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15 février 2020 6 15 /02 /février /2020 06:00

Roland sonnant du cor à Roncevaux

Sonne, sonne, sonne  la trompe de Roland à Roncevaux : le vin français est agressé de toute part par les barbares chevelus blonds Donald&Boris, par les boomers qui ménagent leur foie et passent à trépas, par les chinois masqués, par le climat déréglé, par les bobos qui exècrent le Bordeaux, par les blouses blanches qui veulent mettre Dupont en prison, par le janvier sec, par les khmers verts qui ne veulent plus pisser orange, c’est la Bérézina annoncée…

 

« Au retour d’une expédition contre les Maures d’Espagne, Charlemagne, ayant imprudemment divisé son armée dans le passage des Pyrénées, fut attaqué par les Basques, qui défirent complètement son arrière-garde engagée dans la vallée de Roncevaux.

 

« Les Basques avaient pour eux dans cet engagement la légèreté de leurs armes et l’avantage de leur position. La pesanteur des armes et la difficulté du terrain rendaient au contraire les Francs inférieurs en tout à leurs ennemis. Egghiard, maître d’hôtel du roi ; Anselme, comte du palais ; Rolland, commandant des marches de Bretagne, et plusieurs autres, périrent dans cette occasion. »

 

Voici comment Eginhard, l’historien de Charlemagne, raconte cet échec du grand empereur : « Charles, dit-il, ramena d’Espagne ses troupes saines et sauves. A son retour cependant, et dans les Pyrénées, il eut à souffrir un peu de la perfidie des Basques. L’armée défilait sur une ligne étroite et longue, comme l’y obligeait la conformation du terrain. Les Basques se mirent en embuscade sur la crête de la montagne, qui, par l’étendue et l’épaisseur de ses bois, favorisait leur stratagème. ICI

 

Comparaison n’est pas raison mais sans être désespéré l’avenir du vin français mériterait mieux que le pauvre discours en réponse de ce pauvre Guillaume soi-disant Ministre de l’Agriculture lors du coupé de ruban de Wine Paris-Vinexpo à la porte de Versailles.

 

Entouré des grands feudataires, beaucoup de demi-soldes, des qui se pressent pour être sur la photo, des pré-retraités, des habitués des zinzins à pognon dites interprofessions, bref le gratin du vin genre cache-misère.

 

Je ne suis pas allé à Wine Paris-Vinexpo à la porte de Versailles, je ne fais plus les grands bousins en carton-pâte mais le fil Twitter m’a abreuvé de messages et de photos pour me vanter, le plus souvent en anglais*, l’extrême succès de cette vitrine parisienne du PREMIER GRAND RENDEZ-VOUS DE LA FILIÈRE MONDIALE DU VIN ET DES SPIRITUEUX.

 

*comme l’écrit le critique de vin québécois Marc André Gagnon @vinquebec

Le 11 février

Des Français colonisés et si peu fiers de leur langue. ⁦

@wineparisevent

En anglais et à genoux.

 

Image

 

 

Bref, sur la Toile ça communique sec : on n’est jamais si bien servi que par soi-même, mais face aux turbulences du Monde le journal Le Monde titre : Pourquoi la filière viticole française est pleine de doutes ICI 

 

J’ai beaucoup aimé l’inauguration, les dirigeants des organisations du vin sont, comme les politiques, indestructibles. Le discours du Ministre était à pleurer.

 

Image

 

J’ai adoré le débat avec les influenceurs du vin mais la charité chrétienne m’interdit de me poser la question de leur influence en dehors du petit cercle de leurs amis. Il suffit de cliquer pour mesurer leur influence aux nombre de leurs abonnés : c’est sous la barre des patelins fixé par Castaner pour les municipales une misère.

 

L’avenir nous dira si ce salon parisien n’arrive pas trop tard, j’ai en mémoire les discours rassurants des dirigeants de Vinexpo en réponse à nos interrogations. Tant que le thermomètre restera qu’entre les mains des organisateurs nous ne mesurerons pas la réussite ou l’échec de cette nouvelle vitrine.

 

Officiellement tout le monde est content, alors je ne vais pas faire le difficile, ce sont les exposants payant avec leur porte-monnaie, pas ceux qui raquent avec l’argent des autres, qui seront les juges de paix. La petite mousse autour, celle qui bouillonne sur les réseaux sociaux, c’est la méthode Coué, le triomphe de l’entre-soi gaulois, du petit-bras.

 

Toute chose égale par ailleurs, au off d’Angers et à la Dive, avec une économie de moyens, la proportion d’importateurs était bien supérieure à celle du grand barnum parisien. La prescription est essentielle. L’illusion est mortifère. Eux peuvent exporter leurs vins qui puent sur une mobylette bleue, tel n’est pas le cas des vins communs en concurrence avec ceux du Nouveau Monde et aussi de nos voisins italiens bien plus pragmatiques que nous.

 

Le salut ne viendra pas de l’Etat, de subventions à l’exportation, du renforcement des moyens de la Sopexa, mais de l’adéquation de la pyramide de notre offre à la demande du marché Monde, un Monde sur lequel nous n’avons plus la main.

 

Voilà, c’est écrit, à force de cécité, de ne croire qu’il faille que tout change pour que rien ne change, que la ligne Maginot doit être de nouveau érigée, que notre leadership soit éternel, que le vin soit une exception culturelle, nous gâchons l’un de nos atouts créateur de valeur, d’emploi, d’occupation du territoire…

 

Je pourrais dire après moi le déluge vu mon âge mais je ne me résigne pas…  

 

Les organisateurs des salons Wine Paris et Vinexpo Paris affichent un bilan positif de cette première édition commune. Et ont les yeux déjà rivé sur l’édition 2021.

 

S’il n’était pas encore possible de révéler les chiffres de la fréquentation de Wine Paris et Vinexpo à la mi-journée de ce troisième et dernier jour d’événement, le ressenti général était plutôt bon. La plupart des exposants affichaient un bilan positif, relayé par les organisateurs lors de la conférence de presse qui s’est tenue ce 12 février en milieu de journée. Malgré un environnement international compliqué, « nous sommes assez satisfaits du flux que nous avons pu observer dans les allées » a déclaré Rodolphe Lameyse, directeur général de Vinexpo Paris. « Nous sommes également satisfaits de la complémentarité des opérateurs entre les deux salons » a complété Pascale Ferranti, directrice générale de Wine Paris.

 

Internationaliser davantage

 

Les deux directeurs ont affiché leur ambition commune à développer ce rendez-vous parisien pour l’ancrer dans l’agenda des salons internationaux. Ce qui place l’internationalisation du visitora comme des exposants comme un enjeu stratégique pour le salon. Premier évènement où il est possible de découvrir le millésime de l’année, le rendez-vous parisien semble avoir posé les jalons de son internationalisation lors de cette édition. Près d’un visiteur sur trois était de nationalité étrangère et, ce, malgré la quasi-absence chinoise (seuls 100 visiteurs de cette nationalité étaient présents). Selon Pascale Ferranti, « Américains et Anglais ont répondu présents. Ces acheteurs avaient besoin de la proximité offerte par le salon pour trouver les solutions à poursuivre les importations de vins français ». Côté exposants, « 20 pays étaient représentés de 60 régions viticoles. Mais, nous devons faire mieux pour développer la profondeur de l’offre » a martelé Rodolphe Lameyse. Ce qui passera par convaincre les pays overseas à venir exposer sur le rendez-vous de 2021 qui se tiendra du 15 au 17 février 2021.

 

Un nouveau nom en 2021

 

Ce dernier conservera les fondamentaux qui ont donné une ossature à l’organisation et la présentation de l’offre du salon : une entrée par région, un espace dédié aux spiritueux, un espace international, l’avenue pour la mise en valeur des grandes maisons et des marques. L’événement n’aura plus qu’un seul et même nom, puisqu’il sera un salon organisé par la société en train d’être créée à 50/50 par Comexposium et Vinexpo. Reste à savoir son nom. Un brin espiègle, Rodolphe Lameyse indique : « ce dont on est sûr : c’est qu’il y aura le mot Paris dans ce nouveau nom ! »

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14 février 2020 5 14 /02 /février /2020 06:00

Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa… À l’époque où la messe était célébrée en latin, jusque dans les années 1960, les fidèles récitaient cette phrase à chaque célébration. Elle est en effet issue du Confiteor, la prière que font les catholiques au début de la messe ou au début du sacrement de pénitence. Aujourd’hui, nous en récitons la traduction française, le Je confesse à Dieu et mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa est devenu « j’ai péché … oui j’ai vraiment péché ».

 

L’expression battre sa coulpe qui signifie se frapper la poitrine en disant mea culpa. Remontant au Moyen Âge, elle exprime à la fois la faute (culpa) et le moyen de s’en repentir (se battre ou se frapper la poitrine). À l‘époque, les membres des communautés monastiques se réunissaient régulièrement dans une grande salle, la salle capitulaire ou chapitre, pour discuter de l’organisation de la vie quotidienne. C’était aussi l’occasion de regarder tous les manquements à la règle de l’ordre et de demander pardon à ses frères (ou à ses sœurs), l’abbé réglait alors les problèmes de discipline et organisait les pénitences (d’où le terme chapitrer : réprimander au cours d’un chapitre). C’était ce que l’on appelait le chapitre des coulpes.

 

« On ne tire pas sur une ambulance »

Françoise GIROUD (1916-2003), L’Express, 24 avril 1974

 

Giroud : « On ne tire pas sur une ambulance. »

 

Le trait d’une charité sans pitié vise Chaban-Delmas dont la cote ne cesse de baisser dans les sondages, début mai 1974. Jeudi 4 avril, avant même la fin du discours d’hommage d’Edgar Faure, président de l’Assemblée nationale, au président défunt, Chaban-Delmas avait annoncé par un communiqué : « Ayant été trois ans Premier ministre sous la haute autorité de Georges Pompidou et dans la ligne tracée par le général de Gaulle, j’ai décidé d’être candidat à la présidence de la République. Je compte sur l’appui des formations politiques de la majorité présidentielle. »

 

Jacques Chaban-Delmas qui fut l’inamovible maire de Bordeaux

 

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Jacques Chaban-Delmas au conseil municipal de Bordeaux, le 28 juin 1991. Il a occupé son poste de maire de Bordeaux durant 48 ans, un record de longévité 

ARCHIVES PHILIPPE TARIS

 

 

Je n’entonnerai pas comme France Gall « Je vous avais prévenu oui, oui, oui… »

 

Entonner est aussi un verbe transitif Verser dans une tonne, un tonneau.

 

Je n’ai jamais pratiqué le soi-disant Bordeaux-bashing, me contentant de poser la question :

 

Et si le vin dit de Bordeaux subissait au XXIe siècle le même déclin que le vin de table du Languedoc au XXe siècle ?

 

18 juin 2019

Et si le vin dit de Bordeaux subissait au XXIe siècle le même déclin que le vin de table du Languedoc au XXe siècle ? ICI 

 

Voilà ce qu’écrit sur sa page Facebook Thomas Noël qui se définit comme un « Caviste passionné: propriétaire de la Maison des Millésimes à Paris et du Wine Shop à Fronsac (33) »

 

6 février, 14:17 ·

 

« J’aime pas le Bordeaux »

 

Voici une phrase que nous entendons chaque jour. Et de plus en plus.

 

Alors oui. Bordeaux a commis des erreurs dans le passé. En surfant sur les nouveaux riches et le marché chinois, l’envolée des prix des grands crus l’a coupé de son marché national développant très vite une image - peu valorisante il est vrai- de vins pour millionnaires. Bordeaux a commis des erreurs dans l’élevage, l’extraction pour essayer d’avoir la note la plus proche possible de 100.

 

Bordeaux a longtemps vécu sur son passé, se reposant sur ses lauriers, fort peu aidé par des instances de promotion incapables de se remettre en question, faisant de l’immobilisme leur ligne directrice et ayant à leurs têtes des personnes empêtrées dans les affaires.

 

Oui Bordeaux a déconné. Mais nous ne sommes plus en 2000 ni en 2010! Bordeaux ce n’est pas que les premiers grands crus classés possédés par les plus grandes fortunes du monde mais une multitude de petites exploitations familiales avec des gens qui y bossent 7/7 et bougent pour faire évoluer les lignes. Bordeaux c’est une multitude de terroirs, de sensibilités, d’interprétation qui forme une richesse de goût loin des vins standardisés qu’on lui reproche.

 

Les choses bougent à Bordeaux, les derniers millésimes apportent du plaisir même jeunes, les vins sont plus digestes, plus proches de leurs terroirs et ce Bordeaux Bashing permanent est aussi ridicule qu’injuste et désuet.

 

Bordeaux ce sont des vins à la longueur infinie, à la complexité inouïe.

 

Bordeaux ce sont des vins aux formidables capacités de garde où la truffe apparaît dans le bouquet d’un bon Pomerol, où le tabac et les épices nous enivrent dans un Médoc bien né. Bordeaux c’est le souvenir, c’est la bouteille de nos parents, de nos grands-parents, la quille rassurante du dimanche midi posée sur la table en bois. Bordeaux c’est le flacon qui chambre près de la cheminée, c’est le partage, les moments de famille, les repas de Noël, la tradition.

Aimer Bordeaux n’est pas un crime et s’y intéresser de nouveau une nécessité. Bordeaux c’est la France. Vive Bordeaux 🍷🇫🇷

 

La CROIX titre :

 

Alerte rouge pour les vins de Bordeaux ICI 

 

Affectés par les taxes américaines sur les vins français et par les événements à Hong Kong et en Chine, les producteurs du Bordelais font aussi face à un désamour sur le marché national.

 

Simon Barthélémy (correspondant à Bordeaux), le 08/02/2020

 

Les vins de bordeaux boivent la tasse. Depuis l’application le 18 octobre 2019 d’une taxe de 25 % sur les importations de vins français aux États-Unis, ils ont perdu entre 30 et 46 % de leur chiffre d’affaires. S’estimant « victimes collatérales » des rétorsions de Washington contre Paris dans le conflit Boeing/Airbus, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) redoute une taxation de 100 % si la France impose davantage les Gafa, les géants américains du numérique.

 

Le 27 janvier dernier, le CIVB a demandé au gouvernement la création d’un fonds de compensation de 300 millions d’euros, avec le soutien de la ville de Bordeaux : « L’État ne doit pas abandonner les vins et spiritueux, second poste excédentaire de sa balance commerciale, plaide une motion adoptée en conseil municipal ». Sans cette compensation, la filière « ne pourra pas survivre à une taxation inique et pour des conflits commerciaux qui ne la concernent pas ».

 

Le négociant Georges Haushalter déplore n’avoir à ce jour « aucun retour du gouvernement ». Car les États-Unis représentent le premier marché étranger des bordeaux : 310 millions d’euros de chiffre d’affaires, autant que Hong Kong et davantage que la Chine (255 millions), région où le contexte ne favorise pas les affaires.

 

Désamour en France

 

Ces difficultés à l’export (2 des 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires du Bordelais) s’ajoutent à la baisse structurelle de la consommation de vin en France. Les ventes de bordeaux y ont reculé avec de 12 % en 2018-2019. Georges Haushalter souligne que les viticulteurs girondins payent le désamour des consommateurs à la fois pour les rouges (85 % des bordeaux) et pour la grande distribution, où les bordeaux sont massivement en rayon du fait de leurs gros volumes.

 

Sur 5 millions d’hectolitres d’AOC produits en 2018, seulement 4 ont ainsi été écoulés, faisant chuter le cours du vrac à moins d’un euro le litre. Dévastée par le gel en 2017, la production a depuis remonté, et fait baisser les prix.

 

Hétérogénéité des bordeaux

La suite ICI 

Les vins de Bordeaux mis sous pression sur tous leurs marchés ICI

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L’année 2019 va se rajouter au cortège des mauvaises campagnes qui semblent se suivre pour les vins de Bordeaux, avec des ventes en recul dans un contexte international de plus en plus chaotique. Une passe très turbulente qui n’épargne pas le marché domestique. D’où une réduction du budget 2020 du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) et l’annonce d’un plan de relance de la stratégie commerciale.

Le vignoble bordelais navigue sur les eaux tumultueuses d'une crise qui n'a pas encore dit son dernier mot, comme l'a confirmée ce lundi 16 décembre l'assemblée générale du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), présidé par Bernard Farges. Après les aléas climatiques qui ont violemment frappé le vignoble en 2017, le CIVB doit faire face à des marchés qui chancellent.

"Bordeaux connaît, depuis plusieurs mois maintenant, une crise sans précédent. Les volumes de commercialisation pour la campagne 2018-2019 sont en baisse de 12 %, et la valeur baisse d'environ 4 %" a exposé le président du CIVB.

Ce qui conduit le conseil interprofessionnel à s'adapter à une situation sous forte contrainte. Avec une première mesure de fond : la réduction du budget de fonctionnement.

Vin : comment Bordeaux a perdu la guerre du goût ICI 

 

Vin : comment Bordeaux a perdu la guerre du goût

ÉDITO. Trop cher, pas assez écolo... Bordeaux n'a plus la cote. En cause, des maladresses, mais aussi beaucoup d'idéologie. Le coup de gueule de Jacques Dupont. Par Jacques Dupont

Modifié le 11/07/2019
Modifié le  - Publié le  | Le Point.fr
"L'explosion des ventes de rose le demontre : le consommateur s'oriente de plus en plus vers des vins faciles, aux aromes marques et identifiables, qui n'impliquent pas une certaine culture ni de grands efforts"
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13 février 2020 4 13 /02 /février /2020 07:25

Une femme et un homme se tiennent debout dans un champ, une fourche à la main.

12 février 2011

Je viens d’adopter un vieux... Pierre Gagnon de la Belle Province l’a fait sur de belles lignes...

« Je viens d’adopter un vieux...

Il s’appelle Léo, il a quatre-vingt-dix-neuf ans. Je l’ai connu au centre d’hébergement où je visitais ma tante, les dimanches gros. Léo attendait. Il avait bon caractère. Je le sais pour l’avoir mis à l’épreuve plus d’une fois : je lui chipais ses Whippet... Il ne disait rien. Je les lui rendais et aussitôt, il m’en offrait un. »

« Mon vieux et moi » Pierre Gagnon publié chez Autrement ICI 

 

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Paris recèle 38 librairies de langues étrangères dont la librairie du Québec 30, rue Gay Lussac, dans le 6e arrondissement qui, bien sûr publie des ouvrages en français.

 

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J’y passe de temps en temps, c’est sur l’un de mes chemins de retour à vélo, mon itinéraire-bis en cas de manifs, et bien sûr j’achète des livres.

 

Le dernier en date LE NOUVEAU MONDE PAYSAN AU QUÉBEC

 

Résultat de recherche d'images pour "le nouveau monde paysan au Québec"

 

Depuis des dizaines d'années, au Québec, des citadins ont choisi une reconversion professionnelle qui les a reconnectés à la terre, qu'ils respectent en revenant à des techniques de production anciennes, mais rentables. Un récit engagé et instructif.

 

Avant de clavarder dessus un peu de linguistique et d’histoire.

 

  • Le français est-il en déclin au Québec ?

 

L’affirmation: «D’abord, le premier mythe : le français est en déclin au Québec. Il y a 94,5 % des Québécois qui sont capables d’avoir une conversation en français. C’est le chiffre le plus élevé jamais vu», a déclaré l’analyste politique de Radio-Canada Michel C. Auger lors de son passage à «Tout le monde en parle», dimanche dernier. Le spin doctor souverainiste Steve E. Fortin lui a répliqué dès le lendemain sur le site du Journal de Montréal, le taxant de «jovialisme linguistique» qui «nuit à la […] pérennité du français au Québec».

 

Alors, est-ce que le français décline dans la Belle Province, oui ou non?

 

La réponse ICI 

 

Si tu parles anglais, tu comprendras sûrement la parlure québécoise mieux que certains Français ! Même si les différences entre le français dit de France et le français québécois sont principalement dans la prononciation, certains mots et expressions québécois sont clairement des anglicismes ou alors des spécialités locales.

 

Le français parlé aujourd'hui au Québec est le résultat d'un mélange de français classique, importé en Amérique du Nord par les colons français au 16ème siècle, et d'influences anglo-américaines et amérindiennes.

 

Achaler – ennuyer, importuner

Ce verbe provient probablement du verbe chaloir qui signifiait approximativement importuner de façon excessive dans un vieux dialecte normand.

 

Un char – une voiture

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce terme ne provient pas de l'anglais car mais fait référence à une voiture romaine à deux roues attelée à des chevaux, de la même racine que charrue, chariot ou encore charrette.

 

Gazer – péter

Il est facile d'imagine l'origine de ce mot puisque l'on dit 'avoir des gaz' en français de France.

 

Les gosses – les couilles

Un autre faux ami qu'il vaut mieux connaître pour éviter des situations très gênantes...

 

  • attendre que le curé se mouche prendre son temps

 

  • avoir la fly à l’air avoir la braguette ouverte

 

  • avoir un pain au four avoir un polichinelle dans le tiroir

 

  • osti de câlisse de ciboire de tabarnak nom de dieu de bordel de merde

 

Lire ICI

 

 

Le général Charles de Gaulle à Montréal le 24 juillet

 

  • « Vive le Québec libre! » Il y a 53 ans, le général de Gaulle mettait le Canada en ébullition

 

Le 24 juillet 1967, de Gaulle, président de la République française, en tenue de général de brigade, lance devant 15.000 personnes sont alors massées sur la place Jacques-Cartier au-dessus de laquelle se dressent des pancartes du RIN (Rassemblement pour l'indépendance nationale) : « Vive Montréal, vive le Québec (ovation), vive le Québec libre (très longue ovation), vive le Canada français, vive la France! (ovation à nouveau) » plongeait le Canada en état de choc et ravissait les indépendantistes

 

Le Canada fédéraliste et anglophone juge ces propos « inacceptables ». « Les Canadiens sont libres, chaque province du Canada est libre. Les Canadiens n'ont pas à être libérés », s'emporte le Premier ministre Lester Pearson.

 

Ce discours fut le paroxysme d'une journée étonnante qui conduisit le général le long de la « Route du Roy », reliant Québec à Montréal par la rive nord du Saint-Laurent.

 

Partout, il est salué comme un libérateur et acclamé par les habitants des villages bordant le fleuve. « Rien ne différenciait ce voyage de ceux qu'il a effectués dans les provinces françaises », note l'AFP.

 

À Donnacona, il lance: « vous êtes un morceau du peuple français qui ne doit dépendre que de lui-même ».

 

À Trois-Rivières, il dit : « nous sommes à l'époque où le Québec redevient maître de son destin ».

 

À Montréal, où il arrive avec retard, Charles de Gaulle monte au balcon de l'hôtel de ville. Il n'est pas prévu qu'il s'adresse à la foule mais il insiste pour s'exprimer et, voyant un micro débranché, il demande de pouvoir s'en servir. Un technicien d'une radio se trouvant sur place lui installe.

 

« Je vais vous confier un secret. Ce soir, ici et tout le long de ma route, je me trouvais dans une atmosphère du même genre que celle de la Libération » lance-t-il. Une phrase qui, ajoutée au camouflet du « Québec libre », blesse profondément Ottawa.

 

Le 25, imperturbable, il poursuit son voyage officiel dans l'ancienne Nouvelle-France. Il visite le métro de Montréal, construit par la France, fustige ceux qui le critiquent, « tout ce qui grouille, grenouille, gribouille et scribouille », se félicite d'être allé, la veille, "au fond des choses".

 

Le 26, coup de théâtre, le Canada décide de ne pas l'accueillir, selon certains historiens, tandis que pour d'autres, c'est lui qui annule sa visite à Ottawa. Il s'envole pour Paris à bord du DC-8 présidentiel. A l'arrivée, l'attendent des ministres stupéfaits, une opposition déchaînée, une presse exceptionnellement véhémente.

 

Le Monde dénonce ce « tapage, cette hostilité exaspérée contre les anglo-saxons, cette jubilation d'un vieillard expert à provoquer l'acclamation des foules ».

 

« Mégalomanie avancée », titre le journal new-yorkais Daily News. « Triste déclin du général », regrette le Times de Londres en le comparant à un jongleur qui poursuit son numéro, bien que la plupart de ses assiettes soient tombées.

 

« Le général a internationalisé la cause du Québec », résumera en juillet 2007 l'ancien Premier ministre indépendantiste québécois, Bernard Landry, racontant qu'un ministre chinois lui a avoué n'avoir jamais « entendu le mot 'Québec' de sa vie avant juillet 1967 ».

 

La question de la préméditation a été souvent débattue, nombre d'observateurs estimant que le général, fatigué, ému, emporté par la foule en liesse, aurait tenu des propos dépassant sa pensée.

 

« Rien ne permet de penser qu'il s'est laissé gagner par l'enthousiasme populaire », écrit pourtant alors l'AFP. « Vive le Québec libre! ne fut pas plus improvisé que l'Appel du 18 juin » assurera des années plus tard l'ancien ministre Alain Peyrefitte, fin connaisseur de la pensée gaullienne.

 

les Québécois rejetteront l'option indépendantiste à deux reprises, lors des référendums de 1980 et de 1995 (de peu dans ce dernier cas).

 

LE NOUVEAU MONDE PAYSAN AU QUÉBEC

 

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L'histoire :

 

Pigeon Hill, un hameau de la municipalité de Saint-Armand, au Québec, à une heure de Montréal. Christian Marcotte y a acheté une ferme, construite aux alentours de 1870, même si elle a, depuis, grandement évolué. Il possède environ 20 hectares. Après avoir été monteur dans l'industrie du cinéma, il a compris que vers la fin des années 70, l'évolution des technologies et la recherche systématique de performances ne le satisferaient pas. Alors il a choisi de devenir un « pousseux d'ail frais ». Il aurait pu faire pousser autre chose, mais sa fierté, c'est d'avoir sauvé cette terre du maïs. Sa fierté, c'est d'exister au milieu d'un coin bourré d'OGM. Alors il se dit que c'est déjà ça de gagné. Avec l'aide de Paulette Vanier et Pierre Lefrançois, un couple de voisins devenus ses amis, il se forme à l'agriculture biologique. Depuis, il a assuré une production respectueuse de l'environnement, au modèle économique rentable. Il fait partie de ces paysans qui ont tout plaqué pour se retrouver et se consacrer à une activité qui rompt avec les valeurs de l'économie de marché. Rien n'est simple ni idyllique, mais le travail se fait en harmonie avec la nature, et avec ses propres valeurs...

 

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

 

Avec Le nouveau monde paysan au Québec, Stéphane Lemardelé signe un récit engagé et instructif. Engagé, car il dresse le portrait, à la façon d'un reportage, d'une poignée de québécois qui ont renoncé à leur vie citadine et industrielle pour se reconnecter à la Terre, via le travail des terres qu'ils ont acquises. L'auteur a donc passé plusieurs mois à leur contact et il a l'art de délivrer le rythme de leur quotidien. Il rend en effet hommage à des travailleurs qui œuvrent bien souvent solidairement et qui servent un intérêt commun : celui d'une agriculture saine, destinée à proposer une alimentation saine. Cette BD est également particulièrement instructive, parce qu'elle nous familiarise avec des techniques de productions qui sont certes une alternative aux pesticides et OGM qui nous empoissonnent au quotidien, mais qui échoient souvent au passé, à la façon dont on a travaillé la terre en la respectant, durant des siècles et des siècles. Attention, n'allez pas croire qu'il s'agit là de décrire une bande de farfelus nostalgiques : si se dispenser de machines agricoles est une chose, établir un écosystème viable et rentable relève souvent du niveau d'ingénieurs agronomes, mais qui mettent toutes leurs forces à ne plus servir une industrie qui empoisonne tout et tout le monde. On en apprend donc beaucoup, y compris du point de vue de l'histoire locale, de ses mœurs actuelles et de la législation qui leur complique bien souvent la tâche. Sans jamais verser dans le rébarbatif intellectuel, l'auteur signe une BD aux frontières de la sociologie et de l'anthropologie. Et comme si ces qualités ne suffisaient pas, elles s'ajoutent à un grand mérite : souligner l'importance qu'ont ces travailleurs qui s'inscrivent dans un monde meilleur et donner de l'espoir au lecteur. La morale ? Les alternatives à l'agriculture polluante existent, pour les producteurs et pour les consommateurs. Alors vive le Québec et son nouveau monde paysan !

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Résultat de recherche d'images pour "le nouveau monde paysan au Québec" Il porte une barbe et un chapeau.

Stéphane Lemardelé, co-concepteur du projet

PHOTO : RADIO-CANADA

 

Un récit graphique pour documenter l’agriculture à petite échelle

Publié le 17 mars 2019

 

Les connaissances agricoles ont beaucoup évolué depuis les célèbres retours à la paysannerie dans les années 1970. L'agriculture est maintenant encore plus appuyée par les nouvelles technologies et la science. Et les petits producteurs en connaissent désormais tous les détails, indique Stéphane Lemardelé, qui vient de publier un documentaire sous forme d'essai graphique : Le nouveau monde paysan au Québec.

 

« Il y a une volonté de ne pas rejeter le système économique, mais de s’inscrire dans [ce] système », explique-t-il à Joël Le Bigot.

 

La démarche documentaire du dessinateur et scénariste s'inspire du roman graphique et de la bande dessinée en proposant de nouvelles formes narratives, « pour ma part assez proches du cinéma », dit-il.

 

« Tout là-dedans est vrai, aussi bien dans les images que les textes », raconte l’illustrateur et documentariste.

 

Pour produire ce livre, il a pris 4 ans et environ 9000 photos, le tout dans un rayon d’environ 50 kilomètres seulement.

 

Dans ma démarche artistique, la société qui m’entoure est très importante; c’est ma matière première. Stéphane Lemardelé, auteur et dessinateur du livre

 

L'artiste explique qu’au cours de sa recherche, il a découvert tout un univers de gens avec une vision d’avenir axée non seulement sur le développement durable, mais aussi sur un nouveau mode de vie où l’entraide, le bon voisinage et le commerce de proximité priment.

 

Ce type de communauté serait aussi de plus en plus commun à de nombreux endroits dans le monde. « Ce microcosme se retrouve partout ailleurs sur la planète », explique Stéphane Lemardelé.

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Le monde paysan de Brome-Missisquoi raconté en bande dessinée ICI

Par Leslie Carbonneau | 17 avril 2019

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11 février 2020 2 11 /02 /février /2020 06:00

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« Et une cuillerée d’huile de foie de morue ! »

 

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Remède miracle de nos grands-mères au goût… discutable !

 

Souvent assimilé à cette huile peu ragoutante administrée de force aux enfants d’antan pour le maintien de leurs défenses immunitaires, le foie de morue a plutôt tendance à faire peur.

 

J’ai dû en consommer car le clan des femmes du Bourg-Pailler qui m’a élevé était soucieux de ma santé, veillait sur moi comme du lait sur le feu, me gavait de foie de veau, de steak de poulain, de cervelles, de poissons  frais des ports des Sables d’Olonne et de Saint-Gilles Croix de Vie, mais je n’en garde aucun souvenir précis, sans doute que ce ne m’a pas asiré.

 

C’est au XIXe siècle que l’huile de foie de morue est devenue populaire. A cette époque, elle servait à lutter contre le rachitisme infantile, encore omniprésent dans la population.

 

Peu à peu, la médecine allopathique l’a remplacée par des traitements plus « conventionnels ». Cependant, elle a fait de la résistance en tant que « remède de grand-mère » jusqu’à la 2e moitié du XXe siècle.

 

Il existe aussi une recette préparée à partir de morues sauvages pêchées durablement au large de l'Islande : un foie de morue nature non fumé est légèrement salé au sel de Guérande pour révéler toutes les saveurs du poisson.

 

Ne soyez pas surpris par l’huile dans la boite, elle est naturellement libérée par le foie lors de la stérilisation. Il s’agit d’huile de foie de morue que vous pouvez consommer. Sa quantité varie fonction de la matière grasse du foie.

 

Lorsqu’une petite faim se pointe subrepticement j’ouvre une boîte de foie de morue fumé, je taille un bout de pain, je l’enduis de beurre salé et je le graisse de foie de morue.

 

Un délice !

 

Pour les petites louves et les petits loups acculturés le foie de morue provient de cabillauds sauvages pêchés dans les mers froides d'Islande. Les côtes islandaises abritent dans leurs fjords une population très importante de cabillauds qui sont reconnus pour leur qualité et leur saveur.

 

La nourriture qu'ils trouvent pendant leur voyage depuis le Grand Nord, et les efforts qu’ils fournissent pour parcourir ces distances prodigieuses, font de ce poisson, un poisson noble à la chair ferme, dont le foie est délicat et savoureux.

 

 

 

On l’appelle foie de morue car le cabillaud, une fois salé prend le nom de morue (Gadus morhua).

 

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Mais c’est du gras me rétorquera-t-on !

 

Oui mais du bon gras : c’est une source de vitamines, parmi les plus notables, la vitamine A qui joue un rôle prépondérant au niveau de la vue, du métabolisme du fer et du système immunitaire, mais aussi la vitamine D dont on sait qu’elle participe activement à la minéralisation osseuse.  riche en acides gras oméga 3, essentiels au bon fonctionnement du cœur, il s’impose réellement comme un véritable allié santé. En outre, sa teneur en protéines est aussi très intéressante : pour 100g de produit, le foie de morue fournit entre 10% et 15% de l’apport journalier recommandé en la matière.

 

Ce produit provient de pêcheries qui ont répondu au référentiel environnemental du MSC pour une pêche durable et bien gérée. 

 

Pour PAX :

 

Cette photo utilisée par le stand islandais pour montrer que l'huile de foie de morue a changé - Radio France

 

L'huile de foie de morue rencontre un franc succès au marché de noël de Strasbourg cette année. Ce produit naturel, fabriqué en Islande, est apporté jusque dans les allées du marché de cette édition grâce à une entreprise, Lysi, basée à Reykjavik. Elle envisage de s'implanter à Strasbourg. ICI  

 

Larguer les amarres

 

« La pêche à la morue est pratiquée en Europe depuis le IXe siècle. Les premiers armements pour la pêche d’Islande furent faits par Dunkerque, qui en conserva pendant de longues années le monopole à peu près exclusif ; mais, la consommation de la morue s’étant notablement accrue, la plupart des ports secondaires du nord de la France ne tardèrent pas à rivaliser avec Dunkerque. Gravelines, Boulogne, Fécamp, Saint-Brieuc, Paimpol, Granville, Saint-Malo, Dieppe, expédient aujourd’hui sur l’Islande un nombre de plus en plus considérable de navires.

 

Si la campagne de pêche est pénible et périlleuse, il en est peu d’aussi rémunératrices pour les armateurs et les équipages : le champ d’exploitation est inépuisable ; la demande, toujours supérieure à l’offre, garantit l’écoulement du produit. Les risques de mer constituent seuls les chances aléatoires de cette industrie doublement digne d’intérêt, car, sans compter l’appoint qu’elle apporte au développement de notre prospérité commerciale, elle contribue puissamment à former pour notre marine militaire une pépinière d’excellents matelots, rompus par la pratique de la plus rude des navigations aux fatigues et aux périls ordinaires de leur profession. C’est de cette classe de notre population maritime et des lieux où s’exerce sa laborieuse industrie que nous nous proposons d’entretenir le lecteur. » ICI 

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Étant gabier, il vivait dans sa mâture, perché comme un oiseau.

 

 

 

Elle restait debout, devant ce bureau, raidie, torturant les franges de son châle brun avec ses pauvres vieilles mains gercées de laveuse.

 

 

 

Avec l'habitude de la continence, les sens aussi s'endorment pendant des périodes bien longues

 

 

 

Quelquefois, ils lançaient bien,, avec un bon rire, une allusion un peu trop franche au plaisir d'aimer. Mais l'amour, comme l'entendent les hommes ainsi trempés, est toujours une chose saine, et dans sa crudité même il demeure presque chaste.

 

 

 

Une grosse pluie, qui était venue, passait aussi tout en biais, horizontale, et ces choses ensemble sifflaient, cinglaient, blessaient comme des lanières.

 

La Grande Pêche

 

Pendant plus d´un siècle, les côtes du Nord et de Bretagne, telles que les villes de Dunkerque, Gravelines, Paimpol, Lorient et Saint Brieuc ont vu des centaines de bateaux quitter leurs ports au début du mois de Février vers les côtes islandaises.

 

 

 

Vers les côtes islandaises

 

 

 

Chaque année, de 1850 à 1930 environ, les Islandais, c´est ainsi qu´étaient appelés ces pêcheurs français, embarquaient à bord de goélettes, dundee et trois-mâts pour de longues campagnes de six à huit mois.

 

 

Les Retour des Islandais

La suite ICI

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10 février 2020 1 10 /02 /février /2020 06:00

Voir l'image sur Twitter

Victoire pour le lobby suisse des émojis, parmi les 62 nouveaux émojis de 2020, on retrouve l'émoji fondue en forme de caquelon arborant le drapeau suisse à croix blanche.

 

Réglons de suite la question de l’origine de la fondue :

 

« Qu’il n’en déplaise au savoyard, la fondue est bel et bien un met que l’on doit à nos amis suisses (si vous n’êtes pas convaincu regardez la définition du Larousse *), et plus précisément du canton de Fribourg.

 

Au début du XVIIIe siècle, les paysans des Alpes Fribourgeoise, réutilisaient les restes de fromage et de pain rassis de leur précédents repas. Economique et très nourrissante la recette s’est très vite répandue au reste du pays.

 

L’officialisation de la recette par  Brillat-Savarin, qui a également donné son nom au célèbre fromage, il rédige en 1794, la première recette à base de gruyère œuf et beurre. Le vin apparait dans la recette qu’en 1911.

 

La date qui marque un tournant dans l’histoire de la Fondue est 1940  à l’exposition Universelle de New York, la suisse expose son nouveau modèle de caquelon et fait gouter la fameuse fondue aux visiteurs. Elle crée ainsi son nouvel emblème de fierté Suisse à travers le monde entier.

 

Vous l’aurez compris si vous voulez faire une Fondue « originelle » c’est donc la recette de la fondue Fribourgeoise qu’il faut réaliser, composée exclusivement de vacherin et à consommer avec du pain blanc ou des pommes de terre.  Pratique cette recette peut être réalisée avec seulement une bougie sous le caquelon, le fromage ne se fige pas au froid, c’est donc la fondue idéale à manger en terrasse.

 

Fondue au Vacherin

 

La Fondue dite « savoyarde » est composée de trois fromages, pas tous savoyards, mais tellement bon ! Du comté qui nous vient du Jura, de l'emmental suisse et du beaufort.

 

* « Plat d'origine suisse, composé de lamelles de fromage que l'on fait fondre à la chaleur dans un caquelon avec du vin blanc, jusqu'à consistance de crème, que l'on aromatise de kirsch et que l'on déguste en y trempant des cubes de pain rassis au bout d'une fourchette. (On dit aussi fondue savoyarde.) »

 

Le journal le Temps claironne avec humour : ICI 

 

« Notre plat national entre au panthéon de la pensée simplifiée, qui s’exprime cette fois dans un pictogramme lié à la maïzena. Ça met en joie les gourmets qui savent comment ne pas lâcher leur bout de pain et finir au lac avec des poids aux pieds »

 

Si nous disons «pictogramme utilisé dans les messages électroniques et les pages web japonaises qui s’est ensuite répandu dans le monde entier depuis sa naissance en 1997», les esprits numériquement avisés répondront immédiatement, et pas qu’à moitié-moitié: «émoji».

 

L’occasion de vous souhaiter, en ce vendredi douloureusement marqué par le Brexit enfin arrivé à son acmé et l’urgence déclarée à propos du coronavirus de Wuhan: «En Guete, bon appétit et buon appetito!»

 

Car c’est bien ainsi que s’est aussi exclamé, dans 20 Minuten, Mark Davis, président du Consortium Unicode, chapeauté par les géants de la technologie comme Adobe, Apple, Facebook, Google, Huawei, Microsoft ou encore Netflix.

 

Mais quelle mouche l’a-t-elle donc piqué?

 

Revenons un peu en arrière pour faire les brasses du combattant (en huit) dans le caquelon qui vient d’accéder au panthéon de la pensée simplifiée. Il y a trois ans, les confrères alémaniques de 20 minutes «avaient fait une demande de validation» pour voir un tout nouvel émoji se pavaner sur les écrans de nos smartphones: l’émoji fondue!

 

Eh bien, c’est fait, on peut passer au kirsch pousse-café: le quotidien gratuit romand nous apprend que la tournante 4.0 a officiellement été retenue cette semaine dans la liste des 117 nouvelles émoticônes «à paraître dans la prochaine collection» du susdit consortium:

 

«La procédure n’a pas été de tout repos» pour Stefan Wehrle et Tobias Bolzern, de 20 Minuten. Il a en effet «fallu faire preuve de patience et faire évoluer le graphisme de l’émoji. Il s’agissait aussi d’argumenter et de dire pourquoi la fondue méritait sa place dans cette forme de dictionnaire du langage numérique à vocation universelle. Il s’est notamment avéré que le mot «fondue» était plus fréquemment recherché en ligne à Noël que le hamburger

 

à Gauche, la nouvelle émoji "Fondue". à Droite, ce à quoi elle aurait du ressembler !

Image Image

 

 

La preuve?

Ce «Chillin' by the fire while we eating fondue», parlé-chanté par Justin Bieber en 2012 dès la première strophe de Boyfriend:

 

«Nous ne savons pas quel argument a été le plus décisif chez les gardiens des émojis aux Etats-Unis. Ce qui est certain, c’est qu’ils sont probablement eux-mêmes des amateurs de fromage», relève le duo alémanique. Mais ne cherchez pas encore le petit caquelon rouge à croix blanche dans le prolongement de votre main, il faudra patienter «jusqu’à cet automne» pour le trouver. «Le temps pour Google, Apple et les autres fabricants concernés de l’intégrer dans leur langage informatique.» Va-t-on survivre à cette longue attente après avoir dégainé l’émoji larmes quand on a appris, rappelait Le Monde l’an dernier, qu’on n’aura jamais d’émoticône raclette ?

 

Darius Rochebin

@DariusRochebin

Sans faire le rabat-joie, vive la fondue! Mais se rappeler le puissant attelage qui décide à l’échelon mondial des emojis admis ou non. Le Consortium Unicode incarne la domination impériale des Gafa - tout est cool mais ne pas oublier qui est le patron - :-)

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9 février 2020 7 09 /02 /février /2020 07:00

 

En septembre 2017, LSA, la publication de la GD, annonçait la nouvelle :

 

Le viticulteur bordelais Bernard Magrez, star des foires aux vins dans la plupart des enseignes mais également mécène de la Cité du Vin, du monde de la musique, de la recherche médicale, notamment dans la lutte contre le cancer, et d'un orphelinat en Thaïlande, crée son prix littéraire. Un prix présidé par Franz-Olivier Giesbert qui récompensera un auteur pour l’ensemble de son œuvre.

 

« Bernard Magrez, mécène littéraire. Voici qui est nouveau pour le propriétaire d’une quarantaine de domaines viticoles dont quatre grands crus  - Château pape Clément, Château La tout Carnet, Château Fombrauge ainsi que le sauternes Château Haut-Peyraguey –. L'homme d'affaires vient en effet d’annoncer la création du Prix littéraire Château La Tour Carnet. Edifié en 1120, ce château médocain est celui qui, sans nul doute, se prête le mieux à un mécénat littéraire puisqu’il a appartenu à la famille de l’essayiste et philosophe Michel de Montaigne.

 

Allons donc, Bernard Magrez viticulteur, l’homme qui a ses débuts avec ses marques de whisky William Peel, et de Porto  Pitters était snobé par l’establishment de la place de Bordeaux, n’a jamais comme notre cher Hubert de Boüard de Laforest exhibé un quelconque petit sécateur. Il a fait fortune, pas en vendant du jaja Sidi Brahim et son Bordeaux  Malesan mais avec la GD.

 

« Un vin, c’est le ciel, la terre et l’homme. » Et peu lui importe que l’élite des grands crus bordelais le snobe. Lui n’est pas un héritier. Amoureux des concertos de Mozart, il réinvente sa signature : « Bernard Magrez, compositeur de vins rares, les clés de l’excellence », en référence aux armoiries du Pape Clément. Non, la modestie n’est pas sa caractéristique première.

 

Au tournant des années 2000, barre toute il vend ses marques de jaja à Pierre Castel et les spiritueux à Marie Brizard en 2003 et se lance dans l’acquisition de châteaux pour les adjoindre à Pape Clément son vaisseau-amiral. « La connaissance des vins devenait un statut pour le consommateur et s’y connaître flattait l’ego », déclare-t-il. A ses yeux, le temps est venu de céder ses diverses affaires et de se consacrer à l’élite des vignobles : les domaines classés.

 

« Ma plus grande fierté reste la reprise en 2000 de Château La Tour Carnet, un grand cru classé du Médoc. Un vignoble qui fut difficile à remonter. J’ai dû investir dans l’équipement technique et le château lui-même, un édifice très ancien », poursuit-il, unique propriétaire de ce domaine de 116 hectares valant désormais 150 à 200 millions d’euros.

 

Portrait en patchwork

 

Avec toujours ce même devoir d’excellence. Un mot qui claque comme un acte de rébellion : son père ne lui a jamais reconnu le moindre talent. Il avait même accroché au dos de son fils, ce cancre de 11 ans, l’écriteau : « Je suis un fainéant ». « Trois ou quatre fois par an, affublé de cette pancarte en papier, je rasais les murs pour aller à l’école, fou d’humiliation », se souvient l’homme, encore en colère. « Fainéant… je ne sais toujours pas si je l’étais ou si c’était une fixation de mon père sur moi. »

 

Son analyse s’arrête là. Le divan, ce n’est pas son époque. Le père est mort avant l’ascension du fils dans un business qui vaut aujourd’hui 700 millions d’euros. Dommage. Cette blessure, il la garde en lui. Indélébile, profonde, inquiétante, nourrie par les sentiments d’injustice et de trahison, et celui de ne pas avoir été compris. Par le doute qui taraude, aussi. L’écriteau infamant est marqué au fer rouge dans son cœur d’enfant, sur sa peau d’homme mûr. Bernard Magrez ne pardonnera jamais. Mais il a pris le contre-pied. Au fil des ans, la faille s’est muée en un puissant moteur, laissant parfois ses salariés à bout de souffle.

 

Car il faut le suivre, Bernard Magrez. Avec son âme tourmentée, son énergie décuplée, son exigence parfois irrationnelle, son flair hors pair, il malmène son monde pour en tirer le meilleur. C’est sa philosophie : « Tous croient que notre plafond est là, explique-t-il à grand renfort de gestes, avec son accent du Sud-Ouest, l’œil brillant. Moi, le premier. Mais c’est faux ! Mon devoir est d’amener mes collaborateurs au sommet de leurs capacités. Les gens sont plus respectés par leur famille, ils épatent leurs amis par leur évolution, leur personnalité et l’élan qui les porte. Ainsi ils se réalisent pleinement. » S’ils ne tiennent pas le choc, tant pis. Bernard Magrez s’en sépare sans ciller ; il n’a pas une minute à perdre. Et de citer ce garçon boucher, ex-collaborateur, devenu brillant chef d’entreprise, grâce à lui.

 

Il ne s’économise jamais pour promouvoir sa marque. Son assistante confie : « Monsieur Magrez est un adepte des réseaux sociaux et manie Instagram, Facebook et Twitter avec une facilité déconcertante. Toujours connecté, il est dans une adaptation constante. Chaque jour, il lit “Les Echos”, “Le Figaro” et “Le Monde”. » Quand il ne se replonge pas, la nuit, dans une biographie de Napoléon Ier, son modèle. Grâce à son esprit visionnaire, Bernard Magrez a assuré la pérennité de l’entreprise.

 

Magrez ne dort que trois heures « car la nuit est propice au jaillissement des idées ». Son équipe a adopté sa devise : « Ne jamais renoncer ». Ce n’est pas suffisant. Pour tenir, la plupart se sont mis au sport. Discipline et hygiène de vie obligatoires pour cette armée d’environ 300 personnes, qui mène les combats du stratège sans faiblir.

 

J’ai des relations mais pas d’amis, car je ne suis pas facile à vivre. Et puis, qu’est-ce que l’amitié ? » demande-t-il. Si. Depardieu est un ami. Aussi iconoclaste que lui. Il a une photo de lui sur son bureau. Magrez lui a racheté sa vigne quand l’acteur est parti en Russie. Avec une rare douceur, il évoque leur relation : « C’est un homme en qui j’ai trouvé des qualités exceptionnelles. Gérard a une grande facilité à appréhender votre humeur du moment, sensible, il vous dit le mot qu’il faut, avec l’attention, le regard et le ton qu’il faut. Si Gérard est un si grand acteur, c’est parce qu’il comprend immédiatement la situation mentale de l’autre. »

 

« Je n’ai de comptes à rendre à personne. Mais j’ai eu beaucoup de chance. C’est un devoir d’en donner à mon tour à ceux qui le méritent. Je tente de lutter contre ce destin inacceptable : on ne choisit pas d’avoir un cancer ou d’être abandonné ! »

 

Le portrait en totalité ICI 

 

A vrai dire, Bernard Magrez est un collectionneur, mais d’œuvres d’art plutôt contemporaines ou photographiques. Sa rencontre avec Bernard Buffet, à qui il a acheté une trentaine de toiles, a sans doute donné le la à cette autre partie de sa vie. De cette proximité avec les artistes est née l’idée de créer l’Institut culturel Bernard Magrez, une fondation qui promeut la connaissance artistique et prend sous son aile des artistes prometteurs.

 

« J’ai voulu, à mon tour, donner une chance à de jeunes talents, qu’ils soient peintres, sculpteurs, cinéastes ou musiciens », explique-t-il. A la façon de la Villa Médicis, l’Hôtel classé Labottière, propriété du groupe Bernard Magrez Grands Vignobles, héberge les jeunes artistes dans des résidences-ateliers. Dans ces mêmes lieux, l’Institut vient d’ouvrir les portes d’une exposition d’œuvres, entre autres de Picasso et de Giacometti.

 

Pour autant, les vins Bernard Magrez jouent sur ce positionnement artistique et culturel. La marque s’attribue les vertus d’un « compositeur de vins rares ». La signature de Bernard Magrez s’appose au dos de chaque bouteille comme le sceau d’un connaisseur. Business is business.

 

J’ai bien connu et côtoyé Bernard Magrez au temps de mon rapport. J’avais son 06.

 

 Le 5 octobre 2009

Bernard Magrez répond au questionnaire de Proust  ICI 

 

Étonnant !

 

Au risque de vous surprendre Bernard Magrez, sous sa carapace parfois rugueuse d’homme qui s’est fait tout seul, est un grand affectif. Cette sensibilité, bien nichée sous une belle prestance, il la préserve avec un soin jaloux de la suffisance des beaux esprits à la française, des héritiers, de tout ceux qui n’ont rien construit. Lui il fait, car c’est aussi un vrai instinctif qui pressent, qui sait être le premier au bon endroit au bon moment, analyse vite, hume la tendance, sait comme son modèle François Dalle, l’homme qui a fait l’Oréal, que « le lendemain cela se construit hier, et cela se construit le matin à 8 heures aussi »  Comme il va toujours de l’avant, qu’il a toujours une faim primale, qu’il ne remet jamais au lendemain ce qu’il veut faire aujourd’hui, l’homme est exigeant, passionné, dur souvent – c’est lui qui le dit – avec son fils et sa fille, ses collaborateurs.

 

Dans mon petit bureau du 2ième, au 232 rue de Rivoli, Bernard Magrez est venu s’asseoir. Il sort de chez Michel Pons. Nous sommes en 2001, mon rapport fait grand bruit à Bordeaux, les grands chefs m’habillent pour l’hiver, je suis celui par qui le scandale arrive. Ce n’est pas pour déplaire à Bernard Magrez qui n’aime rien tant que bousculer l’establishment. Lui si avare de compliments me dit « que j’ai tout compris. » Moi je sais bien que le petit rapporteur que je suis n’a fait que mettre sous le nez des immobilistes patentés un simple instantané de nos forces et nos faiblesses face aux entreprises du Nouveau Monde. Lui qui, sur le socle de William Pitters, a su faire voisiner  des marques comme Sidi Brahim, Malesan, avec Pape Clément, démontrant ainsi qu’en France tout pouvait être possible si l’on respecte le produit et ceux qui le consomment, l’avait compris depuis fort longtemps. À juste raison il doutait, et de la volonté des décideurs publics de pousser à des choix courageux, et de la capacité des dirigeants professionnels de sortir du déni de réalité.

 

Depuis Bernard Magrez a pris un grand virage, sa quête est celle des terroirs d’exception où il applique son perfectionnisme « pour moi on ne fait jamais assez bien ». Il veut ainsi répondre par une offre diversifiée à l’éclectisme de l’amateur de vin. L’étonner aussi. Depuis toujours Bernard Magrez considère le vin comme un objet de satisfaction et de statut. Il assume sans complexe tous les codes de l’univers du luxe. Pour autant, lui qui considère Michel Rolland comme un génie, le seul avec Parker à avoir à ses yeux un goût infaillible, considère que « le génie du vin c’est le terroir ». Moi j’aime les gens qui dérangent, qui ont des angles, et j’avoue que, même si bien des choses nous séparent, j’ai de l’affection pour Bernard Magrez.

 

 

Le jury du Grand Prix littéraire Château La Tour Carnet a distingué, jeudi 3 octobre 2019, Mario Vargas Llosa pour l'ensemble de son œuvre. Il a déjà couronné Milan Kundera et Michel Houellebecq

 

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Le suspense a fait long feu. Michel Houellebecq accompagné de sa femme Lysis était là, au vu de tous, au milieu du restaurant Zebra, dans le XVIe arrondissement, qui accueillait la deuxième édition du Grand Prix littéraire Château La Tour Carnet, mercredi 10 octobre, à 19 heures.

 

Michel Houellebecq est couronné pour son œuvre annonce Franz-Olivier Giesbert, secrétaire général du prix. Et d'ajouter: «C'est le Balzac du XXIe siècle. On le lit pour comprendre notre époque.» Visiblement les jurés étaient fous de joie à l'idée de lui remettre cette récompense. Ils avaient déjà pensé à lui l'an passé.

 

Patrick Poivre d'Arvor, président de cette édition 2018, rappelle qu'il avait reçu dans son émission littéraire l'écrivain pour son premier roman, Extension du domaine de la lutte, c'était en 1994. «Il m'avait touché», se souvient-il. PPDA affirme, en souriant, qu'après le prix Interallié et le Prix Goncourt, le Prix Bernard Magrez arrive comme une sorte d'apothéose. »

 

C'était ensuite autour du fondateur et mécène de prendre la parole, Bernard Magrez, propriétaire de grands crus internationaux. Il a affirmé son amour pour la littérature et son désir, après avoir fondé un grand groupe, de soutenir l'art et la culture à travers sa fondation. Il n'en a rien dit ce mercredi soir, mais on sait que Bernard Magrez est le mécène de la cité du Vin, et qu'il soutient également le monde de la musique (deux jeunes violonistes ont joué lors de la remise du prix), de la recherche médicale, notamment dans la lutte contre le cancer, et qu'il s'occupe d'un orphelinat de quatre-vingt-dix enfants en Thaïlande.

 

Pourquoi le Prix Château La Tour Carnet?

 

Parce que parmi tous les domaines que possède Bernard Magrez, sans doute ce Château est-il le plus littéraire. Édifié en 1120, le domaine du Médoc a appartenu à la famille de Montaigne, rappelle le propriétaire. On pense que son ami La Boétie y aurait écrit une partie de son chef-d'œuvre Discours de la servitude volontaire.

 

Enfin, Bernard Magrez a remis la récompense. On était dans le hors norme tant la dotation fut extraordinaire: 4 volumes de Scènes de la vie privée dans leur édition d'origine dédicacée par le grand maître Balzac

 

Et le lauréat?

 

Il était visiblement aux anges, tout souriant. «Je me suis marié il n'y a pas longtemps, dit-il debout près de sa femme. C'est difficile de penser à un cadeau de mariage, mais là vous avez été très loin. Je vous remercie infiniment. Moi qui aime le livre et le vin, je suis comblé…»

 

Le jury du Grand Prix littéraire Château La Tour Carnet a distingué, jeudi 3 octobre 2019, Mario Vargas Llosa pour l'ensemble de son œuvre.

 

L'écrivain recevra également une édition originale d'un exemplaire de Madame Bovary, datant de 1867, comportant un envoi autographe signé de Gustave Flaubert à Alfred Guérard.

 

Présidé cette année par Alexis Brezet, le jury est composé de Franz-Olivier Giesbert, secrétaire général, Dominique Bona, Isabelle Bunisset, Françoise Chandernagor, Jean Clair, Teresa Cremisi, Xavier Darcos, Jean-Paul Enthoven, Anne Fulda, Yves Harté, Sébastien Le Fol, Marie-Dominique Lelièvre et Etienne de Montety.

 

Mario Vargas Llosa : « Comme une langue, le vin relie les hommes » ICI

A 83 ans, l’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, est une légende de la littérature. Auteur d’une vingtaine de romans, pour la plupart traduits chez Gallimard, il a obtenu le prix Nobel de littérature en 2010. On lui doit notamment La Ville et les chiens (1966), Conversation à « La Cathédrale » (1973), La Tante Julia et le scribouillard (1980, Prix du meilleur livre étranger), La Fête au bouc (2002). Il est un des rares écrivains publié de son vivant dans « La Pléiade ».

 

Un temps proche du communisme, devenu libéral, voire néoconservateur, Mario Vargas Llosa est sèchement battu en 1990 au second tour de l’élection présidentielle péruvienne. Il quitte alors le Pérou pour s’établir à Madrid, obtenant la nationalité espagnole en 1993.

 

Son dernier roman, Tiempos recios (« temps difficiles », Alfaguara, 2019, non traduit en français), a pour sujet le coup d’Etat au Guatemala en 1954, tout en résonnant avec les tumultes du continent sud-américain, son grand sujet.

 

L’écrivain a reçu, en octobre 2019, à Paris, le prix Château La Tour Carnet, du nom d’un grand cru du Médoc et doté de 20 000 euros. Il lui a été remis par Bernard Magrez, propriétaire de ce domaine et de plusieurs autres châteaux bordelais. Nous l’avions rencontré à cette occasion dans un grand hôtel de la capitale.

 

Le vin a-t-il sa place à votre table ?

 

C’est la seule chose que je boive en dehors de l’eau, et uniquement du rouge. Je ne consomme pas d’alcool fort. Mais je déguste seulement le soir, pas au déjeuner, sinon je suis paralysé et je ne peux pas travailler. J’apprécie beaucoup le vin, essentiellement français et espagnol. Un jour, un médecin m’a recommandé d’arrêter l’alcool pendant un mois. Je lui ai avoué que je ne buvais que du vin. Cela l’a rassuré, et il m’a dit que ce n’était pas de l’alcool ! Je lui ai alors demandé ce qu’était le vin. Il m’a répondu : « C’est la civilisation. »

 

« C’est en France, dans le Paris des années 1960, que j’ai appris à boire »

 

La civilisation ! C’est formidable, non ? Et, comme lui, je crois que la civilisation et le vin sont inséparables. Les pays où l’on boit du vin ont développé une culture riche, diverse, et la littérature s’y est déployée de manière très importante, comme en France, en Italie, en Espagne.

 

En Amérique du Sud, on trouve de bons vins, non ?

 

En Argentine et au Chili oui, c’est une tradition importante dans ces pays. Quant au Pérou, c’est curieux, pendant les années coloniales espagnoles, le pays possédait un vignoble important, mais la viticulture a disparu avec l’arrivée de l’indépendance. Il reste encore quelques vins, mais pas d’une aussi belle qualité qu’en Argentine ou au Chili.

 

Le vin et la politique sont-ils liés ?

 

Le vin est social. Il est lié au repas, à la conversation. On ne peut pas boire un verre de vin tout seul, à la différence d’un whisky ou d’un autre alcool fort, n’est-ce pas ? Le vin encourage l’amitié, la sociabilité. C’est sa spécificité.

 

Vous souvenez-vous de votre premier verre de vin ?

 

Je m’en souviens très bien, oui, car c’était lors de mon premier mariage. J’avais 18 ou 19 ans, et, avec ma future épouse, c’était une espèce de folie. Nous cherchions un petit village pour nous marier, dans le sud du Pérou. Finalement, on a trouvé un maire qui était pêcheur. Il n’avait pas de chaussures, il était très pauvre. Avant de commencer la cérémonie, il nous a demandé où était le vin. Il n’y en avait pas. Nous n’y avions pas pensé. Mais lui s’est entêté et il refusait de nous marier dans ces conditions… Alors, il est sorti de la mairie pour en acheter lui-même. Il est revenu avec une bouteille.

 

« On ne peut pas concevoir la richesse de la littérature occidentale sans le vin »

 

C’était la première fois que j’en buvais. C’était pour moi du vinaigre, sans que je sache si c’est moi qui n’aimais pas, ou si c’est le vin qui était mauvais. Sans doute un peu les deux. Toujours est-il que c’est ma première expérience dans un Pérou où on n’en buvait pas. A l’époque, c’était très rare. Aujourd’hui, c’est différent, la culture du vin s’est enracinée dans toute l’Amérique latine. Quand je me suis marié pour la seconde fois, j’étais habitué au goût du vin. La cérémonie a également eu lieu au Pérou, mais, cette fois, on a fait venir des vins français et italiens.

 

Quand avez-vous ensuite découvert la culture du vin ?

 

C’est en France, dans le Paris des années 1960, que j’ai appris à boire. Je buvais du bourgogne, qui était solide alors en bouche, et puis aussi ce que j’appelle du vin populaire, comme le beaujolais nouveau. Je me souviens de l’apparition du beaujolais nouveau, c’était vraiment quelque chose de différent, de festif, tout un événement. Une bonne chose dont j’ai hérité de mon père, que je n’aimais pourtant pas beaucoup, est une belle résistance à l’alcool, mais, attention, je ne bois pas tous les soirs.

 

Le vin a-t-il une place importante dans la vie littéraire ?

 

Oui, je crois, mais pas forcément dans mes livres. Vous ne pouvez pas penser à Baudelaire sans penser au vin et comment il enrichit son imagination. Plus largement, on ne peut pas concevoir la richesse de la littérature occidentale sans le vin. La poésie espagnole en témoigne.

 

Le religieux castillan Gonzalo de Berceo, qui est le plus vieux poète de langue espagnole que l’on connaisse, au XIIIe siècle, a fait l’apologie du vin dans ses poèmes. On le connaît surtout par ce vers très célèbre, « un vaso de buen vino », et il faut mentionner l’ensemble des mots, car le contexte est intéressant. Berceo écrit : « Je veux faire un récit en langue espagnole, dans laquelle le peuple a l’habitude de parler à son voisin, car je ne suis pas assez lettré pour employer le latin. Cela vaudra bien, je crois, un verre de bon vin. »

 

Il parle si magnifiquement bien des vignes de la Rioja qu’il existe aujourd’hui un vin de cette région qui porte son nom. Et puis, il montre déjà que, comme une langue, le vin relie les hommes. Il a aussi conscience de la hiérarchie des vins, puisqu’il parle d’un « bon » vin et pas du vin en général.

 

Avez-vous votre propre panthéon du vin ?

 

Je n’ai pas d’autorité suffisante pour me risquer à une telle hiérarchie. Je ne suis pas un spécialiste, donc je n’oserai pas. J’aime cette idée de « bon vin ». Puisque je vis en Espagne désormais, les vins espagnols sont ceux que je connais le mieux. Il s’agit souvent de vins populaires, qui sont généralement très bons. Je les apprécie beaucoup, parce qu’ils ne sont pas toxiques, non, et ils passent vite ! Ils sont d’une bonne compagnie pour le repas. Mais, si vous m’obligez à choisir, je dirais que mes vins préférés proviennent de la Rioja, une région où le vignoble est une tradition ancienne, doublée d’une belle diversité.

 

Avez-vous eu à Paris des amis qui vous ont servi de guides ?

 

Paris évoque beaucoup de souvenirs pour moi. Dans les années 1960, j’ai travaillé à la Maison de la radio, à l’époque de l’ORTF. Au début, quand on touchait les murs, on recevait des décharges électriques ! Je suis devenu ami avec l’écrivain et journaliste Jean-François Revel, qui aimait beaucoup le vin, et qui a écrit magnifiquement sur le sujet.

 

J’admirais aussi ce qu’il écrivait sur l’Amérique latine, qu’il connaissait profondément du point de vue politique et social. Il avait vécu au Mexique. Je me souviens de son essai formidable sur l’Argentine, son histoire tragique et riche, et dont la société se trompait systématiquement dans ses choix politiques – on le voit encore avec la catastrophe que vit le pays aujourd’hui.

 

Quels intellectuels avez-vous rencontrés alors à Paris ?

 

Dans les années 1960, les intellectuels étaient très à gauche. Moi aussi, il faut le dire. Mais mon gauchisme avait beaucoup de défaillances. Par exemple, j’achetais discrètement une fois par semaine Le Figaro pour lire les articles de Raymond Aron, qui était très intelligent tout en écrivant contre tout ce que je croyais à l’époque. J’admirais aussi André Malraux, qui était un très grand orateur, mais était détesté par la gauche. C’était une époque passionnante où d’immenses écrivains étaient encore vivants : Sartre, Camus, Malraux.

 

« J’aime le vin comme fidèle compagnon d’un bon repas. Il enrichit la conversation et l’amitié, il permet de nous sortir de nous-mêmes »

 

Grâce au directeur d’une revue qui m’avait remis un prix littéraire, j’ai rencontré Camus dans un théâtre parisien, sur les grands boulevards, un midi, alors qu’il travaillait à la représentation d’une de ses pièces. Il était comme sur les photos, avec son éternel imperméable, et il était surtout accompagné de [l’actrice de cinéma et de théâtre espagnole] Maria Casarès, qui était alors sa maîtresse. Je lui ai parlé dans mon mauvais français et il m’a répondu en espagnol.

 

Ce n’est qu’après que j’ai découvert que sa mère était espagnole. Je lui ai donné une petite revue que nous publiions à Lima. Ah ! La jeunesse ne doute de rien ! Je ne me rendais pas compte. Mais j’avais beaucoup d’admiration. Par la suite, j’ai suivi ses évolutions politiques. Je me souviens même d’un entretien de lui dans Le Monde par Madeleine Chapsal : ça a été ma grande déception, car Camus y disait que les écrivains africains devaient abandonner la littérature pour faire, d’abord, la révolution. C’était une trahison, car, pour moi, la littérature pouvait changer l’histoire.

 

A l’époque, j’étais politiquement plus proche de Sartre que de Camus. Mais, ensuite, c’est Camus qui a gagné, avec cette idée qu’on ne peut pas séparer la morale de la politique, et donc qu’il ne faut pas tomber dans la violence – c’est une idée très valable encore, je crois. Quant à Sartre, je l’ai rencontré à la Mutualité, lorsqu’il s’est rallié à la cause des prisonniers politiques au Pérou. Simone de Beauvoir était là aussi. Pour revenir au vin, le beaujolais en tant que vin nouveau avait sa place dans cette ambiance.

 

Avez-vous une cave ?

 

Non. Pour moi, le vin n’est pas assez essentiel pour que j’aille jusqu’à me constituer une cave. Je dois ajouter que mon épouse ne boit pas du tout. Mais j’insiste, j’aime beaucoup le vin comme fidèle compagnon d’un bon repas. Il enrichit la conversation et l’amitié, il permet de nous sortir de nous-mêmes. Pour finir, je sais bien que, en Espagne et au Pérou, on boit beaucoup, mais je ne suis ni l’Espagne ni le Pérou !

 

Laure Gasparotto

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9 février 2020 7 09 /02 /février /2020 06:00

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Qu’est-ce donc ce titre à la con ?

 

Le souvenir de mes baignades à la plage du Veillon !

 

C’était au temps des C4, sorte de caisse sur roues de la maison Citroën. Le pépé Gravouil, le père de maman, marchand de tissus en possédait une et certains dimanches il nous emmenait pique-niquer puis nous baigner sur la plage du Veillon sise sur la commune de Talmont-Saint-Hilaire. J’accompagnais aussi la très pieuse tante Valentine au pèlerinage marial de Bourgenay.

 

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Les plages, au sud des Sables d’Olonne, étaient à l’époque très peu fréquentée. Les communes étaient toutes sur mer comme si ce n’était pas une évidence topographique : Jard-sur-Mer, la Tranche-sur-Mer, la Faute-sur-Mer

 

Plage du Veillon à Talmont Saint Hilaire en Vendée

 

La plage du Veillon est un site exceptionnel mais qui répond aussi à des contraintes. Une contrainte naturelle avec une érosion continue. Une contrainte réglementaire avec un encadrement strict quant à l'aménagement de ce site. Photos ICI 

 

Le sud du département de la Vendée est constitué de roches sédimentaires, c'est l'extrémité septentrionale du Bassin Aquitain que borde au Nord la chaîne hercynienne du Massif armoricain. Les géologues estiment que cette montagne atteignait 8000 mètres d'altitudes lors de son érection à l'ère primaire. De nos jours ne subsiste qu'un substratum très érodé visible à la base des falaises littorales. Au-dessus, les couches géologiques recèlent des trésors paléontologiques dont des traces de dinosauriens.

 

A 15km au sud-est des Sables d'Olonne, la commune de Talmont-Saint-Hilaire est arrosée par un modeste fleuve côtier Le Payré. Il se jette dans l'océan au lieu-dit la plage du Veillon. Cette zone estuarienne est une zone naturelle fragile, en amont de laquelle on trouve une activité ostréicole. Au Moyen Age ce fleuve côtier permettait aux bateaux de remonter jusqu'à Talmont-Saint-Hilaire où on peut encore y découvrir le château fort.

 

La zone côtière est essentiellement connue pour ses activités touristiques, mais la plage présente d'autres attraits pour le paléontologue.

 

edmond-bocquier-lerudit-cache

Edmond Bocquier était un homme qui ne payait pas de mine. Un teint maladif, petit blond d'allure frêle, qui laisse pourtant un héritage insoupçonnable de connaissances et d'histoires rocambolesques.

 

Les empreintes de dinosauriens ne sont visibles qu'à certaines périodes de l'année, surtout en hiver lorsque les courants marins entraînent le sable au large. Pendant la période estivale, l'observation paléontologique reste plus délicate car le sable et les algues envahissent les lieux.

 

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Le pèlerinage de Bourgenay via les sœurs du Sacré-Cœur dites petites sœurs de Mormaison

 

Les premiers documents historiques qui parlent de Bourgenay datent des  XIIème – XIIIème siècles. Il est question d’un prieuré bénédictin dépendant  de l’abbaye de Maillezais en lien avec l’abbaye de St Jean d’Orbestier.

 

Nous savons peu de choses sur l’histoire du prieuré de Bourgenay, sinon qu’il suit l’évolution de l’abbaye de Maillezais. Il subit ses premiers incendies pendant la Guerre de Cent Ans (dans les années 1340), puis lors des Guerres de Religion et particulièrement en 1569. Les protestants détruisent « à la mine » la crypte de Bourgenay et tombent la chapelle qui fait à l’époque 21m sur 10 m. La crypte actuelle a la même dimension.

 

En 1648 le prieuré de Bourgenay passe sous la dépendance du chapitre de la cathédrale de la Rochelle quand Maillezais perd son statut épiscopal. Il tombe en décadence. En 1777, la présence de religieux n’est plus attestée, selon un rapport du curé de  St Hilaire de Talmont : il nous montre un sanctuaire dans un état de dénuement et de délabrement complet et il n’est plus question de la présence de religieux.

 

A la Révolution, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux. L’acheteur un certain Fournier se servit des bâtiments comme d’une carrière de matériaux.  Seule une partie de la crypte échappe à la démolition et le pèlerinage de Bourgenay tomba dans l’oubli.

 

La renaissance de Bourgenay est due, dès 1872,  au comte de Beaumont et à sa famille très attachée au culte marial. La reconstruction d’une partie du sanctuaire (au-dessus de la crypte retrouvée au milieu des décombres), commence en 1872 .La reprise du pèlerinage rassemble 20 000 personnes le 8 septembre 1874 et depuis, il n’a jamais cessé.

 

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En 1891, est construit le château attenant à la chapelle. En 1892, la statue de Marie Immaculée Conception est érigée sur le sommet du clocher. En 1896, la chapelle est agrandie pour atteindre sa dimension actuelle.

 

146ème pèlerinage de Bourgenay

11/09/2019

 

 

Pas mal comme introduction, les dinosaures, je ne fais pas référence aux pèlerins de Bourgenay mais aux grosses bestioles de Jurassic Park, la Vendée éternelle dans laquelle j’ai baigné dans ma jeunesse, mélange d’eau bénite, d’odeur de cierge et d’encens, soutanes noires, génuflexion…

 

Après la messe, avant la baignade, faut aller manger et, si vous êtes du côté du Veillon et de Bourgenay je vous conseille d’aller becter au restaurant étoilé

 

Menu à 20 euros à la Tranche-sur-Mer ICI 

 

Et là, pas de doute, les habitants de la Vendée ont beaucoup de chance ! On s’en doutait déjà un peu : grâce à la pêche locale, le poisson et les produits de la mer, déjà, sont plutôt moins chers qu’ailleurs.

 

Beaucoup de touristes ont déjà remarqué le très bon rapport qualité-prix des établissements de Vendée.

 

Pas moins de 5 restaurants « une étoile » vendéens figurent dans ce top 100. A commencer par le moins cher de France, le Pousse-pied à la Tranche-sur-Mer, avec un menu à 20 euros !

 

Montaigu, Brem et Brétignolles

 

Autre restaurant vendéen distingué, la Robe, à Montaigu, propose un menu à 24 euros.

 

Enfin trois autres établissements de Vendée figurent dans la liste : les Genêts à Brem-sur-Mer (27 euros), Jean-Marc Perochon à Brétignolles-sur-Mer (28 euros) et enfin la Table du Boisniard à Chambretaud (33 euros)

​​​​​​​

Pour les loulous ignorants de ma folle jeunesse Brem-sur-Mer et Brétignolles-sur-Mer me virent m’ébattre dans les flots océaniques, une vingtaine de kilomètres à vélo via Saint-Julien des Landes, la Chaize-Giraud, Landevielle… une petite heure pour aller faire trempette.

 

Bon appétit

 

L'avis du Guide MICHELIN

 

Quel pied quand un ancien collaborateur d’Alexandre Couillon à Noirmoutier – il était un temps aux fourneaux de la Table d'Élise – part à l’aventure dans sa propre embarcation ! Derrière une façade anonyme coincée entre des échoppes à touristes, Anthony Lumet s’est concocté un chaleureux décor contemporain : murs couleur métal ou en pierre plaquée, jolis fauteuils de type scandinave en velours bleu pétrole, tables en bois brut. Il décline ici une cuisine nette et épurée, sans artifices d'aucune sorte, au fil de la saison et des arrivages, avec une prédilection marquée pour les poissons et les coquillages.

Une étoile • Une cuisine d'une grande finesse. Vaut l'étape !

Confortable

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8 février 2020 6 08 /02 /février /2020 06:00

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Olivier de Moor, à sa manière est le pisteur de mon espace de liberté qui n’aime rien tant que j’emprunte la solitude des chemins de traverses, ces lieux que la modernité raye des cartes, les enfouissant sous le macadam des autoroutes et des centres commerciaux, il m’ouvre des voies que je n’aurais pas osé fouler car mon petit bagage ne me permet pas de les explorer.

 

Ainsi, tôt le matin ou tard le soir, il me transmet des signaux de fumée depuis les collines de Courgy.

 

Le jeudi 6 février à 19:22

 

« Mon indépendance qui est ma force induit une solitude qui est ma faiblesse ». C'est de Pasolini. 

 

Ici ce serait presque le contraire. Tout est lié comme le dit ce moine franciscain, agronome et véritablement passionnant.

 

Un peu comme M.A. Selosse*. Avec qui il échange. Jamais seul. Et cet ensemble de personnes, ce réseau nous ouvre de nouvelles pistes.

 

*Je suis en train de lire son dernier ouvrage Les goûts et les couleurs du monde. Une histoire naturelle des tannins, de l’écologie à la santé. Je pondrai une chronique dès que possible mais c’est du lourd, ça ne se lit pas comme un roman de gare.

 

Dans une chronique du 8 janvier 2019 j’évoquais François d’Assise

 

Avant de mourir, François d’Assise, le « Poverello » demanda à revoir celle qu’il nommait frère Jacqueline… son amie Jacomina de Settesoli, née à Rome vers 1192, béatifiée par l’Église catholique et fêtée le 8 février, inhumée non loin de lui, dans la grande basilique d’Assise, connue en France sous le nom de Jacqueline de Septisoles, pour lui demander la fameuse crème d’amande dont elle avait le secret !

 

« Un jour le bienheureux François appela ses compagnons et leur dit : « Vous savez combien dame Jacomina de Settesoli fut toujours et demeure attachée à notre Ordre. Je crois que, si vous l’informiez de mon état, ce serait pour elle une grande délicatesse et une grande consolation. Écrivez-lui de vous envoyer, pour une tunique, de ce drap monastique couleur de cendre, comme celui que fabriquent les Cisterciens dans les pays d’outre-mer. Qu’elle envoie aussi de ce gâteau qu’elle m’a préparé maintes fois quand j’étais à Rome. »

 

« La fin de ma vie est proche. Mets-toi donc aussitôt en route si tu veux me revoir encore. Apporte je te prie de cette bonne chose que tu me donnais quand j’étais malade à Rome ».

 

Mais revenons à notre franciscain. Le texte qui suis est tiré d’une interview à RCF

 

« Ingénieur agronome de formation, Hervé Coves accompagne aujourd'hui ceux qui veulent se former à l'agroécologie et à la permaculture. Son parcours professionnel et spirituel est celui d'un contemplatif. En 2014, à un peu plus de 50 ans il est devenu religieux franciscain, membre de l'ordre fondé par saint François d'Assise.

 

C'est l'amour de la nature qui l'a conduit à devenir ingénieur agronome. Lui, l'enfant de pieds noirs élevé dans une cité HLM de la banlieue de Strasbourg, né en France et éduqué dans l'idée qu'il ne fallait pas trop s'attacher à la terre.

 

À la fin des années 70, il avait déjà un côté militant quand il a commencé à travaille pour une Chambre d'agriculture dans le Limousin.

 

Déjà « les Chambres étaient perçues comme parasitant l'agriculture ». Il se souvient, à ce moment-là, « l'idée c'était vraiment de nourrir le monde ». Et on en est venu à utiliser de la farine animale pour nourrir les troupeaux, « on trouvait ça extraordinaire d'élever des vaches avec de la fiente de poule et de la sciure de bois... »  Nourrir le monde à n'importe quel prix : plus tard on l'a payé cher.

 

La première prise de conscience que quelque chose ne pouvait pas fonctionner dans ce système agricole-là, ce fut lors de la crise de la vache folle. « À partir du moment où un projet sur lequel j'avais travaillé a montré ses limites, je me suis dit 'Hervé tu es en train de tuer des gens'. »

 

Hervé Coves confie avoir « vécu avec cette culpabilité-là pendant longtemps... » Prise de conscience aussi, que, dans ce système où les agriculteurs « ne vivent plus de leur métier » (à part sur de très grandes surfaces de plus de 1.000 hectares) mais « des aides et des subventions », on « ne donne plus une vraie valeur aux choses ». Selon lui, le drame pour un agriculteur c'est que le prix de son effort est décidé arbitrairement depuis Bruxelles.

 

« La campagne ma révélé quelque chose de la beauté du monde. »

 

Il avait 12 ans, quand sa famille a déménagé pour le petit village de Kolbsheim (Bas-Rhin) : là, il a vécu « une renaissance ». « Je vivais en moi cet amour de la terre. » Et le jeune homme peut enfin laisser libre cours à sa passion pour les végétaux. Mais sa conversion, ou plutôt sa « révélation » comme il l'appelle, il l'a vécue des années après, au cours d'un voyage d'étude en Guyane. Une nuit au cœur de la « magnifique » et « effrayante » forêt amazonienne, emplie de bruits tous plus ou moins inquiétants les uns que les autres, Hervé Coves est installé dans un hamac et peine à s'endormir. Quand tout à coup une puis deux, puis trois, puis des centaines de lucioles clignotent et se répondent dans un jeu de lumière « féérique ».

 

« Le monde est un livre extraordinaire dans lequel il y a tant à apprendre », cela il en était déjà convaincu. Mais cette nuit-là en Guyane - Hervé Coves en parle la voix brisée par l'émotion - il comprend que « tous ces insectes, ces singes [qu'il entend] hurler, ces grenouilles qui coassent, ce sont des chants d'amour : je me suis rendu compte à ce moment précis que c'était de ça dont j'avais peur ; ce dont j'avais peur c'était l'amour ».

 

Et ça a « bouleversé » sa vie. « Je me suis détendu dans mon hamac et j'ai vécu une des plus belles nuits de mon existence. » Une « nuit d'amour à communier avec toute cette nature merveilleuse ». Depuis, il a cessé de ronfler et d'être insomniaque, dit-il en souriant. Il en a surtout gardé « la révélation qu'on est dans un monde qui est plein d'amour » et que souvent « les manifestations d'amour nous effraient ».

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7 février 2020 5 07 /02 /février /2020 06:00

Dans le petit monde des vins nus qui puent, sur les réseaux sociaux, « l’incontournable » (AOC de la novlangue) rendez-vous, c’est, au début février, les off d’Angers : les Pénitents, le Grenier Saint Jean, les  Anonymes … avec, cerise sur le gâteau, à Saumur, la Dive, la Mecque des vins poilus...

 

« Si t’es pas allé à la Dive avant 70 ans c’est que t’as raté ta vie… »

 

C’est mon cas, encore cette année je n’y suis pas allé.

 

Angers, en des temps lointains, ce n’était que le salon des vins de Loire, vague resucée régionaliste d’un Vinexpo au sommet de sa gloire. Mais le temps des grands barnums, genre stands de foire exposition, tiraient à sa fin, le lent déclin, changer ou mourir !

 

Si ce salon existe encore, j’ose affirmer que c’est, en grande partie, grâce aux trublions des off. En effet, ceux qui faisaient ricaner les pépés du vignoble ligérien ont drainé vers Angers toute une faune d’importateurs étrangers et de cavistes parigots et autres ostrogoths. 

 

Des barbus, des tatoués, des piercés, des gars à casquettes, chemises de bûcherons canadiens, futals amples, lourdes écrases-merde, catogans ou coupe étudiée, classés par facilité dans une catégorie fourre-tout : hipsters ! Des gars venus du nord à bonne descente, cavistes, restaurateurs, importateurs.

 

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Étrange souci de « singularité », de se distinguer, qui se traduit par un goût prononcé pour l’uniforme, le code de la tribu, un nouveau paraître qui se veut contestataire alors qu’il n’est qu’apparence d’une révolte libertaire mais guère révolutionnaire.

 

Du côté gaulois, quelques copieurs, mais aux pieds c’est terne, morne, passe-partout, avec pour les mâles majoritaires et des filles la « tennis » Stan Smith d’Adidas, les Nike, les Reebok, les Coq Sportif, peu de Veja…

 

Mais pourquoi cette fixette sur les grolles ?

 

Tout bêtement parce que je suis un dégustateur imposteur qui, tout en accomplissant le rituel : inspirez, rincez, crachez, piquait du nez pour observer les pieds chaussés en espérant y trouver des nouveautés.

 

Bonne pioche, ce fut le cas.

 

Démonstration.

 

Ça faisait un bail que je n’avais mis les pieds à la gare Montparnasse, ce monument de béton brut plutôt mal en point, étonné j’avais le sentiment de traverser une galerie commerciale. Comme je faisais ma première expérience de TGV Ouigo pour me rendre à Angers – version ferroviaire de l’aviation low-cost à la mode SNCF – je m’enquis auprès d’un monsieur à casquette où je devais aller pour embarquer. Pas très amène le défenseur du service public, me prenant pour un provincial mal embouché, avec ironie, pour me rassurer me dit-il, m’indique que je dois me rendre tout au bout du hall1, au quai 24, faire quelques pas, emprunter de longs tapis roulants, afin d’atteindre la plate-forme d’embarquement Ouigo.

 

Je remercie.

 

La signalétique est totalement merdique, juste une minuscule indication sur un poteau de béton, on a comme l’impression que notre société nationale que le monde entier nous envie car elle plaît tant à nos révolutionnaires de salon, a relégué ce train pour pauvres dans un cul de basse fosse. J’exagère à peine.

 

Le TGV Ouigo est une longue chenille bleu glaciaire, pas de classe, fauteuils alignés, c’est nu, normal pour un charroi d’adulateurs de vin nu. Nous partons à l’heure, nous arrivons à l’heure. Détail très SNCF, un incident technique nous a privé d’eau dans les lavabos du Ouigo. Par bonheur le pipi restait possible.

 

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Il pleuviote sur Angers, je n’ai jamais été sensible à la douceur angevins, suis résolument nantais. De cette ville je ne retiens que des noms : Raymond Kopa (SCO), Jean Lurçat (la tapisserie), Jean Monnier (ancien maire copain de Rocard).

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Jean Monnier, à gauche, en compagnie de Christophe Béchu / © Josselin CLAIR - MaxPPP Jean Monnier, à gauche, en compagnie de Christophe Béchu / © Josselin CLAIR - MaxPPP

La vie de Jean Monnier c'est celle d'un siècle : le 20e, où un artisan peut un jour devenir le Roi Jean, en référence au Roi René.
Mais Jean Monnier est un élu du peuple qu'il connaît bien car il en vient. Fils d'ouvrier, il quitte l'école le jour de ses 14 ans et devient apprenti menuisier...

Les injustices le révoltent. C'est d'abord dans le syndicalisme qu'il mène ses combats, à la tête de la CFDT du Maine-et-Loire, puis en politique, sous la bannière socialiste. 

Il est élu au département en 1973. La marche suivante semble insurmontable : Angers est une forteresse réputée imprenable. Pourtant, en 1977, il part à l'assaut.

"Lorsque nous nous sommes présentés aux élections, cela n'a pas été très difficile de composer la liste parce que personne ne croyait à son élection, même pas ceux qui composaient la liste, j'étais à peu près le seul à y croire" - Jean Monnier

Le 13 mars 1977, la vague rose emporte Angers.  Jamais la ville n'avait été à gauche. Une victoire du parti et de l'homme, qui très vite montre son autorité.

 

Direction, les Pénitents où, afin de ne pas ternir ma réputation de dégustateur-imposteur, avec élégance, juste ce qu’il faut d’air inspiré, je tends mon verre, l’agite de manière asynchrone, renifle négligemment, absorbe doucement, me rince les papilles avec soin, me penche sur le seau prévu à cet effet, arrondi mes lèvres en cul de poule, rejette le jaja sous la forme d’un jet précis afin d’éviter de tacher mes effets. Je ne prends aucune note, incapable que je suis de tenir à la fois un verre, un carnet et un crayon, je transmets par signes à ma coéquipière mes impressions. Nous sommes presque toujours raccord.

 

Concentré j’étais mais, soudain, mon regard acéré tomba sur des pieds féminins chaussés de boots Blundstone. Elle est très grande, très Nicole Kidman avant les atrocités de la chirurgie esthétique (voir plus bas), en plus poupine, avec sa copine aux cheveux d’une rousseur de feu, affublée de fausses griffes laquées blanc d’ivoire, elle déguste. Dans ces dégustations de vins qui puent, le sexe féminin est aussi rare que l’herbe dans les vignes glyphotasées, l’irruption des nordiques met du piment dans la tristesse des chaussées.

 

Mais, me direz-vous, comment, d’un seul coup d’œil j’ai repéré des boots Blundstone  aux pieds de cette Kidman non-révisée ?

 

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Tout bêtement parce que j’en portais aux pieds.

 

Achetées par hasard bien avant la Noël car elles me semblaient parfaitement adaptées à mon confort de pédaleur attitré.

 

Très bonne pioche, résistante, confortable comme des charentaises, je ne les quitte plus et je me suis acheté un tire-botte pour me déchausser.

 

 

Blundstone, les boots de Tasmanie débarquent en France

 

Ces boots tout-terrain venues de Tasmanie (Australie), vendues moins de 200 euros, sont déjà un phénomène en Israël et dans les rues de New York. Elles débarquent en France.

 

Il y avait les Ugg (des surfeurs), les Birkenstock (du corps médical), les Dr. Martens (orthopédiques) et les Crocs (des navigateurs), des chaussures utilitaires devenues des phénomènes de mode. Il y a désormais les Blundstone ou «Blunnies» pour les connaisseurs. Ces boots élastiquées cousues de deux languettes, au bout arrondi, taillées dans un cuir rustique et montées sur semelle de caoutchouc ne vous disent sans doute rien, mais ça ne saurait tarder. Déjà plébiscitées par une poignée de techniciens parisiens du cinéma et de la musique, pour leur confort et leur résistance, elles s’installent doucement aux pieds des branchés.

 

La suite plus bas.

 

Là, je sens poindre chez vous une pointe d’exaspération, ce type est atteint de sénilité avancée, se déplacer à Angers, soi-disant pour licher des vins nus, et nous tartiner une chronique sur la nouvelle tendance des pieds des branchés, jusqu’où ira-t-il ?

 

Au fond, s'il l'atteints ?

 

Désolé j’ai toujours été fasciné par les grolles.

 

 23 septembre 2006

Les pieds trahissent les poulets

 

Le détail qui tue ! L'oeil de Léon, aussi acéré que celui de Christine Clerc, la reine du potin vachard sur le microcosme politique parisien, l'avait repéré dès l'entrée du plus jeune des longs qui, en dépit d'un costar correct, se payait des écrase-merdes plus André que chez André, bien plates, bien avachies, avec chaussettes négligées incorporées. Sans contestation, les pieds trahissent les poulets. Donc, l'ignorer ! Tout en repliant ses jambes pour reprendre une position plus conforme aux conventions en usage dans le monde, Léon, d'un geste ne souffrant pas la contestation, intimait à Carlotta de bouger ses sublimes fesses afin de porter à ces messieurs de quoi déposer leur postérieur. Elle s'exécutait avec grâce et suggestivité, le drapé, outre ses épaules dénudées, laissait voir sur le flanc gauche son compas immense jusqu'à l'attache de la cuisse. Du haut et du beau, un développé enchanteur, Bourdalou flirtait avec l'implosion, entre pivoine et incarnat, en état d'apnée il ruisselait. Le petit Pochon embrayait.

 

Pour ma défense, les vins des Pénitents ne m’ont pas fait sauter au plafond, le vin nu s’embourgeoise, pour preuve Olivier Poussier était présent, plus astucieux que le sieur Dupont qui crache sur les vins nu qu’il n’a jamais craché du jaja qui fleure bon le cul de bourrin...

 

L’exercice dura jusque 14 h, j’avais une faim de loup mais où grailler avec mes acolytes ?

 

Déambulation de Parisiens égarés remontant la place du Ralliement  anciennement nommée Place de la Guillotine puis Place Saint-Maurille, le nom actuel de Ralliement se fera le 23 avril 1791, en référence aux rassemblements répétés à l'époque des populations, notamment pour les condamnations à mort, mais aussi le ralliement des conscrits et des militaires, ainsi que de la Garde Nationale. Initialement, la Place du Ralliement se situait sur des cimetières et était étroite ; à la suite de l'incendie du Théâtre en 1865 et la disparition de l'hospice en 1872, la Place du Ralliement a été réaménagée et agrandie. Elle est de nouveau réaménagée en 2010 pour accueillir le tramway. Devenue piétonne et entièrement pavée.

 

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Le mobilier urbain est d’une laideur insoutenable ! 

 

Le soleil a fait son apparition, les terrasses sont bondées, je suis à la traîne lorsque je tombe sur un Hervé Gaymard flanqué de sa « souriante » Clara, avachi dans un fauteuil en rotin. Il a l'air de s'emmerder grave le savoyard. Comme je suis d’une grande futilité je note que les sourcils de l’ancien ministre de l’agriculture sont, comme pour tous les vieux dont je suis, buissonnant, raides, pointus, comme un air de Méphisto… De guerre lasse nous optons pour un bouiboui pas trop branchouille. J’ai envie de sang, j’opte pour une hampe-frites. Nous carburons à l’eau pétillante. La tranche de hampe est anémique, fleurant l’odeur fade du grill, les frites juste sorties de leur poche. C’est le manger triste.

 

Cap sur les Greniers Saint Jean de l’autre côté de la Maine, le plus beau témoin de l’architecture hospitalière du Moyen Âge en France dont la fondation, favorisée par le royal patronage d’Henri II Plantagenêt, est due au sénéchal d’Anjou Étienne de Marçay, vers 1175.

 

Lire ICI 

 

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C’est blindé, bruyant, tout ce que je déteste. Par bonheur, à l’arbre à café je peux déguster un vrai café.

 

Décision immédiate, je zappe la dégustation, je vais baguenauder dans les allées, laisser mes coéquipiers en plan, rousiner, tailler des bavettes avec des ami(e)s vigneronnes et vignerons.

 

Je pars en maraude : Christine et Éric  Nicolas du domaine de la Bellivière, dans la Sarthe, toujours aussi avenants, charmants, d’une délicieuse simplicité. Je goûte bien sûr avant de tomber nez à nez avec un homme aux cheveux blancs qui me salue. Panique à bord, qui est-ce ?

 

Éric Conan un ex de l’Express au temps de mon rapport. Nous échangeons plaisamment sans nous attendrir sur notre passé d’anciens combattants.

 

Cap sur le stand des Horiot des Riceys, c’est Marie qui tient la boutique, Olivier se balade. Je déguste. Je file vers les de Moor, une queue digne du Moscou au temps de l’abondance de l’économie soviétique m’empêche d’accéder à la sainte table alors je vais faire une petite visite à Bruno Perraud du domaine Côtes de la Molière, la cathodique Isabelle Perraud est sans aucun doute par monts et par vaux. Je peux enfin me glisser jusqu’à Alice et Olivier de Moor, je déguste.

 

 

 

Mes vieilles jambes fatiguent. Je trouve une chaise, une bouteille d’eau fraîche qui pique, une tarte fine aux pommes, je m’assieds, sors mon carnet, mon crayon de papier et commence à chroniquer. Je suis dans ma bulle, loin du bruit et de la fureur, je gratte…

 

Clap de fin de la première journée de dégustation, direction un bar à vin : À boire et à Manger, place de la Visitation, blindé de parigots tête de veau et autres licheurs provinciaux. Ardoise de charcuteries-fromages accompagnée d’un Julien Guillot très serré du cul. Faut jouer des coudes au bar pour survivre. S’asseoir !

 

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Direction un resto (voir plus bas) très prout-prout ma chère, tape à l'oeil, minimaliste, paradis du petit bourgeois angevin qui se la joue top chef, musique d’ambiance plate, accueil bordélique, attente, cuisine ouverte, l’essentiel des tables est à l’étage, les serveurs se tapent deux volées d’escalier, ils doivent en avoir plein les bottes à la fin de la journée. On nous place à l'arrache. La carte des vins est désespérante malgré beaucoup de logo vert.  Pas un pet de nature. Le champagne c'est que du Pommery. Nous choisissons. Le sommelier se pointe, tire la gueule en notant que je suis le seul à boire un verre de vin, un Saumur Champigny,  qui restera plein. Du côté assiette c’est déception, fadeur et émulsion à l’ordre du jour. Ne vaut pas le détour…

 

 

Nous rentrons à pied sous le crachin angevin, à mon grand étonnement je me repère sans GPS.

 

Deuxième journée toujours sous un petit crachin, direction la dégustation des Anonymes, la quintessence des barbus naturistes, le temple des vins qui puent, la basilique des bretts, c’est bondé. Je retrouve des copines, Claire, Fleur, Camille qui me claquent des bises. Je déguste une flopée de vins poilus de chez poilus. Ma grande bringue en boots Blundstone est aussi de la partie. Je remarque d’autres pieds chaussés de ces iconiques boots.

 

Y’a pas à dire j’ai toujours un quart d’heure d’avance sur la tendance…

 

Ceci écrit, à ce stade de ma chronique je fatigue alors je pose mon porte-plume et je pars faire une petite mariennée…

 

La sieste portant conseil j’estime que la narration de la fin de ma seconde journée ne présente strictement aucun intérêt, pas plus d'ailleurs que ce qui précède.

 

Conclusion en tirets :

 

  • Aux Anonymes je me suis fait une pelote que j’utiliserai le jour venu ou jamais.

 

  • Même qu'une jeune femme fait du vin nu à Aizenay en Vendée c'est à deux pas de la Mothe-Achard.

 

  • J’ai acheté à son auteur, Christelle Pineau, un livre très sérieux : la corne de vache et le microscope. Va falloir que je dérouille mes neurones pour le lire ça cause du vin nature

 

  • Comment peut-on présenter de la bouffe infâme lorsqu’on défend le vin nature ?

 

  • J’ai croisé un  amorti, genre vieux beau vindicatif, qui m’a sommé d’écrire sur son cul !

 

  • Les jeunes, filles et garçons, avec qui j’ai dîné étaient joyeux et sympas, les vieux d’à côté, que des mâles, ennuyeux et prétentieux.

 

  • Le chauffeur de taxi angevin au-delà de minuit fait attendre le client plus d’une demi-heure car il cassait une petite graine.

 

  • Le Ouigo était direct jusque Montparnasse, pas d’arrêt au Mans comme à l’aller, lorsque j’ai vu tout le monde descendre j’ai paniqué : allais-je passer ma journée bloqué dans la patrie de Stéphane le Foll.

 

  • Le chat m’attendait… je me suis fait de la pasta et puis j’ai poussé un roupillon…

 

Et bien sûr je ne suis pas allé à la DIVE…

 

 

L’histoire de Blundstone débute en 1870 sur l’île sauvage de Tasmanie, en Australie, quand deux familles d’Anglais, les Cuthbertson et les Blundstone, y ouvrent ensemble leur manufacture de chaussures. En 1932, les petits-fils Cuthbertson rachètent l’intégralité des parts. Jusqu’en 1999, leurs godillots restent cantonnés aux Australiens qui les portent dans les champs et sur les chantiers. À la surprise générale, c’est en Israël que la marque rencontre le succès. Cette année-là, l’entrepreneur Amos Horowitz repère les boots aux pieds de son voisin (rapportées d’un voyage en Océanie) et décide de les importer dans son pays. Distributeur de films en quête de nouveaux défis, l’Israélien ne connaît rien au commerce, pas plus au marché de la chaussure, mais, convaincu de sa bonne idée, il vend les Blundstone dans le magasin familial. Les ouvriers des moshav et les jeunes des kibboutz les trouvent pratiques, légères. Résistantes aux intempéries, elles assurent aussi bien en plein soleil que sur les chemins détrempés. En 2002, M. Horowitz en écoule 10 000 paires.

 

Aussi confortable qu’une basket

 

«En Israël, il s’en vend désormais 400 000 paires par an, pour un pays d’un peu plus de huit millions d’habitants! explique Jacqueline Segal qui distribue la marque en France. Difficile de savoir pourquoi le produit est devenu culte ces dernières années, mais c’est phénoménal. Tout le monde les porte, des douaniers aux serveurs dans les restaurants, des filles en short sur la plage aux hipsters dans les rues, en passant par les enfants, les motards...» L’entrepreneuse française, convaincue du potentiel, a signé un contrat avec la société australienne il y a trois ans.

 

À l’époque, si à New York et au Canada, les hipsters sont séduits, en France, aucune boutique n’est intéressée. Seuls les professionnels travaillant au grand air, comme les vignerons, passent commande. Mais Mme Segal n’en est pas à son premier lancement : le carton des mocassins à franges Minnetonka , c’est elle. Celui des espadrilles californiennes Toms, aussi. «Les Blundstone ont une histoire, du sens et une fonctionnalité, poursuit-elle. Les ingrédients clés du succès. Elles sont d’un confort inégalé, parce que la gomme de leur semelle, brevetée, absorbe les chocs. Et leur look vintage plaît, il change de la basket sans contraindre comme un soulier de ville. Nous sommes au début de leur histoire ici. Déjà, ce printemps, de jolies boutiques les proposent en rayon

 

Le best-seller «homme, femme, enfant, toutes générations et tous pays confondus» est la 585, en cuir rustique marron, vendue aux alentours de 180 euros. Elle est disponible chez 58M et Merci à Paris, chez Finger in the Nose pour les enfants, dans plusieurs multimarques en province... Philippe Corbin, le fondateur de Léon & Harper les commercialise dans tous ses magasins: «Nous achetons les produits que nous adorons et que nous ne savons pas faire. Les Blundstone sont des chaussures authentiques, extraordinaires. Moi-même je ne porte plus que ça. Je les ai découvertes dans les rues de New York. Chez Léon & Harper, nos silhouettes féminines sont légères et contrastent à merveille avec leur allure androgyne, robuste, été comme hiver. Nous les vendons depuis quelques saisons, surtout à des Parisiennes pointues. Le pari était risqué mais on nous en demande de plus en plus.»

 

 

« Nous ne saurons jamais comment Nicole Kidman vieillit, ce film-là est perdu à jamais » ICI 

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Murielle Joudet est journaliste. Elle écrit sur le cinéma et tient l’excellent blog The lost weekend. Elle nous a donné l’autorisation de reproduire ce texte sur Rue89.

La tristesse des visages des actrices américaines: Nicole Kidman, Charlize Theron, Renée Zellweger, pour ne citer que celles que je viens de croiser récemment dans « Scandale » et « Judy ». Difficile de décrire le carnage, pas toujours le même selon les visages : pommettes hautes et rigides, lèvres empêchées par d’invisibles fils, nez retroussé, figure totalement transformée et assumée comme telle (Zellweger)... Les mots me manquent, mais c’est comme si toute expression naturelle était rappelée à l’ordre. Partout, c’est le même échec à se refuser au temps : on signale son passage en voulant le gommer. Souvent, au premier coup de bistouri, le spectateur salue la discrétion du résultat comme s’il s’agissait d’une performance d’actrice à part entière (« c’est bien fait ! »). Plus les années passent plus cette performance ressemble à un masque boursouflé, un tombeau pour un visage (Kidman, Adjani).

 

Angers. Le Top Chef Samuel Albert, du petit écran à la place du Ralliement

L’ouverture de son restaurant était très attendue. Trois mois après, le vainqueur de Top Chef dresse un bilan positif des Petits Prés, où il met à l’honneur les produits de saison. ICI

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5 février 2020 3 05 /02 /février /2020 06:00

Je prends des risques face à l’exécration que suscite Emmanuel Macron en soulignant que son approche de certains dossiers internationaux n’est pas à jeter aux orties sans examen.

 

Mais, je suis sans illusion, les dossiers internationaux n’intéressent guère les natifs de l’hexagone, ils préfèrent contempler le nombril et continuer de penser que la France est le centre du monde ;  lorsqu’il s’agit de l’avenir des Balkans, pourtant si proches, ils n’y comprennent goutte.

 

Les Balkans n’existent que par le regard que l’on porte sur eux depuis l’extérieur. Du point de vue des mentalités, tous les aspects péjoratifs que l’Occident a pu accoler à ce terme n’ont pas aidé à la construction d’une identité forte et revendiquée, et on retrouve fréquemment l’idée que « le balkanique, c’est l’autre »

 

« Les Balkans ne commencent pas et ne s’arrêtent pas »

Paul Garde

 

« Si cette région pose de réelles difficultés de définition, c’est parce qu’elle a toujours été à l’intersection de plusieurs mondes. À presque toutes les époques, les Balkans ont été dans une position « d’entre-deux » : entre monde grec et latin, slave et byzantin, chrétien oriental et occidental, ottoman et occidental. Les Balkans sont une région charnière entre l’Orient et l’Occident, et leur histoire mouvementée les a fait basculer tantôt d’un côté, tantôt de l’autre.

 

Alternativement centre ou périphérie selon les moments, région à la fois marginale, physiquement excentrée par rapport aux lieux de pouvoirs des empires dans lesquels elle a été incluse, et marginalisée car souvent laissée de côté par ces mêmes pouvoirs, elle pose un problème de définition. Par-là même, elle remet en question d’autres concepts, à savoir où commence l’Orient et où s’arrête l’Occident, ou si les Balkans sont en Orient ou en Occident. Région charnière mais également région mosaïque, qui présente une grande variété de situation des peuples qui la composent et qui trouble là encore les concepts importés. En effet, pour reprendre l’expression de Violette Rey, c’est aujourd’hui pour cette région une « triste richesse » que d’être celle par qui l’Europe doit reconnaître que le modèle de l’État-nation considéré si fécond à l’Ouest ne peut être un modèle universel, ni même généralisé à l’Europe orientale. »

 

De Gaulle appelait de ses vœux une Europe de l’Atlantique à l’Oural dans un discours à Strasbourg en novembre 1959 : « Oui, c’est l’Europe, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural, c’est l’Europe, c’est toute l’Europe, qui décidera du destin du monde ! »

 

Emmanuel Macron évoque « Un espace commun eurasiatique de sécurité allant de Vladivostok à Lisbonne ».

 

La une de The Economist datée du 7 novembre 2019.

 

À rebours d’une majorité de commentateurs, Ziemowit Szczerek reporter-écrivain polonais spécialiste de l’Europe du Sud-Est estime que, dans son entretien polémique avec The Economist fin 2019, le président français a posé les bonnes questions et a exprimé ouvertement ce que tout le monde pense sans oser le dire.

 

« Dans l’entretien qui a remué le monde, Emmanuel Macron a exposé une approche sans naïveté. À de multiples reprises, il a reproché à la Russie son autoritarisme qui représenterait, avec le fondamentalisme islamique, la plus grande des menaces pour l’Europe et ses valeurs. Il a aussi affirmé que l’entrée de la Russie dans l’orbite d’influence occidentale prendrait au moins une décennie mais qu’elle finirait par advenir, Moscou ne voulant pas être vassalisée par la Chine.

 

Les projets emblématiques de l’Occident

 

Prenons le cas de la Bosnie-Herzégovine, que le président français a qualifiée de « bombe à retardement ». La presse de Sarajevo s’en est offusquée et a rappelé à la France son instabilité sociale dans ses propres frontières, la révolte des gilets jaunes et le terrorisme islamiste plus actif en France que dans les Balkans.

 

Tout cela est vrai, mais à chaque fois que j’entre en Bosnie-Herzégovine, que ce soit par la Serbie ou la Croatie, il y a presque toujours des fonctionnaires, pourtant vêtus de l’uniforme national, pour s’empresser de m’informer joyeusement que cet État n’existe pas.

 

Si l’on va dans l’Herzégovine croate, on n’entendra que des plaintes à propos de ce projet d’État centré sur les musulmans bosniaques et auquel doivent participer les Croates alors qu’ils n’y voient aucune raison. Dans la république serbe de Bosnie, les Serbes disent la même chose, et ce n’est pas la voix de nationalistes, de séparatistes ou de personnes que l’on pourrait qualifier de radicales. C’est un point de vue aussi courant que l’air que l’on respire. Chaque Serbe bosnien, adulte ou pas, sait parfaitement que ce qui le rapproche de Sarajevo n’est guère plus qu’un portrait de Tito à la maison et peut-être de la sympathie pour Bijelo Dugme [groupe de rock yougoslave culte des années 1970-1980]. Voir Goran Bregović plus bas.

 

En dehors de ça, rien, vraiment.

 

Pourtant, la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo étaient les projets emblématiques de l’Occident dans les Balkans. On le voit de loin, sur les armoiries et les drapeaux qui reflètent l’esthétique de l’UE (étoiles, fond bleu) : de la même façon, les symboles des républiques soviétiques et des démocraties populaires, avec leur faucille et leur marteau, étaient une expression de l’esthétique socialiste. On y trouvera éventuellement la forme géographique du pays, comme sur l’emblème national du drapeau de la Biélorussie post-soviétique, mais aucun symbole national, aigle ou griffe, auquel les nationalistes pourraient se référer.

 

À vrai dire, ceux-ci n’en ont pas besoin car ils ont leurs propres symboles. Au Kosovo, les Serbes et les Albanais vivent tous sous une aigle à deux têtes – blanche chez les premiers, noire chez les seconds. En Bosnie, seuls les musulmans bosniens s’identifient au drapeau national. Les Croates et les Serbes, qui ont leur propre État national mais n’y vivent pas, utilisent leurs drapeaux respectifs, bien sûr de taille supérieure à celui de la Bosnie-Herzégovine.

 

« Regardez la Bosnie : c’est une vaste blague »

 

La Bosnie-Herzégovine et le Kosovo devaient être des laboratoires où régneraient l’harmonie européenne et la coexistence des nations. Face à la grande haine, tout cela s’est terminé en jeu de faux-semblants : tout va bien !

 

D’un autre côté, comment ces expériences pouvaient-elles réussir si, dans les deux pays, l’Occident s’est surtout employé à développer l’administration et la bureaucratie plutôt que d’investir dans le développement économique, l’égalité des chances et la construction d’une classe moyenne stable qui aurait pu devenir la base d’une identité commune. Par exemple, le système des trois présidents représentant chacun, à la tête de l’État bosnien, une des trois communautés renforce les clivages ethniques au lieu de les atténuer.

 

Si au moins la Bosnie-Herzégovine ou le Kosovo servaient de vitrine du niveau de vie occidental dans les Balkans, attiraient des travailleurs étrangers, diffusaient le modèle occidental dans la région, comme la Géorgie dans le Caucase. En réalité, c’est le contraire – les habitants de ces pays fuient en flots ininterrompus et sont contraints d’abandonner leurs montagnes pour du pain.

 

Si c’est comme ça, pour qui ces États ont-ils été créés ?

 

Si le but était de témoigner de l’échec du projet occidental dans les Balkans, c’est réussi, car quand on va en Serbie ou que l’on parle à des Macédoniens, on entend souvent : « Peut-être que l’UE n’a pas tant de sens que ça ? Regardez la Bosnie : c’est une vaste blague. »

 

Les Balkans ne peuvent compter ni sur la Russie ni sur l’UE

 

Évidemment, en critiquant la stabilisation bosnienne, il est difficile de ne pas tomber dans le piège tendu dans la région par la Russie. Elle soutient la Serbie, qui serait ravie de reprendre sous son aile les Serbes bosniens et kosovars, sauf qu’elle est liée par le droit international. Même si elle prenait le risque, à qui demanderait-elle de l’aide ? À la Russie ? La Serbie sait très bien qu’elle ne pourrait rien en tirer. La Russie est loin, n’a pas beaucoup d’argent, et Poutine est peut-être un ami cool avec qui faire un selfie, mais dans les affaires sérieuses, c’est un joueur froid et cynique. Les Russes ont d’ailleurs espionné leurs alliés et amis serbes, ce que le président Aleksandar Vucic a dû reconnaître avec réticence. Il s’est ainsi retrouvé dans une position analogue à celle de Volodymyr Zelensky vis-à-vis de Donald Trump.

 

En réalité, la Russie ne peut pas faire grand-chose dans les Balkans, même si la région et la Russie elle-même voudraient qu’il en soit autrement. La droite macédonienne, qui craint la minorité albanaise et a longtemps refusé de s’incliner devant le chantage de la Grèce sur le changement de nom du pays, pourrait peut-être se tourner vers la Russie, mais de quoi cela aurait-il l’air ? Les Russes leur enverraient-ils des soldats ? Les accueilleraient-ils dans leur Union avec la Biélorussie ? Distribueraient-ils des moyens financiers – pourtant déjà de plus en plus rares – pour construire dans les Balkans un genre de royaume du Wakanda, cette puissance technologique et militaire africaine de l’univers de Marvel ?

 

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Rare photo de Poutine contemplant son successeur

 

La Serbie fait face au même dilemme. Elle sent que l’UE la trahit, mais la Russie n’est pas une option. Si c’était le cas, Skopje et Belgrade n’auraient pas longtemps hésité.

 

Si les Balkans ne peuvent donc compter ni sur la Russie ni sur l’UE, qui reste-t-il ? Les communautés musulmanes bosniaques et albanaises pourraient encore songer à la Turquie, mais dans quel cadre ?

 

Emmanuel i Brigitte  Macronowie witają Putina w prezydenckiej rezydencji Fort de Bregancon

Emmanuel i Brigitte Macronowie witają Putina w prezydenckiej rezydencji Fort de Bregancon (Fot. Alexei Druzhinin/AP)

 

L’hégémon de l’UE serait le meilleur

 

En fin de compte, la Macédoine s’est laissée humilier par la Grèce et, dans les Balkans, on se souvient des humiliations. Elle est devenue la Macédoine du Nord, ce que beaucoup de ses habitants considèrent comme une offense. Pendant des années, elle a été le bon élève des réformes systémiques exigées par l’UE, et maintenant Emmanuel Macron bloque l’ouverture des négociations d’adhésion pour elle et son voisin albanais.

Goran Bregović est né le 22 mars 1950, à Sarajevo, d'une mère serbe et d'un père croate. Le père de Goran était officier dans l'Armée populaire yougoslave. Après la séparation de ses parents, il va vivre avec sa mère à Sarajevo. Après quelques années de violon au conservatoire, il fonde son premier groupe à 16 ans : Bijelo dugme (le Bouton blanc). Pour faire plaisir à ses parents il poursuit néanmoins des études de philosophie et de sociologie. Il serait sans doute devenu enseignant si le succès de son premier disque n’en avait décidé autrement.

 

Goran Bregović joue de la guitare et devient une rock-star en Yougoslavie. Avec son groupe Bijelo dugme il produit 13 albums en quinze ans, vendus au total à 6 millions d’exemplaires. Dans les années 1970, il rencontre Emir Kusturica, cinéaste amateur et bassiste dans un groupe punk.

 

À la fin des années 1980, lassé de son statut de rock star, le musicien réalise son rêve d'enfant en achetant une maison sur la côte adriatique. C’est là qu’il compose tranquillement la bande originale du troisième film d’Emir Kusturica, Le Temps des Gitans (1990). Ceci marque le début d’une collaboration réussie. Il signera ainsi les bandes originales d’Arizona Dream (1993) et Underground (1995). Après avoir travaillé, entre autres, pour Patrice Chéreau sur La Reine Margot et Radu Mihaileanu sur Train de vie, Goran Bregović décide de se consacrer principalement à l’interprétation de sa propre musique. Toutefois, il n’abandonne pas totalement la musique de film, puisque son coup de cœur pour Le Lièvre de Vatanen de Marc Rivière l’amène à en composer la bande originale et la chanson du film.

 

Après avoir reformé, en juin 2005, avec succès, son ancien groupe Bijelo dugme pour une série de concerts dans trois capitales de pays issus de l'ex-Yougoslavie, il a repris la route en 2006 avec son Orchestre des mariages et enterrements, avec lequel il sillonne l’Europe depuis le milieu des années 1990.

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