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21 juillet 2018 6 21 /07 /juillet /2018 06:00
Dédié à la corporation des addictologues et aux naturistes « Ces joyeux drilles, prêchant la vendange, assureraient en leur trogne qu’un jeune médecin vit moins qu’un vieil ivrogne.  Mathurin Régnier (1573-1613)

J’appelle Pie II, pape et poète, à la rescousse, qui déclara : je vais, provisoirement, « quitter Vénus pour Bacchus » Formule qu’il prononça lorsqu’il entra dans les ordres, les prêtres étant réputés aimer le vin de messe.

 

Je convoque ce pochtron de Raoul Ponchon (1848-1937)

 

« Si j’étais roi de quelque endroit,          

Tout mon peuple serait ivrogne,

Et je punirais sans vergogne        

Tous ceux qui marcheraient trop droit. »

 

La peinture comique, spontanément rapprochée des gueuseries paysannes d’un Bruegel l’Ancien ou d’un Jan Steen, trouve une expression originale dans l’Italie de la Renaissance.

 

La présence d’une Scène bachique attribuée au peintre vénitien Niccolò Frangipane dans les collections du musée Saint-Léger, à Soissons, et sa restauration, constituent le point de départ de cette étude du burlesco, envisagée plus spécifiquement sous l’angle du repas.

 

De la confrontation à d’autres tableaux attribués à Frangipane, à son entourage ou aux maîtres du genre, Vincenzo Campi et Bartolomeo Passerotti, à la réappropriation de cet univers pictural par le cinéma italien : une invitation à la « Grande Bouffe », telle que Marco Ferreri l’avait imaginée dans son long métrage d’anthologie.

 

 

La grande bouffe

PEINTURES COMIQUES

DANS L’ITALIE DE LA RENAISSANCE

C’était du 28 octobre 2017 > 11 mars 2018 au Musée Saint-Léger de Soissons

 

Je n’ai pu y aller la faute à mon vol plané.

 

Scène bachique

 

 

« Douze personnages vus à mi-corps sont réunis autour d’une table recouverte d’un drap vert. Entassés au premier plan, ils envahissent la surface picturale dans une composition très serrée, si bien que le joueur de luth, assis sur un tabouret, semble prendre appui sur le rebord du cadre. Le personnage central, qui focalise l’attention de l’assistance, possède tous les attributs identifiant Bacchus : couronné de pampres, il presse de sa main droite une grappe de raisin dont le jus s’écoule dans une petite coupe, et serre un petit tonneau sous son bras gauche. Derrière lui surgit un satyre reconnaissable à son teint hâlé, à sa pilosité abondante, son visage en pointe et son expression lubrique. Dans ce contexte mythologique, les deux femmes à gauche pourraient être des ménades, comme le suggère le large décolleté de la première, qui laisse deviner un sein généreux. Deux enfants au premier plan s’abreuvent du divin nectar. Les hommes s’esclaffent, ouvrant d’immenses mâchoires. »

 

Face à une telle débauche le président de l’ANPAA, appuyé par la syndicat des addictologues, a exigé la censure de ce tableau incitant notre belle jeunesse à téter le divin nectar, ici sans contestation possible du vin nature sans additifs œnologiques.

 

« Actif dans les dernières décennies du XVe siècle à Venise et à Rimini, Niccolò Frangipane était réputé pour ses scènes comiques possédant une dimension parodique. La toile de Soissons s’inscrit pleinement dans le registre défini en  1582 par le cardinal Paleotti des pitture ridicole, majoritairement produites en Italie du Nord, et dont le but était de déclencher le rire du spectateur par mimétisme avec le personnage.  Les historiens anciens désignent  Frangipane comme un élève du Titien. »

 

« La figure centrale ne représente pas Bacchus mais un personnage travesti en Bacchus. Les femmes ont des allures de courtisanes et le joueur de luth renvoie explicitement à l’univers de la comédie : le masque qui couvre le haut de son visage le rapproche des Zanni de la commedia dell’arte. »

 

« La confrontation du tableau soissonnais avec les rares œuvres signée par Frangipane incite à rester prudent sur l’attribution. Malgré la vigueur du coloris, caractérisé par de beaux accords d’harmonies rares – rose framboise, jaune citron, vert « Véronèse » –, quelques maladresses dans le rendu de l’anatomie et du traitement de l’espace, tout comme l’absence de ce poudroiement lumineux typiquement vénitien qui caractérise sa production aussi bien religieuse que profane, ne plaident pas en faveur d’une œuvre autographe. »

 

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