Ma liberté de ton, ma vivacité, ma légèreté parfois, peuvent exaspérer certains d'entre vous, j'assume mes partis pris, mes contradictions et je suis toujours preneur de la contradiction et prêt à modifier mon point de vue si les arguments d'en face me convainquent. Ma chronique est signée, comme l'a été mon rapport de 2001 " comment mieux positionner les vins français à l'exportation ", comme " Cap 2010 le défi des vins français " oeuvre collective co-signée en compagnie de 6 professionnels représentatifs de la diversité du secteur. Le club " Sans Interdit " fondé avec 20 personnalités elles aussi représentatives de nos métiers m'autorise à alimenter le débat pour accoucher de décisions.
Cinq années déjà et je suis las de lire ou d'entendre les mêmes arguments défensifs : le vin à la française n'est en rien menacé sauf par certains de ceux qui proclament le défendre. J'en ai par dessus la tête de la confusion, des leurres : on nous empêche de communiquer, nos concurrents du Nouveau Monde font n'importe quoi, nous sommes perclus de règles, j'en passe et des meilleures ; j'en ai ras la casquette de ceux qui se complaisent dans la défense de vins de papier qui n'existent que dans les décrets d'appellations pour mieux bloquer l'émergence d'une catégorie de vins libres qui ne boxeraient pas dans la même catégorie qu'eux. Bref, alors que pour le court terme le renouveau des ventes est hors de l'hexagone, des diaphoirus au petit pied nous bassinent avec leurs remèdes franco-français. Affrontons la réalité du marché français, de ses tendances sociologiques lourdes, de ses mauvaises habitudes et cessons de raisonner à l'aune de nos lubies en prenant nos désirs pour des réalités et battons-nous pour conquérir des consommateurs là où ils s'en créent.
Je profite de cette mise au point pour préciser que, lorsque dans la conclusion de ma lettre à Patrick Elineau le directeur de l'ANPAA, je lui conseille de faire attention en traversant la rue ce n'est pas que je lui souhaite du mal mais que pour moi prendre un verre entre amis est moins dangeureux que de traverser la rue dans ma bonne ville de Paris. En tant que cycliste j'en sais quelquechose. Enfin, pour l'aubergiste, mon irritation est née de ce que je ne peux supporter la manière de certains mecs d'opposer les vins authentiques aux vins putassiers, maquillés en se référant bien sûr aux femmes qui doivent pour plaire à leur julot appliquer l'adage : sois belle et tais-toi !
Merci à vous de me supporter...