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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 00:09

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Mon frère ainé, Alain, achetait Cinémonde dont il planquait les numéros au bas de notre table de nuit, sous nos Tintin et Milou, afin que notre sainte mère ignorât que nous nous rincions l’œil sur les photos aguichantes des stars de cinéma des années 60. Je complétais mon information sur la vie privée de ces femmes aux corps de rêve en lisant assidument, chez mes amis Remaud, Paris-Match. Nous n’avions pas les mêmes goûts en matière de plastique féminine, lui était accro de Sophia Loren et moi plutôt d’Audrey Hepburn. Cependant, la plantureuse actrice italienne, dont aucun film n’était projeté au Rex, salle sous contrôle du curé, me fascinait car j’avais lu dans Paris-Match, qu’en 1957, elle avait épousé à la sauvette « lors d’une cérémonie bâclée et quelque peu sordide organisée au Mexique, son producteur, Carlo Ponti, bien plus âgé qu’elle, père de deux enfants, et divorcé. « L’Église la menaça d’excommunication de façon à peine voilée et la Ligue catholique romaine de moralité l’accusa de bigamie et d’adultère. » J’adorais ! Comme nous étions soumis à l’obligation de nous confesser, lorsque le curé me demandait, après les éternelles questions sur le fait de savoir si j’avais péché seul ou avec d’autres, si j’avais eu de mauvaises lectures, je répondais effrontément non ! Ainsi, je me la jouais rebelle.

 


Et pendant ce temps-là,  je suivais aussi les amours d’Audrey Hepburn, dont Billy Wilder disait malicieusement qu’« Elle est capable, à elle seule, de faire de la poitrine une valeur du passé », avec Mel Ferrer rencontré lors d’une soirée organisée par Gregory Peck. Âgé de douze ans de plus qu'elle, déjà été marié trois fois, dont deux avec la même femme, il était père de quatre enfants ; Ils jouent ensemble Ondine de Jean Giraudoux. Audrey Hepburn reçut pour son interprétation un Tony Award., Le 25 septembre 1954, ils s’étaient mariés.. Le couple jouera ensemble à plusieurs reprises, comme dans Guerre et Paix au cinéma, film dans lequel ils incarnent Natacha Rostov et le prince André. Bref, je me régalais de tous ces couples qui bravaient les interdits religieux. Mon frère lui allait au ciné au Modern des Sables d’Olonne, et ne tarissait pas d’éloge sur sa star, marchande de poisson dans Pain, amour, ainsi-soit-il, de Dino Risi. Moi je n’étais pas encore assez grand pour frauder à l’entrée des cinémas où il fallait montrer patte blanche. Par bonheur, comme très vite j’ai fait plus vieux que mon âge je déployai une grande boulimie cinématographique afin de rattraper mon retard. En 1960, Sophia Loren incarna le grand rôle de sa vie dans La Ciociara de Vittorio de Sica qui est l’histoire bouleversante d’une mère en fuite avec sa fille dans l’Italie en guerre. Par la suite, la star entamera un douloureux combat pour devenir mère. Elle donna naissance à son premier fils en décembre 1968 et, comme en ce temps-là je ne lisais plus Paris-Match, je ne sus pas que cette naissance plongea l’Italie dans l’allégresse et que le Président de la République Italienne lui adressa un télégramme de félicitations « au nom du peuple italien »


  

 

 « Sophia Loren avait réussi l’exploit de concilier l’inconciliable dans l’Italie des années 60. Elle était à la fois un sex-symbol et une mère, une icône hollywoodienne inaccessible et une courageuse fille de Naples. Elle devint un objet d’adoration pour le public. In cucina con amore fut publié en 1971, pendant l’âge d’or de l’actrice, qui était alors une jeune maman au sommet de sa carrière. Sophia Loren est un cordon bleu, tout le monde s’accorde à le dire. Toutefois son livre n’est pas un hommage à ses compétences en cuisine. Il combine toutes les contradictions qui ont fait d’elle une actrice adulée des foules. Notamment une bonne dose de sex-appeal, surtout sur les photos. L’une d’elle nous la montre dans une robe légère et échancrée, caressant rêveusement la queue d’un faisan farci, élément charcutier qui ne peut être qualifié de rococo. »L’auteur de ces lignes est un journaliste américain John Dickie dans un livre publié en 2007. Très franchement, en dehors de la jambe dénudée et de la queue du faisan, il n’y a pas de quoi ébranler le Forgeron de Dana ou mettre notre Léon en transes.

 

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Plus important « In cucina con amore réunit l’imagez de la plus grande star nationale et la simplicité et le bon sens terrien que les italiens associent à leur cuisine. Les recettes choisies par l’icône de la nation sont représentatives des différentes régions du pays. Elles vont de la caponata sicilienne, une préparation douce-amère à l’aubergine, à une recette de spaghettis à la sauce tomate « transmise de mère en fille dans chaque famille napolitaine ». Remontant vers le nord, nous trouvons les bucatini all’amatriciana romains, les trenette al pesto génois, puis le risotto milanais et les tagliatelle al ragù bolognaises. Le point commun entre tous ces plats est l’amour de l’authenticité : « Notre époque doit se battre pour une alimentation authentique, contre la mode des régimes et des aliments surgelés (ou pré-emballés. »

 

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John Dickie affirme « Quoi qu’il en soit, son recueil de recettes publié en 1971, en dit long sur la relation très particulière qui unit les femmes et la bonne chère dans l’Italie contemporaine. Sophia Loren a servi d’archétype à une génération de beautés aux formes généreuses qui ont exalté les vertus de la cuisine nationale. tout ce que vous voyez, je le dois aux spaghettis », à un jour déclaré l’actrice. »

 

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In cucina con amore  a été publié en France sous le titre bien fade La cuisine à l'italienne chez Robert Lafont, 1972. 189 p.

 

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commentaires

M
<br /> Bu le "tien", bien sûr...<br />
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M
<br /> Bu le tie, version 2008, hier à Montner. Très belle tenue sur le poisson... et pas de goût de vis à signaler !<br />
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L
<br /> La Sophia est et a toujours été la plus grande et il n’est de vrai cinéma qu’italien !<br /> <br /> <br /> Bon, après cette déclaration excessive et sans fondement – fors mon goût personnel - j’admets avoir vu (et posséder en DVD, pour les<br /> voir et revoir sans cesse) quasiment tous les Almodovar et Woody Allen !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Quant à qualifier la Sophia de « plantureuse », il y en a qui n’ont pas les yeux en face de ... leur braguette. Elle est<br /> simplement une femme bien faite, proportionnée et dont on est toujours captivé par le visage et l’expression du regard ....., bien sûr !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pour ce qui concerne les « Ondine », mais ce n’était pas au cinéma, il y a eu l’interprétation de la toute jeune Isabelle<br /> Adjani, alors sociétaire, présentée sur Antenne 2 quand elle avait .... un an de plus que moi (ce qui est toujours le cas à présent), et, plus récemment (tout est relatif), la très spittante<br /> Laetia Casta au Théâtre de la Porte Saint-Martin.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Arrête, Taulier, arrête : le petit bassin d’un homme vieillissant ne peut supporter tant de supplices à ces évocations !<br /> Tiens, m’en vais me faire une pasta al dente, avec des tomates fraîches, de l’aubergine et un petit coup de rouge .... le mien tant qu’à faire !<br /> <br /> <br />  <br />
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M
<br /> Se faire ébranler la queue par Sophia ? Quelle audace ! <br /> <br /> <br /> Moi, je préférais par dessus tout Claudia Cardinale...<br />
Répondre

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