer à la famille au retour. Mais le soir, ils iront au réfectoire se taper la tortore du chef (je ne sais s’il y a des classes sur ces gros machins, je pense que oui vu l’étagement des cabines et la surface dégressive des hublots).

 

Se mettre à table autour de la cuisine corse, pas question, ça pourrait leur donner des boutons à ces pauvres vieux. Je concède qu’autour du port d’Ajacciu c’est, comme dans toutes les villes touristiques, le règne de cantines à touristes. Mais pas que, et avec un peu de curiosité il possible de se dégoter une belle table. Suffit de se renseigner, de causer avec les gens du cru. Bon, nos voyageurs en paquet n’ont pas le temps, ils se contenteront des photos de leurs Smartphones.

 

Moi qui suis un vieux en vacances permanentes j’aime, vous le savez, «le bien manger». Ce vendredi-là, sans doute en réminiscence de mon élevage chez les curés en Vendée, j’avais une furieuse envie de poisson. Dans les tortores au tour du port d’Ajacciu, aussi étrange que cela puisse paraître, les cartes affichent guère la cuisine poissonnière.

 

Votre serviteur, fouineur et dénicheur, en faisant l’emplette d’une belle quille à la Cave du Cardinal, s’était enquis auprès du sympathique caviste d’une bonne adresse à poissons. La réponse avait fusé, le cabanon ! 4, boulevard Danièle Casanova, tout au bout. Et en plus ils ont une belle carte de vins… Bon plan. C’est la cuisine de Nadine, chez les Ferrier-Micheli c’est familial : Loïc pêche et Nadine est aux fourneaux pour préparer langoustes, araignées, oursins, lottes, pagres, chapons… à peine sortis de l’eau.

 

 

La nuit tombe, sur la terrasse du Cabanon les tables sont joliment apprêtées. Le sleeping Bastia-Ajaccio, le seul capable de s’arrêter pour prendre un jeune en stop, étant à l’heure nous sommes en avance. Loïc nous accueille, choisissez votre table, vous êtes les êtes les premiers. Celle de l’angle nous tend les bras. Bonne pioche c’était celle qui nous était réservée. En attendant, notre hôte nous propose un petit verre de Muscat du Cap Corse, un différent pour chacun, pour comparer. Tope-là ! Loïc s’enquiert de notre préférence entre les 2 Muscat. Celui-là, c’est aussi son choix. Afin de ne pas froisser mes amis du Nord je garde pour moi le nom du domaine.

 

La terrasse s’emplit doucement, c’est l’heure du choix sur l’ardoise. Comme celle-ci change chaque soir je ne vais pas vous faire du plat mais vous donner mon choix photos à l’appui :

 

  • Ravioles de homard.
  • Saint Pierre risotto.
  • Pavlova aux fruits rouges de saison. 
En dévers et contre tout (13) le cabanon à Ajacciu c’est le fin manger, où le chapon est aussi un poisson… fraîcheur sur toute la ligne…
En dévers et contre tout (13) le cabanon à Ajacciu c’est le fin manger, où le chapon est aussi un poisson… fraîcheur sur toute la ligne…
En dévers et contre tout (13) le cabanon à Ajacciu c’est le fin manger, où le chapon est aussi un poisson… fraîcheur sur toute la ligne…

Que du bon, du fin, du frais, servi dans de belles assiettes avec bonne humeur. Il flotte sur cette adresse, à l’image de l’air ce soir-là, une douceur faite de simplicité et d’authenticité. Même qu’il est possible d’engager la conversation avec ses voisins de table.

 

Comme vous le comprenez si vos pas vous mènent jusqu’à Ajacciu, et si bien sûr vous n’êtes pas dans la cargaison d’un Haussmann des mers, ce dont je suis certain, précipitez-vous à cette adresse pour y réserver une table. 04 95 22 55 90.

 

Deux détails pour les curieux qui sont ici nombreux :

 

  • Le Chapon n’est pas que de Bresse, c’est aussi le nom donné à la Rascasse rouge (Scorpaena scrofa). C’est un poisson qui atteint 50 cm de long. Son corps est trapu. Sa tête est massive, couverte de nombreux lambeaux de peau. Ses yeux sont gros et surmontés d'un tentacule court et sa bouche est très large. Le chapon possède une nageoire dorsale échancrée allant de la tête à la queue. La partie antérieure de cette nageoire est dotée de rayons épineux durs contenant un venin virulent qui peut infliger des piqures extrêmement douloureuses. La partie postérieure à des rayons épineux mous. La rascasse est rouge-orangé avec des marbrures claires et foncées qui lui procure un excellent camouflage. La nageoire dorsale a une tache noire. La rascasse rouge vit généralement posée sur les roches, immobile à l'affût des poissons et crustacés dont elle se nourrit. On la rencontre entre 10 m et 300 m de profondeur en Manche, en Atlantique depuis les Iles britanniques jusqu'au Sénégal et en Méditerranée.

 

  • La Pavlova, son nom pourrait faire penser à un dessert d’origine russe mais il s’agit d’un dessert australien (ou Néo-zélandais, les 2 pays se disputent la paternité!) ainsi nommé en honneur à la Ballerine russe Anna Pavlova. A base de meringue légère et croustillante, on peut décliner la garniture de la Pavlova avec différents fruits de saison.
En dévers et contre tout (13) le cabanon à Ajacciu c’est le fin manger, où le chapon est aussi un poisson… fraîcheur sur toute la ligne…
En dévers et contre tout (13) le cabanon à Ajacciu c’est le fin manger, où le chapon est aussi un poisson… fraîcheur sur toute la ligne…
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14 septembre 2015 1 14 /09 /septembre /2015 06:00
Pappardelle au Pesto Rosso arrosées d’El Bandito : laissons la peur du rouge aux bêtes à cornes…

« Fraîches ou sèches, de semoule de blé dur ou de farine de blé tendre, aux œufs, aux épinards, à l’encre de seiche ou simplement à l’eau, faites à la main ou produites en masse dans des usines robotisées, les pâtes sont dans leur simplicité un extraordinaire support de goûts.

 

De saveur neutre, les pâtes servent de révélateur aux arômes délicats et tempèrent l’effet des condiments forts.

 

De nature simple, elles s’accommodent d’un rien et se prêtent à tous les mariages avec la même tenue, quel que soit le compagnon qu’on leur choisit. »

 

Les compagnons des pâtes depuis la simple et inusable sauce tomate jusqu’aux préparations les plus sophistiquées, en passant par les cohortes de spécialités régionales, et bien sûr leurs « noces heureuses » avec le fromage, n’ont pas d’équivalent. « Il n’est en effet d’autre aliment, offert à l’état brut par la nature ou créé par l’industrie des hommes, qui présente les mêmes qualités d’adaptation aux combinaisons et associations de saveurs et de consistances que celles des pâtes alimentaires. »

 

À chaque jour sa sauce !

 

« Ainsi Romoli sert-il ses pappardelle au lièvre sans condiment, en accompagnement de la viande elle-même servie avec une sauce poivrade. Il est vrai que les pappardelle sont cuites dans le bouillon où à cuit le lièvre, lequel doit être « noir et plein de sang. »

Pappardelle au Pesto Rosso arrosées d’El Bandito : laissons la peur du rouge aux bêtes à cornes…

Vert comme le basilic !

 

« La première recette écrite de pesto a été publiée, sauf erreur, dans la Vera cuciniera genovese en 1863… »

 

Le pesto est l’archétype de la véritable cuisine génoise, il est si bien « enraciné dans les usages culinaires locaux qu’il semble inconnu hors des limites régionales. »

 

Pensez-donc, même Artusi, cher au cœur de mon ami Don Pasta, n’en dit mot dans sa Scienza in cucina.

 

Reste tout de même que la belle américaine, la tomate, même si elle a pénétrée en Europe par l’Espagne, c’est à Naples qu’elle est entrée, par la grande porte, dans la haute cuisine des pâtes comme ingrédient incontournable.

 

Des épousailles inévitables comme l’écrit Jeanne Carola Francesconi : union « fatale, comme celle de deux amants faits l’un pour l’autre. »

 

Ainsi vous comprenez mieux mon pesto rosso, forme de célébration du pesto de Genovese cher au cœur d’Alessandra et de ma passion pour Napoli aux baisers de feu. 

Pappardelle au Pesto Rosso arrosées d’El Bandito : laissons la peur du rouge aux bêtes à cornes…

Pappardelle, pluriel de pappardella pâte en forme de ruban, deux fois plus large qu’une tagliatelle.

 

« Le pesto rosso aux tomates séchées est une variante du pesto génois classique. D’origine sicilienne, ce type de pesto rosso se caractérise par sa couleur rouge (rosso) et son goût unique, grâce à la présence des tomates séchées. Le pesto rosso aux tomates séchées fait traditionnellement office de sauce pour les pâtes… »

Pappardelle au Pesto Rosso arrosées d’El Bandito : laissons la peur du rouge aux bêtes à cornes…

Ingrédients pour 6 personnes

 

Amandes émondées et pignons – 70 g

 

Tomates séchées – 100 g

 

Basilic – 6 feuilles

 

Vinaigre balsamique – 1 cuillère (option)

 

Ail – 2 gousses

 

Parmesan râpé – 50 g

 

Huile d’olive vierge extra – 100 ml

 

Sel

 

Outre les tomates séchées, la novation c’est l’introduction d’amandes.

Pappardelle au Pesto Rosso arrosées d’El Bandito : laissons la peur du rouge aux bêtes à cornes… Pappardelle au Pesto Rosso arrosées d’El Bandito : laissons la peur du rouge aux bêtes à cornes…
Pappardelle au Pesto Rosso arrosées d’El Bandito : laissons la peur du rouge aux bêtes à cornes…

Pourquoi diable accompagner ces pappardelle au pesto rosso par 1 El Bandito qui est un chenin sud-africain naturel macéré sur peau ?

 

Pour la rime, bien sûr !

Pappardelle au Pesto Rosso arrosées d’El Bandito : laissons la peur du rouge aux bêtes à cornes…

Plus sérieusement, comme l’écrivait il y a quelque temps GNB, le maître es-vins nus, « Le domaine Lammershoek est situé à une heure de voiture du Cap, un peu dans les terres. Là-bas, le climat très sec et chaud, un peu comme la Sicile ou le sud de la France. Pour ceux qu'intéressent les considérations géologiques, les vignes ont 46 ans et repose sur un terrain en pente : c'est du granite décomposé recouvert d'une couche sableuse. Les sols sont particulièrement vieux, peut-être les plus vieux au monde en ce qui concerne la vigne. Dans cet environnement très sec, où aucune irrigation ne vient perturber le travail de la nature, on vendange tôt pour garder l'acidité dans le raisin. »

 

Pour ceux qui n’aiment pas les vins orange, El Bandito existe aussi en rouge… et pour ceux qui n’aiment pas les vins à poils ils se reportent sur les sites des spécialistes des vins bien habillés…

 

Source : Les pâtes Histoire d’une culture universelle Silvano Serventi Françoise Sabban Actes Sud

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13 septembre 2015 7 13 /09 /septembre /2015 06:00
« La bêtise n'est pas d'un côté, et l'Esprit de l'autre. C'est comme le Vice et la Vertu. Malin qui les distingue » Flaubert et son dictionnaire des idées reçues

« Avoir l'esprit bourgeois, c'est penser selon les habitudes de son milieu et s'y conformer. Sa vie durant, Flaubert joua de la lyre, du couteau (à découper) et de la massue.

Au cours de sa vaste entreprise de démolition, lui vint l'idée diabolique du «Dictionnaire des idées reçues» à partir d'une constatation de génie : le propre des gens bêtes est de craindre par dessus tout de paraître tels. 

Pour les vaincre, il faut donc les conduire à s'étouffer dans cette crainte...»

 

 

Ambition : Toujours précédé de folle quand elle n’est pas noble.

 

Bras : Pour gouverner la France il faut un bras de fer.

 

Champagne : Caractérise le dîner de cérémonie. Faire semblant de détester, en disant : « Ce n’est pas un vin. » Provoque l’enthousiasme chez les petites gens. « La Russie en consomme plus que la France ! » C’est par lui que les idées françaises se sont répandues en Europe. – Sous la Régence, on ne faisait pas autre chose que d’en boire. Mais on ne le boit pas, on le « sable ».

 

Concupiscence : mot de curé pour exprimer les désirs charnels.

 

Conservateur : Homme politique à gros ventre. « Conservateur borné ! 

- Oui, Monsieur, les bornes servent de garde-fou. »

 

Écrevisse : Marche à reculons. Toujours appeler les réactionnaires des écrevisses.

 

Érection : Ne se dit qu’en parlant des monuments.

 

Fulminer : Joli verbe.

 

Haschisch : Ne pas confondre avec le hachis, qui ne procure aucune extase voluptueuse.

 

Hostilités : Les hostilités sont comme les huîtres, on les ouvre.

 

Idéal : Tout à fait inutile.

 

Imbéciles : Ceux qui ne pensent pas comme vous.

 

Jouissance : Mot obscène.

 

Laconisme : La langue qu’on ne parle plus.

 

Libre-Échange : Cause des souffrances du commerce.

 

Moineau : Fils de moine.

 

Nègres : S’étonner que leur salive soit blanche – et de ce qu’ils parlent français.

 

Orthographe : Y croire comme à la géométrie. N’est pas nécessaire quand on a du style.

 

Parties : Honteuses pour les uns, naturelles pour les autres.

 

Prêtres : On devrait les châtrer. Couchent avec leurs bonnes, et ont des enfants qu’ils appellent leurs « neveux ».

- « C’est égal, il y en a de bons, tout de même ! »

 

Républicains : Les républicains ne sont pas tous voleurs, mais les voleurs sont tous républicains.

 

Taureau : le père du veau. Le bœuf n’est que l’oncle.

« La bêtise n'est pas d'un côté, et l'Esprit de l'autre. C'est comme le Vice et la Vertu. Malin qui les distingue » Flaubert et son dictionnaire des idées reçues
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12 septembre 2015 6 12 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (12) Mes 10 conseils pour réussir votre Foire aux Vins…
En dévers et contre tout (12) Mes 10 conseils pour réussir votre Foire aux Vins…

Ils sont venus, ils sont tous là, y’avait même la fine fleur des blogueurs, des commentateurs appointés, pour faire la foire, chanter la gloire de nos belles enseignes qu’aiment tant nos éleveurs de vaches cochons, couvées… C’est la ruée, un peu la ruée vers l’OUEST, mais comme à l’OUEST y’a rien de nouveau ça fleure bon l’attrape-gogos…

 

Comme dirait l’autre, il faut sacrifier aux marronniers à la fin de l’été car ça eu payé mais ça ne paye plus.

 

Dans un grand élan de solidarité avec les Stakhanov de la dégustation à la chaîne j’ai décidé de me joindre à eux pour vous délivrer mes précieux conseils pour réussir votre Foire aux Vins du coin.

 

10 tout rond !

 

Je n’ai pas écrit tous ronds…

 

Suis comme Jacques Dupont un apôtre de la modération.

 

  1. N’y allez pas !

2. ​Si vous y allez pour faire plaisir à votre beau-père, qui n’aime que le Bordeaux comme la belle-mère de Saverot, faites-vous accompagner par Michel Onfray pour vous conseiller.

 

3. ​Allez-y avec une caméra cachée pour faire 1 vidéo que vous vendrez à Isabelle Saporta qui aime beaucoup ça

 

4. Allez-y avec 1 semi pour acheter par palette entière.

 

5. Exigez la présence de l’œnologue-conseil et du responsable du magasin.

 

6. Exigez de déguster dans des verres Riedel avec crachoir ad hoc…

 

7. Exigez une ristourne vu que vous achetez en gros en soulignant lourdement : je fais comme vous!

 

8. ​En cas de refus faite du foin en menaçant d’appeler le patron de la DGCCRF ou mieux Emmanuel Macron.

9. Si vos menaces sont en effet si vous êtes chez MEL proclamez que vous allez aller à Carrouf ou pire chez Nicolas. Et lycée de Versailles.

10. Je vous l’avais bien dit : fallait pas y aller… y’a pas de vins à poils… qui sentent la bouse de vaches…

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12 septembre 2015 6 12 /09 /septembre /2015 06:00
Au siège de l’Humanité, « le soir venu, l’escadron qui faisait sa ronde levait le coude, et faute d’épauler un fusil, d’ennui, buvait des canons. »

En mai 1947, après leur vote contre la politique du gouvernement en Indochine, Ramadier avait congédié les ministres communistes du gouvernement : Maurice Thorez, Ambroise Croizat, François Billoux, Marcel Paul et Charles Tillon.

 

La CGT, courroie de transmission du PCF, jura de mettre le régime à genoux.

 

« En octobre 1947, Paris se retrouva sans transport public. Les mines étaient en grève, suivies par les aciéries, puis les chemins de fer. Il y eut des émeutes généralisées. Jusqu’à 3 millions de travailleurs étaient dans la rue. Des pénuries alimentaires survinrent : Paris reçut moins d’un dixième de son approvisionnement en farine et un quart du lait qu’elle recevait en temps normal. Des trains furent sabotés et des caches d’armes découvertes, provoquant des craintes d’insurrections. »

 

« Des troupes furent postées devant l’Assemblée Nationale et le gouvernement sollicita les pouvoirs d’exception pour mobiliser 80 000 réservistes. »

 

La France était prête à tomber dans les bras de Moscou. « De folles rumeurs circulaient prétendant que les Russes allaient parachuter des armes, comme l’avaient fait les Alliés pour la Résistance pendant la guerre. »

 

« Quatre jours et quatre nuits durant, du 29 novembre au 3 décembre 1947, l’Assemblée Nationale se réunit pour une séance ininterrompue dont la violence verbale n’a été égalée en avant ni après. Les communistes accusaient le gouvernement et ses défenseurs, dont la plupart avaient combattus dans la Résistance, d’être, entre autres, des « chiens couchants, de salauds, de Boches, des sangsues, des partisans de Goebbels, des fascistes, des meurtriers. ». Furieux face aux attaques menées contre Schuman, Mitterrand accusa le principal orateur communiste, Jacques Duclos, d’allumer un nouvel incendie du Reichstag. Un député communiste lui rétorqua que le gouvernement auquel il appartenait n’était composé que d’ « escrocs et de faussaires ».

 

Cette année-là, l’influence communiste atteignit son paroxysme, cependant la CGT se scinda, perdant une partie de ses adhérents pour la CGT-FO qui fut financée par des fonds US.

 

Aux élections de décembre 1955, le Parti Communiste avec 25% des votes et 150 sièges devint le parti le plus fort. Les poujadistes remportèrent 51 sièges. La SFIO, le MRP et la droite traditionnelle étaient à égalité avec environ 90 sièges chacun.

 

 

L’hégémonie communiste, après avoir atteint un sommet avec les 22,5% des voix de Jacques Duclos, à l’élection présidentielle de 1969 provoquée par le départ du Général. Defferre malgré le soutien de Mendès n’obtint qu’un piteux 5,1% des voix.

 

En dépit de l’écrasement du printemps de Prague par les chars communistes les fidèles du PC se mobilisaient.

 

Ce fut le chant du cygne, le PS de Mitterrand, la vue basse et stupide de Georges Marchais, le déclin de la classe ouvrière, la chute du Mur de Berlin, réduiront son influence à une peau de chagrin : le petit Laurent et son allié le vas-de-la gueule Mélanchon.

 

Symbole de la toute-puissance du PCF, le journal l’Humanité s’était installée le 1er avril 1947, au 37 rue du Louvre, siège de l’empire Prouvost : Paris-Soir, Marie-Claire acquis en 1937, Match en 1938. C’est un building à l’américaine, construit en 1934 : au sous-sol les rotatives et aux étages les rédactions.

 

L’industriel Jean Prouvost ayant eu la malencontreuse idée de devenir le commissaire à l’Information du gouvernement Pétain, poste dont il démissionne le 10 juillet alors que l’AN donne les pleins pouvoirs au Maréchal, Paris-Soir passant sous contrôle allemand, est frappé d’indignité nationale avant de bénéficier un non-lieu.

 

Il ne parviendra pas pour autant à récupérer ses locaux. Ce n’est qu’au début de 1956, date à laquelle l’Humanité s’installe au 2-6 Boulevard Poissonnière, que le tandem Béghin-Prouvost reprend possession des lieux, imprimant Le Figaro sur les presses de la rue du Louvre. La rédaction rejoint cette adresse en 1975 lorsque le titre est racheté par Robert Hersant. 30 ans plus tard le quotidien déménagera boulevard Hausmann.

 

Donc le 10 mars 1956, l’Humanité emménage boulevard Poissonnière dans les anciens locaux du quotidien socialiste Le Populaire qui s’y trouvait depuis les réquisitions de 1946. Les murs étant alors la propriété du Matin compromis dans la collaboration ?

 

Lors de l’écrasement de l’insurrection hongroise de Budapest, en 1956, sauvagement réprimée par les chars soviétiques, le 7 novembre des manifestants, très jeunes, souvent d’extrême-droite, tentent d’incendier le siège du journal.

 

« Les assiégés ripostèrent en déversant des seaux d’eau sur les flammes et en précipitant sur les assaillants tous les projectiles disponibles : plombs d’imprimerie, bien sûr, mais aussi bustes de Lénine ou de Karl Marx. Le culte de la personnalité a parfois son utilité ! Les camarades des banlieues appelés en renfort finissent par nettoyer le boulevard à coups de manches de pioche, tard dans la nuit. »

 

La culture de forteresse assiégée des communistes s’en retrouvera renforcée. L’architecture du nouveau siège du PC, œuvre du brésilien Oscar Niemeyer, place du Colonel Fabien, en porte témoignage.

 

Maria-Antonietta Macciocchi, correspondante à Paris du journal communiste du PCI L’Unità, en témoigne au tout début des années 60 :

 

« Les communistes français […] attendaient toujours une attaque de l’ennemi au siège de l’Humanité, une guerre exterminatrice, et ils épiaient à l’horizon le signe le plus insignifiant pour donner l’alarme […] Mais il ne se passa rien. Le soir venu, l’escadron qui faisait la ronde levait le coude et, faute d’épauler un fusil, d’ennui, buvait des canons. L’alcool provoquait de curieuses dissociations chez ces soldats de la presse assiégés par le néant. »

 

Le néant, c’est presque le destin de l’Huma qui, en mars 1989, face à une diffusion divisée par 4 depuis la Libération, s’est délocalisée à Saint-Denis, un des derniers bastions de la banlieue rouge.

 

Ironie du sort, en bas du 2-6 boulevard Poissonnière, il y a un Mac Do symbole de l’impérialisme américain si cher à l’époque aux inconditionnels du parti frère de l’URSS et de ses dirigeants si accueillants sur les plages de la Mer Noire.

 

Autre ironie, l’immeuble de la rue du Louvre, dont la façade a porté l’effigie de Staline lorsque le Petit Père des peuples est défunté en mars 1953, accueille deux divisions de la Banque de France l’héritière des 200 familles et HSBC, l’une des banques qui s’est illustrée tout récemment dans la pire des prédations.

 

Enfin, touche finale à cette chronique : la culture du manche de pioche qui a régné très longtemps sur les échanges amicaux entre l’extrême-gauche et l’extrême droite, surtout à la Fac d’Assas, après avoir atteint des sommets en mai 68 et les années qui suivirent, s’est éteinte. Y’a pas à dire, comme diraient les nostalgiques, c’était mieux avant…

 

Sources :

 

  • François Mitterrand Portrait d’un ambigu Philip Short nouveau monde éditions.

  • Souvenirs de Paris : Hauts Lieux disparus ce qu’ils étaient… ce qui les a remplacés.
Au siège de l’Humanité, « le soir venu, l’escadron qui faisait sa ronde levait le coude, et faute d’épauler un fusil, d’ennui, buvait des canons. »
Au siège de l’Humanité, « le soir venu, l’escadron qui faisait sa ronde levait le coude, et faute d’épauler un fusil, d’ennui, buvait des canons. »
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11 septembre 2015 5 11 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (11) bête à manger du foin certes mais ça fait de la bonne viande le foin en Aveyron pour notre boucher Hugo Desnoyers
En dévers et contre tout (11) bête à manger du foin certes mais ça fait de la bonne viande le foin en Aveyron pour notre boucher Hugo Desnoyers

« Ben, tu ne vois pas ce qu'elles font [...], mais alors tu es bête à manger du foin ! » Jean-Pierre Chabrol - La gueuse…

 

Un peu mon genre avec le chenin de l’Outre-Quiévrain à l’humour titrant 2°.

 

Cette expression est attestée en 1774.

 

« Le mot foin, qui désigne une herbe fauchée destinée au fourrage, est parfois utilisé pour désigner quelque chose de peu de valeur, sans intérêt. »

 

Pourquoi tant de haine pour le foin ?

 

Bon je ne vais pas en faire tout un foin

 

« Y pionçait à ciel ouvert et y dessaoulait plus depuis trois jours. Y faisait du foin dans tous les azimuts, à se faire embarquer par les cognes » 1952. Émile et son flingue Hauriac Marcel.

 

Je vais vous vanter le foin. Plus exactement je vais vous citer Michel Lepertel nutritionniste spécialisé dans l’alimentation bovine et conseiller du boucher de mon quartier à Paris Hugo Desnoyers.

 

Celui-ci note avec pertinence que « la qualité de la viande dépend directement de ce que les bêtes mangent. »

 

Michel Lepertel souligne qu’il ne suffit pas qu’une vache mange de l’herbe. Encore faut-il que celle-ci soit de bonne qualité.

 

« Il y a de l’herbe encore plus mauvaise pour les animaux que le maïs, explique-t-il. Prenez un silo de ray-grass produit avec 180 unités d’azote. Reh bien ça pue, alors qu’un silo d’herbe qui se décompose, ça doit sentir bon. Si vous donnez cette herbe bourrée de nitrates à un bovin, vous ne pourrez pas faire de la viande de bonne qualité. »

 

Rééquilibrer l’herbe des pâtures.

 

« L’herbe est l’aliment le mieux adapté aux ruminants »

 

Avec de l’espace, 1ha/tête, nul besoin de compléments.

 

« Il y a beaucoup d’éleveurs qui ne savent plus exploiter leurs pâtures. Car une prairie, ce n’est pas une jachère. Un sol doit être en production permanente. Il faut que les micro-organismes présents dans le sol aient à manger. Pour cela, il faut éviter le sur-pâturage, faucher à 8 cm pour que l’herbe puisse repartir vite, répartir les bouses de vache dans le pré et passer 10 t de fumier composté chaque année »

 

« Quand on aura compris que ceux qui guérissent sont aussi ceux qui tuent, on aura déjà bien progressé. Pour une avancée, l’industrie agro-chimique dégrade quatre ou cinq autres critères. Alors qu’il suffit d’observer la nature pour trouver les solutions. »

 

La récolte du foin en question

 

« Les fabricants de machines agricoles ont remplacé la traditionnelle faucheuse par des faucheuses conditionneuses, qui viennent matraquer la plante pour extraire une partie de la sève et avoir plus de matière sèche. Sauf que toutes les valeurs nutritives se trouvent justement dans la sève. Il suffit de reprendre la vieille faucheuse qu’utilisait le grand-père, puis faner (laisser sécher au soleil et retourner) et enfin mettre en andains (rassembler le foin en lignes). Ça demande plus de travail, plus de temps, plus de rigueur, mais c’est le seul moyen d’obtenir une herbe de qualité. »

 

En fonction de ça Hugo Desnoyers raisonne en catégories de viande plutôt qu’en races, il classe les viandes selon leur goût : délicat, rond et corsé. Il travaille avec des éleveurs de Jeune Montagne qui fournissent le lait pour faire le Laguiole.

 

He oui des vaches laitières, dites vaches de réforme ça fait de la bonne viande dans ce cas précis car le cahier des charges de l’AOP Laguiole est très strict : pas plus de 6000l/vache, les céréales, les tourteaux de colza et de maïs aplatis permis, mais pas ceux de soja, pas d’ensilage, pas d’enrubannages (balles de foin enroulées dans du plastique).

 

Les vaches une fois réformées passent par le régime de la finition pendant 8 mois… pour que l’animal continue à prendre du muscle et préparer la viande avant maturation.

 

En France nous avons l’un des plus importants troupeaux allaitant du monde, est-il valorisé par une alimentation qui donne à la viande un goût incomparable ? La réponse est non. Nous avons privilégié les races sur de bases de format de concours et ce n’est pas parce qu’une viande est étiquetée Charolais ou Limousin qu’elle est bonne.

 

Cependant une question s’impose : les Français qui aiment tant leurs éleveurs, aiment-ils la bonne viande élevée par des éleveurs soucieux d’en faire ?

 

Pas si sûr, car en dehors des seniors dans mon genre les générations montantes se tournent vers la viande moulinée qui est de la vache de réforme moulinée, du minerai cher au leader du secteur, le grand ami des éleveurs : monsieur Bigard sous ses marques chéries Charal, Socopa et Bigard dans la GD et la restauration d’entreprise.

 

Pour aider les éleveurs il faut joindre le geste à la parole ce qui n’est pas la marque de nos concitoyens consommateurs…

 

Source : Beef « Accro à l’herbe »

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10 septembre 2015 4 10 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (10), la panthéonisation du vignoble, la course au culturel, et la santé du vignoble dans tout ça ?

Dans sa citadelle du Point, le sieur Dupont Jacques, dernier rempart à l’externalisation des « Spécial Vins » chère à Roux&Combaluzier dit B&D, pur recyclage des stocks, remet chaque année l’ouvrage sur le métier. Même s’il s’essouffle un peu, peine à sortir du cadre dans son papier « les jeunes à la découverte du vin » où il aurait pu caresser, même légèrement, les vins à poils, l’ensemble du numéro est de qualité. De nouveaux angles, la parole donnée à des esprits dérangeants, plus border line ou assumant des choix contestés, peu importe ça permettrait de mettre un peu d’oxygène dans la vigne France et mettre sur la table des interrogations qui méritent d’être posées.

 

Dans son édito « Et c’est ainsi que le vin est grand… » Jacques Dupont en soulève une d’importance « Malgré des perspectives de développement énormes en Asie et une reconnaissance patrimoniale des vignobles français l’inquiétude plane sur l’avenir de la vigne. »

 

Dans sa communication via ses élus, le monde du vin français, en alignant de beaux chiffres, se définit comme un grand secteur exportateur de notre économie, les fameux équivalents Rafale. Ce que je ne conteste pas et loin de moi toute volonté de verser dans un quelconque bashing. Ce qui m’interroge, et qui m’a toujours interrogé depuis que j’ai commis mon rapport en 2001, c’est que ce grand secteur répugne à faire de vrais choix, à anticiper, à se donner les moyens d’une politique à la hauteur de ses ambitions.

 

Je n’ai ni le temps, ni l’envie, et personne ne me le demande, de développer les différents éléments de mon analyse, mes anciens écrits n’ont guère pris de rides.

 

J’en reviens à notre Dupont qui, comme le faisait Mgr Marty, s’interroge :

 

« Il est possible de s’interroger sur le pourquoi de ce qui peut ressembler à une sorte de course au culturel, une aspiration au patrimonial, à ce qui pourrait passer pour une panthéonisation du vignoble… Il n’y a pas une mais des réponses et elles sont à chercher du côté de tout ce qui menace vins et vignes aujourd’hui :

 

- Le prix du foncier, qui dans certaines régions interdit aux vignerons de s’agrandir ou bien de transmettre à leurs enfants, laissant la porte ouverte à la mainmise des fortunes venues d’ailleurs ou de grandes compagnies sur les terroirs ;

- La concentration et la perte de certaines pratiques artisanales qui pourraient s’accompagner d’une uniformisation du goût comme on a pu commencer à la connaître à la fin des années 90, à Bordeaux notamment ;

 

- L’urbanisation mal contrôlée et la disparition de certains sols viticoles sous la pression des périphéries des villes. C’est la menace de nombreux vignobles quand cette fois le foncier est moins cher que le terrain à bâtir.

 

- Les attaques, les campagnes de dénigrement et les procès médicastres et Chicanneau qui confondent alcoolisme et plaisir du vin, réduisant celui-ci à la molécule d’alcool qu’il contient détruisant ainsi son histoire ;

 

- La perte d’identité ou de repères des vignerons eux-mêmes face à une demande croissante mondialisée et au goût fluctuant. »

 

Face à cette énumération intéressante, mais non hiérarchisée : il est de vraies menaces et d’autres, dont l’une fantasmée, de moindre danger, là encore il faut être en capacité de faire des choix clairs mais on prend alors le risque de sortir de l’ambiguïté d’une vigne France « aocisée » pour tous. Nous vivons encore sur un marché domestique d’importance, le premier du monde, et nous ramenons toute notre réflexion à cette aune tout en chérissant la mondialisation.

 

Le grand danger est dans la vigne elle-même : « Plusieurs maladies, et non une seule cette fois, font figure de nouveaux Attila de la vigne. L’esca, qui provoque une nécrose du cep, sans qu’on sache vraiment pourquoi, fait figure de leader des parasites (…) il est accompagné dans sa malfaisance de la flavescence dorée ou l’eutypiose parmi les fléaux les plus ravageurs connus. »

 

Le sujet est d’une extrême importance et ce qui me met en pétard c’est l’éternel lamento « Il manque surtout jusqu’à présent des moyens de recherche, une mise en commun des savoirs… » on se croirait à l’Éducation Nationale, tête de turc favorite du Point. Quand on se définit comme un grand secteur économique majeur on se donne des moyens, et il y en a, et l’on ne reste pas à la remorque d’une recherche publique qui n’a jamais dans le domaine de la vigne brillée par ses anticipations et ses choix. De plus les finances publiques étant ce qu’elles sont, il ne faut pas attendre des merveilles de ce côté-là.

 

Lorsque j’ai proposé et défendu la constitution d’un fonds vin alimenté par une part des CVO des Interprofessions qu’ai-je entendu ? Le silence assourdissant des égoïsmes régionaux. Ça s’appellerait un fonds souverain, très à la mode de nos jours, qui servirait de levier à des actions d’envergure en capacité de faire progresser la recherche.

 

Trop tard !

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10 septembre 2015 4 10 /09 /septembre /2015 06:00
« Viens, les vins vont aux plages… » la Vendée maritime ouverte aux vents du large aimait faire la noce et avait le goût de la danse et de la ribote…

Jean-Claude Pinson, poète et essayiste, dit être « né dans un pays de Cocagne. Ou quasi : à l’orée… »

 

C’est Gracq qui l’écrit dans Les formes d’une ville.

 

Les « rivages de Saint-Sébastien… lisières d’un pays de Cocagne ».

 

« Avant-poste des campagnes vendéennes implanté au bord de la Loire » 

 

« Un jour que des gabarres défilaient sur la Loire. J'ai voulu les conserver sur une toile. Au loin le pont de la Vendée à Saint Sébastien. Sur la droite les roselières. Nous tournons le dos à Nantes, toute proche. » http://yvette-richard-lequeau.over-blog.com/article-32838582.html

« Un jour que des gabarres défilaient sur la Loire. J'ai voulu les conserver sur une toile. Au loin le pont de la Vendée à Saint Sébastien. Sur la droite les roselières. Nous tournons le dos à Nantes, toute proche. » http://yvette-richard-lequeau.over-blog.com/article-32838582.html

« Village solaire » où la Loire scintille sous « une lumière de vacances »

 

Déjà s’y annonce cette « joie de vivre » qui habite « les territoires vineux qui s’entre-gardent » à l’horizon. »

 

Nous allions souvent nous mesurer au basket aux équipes de cet avant-poste du Nord de la Vendée, au-dessus du Lac de Grandlieu cher à Gaston Chaissac qui, lorsqu’il habitait à Boulogne-en-Vendée, écrivait qu’il vivait « au bord de la Boulogne qui est la Volga du lac de Grandlieu... » mais je ne suis jamais allé jouer à Saint-Sébastien-sur-Loire ; de Saint-Sébastien je ne garde que le souvenir du grand tableau chromo, accroché au-dessus du confessionnal de l’église de la paroisse Saint-Jacques le Majeur, là où je venais avouer et expier mes péchés véniels et parfois mortels, sur lequel le saint criblé de flèches, me faisait grand peine à voir.

« Viens, les vins vont aux plages… » la Vendée maritime ouverte aux vents du large aimait faire la noce et avait le goût de la danse et de la ribote…
« Viens, les vins vont aux plages… » la Vendée maritime ouverte aux vents du large aimait faire la noce et avait le goût de la danse et de la ribote…

Donc Jean-Claude Pinson est né et a grandi « entre Loire et vignoble »

 

Sa maison familiale, « à mi-chemin de la ferme et de la datcha de banlieue, villa en quasi pays de Cocagne » était pourvu « d’un grand jardin et d’annexes diverses (cave, poulailler, atelier, remises et appentis…) »

 

« La table abondait en produits variés du jardin, asperges et abricots, poissons pêchés en Loire… » et « offrait midi et soir, pour les jours ordinaires comme les jours de fête, ses propres vins, ceux que mon grand-père paternel tirait des quelques arpents de vigne qu’il cultivait dans les environs immédiats. »

 

J’y vois un cousinage évident avec la table du Bourg-Pailler, sauf que nous mangions du poisson de mer et que la piquette du pépé Louis, ancêtre des vins nus, régalait les hommes les jours ordinaires alors que pour les jours de fête on se tournait vers les vins bouchés venus d’ailleurs.

 

Mais, l’objet de cette chronique, c’est de reconnaître la « joie de vivre » de mes ancêtres vendéens du bord de mer.

« Viens, les vins vont aux plages… » la Vendée maritime ouverte aux vents du large aimait faire la noce et avait le goût de la danse et de la ribote…

« En 1793, aux portes de Nantes qu’ils assiègent, les Paydraits de Charette font la fête et « scandalisent, écrit Gracq, les dévots angevins des Mauges par leur paillardise, leur goût de la danse et de la ribote. »

 

« C’est qu’il y a Vendée et Vendée. Tandis que dévote, austère, est la haute Vendée, la Vendée intérieure, nettement plus riante est la Vendée maritime. Ouverte aux vents du large, elle aime faire la noce. Dans l’armée de Charrette, on « dansait toutes les nuits », note de son côté Michelet, et « le combat, le bal, la messe et l’égorgement, tout allait ensemble ». Dionysos, plus que Mars ou Jésus, est le roi de ce « carnaval » maraîchin. Et l’on peut présumer que le vin de chaudière* coule à flots, tandis que circulent les fioles de tord-boyaux. »

 

Le grand-père paternel de Jean-Claude, Louis Pinson, natif de la Garnache, où Charrette avait son manoir, était « un maraîchin noiraud au pied leste, ne crachant ni sur le vin, ni sur la fête, ne craignant pas le feu… » qui « aurait très probablement, un siècle et demi plutôt, fait partie de ces « moutons noirs » du général vendéen qui étaient aux dires de Michelet, de « joyeux danseurs » autant que d’enragés « bravi ».

 

Moi aussi je suis un noiraud, avec du sang Maure des frères de la Côte dans les veines, un vrai mauricaut qui en a ras-le-bol de se voir assimilé aux culs pincés de la haute-Vendée, celle des grenouilles de bénitier chères à Philippe de Villiers.

« Viens, les vins vont aux plages… » la Vendée maritime ouverte aux vents du large aimait faire la noce et avait le goût de la danse et de la ribote…

Que ça fait du bien de casser les idées reçues !

 

De faire un bras d’honneur aux faux-dévots, les Lubot and Co…

 

Source : De l’autre côté du vin

« Viens, les vins vont aux plages… » la Vendée maritime ouverte aux vents du large aimait faire la noce et avait le goût de la danse et de la ribote…
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9 septembre 2015 3 09 /09 /septembre /2015 08:00
En dévers et contre tout (9) le dard d’amour de nos lumas fait des perles au prix du caviar… à servir avec 1 Cornillard 2013 de Patrick Baudouin le roi du chenin !
En dévers et contre tout (9) le dard d’amour de nos lumas fait des perles au prix du caviar… à servir avec 1 Cornillard 2013 de Patrick Baudouin le roi du chenin !

La sauce aux lumas est un grand classique de ma jeunesse. Je n’aimais pas ça, la couleur maronnasse et l’odeur me levait le cœur, j’étais un peu « zirou » (du verbe asirer)

 

Le luma dit cagouille du côté des picto-charentais, c’est l’escargot, petit gris. La vedette aujourd’hui c’est l’escargot de Bourgogne, très apprécié en Europe du Sud depuis l’Antiquité. En France on en consomme 40 000 tonnes par an (600 proviennent de France le reste de l’Europe du Sud). « Il existe jusqu’à 25 000 sortes d’escargots, et on estime qu’il en existe 240 000 dans les mers. » Les escargots de Bourgogne sont une espèce protégée donc leur ramassage est interdit.

 

Le luma est un copulateur célèbre. Il est hermaphrodite et possède à la fois un pénis et un vagin. « Dame Nature s’est montrée maligne : quand ce petit animal mollasson se promène tout seul dans les bois et tombe sur un partenaire potentiel, cela fonctionne toujours ! (…) les escargots se palpent mutuellement avec leurs quatre sens. Ensuite ils frottent leur ventre l’un contre l’autre et se dressent mutuellement en « faisant l’homme » tous les deux pour ainsi dire. Ces préliminaires peuvent durer jusqu’à 24 heures. (…) Le dard d’amour, nom de cette partie génitale de 11 mm de long n’est pas issu du monde de la poésie, mais a bien été trouvé par des chercheurs. Il permet aux escargots de piquer leur partenaire pour causer une poussée hormonale qui mène à la sélection des meilleures graines. Au bout d’environ 25 jours, les deux escargots vont pondre, 50 œufs d’environ à 0,1g. Chaque œuf a un diamètre d’environ 6mm. L’animal a besoin d’à peu près une demi-heure pour chaque œuf. »

 

Ces sont ces œufs que deux jeunes entrepreneurs Jean-Philippe Rousseau, 43 ans, l’éleveur d’escargots, et établi en Charente-Maritime, et Romain Belloir, 25 ans, le commerçant sis à Tours qui a eu l’idée de commercialiser ce « caviar d’escargots » sous la marque « BELLOR » appellation non autorisée les petites billes sont dénommées « Perles de France ».

 

Dans l’élevage de Rousseau, dans une ambiance semi-obscure, à 17°C et 80% d’humidité de l’air, les escargots pondent dans des petits bacs de terre. Les œufs sont ramassés, la grande majorité est lavée avec de l’eau et de la fleur de sel « les œufs peuvent se garder ainsi pendant 6 mois. Rousseau a eu besoin de 3 ans et de 100 kg d’œufs pour trouver comment arrêter le développement embryonnaire en larve afin de pouvoir mettre en conserve ce produit sensible. »

 

L'héliciculture en Poitou Charente 

 

Il en produit 80 kg/an.

 

« Le caviar d’escargots marche très bien à l’étranger, car il paraît très exotique, très français. Avec le soutien de son pays, Belloir visite les pays arabes, l’Asie et bientôt la Scandinavie. « À l’étranger, le caviar d’escargots est la locomotive de notre entreprise, explique-t-il. Mais sur place, en France, il reste difficile d’enthousiasmer les chefs étoilés et les vendeurs de produits gourmets pour ces perles blanches ; ils gardent un mauvais souvenir des œufs d’escargots. »

 

Je n’ai pas goûté ce caviar d’un nouveau type, « qui n’a pas le goût aussi marqué que le caviar de poisson. Les perles ne possèdent qu’une note d’arôme boisé et sont plutôt un plaisir pour les yeux. »

 

Belloir a ouvert un restaurant à Tours, avec Gaëtan Evrard, « L’évidence »  où il sert un Carpaccio de bœuf aux truffes noires et aux « Perles de France » blanches.

 

Bon avec tout ça puisque cher Patrick Baudouin t’habites à quelques kilomètres de Tours et que le chenin peine à se faire reconnaître comme un big cépage je propose pour accompagner ce plat un de tes Cornillard 2013 très marqué humour belge et qui se mariera bien avec le fruit de cette bête de sexe qu’est le luma au dard d’amour.

 

« À l’intitulé tout aussi tentant, évoquant à coup sûr le vaudeville, une histoire de cocu et de corbillard. Et bien non, nous voilà partis dans un guide touristique qui nous fait part des impressions solaires du concepteur, le grillé des foins qui sèchent au soleil, la maturité des fruits, la chaleur fraîche (je sais, c’est curieux) du minéral – comme les vapeurs qui tourbillonnent dans les rayons de l’astre après une pluie d’orage. Faut reconnaître qu’il y a là une certaine poésie. »

 

Toute ma science sur le « caviar d’escargots » a été puisée dans un article dans BEEF, un trimestriel « pour les hommes qui ont du goût » www.beefmagazine « De l’or en bave »

En dévers et contre tout (9) le dard d’amour de nos lumas fait des perles au prix du caviar… à servir avec 1 Cornillard 2013 de Patrick Baudouin le roi du chenin !
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