Oui, messieurs les défenseurs autoproclamés de notre santé, puisque vous nous accusez, par anticipation, d’être les affreux « débaucheurs » de notre belle jeunesse, moi je vous accuse, en retenant ma plume, d’être des « tueurs de territoires » lorsque vous exigez que la loi française dresse, tout autour du réduit gaulois, un réseau de barbelés pour couper le seul chemin vicinal qui relie Embres&Castelmaure à New-York : l’Internet !
ancienne église de Castelmaure
Ne souriez pas messieurs, ne m’accusez pas d’emphase sinon je vous demande de justifier vos emballements : n’est-ce pas vous qui proclamez une mobilisation contre un risque majeur ? Non contents de terroriser l’opinion publique avec vos manipulations de la vérité scientifique vous voilà maintenant en train d’agiter, comme un vulgaire H5N1, une nouvelle espèce de risque majeur d’une étrange nature puisqu’il est à la fois sanitaire et social. Vous n’êtes pas à un abus de langage prêt. Il est vrai que le silence assourdissant, sur l’amiante ou lors de la canicule, de vos grands protecteurs de la DGS, qui vous propulsent en première ligne, faute de pouvoir contrer en pleine lumière leur Ministre, fait de vous des gens à qui nous avons très envie de placer toute notre confiance.
Oui, ma première réaction à la lecture du « Mobilisons-nous face à une risque sanitaire et social majeur » des prohibitionnistes masqués emmenés comme à l’ordinaire par l’ANPAA a été : « Mais de quoi diable vivrons-nous demain si la loi française interdit l’accès à l’Internet à l’un de nos secteurs stratégiques : le vin ? » En effet, par-delà la pure notion de publicité sur la Toile, qui rallie facilement des majorités hétéroclites contre elle, ce qui est en jeu dans cette affaire c’est la liberté de circulation sur l’Internet. La Toile n’est pas une télévision-bis, elle maille toutes les voies de communication possibles sur lesquelles la circulation est à double sens. Alors traiter le vide juridique, en ce qui concerne la publicité pour les boissons alcoolisées sur l’Internet, par un simple principe d’interdiction relève soit de la mauvaise foi, soit de la politique de l’autruche.
La culture de la ligne Maginot reste vivace en notre vieux pays. Dresser une digue réputée infranchissable, cette fois-ci elle ceinturerait notre espace juridique national, pour défendre notre belle jeunesse constitue pour ceux qui on fait un fonds de commerce de notre santé, la panacée. Illusion absolue : seuls les vignerons, les domaines, les PME du vin seront touchés par ce verrouillage, alors que les grandes sociétés auront, elles, de part leur implantation internationale, tous les moyens juridiques, financiers, humains pour contourner l’obstacle. Que la caste médicale et ses supplétifs associatifs s’en battent l’œil rien d’étonnant à cela vu leur degré d’appréhension de ces questions mercantiles, sauf bien sûr lorsqu’il s’agit des leurs. En revanche, pour tous ceux qui, sur les estrades électoraux, se proclament indéfectibles défenseurs des territoires et des paysages, des services publics qui vont avec, des femmes et des hommes de la France besogneuse, n’est-on pas en droit de leur demander de quitter des positions de pures postures, y compris lorsqu’ils sont député du 13ième arrondissement ou représentant urbain d’une belle région viticole frontalière ?
Ce débat, mal posé à dessein par ceux qui s’autoproclament défenseurs de notre santé, et transformé par eux en une bataille frontale, est représentatif de l’incapacité française de générer des politiques qui s’attaquent aux racines des maux sociaux dont nous souffrons. Il est beaucoup plus simple, plus gratifiant pour les egos de battre les estrades, d’en appeler à l’opinion publique, d’agiter des peurs, de sortir quelques vieilles gloires médicales à la retraite et un ex-Ministre en voie de recyclage, de s’en tenir au « parler gros » plutôt qu’au « parler fin ». L’émotion d’abord, en effet l’appel à la raison risquerait de mettre tout ce beau monde face au peu d’effets concrets de leur gesticulation médiatique sur le fléau qu’est l’alcoolisme. Alors prendre à témoin l’opinion pour stigmatiser le pouvoir politique qui cèderait en rase campagne à un fantomatique lobby du vin – qui d’ailleurs n’existe pas dans la réalité des sommes consacrées à cette activité, comme à la publicité d’ailleurs – c’est de la désinformation. Le compromis élaboré est un bon texte, vouloir le tailler en pièces relèverait d’une pure bataille idéologique.
La défense du Bien Public, sauf à proclamer le vin hors-la-loi, implique d’élaborer une règle commune : la loi, qui puisse permettre à un produit : le vin, qui n’est pas en lui-même nuisible à la santé de nos concitoyens, de pouvoir utiliser pleinement l’outil de travail, de communication, qu’est l’Internet. Les bonnes âmes hypocrites vont me rétorquer que l’interdiction de la publicité sur la Toile n’entravera en rien l’activité de la grande majorité des gens du vin en France. Faux ! L’insécurité juridique provoquée par un principe d’interdiction de la publicité provoquera immanquablement, au nom d’un principe de précaution juridique, un verrouillage de la Toile par les « maîtres du Net ». C’est, à ne pas douter, le rêve que caressent ceux qui proclament la mobilisation générale. La politique de harcèlement ciblée de l’ANPAA pour générer des jurisprudences attentatoires à la liberté de la presse est là pour qu’on n’accorde aucun crédit à leurs bonnes paroles.
En tant que citoyen, père, grand-père, ancien responsable public ayant eu face à lui les ayatollahs et les extrémistes des deux bords, « messieurs les tueurs de territoires » autant que vous, même souvent bien plus que vous, je suis soucieux du présent et de l’avenir de nos enfants, de nos petits enfants, de nos adolescents ou de nos jeunes adultes, mais, ne vous en déplaise, ce n’est pas en tordant la réalité, en la fardant ou en la caricaturant que vous rendrez nos sociétés plus vivables. Votre manichéisme de lobby blanc est réducteur, simplificateur, donc manipulateur et en définitive totalitaire. Vous nous préparez, pièce par pièce, avec la stratégie du Go préconisée par le Professeur Got (pour être édifié lire ma chronique du 31 mars 2008 http://www.berthomeau.com/article-18021256.html et celle du 9 juillet 2008 3 Questions à Claude Got http://www.berthomeau.com/article-21056879.html ) une société médicalisée encore plus froide, plus anxiogène, plus mortifère. Notre bien vivre vous agresse. Notre façon de vivre vous chagrine. Nous ne nous laisserons pas faire. Nous ne nous laisserons pas impressionner par votre « terrorisme intellectuel ». Nous ferons bien plus que nous défendre. Nous gagnerons la bataille du bien vivre et, bien sûr, nous passerons outre à vos tentatives de fermer le seul chemin vicinal qui mène d’Embres&Castelmaure à Nouillorc…
En face ils se mobilisent.
Vous que faites-vous ?
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Simple et efficace il est le seul en mesure de nous préserver d’une société aseptisée, normée, encadrée, peureuse, anxieuse, inhospitalière car le bienvivre en est l’antidote radical.
Le bien-vivre n’est ni un luxe réservé à une élite, ni le privilège d’une société opulente, mais un élément essentiel de notre mode de vie à la française [...] la suite au N°49 Wine News (en haut à droite du blog)
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