Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
À la GP, comme l’initiative des actions relevait de la soi-disant volonté des larges masses, la réflexion d’un héros de Kafka « je suis mandaté, mais je ne sais pas par qui ! » s’appliquait sans aucune limite. La hiérarchie, très laconiquement avait prévenu, le plus difficile ne serait pas de s’infiltrer mais d’influer sur les décisions car la bureaucratie du premier cercle veillait sur Pierre Victor, comme des ouvrières obnubilées sur la Reine de la ruche. Dans une configuration normale le rôle d'infiltré aurait du tendre à manipuler les dirigeants, à les pousser à la faute pour que l’opinion publique ait peur, qu’elle se réfugie sous le manteau protecteur du pouvoir en place. Raminagrobis de Montboudif voyait d'un très mauvais œil la montée de l'Union de la Gauche. Il ne voulait pas laisser le monopole de l'ordre au PC saoulé de coups par les gauchistes à qui les socialistes jouaient une danse du ventre effrénée. Ici, la tactique était inverse, nul besoin de manipuler les maos, il suffisait selon les chefs de la Grande Maison de leur laisser la bride sur le cou. Facile à dire : conduire un attelage de cette nature, en lui laissant la bride sur le cou, relevait du grand n’importe quoi. Et c’était du grand n’importe quoi. Benoît et Armand allaient le vérifier dans les heures qui suivirent. À leur grande surprise ils voyaient débarquer d’un bloc l’état-major de la branche armée, avec ce je ne sais quoi de morgue propre à ceux qui dressent des plans en chambre, qui envoient la piétaille se faire massacrer, qui sont prêt à tout sacrifier, sauf eux, à la cause. Dans la clandestinité, la vraie, celle où sa vie en jeu, on cloisonne, on se fait discret, on évite de se réunir en des lieux connus et surveillés par la police, alors que ces petits messieurs au verbe haut plastronnaient. Aux côtés d’Olivier, le Gamelin de la GP, se tenait, hilare face à leur étonnement non feint, l’inénarrable Gustave, plus Gustave que jamais.
Les présentations relevèrent du grand guignol. Gustave déjà fortement chargé, se plantait face à eux, rotait tout en grattant, de sa main gauche, ses burnes dans le tréfonds de son calbar, empoignait de son autre main velue et sale le bras du général en chef, qui semblait apprécier au plus haut point cette familiarité, et avec toute la vulgarité dont Armand le savait capable il lançait à la cantonade : « Ce gars-là, y’a pas mieux en magasin les têtes d’œufs ! L’a pas fait vos grandes écoles à la con et jamais pété dans la soie, lui, mais sous sa tronche de grand costaud qui peut se tringler les plus putes de vos putes de sœurs quand y veut ou il veut, y’a du répondant. Ça turbine sec les méninges. Pas votre bouillie pour chiots les phraseurs, du chiadé… » Gustave laissant ses glaouis en paix, en un geste circulaire et théâtral, pointait son index en direction des officiers subalternes et autres porte-serviettes : « Mon petit poteau à moi, qu’en a autant que vous là-haut, lui y sait se servir de ses dix doigts. Pas manchot ou mains blanches, le meilleur artificier que je connaisse. Pas un fabriquant comme vous de petites merdes qui pètent très fort, non, des trucs pour tuer. Des bouts d’os, de la bidoche et du sang sur les murs qui sont le meilleur lieu pour la racaille du patronat et les lopes politiciens. Avec lui on ne va pas se faire chier. Je propose qu’on l’appelle : Maroilles car putain de Dieu y’a pas meilleur qu’un bout de Maroilles trempé dans ton café au lait. Ça vous ne pouvez pas le comprendre vous qu’avez tout juste sucé que les tétons de votre mère… » Ponctuant ses fortes paroles bues par une assistance recueillie Gustave pétait à se déchirer la rondelle. La messe était dite. Armand en était et il ne restait plus qu’à suivre la troupe drivée par l’improbable couple Gustave-Gamelin. Comme Benoît était sous la protection d’Armand nul ne s’inquiéta de sa présence dans le saint des saints de la GP.
Catherine Frot, dans le film Les Saveurs du Palais préparant de la chaudrée charentaise
Les idées originales de chronique sur la tortore se font rares et, comme je ne souhaite pas verser dans l’exotisme, je saute sur la moindre occasion qui se présente.
En ce moment je dois me reposer pour que mon cardan nouveau se mette bien en place donc je lis beaucoup.
Le camarade « manchot » Jean-Pierre Le Goff dans son livre sur la France d’Hier évoque sa prime jeunesse page 38 :
« Lors des grandes marées, la pêche à pied était un loisir prisé. À marée basse, on s’y rendait en famille avec différents ustensiles : épuisette pour les crevettes grises, couteaux pour les coquillages accrochés aux rochers, « pic à fourneau* » pour faire sortir les crabes et les petites pieuvres cachées dans la rocaille et les trous, râteaux ou petites bêches pour tracer des sillons dans le sable afin d’attraper des lançons*, ramasser des coques et des praires… Cela dépendait de l’endroit où l’on voulait aller pêcher à pied, mais à l’époque l’on était sûr de ne pas rentrer bredouille. »
Idem, j’ai connu ça sur ma côte sauvage du côté de Brétignolles.
Mais là où nos chemins divergent c’est sur les noms des coquillages et poissons. Le père de Le Goff était pécheur, le mien laboureur, son vocabulaire est plus fouillé.
« Pour désigner les différents coquillages et poissons le Cotentin a son propre vocabulaire. J’appris à distinguer et à reconnaître les différentes sortes de poissons mais aussi les crustacés et les coquillages aux noms particuliers comme les « anglettes » (étrilles*), les « moussettes » (jeunes araignées) et les « crabes » (araignée de mer) dont certaines étaient des « lanternes (« crabes gorgés d’eau), les « clos-poings » ou dormeurs* (tourteaux), les «vannes » (coquilles Saint-Jacques) et les « vanneaux » (pétoncles, les « calicocos » (bulots), les « brelins » (bigorneaux), les « flics » (patelles)… »
*les étrilles en Vendée c’était balleresses et les dormeurs les tourteaux.
*tige en fer au bout recourbé qui permettait de soulever la plaque de la cuisinière ou du poêle pour enfourner le bois ou le charbon.
*petit poisson en forme d’anguille qui s’enfonce dans le sable.
En lisant j’ai pensé à la chaudrée ; qu’est-ce donc la chaudrée ?
À mi-chemin de la cotriade bretonne et du ttoro basque, la chaudrée (ou migourée) est une spécialité de la Vendée du Sud, de l’Aunis et de la Saintonge maritimes. Il s’agit d’un court-bouillon au vin blanc les poissons nobles trop menus pour être cuisinés.
La chaudrée (parfois orthographiée chauderée) est une sorte de soupe de poissons épaisse, il en existe plusieurs variantes.
On trouve ainsi dans cette soupe de la mer du raiteau (petite raie), du turbotin, du céteau et de la solette, de la plie, de l’anguille de mer, et du casseron.
Le nom de cette spécialité dérive, bien sûr, de « chaudron ». À l’origine, la chaudrée était la part de poisson prélevée sur l’ensemble de la pêche pour le patron et l’équipage du chalutier. Il s’agissait surtout du menu fretin ou des invendus, les plus beaux poissons étant réservés au commerce.
Au XIXe siècle, l'historien et érudit local, Georges Musset, la définit comme « une macédoine de menu fretin, de menus poissons », et comme « la portion de pêche prélevée pour la consommation des marins ou du patron d'un bateau».
Face à cette liberté de vous proposer une chaudrée à ma façon :
Il faut garnir le fond d'un chaudron de hachis d'ail, de persil, de blanc de poireau coupé en rondelles, puis y placer le plus de petits poissons de l'océan possible congre, solettes ou céteaux, plies, petites raies, petites seiches, merlans etc. ... Mouiller à hauteur moitié eau, moitié vin blanc, saler, poivrer.
Ajouter, et c’est là mon apport : des étrilles, des coques et des pétoncles que aurez au préalable fait ouvrir et dont vous aurez récupéré le jus que vous filtrerez pour le rajouter dans le chaudron.
cuire à grosse ébullition jusqu'à cuisson du poisson environ 15 minutes.
retirer les poissons et, c’est à nouveau un apport de bibi, que vous allez transformer en une pâte épaisse dans un mortier. Vous recueillez le jus en pressant cette pâte dans un tamis fin. Il faut passer et repasser pour extraire.
Pour les étrilles vous recueillez la chair et le jus de leur coque que vous passez au tamis pour filtrer le jus. Pour les pattes broyage au marteau puis passage de la chair au tamis.
Les noix de pétoncles et des coques sont ajouté telles quelles.
Vous avez ainsi obtenu une soupe épaisse au fumet fabuleux et vous pouvez la servir sur des gros bouts de pain de campagne.
Pour le boire, vous pouvez faire local avec les vins de Christian Chabirand vigneron au Prieuré La Chaume, à Vix, dans le sud de la Vendée.
Chronique du 17 décembre 2012
Le Sud, mes cousins de Marans, maintenant Christian Chabirand vigneron-bâtisseur à Vix en Vendée ICI
Hortense Laborie est une cuisinière réputée qui vit dans le Périgord. A sa grande surprise, le Président de la République la nomme responsable de ses repas personnels au Palais de l'Élysée. Malgré les jalousies des chefs de la cuisine centrale, Hortense s’impose avec son caractère bien trempé. L’authenticité de sa cuisine séduira rapidement le Président, mais dans les coulisses du pouvoir, les obstacles sont nombreux…
Pour s’imprégner de la ferveur guerrière de la bande de fêlés de GP, bien se pourrir la tête, penser comme eux, réagir dans la ligne, se laisser aucune place au doute et à la suspicion, Benoît avait dépiauté, heure par heure, le déroulé de la bataille de Flins, commencée le 6 juin 1968 lorsqu’en rase campagne, à trois heures du matin, un millier de CRS et de gendarmes mobiles, encerclèrent l’usine Renault. Le pouvoir trépignait, l’encre des « accords de Grenelle » était sèche depuis une semaine et demie, le boulot reprenait dans les PME, même les postiers redistribuaient le courrier, les trains roulaient à nouveau, mais à Flins, comme chez Citroën, Michelin, les métallos ne s’en laissaient pas compter. Les urnes brulaient. Pour les 10 000 « betteraviers » de Flins, pas de quartier : un half-track défonçait les grilles de l’usine, écrabouillait les braséros du piquet de grève pendant que le commandant de la compagnie, à l’aide d’un porte-voix, sommait les 200 hommes de veille de « se tirer, car ça va barder ! ». Ce qu’ils firent face au nombre. La guérilla ne faisait que commencer et l’état-major des insurgés : un front du refus multiforme : les durs des comités d’action, les basistes du 22 mars, même les ML d’Ulm s’y retrouvent, seule la JCR se tient à l’écart, entendait bien s’appuyer sur cet embryon insurrectionnel pour enclencher la bataille décisive.
Flins symbole de la modernité, l’usine aux champs, loin du bastion de l’Ile Seguin, cette drôle d’usine, mal foutue, construite sur cinq niveaux ; les tôles embouties au rez-de-chaussée grimpaient par ascenseur jusqu’au 3ième étage pour assembler les carrosseries qui ensuite montaient au 4ième pour la peinture puis redescendaient au second pour la sellerie où l’on fixait les sièges… Pas rationnel tout ça. Et, en plus, une CGT omniprésente qui tenait Dreyfus, homme de gauche, par la barbichette. À Flins, les ingénieurs s’en sont donnés à cœur joie, un seul niveau, des champs de betteraves à perte de vue – d’où le surnom de ces néo-ouvriers tirés des grandes exploitations voisines qui, elles aussi rationnalisent, mécanisent, et qui se trouvent projetés au milieu d’une population d’immigrés : Espagnols, Portugais, Africains, Yougoslaves – Les ateliers s’agrandissent, se modernisent. Les cadences augmentent. Le succès commercial de la Dauphine donne des ailes et le bureau d’embauche ne désemplit pas. L’usine fait aussi pousser des barres d’immeubles pour loger les ouvriers ont aux Mureaux, Bougimont, la Vigne Blanche, Elisabethville. Dans cette dernière bourgade, au nom fleurant bon la colonisation africaine, va se retrouver à l’épicentre de la bataille de Flins. La direction de la Régie, depuis la fin des années 60, veut donc saigner à blanc Billancourt, alors les m2 se multiplient à Cléon, au Mans et à Flins pour passer la surmultipliée : pour la Dauphine l’objectif est de 2000 véhicules/jour.
L’héritière de la 4Cv des congepés, la Dauphine, va se révéler une petite nerveuse, sportive, en 1957, elle remporte le tour de Corse et en 1958, c’est la victoire dans le Monte Carlo. À Flins, l’effectif dépasse 8 000 personnes et 250 000 Dauphine sortent des chaînes. Pierre Dreyfus l’ami de Lefaucheux, PDG et père de la Dauphine, décédé accidentellement au volant de sa Frégate, vice-président du conseil d’administration de la Régie Renault depuis sept ans, accepte finalement de prendre la direction de la Régie Renault. Flins qui connaissait la réputation plutôt timide et réservé de l’homme découvre un capitaine décidé et volontaire. Ici la syndicalisation est faible, la CFDT chahute la CGT qui ne tient pas l’usine. D’ailleurs, l’usine de Flins s’est mise en grève seulement le 16 mai alors que les lycées, les universités et beaucoup d’entreprises avaient déjà cessé le travail et que la grève générale avait été votée le 13 mai. Le rapport des RG notait : « Le lundi 13, on a senti un frémissement dans l’usine. Les débrayages ont été importants le matin, et l’après-midi beaucoup d’ouvriers sont allés à la manif à Paris. Cependant l’encadrement ne s’imaginait pas que quatre jours plus tard, l’usine serait en grève générale. L’occupation a été immédiate. La CGT se situe plutôt sur la base de revendications salariales, tandis la CFDT met en avant le problème du droit syndical et les conditions de travail (la semaine est de 47 h 10 avec des journées de 9 h 40. De nombreux postes sont très pénibles. Tous les éléments d’une grève dure et incontrôlable par les appareils syndicaux se sont mis en place spontanément. »
Mon père, Arsène Berthomeau, exerçait la profession de bouilleur ambulant, du fait que nous avions des vignes il était aussi bouilleur de cru.
Il trimballait son alambic de commune en commune où les municipalités lui attribuaient, à proximité d’un point d’eau, un emplacement où les bouilleurs de cru venaient faire distiller leur goutte. L’activité était surveillée, comme du lait sur le feu, par l’Administration fiscale des Indirectes qui pouvait effectuer des descentes sur place à tout moment pour pincer les fraudeurs (de plus en plus nombreux depuis que le privilège avait devenu intransmissible *). Mon père tenait un registre dit 10 ter où il devait porter les matières à distiller et les degrés d’alcool pur obtenus.
Notez dans le canton de la Mothe-Achard 3519 électeurs 1666 bouilleurs de cru soit 47%
Il portait une canadienne car cette activité se déroulait en hiver au grand air.
Pour les amateurs des détails de ma vie amoureuse d’adolescent, l’un des points de distillation se tenait sur la commune de Sainte-Flaive des Loups. Mon père y avait un très bon ami et, un soir, après sa journée de distillation, il se rendit chez lui prendre l’apéro. Que vit-il sur la cheminée : une photo de ma pomme. Que faisait-elle là ? Réponse : c’est le petit ami de notre fille Marie Flore. Mon père sourit, j’avais je crois 15 ou 16 ans et la Marie Flore 20 ans. Il ne pipa mot à ma mère, il n’informa gentiment sans me faire la morale.
Mais revenons à la saga des bouilleurs de cru, le privilège des bouilleurs de cru, le droit qu'ils ont de faire distiller jusqu'à 10 litres d'alcool pur sans avoir à payer des droits d'accises. Cela s'appelle l'allocation en franchise. Les droits d'accises sont des droits indirects à la consommation dont le montant, pour ce genre d'eau de vie, est de 14,50 euros le litre d'alcool pur.
Les articles 315 et 316 du code général des Impôt qui considéraient comme bouilleurs de cru : - les propriétaires, fermiers, métayers ou vignerons qui distillent ou font distiller des vins, cidres ou poirés, marcs, lies, cerises, prunes et prunelles provenant exclusivement de leur récolte ; - les propriétaires, fermiers, métayers ou vignerons qui pratiquent la distillation de vins, marcs et lies provenant de vendanges ou de moûts chaptalisés dans les limites et conditions légales ; - les propriétaires de vergers, fermiers, métayers qui mettent en oeuvre des fruits frais provenant exclusivement de leur récolte pour la distillation.
Autrefois le bouilleur de cru avait le statut de propriétaire récoltant et bénéficiait d'une exonération de taxes ou « droit de bouillir » qui était transmissible par héritage.
Il a été supprimé en 1959 et ce droit s'éteint au décès des derniers détenteurs : il ne s'agit donc pas de la fin du bouilleur de cru, mais de la fin de son exonération, un privilège instauré par Napoléon pour ses grognards. Pas à l'individu mais au terrain dont il était propriétaire. Puis son fils, à son tour, et ainsi de suite.
Pierre Mendès-France, en 1959, a pris la décision par la voie législative, dans le cadre d'un plan national de lutte contre l'alcoolisme, de limiter la quantité d'alcool pur à 1 000 degrés, c'est-à-dire vingt litres d'eau de vie à 50 degrés par client et sans taxe. Une taxe importante était alors appliquée sur les litres supplémentaires. Ce privilège avait été accordé à celles et ceux qui avaient produit de l'eau de vie avant 1959 mais malheureusement n'était plus valable après la mort des ayants droit et non transmissible aux enfants.
Les distillations à domicile sont interdites. Les bouilleurs de cru doivent donc distiller ou faire distiller pour leur compte dans un atelier public ou dans les locaux des associations coopératives de distillation ou chez le bouilleur de profession dans les conditions fixées par l'administration des Douanes et des droits indirects. Les conseils municipaux ou les syndicats agricoles peuvent demander que soit ouvert au moins un atelier public de distillation par commune.
Mon père, Arsène Berthomeau, était un Bouilleur ambulant. Le bouilleur de cru est souvent confondu avec le bouilleur ambulant. Ce dernier est celui qui œuvre, qui assure la transformation des fruits (ou vin, cidre, poiré…) en alcool, grâce à l’alambic. Le bouilleur ambulant peut être nommé un distillateur, mais ce terme est plus souvent réservé au monde industriel.
Pour terminer, quelques mots sur la canadienne cette vestetrois quart arrivée en France durant les années 30. Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo dans Un Singe en Hiver réalisé par Henri Verneuil en 1962 portent une canadienne.
« Le vêtement est caractérisé par sa longueur à peine trois quart, ses poches ventrales, son boutonnage croisé et son col châle très enveloppant réalisé en feutre de laine dense, quand le corps est plus souvent en gabardine imperméable de coton ou de laine. Le col recouvert de laine de mouton est venu plus tard. »
Le vêtement puise en effet son origine autour des grands lacs Michigan et Huron. Plus précisément, ce manteau court fût développé et commandé vers 1811 pour vêtir les militaires d’un camp anglais, le Fort Saint Joseph. Il fut réalisé par des amérindiens qui lui donnèrent le nom de mackinac ou mackinaw d’après l’appellation du passage reliant les lacs Michigan et Huron, le détroit de Mackinac. Par la suite, les trappeurs et marchands rendirent populaires le modèle, chaud et utilitaire. Dans les années 20, il était très populaire, en particulier après des bûcherons et autres travailleurs en extérieur. L’armée américaine utilisa le modèle dès la première guerre mondiale et en 1938, le vêtement devint officiellement un uniforme, teinté en vert olive. La mackinaw pris le nom de Jeep coat. »
On retrouve aussi ce vêtement sous l’appellation de paletot croisé canadien.
Dans son ouvrage « 1940, le soldat français (Tome I) », Olivier Bellec nous apprend « qu’après quelques essais d’introduction de ce type de vêtements (vers 1918 pour les conducteurs du service automobile, 1930 pour les motocyclistes, 1937 pour les observateurs de la ligne Maginot), on rencontrera essentiellement cet effet chez les officiers et ce, à titre d’achat personnel. Le groupe franc de la 29ème DI sera exceptionnellement doté de canadiennes (de 2 types différents d’ailleurs) grâce à la générosité de sa marraine de guerre. ».
Je suis possesseur d’une canadienne en cuir dite aviateur.
Pour Pierre Victor, le Raïs de la GP, le faux clandestin reclus au fond de Normale Sup, petit brun affublé grosses lunettes d’intello qui donnaient, à son regard « gris et froid comme celui d’un héros de James Hadley Chase » (Claude Mauriac dans son journal Le Temps immobile vol 3 l'attribue à Gilles Deleuze…), la dureté consubstantielle à sa position de chef suprême, la « guerre civile » ne pourra être menée par la classe ouvrière sans que des flots de sang soient versés. Le gourou fascinait son entourage, sa douzaine de zélotes, par son verbe brillant, son goût de la synthèse et l’art qu’il avait de déceler chez ses interlocuteurs la faille dans laquelle il s’engouffre sans pitié – l'autocritique étant à la GP la seule thérapie autorisée. Tout passait par lui, il auditionnait ses lieutenants et parfois même de simples hommes de troupes, dépiautait leurs dires, tranchait, approuvait ou désapprouvait, sans appel possible, lançait des ordres du jour délirants. Ses batailles de référence, Flins et Sochaux, ses Austerlitz à lui, loin des bastions tenus par ceux qu’il nommait avec mépris les chiens de garde du PCGT, dans le terreau vierge des prolétaires, fondait sa stratégie militaire. Ceux qui n’ont pas connu cette période de diarrhée verbale putride et délirante ne peuvent comprendre l’ambiance qui régnait dans les hautes sphères de la GP. Benny Levy, alias Pierre Victor, confiait à Michel Foucault en 1972.
« Soit le patron d’une boîte moyenne, on peut établir la vérité des faits, a savoir qu’il a exploité les ouvriers abominablement, qu’il est responsable de pas mal d’accidents du travail, va-t-on l’exécuter ?
Supposons qu’on veuille rallier pour les besoins de la révolution cette bourgeoisie moyenne, qu’on dise qu’il ne faut exécuter que la toute petite poignée d’archi-criminels, en établissant pour cela des critères objectifs.
Cela peut constituer une politique tout à fait juste, comme par exemple pendant la révolution chinoise…
Je ne sais pas si cela se passera comme cela ici, je vais te donner un exemple fictif : il est vraisemblable qu’on ne liquidera pas tous les patrons, surtout dans un pays comme la France où il ya beaucoup de petites et moyennes entreprises, cela fait trop de monde. »
Sympa le petit juif pro-palestinien, enfin un politique qui se préoccupait du sort des PME, qui dans les années 80 jettera sa défroque marxiste par-dessus bord pour renouer avec le judaïsme de son enfance, un judaïsme ultra-orthodoxe, il deviendra rabbin et affirmera toujours aussi implacable « Le peuple palestinien n’existe pas. Il n’a pas le droit d’exister… »
Filtre tangentiel Flavy FX5 et FX6 Bucher Vaslin optimisée pour des vins brillants et subtils
Encore un me dis-je, c’est pire que la liste des péchés mortels de mon curé-doyen, le genre péché de chair puisque cette fois-ci le goût d’huître est qualifié de nauséabond par la journaliste de Vitisphère.
J’adore les huîtres, les fines de claires bien vertes surtout, et je ne vois pas en quoi l’huître a un goût nauséabond. Je plaisante bien sûr, le grand amateur n’achète pas un Grand Cru pour se taper un goût d’huître, aussi fines de claires soit-elle, il se contente d’un vulgaire Muscadet lorsqu’il s’offre des huîtres – à Bordeaux y se tapent une petite saucisse avec.
Ho, là, là que je me dis encore une catata pour ces pauvres na-na, ils vont encore en prendre plein le museau, certains consommateurs « parlent d'odeur iodée, d’huître ou de crustacés, de fond vaseux, d’autres évoquent un goût de moisi, de poussière, des odeurs putrides. »
Bon petit soldat je me plonge dans la lecture ardue de l’article de Vitisphère et, en dépit de mon ignorance crasse, je m’aperçois que ce sont les vins con-con qui sont touchés.
« La première contamination provenait de l’acide chlorhydrique utilisé pour la régénération de la résine échangeuse d’ions sur laquelle le vin avait été passé pour une acidification. »
« Mais d’autres cas de contamination sont survenus par la suite sur des vins qui n’avaient pas été traités sur résine échangeuse d’ions, suggérant d’autres causes. […] Quand on fait passer de l’eau sur une résine échangeuse d’ions pour l’adoucir, on la concentre en 2-bromo para cresol. Ensuite, lorsqu’on se sert de cette eau pour nettoyer un filtre tangentiel, le 2-bromo para cresol se fixe sur membrane du filtre. Et après, il relargué dans le vin sous l’effet solvant de l’alcool ».
« Aucun traitement autorisé sur vin ne permet d’éliminer le 2-Bromo-para-crésol : écorces de levure, gélatine… rien n’est efficace. Sur moûts, un traitement au charbon détoxifiant permet de ramener la concentration de ce composé en-dessous du seuil de détection (0,5 ng/l), mais ce traitement n’est pas autorisé sur vin. La seule solution reste la dilution par l’assemblage, qui n’est envisageable que dans les cas de faible contamination. »
Bref, y’ a pas que les vins pur jus qui puent ! Si vous souhaitez en savoir plus sur ce nouveau défaut provoqué dans les vins par un bromophénol, le 2-Bromo-4-methylphenolencore appelé 2-Bromo para cresol. Lisez ICI
Merci aux savants, grâce à eux j’ai découvert l’anosmie comme étant l’insensibilité à l’odeur et je me suis dit que les petites louves et les petits loups qui se rincent les dents au vin tout nu sont, les pauvres petits, sûrement atteint d’asnomie.
Les « nouveaux barbares » étaient en retard ce qui leur laissait tout le loisir de contempler quelques beaux spécimens de petits culs des beaux quartiers qui cherchaient des mains prolétariennes, rudes et calleuses, pour connaître le grand frisson que seules les « larges masses », fleurant bon la sueur et le cambouis, pouvaient leur procurer. Ils ne raillaient pas, elles n’attendaient que ça. Les têtes d’œufs de la GP, sinistres, fuyaient le sexe considéré comme la faille suprême où la pureté révolutionnaire risquait de s’engloutir, se diluer, alors ils combattaient et réprimaient les délices de la chair comme l’opium des fils de bourgeois en quête de rédemption des maîtresses de leurs pères et des amants de leurs mères. Cet ascétisme ne pouvait que profiter à ceux qu’ils vénéraient : les prolos. L’érection des damnés de la terre en phares de la Révolution les plaçaient en position de se servir à volonté au grand festin du cul. Les sources de basse-police brodaient avec délectation sur les parties de jambes en l’air entre les belles héritières et la nouvelle race des élus dans les alcôves des grands appartements du Triangle d’or. On aurait cru qu’ils tenaient la chandelle les balourds des RG.
Des amuse-gueules, ces mijaurées en jeans les mèneraient droit au lit de leur mère. Ils allaient se goinfrer. Avant le festin, Benoît et Armand devaient assurer leurs arrières. Benoît, en bon ramierqui bossait comme un perdu lorsqu’il se retrouvait au pied du mur, l’adrénaline était son seul moteur. Dans les derniers instants, avant d’affronter un truc important, il était capable d’absorber des tonnes de renseignements, de les trier, de les analyser, de les hiérarchiser et, après une bonne nuit de sommeil, d’en faire son miel. Avant de venir affronter les frelons Benoît avait bouffé tout ce que ses très chers confrères avaient gratté sur l’opération Flins de juin 68 menée de mains de maître par les révolutionnaires en peau de lapin. Comme le disait Fouché – pas Christian, mais l'autre, le vrai, l’inventeur de la police politique moderne – toute personne à un prix mais pour l’acheter, sans ruiner le Trésor Public, il suffit de la dévaluer. Les fiches sont d'excellents dépresseurs de prix et, tout pur et dur qu’il soit, le gauchiste peut aussi se trimballer des casseroles dont le bruit pourrait importuner ses camarades, surtout les grands guides toujours prompts à condamner et à jeter les déviants dans les ténèbres extérieurs. Benoît disposait donc d’une relation crédible, vu de l’intérieur du mouvement, qui me permettait d’aborder les chefs militaires de la GP, surtout ceux qui avaient joué un rôle éminent dans l’équipée de Flins, sans me prendre les pieds dans le tapis.
Cette pelote, le crédibilisait des deux bords, dans le bordel ambiant et la paranoïa des huiles de la Grande Maison collant aux obsessions de Marcellin, plus ce serait gros mieux ça passerait. Il fallait leur en donner pour leur argent. Entre autre connerie, les frelons de la GP les enfilait comme les saucisses et les petites filles en fleurs, le Grand Timonier variqueux, dans son petit livre rouge, avait déclaré pour stimuler les larges masses : « Mourir, c’est toujours grave ; mais mourir pour le peuple, c’est léger comme une plume… » L'état-major de la GP, au nom du son nécessaire sacrifice pour le peuple, avait besoin de martyrs et ce fut le malheureux Gilles Tautin, noyé accidentellement le 10 juin dans la Seine, alors qu’il tentait d’échapper aux gendarmes mobiles. Il avait eu l'insigne honneur de voir son nom gravé dans le marbre du mausolée de la Révolution prolétarienne, nouveau Panthéon des sacrifiés de la longue marche des partisans de la prise du pouvoir par les damnés de la terre. Même si la soldatesque de Marcellin, avec son nouvel équipement : visières anti gaz, bouclier en plastique, plus mobile, mieux aguerrie à la guérilla, n’avait pas à proprement parlé poussée Tautin à la baille, on l’accusait de l’avoir sciemment laissé mourir en ne lui portant pas assistance. Ce qui était faux puisque d’autres baigneurs involontaires avaient été tirés de l’eau par les gendarmes. Le cadavre embaumé de Tautin, modeste tireur de portraits pour La Cause du Peuple couvrant la bataille de Flins, allait être instrumentalisé par les « maos » dans un exercice dont les français raffolent : la commémoration de la date anniversaire de son « assassinat ». Un an après, commémorer « l’assassinat » du martyr permettrait, selon l'état-major de la GP, de raviver la violence insurrectionnelle pour qu’elle explosât à la gueule des chiens de garde du capitalisme.
Vin orange, les vins Parker, le champagne non dosé, les sauvignons aux arômes de buis et de pipi de chat, les cabernets francs bien poivronnés, le 100% bois neuf, les amphores, les jarres, les dolia en terre cuite, les cuves pyramidales, la litanie des arômes flairés : minéralité et salinité, le sans soufre, et cerise sur le gâteau le déchaînement des vins nature… tout ça, l’éditorialiste du LeRouge&leBlanc, le fourre dans le grand tonneau de la mode.
La mode rapportée à son utilisation vestimentaire, capillaire, hipster, tatoués, Doc Martens, ballerines, Santiag, jeans, tee-shirt, baskets… c’est bien sûr le symbole de la futilité.
Tout passe, tout lasse, le nouveau vieillit vite, et un petit coup de Cocteau pour la route « La mode, c’est ce qui se démode »
C’est aller un peu vite en besogne, cette liste ne mélange-t-elle pas des choux et des carottes, ne place-t-elle sur le même niveau des pratiques et des évolutions qui ne sont pas de même nature.
La charge la plus violente porte sur les néo-vignerons qui « se sont jetés dès leur première récolte sur le « sans soufre » avec des résultats effrayants ». « Le temps n’est pas encore révolu où, dans certains cercles d’initiés, plus un vin sent l’écurie, meilleur il est »
Ok, d’accord, je ne disconviens pas qu’on ne « s’improvise pas vigneron, encore moins vinificateur, sans soufre » et que certains vins nature ne valent pas tripette mais sur quelle expérience dégustative se fonde l’éditorialiste pour asséner ce jugement brut de cuve ? Combien de cuvées dégustées ? Combien sentaient la bouse de vache ? Fréquente-t-il assidument les bars à vin ou les cavistes où se réunissent ces fameux cercles déviants d’initiés ?
Permettez-moi d’en douter car lorsque je lis que « Désormais, avec le déchaînement actuel des vins « nature » – sans définition légale – la mode est à la « gouleyance » instantanée, aux vins « glou-glou ». Le consommateur, que dis-je, le connaisseur, l’amateur doit pouvoir en avaler des litres. Le vin doit être souple et rond, sans trop d’aspérités, politiquement buvable. On supporte le gaz et la volatile – c’est tendance – mais de moins en moins les tanins, sauf s’ils sont juste un peu accrocheurs. Le plaisir doit être immédiat, et il est hors de question pour une certaine catégorie de buveurs modernes de se projeter dans l’avenir, on n’a plus le temps d’attendre. »
Mais notre dégustateur estampillé sérieux, se rassure, « Tout cela n’est pas bien grave, me dire-vous sans doute : les modes passent, c’est même leur caractéristique première. »
Mais alors pourquoi en faire un édito ?
Pour moi la seule question qui vaille, et à laquelle il faut répondre si l'on ne veut pas en rester à de purs constats, des jugements à l’emporte-pièce souvent fondés sur le « on dit », de quoi ou de qui cette mode est-elle le nom ?
Pour les vins Parker y’a pas photo mais pour la déferlante des vins qui puent quelle est la main invisible qui a conduit ces jeunes crétines et ces jeunes crétins, sans culture du vin, à s’enfiler des quilles et des quilles d’un breuvage infâme, à boire comme des trous, à boire facile ?
Des gourous ?
Y’en a eu bien sûr mais ce serait assez réducteur que de réduire ces néo-consommateurs à des moutons qui s’engouffreraient dans la tendance, le politiquement buvable, rien que pour suivre les mauvais bergers du vin nature mal fagoté.
Le vieux que je suis qui, lui, a fréquenté assidument les bars de nuit très glou-glou, les restaurants avec des vins qui puent, les dégustations de vin naturiste, a une interprétation un chouïa différente : cette tendance, ce mouvement, qui reste, à l’échelon des volumes commercialisés, microscopique, se situe dans la mouvance d’une recherche de proximité, à la fois physique et intellectuelle, avec des vignerons qui ne suivent pas les chemins ordinaires, qui ne se conforment pas l’idéologie dominante, au diktat du goût bien comme il faut ; un engagement pour une forme d’économie moins marchande.
C’est sans doute naïf, mais respectable, oui c’est festif, joyeux, plus joyeux que les prises de têtes des connaisseurs avec notes et commentaires, certes le plaisir est immédiat, est-ce péché ? et ça ne débouche pas forcément sur des beuveries, j’ai connu des grands amateurs qui fleuraient bon le pochtron, bref c’est une porte d’entrée dans le vin qui en vaut bien d’autres. Et si la tendance perdure pourquoi s’en offusquer ?
Moi je ne m’offusque pas, je bois ce qui me plaît sans avoir à en référer aux juges des élégances, aux maîtres du bien boire, aux sachants, aux guides…
Si certains vignerons nature ne font que du vinaigre ou des vins imbuvables, ils ne dureront que le temps que durent les roses et passeront à la trappe. Je ne crois pas que leur bref passage dans le monde du vin polluera durablement la belle histoire de ce nectar si souvent estampillé culturel.
Dans l’immense palette des vins qui respectent la nature chacun peut faire son choix, y compris se laisser entraîner sur les chemins d’une certaine forme mode de vins iconoclastes, si on est sérieux à 20 ans c’est grave, mais donner le sentiment que c’est une menace, c’est se tromper de cible. L’uniformisation qui sévit dans les vinifications AOP-IGP, y compris chez les bios, est bien plus grave que l’effervescence, parfois brouillonne, des vins de France naturistes.
Que sera, sera… comme chantait Doris Day…
Prendre bonne note que je ne fais parti d’aucun cercle d’initiés ou d’aucune secte intégriste de vins qui puent…
Pour finir et faire intello un petit coup de Montesquieu dans le Lettres persanes.
À Venise.
Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver : mais surtout on ne saurait croire combien il en coûte à un mari, pour mettre sa femme à la mode.
Que me servirait de te faire une description exacte de leur habillement et de leurs parures ? Une mode nouvelle viendrait détruire tout mon ouvrage, comme celui de leurs ouvriers ; et, avant que tu eusses reçu ma lettre, tout serait changé.
Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle était oubliée trente ans. Le fils méconnaît le portrait de sa mère, tant l’habit avec lequel elle est peinte lui paraît étranger ; il s’imagine que c’est quelque Américaine qui y est représentée, ou que le peintre a voulu exprimer quelqu’une de ses fantaisies.
Quelquefois les coiffures montent insensiblement ; et une révolution les fait descendre tout à coup. Il a été un temps que leur hauteur immense mettait le visage d’une femme au milieu d’elle-même : dans un autre, c’était les pieds qui occupaient cette place ; les talons faisaient un piédestal, qui les tenait en l’air. Qui pourrait le croire ? les architectes ont été souvent obligés de hausser, de baisser et d’élargir leurs portes, selon que les parures des femmes exigeaient d’eux ce changement ; et les règles de leur art ont été asservies à ces fantaisies. On voit quelquefois sur un visage une quantité prodigieuse de mouches, et elles disparaissent le lendemain. Autrefois les femmes avaient de la taille, et des dents ; aujourd’hui il n’en est pas question. Dans cette cette changeante nation, quoi qu’en dise le critique, les filles se trouvent autrement faites que leurs mères.
Il en est des manières et de la façon de vivre comme des modes : les Français changent de mœurs selon l’âge de leur roi. Le monarque pourrait même parvenir à rendre la nation grave, s’il l’avait entrepris. Le prince imprime le caractère de son esprit à la cour, la cour à la ville, la ville aux provinces. L’âme du souverain est un moule qui donne la forme à tous les autres. »
La Suisse craque pour le vin tout nu
Longtemps réfractaire aux breuvages dits naturels, notre pays y vient gentiment. Entre amateurs éperdus et féroces détracteurs, petit repérage entre Lausanne et Fribourg au premier Salon suisse des vins vivants
«Les Scandinaves n’importent pratiquement plus que ces vins-là et les Japonais en sont fous; l’Espagne et l’Australie connaissent une envolée spectaculaire, l’Italie et la France s’y lancent à fond, même si le phénomène reste essentiellement urbain», note Jean-Marc Dedeyne. Jusqu’à la très conservatrice Revue des Vins de France, qui a admis que les crus naturels font désormais pleinement partie du paysage…
Un public plus libre
Les jeunes consommateurs semblent les plus nombreux à y venir, souvent dépourvus de la culture vineuse de leurs aînés comme de leurs a priori: «Ils ont une approche moins intellectuelle et plus immédiate, ils apprécient ou pas, même si cela implique parfois des explications.»
Voici venir quoi qu’il en soit un public plus libre, dépourvu de préjugés, peut-être moins snob, mais assurément plus rock’n’roll, comme en témoigne le choix des lieux pour tenir un tel salon (théâtre, salle de concert), voire le décloisonnement et le mélange des genres (bière ou cidre voisinant avec un univers vineux perçu jusqu’ici comme plus prestigieux). Alessandra Roversi, consultante et spécialiste de l’alimentation, y voir pour sa part «des vins désinhibés qui quittent les lieux réservés, les codes et un certain langage pour initiés»…
Fils de musicien, Pierre Jancou ose un parallèle avec la musique: «Il est nécessaire d’apprendre les bases, d’avoir une éducation classique, de connaître les origines et les terroirs, mais ensuite il y a la même liberté qu’en musique. Apprends et ensuite tu feras ce que tu veux, disait mon père, classique, jazz ou rock…»
L’essaim bourdonnait. Benoît et Armand croisaient dans le hall de Louis le Grand l’un des meneurs de la GP des khâgneux, Guy Lardeux, drapé dans son long manteau de cuir noir battant les talons de ses lourdes bottes. Le louangeur de Béria, se la jouait Guépéou avec un zeste de dandysme canaille en se trimballant en permanence avec une canne gourdin : son instrument de travail pour casser du facho, tout particulièrement les fafs d’Occident. Leur allergie viscérale pour les apprentis bolchevicks, ceux qui n’avaient pas mouftés lorsque les chenilles des chars des pays frères écrasaient le printemps de Prague, les poussait à aller lui taper sur l’épaule pour lui montrer les mains d’Armand bousillées par la tôle Citroën et le traiter de petit branleur. Bien sûr, ils s’abstinrent, mais tout en grillant une cigarette, ils étaient en avance, ils ne pouvaient s’empêcher de penser à Pierre Clémenti. Le Pierre Clémenti de Belle de Jour, avec sa gueule cassée, ses ratiches d’acier, ses chaussettes trouées et sa dégaine de petite frappe. Lui, au moins, dans la chambre minable du HBM, où Catherine Deneuve, grande bourgeoise en mal de souillure, venait faire des passes, il collait bien à son personnage. L’habitait.
Benoît lui devait ses premiers phantasmes. Au Modern, en mai 1967, sur le remblai des Sables d’Olonne, lorsqu’il sortait de la projection de « Belle de Jour », un trouble profond le taraudait, et le bas-ventre, et la tête. En dépit de la faiblesse de son argent de poche il s’offrait une nouvelle séance. Pour la première fois de sa vie Benoît découvrait les délices vénéneux d’une forme étrange de fornication. Là, sous ses yeux, Deneuve-Séverine, s’humiliait, quémandait, suppliait, atteignait l’extase sous les coups de boutoir d’un petit voyou minable. La couche vulgaire de la maison de passe d’Anaïs en rupture avec le charme discret des lits jumeaux du domicile conjugal, où Deneuve-Séverine se refusait au beau Jean Sorel son mari, l’attirait comme un aimant. Les femmes étaient-elles ainsi faites ? Double : épouse et amante, leur fallait-il, pour atteindre les sommets, l’abandon absolu, un mari intelligent, brillant, promis à un bel avenir et, dans la fange, le stupre, le foutre d’une racaille sans envergure ? La face cachée de l’amour physique, sa part bestiale faite de slip arraché, de violence partagée, sabbat de chair, volupté suprême : le sourire extatique de Deneuve-Séverine le déchirait.
Comme l’écrivait d’une main, avec gourmandise, ce vieux pédéraste de Mao, en fouinant de l’autre dans la petite culotte des petites filles en fleurs : « Feu sur le quartier général » : 炮打司令部──我的一张大字报 pào sīlìngbù zhāng. Dans le nid de frelons la tête de Benoît grésillait, une envie cataclysmique de se vautrer dans le lit d’une grande bourgeoise le consumait. Son pote Armand, à ses côtés, se gondolait. Lui qui se fadait tout ce gris sur gris de l’atelier 86 rythmé par le lancinant déroulé de la chaîne s’ajoutant au plomb de ses reins cassés, au gras de la tambouille de la cantine, aux brimades des petits chefs, à l’infinie résignation de ses compagnons de galère, sortait par tous les pores de ma peau. Suintait. Puait. Alors oui, feu sur le quartier général ! Il leur fallait reprendre l’initiative. Sortir de la nasse. En clair, devenir des agents double. Trahir tout le monde. S’installer à leur compte. Tirer parti de la situation. Jouir sans entrave comme les murs de la Sorbonne le proclamaient. Comme l’actionnaire majoritaire de notre petite entreprise était ce paranoïaque de Marcellin, nous allions le gaver de dividendes. Lui servir la soupe qu’il espérait : la main du KGB via Georges Habache et le FPLP, celle vérolée du Mossad pour les attaques de banque et, bien sûr, cerise sur le gâteau, celle tentaculaire et omniprésente de la CIA qui, pour l’attentat de la Piazza Fontana à Milan, charge l’extrême-gauche qui a le dos si large. Restait à convaincre les adorateurs des larges masses de marner pour leur compte au moindre coût. La voie s’avérait étroite.
Vitisphère n’y va pas avec le dos de la cuillère en balançant que l’Italie relance la guerre du sucre dans le vin.
Pourquoi ?
Voudrait-on à Bruxelles supprimer la chaptalisation ?
Bien sûr que non !
L’axe franco-allemand tient bon : chaptalisation et sucrage-mouillage sont le ciment du front du refus.
Alors où se situe le problème ?
Tout simplement parce que la proposition du secteur européen du vin en matière d’étiquetage nutritionnel qui exclue le sucre de la liste des ingrédients à étiqueter a déclenché la colère des Italiens. Ils dénoncent une imposture : le sucre ne fait pas partie de la liste des ingrédients à étiqueter.
« Il faut démasquer sur l’étiquette cette imposture concernant l’ajout de sucre. Les consommateurs doivent savoir comment est vinifié le produit qu’ils achètent » déclareexplique Ruenza Santandrea, coordinatrice du secteur vitivinicole de l’Alleanza.
Je partage le courroux italien car ce qui m’a toujours étonné depuis le jour où j’ai mis les pieds à l’Office des Vins de Table, en 1978, c’est l’omerta qui règne à propos de la chaptalisation dans le marigot des critiques, des grands amateurs, et plus récemment dans celui des explorateurs des défauts des vins dit nature.
En ce temps-là, le dernier carré du gros rouge français tempêtait contre la discrimination entre les barons des appellations et la piétaille des vins de table, la chaptalisation est autorisée dans les zones viticoles A, B et C à l'exception faite des vignobles situés en Italie, en Grèce, en Espagne, au Portugal, à Chypre et dans les départements français relevant des cours d'appel d'Aix-en-Provence, de Nîmes, de Montpellier, de Toulouse, d'Agen, de Pau, de Bordeaux et de Bastia, et en plus l'enrichissement par sucrage à sec peut être autorisé par les autorités nationales à titre exceptionnel dans les zones d’appellation.
Le ministre de l’époque, le tout mou Méhaignerie, pour calmer la fronde des sudistes, confia une mission à mon directeur Pierre Murret-Labarthe, bordelais d’origine, qui ne pouvait pifer la suffisance des chefs des appellations.Provocateur-né, il préconisa la suppression de la chaptalisation. Tollé de l’INAO présidée par un Bordelais Pierre Perromat et, comme de bien entendu, le courageux Méhaignerie en bon centriste adopta un compromis mou – sans jeu de mots – en accordant aux Vins de table le droit d’enrichir leurs moûts avec des MCR (mouts concentrés rectifiés) en compensation.
Jean Clavel, grand témoin de cette période écrit :
« Le rapport Murret-Labarthe présenté à l’ONIVINS dans les années 1970 a préconisé l’application de la «loi unique», il s’agissait de compenser l’écart du prix du sucre d’origine exogène (betterave) et celui du sucre endogène (MC, MCR) pour mettre tous les viticulteurs sur un pied d’égalité économique. Cette disposition a été reprise lors de la mise en place de l’OCM vin. Cependant à l’occasion des crises d’excédents, la question est revenue en discussion. L’enjeu économique principal résulte du fait que la chaptalisation est une méthode qui augmente les volumes de production. Elle rend commercialisables des volumes qui ne l’étaient pas du fait de leur degré insuffisant en transformant en alcool du sucre exogène, il s’y ajoute le fait que les contrôles sur les quantités réellement employées sont difficiles. Le recours aux MC et MCR et plus récemment à l’osmose inverse, sont au contraire des méthodes qui éliminent une partie de l’eau et réduisent en conséquence les volumes. »
C’est le chimiste, ministre de surcroît, Jean-Antoine Chaptal qui a théorisé ce procédé en 1801 à l'aide notamment des travaux scientifiques de l'abbé François Rozier, célèbre botaniste et agronome ; le but était d'augmenter le degré alcoolique des vins afin d'améliorer leur conservation. À cette époque en effet, les vins étaient rarement mis en bouteilles et ne se conservaient en cave que quelques mois. Chaptal l'a décrit dans un livre publié en 1801, L'art de faire, de gouverner et de perfectionner les vins.
Le saccharose : l'opération de sucrage ou de chaptalisation, bien connue depuis le 18ème siècle, consiste à ajouter au moût du saccharose raffiné blanc d'origine non spécifié (canne à sucre, betterave...). Le saccharose n’est pas directement fermentescible et la molécule devra être hydrolysée par voie chimique ou enzymatique en une molécule de glucose et de fructose. L'addition d'un kilogramme de sucre augmente le volume d'environ 0,63 litres (masse volumique = 1586 g/l). Sa solubilité dans l'eau à 20°C est de 667 g/l.
Moi-même j’écrivais en 2011
« Ce n’est qu’une pratique œnologique traditionnelle là où le soleil n’est pas toujours au rendez-vous objecteront les partisans du statu quo. Certes mais sans vouloir mettre le doigt où ça fait mal le recours systématique à des demandes d’enrichissement de 1,5 à 2 % permet de sauver de la mauvaise monnaie et de mettre sur le marché des vins qui n’ont rien à y faire sauf à alimenter la machine à fabriquer des prix plus bas que bas.
La Commission Permanente de l’INAO du 7 juillet lors de son débat sur les orientations pour la fixation des conditions de productions de l’année 2011, « est une pratique exceptionnelle autorisée en cas de situation climatique défavorable, et que la richesse minimale en sucre de raisins doit refléter une maturité suffisante par rapport aux exigences de l’appellation ». Fort bien mais la lecture des arrêtés relatifs à l’augmentation du titre alcoométrique naturel des raisins frais et des moûts destinés à l’élaboration des vins (AOC+VDQS) ne traduisent guère cette pétition de principe. Le dernier connu, celui de la récolte 2010 du 15 avril 2011 publié au JO du 21 avril 2011 entérine une vision large d’une pratique exceptionnelle. Tous ceux qui peuvent y prétendre sont présents. Pour cette année, le Comité National de l’INAO du 28 septembre 2011 a renouvelé l’exercice avec la même ampleur.
Le centre de gravité de la chaptalisation s’est déplacé ces dernières années et il est au cœur même du système AOC où la pratique s’est quasiment institutionnalisée. Qui le sait à l’extérieur de l’institution ? Pas grand monde, c’est la boîte noire et l’omerta. Que la chaptalisation puisse se justifier dans certaines circonstances exceptionnelles, pourquoi pas ! Mais que ça devienne une rustine systématique pour ceux qui font pisser la vigne ne me semble pas relever d’une saine gestion et de notre potentiel et de l’image d’excellence de nos soi-disant vins de terroir. Notre crédibilité est en jeu et que l’on ne vienne pas m’objecter que c’est une mesure « sociale » pour sauver une partie de notre viticulture. »
Voilà pour ce petit rafraîchissement de mémoire qui prouve que je ne sucre pas encore les fraises…
SUCRER LES FRAISES: Expression française du début du XXe siècle signifiant « être agité d'un tremblement nerveux », être gâteux.
« Nous pensons qu'à l'époque où on nous réanimera, ce sera justement parce qu'on aura trouvé le moyen de nous rajeunir nos cellules, donc de ne pas être des petits vieux sucrant les fraises »
Hennig Jean-Claude 1979. Morgue - Enquête sur le cadavre et ses usages
L'origine remonterait au mouvement effectué à l'aide d'un sucrier à trous tenu d'une main pour verser le sucre sur une coupe de fraises saisie de l'autre.
Une autre source attribuerait les origines de cette expression française aux collerettes, la fraise, ces dames et messieurs de la cour au XVIe et XVIIe siècle qui en tremblant répandaient le poudre dont sur leur fraise.
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