Sur sa page Face de Bouc Catherine Le Dantec, dites la Grande Catherine du Domaine Le Conte Des Floris écrit :
« Michel Onfray, que j'aime bien, démolit la biodynamie dans Cosmos en la réduisant à quelques principes de Steiner et sur la base de quelques vins dégustés dommage ...Michel Grisard.... ça serait bien de lui répondre »
S’en suit l’habituel empaillage qui prévaut sur Face de Bouc.
Le simple buveur que je suis se tamponne comme de sa première chemise des réflexions du philosophe Onfray que le grande Catherine aime bien.
Cultiver la vigne est un métier, faire le vin aussi, que le vigneron croit au ciel ou qu’il n’y croit pas, peu me chaut, quelle importance, ce qui m’importe c’est qu’au-delà de sa geste, de la technique, il ne réduise pas sa terre, le terroir dit-on, à un simple substrat et que son vin soit au plus de l’authenticité, loin des subterfuges, des ajouts, du maquillage, d’une pharmacie réparatrice.
Charles Philipponnat, encore tout auréolé par le classement des« Coteaux, Maisons et Caves de Champagne » sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, traduit bien ma pensée :
« Je suis toujours étonné qu'on confonde la science, qui signifie « connaissance » et les pratiques non respectueuses de l'environnement ou du consommateur.
Ce n'est pas du tout contradictoire, et pour bien travailler, il vaut mieux savoir «comment ça marche». Pour la biologie et la poétique biodynamie aussi, bien sûr.
La plupart des solutions efficaces en agriculture « biologique » (un peu un pléonasme) et bio dynamique sont du bon sens paysan éclairé par la connaissance (pas par la lune) et étaient inconnues de Steiner (ni paysan, ni agronome).
Il n'y a qu'une vérité : produire de bons fruits sains et en faire un bon vin sain.
Pourquoi alors s'invectiver encore sur des prises de positions subjectives, quand les faits et les façons de faire sont matériels et objectivement accessibles au raisonnement scientifique au sens noble du terme ? »
Derrière le philosophe, comme pour tout un chacun, se cache aussi un petit bonhomme bien ordinaire pour ceux qui le connaissent bien et le fréquentent.
Jean-Charles Couleurs Vin, qui est le normand régional de l’étape, met le doigt là où ça fait mal :
« Avec son « université populaire » pleine de vieux retraités de la fonction publique et de commerçants qui ont toujours rêvé d'être franc-mac...
« Le mec dit s'impliquer dans la vie sociale de son département en faisant venir tout un tas de vieux bourgeois dans sa maison de campagne de l'Orne pour donner des cours de cuisine géants.... Il ferait mieux d'aller dans nos quartiers difficiles faire du soutien scolaire comme je le faisais quand j'avais le temps. »
Libre à Michel Onfray d’exprimer ses analyses, c’est son job de philosophe, et même de se moquer de la biodynamie, mais il n’est qu’un hédoniste par le verbe, son goût du vin est d’un convenu qui prête à rire. Eh oui, on peut rire de tout même de Michel Onfray. Il déteste ça.
Bonne journée et large soif !
« Cosmos est mon premier livre », ose affirmer le plus prolifique des philosophes français.
« Dans les pas de son père, Michel Onfray chante le temps virgilien, la culture comme agriculture (conservation, dépassement et transfiguration de la nature), le penseur des champs contre le penseur des villes, le paganisme antique, le sens de la terre et du ciel (où ne se trouvent ni Idées ni dieux, mais l’immensité physique de l’Univers), les animaux comme nos « alter ego dissemblables » : « le paysan donne la matrice à tout philosophe digne de ce nom », affirme-t-il. Sans surprise, sa cosmologie s’ancre chez Lucrèce et Épicure, rejetant toute la pensée chrétienne (qui, en gros, commence chez lui à Platon et s’arrête avec Nietzsche). Il y ajoute des détours surprenants par l’animisme africain, la « liberté libre » des Tsiganes, le haïku japonais et certains éléments du bouddhisme, tournant sans l’affirmer autour d’un génie du paganisme. Mais, en cela, le fil s’est rompu entre le païen et l’athée moderne, qui vilipende par ailleurs la pensée magique présente dans toute sacralisation de la nature (diatribe appuyée, et très drôle, contre les théories biodynamiques dans la viticulture). »