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25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 06:00
La folie des grandeurs : InVivo Wine ou la petite histoire de 2 squales dans le même marigot !

La grenouille et le bœuf c’est l’image la plus ressemblante de l’ambition d’InVivo Wine « détrôner Castel Frères et Grands Chais de France. »

 

L’indéracinable Pierre tremblait, pendant que le père Joseph préparait ses valises, les vieux de la vieille comme moi se marraient.

 

D'un côté des coopérateurs on arbore du chiffres d'affaires alors que les pépères eux font du blé.

 

L'histoire :

 

Vous prenez 2 gus aux ratiches bien longues, Bertrand Girard qui se sent à l’étroit dans un Vinadéis amaigri, ex-Val d’Orbieu qui a mangé l’UCOAR, et Thierry Blandinières le boss d’In Vivo, groupe coopératif bien poussif, qui a la folie des grandeurs, ça donne un remake fascinant de ce que voulu faire Yves Barsalou au temps de sa toute-puissance du boulevard Pasteur, siège de Crédit Agricole SA.

 

Il rêvait du second marché l’Yves après avoir croqué Cordier Mestrezat à Bordeaux en 2015 et ramassé Listel jusqu’ici dans l’escarcelle des Salins du Midi.

 

Patatras, la débandade, on solde !

 

Et Bertrand Girard vint, les génies de Vitisphère et de la Vigne réunis l’élurent  « homme le plus influent de la filière » après qu’il se fut pacsé avec l’ambitieux Blandinières.

 

Je passe sur le baratin flamboyant d’InVivo Wine, les pharaoniques perspectives de croissance, bon bourrage de mou à l’attention des gobeurs d’illusions.

 

Et ce qui devait arriver arriva, « Stupeur et tremblements à la tête du troisième groupe français des vins avec le départ de l’homme fort de Vinadeis. La transition sera assurée par Thierry Blandinières, le directeur général du premier groupe coopératif national »

 

Comme je comprends Marion Sepeau Ivaldi, qui entre nous soit dit devrait ne pas se faire le simple haut-parleur des grands féodaux de la filière, ça fait grosse tache sur le beau tableau.

 

Le communiqué de Thierry Blandinières est à son image, plein empathie et d’humanité :

 

« Je vous informe d'un changement dans l'organisation d'InVivo Wine avec le départ de Bertrand Girard. Je reprends en direct la direction de cette activité pour une période transitoire qui permettra d'accélérer la dynamique du projet vin en France et à l'international »

 

Quitte à se ramasser la gueule vaut mieux accélérer...

 

Bien sûr Bertrand Girard est aux abonnés absents…

 

J’attends sans impatience la suite du feuilleton InVivo Wine, comme l’aurait écrit Gabriel Garcia Márquez, « chronique d’une mort annoncée ». Je ne sais de quel encre sera fait le communiqué…

 

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24 mai 2018 4 24 /05 /mai /2018 07:00
Le 14 mai 1968, il y a un demi-siècle aujourd’hui, débutait l’occupation de l’usine Sud-Aviation de Bouguenais. | Photos Jean-Lucas, Centre d’histoire du travai

Le 14 mai 1968, il y a un demi-siècle aujourd’hui, débutait l’occupation de l’usine Sud-Aviation de Bouguenais. | Photos Jean-Lucas, Centre d’histoire du travai

Chloé en dépit de l’extrême sollicitude du Ministre, tout en jouant le jeu du badinage, couvait Benoît d’un regard tendre. Nul besoin pour elle de paroles, il était sous sa haute protection car elle le savait en péril. Sa volonté de l’accompagner à Nantes relevait de cette prescience de la louve, rassemblant ses petits face à l'imminence d'une menace, marque la réelle supériorité des femelles sur notre sexe dit fort. Elle ne pouvait le laisser affronter seul le champ de mines de ses souvenirs. Le steward sitôt le décollage leur servait des rafraîchissements. Benoît, loin de broyer du noir comme le craignait ma compagne, ne pouvait s’empêcher de penser que ce bel avion, joyau civil issu des solutions techniques développées dans le domaine militaire, avait été produit en coopération avec Sud-Aviation. Bouguenais, le noyau dur des grévistes de 68, les purs et durs, ceux qui voulaient vraiment gripper la mécanique pour que les politiques ramassent le pouvoir comme un fruit mûr. Et lui, le révolutionnaire d’opérette, qui les avait côtoyés au sein du Comité de grève il se gobergeait, bien assis dans un moelleux fauteuil, un verre de gin tonic à la main, aux côtés d’une des étoiles montantes du pouvoir. C’était une forme d’obscénité absolue, comme s’il leur chiait dessus. Au lieu de se sentir mal à l’aise il savourait la situation. Ce qu’il faisait depuis des mois était dépourvu de sens mais, s’il le souhaitait, à tout moment il pouvait faire éclater une bordée de scandales qui mettraient à mal le pouvoir ; bien plus sûrement que ne le feraient les escarbilles des délirants de la GP. Sa jubilation intérieure, qu’il avait du mal à réprimer, tenait au fait qu’il n’avait aucune envie de mettre à jour les turpitudes des officines ou des barbouzes dans lesquelles il se complaisait. L’important pour lui était de durer sans se soucier de justifications d’une quelconque nature. Son amoralité le comblait.

 

Lorsqu’ils atterrirent à Château-Bougon, et que Benoît se vit dans cette campagne pleine de haies, de vaches et de maisons basses, un soudain découragement lui était soudain tombé sur les épaules. Comme toujours avec lui c’est dans les moments où il se trouvait au fond du trou que lui venaient des idées les plus saugrenues. Dans la voiture qui les menait à la Préfecture, afin d’occulter le défilement d’un paysage trop connu, il se laissait aller à une forme de rêve éveillé, à l’instant où ils s’engageaient sur le Cours des 50 Otages, il  demandait au chauffeur de stopper pour le laisser descendre car il lui fallait, dit-il, comme si sa vie en dépendait, aller manger un sandwich au Conti. Stupéfait par une requête aussi loufoque le chauffeur obtempérait semant la zizanie dans le cortège officiel précédé de deux motards. Sitôt descendu, Benoît enfilait la rue d’Orléans, à grandes enjambées, sans même jeter un regard en direction des voitures officielles qui reprenaient leur progression dans un concert de deux tons. Il se ruait vers la Place Royale comme si elle risquait d’avoir été engloutie, elle aussi, dans le trou sans fond de ses rêves de belle vie avec Marie. Cette place Royale dont ils voulaient rayer le nom le 24 mai 1968, pour la rebaptiser place du Peuple. Oui, pendant que les tracteurs tournaient autour de la fontaine de cette place encore Royale, il était de ceux qui, installés dans la verrière de la terrasse du Continental, prêchaient la bonne parole. Comme il n'avait rien dans le ventre depuis son café du matin, ses yeux se brouillaient, il se sentait à la limite de l'évanouissement.

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24 mai 2018 4 24 /05 /mai /2018 06:00
Moi qui suis né péquenot je me revendique comme 1 homme de luxe : plaidoyer en défense d’une manière d’être   « Les jours de mélancolie, le vin est un merveilleux compagnon »

Prétentieux en plus !

 

Pas si sûr, je ne suis pas tendance « Si à 50 ans on n'a pas une Rolex, on a raté sa vie», je n’ai aucun goût pour les grosses, cylindrées et villas qui se foutent du POS, aucune appétence pour le jéroboam de champagne à 30 000 euros à Ibiza, aucune attirance pour les bijoux de la Place Vendôme pour madame, je trouve les fringues Gucci et Louis Vuitton vulgaires, pas envie de poser mes fesses dans les draps des suites au Ritz, nul besoin de m’acheter un club de foot pour faire mes courses en millions d’euros…

 

Vous allez me rétorquer que de toute façon je n’en ai pas les moyens, que je fais le ramenard à bon compte, que je m’envoie des fleurs sans grands risques, que je verse dans la démagogie mélanchoniste.

 

Je conviens que je ne dispose d’aucun argument concret en défense. Tout ce que puis écrire simplement c’est que, depuis le temps de mes culottes courtes, mon ambition a toujours été de me sentir bien dans mes baskets, de faire honneur à mon père, et que ma manière d’être soit respectueuse de là où je viens.

 

Je ne tire aucune gloire de mes modestes origines, ni n’en tire une quelconque absolution moi le péquenot du Bourg-Pailler, qui a gardé les vaches du pépé Louis, des normandes bien sûr !

 

Oui, j’assume ma part d’orgueil, mon front ne se couvre d’aucune honte lorsque je me revendique homme de luxe.

 

Robert Colonna d'Istria définit le luxe comme une manière d'être, un certain type de visée, plutôt que comme un état lié à certains objets de prix.

 

« Le luxe apparaît alors comme ce qui est tout à la fois inutile et essentiel. C'est-à-dire qu'il répond à une tendance inhérente à l'homme qui consiste à vouloir s'élever, à se dépasser, à refuser l'état présent. Le luxe ne réside pas dans les choses, mais dans l'homme lui-même en ce qu'il porte une exigence d'absolu, de perfection et d'harmonie avec lui-même, au-delà des choses bassement matérielles, utiles, au-delà de ce qui lui est donné. Aussi tout peut contribuer au luxe : l'eau, le temps, la soie, le beau » Matthieu Guével.

 

« Beaucoup d'objets considérés comme luxueux parce qu'ils coûtent très chers, ne sont que du domaine de l'ostentation, c'est-à-dire qu'ils sont à la fois socialement utiles, et du point de vue de la volupté, de l'exaltation des qualités les plus importantes de soi, parfaitement inessentiels » (p 18).

 

Suivez mon regard, chers lecteurs, la conjonction des nouveaux riches et des vendeurs de luxe ostentatoire, les noms vous les connaissez aussi bien que moi, me rend allergique aux donneurs de leçon grands bénéficiaires de ce monde du paraître.

 

Mon luxe, ma façon d’être, n’en déplaise aux ouvriers de la 25e heure, c’est de joindre le geste à la parole, c’est le moyen le plus simple et le plus efficace pour sauver ceux qui résistent à la banalisation, à l’uniformisation, à l’extension du domaine de la GD.

 

Faire ses courses, prendre le temps de faire ses courses, de choisir, c’est découvrir et acheter Champ Secret, l’un des derniers camemberts au lait cru AOP fermier, de n’acheter que du bon pain chez un boulanger qui boulange à l’ancienne, de siffler que des vins de vignerons soucieux de ne pas massacrer la nature et de laisser au jus sa liberté.

 

Ce luxe, m’objecterez-vous, coûte cher, c’est un luxe de vieux bobo parisien…

 

Faux, mon budget alimentaire est raisonnable, je fais des choix, je cuisine les restes, je n’ai aucun recours aux plats tout prêts, manger des pâtes et des patates c’est aussi pour moi un luxe à la portée de tous les porte-monnaie.

 

Le texte de Robert Colonna D'Istria extrait de son essai : «  L'art du luxe »  Court traité du luxe éditions transbordeurs, en 2007, a le parfum d’un monde en voie d’immersion, mais il garde sa part de vérité, reste que seule la conjonction de ceux qui font bon et de ceux qui achète bon sauvera le vrai luxe

 

« L'homme de luxe ne boit que deux types d'alcool : des vins, y compris de champagne, et des eaux-de-vie. Le reste n'existe pas.

 

      Aucun autre alcool n'offre la richesse et la variété du vin. A partir de procédés schématiquement comparables, cette production connaît, en fonction des terroirs, des climats, des cépages, des méthodes de vinification, une variété à peu près inépuisable. Le luxe du vin réside d'abord dans cette diversité.

 

       Il réside ensuite dans la qualité des produits eux-mêmes, dans les émotions que chaque cru peut apporter, dans les subtilités de chacun, qui se mesurent à mille éléments, la force, la couleur, l'arôme, le raffinement des parfums, la puissance, le charme. Peu de productions humaines, à un tel niveau de qualité et d'émotion, présentent pareille variété.

 

       Les jours de mélancolie, le vin est un merveilleux compagnon : un chambertin d'une belle année a sauvé plus d'un homme de luxe  de tracas passagers. Les jours de joie, rien, au contraire, ne met mieux en valeur la liesse qu'un excellent vin, rien ne fait mieux chanter les sentiments heureux. Les vins de Moselle, d'Alsace ou de Hongrie sont, par exemple, des vins de lumière et de gaieté. Et pour rompre simplement le quotidien, ce que le poète appelait les « jours machinaux », sans tristesse à combattre ou joie à célébrer, les hommes, depuis des siècles, connaissent les pouvoirs du vin. Chacun peut les apprécier à la sagesse, toujours gaie et généreuse, des habitants des régions qui en produisent.

 

       Par rapport aux autres produits de la vigne et du travail des hommes, né dans les profondeurs crayeuses, le champagne est d'invention récente. À son origine, il y a une espèce de fantaisie, et à son succès, croissant depuis deux siècles, un comportement qui relève de la mode. Car, par rapport aux volumes produits, il y a peu d'excellents champagnes. Il y a beaucoup de produits grossiers, capiteux, qui n'ont rien des qualités lumineuses que l'on doit attendre de cette prestigieuse invention. L'inconvénient de cette réalité - commune - est qu'elle touche un produit qui ne souffre pas la médiocrité. Si un bordeaux de deuxième zone peut être un vin à peu près acceptable, un champagne approximatif, comme s'il était éventé ou tiède, doit être directement vidé dans l'évier ; il ne vaut rien.

 

        Les eaux-de-vie constituent la dernière catégorie que l'homme de luxe peut envisager pour la célébration de son culte. Il suffit d'en prescrire une dégustation religieuse. »

 

Robert Colonna D'Istria   " L'art du luxe " Court traité du luxe Essai éditions transbordeurs

 

 

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23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 07:00
On y voit les appareils en dotation au sein du GLAM, le Groupement des Liaisons Aériennes Ministérielles, dans le courant de l’année 1972.

On y voit les appareils en dotation au sein du GLAM, le Groupement des Liaisons Aériennes Ministérielles, dans le courant de l’année 1972.

Le surlendemain, ils filaient au fond d’une DS21 vers l’aérodrome militaire de Villacoublay pour embarquer dans un Mystère 20 du GLAM. Ce cher Albin, lorsque Benoît lui présenta Chloé, déploya, avec élégance et détachement, toutes les facettes de son pouvoir de séduction en lui faisant remarquer d’un ton sérieux « Qu’il n’était pas à sa juste place... que son refus de la lumière l’intriguait... » Le silence de Benoît, loin de le désarmer le poussait à plus de causticité « Vous êtes un aventurier, je suis persuadé que vous rêvez de pervertir le système de l’intérieur pour que nous tombions le moment venu comme des fruits mûrs... je me trompe ? » Chloé se portait à son secours à sa manière « Vous vous méprenez monsieur le Ministre, ce grand jeune homme n’a de cesse d’enterrer, sous des tonnes de boue, le grand et seul amour de sa vie. Il jouit de son malheur. C’est un enfant gâté qui veut toujours être au centre de tout sans ne jamais rien assumer... » Présent à leur arrivée dans le bureau du Ministre, l’Archange Gabriel, toujours aussi chafouin les contemplait avec stupéfaction. La liberté de langage de Chloé le mettait mal à l’aise, son naturel de petit pâtissier respectueux monté par les cours du soir dans l’Olympe du pouvoir ne supportait pas l’arrogance tranquille de cette bien-née. Ce trouble n’échappait pas au Ministre. Il prenait un malin plaisir à lui mettre plus encore la tête dans le sac « Mon petit Gabriel ne gaspillez pas votre précieux temps à écouter des propos aussi légers. Allez vaquer à votre ouvrage et laissez-nous explorer des territoires qui vous sont inconnus... » Les petits yeux mobiles et inexpressifs  de l’Archange hésitaient entre la rage froide et la soumission servile. Il battait en retraite en murmurant des salutations confuses. Le temps était venu de partir, la répartition dans les voitures se fit à la grâce du Ministre qui prit à son bord Chloé pendant que Benoît partageait l’arrière de la seconde voiture avec le chef de cabinet grand ordonnateur de tous les déplacements.

 

Si le bel Albin, très préoccupé du confort de Chloé qu’il plaçait face à lui dans l’avion, avait pu lire dans les pensées de Benoît lorsqu’il installa à son tour dans le confortable fauteuil de cuir gris perle du Mystère 20, sa superbe se serait sans doute muée en stupéfaction. Bien évidemment c’était son premier vol dans cette belle aéronef conçue par Marcel Bloch dit Dassault, comme le dénommait ses sympathiques collègues des RG dont l’antisémitisme faisait bon ménage avec leur aversion des bougnoules et leur grande admiration pour l’efficacité israélienne dans son conflit avec les pays arabes. L’intérieur du biréacteur se révélait vraiment très classe, et comme d’emblée on s’y sentait en sécurité une forme de convivialité s’établissait entre les passagers des quatre sièges, placés deux à deux et face à face de chaque côté du couloir. Les six autres sièges, semblaient relégués dans une zone inférieure dans la mesure où ils étaient placés, eux, en rang d’oignons. Le commandant de bord et son second avaient accueilli le Ministre en bas de la coupée de l’avion. Ils étaient installés ainsi : le Ministre faisait face à Chloé, Benoît au chef de cabinet et les autres à l'arrière : une saine et salubre ségrégation. Se rendre à Château-Bougon avec un Mystère 20, qui volait à Mach 0,8, était un vrai luxe. Pour Benoît, ce retour en sa ville de Nantes le recollait à un passé douloureux.

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23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 06:00
C’est le nouveau marronnier de l’été : vers une pénurie de rosé cet été ! « Bonne nouvelle ! »

Un chroniqueur vin ne devrait pas écrire ça…

 

Sont doués les producteurs de rosé pour caser leur camelote, tout le monde s’y mets : les dernières nouvelles d’Alsace, le Bien Public, le Dauphiné, le Progrès, Ouest France, France Soir, les Echos qui a levé le lièvre, le Figaro, tous les médias qui jacassent sur les écrans : c’est une traînée de poudre…

 

J’avoue que ça ne bouleverse pas outre mesure, la seule rareté que je craigne c’est celle des rosés authentiques, les biens nus, les pur jus, gaulois ou d’autres contrées…

 

Le pompon est attribué au Figaro, ça devrait faire hurler les pétitionnaires du vrai camembert AOP au lait cru :  

 

« Véritable vin à la française, le rosé a connu une petite récolte en 2017. L'offre est donc limitée. La demande, quant à elle, est toujours plus élevée.

 

Le rosé est très plébiscité par les Français! Et cette année, l'offre pourrait être inférieure à la demande, révèlent Les Échos. Vingt-quatre millions d'hectolitres - soit 10,6 % des volumes des vins tranquilles consommés dans le monde - ne vont probablement pas suffire à contenter les consommateurs: au total, l'ensemble de la consommation a augmenté de 31% en quinze ans selon l'AOC, et le nombre de pays importateurs a crû de 16%! Le rosé est un véritable succès à la française. La France est le premier producteur mondial de rosé, avec un tiers des volumes. C'est aussi le premier exportateur, avec 32 % des rosés exportés. Mais la France est aussi le premier consommateur: chaque Français en consomme en moyenne une vingtaine par an!

 

Les rosés français sont très diversifiés: 45% d'AOP, 45% d'IGP, 10% de vins de France. Idem pour les expressions déterminées par les cépages et les vinifications... Le succès du rosé commence à rattraper les producteurs. La France commence à manquer de vins, spécifiquement sur le millésime 2017 dont les volumes sont en recul, dans un contexte général de récolte historiquement faible. Et ce, malgré 6,4 millions d'hectolitres produits par an!

 

Le Languedoc, grand producteur de rosé

 

Quels terroirs dominent la production?

 

Le Languedoc produit 320 millions de bouteilles, le double de la Provence et trois fois plus que la Loire. Dans le Languedoc, la production de rosé a crû de 35% en seulement... sept ans, précisent Les Échos. En deuxième position, la Provence. En 2017, la récolte a baissé de 12% selon le Conseil Interprofessionnel des vins du Languedoc Conséquence direct: les prix ont grimpé et la production a compté 20 millions de bouteilles en moins... Fâcheux pour les clients, qui sont fort nombreux! États-Unis en premier lieu, Royaume-Uni, Allemagne... Le rosé made in France a énormément de succès.

 

En dix ans, l'exportation a été multipliée par 6,5 en volume et par 11,5 en valeur. Au total, le marché a généré 226,2 millions d'euros en 2017. Ces chiffres ont engendré - évidemment - une hausse du prix de la bouteille de rosé. En moyenne, il faut compter 4,44 euros. »

 

Le 27 juillet 2013 je rendais déjà une chronique qui fâchait :

 

Les rosés pâles tout comme les pantacourts sont un mauvais compromis… il faut choisir !

 

Le 2 juillet 2015 itou

 

Le rosé est-il un vin moderne ?

 

Je persiste et je signe : suis Anglore à 200 %

 

« Et puis il y a la manière d'Eric Pfifferling, vigneron au domaine de l'Anglore à Tavel, appellation réputée dans cette couleur, "entre le plus jamais blanc et le pas encore rouge", comme il aime à la définir. Chez lui, les raisins sont ramassés à la main et en caissettes mises à refroidir en conteneur frigo à 10°C. Ils sont ensuite manuellement placés en cuve pour une période de macération carbonique (méthode beaujolaise) qui peut aller de 5 à 10 jours et plus. "Goûter les raisins sur le haut de la cuve, ça c'est bonbon." Eric ne s'en prive pas pour décider le moment capital où il va stopper cette macération et passer à l'étape suivante : le pressoir pneumatique, où les grappes encore entières sont à nouveau transportées manuellement. "Il n'y a aucune intervention mécanique pour ne pas traumatiser la vendange." Le "gros coup de feu de la fermentation" a lieu dans des cuves en béton au frais et, "quand elle s'est calmée", le jus est transféré en pièces ou en fût tronconique pour achever sa fermentation alcoolique et enchaîner sur la fameuse "malo" (lactique), qui permet la stabilisation et l'assouplissement du vin. »

 

L'article ICI 

C’est le nouveau marronnier de l’été : vers une pénurie de rosé cet été ! « Bonne nouvelle ! »

L’encre de cette chronique n’était pas encore sèche, alors que je revenais en bus, le 68, bondé, 12 mn d’attente, mais assis, du restaurant les Climats où j’avais savouré une Tête de Veau Maison Vadorin, « En fines tranches assaisonnées d’une sauce Chimichurri. Asperges blanches croustillantes » et une Raie des Côtes Bretonnes, « Raidie au beurre ; fricassée de légumes printaniers et bouillon relevé d’un pesto aux herbes fraiches. » arrosé  d’un Hautes-Côtes de Nuit 2014 de Claire Naudin (je ne suis pas bas-bourguignon mais je carbure à 100% dans son terroir), mon petit insecte goulu des réseaux sociaux affichait : Pénurie de rosé ? Ou prétexte...

 

Un article des « Échos », largement relayé, alerte sur un éventuel manque de rosé cet été et une « mécanique » hausse des prix. Mise au point.

 

PAR JACQUES DUPONT

 

En forme notre bas-bourguignon, faut dire que le rosé n’est guère pissé dans les Climats, que Bordeaux s’échine à en faire alors que le Clairet, qui est un rouge qui à la gueule du rosé, peut-être un must, qu’en Champagne on ne prend pas de gants pour mélanger les raisins blancs et les raisins rouges pour faire du champagne rosé, il sort sa sulfateuse au risque de choquer le petit peuple des insoumis.

 

Le rosé « il est devenu une boisson toute saison, notamment chez les jeunes, à l'apéritif. Le rosé « Mimile » en « cubi » chargé de magnifier les chipolatas charbonneuses du barbecue spécial Patrick Chirac a perdu la partie. Place aux bouteilles « design » qui font parfois ressembler une Saint-Gobain 75 cl à un flacon de chez Chanel. »

 

Je suis taquin, l’article du Jacques est très sérieux, il rassure, avec son compère Bompas ils ont dégustés pour le Spécial vins d'été (sortie 28 juin) quelque 300 rosés de cette région et pas un des producteurs ne nous a spécifié une « quantité limitée ».

Lire ICI http://www.lepoint.fr/vin/chroniques/penurie-de-rose-ou-pretexte-22-05-2018-2220369_582.php#xtor=CS2-239

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22 mai 2018 2 22 /05 /mai /2018 07:00
La résistible ascension de Benoît H « La Révolution n’est pas un dîner de gala... » proclamait le grand président Mao (98)

Jean-Edern face à un flacon de champagne accompagné d’une jolie femme, plus encore qu’à son ordinaire déjà tonitruant, se muait en une forme unique d’hydre collante, vibrionnante, postillonnante, soulante, pire qu’une sangsue goulue et indécollable. Pour s’en débarrasser Benoît optait pour une stratégie radicale : le faire boire jusqu’à l’écroulement. La bête était coriace mais Benoît l’achevait à la vodka. Bon prince, avec l’aide du garçon, il le chargea dans un taxi, moyennant un pourboire royal en sus de la course, pour reconduite à la frontière et déchargement compris. Ils arrivèrent très en retard au consistoire de la branche action de la GP où la tabagie n’arrivait pas à masquer les remugles de jus de chaussettes et de calcifs confinés. Pour Pierre Victor-Benny Levy, qui bien sûr, n’était pas présent à la réunion, retranché qu’il était dans sa tanière de Normale Sup, il fallait mener à bien en France « la guerre civile » qu’il venait de décréter. Feu sur les capitalistes et ses chiens de garde le PC et la CGT. « La Révolution n’est pas un dîner de gala... » comme le proclamait le grand président Mao. Seule la violence pouvait renverser la classe dominante et amener le prolétariat au pouvoir. Dans la France pompidolienne résonnait selon eux le bruit des bottes. André Gluksmann dénonçait l’instauration d’un « nouveau fascisme ». Pour lui Marcellin est un émule d’Heydrich ». Entrer en Résistance, en appeler à Jean Moulin, à Guy Moquet déjà, au colonel Fabien s’il avait su, pour faire éclater le courroux des larges masses. Dans la feuille de chou « j’Accuse » Gluksmann tonnait « Chaque fourgon de police mis en déroute par une résistance violente, chaque manifestation qui oblige la police à céder le pavé, chaque séquestration où les forces de l’ordre n’osent pas intervenir de peur de la colère populaire est une victoire antifasciste ! » Pour faire parler la poudre il fallait des artificiers alors les chefs de la GP, en même temps que les Brigades Rouges en Italie, venaient de créer une sous-branche « militaire » : la NRP, la Nouvelle Résistance Populaire, forme « granguignolesque » d’une armée de l’ombre qui plastiquera Minute. Ce cher Gluksmann doit, sous les lambris des palais nationaux, prendre le thé avec Patrick Buisson et ils doivent égrener leurs souvenirs communs du bon vieux temps du « fascisme pompidolien ».

 

La présence de Chloé, seule femme tolérée dans ce tas de mecs frustrés eu égard à sa connexion directe avec les Brigades Rouges, provoquait chez certains des montées de sève violentes qui les poussaient à en rajouter dans leurs délires verbaux. Ces braves fantassins de la Révolution prolétarienne se seraient bien vus, en rêve bien sûr, monter à l’assaut de ce corps qui sentait bon pour se libérer de leur slip en zinc et connaître les délices du repos du guerrier. Mais comme l’écrira Olivier Rolin dans Tigre en papier « après ce vestibule donc il y a une porte ouverte dans laquelle s’inscrit en diagonale la moitié d’un lit sur quoi s’aperçoivent les jambes nues de Chloé, non le reste de son corps. Et ces jambes bougent. C’est peu dire qu’elles bougent : elles se nouent, se dénouent, glissent, se frottent l’une contre l’autre. Si crétin que tu sois, il ne t’échappe pas que ces jambes parlent, plus précisément qu’elles te parlent à toi : et même assez franchement. Or tu es fasciné et terrifié parce qu’elles te disent. Elles ne parlent pas la langue empesée des « réus », ni celle avec laquelle tu fabriques ton tract. Tu trouves qu’elles ne manquent pas d’air, ces jambes. Tu trouves que les jambes n’ont pas à se mêler de politique. Naturellement, tu ne penses pas cela vraiment : dans le tréfonds tremblant et véridique de toi-même tu penses surtout que le corps, et plus particulièrement ceux que tu désires, et plus particulièrement encore ce qui en eux est comme la signature de leur étrangeté, sont de purs volumes d’effroi. » avant de conclure « tu as peur du sexe de Chloé, voilà la vérité » Benoît dans cette fosse aux châtrés faisait l’objet d’une haine à peine dissimulée et, s’il n’avait pas été un protégé de la vieille roulure de Gustave, il n’aurait eu le choix qu’entre faire son autocritique pour déviationnisme petit bourgeois lié sa copulation intense ou de se faire exclure pour son entreprise de démoralisation du chaste fantassin de la GP.

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22 mai 2018 2 22 /05 /mai /2018 06:00
Mangez nature, quand on remplace les acides gras insaturés industriels par des acides gras trans d’origine naturelle, les aliments ont bon goût et seul votre cœur sentira la différence.

La bande des casseurs de prix qui sévit depuis des décennies aux confins de nos villes et de nos campagnes, en des temples monstrueux, « dealers » de malbouffe industrielle fabriquée souvent n’importe où, avec n’importe quoi, par des industriels trop souvent insoucieux de nous, trop souvent pressurés par des négociateurs implacables, « le prix, le prix, le prix… », fourguons leur des lasagnes à la viande de cheval  à ces cons !, se drapant dans le sucre des bons sentiments, dit vouloir le bonheur du pauvre porte-monnaie du bon peuple.

 

Le roi de cette retape mensongère, Michel-Édouard Leclerc, nouveau prince de la culture populaire depuis la venue chez lui, dans la Bretagne profonde, du pépère au scooter, nous bassine sur le thème « petites gens je vous aime ». Bien sûr, les Leclerc et leurs frères de la GD, ne vendent pas que de la merde à vil prix, ils surfent sur la vague du bio, font ami-ami avec les petites boites locales, mettent en avant des paysans du coin, aiment les producteurs de lait, pourfendent pire qu’eux : Emmanuel Besnier et les froides multinationales de l’agro-alimentaire comme celle de Vevey, mais leur retape pour garder leur fameuse part de marché reste : moins c’est cher plus c’est bon pour leur chiffres d’affaires.

 

Nous nous situons à un niveau de perversité maximale sur l’échelle de Richter de la démagogie populacière, de bonnes âmes vont apposer sur mon front le sceau de l’indignité du vieux bobo qui peut se permettre de boycotter la GD. Je ne disconviens pas que moi j’ai le choix mais, comme je l’ai écrit à propos de la grande chaîne américaine Wal-Mart, la spirale infernale de la fabrication de prix bas conduit à fabriquer des pauvres à la chaîne.

 

Wal-Mart créateur de pauvres

 

« Le marché du discount repose sur une attention continuelle et quasi-obsessionnelle aux salaires et au coût du travail. Les discounters doivent avoir un turnover deux ou trois fois supérieur à celui des enseignes traditionnelles […] pour atteindre un profit équivalent. Quant à la vitesse de rotation des stocks, elle s’explique par des marges étroites, lesquelles exigent en retour que la part du coût de la main-d’œuvre ne dépasse pas 15% du total des ventes ; c’est-à-dire environ la moitié de ce que ce coût représente dans les supermarchés traditionnels. Et c’est Wal-Mart qui est aux avant-postes de ce marché du discount, avec des dépenses  liées aux ventes et à l’administration générale – principalement des salaires – environ 25% moins élevées que (les autres géants de la distribution). En 1958, quand les emplois industriels étaient trois fois plus nombreux que ceux de la distribution, l’impact de cette pression à la baisse sur les salaires serait sans doute resté limité. Aujourd’hui, alors que le nombre d’employés de la grande distribution dépasse celui des travailleurs de l’industrie, ce sont des dizaines de millions de salariés qui sont touchés par la baisse des revenus. »

 

ICI

 

En plus de fabriquer des pauvres, ce consortium de la malbouffe, fabrique des malades, les deux catégories se chevauchant.

 

 Le monde entier se ligue contre les mauvaises graisses

 

L’Organisation mondiale de la santé veut faire disparaître de l’alimentation les acides gras trans qui favorisent les maladies cardio-vasculaires.

 

« Les études épidémiologiques ont montré qu’une consommation excessive d’acides gras trans (apports supérieurs à 2 % de l’apport énergétique total) est associée à une augmentation du risque cardio-vasculaire. Ces effets passent par une augmentation du “mauvais” cholestérol (LDL) et une baisse du “bon” cholestérol (HDL) ». A l’inverse, précise l’Agence, « aucune augmentation du risque cardio-vasculaire n’a été mise en évidence avec la consommation d’acides gras trans d’origine naturelle, aux niveaux de consommation actuellement constatés en France ».

 

« La consommation d’AGT artificiels, présents dans les margarines, la pâtisserie industrielle et les aliments cuits ou frits dans de l’huile de cuisson, serait « responsable de plus de 500 000 décès prématurés par maladie cardio-vasculaire chaque année dans le monde », selon l’OMS

 

« Les acides gras insaturés se présentent sous deux formes selon que leurs atomes d’hydrogène sont situés du même côté (« cis ») ou de part et d’autre (« trans ») de la molécule. Certains AGT sont d’origine naturelle et sont présents dans la viande de ruminants, le lait et les produits laitiers. D’autres, produits industriellement, notamment par hydrogénation des huiles végétales, sont utilisés dans l’industrie agroalimentaire comme stabilisateurs et comme conservateurs. De nombreux produits, tels que les viennoiseries, les pizzas industrielles, les quiches, des barres chocolatées, des plats cuisinés, vont accroître l’apport alimentaire en AGT. »

 

De 2002 à 2009, le Dr Tom Frieden était commissaire à la santé de la métropole américaine. Il a été l’architecte de l’élimination des graisses d’origine industrielle dans la municipalité, en commençant par les restaurants.

 

Aujourd’hui, il explique : « Les AGT sont des substances toxiques ajoutées aux aliments et elles tuent des gens. On peut s’en passer sans que cela modifie le goût, le coût ou la disponibilité des aliments. Donc, il faut les éliminer. De grandes chaînes de restauration l’ont fait sans problème. »

 

Tom Frieden souligne qu’après l’avoir réussi avec des maladies infectieuses, comme la variole, ou y être quasi parvenu pour la poliomyélite, « ce serait la première fois qu’on pourrait atteindre à l’échelle mondiale l’élimination d’un facteur de risque d’une maladie non transmissible et sauver des vies ».

 

En savoir plus ICI  

 

Voilà une grande cause nationale m’sieur MEL, à tout péché miséricorde, vous réciterez 3 pater et 2 ave pour l’absolution de vos péchés passés, ensuite vous vous abstiendrez de nous « enduire » en erreur avec vos sornettes de bateleur de foire pour retrousser vos manches et vous atteler à la tâche…

 

 

Michel-Edouard Leclerc: «Face à Amazon, nous sommes en mode combat»

Le patron des centres commerciaux Leclerc le sait: demain, ses concurrents seront les plateformes numériques. Comment lutter pour conserver la première place, en France, dans le secteur de la distribution? Comment réinventer, surtout, l’offre et l’image du Mouvement Edouard Leclerc né en Bretagne après la guerre?

ICI

 

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21 mai 2018 1 21 /05 /mai /2018 07:00
La résistible ascension de Benoît H La coalition de Morice qui allait des Indépendants&paysans jusqu’à certains membres de la SFIO violemment anti-communistes et antigaullistes était dans le collimateur d’Olivier Guichard, maire de la Baule, grand baron gaulliste, le patron de la région (97)

Homme de l’ombre, vaguement affairiste, nègre d’un Ministre en vue et de quelques pointures du régime, infiltré dans la GP,  Benoît n’avait que peu d’occasion de montrer sa tronche en des lieux où certains fouilles merdes de la presse ou des bourrins de la grande maison mal intentionnés auraient pu faire des recoupements, il se gardait bien d’apparaître aux premières loges lorsque son Ministre montait à une tribune ou passait dans les médias. Il avait mieux à faire. S’il fit une entorse à cette précaution élémentaire ce fut pour les beaux yeux de Chloé. Son sémillant Ministre devait se rendre à Nantes à un meeting dans le cadre des élections municipales de mars 1971. La ville tenue par André Morice, le père de la ligne électrifiée à la frontière tunisienne d’une Algérie qu’il voulait garder française, représentait un bastion de droite que les gaullistes voulaient voir tomber. La coalition de Morice qui allait des Indépendants&paysans jusqu’à certains membres de la SFIO violemment anti-communistes et antigaullistes était dans le collimateur d’Olivier Guichard, maire de la Baule, grand baron gaulliste, le patron de la région. Ce soir-là, Benoît, en retrouvant Chloé au café de Flore, avant qu’ils aillent se plonger dans la tabagie d’une réunion clandestine de la GP qui se tenait dans l’appartement d’un écrivain sympathisant, tout près, 30 rue Jacob, évoquait le discours qu’il venait d’écrire pour ce meeting. À la réflexion, en écrivant, un détail lui était revenu : il avait glissé dans l’entame du discours une violente attaque contre ceux qui, comme Morice, comme les socialistes de Guy Mollet, avaient envoyés mourir dans les djebels de braves petits gars du contingent. Sa charge avait beaucoup plu au bel Albin, il l’avait fait venir dans son bureau. « Pourquoi ne m’accompagneriez-vous pas dans ce déplacement, ce que vous avez écrit est fort. Faites-moi ce plaisir ! » Il n’avait dit ni oui, ni non. Pour forcer sa décision, en le reconduisant, il avait ajouté « Guichard me retient chez lui, à la Baule, pour le week-end, l’air marin vous fera du bien vous êtes tout pâlichon ».

 

Chloé harnachée en révolutionnaire de base : pataugas, jean crade, col roulé élimé et parka délavée, ne lui laissait pas le temps de finir sa phrase « Je veux que tu me fasses découvrir le passage Pommeraye mon beau... »  Quelques jours avant ils étaient allés voir Lola de Jacques Demy à la Pagode. Bêtement Benoît rétorquait « C’est un coup monté... » Chloé le regardait interloquée « Monté par qui ? » Il balbutiait « Non je débloque. Le bel Albin veut que je l’accompagne, alors... » Elle lui ébouriffait les cheveux d’un geste tendre « Toi tu es fatigué, tu en fais trop en ce moment... » Benoît éclatait de rire « Oui belle intrigante, l’air marin me fera du bien. » Chloé lui tirait le lobe de l’oreille droite « Et pourquoi tu te marres sale petit collabo ? » Le garçon, planté face à eux, attendait qu’on lui passe commande, avec la patience de celui qui, à tout moment de la journée, devait subir les caprices des habitués. « Champagne ! » « Deux coupes donc... » s’enquerrait le serveur qui les savait abonnés au demi de bière. Abandonnant son ton de matamore Benoît le détrompait « Non, une bouteille Laurent-Perrier Grand Siècle... » Décontenancé il battait en retraite en bousculant au passage Philippe Sollers qui faillit en avaler son fume-cigarette.  Chloé le grondait « Tu humilies le petit personnel maintenant. » Benoît protesta de ma bonne foi. Sollers en passant près de leur table adressait un petit signe de la main à Chloé. Elle l’ignorait superbement. Pour la calmer Benoît lui promettait de faire des excuses au garçon. L’arrivée tonitruante d’Edern Hallier faisait diversion. Benoît en profitait pour placer son arme secrète « Le garçon est un de mes indics... » Chloé bondissait « Menteur ! » D’une voix monocorde il déclinait le nom, prénom, âge, adresse de celui qui, totalement tétanisé, se tenait face à nous en pointant la bouteille de champagne tel un obus. Chloé grinçait « Salaud ! »

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21 mai 2018 1 21 /05 /mai /2018 06:00
Je cuisine un jour bleu, ça sonne biodynamie mais c’est de la gastronomie pour gourmets autistes.

 

Ce sont mes amis Alice et Olivier de Moor, qui connaissant mon engagement auprès d’un autiste Asperger, m’ont donné la référence de l’ouvrage Je cuisine un jour bleu ; c’est un participatif, à la fois pratique et drôle, premier livre de recettes de cuisine pour les gourmets autistes.

 

Il bénéficie de 2 parrains prestigieux :

 

- Guillaume Gomez, Meilleur Ouvrier de France et Chef des cuisines de l'Elysée),

 

- Michel Roth, Meilleur Ouvrier de France et Bocuse d'or, chef étoilé Michelin Hôtel Président Wilson Genève.

 

L'autisme, qui concerne environ 600 000 personnes en France en plus de leurs proches.

 

Qu’est-ce que l’Autisme Asperger ou syndrome d'Asperger ?

 

« C'est un psychiatre autrichien, le Dr Hans Asperger, qui décrivit en 1944 des troubles du comportement chez plusieurs enfants qui avaient un développement normal de leur intelligence et du langage, mais qui présentaient une déficience marquée dans les interactions sociales et la communication. Il appela ce trouble « psychopathie autistique ». Malheureusement, comme l’Autriche faisait partie à ce moment de l’Allemagne nazie en guerre, ses travaux restèrent lettre morte.

 

Ce n'est qu'en 1981 que la communauté scientifique a pris connaissance du syndrome d'Asperger grâce à l'article de Lorna Wing intitulé "Asperger's syndrome, a clinical account". En 1991, Uta Frith a traduit l'article original d'Hans Asperger en anglais.

 

La distinction que l'on peut faire entre une personne typiquement autiste et une personne présentant un syndrome d'Asperger ou un Autisme de Haut Niveau est l'absence chez ces dernières d'une déficience intellectuelle. En effet, pour qu'une personne obtienne un diagnostic d'Autisme de Haut Niveau ou de syndrome d'Asperger, il faut, en plus des critères habituellement identifiés pour un diagnostic d'autisme, que son quotient intellectuel (Q. I.) soit supérieur à 70. »

 

Lire la suite ICI 

 

Un point d’Histoire : Le Dr Asperger a «activement coopéré» avec les nazis, selon une étude

 

Par journaliste Figaro Yohan Blavignat  AFP agence le 20/04/2018

 

« Après huit années de recherche, un historien de la médecine a publié, ce jeudi, une étude montrant que le célèbre pédiatre autrichien, qui a donné son nom à une forme d'autisme, a participé au programme d'euthanasie du Troisième Reich, ainsi qu'aux «politiques d'hygiène raciale».

 

Le pédiatre autrichien Hans Asperger, qui a donné son nom au syndrome d'Asperger - une forme d'autisme comprenant des troubles des interactions sociales ou de la communication -, a «coopéré activement» avec le programme nazi d'euthanasie, selon une nouvelle étude publiée ce jeudi. «Asperger a fait en sorte de s'adapter au régime nazi et a été récompensé avec des perspectives de carrière pour ses manifestations de loyauté», écrit dans cette étude Herwig Czech, historien de la médecine à l'Université de médecine de Vienne, après huit années de recherche. »

 

La suite ICI 

 

Autisme - Elle lève le voile sur le syndrome d'Asperger : « Je suis différente et fière de l’être »

 

Alexandra Reynaud a grandi avec sa différence sans vraiment la comprendre. Elle n’a été diagnostiquée du syndrome d’Asperger qu’à ses 32 ans. Dans un livre paru il y a un an, elle le clamait haut et fort : « Sans être exceptionnelle, je ne suis pas comme tout le monde ». Interview.

 

Cultiver sa différence, la valoriser et finalement la faire accepter aux autres. C’est le credo d’Alexandra Reynaud, 37 ans, qui a choisi de livrer l'an dernier une partie de son parcours dans l’ouvrage "Asperger et fière de l’être, voyage au cœur d’un autisme pas comme les autres", paru aux éditions Eyrolles. Le témoignage d’une femme touchée par le syndrome d’Asperger est rare, non co-écrit par un spécialiste, unique. LCI republie son interview alors que se tient ce lundi la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme.

 

LCI : Pourquoi avoir décidé de raconter votre histoire dans un livre ?

 

Alexandra Reynaud : Le syndrome d’Asperger est mal connu et a tendance à être caricaturé. On l’associe très souvent à des films comme Rain Man parce que c’est un trouble du spectre autistique. Mais le syndrome d’Asperger est différent : les personnes touchées ne souffrent jamais de retard intellectuel ni d’un retard de la parole dans l’enfance. Ce n’est pas une maladie car on ne devient pas aspie, on l’est. Ce n’est pas non plus un handicap mental, faute d’une déficience mentale, mais plutôt un handicap invisible. Pour la société du moins, parce que nous on le ressent au quotidien. Je tenais aussi à dire que même si le syndrome d’Asperger touche davantage la population masculine – on compte environ huit hommes pour seulement une femme-, la gent féminine peut être concernée. J’en suis la preuve.

 

La suite ICI 

 

Parler d'autisme et de différence autrement

 

L’histoire de ce livre atypique, c’est celle des familles, des personnes autistes, des éducateurs qui ont répondu à notre appel à contribution.

 

Véritable livre ressource, Je cuisine un jour bleu est loin d’être un simple livre culinaire de plus.

 

Si on y retrouve évidemment de nombreuses recettes simples, mais « goûtées et approuvées », ce livre est avant tout l’occasion de dresser un portrait sensible et de raconter au fil de ses pages les histoires de toutes ces personnes.

 

 

À noter : Les droits d’auteurs seront reversés à des associations œuvrant pour les droits des personnes autistes.

 

 

Plongez dans l’univers d’Anne « Le riz vert d'Arthur, la courge déguisée de César, la purée volcanique de Martine, la non-recette philosophique et mathématique du chou romanesco d'Amélie, les spaghettis bleus de Corentin, les pâtes au sucre de Josef, la poire Belle-Paul, les plats post-it de Tanguy, le gâteau normal de Luc... le monde des « gourmets autistes » ouvre sur des saveurs inattendues, des mariages détonants et des déclinaisons décalées de nos classiques recettes.

 

Les particularités sensorielles des personnes autistes sont nombreuses et l'alimentation n'échappe pas à la règle. Devant des enfants qui ne mangent que « du rouge », n'acceptent que le mixé ou refusent tout légume, les parents trouvent des solutions créatives pour colorer, dissimuler... Et les enfants autistes, devenus adultes, innovent à leur tour. Ce livre fournit aux personnes autistes, à leur familles et à leur entourage 60 recettes pour se sentir moins seul aux fourneaux. Parsemé de nombreux témoignages tantôt émouvants tantôt drôles, loin de tout pathos, je cuisine un jour bleu est avant tout un fabuleux voyage qui permettra à chacun de découvrir les landes surprenantes de « l' Autistan ».

 

 

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20 mai 2018 7 20 /05 /mai /2018 07:00
C’est la triste histoire d’un bon camembert Gillot au lait cru, moulé à la louche, congelé et coincé entre 2 Président dans une armoire de la GD : tout ça pour ça !

Combien de signataires, de la fameuse pétition people qui proclame que le camembert AOP de Normandie vient d’être assassiné, ont-ils mis les pieds dans un magasin de la GD ? Sans être mauvaise langue, certains font faire quelques courses chez Métro mais bien évidemment ils le nient.

 

Si c’était le cas, ils sauraient, que Jort, Moulin de Carel, La Perelle, Gillot, Graindorge, Réaux, Pré Saint Jean, Petite Normande, « petites productions » ne sont pas vendues exclusivement dans les crémeries normandes et parisiennes, et que leur jolie croûte blanche laissant apparaître des ferments rouges est majoritairement maltraitée dans le fond des frigos de la GD.

 

C’est du béton !

 

Lactalis et Isigny représentent plus de 80 % des volumes vendus.

 

Après le retrait de certaines de leurs marques (Lanquetot par exemple pour Lactalis) le tonnage de l’AOP Camembert de Normandie est passé de 13 042 tonnes en 2006 à 5090 tonnes en 2016.

 

Certaines de leurs marques sont toujours au lait cru Moulin de Carel, Jort et Graindorge pour Lactalis qui, avec cette acquisition, est devenu le leader du camembert AOP de Normandie.

 

Il aurait fallu se réveiller avant camarades !

 

Tout ça parce que les ventes de fromages AOP et non AOP sont majoritairement réalisées en hyper et supermarchés (66 % pour les AOP et 71 % pour les non AOP).

 

Bien sûr pour les AOP au lait cru tous ne sont pas enfermés dans des glacières, 62 % sont en libre-service et 38 % à la coupe, c’est-à-dire pour le camembert dans une vitrine plus respectueuse de son état de maturation.

 

Le petit crémier du coin, le BOF, a depuis longtemps plié bagage, surtout dans nos belles provinces, la France ne se réduit pas à Paris et aux grandes métropoles.

 

Le mal est fait !

 

Revenons à Gillot

 

 

 

La fromagerie Gillot plaide pour la transparence

 LES ECHOS | LE 10/05/2017

 

Dans l'Orne, les camemberts Gillot vont au-delà du nouveau cahier des charges. La fromagerie produit aussi du « fabriqué en Normandie ».

 

Son camembert de Normandie AOP fabriqué au lait cru et uniquement en provenance de vaches de race normande est déjà dans les rayons. Sans attendre la mise en oeuvre du nouveau cahier des charges, entré en vigueur le 1er mai dernier, imposant 50 % de vaches normandes dans le cheptel, la fromagerie Gillot, nichée en contrebas du petit village de Saint-Hilaire-de-Briouze (Orne), a anticipé. « Nous allons plus loin que la nouvelle réglementation puisque nous proposons déjà un fromage avec un lait venant à 100 % de vaches normandes », souligne Emilie Fléchard, directrice adjointe chez Gillot. Créée en 1912, l'entreprise a été rachetée par la famille Fléchard en 2006.

 

Même si la fromagerie a perdu sa place de leader de la production de camemberts au lait cru depuis le rachat de Graindorge par Lactalis en 2014, Gillot reste le premier site de fabrication du camembert appellation d'origine protégée.

 

Prix plancher

 

En 2016, elle a accordé à ses producteurs AOP un prix plancher minimum annuel à 290 euros pour l'année, en complément du prix garanti à 340 euros pour 1.000 litres sur 50 % des volumes, accordé en 2015. Soit un prix du lait de base minimum à 315 euros assuré pour l'an dernier. Sans compter les primes AOP de 10.000 euros en moyenne annuelle par exploitation pour 2016. « La fromagerie s'est fixé comme engagement de défendre et pérenniser la filière AOP de Normandie ", affirme la responsable avant d'ajouter « L'important, c'est de garantir l'origine du lait en apportant de la transparence. »

 

Avec 6,5 millions de camemberts AOP par an, soit 1.700 tonnes, le fromage, conforme au label européen, représente 53 % de sa production. Et plus de 80 % de ses produits sont au lait cru.

 

Mais comme d'autres, la fromagerie ne se limite pas à l'AOP. Plusieurs de ses fromages à pâte molle sont aussi fabriqués à partir de lait cru, microfiltré ou pasteurisé (5 % de sa production est au lait bio). « Nous avons besoin de nous différencier mais aussi d'apporter de la diversité. C'est un choix stratégique », ajoute-t-elle.

 

La Fromagerie continue aussi à élaborer des produits « fabriqués en Normandie " qui lui permettent de toucher plus de consommateurs en raison de leurs prix moins élevés. Avec un chiffre d'affaires de 27 millions d'euros et 164 salariés, la fromagerie compte plus d'une centaine de producteurs, dont 96 sont en AOP.

 

Sous le titre choc : Le camembert « moche » ne se cache plus, la fromagerie Gillot (50% des volumes sont des camemberts AOP) fait cause commune avec Carrefour

 

« En novembre 2014, le directeur de  Gillot entend parler de Nicolas Chabanne, le fondateur du collectif Les Gueules cassées, qui promeut la commercialisation de produits dits abîmés pour éviter le gaspillage alimentaire. Immédiatement, la fromagerie est intéressée pour vendre, via Les Gueules cassées, les camemberts non conformes au cahier des charges de l’AOP en raison d’un défaut de forme ou de poids. « Chez nous, environ 10% de la production de camemberts sont “abîmés”. Soit on les revend à des industriels qui les utilisent en tant qu’ingrédients, soit on les commercialise, à un prix plus faible, en GMS, dans un packaging moins prestigieux et sans mention AOP », explique Émilie Fléchard, directrice adjointe de la fromagerie. Si la marque affirme ne jamais jeter de produits, ce partenariat lui permet de valoriser ainsi son image.

 

« Cause commune »

 

En février 2015, Gillot se rapproche donc de Carrefour pour proposer le concept. « Ils ont été séduits et les premiers produits sont arrivés en mai 2015 dans leurs linéaires. Ça n’est plus un simple rapport distributeur-fournisseur, mais une vraie association pour une cause commune », ajoute-t-elle.

 

Voilà une belle entreprise mais j’ai envie de dire lorsque je vois ses camembert AOP au lait cru moulé à la louche massacrés par la GD je ne peux m’empêcher de crier : tout ça pour ça !

 

C’est bien beau, du haut de leurs étoiles, de leurs fromagers préférés, leur petit fonds de commerce médiatique, d’exiger l’AOP camembert de Normandie au lait cru pour tous, mais encore faut-il se préoccuper de là où il est vendu.

 

Camembert, camembert au lait cru outragé ! camembert au lait cru brisé ! camembert au lait cru martyrisé par la GD ! mais camembert au lait cru libéré par Champ Secret !

 

Je verse au procès un article du Monde 16.05.2018 par Charlotte Chabas qui fait la part des choses

 

Le camembert de Normandie va-t-il être « assassiné » ?

 

Le cri d’alarme a des échos cocorico : « Liberté, égalité, camembert ! », s’écrient une cinquantaine de personnalités signataires d’une tribune publiée mardi 15 mai dans le journal Libération, parmi lesquels les chefs étoilés Sébastien et Michel Bras, Anne-Sophie Pic, Arnaud Daguin, ou encore Michel et César Troisgros, ainsi que les vignerons Olivier Cousin et Sylvie Augereau, Nicolas Reau ou encore Alexandre Bain. Tous s’inquiètent de voir le fameux « calendos » normand devenir « une vulgaire pâte molle sans goût ».

                                                

Pourquoi cet appel ?

 

De quoi ces signataires font-ils tout un fromage ? Des conséquences d’un accord, signé le 21 février, qui entend résoudre une guerre économique qui dure depuis dix ans. Jusqu’à cet accord, deux camemberts coexistaient dans les rayonnages de magasin :

 

Les « camemberts de Normandie », certifiés depuis 1986 par l’appellation d’origine protégée (AOP), qui respectent un cahier des charges précis et rigoureux : fromage fabriqué à partir de lait cru, produit dans une aire géographique précise, issu d’un cheptel majoritairement de race normande, moulé en cinq couches successives, pesant au moins 250 grammes.

 

Des camemberts étiquetés « fabriqués en Normandie », pour lesquels il n’existe aucune réglementation ni garantie de qualité, et qui doivent seulement avoir des usines productrices en Normandie. Le lait utilisé, pasteurisé – c’est-à-dire chauffé sans ébullition pour éliminer les agents pathogènes du lait – peut lui, venir de n’importe où.

 

Ce vocable trop proche entraînait la confusion des consommateurs, selon les producteurs de « camembert de Normandie AOP », qui ne représentent que 5 500 tonnes de fromages produits annuellement. Ils dénonçaient une usurpation au profit des industriels, dont le géant Lactalis, qui produit 95 % des 60 000 tonnes annuelles.

 

Qu’est-ce qui va changer ?

 

Au terme d’une bataille juridique d’ampleur, de longues négociations ont été entamées sous l’égide de l’Institut national d’origine et de la qualité (INAO). Les acteurs du dossier se sont accordés sur un compromis : un seul et unique camembert de Normandie AOP à partir de 2021.

 

Pour cela, les défenseurs du lait cru ont fait une concession de taille : ils ont accepté que le camembert AOP puisse être élaboré au lait pasteurisé, tant que ce moyen de traitement du lait est précisé sur l’emballage.

 

C’est cette décision que ne digèrent pas les signataires de la tribune publiée dans Libération. Ils mettent en garde sur le fait que « le véritable camembert de Normandie sera un produit de luxe, réservé aux initiés, tandis que la masse des consommateurs devra se contenter d’un ersatz fabriqué selon les méthodes industrielles ».

 

Est-ce la fin du camembert au lait cru ?

 

Pour l’association Fromages de terroirs, à l’origine de la tribune, « l’AOP normande s’enfonce inexorablement dans la médiocrité » avec cet accord et a été bien trop coulante sur les conditions requises pour obtenir la certification.

 

Une assertion « simplificatrice et déconnectée de la réalité », pour Patrick Mercier, producteur de camembert au lait cru et président de l’Organisme de défense et de gestion du camembert de Normandie. S’il salue dans cette tribune une « volonté louable de défendre le lait cru », il voit dans cet accord la fin d’une « concurrence déloyale qui faussait toute la filière depuis des années, puisque, depuis vingt ans, la copie d’un produit AOC était vendue dix fois plus que l’original en toute illégalité ».

 

Pour l’éleveur, l’accord ne remet pas en question la production de camembert au lait cru, qui devrait monter en gamme. L’accord prévoit une mention spécifique du type « véritable camembert de Normandie AOP » pour les fromages au lait cru, moulés à la louche. Dans cette version de l’AOP, la part des Normandes serait portée de 50 % à 70 % et le bocage revalorisé (100 m de haies par hectare de pâture). Et l’éleveur de faire la comparaison : « Comme pour le bordeaux, le consommateur aura le choix entre supérieur et grand cru.

 

Y a-t-il des précédents ?

 

Dans leur tribune, les signataires affirment que « tous les fromages d’appellation qui ont choisi la voie de la pasteurisation, donc in fine le volume, ont dégradé la qualité tout en ne réglant rien à la question de la rémunération des producteurs laitiers ».

 

Une affirmation que dément Patrick Mercier, qui a défendu les intérêts des producteurs fermiers au cours de l’accord. Il cite l’exemple du saint-nectaire, qui voit coexister sous une même appellation des fromages au lait pasteurisé (AOP saint-nectaire laitier) et au lait cru (AOP saint-nectaire fermier). Il y a dix ans, la zone vendait plus de fromages pasteurisés produits en laiterie que de fromages au lait cru produits à la ferme (8 000 tonnes contre 5 000). En 2016, 14 000 tonnes de saint-nectaire ont été produites, répartis équitablement entre les deux modes de traitement du lait.

 

Une réussite qui ne doit pas éclipser les difficultés de certains autres fromages AOC. Ainsi, le maroilles, originaire du pays de la Thiérache, près de la frontière belge, est produit à 90 % avec du lait pasteurisé.

 

« Cet accord va permettre justement de développer le lait cru, en créant notamment plus de solidarité entre les producteurs et un meilleur souci du collectif pour pousser tous ensemble dans la même direction », assure Patrick Mercier. En jeu notamment, la sécurisation de la filière, pour réduire les risques de développement de bactérie et retrouver la confiance des consommateurs.

 

Le camembert pasteurisé va-t-il être « sans goût » ?

 

Dans la tribune, les signataires s’inquiètent d’une gastronomie à « deux vitesses », dans laquelle des consommateurs pourront s’offrir le « véritable camembert de Normandie », quand d’autres devront se contenter d’« un plâtre pasteurisé ».

 

Là encore, Patrick Mercier dénonce « une caricature loin de la réalité ». Selon l’accord, les industriels ont accepté des contraintes inédites : au moins 30 % de vaches de race normande dans leurs troupeaux, avec l’obligation pour elles de pâturer en extérieur en Normandie pendant au moins six mois, avec une part d’herbe minimale dans la ration estivale (25 ares d’herbe par vache). L’accord garantit, en outre, le caractère mi-lactique mi-présure qui caractérise le camembert traditionnel, ce qui constitue « un changement de taille », souligne Patrick Mercier.

 

« Il est possible de faire du bon fromage en utilisant du lait pasteurisé, et ces conditions vont de toute façon garantir une hausse de la qualité », précise Patrick Mercier. Lui se réjouit déjà de voir « l’image et les valeurs de la Normandie réhabilitées, avec notamment le retour en force des troupeaux de race normande dans les pâturages ».

 

 

 

Conclusion provisoire :

 

  • C’est bien beau de faire des moulinets, de s’offusquer, après une bataille perdue depuis des années, il aurait mieux valu se battre lorsqu’il en était encore temps ;

 

  • La bataille est certes perdue mais pas la guerre, celle du lait cru passe d’abord par les consommateurs, là où il y a des acheteurs d’un produit qui tient ses promesses l’offre est au rendezvous,  à la condition que le prix du produit permette au producteur de vivre et d’assurer la pérennité de son entreprise.

 

  • Les pétitionnaires people c’est bien mais encore faudraitil que leur engagement ne se limite pas à une éphémère signature.
  • Et si vous, les défenseurs du camembert au lait cru, organisiez entre vous une belle dégustation à l’aveugle d’un échantillon représentatif du marché des camemberts, ça permettrait de vraiment mettre les pendules à l’heure ; souvenir d’un boucher star qui, sur Canal+, avait plébiscité une entrecôte acheté en libreservice en GD en compétition avec celle de sa boucherie.

 

  • Je sais que je prêche dans le désert (en plus un long WE de Pentecôte où les signataires sont à la plage) mais vieux consommateur et défenseur du lait cru j’ai horreur de ceux qui tordent la réalité pour une noble cause ; minoritaire un jour, minoritaire toujours !

 

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