Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 novembre 2017 5 10 /11 /novembre /2017 06:00
Il fait enfin un temps de pot-au-feu : vive les bas-morceaux ! Paleron, gîte, carotte, plat de côte, macreuse, basse côte, joue, queue, crosse, os à moelle…

Suivez le bœuf ! proclamait François Missoffe Ministre du général, celui même qui conseilla à Dany le Rouge, juste avant mai 68, lors de l’inauguration de la piscine de Nanterre, de s’y plonger pour calmer ses ardeurs sexuelles parce qu’il réclamait la mixité dans les cités universitaires.

 

 

Le peuple de râleurs que nous sommes n’en finit pas de se plaindre au bord des bars qu’il fasse froid. 3° ce n’est pas la Sibérie du goulag et, bordel  de merde, heureusement qu’il fait froid en novembre.

 

Sur mon vélo j’adopte la vêture oignon, Jean-Louis Etienne, l’homme des pôles, m’a appris qu’il fallait conserver sa chaleur interne. Je me couvre la tête avec mon miki breton ICI , mes moufles, une écharpe et c’est parti sur le bitume.

 

Pour moi, c’est un temps de pot-au-feu !

 

Le pot-au-feu ça tient au corps et c’est un plat peu onéreux puisqu’il ne se compose que de bas-morceaux boudés par la gaulois qui croient que le bœuf se résume aux 4 classiques : Faux-filet, Entrecôte, Rumsteak, Bavette d’aloyau.

 

Le pot-au-feu c’est un patchwork qu’énumère Hugo Desnoyer dans l’une de ses 8 recettes fondamentales pour les amoureux de la viande. Je vous les énumère, tout en soulignant que pour ma part, le pot-au-feu c’est du bœuf et rien que du bœuf. Si je suis ainsi c’est la faute de mon père qui, à chaque fois que Ratier le boucher – le camionneur marchand de charbon se dénommait Lebœuf – achetait un bœuf gras au pépé Louis il gratifiait mon père, grand-amateur de pot-au-feu avec une prédilection pour la queue de bœuf, de tous les morceaux ad-hoc. Donc, contrairement à maître Desnoyer point de veau dans notre pot-au-feu. Du pur bœuf !

 

-    Paleron de bœuf

-    Gîte de bœuf

-    Carotte de bœuf

-    Plat de côte

-    Macreuse

-    Basse côte

-    Jarret de veau

-    Joue de bœuf

-    Queue de bœuf

-    Crosse de veau

-    Crosse de bœuf

-    Os à moelle

 

 

 

Du côté des légumes je suis aussi puriste : carottes, navets des 2 couleurs violet et jaune, poireaux, oignons piqués de clou de girofle et surtout pas de pommes de terre.

 

Donc, ce mercredi j’ai fait du pot-au-feu en me limitant à deux morceaux du paleron et du plat de côte avec un os à moelle.

 

Hormis la pluche des légumes, y’ a pas beaucoup de boulot donc de temps à passer dans la cuisine. Le seul temps qui compte c’est celui de la cuisson. Au début faut un peu écumer.

 

 

Bref, bande de féniasses comme dit notre Président ce n’est pas ça qui va vous fatiguer ou vous empêcher de regarder vos conneries à la télé.

 

Tout à la fin, pour accompagner ma pitance bouchère je fais cuire du riz dans le bouillon que je nappe de crème fraîche crue.

 

Voilà c’est du chaud de la calorie économique, bon appétit et large soif !

 

 

le Pot-au-feu de Dodin-Bouffant de Marcel Rouff La Vie et la passion de Dodin-Bouffant, gourmet, Société littéraire de France, 1920

 


« Il arriva enfin, ce redoutable pot-au-feu, honni, méprisé, insulte au prince et à toute la gastronomie, le pot-au-feu Dodin-Bouffant, prodigieusement imposant, porté par Adèle sur un immense plat long et que le cordon-bleu tenait si haut au bout de ses bras tendus que les convives, anxieux, n’en aperçurent rien tout d’abord. Mais quand il fut posé avec effort et précaution sur la table, il y eut plusieurs minutes de réel ahurissement. Le retour au sang-froid de chacun des convives se manifesta suivant des réactions et des rythmes personnels. Rabaz et Margot, mentalement, se morigénaient d’avoir douté du Maître ; Trifouille était pris d’un saisissement panique devant tant de génie ; Beaubois tremblait d’émotion ; quant au prince d’Eurasie, son sentiment oscillait entre le noble désir de faire duc Dodin-Bouffant, comme Napoléon voulait faire duc Corneille, une envie furieuse de proposer au gastronome la moitié de sa fortune et de son trône pour qu’il consentit à prendre la direction de ses fêtes, l’énervement de recevoir une leçon qui était cette fois parfaitement limpide, et la hâte d’entamer la merveille qui étalait devant lui ses promesses et ses enivrements.

 


Le pot-au-feu proprement dit, légèrement frotté de salpêtre et passé au sel, était coupé en tranches et la chair en était si fine que le bouche à l’avance la devinait délicieusement brisante et friable. Le parfum qui en émanait était fait non seulement de suc de bœuf fumant comme un encens, mais de l’odeur énergique de l’estragon dont il était imprégné et de quelques cubes, peu nombreux, d’ailleurs, de lard transparent immaculé, dont il était piqué. Le tranches assez épaisses et dont les lèvres pressentaient la velouté, s’appuyaient mollement sur un oreiller fait d’un large rond de saucisson, haché gros, où le porc était escorté de la chair plus fine du veau, d’herbes de thym et de cerfeuil hachés. Mais cette délicate charcuterie cuite dans le même bouillon que le bœuf, était elle-même soutenue par une ample découpade, à même les filets et les ailes, de blanc de poularde, bouillie en son jus avec un jarret de veau, flottée de menthe et de serpolet. Et pour étayer cette triple et magique superposition, on avait glissé audacieusement derrière la chair blanche de la volaille, nourrie uniquement de pain trempée de lait, le gras et robuste appui d’une confortable couche de foie d’oie frais simplement cuit au chambertin. L’ordonnance reprenait ensuite avec la même alternance, formant des parts nettement marqués chacune, par un enveloppement de légumes assortis cuits dans le bouillon et passés au beurre ; chaque convive devait puiser d’un coup  entre la fourchette et la cuiller le quadruple enchantement qui lui était dévolu, puis le transporter dans son assiette.

 


Subtilement, Dodin avait réservé au Chambertin l’honneur d’escorter ce plat délite. Un vin uni aurait juré avec quelqu’une des parties qui le composaient ; le Chambolle nuancé, complexe et complet, recelait dans son sang d’or rose assez de ressources pour que le palais y pût trouver à temps, suivant la chair dont il s’imprégnait, le ton nécessaire, la note indispensable… »

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2017 4 09 /11 /novembre /2017 06:00
Et si 1 plat de lentilles sauvait le monde de la faim ? Faites comme le Prince George mangez des lentilles vertes du Puy

La grosse blague c’est que si les vendéens ont le Puy-du Fou, les habitants de la Haute-Loire ont le fou du Puy le futur boss des Républicains qui virent les traîtres macroniens mais gardent en leur sein un certain Mariani qui a twitté vendredi dernier « Syrie. Promenade nocturne, en toute sécurité, dans les rues de Damas… Finalement bien plus propres que nos rues de Paris en fin de journée ! »

 

Laissons-là ces lamentables pour revenir aux lentilles ; dans ma jeunesse sous la coupe des curés l’histoire d’Esaü perdant son droit d’aînesse pour un plat de lentilles me plongeait dans la stupéfaction pour la simple raison que j’ignorais à peu près tout de ce qu’étaient les lentilles.

 

En Vendée, en pension, nous chantions « patates-fayots » pour célébrer la variété des menus de la cantine. Nous ignorions, à l’école d’agriculture, ce qu’était une légumineuse. La modernité les classait dans les oubliettes de l’agronomie.

 

Lire ICI Des mojhètes froides couchées sur une tranche de pain de 4 embeurrée, un délice d’été et ne me dites pas que vous n’en avez rien à péter ! 

 

Vous comprenez mieux que cette étrange histoire dans le Livre de la Genèse, avec les parents Rebecca et Isaac, et leurs deux jumeaux, Esaü et Jacob, me passait au-dessus de la tête. En effet, je trouvais cet Esaü, rentrant de la chasse bredouille et ayant très faim, particulièrement stupide d’accepter la proposition de Jacob de le nourrir avec un plat de lentilles à condition qu’il lui cède son droit d’aînesse, c’est à dire l’héritage de la famille.

 

Pour en finir avec mes histoires de petit vendéen ignorant, mon premier plat de lentilles provint d’une boîte de conserve « saucisse aux lentilles » achetée par la mémé Marie chez Houiller l’épicier (monsieur Houiller portait une blouse grise et il avait l’air de porter tout l'ennui du monde sur son visage).  Je trouvai ça immonde.

 

Ce ne fut, que bien plus tard, à Paris que je pus apprécier au Pied de Fouet le petit salé aux lentilles d’Andrée.

 

Mon titre n’est pas un effet de manche 2016 fut l’Année internationale des légumineuses

 

22 novembre 2016,

 

Rome - «La sensibilisation des consommateurs aux bienfaits nutritionnels et diététiques des légumineuses, les graines comestibles des légumineuses dont font partie les lentilles, les pois chiches, le niébé et autres types de haricots secs, reste inadéquate et davantage doit être fait en vue de promouvoir leur rôle dans les systèmes alimentaires», a indiqué aujourd'hui Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO.

 

Des progrès ont été réalisés grâce à des initiatives prises tout au long de l'Année internationale des légumineuses 2016, cependant «il est essentiel de poursuivre cette dynamique», a déclaré Mme Semedo aux participants présents à l'occasion du Dialogue mondial organisé au siège de la FAO.

 

Réputées pour leur taux élevé en protéines et leur capacité à récupérer l'azote et à le fixer dans les sols, les légumineuses représentent également un atout en matière de fertilité pour d'autres cultures.

 

« En plus d'être appréciées pour leurs qualités, les légumineuses méritent également l'attention des politiques», a-t-elle ajouté. »

 

Près de 62 millions de tonnes de légumineuses sont cultivées chaque année. L'Inde est de loin le plus important producteur tout en étant un importateur net.

 

Le commerce international des légumineuses se chiffre autour des 7 milliards avec pour principaux contributeurs la Chine, le Brésil, le Canada, la Birmanie et l'Australie.   

 

Tout ça est bel et beau me direz-vous mais comment décider nos mouflets à bouffer des lentilles ?  

 

Faire dans le people !

 

« Il a suffi qu'un tabloïd anglais détaille le menu de la cantine de l'école de l'héritier de la couronne britannique, où apparaissaient des lentilles vertes du Puy-en-Velay, pour que les sujets de sa très gracieuse majesté se jettent sur cette légumineuse qui bénéficie d'une AOP (appellation d'origine protégée) depuis près de dix ans.

 

Le petit prince George s'est fait malgré lui l'ambassadeur des lentilles vertes du Puy, spécialité de la Haute-Loire, dont la demande explose en Angleterre depuis qu'elles figurent au menu de sa très sélect nouvelle école maternelle (l'école privée St Thomas's Battersea. L'année scolaire y coûte près de 20.000 euros et le chef est français).

 

« Nous avons beaucoup de demandes de nos clients, sur place, en Grande-Bretagne, depuis l'article du Daily Mail, notamment de la part de restaurateurs. Les grossistes reçoivent plein d'appels ! », confie à l'AFP Antoine Wassner, patron de l'entreprise Sabarot, spécialiste des légumes secs en Haute-Loire, confirmant une information du quotidien La Montagne.

 

« C'est l'effet star dès qu'un VIP s'affiche avec un produit ! Et c'est un magnifique coup de projecteur sur les lentilles du Puy en Angleterre, déjà notre 2e marché après la France. Et puis, faire le 'buzz' avec un légume sec, riche en protéines végétales, et un petit prince de 4 ans, c'est très politiquement correct! », s'amuse M. Wassner, dont l'entreprise exporte 50% de sa production de lentilles vertes, dont 10% en Angleterre. « Peut-être que cette mode ne durera pas outre-Manche mais avec la vogue du 'vegan', on l'espère... », ajoute-t-il. De plus, la demande peut s'envoler car après une année 2016 médiocre en raison des intempéries, « nous avons une bonne récolte cette année, le double de l'an dernier, avec 2.500 à 3.000 tonnes de lentilles », se réjouit Antoine Wassner.

 

Qu’adviendra-t-il de la lentille verte du Puy avec le Brexit ?

 

Je ne sais, Michel Barnier devrait s’en soucier !

 

Les lentilles sont répertoriées selon leur couleur :

 

Lentille verte : la plus cultivée aussi bien en Europe qu’en Amérique du Nord, selon trois catégories : grosses, moyennes, petites ; sa peau est fine, mais n’éclate pas à la cuisson.

 

Lentille blonde : la plus courante et l’une des plus grosses, elle est cultivée en Argentine, au Canada, au Chili, aux États-Unis et en Turquie, mais pas en France.

 

Lentille brune : elle est principalement utilisée en conserve.

 

Lentille corail ou rose : cultivée en Inde, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, elle a une saveur légèrement poivrée.

 

Lentille rouge : c'est une variété assez rare. En France, elle est cultivée seulement en Champagne et s’appelle « lentillon », le Canada en est également producteur.

 

Lentille noire beluga : lisse, bien ronde et noire (d’où son nom), elle est originaire du Canada.

 

 

Et si 1 plat de lentilles sauvait le monde de la faim ? Faites comme le Prince George mangez des lentilles vertes du Puy
Partager cet article
Repost0
8 novembre 2017 3 08 /11 /novembre /2017 06:00
« Le bio a-t-il tout faux ? » très bonne question du 1 d’Éric Fottorino, mais seul les urbains y répondent.

Dans la vie que je vis depuis que je suis en vacances éternelles je n’ai jamais de temps à perdre puisque j’ai tout mon temps.

 

Avec l’été indien que nous venons de connaître j’ai passé beaucoup de temps à la terrasse de café à lire.

 

Lire le 1 d’Éric Fottorino en terrasse exige de l’espace car une fois déployé – c’est aussi compliqué qu’une notice d’Ikea – c’est un peu comme si vous veniez de hisser le spi de votre trimaran.

 

Mais, lorsqu’on est né comme moi à quelques encablures des Sables d’Olonne c’est jouable…

 

En buvant une Parisienne j’ai donc épluché ce 1 comme un oignon.

 

Je n’ai pas pleuré mais je dois avouer que j’ai trouvé l’ensemble bien léger, c’est le bio vu par des urbains, des experts certes, avec jusque ce qu’il faut de people avec l’ami Passard qui, j’en conviens, avec ses jardins à raison d’insister sur la saisonnalité.

 

Ce qui me gêne c’est que le 1 ne se soit pas adressé à un des derniers maraîchers de la ceinture parisienne, ou d’une grande ville, un Bérurier (voir ci-dessous) par exemple, un gars qui a les mains dans la terre, qui s’est accroché pour défendre les derniers îlots maraîchers.

 

ICI 

 

et ICI 

 

Depuis toujours je fais mes courses et j’ai toujours privilégié un approvisionnement, à la fois de proximité, et respectant au plus près l’environnement et la santé des paysans.

 

Je fréquente donc, pour certains produits, pas les fruits et légumes car je préfère Terroir d’avenir, Biocoop, je souscris donc à ce que déclare Claude Gruffat, président du réseau Biocoop :

 

« Si les enseignes bio se développent rapidement en France, si les consommateurs sont de plus en plus nombreux à plébisciter les produits bio, le risque d’un bio industriel, hors-sol, de faible qualité nutritive, est bien réel. »

 

« Pour lui, la Bio est un projet de société qui porte une cohérence globale sur toute la chaîne de valeurs. Elle garantit « une vision de la place de l’humain et de son empreinte sur la planète, une vision du lien entre les acteurs de la filière de la fourche à la fourchette, une vision de la consommation responsable. »

 

« Si le bio, porté par un règlement, un label et des obligations de moyens, se doit de respecter un cahier des charges, il ne se préoccupe pas de la relation homme-animal, ni des conditions de travail du paysan, ni de la santé des sols. « C’est une approche règlementaire et non systémique ».

 

Je souscris des deux mains mais s’en remettre à la seule distribution, aussi vertueuse soit-elle, pour imprimer une nouvelle révolution verte c’est maintenir les paysans dans une forme de servitude. Les bons samaritains, ceux qui veulent faire le bonheur des autres en leur lieu et place, les exemples dans le monde agricole sont lourds : le mutualisme, la coopération ont été confisqués par la technostructure, n’emportent pas mon adhésion.

 

Ma remarque initiale prend ici tout son sens, cette nouvelle révolution verte si elle n’est que le fait des experts, de ceux qui constituent la chaîne de distribution, produira les mêmes effets que celle née de la Révolution silencieuse chère à Michel Debatisse petit paysan du Massif Central.

 

Pour l’avoir vécu dans ma famille, en cette Vendée bocagère, crottée, pauvre, massacrée par le remembrement, je suis d’une sensibilité extrême sur les causes simplistes mis en avant par nos sachants urbains.

 

Lire ICI Le glyphosate, la tomate et la forêt, Catherine Bernard vigneronne reprend la plume pour nous donner du grain à moudre afin de comprendre l’enjeu de cet herbicide 

 

Bref, je m’enflamme sans pour autant affirmer que ce numéro du 1 est dépourvu d’intérêt. Loin de là, mais ça me rappelle la commission agricole du PS d’avant 1981, peuplée d’experts, où les paysans se comptaient sur les doigts d’une main. Sitôt au pouvoir, les deux de l’Ouest : Bernard Thareau producteur de cochons puis Georges Garot producteur de lait (son fils sera vaguement Ministre délégué avec Ayrault) devinrent députés européens.

 

Je ronchonne, je ronchonne mais le 1 c’est tout de même mieux que le rien qui règne dans la presse généraliste.

 

Merci Éric Fottorino, encore un effort et j’applaudirai des deux mains.

 

Et puis, rien que pour la Salade de Pierre de Ronsard mes 2,80 euros sont un bel investissement.

 

 

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2017 2 07 /11 /novembre /2017 06:00
Je choisis les vins comme les livres : avec amour ! Alors chaque 7 du mois je vous confierai mes émois amoureux…

« L'amour est un remède à tous les maux »

 

« L'amour est le remède à tous les mots. »

 

Mazouz Hacène, réflexion

 

Comme je suis en vacances éternelles alors je glande en des lieux où je tombe amoureux avec mes yeux, on tombe toujours amoureux avec ses yeux, alors je touche, je caresse, parfois même je sens, j’effleure, j’effeuille page à page, je goûte des morceaux choisis, je choisis.

 

Je n’achète pas, j’épouse, avec les livres je suis un polygame fidèle, mes élans se cumulent, m’enchaînent, ma bibliothèque est un harem d’aimés un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas du tout…

 

L’amour, même lorsqu’il est déçu, comme l’écrit Jean Echenoz, dans Les Grandes Blondes : « L'amour, tu vois, lui a-t-il expliqué, c'est vraiment comme la neige à Paris. C'est bien joli quand ça vous tombe dessus mais ça ne tient pas. Et ensuite c'est foutu, soit que ça vire à la boue, soit que ça vire à la glace, très vite c'est plus d'ennuis que d'émois. », reste un bel élan vers, un grand saut dans l’inconnu, une échappée belle, une bouffée d’oxygène…

 

L’après c’est après mais, aussi bref que soit le temps de l’amour, c’est si merveilleux de tomber amoureux, des livres, bien sûr.

 

À propos de l’amour entre humains je suis très Paul Valéry :

 

« L'amour consiste à pouvoir être bêtes ensemble. »

 

Acheter avec amour des livres, comme des bouteilles de vin, qui sont des objets inanimés, fruits de l’imagination d’un(e) auteur(e) pour les uns, du concubinage de la nature et de l’homme pour les autres, n’exige nul élan de leur part, c’est moi qui les choisis, même si le plus souvent je choisis un livre pour son auteur, un vin pour le vigneron ou la vigneronne.

 

Le talent est le dénominateur commun...

 

Mais, pour le vin il y a mais…

 

Je m’explique.

 

Au risque de décevoir mes nombreux et inconditionnels admirateurs, même si je choisis mes bouteilles avec amour, je ne suis pas un amoureux du vin, je n’éprouve aucune passion dévorante pour lui mais, paradoxalement j’aime qu’on me le fasse aimer.

 

C’est un sentiment très récent.

 

Pendant très longtemps mes relations avec le vin ne furent que sociales, sans affect, j’achetais peu de vin, je buvais le plus souvent en société.

 

Et puis vint le temps où je troquai mes costumes, mes chemises, mes cravates, mes Richelieu pour des jeans, des sweet-shirt et des Veja ; je coupai sans regret les cordons avec ma vie d’avant ; je me dévergondais.   

 

Le vin, doucement mais sûrement, quitta ses oripeaux sociaux pour s’orner des attributs de la fête et du plaisir.

 

Mes amies, oui avec un e, prirent mon destin en mains, je plongeai dans le naturisme avec passion, les vins nu bien sûr, tel un roi fainéant sur son char à bancs je découvrais le plaisir de ne pas choisir.

 

Oui, ça va surprendre mes détracteurs, j’adore me faire guider dans mes choix, qu’elle me prenne par la main, qu’elle me fasse partager des découvertes, qu’elle me surprenne…

 

Voilà, c’est écrit, et comme je suis un partageux, chaque 7 du mois, très chers lecteurs, je vous ferai part de mes émois en vous proposant son vin du mois.

 

Novembre est un mois triste, peuplé le 1er de chrysanthèmes aux portes des cimetières à la Toussaint, d’une fête des morts le 2 dont tout le monde se fout, d’un 11 novembre point final à la première grande tuerie du XXe siècle ; le gris s’installe sur Paris, faut passer ses moufles pour faire du vélo.  C’est le temps où la végétation se repose, c’est un temps de pot-au-feu, de vin chaud et de bûches dans la cheminée…

 

C’est ce que je lui dis.

 

Pour toute réponse elle me mit dans les bras un Pinot noir Weingarten de Julien Albertus au domaine Kumpf-Meyer à Rosheim.

 

 

Elle me l’enveloppa avec du papier soie et me dis avec son joli sourire maintenant « c’est à toi de le présenter à tes chers lecteurs.»

 

Ainsi va la vie que je vis.

 

Commençons par le commencement , comme je ne connais pas Julien je laisse le soin à une référence dans le domaine du vin, Sandrine Goeyvaerts de le présenter :

 

« Julien est un chouette gaillard, avec qui on peut causer: de la place des natures dans le monde du vin, de l’Alsace qui se bouge et progresse, de ses aspirations de vigneron. Je ne bouge pas d’une ligne: il faut le suivre. Certes, il ne dispose pas forcément des plus jolis terroirs, certes y a du taf à faire, certes, certes. Mais l’énergie est là, et les années devant lui.

 

 

2013, Julien est un jeune homme souriant et discret qui veut aller vers le nature, ne sait pas encore bien par quel chemin: ce n’est pas « son » domaine, il y a la clientèle classique à apprivoiser, une autre à conquérir, il faut aussi penser bio à la vigne. Le travail est colossal, l’envie est énorme. Cela se sent, mais avec les défauts d’une entreprise qui débute: les pinots noir sont déjà remarquables de joliesse et de fruit, les blancs manquent encore un poil de précision. De mise en place.

 

2015, Julien est toujours jeune, et toujours souriant mais un poil plus affirmé peut-être. Il a bossé, s’est aguerri, frotté à quelques vignerons plus expérimentés, a échangé avec eux. Là où on le sentait marchant sur des œufs, tâtonnant, il est plus réfléchi, plus apaisé peut-être ? »

 

 

Pour la fiche technique c’est facile :

 

Terroir : argilo calcaire mêlé à des oxydes de fer

 

Rendement : 45hl/ha

 

Macération : 14 jours, 70% égrappé – 30% grappe entière, 1 remontage par jour

 

Élevage : 12 mois en barriques

 

Particularités : Sans sulfite ajouté et non filtré

 

Le domaine Kumpf et Meyer

 

Le domaine Kumpf et Meyer se situe à Rosheim en Alsace sur la route des vins, et s’étend sur 16 hectares, soit près de 70 parcelles sur 6 communes différentes. 2 grands terroirs, le lieu-dit Westerberg « Mont de l’ouest » à Rosheim et le grand cru Bruderthal « Vallée des frères » à Molsheim.

 

 

Vous n’allez tout de même pas me demander de vous livrer mes commentaires après buvaison ; c’est hors de question !

 

Achetez et buvez en confiance !

 

Rendez-vous en décembre, le 7, pour une nouvelle découverte…

 

 

Partager cet article
Repost0
6 novembre 2017 1 06 /11 /novembre /2017 06:00
La Nouvelle Agriculture. La marque des agriculteurs. Le marketing du mieux que si c’était pire.

Pour trouver il faut chercher ; pour trouver ce que mangent la majorité de nos concitoyens il faut s’aventurer dans les rayons de la GD. Pour débusquer l’ennemi mieux vaut explorer son territoire plutôt que de se contenter de vitupérer sur Face de Bouc le cul collé sur son fauteuil.

 

Donc j’erre.

 

Mon œil de lynx, parfois, fait des découvertes, le faux-filet charolais, maturé 10 jours, sous opercule de La Nouvelle Agriculture. La Marque des agriculteurs, entre dans cette catégorie.

 

J’ai acheté.

 

J’ai cuit.

 

J’ai mangé.

 

Verdict : viande  rosâtre type baby-beef, fadasse, rendant de l’eau, spongieuse, zéro pointé.

 

Mais qu’est-ce donc que cette Nouvelle Agriculture ?

 

ICI

 

C’est un concept inventé par les têtes d’œufs de Terrena (2)

 

Terrena c’est une grosse machine coopérative basée à Ancenis, autrefois dénommé la coop d’Ancenis, la CANA (1). De mon temps c’était une « coop de gauche » qui n’avait guère les faveurs de mon pays Luc Guyau, président de la FNSEA, trop intégratrice, dirigiste disait-il. Pas faux, et même si comparaison n’est pas raison, il y avait un côté chinois à la CANA et les managers qui l’ont pris en mains, en ont tiré parti pour en faire un groupe géré comme le privé avec des résultats pas toujours à la hauteur des ambitions

 

 La Nouvelle agriculture ?

 

« C’est un concept qui a nécessité trois ans de travail, confie Marc Réveillère, éleveur du Maine-et-Loire et administrateur de la coopérative Terrena , qui porte le projet. On est parti de lidée dagriculture écologiquement intensive (AEI, ndlr) développée par Michel Griffon (agronome et ancien directeur scientifique du Cirad, Centre de coopération internationale en recherche agronomique, ndlr). De cette idée que demain il va falloir produire davantage pour nourrir une population mondiale en croissance mais aussi produire avec moins d’intrants. »

 

« Le principe de l’AEI c’est qu’au lieu de forcer la nature avec des intrants chimiques, il vaut mieux imiter son fonctionnement et stimuler ses cycles biologiques : en améliorant par exemple la captation de la lumière, la circulation des éléments nutritifs… », abonde Patrick Caron, directeur général délégué à la recherche et à la stratégie au Cirad. « En théorie, cela doit effectivement permettre de produire au moins autant si ce n’est plus », poursuit l’expert.

 

J’ai fréquenté Michel Griffon au sein du Groupe saint-Germain, je dois avouer que son concept d’agriculture écologiquement intensive ne m’a pas convaincu. ICI 

 

Mais…

 

« Leur lapin (estampillé "Nouvelle agriculture", ndlr) reste en cage dans un bâtiment. Leur porc reste aussi dans des bâtiments hors sols. Alors que dans le bio, il faut garder un lien au sol. Sur le végétal, ils réfléchissent certes avant de traiter mais ils traitent quand même. Ils sont dans une démarche de progrès mais tant qu’ils ne fonctionnent pas avec un cahier des charges contrôlé par un organisme indépendant, ça peut être mieux, comme ça peut être pire », s’oppose Bruno Gris, producteur de lait et président du Groupement des agriculteurs biologiques de Loire Atlantique (GAB). Et l’homme d’ajouter, «c’est juste un concept commercial ». Car si les méthodes sont anciennes, l’emballage est nouveau. L’initiative portée par cette grosse coopérative a d’ailleurs pour ambition de conquérir le marché avec sa nouvelle estampille.

 

Trop de labels tue-t-il le label ?

 

La réponse est OUI...

 

 

(1) Jusqu'au début des années 1950, l'agriculture du grand Ouest vivait dans un régime semi autarcique. Dans les années 1960-1970, sous l'impulsion d'une génération de jeunes agriculteurs issus de la JAC (Jeunesse agricole catholique), on assiste à un mouvement de transformation, de révolution agricole. C'est en effet à partir des années 1960 que l'agriculture du grand Ouest se confronte au mode de production capitaliste et que se pose la question de son intégration dans ce système économique. L'orientation la plus souvent préconisée par le mouvement syndical a été l'agriculture de groupe, soit dans une coopérative, soit dans une SICA (Société d'Intérêts Collectifs Agricoles) de commercialisation. Le passage de la théorie à la pratique se fit selon des modalités variables concernant aussi bien l'achat de fournitures que la vente et la transformation des produits.

 

Pour intégrer les différentes fonctions de production, de transformation et de commercialisation, il fallait des coopératives fonctionnant avec les ressources et le mode de fonctionnement des firmes industrielles. Le cas de la coopérative d'Ancenis-Saint-Mars-la-Jaille en Loire-Atlantique, à l'instar par exemple d'UNICOPA (UNIon des COoPératives Agricoles) ou encore de l'Office central de Landerneau en Bretagne, reflète parfaitement ce mouvement d'expansion et de transformation des coopératives dans les années 1960.

 

Fondée en 1932, la coopérative agricole de Saint-Mars-la-Jaille spécialisée dans les céréales, s'oriente en 1942 vers l'activité laitière. En 1952, cette coopérative en plein développement s'installe à Ancenis, et prendra par la suite le nom de Coopérative agricole La Noëlle Ancenis (CANA). Au cours des années 1960-1970, elle va diversifier ses activités. Celles-ci portent désormais sur les aliments du bétail, la production laitière et animale (bovins, porcs, poulets). Puis, dans les années 1970-1980, la CANA construit une fromagerie, une beurrerie et un abattoir. Loin d'arrêter alors son développement, elle s'unit en 2000 avec la Coopérative angevine du Val de Loire (CAVAL). Enfin en 2003, dans une même logique de développement et d'expansion territoriale, on assiste au regroupement des coopératives CANA, CAVAL et du Groupe Centre Atlantique (GCA), donnant naissance au groupe coopératif TERRENA qui regroupe aujourd'hui 21 000 adhérents.

 

François Lambert

 

 

(2) CHIFFRES CLÉS 2016 DU GROUPE TERRENA ICI

 

 

Partager cet article
Repost0
5 novembre 2017 7 05 /11 /novembre /2017 07:00
Memory Lane « En 70 pages, la quintessence de Patrick Modiano : souvenirs entre chien et loup, parfum d’intrigues illicites, nostalgie d’un passé dont on se rappelle les apparences fugitives…

Je croise souvent, dans le 6e arrondissement, où il habite, Patrick Modiano, lui est à pied et moi vélo. Comme je connais sa retenue naturelle, je n’ai jamais osé m’arrêter pour le saluer et lui dire que j’ai lu tous ces livres.

 

Sauf que, mardi matin, 30 octobre, je maraudais du côté d’Aligre où se tient, à côté du marché des victuailles, un déballage de vieilleries. Il faisait frisquet. Au beau milieu de la place le soleil matinal réchauffait l’atmosphère. J’ai attaché ma monture pour aller fouiner. Bien m’en a pris, sur un étal je suis tombé sur Memory Lane, récit de Patrick Modiano, dessins de Pierre Le-Tan.

 

J’achète 10 euros et je m’assois sur la chaise de mon vendeur qui m’a obligeamment proposé de le faire.

 

Memory Lane est le titre d'un récit de Patrick Modiano.

 

Publié initialement dans la "Nouvelle revue française" (n°334, novembre 1980), ce texte a ensuite été édité en livre, avec des dessins de Pierre Le-Tan assortis de quelques légendes originales (Hachette, novembre 1981).

Repris en collection de poche Points Seuil, 1983.

 

 

« En soixante-dix pages, on découvre la quintessence de Patrick Modiano : des souvenirs entre chien et loup, un parfum d’intrigues illicites, la nostalgie d’un passé dont on se rappelle les apparences fugitives et derrière lesquelles on soupçonne des drames, de rudes amours, des angoisses et des plaisirs sans avenir. »

 

(Extrait d’un article de Jean-François Josselin, "Le Nouvel Observateur", repris en dernière de couverture de l’édition)

 

dimanche 6 novembre 2011

Memory Lane, de Patrick Modiano ICI 

 

Jeudi 27 octobre j’avais lu dans le Monde des Livres Modiano sur le qui-vive par Raphaëlle Leyris

 

Le Prix Nobel 2014 revient sur sa jeunesse inquiète avec l'envoûtant " Souvenirs dormants " et son pendant théâtral, " Nos débuts dans la vie "

 

Patrick Modiano, en 1975.

Sophie Bassouls/Leemage

 

« Si quiconque craignait que le prix Nobel de littérature de 2014 ait pu changer d'un iota l'écriture de Patrick Modiano, les premières lignes de Souvenirs dormants suffiraient à lever le doute, en semant le plus modianesque des troubles. Le lecteur plonge immédiatement dans sa si reconnaissable atmosphère d'incertitude et d'inquiétude, dans l'appréhension des dimanches soir commune à " tous ceux qui ont connu les retours au pensionnat ". On se retrouve à fréquenter des individus bizarres, rencontrés on ne sait plus comment ; pour se donner du courage, se rassurer, on se répète que, au pire, il sera toujours possible de leur " fausser compagnie ".

 

Aucun doute, on est bien chez Modiano, et d'autant plus, peut-être, que Souvenirs dormants, en l'absence de la mention " roman " sur la couverture, autorise à confondre narrateur et auteur. Il se classe ainsi aux côtés d'Un pedigree (Gallimard, 2005), dans lequel l'écrivain revenait factuellement sur ses vingt-deux premières années, passées dans le sillage de parents toujours pressés de se débarrasser de lui. Un pedigree s'achevait sur le souvenir d'un soir de 1967, où le jeune homme, né en  1945, s'était " senti léger pour la première fois de - sa - vie " (son premier livre, La Place de l'Etoile, serait publié chez Gallimard l'année suivante) : " La menace qui pesait sur moi, pendant toutes ces années, me contraignant sans cesse à être sur le qui-vive, s'était dissipée dans l'air de Paris. "

 

Le goût de l'ésotérisme

 

C'est à ce temps de constante menace, à cette époque " sur le qui-vive ", que revient Souvenirs dormants, sur un mode moins laconique qu'Un pedigree mais avec des phrases bouleversantes de -concision – " Je vivais dans une certaine solitude et un certain désarroi ", écrit-il avec un art consommé de la litote. Il revient à cette période à travers l'évocation de femmes croisées en ce " temps des -rencontres ", entre 17 et 22 ans : ce sont -Martine Hayward, Mireille Ourousov (présente dans Un pedigree), Geneviève Dalame, Madeleine Péraud, Madame -Hubersen (qui se saoule en manteau de fourrure par un mois d'août torride), et une autre dont il ne dévoile pas le nom parce qu'elle a été mêlée à la mort d'un  homme – il n'est en revanche pas -question de l'actrice Françoise Dorléac, -connue à cette époque, à laquelle il -consacra en  1996 un beau texte en -préface d'Elle s'appelait Françoise…, de Catherine Deneuve (Albin Michel ; rééd. Michel Lafon, 118 p., 14,95  €).

 

La plupart ont le goût de l'ésotérisme, qu'elles partagent avec le jeune homme passionné par la question de " l'éternel -retour " ; elles aussi vivent dans une forme d'inquiétude, fréquentent les cafés de ce Paris appartenant encore à un " vieux monde " qui " retenait une dernière fois son souffle avant de s'écrouler, comme toutes ces maisons et tous ces immeubles des faubourgs et de la périphérie que l'on s'apprêtait à détruire ".

 

Au fil de ce bref texte envoûtant, au -matériau autobiographique qu'il nimbe d'une brume de rêve, Patrick Modiano glisse des phrases qui permettent d'entrer dans son atelier d'écriture. Ainsi quand il écrit à propos des patronymes réels déclinés dans ses livres, et du processus mémoriel à l'œuvre dans son travail : " Je souhaite que ces noms comme des aimants en attirent de nouveaux à la surface et que ces bouts de phrases finissent par former des paragraphes et des chapitres qui s'enchaînent. " Pour s'approcher de son esthétique somnambulique, de sa manie de la fugue (" mon mode de vie "), Souvenirs dormants est un texte sur lequel tous les amoureux de Modiano devraient se ruer… Mais c'est avant tout un livre sur une jeunesse à l'affo-lement silencieux, qui subit son existence et fantasme sur la possibilité d'apprendre à orienter les événements du jour comme certains manuels prétendent enseigner l'art de diriger ses rêves. Une jeunesse qui ne peut pas vivre sa vie.

 

Une forme de tendresse

 

De ce point de vue, Nos débuts dans la vie, la pièce de théâtre qu'il signe en même temps, apparaît comme une sorte de suite et de pendant à Souvenirs dormants. Jean D. (un nom de personnage fréquent chez Modiano, dont Jean est le premier prénom), aspirant écrivain, et son amie Dominique, actrice, sont sur le point de sortir de cette jeunesse empêchée et de prendre le contrôle de leur -destin. Lui a fini son premier manuscrit et le garde dans un cartable menotté à son poignet pour le préserver notamment d'un beau-père journaliste, donneur de conseils et amateur de prose chantournée ; elle joue dans La Mouette, de Tchekhov, alors que la mère de Jean a un rôle dans une comédie boulevardière. Si l'œuvre de Modiano évoque souvent un théâtre d'ombres, il y a, dans cette troisième pièce de l'écrivain (après La Polka, 1974, et Poupée blonde, 1983), construite sur des allers-retours entre présent et passé, d'une scène à l'autre, beaucoup de chair, et une forme de tendresse pour ces " débuts dans la vie ". Beaucoup d'humour aussi. C'est peut-être cela, la trace la plus visible du Nobel, finalement : que Patrick Modiano donne à voir, aussi, sa part de drôlerie.

 

Raphaëlle Leyris

 

Jeudi matin, 2 octobre  sur France Inter, Dorothée Barba 

 

A la radio, il est un habitué des « sons qui terminent en l'air ». Comprenez : il ne termine pas ses phrases. Patrick Modiano, depuis des décennies, promène ses silences et balbutiements sur les plateaux de télévision. On dira - encore du jargon - que l'auteur de Dora Bruder est un « mauvais client ». D’ailleurs il n’est pas impossible que François Busnel ne soit pas très rassuré à l’idée de l’interviewer en direct, ce soir : Modiano est l'invité de la Grande Librairie, pour évoquer ses deux nouveaux livres, Nos débuts dans la vie et Souvenirs dormants (Gallimard).

 

Comme un pied de nez au triomphe du charisme. Modiano, à la télé, est là pour nous rappeler que non, ce n’est pas « naturel », de parler avec aisance et sans jamais chercher ses mots devant un micro et une caméra. Qui peut croire qu’une conversation devant une caméra est juste une conversation ? Modiano n’a jamais l’air de se sentir insulté, il ne semble pas souffrir en interview, mais il cherche ses mots comme on rature un roman. Car à l’écrit, après de multiples ratures, le style d'un écrivain peut paraître limpide. « Mais quand il prend la parole, il n’a plus la ressource de corriger ses hésitations. » C’est lui-même qui le dit, dans son discours de réception du prix Nobel de littérature.

« J’appartiens à une génération où on ne laissait pas parler les enfants, poursuit-il. On ne les écoutait pas et bien souvent on leur coupait la parole. » Voilà qui serait la clé de son élocution, tantôt hésitante, tantôt trop rapide, comme s’il craignait à chaque instant d’être interrompu. C’est ainsi que Modiano explique ce désir d’écrire qui l’a pris au sortir de l’enfance : « Vous espérez que les adultes vous liront. Ils seront obligés ainsi de vous écouter sans vous interrompre et ils sauront une fois pour toutes ce que vous avez sur le cœur. »

Partager cet article
Repost0
5 novembre 2017 7 05 /11 /novembre /2017 06:00
Selon l’ex « capitaine de pédalo » il faut introniser Macron et Mélenchon dans la confrérie du melon, je suis pour.

Dur, dur de quitter l’Elysée lorsqu’on est une jeune ex, Valéry ne s’en est jamais remis, Sarkozy s’emmerde et Hollande fait semblant d'inventer l'ancien président normal…

 

La déprime de la défaite post-électorale  « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », tel les animaux malades de la peste, même notre Mélenchon national, multirécidiviste, après avoir mal digéré sa 4e place, les fameuses 700 000 voix près, retrouvé le moral avec les ordonnances travail, baisse à nouveau pavillon face à Macron : « Pour l’instant, c’est lui qui a le point. Faut pas chercher à le cacher, parce que si on raconte des histoires, on n’est pas crédible », a-t-il commenté samedi 28 octobre, au micro de France Info alors qu’il était en déplacement à Athènes.

 

« Son propos est doublement intéressant car Jean-Luc Mélenchon ne se contente pas de faire chapeau bas, du moins provisoirement. Il avoue aussi son étonnement face à une situation qui ne pouvait, croyait-il, lui échapper. « Normalement l’avalanche devrait avoir lieu, mais elle n’a pas lieu », s’étonne-t-il en invoquant « l’état surcritique » du pays et « les mécanismes de résistance sociale que la France a toujours développés dans le passé face aux assauts libéraux », le dernier exemple en date remontant à moins de deux ans avec la mobilisation contre le projet de loi El Khomri. »

 

ICI 

 

Et pendant ce temps-là Macron, qui dévisse dans les sondages, en gardant son socle de droite, selon le JDD, qualifie, en privé, le « capitaine de pédalo » de « zigoto » lorsque celui-ci trouve que son ex-poulain martyrise le petit peuple de gauche.

 

Plus cinglant encore, notre Jupiter, excellent tennisman, face aux balles molles de son ex-boss, balance un revers le long de la ligne : « Il serait étrange que l'impossibilité qui a été la sienne de défendre son bilan devant les Français puisse motiver une tentation (...) de le justifier devant les journalistes » (longue interview au Point). Il enfonce le clou sur TF1, le 15 octobre, en critiquant la taxe à 75% et en indiquant ne pas vouloir incarner « une présidence bavarde » - allusion à peine voilée au style de son prédécesseur.

 

Celui-ci, pendant ce temps-là, craint une « synthèse molle » (sic) au futur Congrès d’un PS subclaquant, sans doute pour faire plaisir à son poulain qui lorgne vers le poste de 1er Secrétaire, le grand Le Foll qui se refait une virginité verte avec son bouquin La Première Graine.

 

Sans encore être réduit à inaugurer les chrysanthèmes notre père François a été, pour faire plaisir à son ami et ex-éphémère ministre de l’écologie, le président PS du Conseil départemental du Gers, Philippe Martin, a été intronisé dans la célèbre confrérie du melon de Lectoure dans le Gers. Il faut dire que le Gers n’est pas terra incognita pour François Hollande. Il y séjourne en effet régulièrement dans le château que possèdent les parents de Julie Gayet à Berrac, près de… Lectoure !

 

Je sens, qu’à ce stade de ma chronique, vous allez m’inculper de divagation sur la voie publique : où vais-je ? Où vais-je vous amener ?

 

Tout simplement à m’interroger : être blogueur expose à un risque majeur comme l’écrit un confrère :

 

« Le blog, ça te donne l'impression d'exister et d'être puissant, et de là à te prendre le melon. »

 

Ai-je, le melon ?

 

Pour un confrère, barbotant dans le pinard, la réponse est assurément oui, il me taille un costar  « Le premier témoin appelé à la barre est Jacques Berthomeau. Cet ancien directeur de cabinet ministériel, bloggeur compulsif qui a travaillé auprès de Michel Rocard se présente comme un «témoin privilégié de la vie de l’INAO». Ses détracteurs disent de lui que si l’ego était une énergie fossile, Jacques Berthomeau en serait une source inépuisable. »

 

Je suis très mal placé pour en juger mais, là où j’étais, j’aurais pu faire, plus encore reluire, mon ego en plongeant dans la politique active, tel un Stéphane Le Foll, me faire élire : c’était jouable, briguer comme lui un poste ministériel, c’était possible, bref accéder au Graal de la vraie notoriété.

 

Ça ne m’a jamais tenté pour une raison très simple, en dépit d’une dose d’orgueil raisonnable, je tiens par-dessus tout à ma liberté. N’en déplaise au sieur Bettane, ma mise au placard n’a duré que 6 mois, n'étant pas adepte de la double peine je me suis battu pour que le Ministre Gaymard, en loucedé, me  remette le pied à l’étrier. J’ai même travaillé pour Bruno La Maire. La République ne m’a jamais payé à ne rien faire, j’ai accepté des missions où je remisais mon melon au vestiaire mais je n’ai jamais cédé un pouce de ma liberté.

 

Entrer en politique c’est aliéner sa liberté, c’est se soumettre, ou alors se démettre comme de Gaulle, aux humeurs de la fameuse opinion publique, à la versatilité des électeurs, au poids des lobbies, à l’immobilisme du peuple de gueulards que nous sommes.

 

Alors pour accéder à la plus haute marche il faut de la moelle, une bonne dose d’inconscience, une confiance en soi hors-norme, un ego surdimensionné, tous les grands politiques ont le melon, la palme revenant sous la Ve République à de Gaulle et à Mitterrand qui avaient une certaine idée de la France.

 

Mélenchon et Macron sont de ce bois-là...

 

Je ne suis pas fait de ce bois là, j’aime trop la vie pour aller me fourrer dans un tel merdier.

 

Aujourd’hui ma philosophie, sur Face de Bouc et ailleurs, est simple : « Les amis de l'heure présente ont le naturel du melon ; il faut en essayer cinquante Avant d'en rencontrer un bon. »

 

J’adore le melon et, comme j’ai le melon, j’étale ma culture comme de la confiture, paix aux mannes de Jacques Sauvageot de la bande des 3 de 68 (les 2 autres étant Cohn-Bendit et Geismar, en vous citant ce superbe texte de James Joyce Ulysse 1922 :

 

« Les signes visibles de présatisfaction ? Une approximative érection, une intense attention, une graduelle élévation, un geste d'élévation, une silencieuse contemplation. Ensuite ? Il embrassa les ronds mamelons melliflons de sa croupe, chaque rond et melonneux hémisphère à son tour, et leur sillon minon marron, avec une osculation ténébreuse, prolongée, provocante, melon-odorante. »

 

Mais comme je suis officiellement estampillé blogueur-vin je vous offre en chute une chronique du 27 février 2012

 

J’ai un faible pour les Maisons Familiales Rurales : elles n’ont pas le melon même si certaines en font en Bourgogne…

 

Vous y découvrirai tout un pan de votre Taulier au melon hypertrophié :

 

« Pour le reste rien à dire si ce n’est que ce Melon de Bourgogne est un fieffé coquin puisque d'origine bourguignonne  il est peu utilisé dans sa région d'origine, il très répandu du côté de chez moi sous le nom de Muscadet. Ce sont les hollandais au XVIIe (rires) qui ont poussés à sa culture en ces lieux où il s'est définitivement imposé après l'hiver 1709 par sa résistance relative au terrible froid qui gela la mer. Cette année-là, -23,1 °C fut relevé à Paris les 13 et 14 janvier. »

 

Je propose que cette chronique entre au Guinness des records et si vous me demandez pourquoi je vous répondrai que la réponse est dans ma proposition : melon un jour, melon toujours !

 

 

 

Partager cet article
Repost0
4 novembre 2017 6 04 /11 /novembre /2017 06:00
Les dégustations m’ennuient, certaines s’apparentent à un salon de précieux ridicules « pensez au quatrième nez : sentir le verre vide… »

Le 6 juillet  2012, j’ai participé, en tant qu’intervenant, aux premières Journées Internationales des Amateurs Éclairés de Vins au Château du Clos Vougeot. Y’avait sur le podium que des stars Bernard Burtschy, Pierre-Henri Gagey, Jacky Rigaud, Jean-Robert Pitte, Aubert de Villaine et Bernard Pivot et, j’y fus le vilain petit canard noir, l’ignare de service, l’iconoclaste pur jus, je déplus.

 

Ça j’en ai l’habitude, au 1er Davos du vin, où je fus aussi invité comme intervenant, le grand organisateur compris très vite que j’étais une erreur de casting.

 

Dans les deux cas, ça ne m’a ni dérangé, ni vexé, j’adore mettre mes gros sabots dans les beaux plats ; en revanche, être dans l’obligation d’y passer toute ma sainte journée, 2 au soi-disant Davos mais c’était à la villa d’Este, fut pour moi un sommet d’ennui, et je suis gentil et poli, ces amateurs éclairés ont l’art de tuer toute forme de convivialité, leur jargon en béton, leur prétention à une soi-disant objectivité scientifique, sont de véritables « tue-l’amour » du vin.

 

Triste !

 

Vous allez me dire que j’exagère, je suis prêt à en convenir, mais je vous propose de découvrir dans L'art de déguster, autrement ... cette fiche de DÉGUSTATION GEO-SENSORIELLE.

 

 

À vous de juger mais l’analyse de la texture de vin, moi le fils de couturière, m’a vraiment fait penser  aux « Précieuses Ridicules »

 

J’ai titré Précieux Ridicules car la gente masculine y est majoritaire et navigue, comme moi, dans le 3ième âge.

 

L’étoffe du vin, le toucher de bouche, la soie, le taffetas, le velours, l’organza, le tulle, la toile de jute

 

« Le tulle n'est pas « tissé »: il est fait de milliers de petits trous. L'organza, quant à lui, est tissé ce qui le rend donc beaucoup plus raide. En général on l'utilise sur les robes et non pour un voile. L'organza est beaucoup plus cher que le tulle. »

 

« Que diriez-vous… d’un défilé de mode, au cours de votre dégustation, où chacune des robes déclinera les vins dégustés et leur texture…ou encore de déguster en musique, en admirant une exposition d’œuvre… »

 

ICI 

 

« L’étoffe des Terroirs » vous invite à entrer dans l’univers de la dégustation des grands vins, autrement ... Convivialité, plaisir de goûter et d’apprendre, telle est notre devise.

 

ICI 

Partager cet article
Repost0
3 novembre 2017 5 03 /11 /novembre /2017 06:00
Lanzarote ses vignes et Houellebecq « Les Français méprisent les Belges et le pire est qu'ils ont raison. La Belgique est un pays déliquescent et absurde, un pays qui n'aurait jamais dû exister. »

Au cœur de la nuit, alors que j’écris, le bip de Messenger retenti : c’est mon ami Christophe qui aime les vins barrés qui m’écrit :

 

Bonjour Jacques,

 

Je suis à Lanzarote aux Canaries.

Je t’envoie quelques photos incroyables de vignes locales.

 

« Le 14 décembre 1999, en milieu d'après-midi, j'ai pris conscience que mon réveillon serait probablement raté-comme d'habitude. J'ai tourné à droite dans l'avenue Félix-Faure et je suis rentré dans la première agence de voyage. » 

Lanzarote * récit Michel Houellebecq  ICI 

 

 

 

 

Destination Lanzarote!

 

« De son vrai nom en français Lancerotte, l'ïle de Lanzarote est la plus orientale des îles de l'archipel des Canaries. Il s'agit d'une île volcanique parsemée d'oasis et de villages, soumise au climat desséchant de l'Afrique, laquelle est éloignée de seulement 125 km.

 

 

Le vignoble de La Geria, dans la moitié sud de l'île, est connu non seulement pour son vin mais aussi pour sa technique de plantation qui tire parti de la roche volcanique : on creuse une dépression circulaire remplie de cendre, dont le milieu accueillera le cep de vigne et les pentes recueilleront l'eau de pluie et la rosée; puis, sur le côté d'où souffle le vent, on élève un muret de pierres crues en demi-lune pour protéger la vigne. Le résultat est un paysage singulier, évoquant des écailles grises (la cendre volcanique) portant chacune un liseré clair (le muret coupe-vent, dit soco ou goro) autour d'une tache verte (le cep de vigne). Ce paysage a été popularisé il y a quelques décennies par des photos et des cartes postales en couleurs, dont l'étude livre quelques enseignements.

 

Visionner ICI 

 

C’est instructif et passionnant

 

 

Les vins de lanzarote

 

Lanzarote était en fait la dernière des îles Canaries à produire du vin commercial et depuis 1775 ils ont continué à cultiver les vignes de manière traditionnelle et unique.

 

La plus ancienne cave à vin de Lanzarote est El Grifo, qui est située dans le centre de l’île dans la région principale de la viticulture. El Grifo se targue d’être parmi les 10 plus anciennes d’Espagne, c’est un vignoble familial et le travail (récolte et de entretiens de la vigne) est réalisé manuellement sur ses 61,5 hectares. Ils produisent entre 400 000 et 600 000 bouteilles par an.

 

Il y a 18 vignobles commerciaux à Lanzarote avec des milliers de producteurs privés disséminés à travers l’île. Les vins de Lanzarote ont du caractère !

 

Lire la suite ICI 

 

Voici l’avis d’un LPVien :

 

Quelques informations sur des vins produits dans des conditions extraordinaires dans tous les sens du mot, je vous recommande le site "islanzarote.com" ,les photos sont plus que démonstratives !

 

et en plus les blancs à partir du cépage Malvoisie dans la version vin sec sont délectables, ils ont fait des progrès énormes, j'y avait passé il y a une quinzaine d'années : beurk

 

Stratus 2007: matière très tendue avec une acidité mure, très aromatique type fruits jaunes, barriqué (le plus cher:30 euros au resto)

 

El Grifo 2009 collection : toujours acidité mure et petite amertume très agréable, barriqué; El Grifo simple déjà très correct

 

El Volcano : une nouvelle bodega en lancement, très bel équilibre entre puissance et arômes, belle vinif avec un fond de bois (pas neuf je pense) hors commerce et goutté à Tias au café- resto L'ERMITA ** (qui nous a cédé quelques bouteilles à emporter)

 

Je n'ai gouté que les blancs, poissons et plats marins obligent !

 

 

A Brief History of Wine from the Canary Islands

 

ICI 

 

Les photos de Christophe :

Lanzarote ses vignes et Houellebecq « Les Français méprisent les Belges et le pire est qu'ils ont raison. La Belgique est un pays déliquescent et absurde, un pays qui n'aurait jamais dû exister. »
Lanzarote ses vignes et Houellebecq « Les Français méprisent les Belges et le pire est qu'ils ont raison. La Belgique est un pays déliquescent et absurde, un pays qui n'aurait jamais dû exister. »
Lanzarote ses vignes et Houellebecq « Les Français méprisent les Belges et le pire est qu'ils ont raison. La Belgique est un pays déliquescent et absurde, un pays qui n'aurait jamais dû exister. »
Lanzarote ses vignes et Houellebecq « Les Français méprisent les Belges et le pire est qu'ils ont raison. La Belgique est un pays déliquescent et absurde, un pays qui n'aurait jamais dû exister. »
Lanzarote ses vignes et Houellebecq « Les Français méprisent les Belges et le pire est qu'ils ont raison. La Belgique est un pays déliquescent et absurde, un pays qui n'aurait jamais dû exister. »
Lanzarote ses vignes et Houellebecq « Les Français méprisent les Belges et le pire est qu'ils ont raison. La Belgique est un pays déliquescent et absurde, un pays qui n'aurait jamais dû exister. »
Partager cet article
Repost0
2 novembre 2017 4 02 /11 /novembre /2017 06:00
Après les 10 commandements de Cécil B DeMille voici les 18 commandements pour la cuisine moderne de Yannick Alléno

Edouard Amoiel du journal suisse Le Temps est dans ses petits souliers :

 

« Difficile de contenir sa joie avant de rencontrer le grand Yannick Alléno dans les salons feutrés du Pavillon Ledoyen, légendaire temple de la haute gastronomie parisienne situé à deux pas du Petit Palais. Mélange d’Alain Delon époque La Piscine et de Jacques Dutronc période «Cactus», Yannick Alléno appartient au club très fermé des chefs deux fois triplement étoilés au Guide Michelin, dans ses établissements de Courchevel et de Paris. »

 

Yannick Alléno remet la sauce titre-t-il

 

Le grand chef parisien veut ressusciter la grandeur de la cuisine française. Comment? En redonnant aux sauces leurs lettres de noblesse

 

Revenir aux fondamentaux

 

« Yannick Alléno se trouve alors à un carrefour de sa vie. Loin de se considérer comme un messie, il souhaite néanmoins redorer le blason de la haute gastronomie hexagonale, belle endormie sur son lit de lauriers. «Il fallait apporter une forme de structuration et une certaine codification. Afin que les nouveaux venus dans le métier puissent suivre des lignes de conduite plus claires.» Sa vision? Revenir aux fondamentaux en donnant de la grandeur aux sauces pour faire évoluer la cuisine. Glace, crème, ganache, sucré, salé… Tout y passe! »

 

18 commandements pour la cuisine moderne, par Yannick Alléno

 

1 – Des produits frais, tu serviras

 

2 – Les saisons, tu respecteras

 

3 – Les produits de cueillette, tu mettras en avant

 

4 – Au végétal, tu t’intéresseras

 

5 – Du déroulé du repas gastronomique des Français, tu t’inspireras

 

6 – De l’apéritif, tu feras un instant fort

 

7 – Du service du pain, tu feras un moment particulier

 

8 – Un plat principal commun, tu imposeras comme centre du repas

 

9 – Le fromage, tu travailleras à ta façon pour faire un lien entre le salé et le sucré

 

10 – Dans les desserts, les saveurs tu rassembleras

 

11 – Tu ne revisiteras pas, mais tu inventeras, tu créeras

 

12 – Les nouvelles techniques, tu favoriseras

 

13 – Les outils de cuisson révolutionnaires, tu utiliseras

 

14 – Des extractions pour faire des jus, tu mettras au point

 

15 – Plutôt que d’évaporer, tu concentreras

 

16 – Tu fermenteras, tu faisanderas, tu marineras quand cela s’imposera

 

17 – Du service en salle, tu feras une priorité

 

18 – L’accord mets-vins, tu sublimeras

 

Après lecture j’avoue, très humblement, ne pas avoir été très impressionné, tel Moïse sur le Mont Sinaï, même s’il y a du Charlton Heston, (Moïse dans le film de Cécil B DeMille) chez Alléno. Ça sent les éléments de langage élaboré par un cabinet de com, rien que des concepts qui surfent sur les tendances, des évidences pour n’importe quel chef de cuisine qu’il soit en haut ou qu’il soit du populo, un petit côté sentences ouverture de portes ouvertes genre livre rouge de Mao pour gogos abonnés à Atabula…

 

J’exagère à peine, on nous prend vraiment pour des truffes !

 

Bien évidemment, le 18e commandement me met dans un tel état de ravissement proche de l’extase mais comme le disait Zazie « Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire. »

 

Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents