le 30 juin 1899, par une nuit de tempête, une petite unité de la Marine nationale baptisée le SFAX, jette l'ancre au large de Port Haliguen. A 2 h 15 du matin le 1 e r juillet, un journaliste qui séjournait face au port reconnaît Dreyfus...<br /> <br /> « J'accuse »<br /> <br /> De retour de l'Ile du Diable en Guyane, où il purgeait une condamnation à perpétuité, le capitaine était attendu à Brest, la Cour de Cassation venant de décider le renvoi du capitaine Dreyfus devant une nouvelle juridiction. En l'espèce, le tribunal de Rennes. Motif de ce nouveau procès : « Des réactions de l'opinion publique déchirée en deux camps et des écrits d'Émile Zola avec, entre autres, le célèbre article "J'accuse" ».<br /> <br /> Blessé à la hanche<br /> <br /> Ce 1 e r juillet, sur le quai de Port Haliguen, des gendarmes et des militaires attendent. De quoi attirer les regards... Le capitaine Dreyfus fait alors un faux pas et tombe entre deux canots. « Dégradé », il passe ensuite entre deux haies de soldats qui lui tournent le dos pour n'avoir pas à lui rendre les honneurs. Blessé à la hanche, on se souvient, à Rennes, d'un homme « handicapé ». Il lui faudra attendre jusqu'en 1906 pour que son innocence soit reconnue et proclamée. Pour que le vrai coupable, un dénommé Esterhazy, soit dénoncé.<br /> <br /> Une plaque encore visible<br /> <br /> « Ici est débarqué le capitaine Dreyfus à son retour de l'Ile du Diable le 1 e r juillet 1899 »... Le 17 juillet 1932, une plaque commémorative a été apposée sur le quai des Sinagots à Port Haliguen par la Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen, en souvenir de cet épisode. Sauvée de justesse par un passionné d'histoire, alors qu'elle partait vers une déchèterie suite à une restauration de façade de bâtiment, cette plaque est aujourd'hui toujours visible... A quelques mètres de son emplacement initial, en face de la cale du vieux port. <br /> <br /> aaarticle du Télégramme du 3 août 2006