Dans le petit monde des vins nus qui puent, sur les réseaux sociaux, « l’incontournable » (AOC de la novlangue) rendez-vous, c’est, au début février, les off d’Angers : les Pénitents, le Grenier Saint Jean, les Anonymes … avec, cerise sur le gâteau, à Saumur, la Dive, la Mecque des vins poilus...
« Si t’es pas allé à la Dive avant 70 ans c’est que t’as raté ta vie… »
C’est mon cas, encore cette année je n’y suis pas allé.
Angers, en des temps lointains, ce n’était que le salon des vins de Loire, vague resucée régionaliste d’un Vinexpo au sommet de sa gloire. Mais le temps des grands barnums, genre stands de foire exposition, tiraient à sa fin, le lent déclin, changer ou mourir !
Si ce salon existe encore, j’ose affirmer que c’est, en grande partie, grâce aux trublions des off. En effet, ceux qui faisaient ricaner les pépés du vignoble ligérien ont drainé vers Angers toute une faune d’importateurs étrangers et de cavistes parigots et autres ostrogoths.
Des barbus, des tatoués, des piercés, des gars à casquettes, chemises de bûcherons canadiens, futals amples, lourdes écrases-merde, catogans ou coupe étudiée, classés par facilité dans une catégorie fourre-tout : hipsters ! Des gars venus du nord à bonne descente, cavistes, restaurateurs, importateurs.
Étrange souci de « singularité », de se distinguer, qui se traduit par un goût prononcé pour l’uniforme, le code de la tribu, un nouveau paraître qui se veut contestataire alors qu’il n’est qu’apparence d’une révolte libertaire mais guère révolutionnaire.
Du côté gaulois, quelques copieurs, mais aux pieds c’est terne, morne, passe-partout, avec pour les mâles majoritaires et des filles la « tennis » Stan Smith d’Adidas, les Nike, les Reebok, les Coq Sportif, peu de Veja…
Mais pourquoi cette fixette sur les grolles ?
Tout bêtement parce que je suis un dégustateur imposteur qui, tout en accomplissant le rituel : inspirez, rincez, crachez, piquait du nez pour observer les pieds chaussés en espérant y trouver des nouveautés.
Bonne pioche, ce fut le cas.
Démonstration.
Ça faisait un bail que je n’avais mis les pieds à la gare Montparnasse, ce monument de béton brut plutôt mal en point, étonné j’avais le sentiment de traverser une galerie commerciale. Comme je faisais ma première expérience de TGV Ouigo pour me rendre à Angers – version ferroviaire de l’aviation low-cost à la mode SNCF – je m’enquis auprès d’un monsieur à casquette où je devais aller pour embarquer. Pas très amène le défenseur du service public, me prenant pour un provincial mal embouché, avec ironie, pour me rassurer me dit-il, m’indique que je dois me rendre tout au bout du hall1, au quai 24, faire quelques pas, emprunter de longs tapis roulants, afin d’atteindre la plate-forme d’embarquement Ouigo.
Je remercie.
La signalétique est totalement merdique, juste une minuscule indication sur un poteau de béton, on a comme l’impression que notre société nationale que le monde entier nous envie car elle plaît tant à nos révolutionnaires de salon, a relégué ce train pour pauvres dans un cul de basse fosse. J’exagère à peine.
Le TGV Ouigo est une longue chenille bleu glaciaire, pas de classe, fauteuils alignés, c’est nu, normal pour un charroi d’adulateurs de vin nu. Nous partons à l’heure, nous arrivons à l’heure. Détail très SNCF, un incident technique nous a privé d’eau dans les lavabos du Ouigo. Par bonheur le pipi restait possible.
Il pleuviote sur Angers, je n’ai jamais été sensible à la douceur angevins, suis résolument nantais. De cette ville je ne retiens que des noms : Raymond Kopa (SCO), Jean Lurçat (la tapisserie), Jean Monnier (ancien maire copain de Rocard).
Jean Monnier, à gauche, en compagnie de Christophe Béchu / © Josselin CLAIR - MaxPPP
La vie de Jean Monnier c'est celle d'un siècle : le 20e, où un artisan peut un jour devenir le Roi Jean, en référence au Roi René.
Mais Jean Monnier est un élu du peuple qu'il connaît bien car il en vient. Fils d'ouvrier, il quitte l'école le jour de ses 14 ans et devient apprenti menuisier...
Les injustices le révoltent. C'est d'abord dans le syndicalisme qu'il mène ses combats, à la tête de la CFDT du Maine-et-Loire, puis en politique, sous la bannière socialiste.
Il est élu au département en 1973. La marche suivante semble insurmontable : Angers est une forteresse réputée imprenable. Pourtant, en 1977, il part à l'assaut.
"Lorsque nous nous sommes présentés aux élections, cela n'a pas été très difficile de composer la liste parce que personne ne croyait à son élection, même pas ceux qui composaient la liste, j'étais à peu près le seul à y croire" - Jean Monnier
Le 13 mars 1977, la vague rose emporte Angers. Jamais la ville n'avait été à gauche. Une victoire du parti et de l'homme, qui très vite montre son autorité.
Direction, les Pénitents où, afin de ne pas ternir ma réputation de dégustateur-imposteur, avec élégance, juste ce qu’il faut d’air inspiré, je tends mon verre, l’agite de manière asynchrone, renifle négligemment, absorbe doucement, me rince les papilles avec soin, me penche sur le seau prévu à cet effet, arrondi mes lèvres en cul de poule, rejette le jaja sous la forme d’un jet précis afin d’éviter de tacher mes effets. Je ne prends aucune note, incapable que je suis de tenir à la fois un verre, un carnet et un crayon, je transmets par signes à ma coéquipière mes impressions. Nous sommes presque toujours raccord.
Concentré j’étais mais, soudain, mon regard acéré tomba sur des pieds féminins chaussés de boots Blundstone. Elle est très grande, très Nicole Kidman avant les atrocités de la chirurgie esthétique (voir plus bas), en plus poupine, avec sa copine aux cheveux d’une rousseur de feu, affublée de fausses griffes laquées blanc d’ivoire, elle déguste. Dans ces dégustations de vins qui puent, le sexe féminin est aussi rare que l’herbe dans les vignes glyphotasées, l’irruption des nordiques met du piment dans la tristesse des chaussées.
Mais, me direz-vous, comment, d’un seul coup d’œil j’ai repéré des boots Blundstone aux pieds de cette Kidman non-révisée ?
Tout bêtement parce que j’en portais aux pieds.
Achetées par hasard bien avant la Noël car elles me semblaient parfaitement adaptées à mon confort de pédaleur attitré.
Très bonne pioche, résistante, confortable comme des charentaises, je ne les quitte plus et je me suis acheté un tire-botte pour me déchausser.
Blundstone, les boots de Tasmanie débarquent en France
Ces boots tout-terrain venues de Tasmanie (Australie), vendues moins de 200 euros, sont déjà un phénomène en Israël et dans les rues de New York. Elles débarquent en France.
Il y avait les Ugg (des surfeurs), les Birkenstock (du corps médical), les Dr. Martens (orthopédiques) et les Crocs (des navigateurs), des chaussures utilitaires devenues des phénomènes de mode. Il y a désormais les Blundstone ou «Blunnies» pour les connaisseurs. Ces boots élastiquées cousues de deux languettes, au bout arrondi, taillées dans un cuir rustique et montées sur semelle de caoutchouc ne vous disent sans doute rien, mais ça ne saurait tarder. Déjà plébiscitées par une poignée de techniciens parisiens du cinéma et de la musique, pour leur confort et leur résistance, elles s’installent doucement aux pieds des branchés.
La suite plus bas.
Là, je sens poindre chez vous une pointe d’exaspération, ce type est atteint de sénilité avancée, se déplacer à Angers, soi-disant pour licher des vins nus, et nous tartiner une chronique sur la nouvelle tendance des pieds des branchés, jusqu’où ira-t-il ?
Au fond, s'il l'atteints ?
Désolé j’ai toujours été fasciné par les grolles.
23 septembre 2006
Les pieds trahissent les poulets
Le détail qui tue ! L'oeil de Léon, aussi acéré que celui de Christine Clerc, la reine du potin vachard sur le microcosme politique parisien, l'avait repéré dès l'entrée du plus jeune des longs qui, en dépit d'un costar correct, se payait des écrase-merdes plus André que chez André, bien plates, bien avachies, avec chaussettes négligées incorporées. Sans contestation, les pieds trahissent les poulets. Donc, l'ignorer ! Tout en repliant ses jambes pour reprendre une position plus conforme aux conventions en usage dans le monde, Léon, d'un geste ne souffrant pas la contestation, intimait à Carlotta de bouger ses sublimes fesses afin de porter à ces messieurs de quoi déposer leur postérieur. Elle s'exécutait avec grâce et suggestivité, le drapé, outre ses épaules dénudées, laissait voir sur le flanc gauche son compas immense jusqu'à l'attache de la cuisse. Du haut et du beau, un développé enchanteur, Bourdalou flirtait avec l'implosion, entre pivoine et incarnat, en état d'apnée il ruisselait. Le petit Pochon embrayait.
Pour ma défense, les vins des Pénitents ne m’ont pas fait sauter au plafond, le vin nu s’embourgeoise, pour preuve Olivier Poussier était présent, plus astucieux que le sieur Dupont qui crache sur les vins nu qu’il n’a jamais craché du jaja qui fleure bon le cul de bourrin...
L’exercice dura jusque 14 h, j’avais une faim de loup mais où grailler avec mes acolytes ?
Déambulation de Parisiens égarés remontant la place du Ralliement anciennement nommée Place de la Guillotine puis Place Saint-Maurille, le nom actuel de Ralliement se fera le 23 avril 1791, en référence aux rassemblements répétés à l'époque des populations, notamment pour les condamnations à mort, mais aussi le ralliement des conscrits et des militaires, ainsi que de la Garde Nationale. Initialement, la Place du Ralliement se situait sur des cimetières et était étroite ; à la suite de l'incendie du Théâtre en 1865 et la disparition de l'hospice en 1872, la Place du Ralliement a été réaménagée et agrandie. Elle est de nouveau réaménagée en 2010 pour accueillir le tramway. Devenue piétonne et entièrement pavée.
Le mobilier urbain est d’une laideur insoutenable !
Le soleil a fait son apparition, les terrasses sont bondées, je suis à la traîne lorsque je tombe sur un Hervé Gaymard flanqué de sa « souriante » Clara, avachi dans un fauteuil en rotin. Il a l'air de s'emmerder grave le savoyard. Comme je suis d’une grande futilité je note que les sourcils de l’ancien ministre de l’agriculture sont, comme pour tous les vieux dont je suis, buissonnant, raides, pointus, comme un air de Méphisto… De guerre lasse nous optons pour un bouiboui pas trop branchouille. J’ai envie de sang, j’opte pour une hampe-frites. Nous carburons à l’eau pétillante. La tranche de hampe est anémique, fleurant l’odeur fade du grill, les frites juste sorties de leur poche. C’est le manger triste.
Cap sur les Greniers Saint Jean de l’autre côté de la Maine, le plus beau témoin de l’architecture hospitalière du Moyen Âge en France dont la fondation, favorisée par le royal patronage d’Henri II Plantagenêt, est due au sénéchal d’Anjou Étienne de Marçay, vers 1175.
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C’est blindé, bruyant, tout ce que je déteste. Par bonheur, à l’arbre à café je peux déguster un vrai café.
Décision immédiate, je zappe la dégustation, je vais baguenauder dans les allées, laisser mes coéquipiers en plan, rousiner, tailler des bavettes avec des ami(e)s vigneronnes et vignerons.
Je pars en maraude : Christine et Éric Nicolas du domaine de la Bellivière, dans la Sarthe, toujours aussi avenants, charmants, d’une délicieuse simplicité. Je goûte bien sûr avant de tomber nez à nez avec un homme aux cheveux blancs qui me salue. Panique à bord, qui est-ce ?
Éric Conan un ex de l’Express au temps de mon rapport. Nous échangeons plaisamment sans nous attendrir sur notre passé d’anciens combattants.
Cap sur le stand des Horiot des Riceys, c’est Marie qui tient la boutique, Olivier se balade. Je déguste. Je file vers les de Moor, une queue digne du Moscou au temps de l’abondance de l’économie soviétique m’empêche d’accéder à la sainte table alors je vais faire une petite visite à Bruno Perraud du domaine Côtes de la Molière, la cathodique Isabelle Perraud est sans aucun doute par monts et par vaux. Je peux enfin me glisser jusqu’à Alice et Olivier de Moor, je déguste.
Mes vieilles jambes fatiguent. Je trouve une chaise, une bouteille d’eau fraîche qui pique, une tarte fine aux pommes, je m’assieds, sors mon carnet, mon crayon de papier et commence à chroniquer. Je suis dans ma bulle, loin du bruit et de la fureur, je gratte…
Clap de fin de la première journée de dégustation, direction un bar à vin : À boire et à Manger, place de la Visitation, blindé de parigots tête de veau et autres licheurs provinciaux. Ardoise de charcuteries-fromages accompagnée d’un Julien Guillot très serré du cul. Faut jouer des coudes au bar pour survivre. S’asseoir !
Direction un resto (voir plus bas) très prout-prout ma chère, tape à l'oeil, minimaliste, paradis du petit bourgeois angevin qui se la joue top chef, musique d’ambiance plate, accueil bordélique, attente, cuisine ouverte, l’essentiel des tables est à l’étage, les serveurs se tapent deux volées d’escalier, ils doivent en avoir plein les bottes à la fin de la journée. On nous place à l'arrache. La carte des vins est désespérante malgré beaucoup de logo vert. Pas un pet de nature. Le champagne c'est que du Pommery. Nous choisissons. Le sommelier se pointe, tire la gueule en notant que je suis le seul à boire un verre de vin, un Saumur Champigny, qui restera plein. Du côté assiette c’est déception, fadeur et émulsion à l’ordre du jour. Ne vaut pas le détour…
Nous rentrons à pied sous le crachin angevin, à mon grand étonnement je me repère sans GPS.
Deuxième journée toujours sous un petit crachin, direction la dégustation des Anonymes, la quintessence des barbus naturistes, le temple des vins qui puent, la basilique des bretts, c’est bondé. Je retrouve des copines, Claire, Fleur, Camille qui me claquent des bises. Je déguste une flopée de vins poilus de chez poilus. Ma grande bringue en boots Blundstone est aussi de la partie. Je remarque d’autres pieds chaussés de ces iconiques boots.
Y’a pas à dire j’ai toujours un quart d’heure d’avance sur la tendance…
Ceci écrit, à ce stade de ma chronique je fatigue alors je pose mon porte-plume et je pars faire une petite mariennée…
La sieste portant conseil j’estime que la narration de la fin de ma seconde journée ne présente strictement aucun intérêt, pas plus d'ailleurs que ce qui précède.
Conclusion en tirets :
- Aux Anonymes je me suis fait une pelote que j’utiliserai le jour venu ou jamais.
- Même qu'une jeune femme fait du vin nu à Aizenay en Vendée c'est à deux pas de la Mothe-Achard.
- J’ai acheté à son auteur, Christelle Pineau, un livre très sérieux : la corne de vache et le microscope. Va falloir que je dérouille mes neurones pour le lire ça cause du vin nature
- Comment peut-on présenter de la bouffe infâme lorsqu’on défend le vin nature ?
- J’ai croisé un amorti, genre vieux beau vindicatif, qui m’a sommé d’écrire sur son cul !
- Les jeunes, filles et garçons, avec qui j’ai dîné étaient joyeux et sympas, les vieux d’à côté, que des mâles, ennuyeux et prétentieux.
- Le chauffeur de taxi angevin au-delà de minuit fait attendre le client plus d’une demi-heure car il cassait une petite graine.
- Le Ouigo était direct jusque Montparnasse, pas d’arrêt au Mans comme à l’aller, lorsque j’ai vu tout le monde descendre j’ai paniqué : allais-je passer ma journée bloqué dans la patrie de Stéphane le Foll.
- Le chat m’attendait… je me suis fait de la pasta et puis j’ai poussé un roupillon…
Et bien sûr je ne suis pas allé à la DIVE…
L’histoire de Blundstone débute en 1870 sur l’île sauvage de Tasmanie, en Australie, quand deux familles d’Anglais, les Cuthbertson et les Blundstone, y ouvrent ensemble leur manufacture de chaussures. En 1932, les petits-fils Cuthbertson rachètent l’intégralité des parts. Jusqu’en 1999, leurs godillots restent cantonnés aux Australiens qui les portent dans les champs et sur les chantiers. À la surprise générale, c’est en Israël que la marque rencontre le succès. Cette année-là, l’entrepreneur Amos Horowitz repère les boots aux pieds de son voisin (rapportées d’un voyage en Océanie) et décide de les importer dans son pays. Distributeur de films en quête de nouveaux défis, l’Israélien ne connaît rien au commerce, pas plus au marché de la chaussure, mais, convaincu de sa bonne idée, il vend les Blundstone dans le magasin familial. Les ouvriers des moshav et les jeunes des kibboutz les trouvent pratiques, légères. Résistantes aux intempéries, elles assurent aussi bien en plein soleil que sur les chemins détrempés. En 2002, M. Horowitz en écoule 10 000 paires.
Aussi confortable qu’une basket
«En Israël, il s’en vend désormais 400 000 paires par an, pour un pays d’un peu plus de huit millions d’habitants! explique Jacqueline Segal qui distribue la marque en France. Difficile de savoir pourquoi le produit est devenu culte ces dernières années, mais c’est phénoménal. Tout le monde les porte, des douaniers aux serveurs dans les restaurants, des filles en short sur la plage aux hipsters dans les rues, en passant par les enfants, les motards...» L’entrepreneuse française, convaincue du potentiel, a signé un contrat avec la société australienne il y a trois ans.
À l’époque, si à New York et au Canada, les hipsters sont séduits, en France, aucune boutique n’est intéressée. Seuls les professionnels travaillant au grand air, comme les vignerons, passent commande. Mais Mme Segal n’en est pas à son premier lancement : le carton des mocassins à franges Minnetonka , c’est elle. Celui des espadrilles californiennes Toms, aussi. «Les Blundstone ont une histoire, du sens et une fonctionnalité, poursuit-elle. Les ingrédients clés du succès. Elles sont d’un confort inégalé, parce que la gomme de leur semelle, brevetée, absorbe les chocs. Et leur look vintage plaît, il change de la basket sans contraindre comme un soulier de ville. Nous sommes au début de leur histoire ici. Déjà, ce printemps, de jolies boutiques les proposent en rayon.»
Le best-seller «homme, femme, enfant, toutes générations et tous pays confondus» est la 585, en cuir rustique marron, vendue aux alentours de 180 euros. Elle est disponible chez 58M et Merci à Paris, chez Finger in the Nose pour les enfants, dans plusieurs multimarques en province... Philippe Corbin, le fondateur de Léon & Harper les commercialise dans tous ses magasins: «Nous achetons les produits que nous adorons et que nous ne savons pas faire. Les Blundstone sont des chaussures authentiques, extraordinaires. Moi-même je ne porte plus que ça. Je les ai découvertes dans les rues de New York. Chez Léon & Harper, nos silhouettes féminines sont légères et contrastent à merveille avec leur allure androgyne, robuste, été comme hiver. Nous les vendons depuis quelques saisons, surtout à des Parisiennes pointues. Le pari était risqué mais on nous en demande de plus en plus.»
Murielle Joudet est journaliste. Elle écrit sur le cinéma et tient l’excellent blog The lost weekend. Elle nous a donné l’autorisation de reproduire ce texte sur Rue89.
La tristesse des visages des actrices américaines: Nicole Kidman, Charlize Theron, Renée Zellweger, pour ne citer que celles que je viens de croiser récemment dans « Scandale » et « Judy ». Difficile de décrire le carnage, pas toujours le même selon les visages : pommettes hautes et rigides, lèvres empêchées par d’invisibles fils, nez retroussé, figure totalement transformée et assumée comme telle (Zellweger)... Les mots me manquent, mais c’est comme si toute expression naturelle était rappelée à l’ordre. Partout, c’est le même échec à se refuser au temps : on signale son passage en voulant le gommer. Souvent, au premier coup de bistouri, le spectateur salue la discrétion du résultat comme s’il s’agissait d’une performance d’actrice à part entière (« c’est bien fait ! »). Plus les années passent plus cette performance ressemble à un masque boursouflé, un tombeau pour un visage (Kidman, Adjani).
L’ouverture de son restaurant était très attendue. Trois mois après, le vainqueur de Top Chef dresse un bilan positif des Petits Prés, où il met à l’honneur les produits de saison. ICI