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17 juillet 2018 2 17 /07 /juillet /2018 06:00
La Cène avec D-Jésus, le DJ
La Cène avec D-Jésus, le DJ

La Cène avec D-Jésus, le DJ

J’exècre les culs pincés, les grenouilles de bénitier ou de mosquée, toutes les engeances effarouchées par ce qui ne se fait pas, les cachez-moi ce sein que je ne saurais voir, ceux qui se cachent derrière la religion pour enfouir leur frustration.

 

Jésus se démarque radicalement des pratiques de son temps. Alors qu’il demande à ses disciples de renoncer à tout pour le suivre, ce qui est une exigence bien plus radicale que ce qui se pratiquait alors dans le monde moyen-oriental et grec environnant, il n’accorde aucun intérêt aux règles de table en vigueur. Ainsi, tandis que les pharisiens et les membres de la communauté de Qumrân ne mangeaient qu’entre eux, Jésus déjeune avec n’importe qui.

 

La transgression fait scandale :

 

« Les scribes des pharisiens, le voyant manger avec les pécheurs et les publicains, disaient à ses disciples : « Quoi ? Il mange avec les publicains et les pécheurs ? » (Mc 2, 16). Le pharisien Simon, qui l’avait invité à un repas, en est lui aussi scandalisé. Alors qu’une femme pécheresse s’était introduite dans la salle du banquet et s’était mise à parfumer les pieds de Jésus, Simon maugréait : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche et ce qu’elle est : une pécheresse ! » On le voit, l’attitude de Jésus choque et le discrédite. »

 

À Table avec Jésus Gabriel Peynichou éditions du Petit bout de la lorgnette

 

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc, chapitre 13, versets 6 à 9

 

Il leur disait encore la parabole que voici :  

 

«Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher des fruits et n’en trouva pas. Il dit alors au vigneron : Voilà trois ans que je viens chercher des fruits sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le ; pourquoi donc occupe-t-il la terre pour rien ? Mais celui-ci, répondant, lui dit : Maître, laisse-le cette année encore, le temps que je creuse tout autour et que je mette du fumier. Peut-être donnera-t-il des fruits à l’avenir. Sinon, certes, tu le couperas. »

 

Ce que le Christ, dans l’hypothèse où il serait le fils de Dieu, avait oublié, c’est que le figuier qu’il utilise ici comme une métaphore d’Israël avait joué bien longtemps avant, un rôle symbolique encore plus important pour les peuples du Livre.

 

GENESE 3 -1-5

 

Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ?

 

La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin.

 

Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. 

 

Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point.

 

Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.

 

La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea. 

 

Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures. 

 

Alors ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l’homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin.

 

Mais l’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit : Où es-tu ? 

 

Il répondit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché.

 

Et l’Éternel Dieu dit : Qui t’a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ? 

 

L’homme répondit : La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. 

 

Et l’Éternel Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela? La femme répondit : Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé.

 

L’éternel Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. 

 

Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.

 

Il dit à la femme : J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. 

 

Il dit à l’homme : Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras point! Le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie.

 

Il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs.

 

C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.

 

Figatelli aux figues.   

                          

« Enfin pour clore ce chapitre consacré à la figue, une recette corse.  

 

Je suppose que vous avez toujours pensé que le  figatelli était une sorte de spécialité corse à base de chair à saucisse et de figues ? 

 

Eh bien pas du tout, le  figatelli  est une charcuterie dans laquelle on ajoute du foie de porc. La racine  figa que nous retrouvons ici n’est pas due au hasard. Les Romains, pour fabriquer leur foie gras, gavaient leurs oies, les fameuses oies du Capitole, avec des figues et ainsi figa la figue a donné son nom à notre foie.   Comme quoi l’étymologie nous fait découvrir notre passé aussi sûrement que si l’on creusait le sol dans la région de Pompéi.  

 

En souvenir de cet épisode de l’histoire de Rome où des oies ont sauvé la ville, vous pouvez servir en apéritif des tranches de figatelli passées au four sur des demi-figues fraîches ou sèches suivant la saison.   Et si c’est la fête, remplacez le figatelli par du foie gras. Mais j’ai bien peur que tout cela nous éloigne de Jésus-Christ. »

 

 

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16 juillet 2018 1 16 /07 /juillet /2018 07:00
Claude Askolovitch aime le Red Star, il écrit une belle chronique sur l'équipe de France qui ne représente qu'elle-même, et c'est déjà beaucoup

Je rappelle que Jules Rimet, le créateur de la Coupe du monde qui n’a jamais atteint un haut-niveau en sport  mais  qui voulait le sortir de la sphère aristocratique a créé, à 24 ans, le Red Star Club, où jeunes employés et ouvriers pratiqueront l’escrime, la course, le vélo, le football, mais aussi la poésie et la littérature, dont il est passionné.

 

Claude Askolovitch, fan du Red Star a écrit le 14 juillet 2018 :

 

La tentation est grande de faire des Bleus les hérauts de quelque valeur. Ce serait une erreur.

 

«Eh bien, vrai, ça me fait plaisir ; c'est pas pour dire, mais je suis content, je suis bien content.»

 

Il me revient à une poignée d’heures de l’extase ce contentement d’un paysan normand, croqué par Maupassant dans son Histoire d’une fille de ferme, découvrant que son épouse avait eu un enfant avant de le connaître et décidant qu’il allait, avec elle, élever le petit.

 

«Eh bien, vrai, ça me fait plaisir; c'est pas pour dire, mais je suis content, je suis bien content», disait le vieux de cet «éfant» d’un autre qu’il allait pourtant faire sien, et ainsi nous autres Français et Françaises nous préparons à recevoir une Coupe du monde, qui n’est pas de nous et qui ne nous doit rien, mais que nous ferons nôtre.

 

Péché mignon

La Coupe du monde de Deschamps et de Lloris sera la Coupe du monde de la France, et plut à Dieu que nous nous contentions d’être contents, bien contents et rien d’autre, plut à la décence que nous n’allions pas croire que nous y sommes pour quelque chose.

 

Le moment va revenir où nous parlerons de la France à propos de football, comme si le jeu devait éclairer notre destin hésitant. J’attends la mélopée de l’optimisme retrouvé, de la concorde au ballon, de la jeunesse radieuse et des vertus d’un peuple éternel et sans cesse renouvelé. J’entends déjà l’hymne au métissage fécond, et en contrepoint les imbéciles qui ne sauront admettre en dépit d’une évidence que le noir Kanté va au teint de Marianne aussi bien que l’albâtre Pavard. »

 

La suite ICI 

 

21 février 1897, bistrot Villiermet, à l'angle de l'avenue de la Bourdonnais et de la rue de Grenelle, quartier du Gros-Caillou, Paris VIIe. Jules Rimet, futur créateur de la Coupe du monde, fonde le Red Star. Un club est né. (L'Equipe

 

« C’est bien plus tard, m’étant plongé dans l’histoire du Red Star, raconte ainsi Didier Braun – mémoire vivante du journal L’équipe dans son dernier livre L’armoire à maillot, que je découvris que ce club à l’étoile rouge, ainsi nommé par pure anglophilie par son fondateur Jules Rimet – qui n’avait rien d’un bolchevik – avait connu la célébrité avec un maillot à larges rayures marines et blanches, avant d’adopter le vert de l’Olympique, lorsque les deux grands rivaux du football parisien des années 1920 avaient uni leurs destinées. »

 

Signalons néanmoins que Jules Rimet, pour l’époque une sorte de « catho de gauche » (l’inverse de Coubertin), était un ancien du Sillon, qu’il inventa la coupe du monde de football, et refusa de cautionner la politique, certes très anti-foot de Vichy. Ce fut en quittant la capitale et ses beaux quartiers au début du XXe siècle et en s’installant au cœur de la cité laborieuse de Saint-Ouen, à deux pas des puces, que le club va changer de destin et d’image. Pierre Laporte, son historien officieux, membre de l’Amicale des anciens joueurs, en détaille les étapes. « Le stade Bauer a été construit sur des anciens jardins ouvriers en 1909 quand le club est venu y jouer. On y accueillera même les premières rencontres de l’ancêtre de l’équipe de France avant la guerre de 1914. Longtemps, il s’appellera simplement Stade de Paris ou Municipal. Son actuel patronyme, il le doit au changement, à la Libération, du nom de la rue où il est domicilié en hommage à un résistant fusillé, et surtout à l’habitude prise par Le Parisien de le nommer ainsi. Comment oublier qu’en 1964, le Red Star, premier en D2, reçoit le Stade de Reims. La rencontre se déroule devant 22 000 entrées payantes quand la veille le Racing de Paris matchait l’OM au Parc des Princes devant à peine 2 200 spectateurs. »

 

C'est Lucien Gamblin, dit «Lulu-les-Gros-Bras», défenseur et capitaine emblématique du Red Star, qui a soulevé les trois Coupes de France consécutives du club de Saint-Ouen en 1921, 1922 et 1923. (L'Equipe)

Claude Askolovitch aime le Red Star, il écrit une belle chronique sur l'équipe de France qui ne représente qu'elle-même, et c'est déjà beaucoup
Claude Askolovitch aime le Red Star, il écrit une belle chronique sur l'équipe de France qui ne représente qu'elle-même, et c'est déjà beaucoup
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16 juillet 2018 1 16 /07 /juillet /2018 06:00
Mais qui est ce Jules Rimet qui écrivait et rêvait que par le football pour que « les hommes puissent se rencontrer en toute confiance sans haine dans leurs cœurs et sans insultes sur leurs lèvres ».

Le nom de Jules Rimet est moins connu que celui de Pierre de Coubertin.

 

Et pourtant c’est lui le fondateur de la Coupe du monde de football. Et c’est au cœur de la grande guerre qu’elle prend ses racines.

 

Ce fils d’un marchand-épicier naît en 1873 dans une modeste demeure de Theuley en Haute-Saône. À douze ans, il déménage pour Paris et découvre le football sur l’esplanade des Invalides. Il étudie le droit et s’engage dans le mouvement du catholicisme social, Jules Rimet s'affiche d'abord en militant chrétien proche de Marc Sangnier et du Sillon. Jules Rimet n’a jamais atteint un haut-niveau en sport  mais  il veut le sortir de la sphère aristocratique. Il crée à 24 ans le Red Star Club, où jeunes employés et ouvriers pratiqueront l’escrime, la course, le vélo, le football, mais aussi la poésie et la littérature, dont il est passionné.

 

« Pendant la guerre, Jules Rimet, qui a dépassé les quarante ans, est affecté à un régiment d’infanterie territorial. Il est décoré plusieurs fois pour ses faits d’armes.  Au front, éloigné des terrains, mais pas des dirigeants, il écrit et rêve que par le football, « les hommes puissent se rencontrer en toute confiance sans haine dans leurs cœurs et sans insultes sur leurs lèvres ». En 1919, il prend la tête de la Fédération Française de Football association, et deux ans plus tard de la FIFA, la fédération internationale, qu’il dirigera durant 33 ans ! »

 

« Au sortir de la Première Guerre mondiale, les Anglais refusent que soient maintenues au sein de la F.I.F.A. les puissances vaincues, et exigent la dissolution de l'institution. Sur proposition des Scandinaves, Jules Rimet va jouer les conciliateurs. »

 

« Avec Henri Delaunay, il va œuvrer à la création d'une Coupe du monde. Le 26 mai 1928, lors du congrès d'Amsterdam, Henri Delaunay propose officiellement l'organisation d'un Championnat du monde ; l'idée est définitivement acceptée en 1929 et la première édition de l'épreuve se tient en 1930 en Uruguay. Jules Rimet devra néanmoins user de tout son pouvoir pour persuader la Fédération française – qui hésite à mobiliser des joueurs amateurs durant six semaines – d'envoyer une délégation disputer la compétition. »

 

« Il fait tout pour que l'Uruguay en obtienne l'organisation et de fait, c'est à Montevideo que se jouera la première Coupe du Monde en 1930. L'Uruguay sera à cette occasion le premier pays à accueillir des non-blancs dans son équipe nationale, la Celeste. »

 

« Seules la France, la Belgique, la Roumanie et la Yougoslavie font la périlleuse traversée vers l’Amérique. Mais dès 1934, l’édition en Italie rassemble seize nations. Mussolini en fait malheureusement une vibrante exaltation fasciste. Ce qui coûtera sans doute le prix Nobel de la paix à Jules Rimet en 1955. Peu importe, son rassemblement footballistique de tous les peuples survivra à sa mort et à la seconde guerre mondiale, devenant l’événement planétaire qu’on connaît aujourd’hui. »

 

« C'est à l'occasion de la première Coupe du monde de football organisé en 1930 en Uruguay que le Français Jules Rimet, alors président de la Fédération internationale de football (Fifa), commande au sculpteur Abel Lafleur un trophée qui récompensera le vainqueur de la compétition. Cette première coupe représente Niké, déesse grecque de la victoire. La première équipe à soulever le trophée n'est autre que l'Uruguay, organisateur et vainqueur de la Coupe du monde 1930.

 

 

« Dès lors, Jules Rimet devient une célébrité en Amérique du sud où il est accueilli comme un chef d'État. En 1946, à l'occasion de ses 25 ans de présidence, on décide que la Coupe du Monde porte dorénavant son nom. »

 

« Jules Rimet manifestera encore sa forte personnalité en diverses occasions : en 1942, il se retire de la présidence de la Fédération française pour protester contre les mesures imposées par le Commissariat général à l'Éducation et aux Sports (restriction du professionnalisme, modification de la durée des rencontres) ; en 1949, il démissionne, cette fois définitivement, en raison du refus de la Fédération française d'intégrer les clubs sarrois. Entre-temps, il avait reçu la consécration de ses pairs, qui décidèrent en 1946 de donner son nom au trophée destiné à récompenser le vainqueur de la Coupe du monde. Le 21 juin 1954, Jules Rimet quitte la présidence de la F.I.F.A. et en devient le président honoraire. Il s'éteint le 16 octobre 1956. »

 

Source : Histoires 14-18 : Jules Rimet, père de la coupe du monde de football 

Coupe du monde 2018 : la folle histoire du trophée

Sauvé des griffes des nazis en 1938, volé à Londres en 1966 puis disparu à Rio en 1983, découvrez la surprenante histoire du trophée de la Coupe du monde.

 

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15 juillet 2018 7 15 /07 /juillet /2018 10:40
Le « penalty manqué » par Faruk Hadzibegic le 30 juin 1990 à Florence, les Yougoslaves affrontaient en1/4 de finale les Argentins de Maradona.

Rappeler un fait d’histoire enterré et ignoré, surtout par les Français, ce n’est pas faire injure au présent, ni verser dans la stigmatisation d’une équipe de football.

 

Le football yougoslave m’a toujours séduit et passionné, un régal pour ceux qui aiment le beau jeu.

 

Dans cette Coupe du monde j’ai visionné peu de matches mais le hasard veut que j’aie vu jouer la Croatie qui possède l’essentiel des talents de cette Yougoslavie oubliée. Avec la Belgique, elle est sans contestation une grande équipe.

 

Elle s’est qualifiée à plusieurs reprises après prolongation et tirs au but.

 

Les tirs au but ne sont pas des pénaltys car ce sont des fusils à un coup.     

       

« Ce que je sais de la morale, c’est au football que je le dois… » Albert Camus

 

« On se souvient de ce titre magnifique du roman et film éponyme de l'écrivain autrichien Peter Handke : «L'angoisse du gardien de but au moment du penalty».

 

Gigi Riva, dans son livre le Dernier Penalty écrit :

 

« Dans les Balkans, dire que le sport est comme la guerre n’est pas une métaphore. La guerre est la continuation du sport par d’autres moyens.

 

Le Dernier Penalty, est une formidable enquête, histoire de football et de guerre, ne manque pas de le rappeler, l’explosion de la Yougoslavie, «une idée romantique à l’agonie» alors, bruissait depuis quelque temps – dix ans après la mort du dirigeant Tito, la fédération socialiste n’était maintenue à flot qu’à coups d’illusions. Ainsi, ça avait chauffé fort lors d’un match entre le Dynamo Zagreb et l’Étoile Rouge de Belgrade. Dans le stade, les supporters avaient déployé des banderoles avec des slogans identitaires et créé une émeute.

 

Gigi Riva est rédacteur en chef de l’hebdomadaire italien L’Espresso, homonyme d’une légende de la Squadra Azzura et il a couvert la guerre des Balkans. Son livre raconte comment foot et politique se sont croisés durant un demi-siècle, jusqu’au paroxysme de Florence en 1990.

 

En 1990, l’Italie accueille le Mondial de foot, le 30 juin à Florence, les Yougoslaves affrontent, en quarts de finale, les Argentins de Maradona. Au coup de sifflet final, le score est nul. La séance des tirs au but s’achève sur ce qui a été qualifié à tort le penalty raté du capitaine, Faruk Hadzibegic.

 

Ce sera l’ultime apparition de l’équipe nationale d’un pays en voie d’implosion. C’est dans les virages des stades, tenus par la pègre, qu’ont été formés, en Serbie et en Croatie, les groupes paramilitaires, dont les méfaits, dans les années 1980, préfigurent les conflits de la décennie suivante.

 

Ce « penalty manqué » par Faruk Hadzibegic devenait soudain une histoire de football et de guerre. Le symbole, le déclencheur de l’éclatement d’un pays.

 

Croates et Serbes jouaient sous le même maillot, celui de la Yougoslavie – ce fut la dernière fois, une fin précipitée par le dernier penalty… Dans les mois qui suivirent, tant et tant de supporters devinrent les miliciens d’une guerre civile. Une guerre durant laquelle les nationalismes se sont affrontés dans le sang, sous les bombardements. »

 

Ce sont des pages d’Histoire les rappeler n’entache en rien le moment d’une finale de Coupe du Monde, que le meilleur gagne et quel qu’il soit, loin des excès de nationalisme chauvin, lever un verre de vin naturel de Croatie me va, j’aime ça comme j’aime l’eau de Vichy aussi.

FARUK HADZIBEGIC ICI

né le 7 octobre 1957 à Sarajevo, Yougoslavie, en Bosnie-Herzégovine fut un footballeur international yougoslave d'origine bosnienne, mais désormais de nationalité française, qui évoluait au poste de libéro. Il s’est reconverti en entraîneur depuis 1995.

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15 juillet 2018 7 15 /07 /juillet /2018 07:00
Dom Jacques Dupont disciple de Saint Benoît voit rouge « il est interdit d’interdire » de s’envoyer un gorgeon d’Ausone derrière la cravate !

Le  10 février 2016 je commettais une chronique qui n’absout du péché mortel commis dans mon titre, Alain Vauthier me le pardonnera, bien sûr les amateurs éclairés et les licheurs de la LPV réclameront le bucher de la Sainte Inquisition.

 

J’suis snob j'ne fréquente que des baronnes aux noms comme des trombones j’bois de l’Ausone en mangeant du camembert à la petite cuillère…

 

Je plante le décor :

 

  • dans un lieu tenu secret, un antre souterrain, 2 flacons d’Ausone : un 2003 et un 2005 que, sur son fidèle destrier, votre serviteur avaient porté la veille de la rencontre car le 2005, encore très jeune, avait besoin d’être carafé.

 

  • 3 amis, Jacques Dupont du Point, nul besoin de le présenter, Laurent Bazin journaliste à Itélé, blogueur, un peu intermittent ces derniers temps, sur le vin de mes amis et chroniqueur au Point et bien sûr ma pomme.

 

Ce dernier 12 juillet alors  que je passais péniblement le cap des 70 ans le Jacques Dupont prenait le mors aux dents, sabre au clair, il hissait l’étendard de la révolte en proclamant du haut de sa Basse Bourgogne :

 

Lâchez-nous la grappe !

 

« Saint Benoît préconisait, pour ses moines, dans sa règle 40, de boire une hémine de vin par jour (27 cl) ; par contre, il respectait ceux qui ne voulaient pas boire… Continuons sur cet exemple », conseille le Dr Jean-Pierre Rifler.

 

La suite ICI 

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15 juillet 2018 7 15 /07 /juillet /2018 06:00
Pavelic Ante

Pavelic Ante

Dans sa lettre politique du 13 juillet Laurent Joffrin écrit :

 

Et la Croatie ?

 

« Une équipe beaucoup plus uniforme dans un pays au nationalisme sourcilleux, une équipe au blason terni par des vilaines histoires de corruption. La Croatie indépendante est née d’une guerre, celle des années 90, terrible et meurtrière. Elle a été gouvernée longtemps par Franjo Tudjman, leader identitaire s’il en fut. Son passé oustachi est de sinistre mémoire – une légion croate s’est distinguée par ses exactions aux côtés de l’armée allemande. Pourtant, cette ancienne province de l’empire austro-hongrois s’est aussi distinguée par son ouverture et sa résistance au nazisme : Tito était croate. Son nationalisme moderne est né, pour une bonne part, de la prétention serbe à dominer la fédération, alors même que c’est la Croatie, dans les années 30, qui avait pris l’initiative de réunir les «Slaves du Sud». Les temps changent et les dirigeants croates ont préservé la démocratie dans leur pays. Ils ont aussi refusé l’enfermement. Dès l’indépendance, ils ont demandé l’adhésion de leur pays à l’Union européenne, ce qui est chose faite. De quoi, là aussi, faire réfléchir les souverainistes… »

 

En 1941, alors que la deuxième guerre mondiale sévit depuis deux ans avec ses nombreux morts et combats, les Nazis attaquent la Yougoslavie et mettent en place en Croatie un Etat indépendant qui va devenir satellite de l'Allemagne, l’Etat indépendant de Croatie. Ses autorités, les Oustachis, se fondent sur une politique basée sur le modèle nazi et prônent un Etat croate ethniquement pur, qui sera débarrassé des « éléments indésirables », Serbes et Juifs. Le tristement célèbre Ante Pavelic, chef des Oustachis, ne cherche pas à dissimuler les massacres qu'il compte mener contre ces populations. Des lois raciales sont édictées [Loi pour la protection du peuple et de l’état (17 avril 1941), loi sur l’appartenance à la race (30 avril 1941), loi sur la protection du sang aryen et de l’honneur du peuple croate (30 avril 1941)] qui mettent en place de fortes discriminations envers les Serbes et les Juifs : Ceux-ci sont chassés des centres des villes, victimes d'expropriations, et doivent porter des signes distinctifs. Ceux qui refusent l'oppression ainsi que les Croates qui défendent les victimes sont accusés de haute trahison et emprisonnés ou fusillés.

 

Les Oustachis déclenchent rapidement des massacres. Le 2 juin 1941, le ministre de la justice de l'Etat indépendant de Croatie, Milovan Zanic, annonce que « les massacres déjà commis s’inscrivent dans un plan national de massacre des populations serbes et juives. [la Croatie], est seulement pour les Croates et pour personne d'autre. Il n'y a pas de méthode que nous, Croates, puissions négliger dans le but de faire ce pays vraiment nôtre et de le nettoyer des Serbes (et des éléments "hostiles"). (...) Nous ne cachons pas notre pensée, c'est la politique de notre État, (...) nous ne ferons pas autre chose, mais seulement ce qui est écrit dans les principes oustachis. »

 

Certains hauts responsables oustachis vont même plus vite que les autorités centrales de Zagreb : Le gouverneur oustachi de la région de Banja Luka, Gutic, lance des appels à la haine et signe des papiers autorisant " Tout Croate à exterminer les Serbes partout où on les rencontrera".

 

Durant le seul mois de Juin 1941, on compte 100 000 hommes, femmes et enfants serbes tués par les soldats oustachis et les paramilitaires qui les aident.

 

D'autres massacres encore plus vastes ont eu lieu en Herzégovine durant la même période. Dans la banlieue de Ljubinje, les oustachis ont entrepris le 2 juin un massacre en masse. Trois jours plus tard, les oustachis ont égorgé quelque 180 paysans du village de Korita, près de Gacko. Le 30 juin, à Ljubusko, nouveau massacre. En juin, c'était le massacre des Serbes sur le territoire de la Dalmatie du Nord. Encore plusieurs dizaines de milliers de morts.

 

Fin Juillet et début Aout 1941 ont lieu les massacres de Vrgin-Most qui seront de l'aveu même des soldats italiens alliés des Oustachis un déclenchement de la barbarie la plus affreuse. Des femmes de villages serbes sont affreusement violées puis mutilées, plusieurs milliers de civils exécutés. Lors du raid du 3 Aout, on comptera 5 survivants sur les 5000 Serbes qui ont été arrêtés par les Oustachis. Bien qu'alliée de ces derniers, l'armée italienne décidera d'intervenir et de prendre le contrôle de la région pour faire cesser cette barbarie, ce qui fâchera passablement les autorités centrales de Zagreb.

 

Concernant les camps de concentration, la Croatie sera le seul « État » d'Europe à mettre en place une politique concentrationnaire sans l'aide des Nazis. Et une différence remarquable entre les camps nazis et croates est que les exécutions dans les camps croates avaient le plus souvent lieu à l'arme blanche ou même.... à la hache comme dans le funeste camp de Jasenovac, l'Auschwitz des Balkans, dans lequel furent exécutes 360 000 personnes, comprenant des Serbes, des Juifs, des Tziganes et des opposants, ce qui en faisait selon les historiens le camp le plus meurtrier après ceux d'Auschwitz et de Treblinka.

 

Le bilan de ce génocide varie. Déjà en 1941, un rapport intitulé Documentation sur les actions illégales et brutales commis par les oustachis sur la population yougoslave, commandé par l’État-major de l'armée italienne, fait état de plus de 80 000 Serbes tués entre Avril et Aout 1941.

 

Le bilan total du génocide se chiffre lui en centaines de milliers de morts et de disparus : 744 000 selon un rapport du président Roosevelt lors de la conférence de Téhéran, dont 330 000 environ rien qu'à Jasenovac selon le United States Holocaust  Memorial Museum.

 

Force est néanmoins de constater que si le thème du génocide de 1941-1945 est bien connu des historiens des Balkans et de certains historiens américains, on en parle relativement peu. Et il a fallu attendre Avril 2011 pour qu’un officiel croate, le président Josipovic, fasse enfin des excuses pour les crimes commis par l’Etat indépendant de Croatie.

 

Source AGORAVOX ICI  : 

 

La Croatie face à ses fantômes oustachis. L'extradition d'un commandant de camp nazi réveille le passé par Thomas Hofnung — 18 juin 1998

 

« L'ancien officier nazi croate Dinko Sakic devait être extradé hier soir vers la Croatie où il sera jugé pour des crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale. Dinko Sakic, 76 ans, qui réside en Argentine depuis 1947, avait été arrêté en avril à son domicile, quelques heures après l'enregistrement officiel par l'Argentine d'une demande d'extradition présentée par la Croatie.

 

Zagreb envoyé spécial, Le 30 avril, c'est par un silence assourdissant que Zagreb avait accueilli la nouvelle de l'arrestation en Argentine de Dinko Sakic. Un silence révélateur de la gêne qu'éprouve le régime du président croate Franjo Tudjman face à la réapparition inopinée de l'ancien commandant du camp de concentration de Jasenovac (Croatie), où furent massacrés par les oustachis (pronazis), de 1941 à 1945, plusieurs dizaines de milliers de Serbes, de Juifs, de Tsiganes et de Croates antifascistes.

 

Dinko Sakic, un retraité d'apparence paisible, ayant reconnu à la télévision argentine qu'il avait dirigé le camp de sinistre mémoire, les autorités de Zagreb n'ont pas eu le choix. Elles se sont rapidement résolues à demander son extradition, en partie pour prendre de vitesse le «frère ennemi» yougoslave qui venait d'entamer la même démarche auprès de Buenos Aires. La Croatie se prépare désormais à juger l'ancien responsable oustachi au cours d'un procès qui promet d'être douloureux. Car, depuis 1990, les autorités de Zagreb n'ont pas ménagé leurs efforts pour réhabiliter partiellement le régime d'Ante Pavelic, qui avait collaboré avec l'Allemagne nazie. »

 

La suite ICI 

Pavelic Ante

 

Publié le par Mémoires de Guerre

Ante Pavelić (Bradina, Bosnie-Herzégovine, 14 juillet 1889–Madrid, 28 décembre 1959), était un homme politique yougoslave d'origine croate. Fondateur du mouvement nationaliste croate des Oustachis (Ustaše), il fut le dirigeant de l’État indépendant de Croatie (Nezavisna Država Hrvatska, NDH) pendant la Seconde Guerre Mondiale.

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14 juillet 2018 6 14 /07 /juillet /2018 07:00
Travailler moins pour acheter plus de vin ! Vive les jours fériés et les RTT !

Les mauvaises langues, surtout celles de langue anglaise, la teutonne aussi, nous font mauvaise réputation, nous serions les champions du monde toute catégorie du farniente payé en collectionnant les jours fériés, en étant les plus grands bâtisseurs de pont, et cerise sur gâteau amateurs immodérés des très fameuses RTT nées d’une loi « inique » toute droit sortie de la plume de la fille d’un type dénommé Delors. Bref, nous sommes de grosses féniasses, des tire-au-flanc, des embusqués qui ne pensent qu’à leurs congés. Nous sommes tous des « Alexandre le Bienheureux ! »

 

J’écrivais ceci en avril 2012

 

Amateur de chiffres, je me contenterai de mettre en avant que la France compte 11 jours fériés (5 civils et 6 d’origine religieuse) et les USA le gouvernement fédéral proclame 10 jours fériés par an, les allemands en comptent 16 mais leur nombre varient suivant le Land, au Royaume-Uni ils en ont 13 mais les anglais et les gallois n’en ont que 8 ou 9 et ils ne crachent pas sur les ponts, les écossais en prennent 10 comme les Irlandais du Nord. Que la France est bien la fille aînée de l’Eglise de Rome : 6 jours fériés sont d’origine religieuse.

 

La France compte 11 jours fériés, 5 civils le Jour de l'an,  le  1er mai : Fête du Travail, le 8 mai la capitulation de l’Allemagne, la Fête Nationale le 14 juillet, l’Armistice 14/18 le 11 novembre et 6 religieux : 3 à dates variables le lundi de Pâques, le jeudi de l’Ascension, le lundi de la Pentecôte devenu par la grâce de JPR la journée de solidarité envers les personnes âgées, sauf accord différent. Et 3 à dates fixes : le 15 août, la Toussaint 1er novembre et Noël le 25 décembre.

 

Aux USA le gouvernement fédéral proclame 10 jours fériés par an, dont trois Noël , Veterans' Day(Jour des Vétérans): 11 novembre et New Year's Day identiques aux nôtres, le Columbus Day (Jour de Christophe Colomb): 2ème lundi d'octobre, l’Independence Day (Fête de l'Indépendance américaine): 4 juillet, le Labor Day (Fête du Travail): 1er lundi de septembre, le Martin Luther King's Birthday (Anniversaire de Martin Luther King): 3ème lundi de janvier, le Memorial Day (Jour du Souvenir): dernier lundi de mai, Thanksgiving (Jour d'Action de Grâce): 4ème jeudi de novembre. Washington's Birthday (Anniversaire de Washington): 3ème lundi de février.

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14 juillet 2018 6 14 /07 /juillet /2018 06:15
« Boire a été rabaissé à un acte social et économique, provoquant des injonctions hygiéniques dont le but déclaré est la préservation de l’équilibre de la Sécu. Pour le dire clairement, je me fous de la santé publique. Cette santé-là n’est qu’une affaire de statistiques pour laquelle les corps ont la minceur d’unités arithmétiques »

Dans une tribune publiée par le quotidien Le Figaro le vendredi 13 juillet, 64 châteaux et domaines dénoncent « la transformation d'un produit d'excellence distribué dans le monde entier en un bien délictueux à travers l'apposition de pictogrammes mortifères sur les femmes enceintes et les mineurs ».

 

« Comment, pouvez-vous nous demander, Madame la Ministre, de sacrifier tout ce travail et cette réputation en imposant sur nos étiquettes une image de peur, conçue pour faire peur ? »

 

« Ce n'est pas avec des pictogrammes répressifs sur les étiquettes de nos vins que vous résoudrez le problème sérieux de santé que pose la consommation d'alcool de certains mineurs et femmes enceintes »

 

Le pictogramme qui est le plus souvent présent. Mais il est parfois affiché dans des dimensions très réduites. Le volet prévention du plan santé du gouvernement, dévoilé le 26 mars, prévoit d'augmenter « significativement » la taille du pictogramme "interdit aux femmes enceintes" sur les bouteilles d'alcool (vin compris).

 

« Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question » selon Baudelaire.

 

Qui n'est jamais sorti de l'enclos de la sèche sobriété n'a qu'une connaissance étriquée de la vie et de lui-même. Il faut oser les expériences qui nous portent aux limites de la conscience, car l'ivresse est aussi un mode exaltant d'appréhension du Réel, comme l'ont montré jadis les poètes chinois et les mystiques persans, amateurs de poésie et de vin.

 

Le secret en serait-il perdu dans nos sociétés partagées entre l'euphorie artificielle des rave-parties et la prophylaxie maussade des hygiénistes ?

 

« Sans chimères et sans ivresses, la vie ne connaîtrait que des passions tristes » affirme Georges Picard.

 

 

« Du bon usage de l’ivresse »  réhabilite une conception intimiste des ivresses maîtrisées, qu'elles soient ivresses du vin, de la mystique ou de la poésie, ivresse des sens ou ivresse de l'esprit.

 

 « Georges Picard est de ces écrivains qui jouent le sens de leur vie dans la littérature et y sacrifie leur existence sociale. Fils d'ouvrier, employé dans une usine à sardines puis journaliste à «60 millions de consommateurs», Georges Picard est l'auteur de quinze livres à la musique délicate. Il est un peu notre Cioran, l'amertume et le goût du désastre en moins. Comme le génial ­Roumain, il a sacrifié dans sa jeunesse à l'illusion de changer le monde par la violence, avant de devenir athée en politique. Comme lui, il a beaucoup vagabondé à travers la France, à vélo et surtout à pied, pour tenter de trouver un sens à sa vie. Enfin, il a préféré le retrait aux tapages médiatiques et vit comme un anachorète en plein Paris, dans son appartement du XVe arrondissement. »

 

Un extrait de cet opus : le premier chapitre Boire au corps vivant.

 

« Il ne m’est jamais arrivé de croire que l’ivresse soit un moyen de combattre l’ennui pour la raison que je ne m’ennuie guère, très peu souvent et jamais longtemps. Mais que l’ivresse soit plus un moyen qu’une fin n’est pas absolument prouvé. On peut avoir envie de s’enivrer sans véritable raison, ou pour la raison légère de se sentir léger. Boire procure une illusion éphémère qui n’est pas sans agrément. Mais peut-être y-a-t-il quand même autre chose de plus dans ce désir d’étourdissement. Je ne suis pas du genre à rouler sous la table, ni même à picoler très souvent. Trop boire tue la soif et anesthésie les sensations fines.

 

Mauvais chemin. Il faut plutôt se mettre en disposition et s’arrêter très vite en évitant les alcools forts qui abrutissent *. Un verre de bon vin a ma préférence. J’affirme qu’il est d’une grande conséquence de s’enivrer qu’à un moment choisi, après s’être débarrassé de ses soucis car, à les prendre avec soi, on est à peu près sûr de les excéder jusqu’au pessimisme. Mieux vaut s’enivrer quand on est heureux ; la tristesse déteint partout et décolore tout. Le vin triste est une malédiction. L’ivresse permanente aussi, je le soutien contre Baudelaire et son comminatoire : « Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question ». Certes, il précise qu’on peut s’enivrer « de vin, de poésie ou de vertu, à votre guise » mais l’ivresse permanente, même l’ivresse de poésie est soûlante à la longue. Je prends le contre-pied de cette curieuse hygiène existentielle, d’un romantisme quelque peu exalté, quoi conduirait, si on pouvait l’appliquer, à une espèce de folie monotone et vite retombante.

 

L’idée serait plutôt de s’enivrer rarement pour conserver de la fraîcheur aux sensations aériennes et colorées que procure une ivresse maîtrisée. Ce n’est pas tout à fait un art, ni même une technique ; c’est presque déjà une esthétique. Peut-être suffirait-il de s’enivrer dix fois dans sa vie, à condition de préparer ces expériences et d’en exploiter ensuite intensément le souvenir. L’époque ne nous y prépare guère qui nous voue au quantitatif, à la répétition boulimique et morose de la consommation répétitive.

 

S’enivrer : vous voulez dire se soûler, se beurrer, se torcher ? Qui croit que se cuiter étanchera jamais une certaine soif peut cuver sans moi. Non que je sois moi-même toujours capable d’une telle économie vitale : je ne peux qu’envier les vrais épicuriens, puristes du plaisir mesuré. Comme la majorité des gens, sans doute, je goûte mal à la vie, faute d’un clair parti pris. Quand on ne peut contraindre ses appétits, au moins devrait-on avoir la ressource de les déchaîner à la façon rabelaisienne, buvant « pour la soif advenir et éternellement ».

 

Au lieu de quoi, nous buvons la plupart du temps sans authenticité ni conscience, rarement à la bonne mesure. Comment tirer philosophie de ce train médiocre ? Si les Dieux n’ont plus soif, c’est que nos libations ne les sollicitent plus. Les dieux antiques s’enivraient pour exalter le lyrisme surnaturel de leur état. En contrepartie, les hommes s’enivraient pour glorifier les dieux et participer à la griserie dionysiaque de la Création. C’était le temps héroïque des ivresses magiques. Dans un monde matérialiste, l’hydromel est un breuvage de dupe. Quant au sang du Seigneur, il y a belle lurette qu’il n’irrigue plus que les esprits complaisants envers un sacré de routine. Même la dive bouteille provoque des aigreurs aux derniers fidèles de Bacchus. Boire a été rabaissé à un acte social et économique, provoquant des injonctions hygiéniques dont le but déclaré est la préservation de l’équilibre de la Sécu. Pour le dire clairement, je me fous de la santé publique. Cette santé-là n’est qu’une affaire de statistiques pour laquelle les corps ont la minceur d’unités arithmétiques. Je préfère boire un corps vivant, chaud, frissonnant, éphémère, singulier. Le sacré, c’est la réalité de ce corps qui passe  si présent et bientôt éternellement absent. Je n’en vois pas d’autre. »

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13 juillet 2018 5 13 /07 /juillet /2018 06:57
« De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves. Et les moins abstinents. Cela se remarque encore aujourd’hui. » mais j’ai trouvé nos voisins belges un chouïa mauvais perdants

J’ai trouvé Thibault Courtois bien discourtois « Ils n’ont joué que de l’anti-football » a-t-il déclaré au quotidien belge Het Nieuwsblad . « On a perdu contre une équipe qui ne joue à rien", a-t-il insisté précisant que « leur attaquant était toujours à 30 mètres du but » et que « ce n’est pas beau à voir ».

 

Quand à Eden Hazard il a martelé que la Belgique « a peut-être été la plus belle équipe du Mondial » avant de lâcher : « On tombe contre une équipe solide, l'équipe de France, qui ne pratique peut-être pas le plus beau jeu, mais qui est solide défensivement et qui marque quand ils ont une ou deux occasions. »

 

Bon comme le Twitte @BelgeBrune

 

« Et l'arbitre gnagnagna, et les Bleus qui n'ont fait que de la défense gnagnana. On est fiers des Diables même s'ils ont moins bien joué hier soir. Reconnaissons la défaite avec panache, et retournons à nos conflits communautaires (tout ça c'est la faute aux Wallons). #FRABEL »

 

Lire ICI Coupe du monde 2018 : mauvais perdants, les Belges ? On vous explique pourquoi ils ont tort de critiquer la victoire française 

 

Dans l’introduction de son livre : « Histoire d’un grand négoce : Vins&Spiritueux en Belgique » édité chez Glénat.  Charles-Louis Binnemans écrit : « Les belges aiment boire le vin »

 

« De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves. Et les moins abstinents. Cela se remarque encore aujourd’hui. Une vocation, durable et héroïque, qui se perpétue dans la joie et la santé, vin à l’appui. Une attirance, nuancée d’un souci de la qualité, qui se modèle à travers les siècles et s’adapte aux millésimes. Une heureuse disponibilité qui mérite d’être décrite, voire citée en exemple ;

 

Pourtant, durant les millénaires qui se terminent vaillamment ces jours-ci, la facilité n’a jamais présidé à la venue du vin sur nos marchés si peu ensoleillés. Les distances étaient considérables, et rudes les obstacles. Sans parler des plaisanteries du fisc. Les Belges, au bout du circuit de la distribution, se sont néanmoins montrés aventureux mais accommodants. Les consommateurs, bien sûr, mais aussi et au préalable, les marchands, les importateurs, qui connaissaient les sources et les itinéraires. »

 

Le 17 décembre 2011 j’écrivais :

 

La Belgitude : « Et si les belges n’étaient rien d’autre que des personnages de bande dessinée, bien trop poétique pour être vrai ? »

 

Depuis que je chronique sur cet espace de liberté j’ai appris à mieux connaître la belgitude au travers de mes lecteurs belges et, bien sûr, du plus français des belges flamands : mon commentateur phare, culotté ou déculotté, j’ai nommé Luc Charlier. « En France rire des belges est un sport national qui rend paraît-il, plus intelligent celui qui le pratique. En droit héritier des Lumières et de ses belles colonies, l’élégant Français, chantre de toutes les libertés, du bon goût et de la bonne bouffe, aime en effet se gausser d’un voisin qui aime la bière, les moules et les frites, et dont l’accent, « alléie, alléie, c’est pas ben grave une foué », est à lui tout seul une invitation au rire et à la galéjade. »

 

Quand j’entends ça je sors « les frères Dardenne, Yolande Moreau, Benoît Poelvoorde, Bouli Lanners… » du côté 7e Art, « James Ensor, Magritte, Léon Spilliaert, Paul Delvaux, Alechinsky… » pour les peintres contemporains, « Brel, Adamo, Arno… » pour les chanteurs, et je ne parle pas de la bande dessinée de mon enfance avec Tintin d’Hergé,  Spirou (1938), Blake et Mortimer (1946), Lucky Luke (1947), Gaston Lagaffe (1957), les Schtroumpfs (1958), Boule et Bill, Achille Talon, Buck Danny, Bob Morane, Largo Winch…ou Maeterlinck, Emile Verhaeren Simenon, Scutenaire,  pour la littérature.

 

Dans la conclusion de son article Belgitude Méfiez-vous des Belges ! (Rire de Résistance Tome 2 Beaux-arts éditions) Philippe Krebs traduit mieux que moi cette proximité « Et si les belges n’étaient rien d’autre que des personnages de bande dessinée, bien trop poétique pour être vrai ? Une bande de gamins des rues qui jouent à faire la nique à la camarde. À coups de lance-pierres, écrase-savates, pétards et gratte-cul, coussins péteurs et boules puantes, asticotant la mort pour se sentir vivants, tristes et le rire aux lèvres. Un drapeau noir avec fruit rouge et banane (le même que Bucquoy lors de ses coups d’État) en guise d’étendard contre toutes les conneries du monde… »

 

Culture de la farce, surréalisme de combat, canular hilarant, en voici un échantillon donné par Philippe Krebs :

 

-         Le remplacement méthodique nocturne de toutes les plaques de rues du village d’Ecausssinnes-Lalaing par des plaques « rue Jacques Mesrine » sous la houlette du restaurateur anarchisant André Claes ;

 

-         Jean Bucquoy invitant publiquement le roi Beaudouin à venir se faire décapiter sur la Grand Place de Bruxelles ;

 

-         Robert Dehoux bouchant nuitamment avec des allumettes toutes les serrures des banques de la capitale ;

 

-         Mariën proposant qu’on verse de l’acide sulfurique dans les bénitiers ;

 

-         La lettre de Magritte adressée à l’amant de sa femme, le poète Paul Clinet, où il explique à son concurrent comment faire jouir Georgette sa légitime ;

 

-         Mariën distribuant, en 1974, à l’entrée des Biennales internationales de poésie de Knokke-le-Zoute, des bons gratis pour saute une poétesse, avec la mention Vlaamse seks op aanvraag, sexe flamand sur demande.

 

En conclusion cet aquoibonisme d’Alain Dantinne (écrivain belge auteur d’Hygiène de l’intestin pastiche du roman d’Amélie Nothomb Hygiène de l’assassin)

 

« À quoi bon se laver les dents chaque matin quand on a un cancer de l’anus ? »

 

 

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12 juillet 2018 4 12 /07 /juillet /2018 06:00
Je ne me souviens pas du début et je ne serai pas là pour vous raconter la fin

Selon la version du clan des femmes, que je n’ai jamais contestée, je suis né, un 12 juillet, en fin de matinée, dans un chou, au lieu-dit le Bourg Pailler, à l’entrée du bourg, au bord de la nationale, un ancien relais de poste aux murs épais imprégnés de salpêtre. Bien plus tard, je ne sais quand, lorsque vint l’âge de raison peut-être, j’admis, face aux lazzis de mes petits camarades, qu’en réalité j’étais né dans le lit Henri II de mes parents, celui où sans doute je fus conçu. C’est Marthe Regnault, la sage-femme du village, aux mains larges comme des battoirs de lavandière, qui recueillit, après l'ultime poussée de ma mère, mon petit corps visqueux et coupa le cordon.

 

 

 

Le chou, notre chou, c'était un chou à vaches, un chou fourrager haut sur tige, dont nous mangions les petites feuilles vert pâle du cœur. Déjà affublés de noms d’oiseaux, péquenots, bouseux, ploucs, nous, les petits gars du bas-bocage vendéen, on nous taxait aussi de ventres à choux. Je détestais la soupe aux choux autant que les petits cons de la ville qui venaient faire bronzer leur cul blanc sur la grande plage des Sables d’Olonne.

 

Qui nous avait baptisés ainsi ?

 

Nos perfides voisins charentais qui, au début du XXème siècle, virent débarquer des hordes de vendéens venus les repeupler ; il existait d’ailleurs des « foires aux vendéens » où des « recruteurs » venaient engager les bras surnuméraires. Nos familles catholiques du bocage battaient des records nationaux de fécondité  alors que les charentais se gardaient de procréer outrancièrement, afin de ne point diviser les héritages. Les fermes des 2 Charente manquaient de bras. On offrait donc des conditions inespérées aux vendéens qui n’avaient pour toute richesse que leur seule réputation de travailleurs acharnés. Tel qui vivotait sur quelques arpents ingrats se voyait confier une riche terre de 60 hectares. Nos vendéens apportèrent dans leurs bagages leur bétail, leurs modes de cultures et le fameux « choux fourrager », dont ils plantèrent de grandes quantités pour leurs bovins et, sans doute, eux-mêmes.

 

« Des ventres à choux, ces gens-là… »

 

L'hirondelle du faubourg était la chanson que chantait maman

 

On m'appelle l'Hirondelle du Faubourg

Je ne suis qu'une pauvre fille d'amour

Née un jour de la saison printanière

D'une petite ouvrière

Comme les autres j'aurais peut-être bien tourné,

Si mon père au lieu de m'abandonner

Avait su protéger de son aile,

L'Hirondelle

 

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