J’exècre les culs pincés, les grenouilles de bénitier ou de mosquée, toutes les engeances effarouchées par ce qui ne se fait pas, les cachez-moi ce sein que je ne saurais voir, ceux qui se cachent derrière la religion pour enfouir leur frustration.
Jésus se démarque radicalement des pratiques de son temps. Alors qu’il demande à ses disciples de renoncer à tout pour le suivre, ce qui est une exigence bien plus radicale que ce qui se pratiquait alors dans le monde moyen-oriental et grec environnant, il n’accorde aucun intérêt aux règles de table en vigueur. Ainsi, tandis que les pharisiens et les membres de la communauté de Qumrân ne mangeaient qu’entre eux, Jésus déjeune avec n’importe qui.
La transgression fait scandale :
« Les scribes des pharisiens, le voyant manger avec les pécheurs et les publicains, disaient à ses disciples : « Quoi ? Il mange avec les publicains et les pécheurs ? » (Mc 2, 16). Le pharisien Simon, qui l’avait invité à un repas, en est lui aussi scandalisé. Alors qu’une femme pécheresse s’était introduite dans la salle du banquet et s’était mise à parfumer les pieds de Jésus, Simon maugréait : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche et ce qu’elle est : une pécheresse ! » On le voit, l’attitude de Jésus choque et le discrédite. »
À Table avec Jésus Gabriel Peynichou éditions du Petit bout de la lorgnette
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc, chapitre 13, versets 6 à 9
Il leur disait encore la parabole que voici :
«Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher des fruits et n’en trouva pas. Il dit alors au vigneron : Voilà trois ans que je viens chercher des fruits sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le ; pourquoi donc occupe-t-il la terre pour rien ? Mais celui-ci, répondant, lui dit : Maître, laisse-le cette année encore, le temps que je creuse tout autour et que je mette du fumier. Peut-être donnera-t-il des fruits à l’avenir. Sinon, certes, tu le couperas. »
Ce que le Christ, dans l’hypothèse où il serait le fils de Dieu, avait oublié, c’est que le figuier qu’il utilise ici comme une métaphore d’Israël avait joué bien longtemps avant, un rôle symbolique encore plus important pour les peuples du Livre.
GENESE 3 -1-5
Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ?
La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin.
Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez.
Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point.
Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.
La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea.
Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures.
Alors ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l’homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin.
Mais l’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit : Où es-tu ?
Il répondit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché.
Et l’Éternel Dieu dit : Qui t’a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ?
L’homme répondit : La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé.
Et l’Éternel Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela? La femme répondit : Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé.
L’éternel Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.
Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.
Il dit à la femme : J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.
Il dit à l’homme : Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras point! Le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie.
Il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs.
C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.
Figatelli aux figues.
« Enfin pour clore ce chapitre consacré à la figue, une recette corse.
Je suppose que vous avez toujours pensé que le figatelli était une sorte de spécialité corse à base de chair à saucisse et de figues ?
Eh bien pas du tout, le figatelli est une charcuterie dans laquelle on ajoute du foie de porc. La racine figa que nous retrouvons ici n’est pas due au hasard. Les Romains, pour fabriquer leur foie gras, gavaient leurs oies, les fameuses oies du Capitole, avec des figues et ainsi figa la figue a donné son nom à notre foie. Comme quoi l’étymologie nous fait découvrir notre passé aussi sûrement que si l’on creusait le sol dans la région de Pompéi.
En souvenir de cet épisode de l’histoire de Rome où des oies ont sauvé la ville, vous pouvez servir en apéritif des tranches de figatelli passées au four sur des demi-figues fraîches ou sèches suivant la saison. Et si c’est la fête, remplacez le figatelli par du foie gras. Mais j’ai bien peur que tout cela nous éloigne de Jésus-Christ. »