Overblog Tous les blogs Top blogs Économie, Finance & Droit Tous les blogs Économie, Finance & Droit
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 00:09

Les Berthomeau depuis le XVIIe siècle sont des laboureurs, c’est attesté dans les registres paroissiaux. Je le sais car un jour, au temps où je séjournais en CDD au 78 rue de Varenne, je reçus une missive d’un lointain parent Berthomeau des Charentes, Charles je crois, qui m’ayant repéré – normal j’occupais de hautes fonctions – dans laquelle copie de ces documents étaient joints. De plus, mon pépé Louis, gardien des traditions, éleveur de bœufs charolais enjugués qu’il touchait avec un long aiguillon, savait tenir les manchons d’acier de la charrue Brabant. Comme il avait aussi des vignes – la Vendée était couverte de vignes – il possédait une charrue vigneronne mais c’était la Nénette, notre indolente jument, qui lui donnait ses gros biscotos pour la tracter. Au risque de vous lasser je pourrais aussi vous parler de la charrue Bonnel à 4 socs réversibles de mon père mais comme elle c’était les chevaux vapeurs du Société Française Vierzon qui la tirait pour faire du labour en planches je ne serais plus dans la limite de l’épure de ma chronique qui remet le cheval à l’honneur. Tout ça pour vous dire, qu’étant donné mes origines, la charrue ça me connaît, la Huard portée est la dernière connue de moi, et le labour fait parti de ma culture.

 1000779.jpg

Pour autant, étant le petit dernier de la famille, faute d’avoir eu le temps d’apprendre, je n’ai jamais labouré. Ainsi c’est mon frère, Alain, qui fut le dernier laboureur Berthomeau. Moi j’avais déjà le nez dans mes livres et c’est pour cela que je vous livre ce texte de Michelet dans son Histoire de France : « Plus laborieux qu’industrieux, ils labourent souvent les terres fortes et profondes de leurs plaines avec la petite charrue du Midi, qui égratigne à peine le sol... » car je le trouve beau et surtout, enfant du bocage vendéen, il me touche. Cependant, si je n’ai jamais labouré en revanche en suivant la tranchée de la charrue j’ai souvent mis mes pas dans la terre meuble pour y trouver des achées, les vers de terre quoi : lire ma chronique « Allez les vers ou la saga des « gueules noires » de nos beaux terroirs viticoles » http://www.berthomeau.com/article-27712014.html .

 

Alors le retour en force du labour, du travail de la terre, et dans la vigne cette terre nous la dénommons, nous français, le terroir, m’enchante. Je ne vois là rien de passéiste, ni retour en arrière, ni reniement, mais bien au contraire ça me semble simplement une façon de ne plus céder à la facilité. Se colleter, non pas à la nature, mais à la vie, n’est point chose aisée et les urbains, si prompts à exiger de ceux qui sont au plus près de la terre le respect seraient bien inspirés de s’appliquer à eux-mêmes, lorsqu’il s’agit de se soigner, les mêmes bons préceptes. Comme je l’ai déjà écrit, nous nous dirigeons vers une viticulture de précision, moins interventionnisme, plus en phase avec la vie. Et Pascal Agrapart dans tout cela me direz-vous ? D’accord j’y viens même si, comme à mon habitude, j’emprunte des chemins de traverses, un peu de patience que diable, nous ne sommes pas si pressés puisque nous progressons au rythme de « Pégase, cheval de trait ardennais, qui remonte sans effort apparent une ligne de vigne de la parcelle « les fosses » chez Pascal Agrapart justement.

 Actus_Foto.jpg

 

 

La famille Agrapart est sise à Avize depuis plus de deux siècles sur 9,7 hectares de vignes de chardonnay plantés sur le sol crayeux de la Côte des Blancs, répartis en majorité sur les grands crus d’Oger, Cramant, Oiry et Avize, et disséminé sur plus de 62 parcelles (certaines ont plus de 65 ans et la moyenne du vignoble se situe autour de 40 ans). Pascal Agrapart je l’ai abordé souvent lors de mes pérégrinations de chroniqueur compulsionnel et je dois avouer que, sans connaître le moins du monde son approche de la vigne, l’homme et ses cuvées m’ont de suite accroché : les deux sont droits, précis et dotés d’une belle vivacité. Ma sensibilité, mon intuition donc, me faisait percevoir en Pascal Agrapart à la fois une belle épaisseur humaine, un je ne sais quoi qui fait la différence : mélange de curiosité, d’intelligence des choses, d’un goût aigu du faire sans le faire savoir « notre meilleure action de communication semble avoir été la réaction de nos voisins vignerons qui jugeaient notre démarche un peu folle avoue Pascal Agrapart avec un sourire ». 


Accueil_PhotoD.jpg

 

Revenons un instant au labour « Je laboure sur sol propre. La charrue est là pour empêcher l’herbe de pousser, pas pour la couper. Je fais du débuttage/décavaillonnage à la fin mars, une fois la taille et le liage achevés. Je descends alors à 7-8 cm de profondeur. Je travaille ensuite le sol sur le milieu. Ma fréquence de passage est ensuite d’environ tous les quinze jours jusqu’au 15 juillet » En septembre, du mouron couvre l’interrang. Il est conservé pour la vendange et ne sera retourné qu’en mars de l’année suivante. Le labour au rythme des mois et des saisons c’est, comme le souligne Oronce de Beller, gérant de la société Equivinus qui fournit du matériel pour le travail des vignes au cheval « être particulièrement attentif aux réglages de ses outils... le travail du sol à l’aide du tracteur a souvent fait oublier les habitudes du réglage subtil de l’angle des versoirs... Revenir à l’utilisation du cheval dans ses vignes n’est donc pas un retour en arrière, c’est un challenge technique qui nécessite une formation sérieuse... » extrait du magazine VITI Repenser son travail pour un vin de terroir septembre 2009.

 

Même si mes histoires de cheval et de labour donnent un peu d’urticaire à certains je les rassure de suite j’ai découvert les cuvées de Pascal Agrapart avant de connaître son histoire. Reste que l’on fait du raisin avant de faire du champagne et, que cette culture de la vigne passe d’abord par le travail du sol qui permettra de mieux exprimer les qualités de ce terroir de craie.  Travail de fond qui donne une autre dimenssion, une autre ampleur aux champagnes de Pascal Agrapart. Sans vouloir ramener une science que je n’ai pas permettez-moi tout de même de souligner que je profère là des évidences qui devraient susciter de vraies interrogations pour tous les chantres du terroir. En effet, être aussi peu soucieux de sa terre, je ne parle même pas ici de terroir, être d’une certaine manière indifférent à son devenir, ce serait comme pratiquer une culture hors-sol. Le sol n’étant plus qu’un simple support que l’on s’ingénierait à neutraliser.

 

L’ami  Olivier Borneuf écrit sur son site Brittle www.brittle-boutique.com  explique à propos du domaine Agrapart « Partisan de la vinification parcellaire, le domaine a conçu ses Champagnes par terroir. Tout commence par la cuvée Les 7 Crus représentative de tout le domaine, puis le travail s’affine dans la cuvée Terroirs, pour se préciser avec Minéral issu de Cramant et Avize seulement. Ce travail de recherche trouve enfin son aboutissement dans L’Avizoise et Vénus, deux Champagnes mono-crus. Des Champagnes conçus en toute sincérité, pour lesquels chaque détail a son importance. Des vins d’une finesse redoutable, équilibrés et minéraux par le plus modeste des vignerons. »


VENUS.jpg

 

Vénus, la fidèle jument de Pascal Agrapart n’est plus là depuis 2008 mais c’est  toujours le nom d’une cuvée qui représente 2300 bouteilles par an « elle nous semble plus minérale, plus fraîche, plus liée aux qualités de notre terroir que d’autres de notre gamme » souligne Pascal Agrapart.

 

Lors de notre derrière rencontre à une dégustation à la maison de l’Aubrac j’ai posé une question directe à Pascal Agrapart : « Quelle est la cuvée qui vous ressemble le plus ? » Il m’a répondu : « Minéral » et c’est tout a fait mon avis. Cette cuvée possède, comme la ferme poignée de main de Pascal, une grande droiture, de la rectitude, du caractère, de l’authenticité, une séduction retenue mais durable. Minéral 2004 sera là pour fêter les 30 ans de Cédric dimanche prochain. Pendant que j'y suis et comme j'aime ramener ma fraise sur tout : je trouve les nouvelles étiquettes de Pascal à la fois en accord avec son style et son travail...  


MINERAL.jpg

 

Pour les experts la cuvée « Minéral » provient pour ½ de raisins de Cramant : parcelle Biones, élevés sur lies en futs de chêne ½ muids 600 L (au moins 5 vins) et pour ½ de raisins d’Avize parcelle Chambouton élevé en cuves. Levures indigènes bien sûr. Extra-Brut dosage 5 g/L. www.champagne-agrapart.com

 

Partager cet article
Repost0
1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 00:09

Ce matin les présentations seront simples : d’un côté un parisien Laurent Bazin journaliste à RTL 22 rue Bayard qui à le cœur dans les vignes, de l’autre Frédéric Palacios vigneron d’Arzens en Malepère. Ce sont deux amis qui sont un peu aussi les miens même si les liens entre Laurent et Frédéric sont plus étroits, si étroits qu’ils viennent de faire cause commune pour un « Cause toujours » 2010 qui, comme le dit de façon espiègle Laurent est « un pied de nez à ceux qui ont cru que c'était une folie de racheter des vignes dans une appellation où l'on arrache plus souvent qu'on ne plante. » Vous me connaissez moi les pieds de nez j’en raffole ! J’en redemande ! Alors, ayant été mis dans la confidence par Frédéric lors de la dégustation annuelle des Vins des Amis de Laurent lundi dernier au Paul Bert je me suis rué sitôt rentré sur mon Nagra (très pro le Berthomeau) pour réceptionner les réponses de Laurent Bazin à mes 3 éternelles Questions.

 

C’est tout chaud et ça vous est livré en circuit court.  

 

Question N°1 : Alors Laurent vous voilà à la tête de 70 ares de terroir en Malepère avec l'ami Frédéric Palacios, dites-nous comment vous en êtes arrivé à cette implication dans les vignes ?

 

Réponse de Laurent Bazin : De manière finalement très naturelle. Disons de blog en aiguille... Ou de cave en vigne. Ca fait quatre ans maintenant que je m'intéresse de très près au travail de mes amis vignerons. Que je raconte sur leVindemesAmis http://levindemesamis.blogspot.com  leurs doutes et leurs petits bonheurs. Leur goût du terroir aussi. Ils m'ont en quelque sorte refilé le virus et donné envie, moi-aussi, le parisien, de m'enraciner.

 

J'ai depuis dix ans une petite maison de village à quelques kilomètres d'Arzens, il me manquait la vigne... J'en avais parlé à Frédéric il y a deux ans déjà et l'occasion a fait le larron en septembre 2009. Il avait repéré ces 3000 pieds de grenache et de cinsault promis à l'arrachage au bord de ses terres à lui. L'idée de le voir travailler ces vignes languedociennes, au coeur d'une mer de cépages « bordelais » a fait le reste. Ça et la beauté du terroir de la Malepère. Sans parler des cerisiers, des figuiers et des pruniers qui longent les ceps de quarante ans d'âge.

HPIM4029.JPGQuestion N°2 : Simple propriétaire foncier ou un peu plus que cela Laurent ? Puisque que ce « Cause toujours » est une « Cause commune » jusqu'où allez-vous dans votre engagement?

 

Réponse de Laurent Bazin : C'est drôle, je ne me vis pas comme le propriétaire de ces vignes. Evidemment, sur le papier, elles m'appartiennent. Mais je pense vraiment que la vigne appartient à celui qui la travaille, qui la nourrit, qui la fait vivre et prospérer. Donc disons que ce sont « nos » vignes plus que les miennes.

 

Est-ce que je suis un peu plus que ça? Vigneron sûrement pas en tout cas. Chacun son métier. J'ai trop de respect pour le travail de ces hommes et de ces femmes pour venir leur voler la vedette. Chacun à sa place.

 

En revanche, c'est vrai que Frédéric m'associe à ses décisions, qu'il m'informe de ses choix. Me demande mon avis... L'idée de la macération des raisins en grappe entière par exemple nous est commune. C'était une envie qu'on avait de mener « Cause toujours » de cette manière, dans les pas de Senat, Richaud ou Foillard, c'est à dire avec souplesse, sans effacer le terroir. Frédéric a fait ça avec beaucoup de doigté. Mais ne vous y trompez pas c'est bien son vin à lui.

My_HipstaPrint_0.jpgQuestion N° 3 : Alors ce premier nouveau-né comment le trouvez-vous Laurent ? Parlez-nous de lui avec les mots d'un père !

 

Réponse de Laurent Bazin   Ca ce n'est pas facile. Mais c'est vrai que ça m'a fait un drôle d'effet de tenir en mes mains une bouteille issu de nos vignes. De voir le terroir entrer en bouteille en quelque sorte. Il y avait quelque chose de vertigineux dans ce raccourci... Peut-être comme une naissance, toute proportion gardée. Vous avez raison.

 

C'était un « brut de cuve », qu'il m'a amené à Paris juste avant la dégustation du VindemesAmis lundi dernier. Et franchement, le résultat m'a scotché. Sa fraîcheur surtout, sa souplesse. Mais là dessus je ne veux pas en faire trop. D'abord parce que je ne suis pas un grand dégustateur et aussi parce que ça ferait un peu trop commercial, pour le coup. Disons comme dirait Frédéric à sa manière très pudique qu' « on n'est pas mécontents du résultat ». Et que moi ça me plaît drôlement.

 DSC00221.JPG

 

Chers amis lecteurs si vous n’êtes pas trop transis par le froid ou exaspérés par mes pitreries je vous invite, si vous ne souhaitez pas que je sombre dans une profonde dépression – je rassure Reggio les verres vides posés devant moi étaient de futurs verres pleins qui furent descendus sans sommations –  à répondre à mon sondage d’hier http://www.berthomeau.com/article-le-sondage-le-plus-tendancieux-de-la-decennie-quand-le-vin-est-tire-il-faut-le-boire-62032530.html  qui n'est pas frappé par une DLC (moi seul le suis : frappé).

 

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 10:06

tofin1.jpg

En juin 2007, alors que je ramais dans ma petite barque de chroniqueur solitaire je succombai à la tentation sondagière : http://www.berthomeau.com/article-6801662.html et je me permettais d’écrire que j’avais « décidé de débusquer votre moi profond avec 5 questions à la con - pardon, je prie les femmes honnêtes de me pardonner ce langage de charretier - mais bon, comme un train peut en cacher un autre, y répondre n'est peut-être pas une déraison. »

 

Novembre 2010 chute ce jour et voilà que la même tentation me gagne et, bien évidemment, comme je suis compulsif, j’y succombe en vous posant cette fois-ci 3 Questions comme je le fais à mes invités. Deux d’entre elles sont la copie conforme du sondage précédent. Seule la 3ième est nouvelle comme le nouveau Beaujolais...

 

Avant d’y répondre en masse je vous conseille vraiment d’aller lire  3 vieilles chroniques sur lesquelles portaient les Questions  2-3 et 4 ce qui permettra aux nouveaux arrivants d’apprécier toutes les facettes de mon immense talent (il n’y a pas de question sur la circonférence ni de mes chevilles ni de ma tête) et pour les canaillous de se rincer l’œil et d’aiguiser leurs fantasmes :

  

- chronique du 26 octobre 2006 Chantal http://www.berthomeau.com/article-4314945.html

- chronique du 23 décembre 2006 Elle c’est Marie http://www.berthomeau.com/article-4900515.html

- chronique du 13 mars 2007 L’horreur du monde des chercheurs http://www.berthomeau.com/article-5332162.html

 

1ière  Question :

 

le blog Berthomeau vous l'aimez

                        ¤ un peu mais je me soigne

                        ¤ beaucoup

                        ¤ passionnément

                        ¤ à la folie

                        ¤ pas du tout mais je suis en thérapie 

 

 

2ième Question :

 

qui préférez-vous dans cette liste ?

                         ¤ Hervé Chabalier

                         ¤ Perico Légasse

                         ¤ Claude Evin

                         ¤ Sandrine Blanchard

                         ¤ Moi

 

3ième Question :

 

Quelle est la ou les chroniques qui vous a ou ont le plus plu ?

Quelle est la ou les chroniques qui vous a ou ont le plus déplu ?

 

 

Merci de vos réponses par le Canal que vous jugerez bon :

- Canal Historique : COMMENTAIRE

- Canal Habituel : berthomeau@gmail.com   

 

à bientôt sur mes lignes et faites rougir vos souris elles en on bien besoin.

Partager cet article
Repost0
27 novembre 2010 6 27 /11 /novembre /2010 00:09

Même si ça peu vous surprendre j’aime beaucoup les rencontres où je n’ai qu’à écouter, qu’à me taire, car j’apprends. Tel fut le cas un samedi soir passé : Cap sur l’Angélique à Versailles à l’invitation de Vincent Legrand. Pour moi sauter le périphérique est toujours une aventure digne du rallye Paris-Dakar et je suis capable de m’égarer pour me retrouver à Knockke-le-Zoute plutôt que du côté de la résidence secondaire du Roi Soleil. Et puis l’Angélique,  l’herbe aux anges, c’est une sucrerie et c’est aussi la pulpeuse Michèle Mercier marquise des Anges...comme vous voyez je m’égare mais j’arrive toujours à l’heure : « la ponctualité est la politesse des rois... » dit-on.

 

Notre hôte est Albert Kierdorf, http://www.kierdorfwein.de/ distributeur-importateur de vins, grand épicurien, amoureux des vins de Bourgogne, un passionné, une bibliothèque vivante, francophile, un homme d’affaires qui garde une âme. Une flute de Billecart-Salmon extra-brut à la main, dans son français impeccable, fleurant en moi le chroniqueur chronique il me conte son arrivée dans le buiseness du vin, à 19 ans, par la porte de derrière et des chemins de traverse. En effet, à ce jeune âge insouciant, alors qu’il n’est qu’un grand buveur de bière par bock de 2,5l, un beau jour il se voit confier par son père, grand amateur de vin lui, la mission d’acquérir quelques flacons. Ce qu’il fait chez un marchand de vin, il achète sans goûter bien sûr et se fait refiler des rossignols. Sans coup férir le verdict de son père ne se fait pas attendre, il est implacable : « tu rends ces vins ils sont imbuvables... des vins comme ça tu peux les jeter dans les oreilles d’un âne... » Pauvre Paul, il est bien embêté, aller rendre du vin... il tergiverse quelques jours pour enfin se décider à retourner sur le lieu de ses exploits le vendredi suivant. Le marchand de vins, loin de s’offusquer, s’excuse « votre père est un connaisseur » et pour se faire pardonner il lui confie un carton de 6 bouteilles. Ainsi naît une vocation, Paul abandonne un an après la bière, et tel Paul de Tarse sur le chemin de Damas il s’en va découvrir la Bourgogne chez Jacques Lameloise à Chagny. Alors c’est le temps de la camionnette emplie de cartons de bouteille, les douaniers du poste-frontière de Strasbourg, la paperasse fiscale, la première commande : 12000 bouteilles. Paul se met à acheter comme un fou et c’est le début de son aventure.

 

Autant les grosses berlines allemandes : Mercédès, BMW et Audi comme la Coccinelle ou la Golf de Volkswagen ont des adeptes inconditionnels dans notre pays chauvin, au nom de la notoriété et du sérieux des fabrications allemandes, les vins allemands, en dehors d’une poignée de grands amateurs, sont totalement ignorés. Pour le français moyen l’Allemagne gastronomique se résume à la fête de la bière à Munich où l’on s’enfourne des tonnes de saucisses avec de la choucroute arrosée de bière bavaroise. D’ailleurs pour le commun des mortels un pays qui nous a exporté le hard-discount via Aldi et Lidl ne saurait produire que des gros vins poussifs, pourvus de nom imprononçable, plein de sucre de betterave. J’exagère à peine et, 50 ans après la signature du Traité de Rome, les français qui se piquent d’être de grands connaisseurs de vins sont en fait de grands ignorants C’est vrai pour les vins allemands comme ceux des alsaciens et de nos voisins italiens, espagnols comme des vins portugais, grecs ou autrichiens.

 

Bien sûr on pourrait arguer pour justifier ce désintérêt, cette méconnaissance, de la fameuse complexité liée à la hiérarchie, qui déjà rend difficile d’accès nos propres vins nationaux. Le blog Findawine http://www.findawine.com/blog/2010/11/08/le-dedale-des-appellations-allemandes/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Findawine+%28Findawine.com%2C+le+blog+%C3%A9co+du+vin%29 parle même de « dédale des appellations allemandes ». J’en conviens aisément. Afin de vous éclairer je leur emprunte leurs explications, claires et pédagogiques (voir en fin de chronique).

 

J’en reviens à notre dîner dégustation au second étage de l’Angélique dans une salle privée qui eut le double avantage d’expérimenter des accords entre les vins dégustés et les plats du chef et de répondre à mon goût de dégustateur assis. En effet, cette position est idéale pour savoir prendre son temps, le temps du commentaire, de la conversation. Bien évidemment, puisqu’il y avait 16 vins à déguster j’ai pratiqué le sport favori de ma jeune et excellente collègue Miss GlouGlou : cracher au restaurant, au détail près que nous étions entre nous. Pour ne pas vous noyer dans mes considérations fumeuses sur cette belle palette de vins blancs et rouge issus de vigne en biodynamie je vais me contenter de vous faire part de mes coups de cœurs qui sont au nombre de  4 :

 

En Blanc :

 

- le N°3 Forst Kirchenstück Riesling trocken Edition G.C 2005 Dr. Bürklin-Wolf : une pure merveille de fraîcheur, de pureté, de simplicité d’accès eu égard très faible degré (8°5 je crois) qui permet une lente mais sûre accession à des sensations d’une rare intensité. Ce passage d’une certaine forme de facilité, de buvabilité dirait Olivier Poussier, à un univers complexe où l’intellect s’efface sous l’impact d’une palette aromatique raffinée est impressionnant, surprenant. C’est comme si vous croisiez lors d’une promenade une jeunette en robe légère, fraîche et spontanée et que, chemin faisant, sur l’herbe verte vous exploriez le pays de son corps pour y découvrir, avec sa complicité, une femme aux délices raffinés. C’est du grand sans la pompe des grands, c’est un vin de grande extraction qui affiche pour lettre de noblesse sa simplicité de terrien...

- le N°10 Graacher Himmelreich Riesling  Spätlese 2006 Joh. Jos. Prüm  et le N°11 Wehlener Sonnenuhr Riesling Auslese 1995 Joh. Jos. Prüm  que nous avons dégustés sur des Saint-Jacques jouent eux aussi dans la cour des grands et pour ne pas faire de redites sur mon commentaire précédent, là encore leur faible degré 9° et 7°5 est un sésame extraordinaire permettant de s’aventurer pas à pas, à son rythme, dans leur complexité aromatique. Avec eux, ce qui est remarquable c’est qu’à aucun moment en bouche ils ne se couchent. Ils sont droits sans être raides. Ils vous sollicitent sans agressivité mais avec une vivacité qui semble ne jamais devoir s’épuiser. Je suis étonné et conquis. J’écoute Albert parler de ces vins de très vieilles vignes qui sont essentiellement vendus à l’exportation 90% surtout en Angleterre. Passionnant, Albert nous fait pénétrer chez Joh. Jos. Prüm comme chez Egon Müller-Scharzhof, dont nous avons dégusté un Riesling, et nous entrons ainsi dans un univers secret à l’égal des grands alchimistes – au sens de la transmutation du vil métal en or – du Moyen-Age. Déguster assis autour d’une table, en mangeant, avec pour voisin Marc Parcé, des convives amateurs avisés, fut pour moi un grand bonheur.

 

En Rouge :

 

Comme je l’ai déjà écrit Albert Kierdorf est un passionné, un amoureux des vins de Bourgogne dont il possède de très beaux flacons à titre privé. Alors, le Pinot Noir qui pour lui ne trouve sa pleine expression en Bourgogne, il en rêve et sans entrer dans les détails pratiques il est passé à l’acte en étant, avec sa sœur partie prenante, dans le domaine Weibgut Friedrich Becker situé dans le Palatinat, à 200 Km à vol d’oiseau de sa chère Bourgogne, où des vignes à cheval sur la France et l’Allemagne sont en Pinot Noir. Becker, à 17 ans a passé 3 mois en Bourgogne puis est revenu dans le Palatinat pour y planter des vignes de Pinot Noir. C’est un vrai vigneron, tenace qui a réussi son pari de faire un vin à l’égal de ses voisins bourguignons. Sa réussite est reconnue, saluée et même enviée en Allemagne.

 Friederich_Becker.jpg UN_VIN_BECKER.jpg

Nous avons donc dégusté deux millésimes 2005 et 2007 Kammerberg G.G. Spätburgunder Qualitätswein trocken  avec en juge de paix, ou référence un Echezeaux Grand Cru 2007  d’un domaine réputé vendu 90 € la bouteille. Je ne le mentionne pas car, en dépit de belles qualités, sans contestation aucune, les 2 millésimes de Becker l’ont, de l’avis général, emportés haut la main. Que mes amis bourguignons me pardonnent, et ils me pardonneront, car les deux flacons étaient de haute extraction, ça volait très haut. L’élève surpassait le maître et, après tout, eu égard à la filiation de Becker avec la Bourgogne, ce n’était que la reconnaissance d’un travail patient amoureusement fait. Et le terroir dans tout cela me direz-vous ? Mon incompétence patente étant ce qu’elle est, je ne dispose d’aucune réponse sur ce sujet. Tout ce que je puis vous conseiller c’est de vous soumettre au même exercice que celui auquel je me suis livré en bonne compagnie.  Barriques-francaises.jpg

Tard dans la nuit je suis entré dans Paris avec ma petite auto. J’ai passé une excellente nuit. La morale de cette chronique, si tant est qu’il en faille une, c’est qu’ouvrir grand portes et fenêtres, être disponible, réceptif, reste, même à mon âge, un état d’esprit, une forme de philosophie qui tempère mon et notre ego national, si développé, si impérieux : un peu de modestie dans un monde du paraître...

 

En complément

 

Une division régionale

« On dénombre treize régions différentes dont la plupart se situe à l’ouest et au sud, puisque deux seulement appartiennent à l’ex-RDA. Les principales régions (et les plus qualitatives) se situent au bord du Rhin : la Bade, la Hesse rhénane, la Moselle-Sarre-Ruwer ou encore la Rheingau. »

Une classification hors du commun ?

« En Allemagne les vins sont classés en fonction du taux de sucre que contiennent les moûts. Comme il est difficile de faire arriver les raisins à maturité, plus il y a de sucre plus les vins sont considérés comme qualitatifs.

Ainsi, il y a trois catégories dans l’ordre croissant de qualité :

- les Tafelwein (équivalents de nos anciens Vins de Table),

- les  Landwein (vins de pays),

- les Qualitätswein. Cette dernière catégorie se subdivise en QbA (vins de qualité d’origine délimitée) et les QmP (Qualitätswein mit Prädikat) ce qui signifie littéralement « vins de qualité avec distinction ». Enfin la catégorie QmP se subdivise en six catégories. Voir le schéma sur Findawine.  http://www.findawine.com/blog/2010/11/08/le-dedale-des-appellations-allemandes/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Findawine+%28Findawine.com%2C+le+blog+%C3%A9co+du+vin%29

 

Partager cet article
Repost0
26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 00:09

J’ai le goût du paradoxe. Ce matin en un raccourci saisissant je pars de la Tour d’Argent pour associer le Canard de Challans aux navets du Pardailhan. Comme vous le savez peut-être, la recette du canard au sang, qui est aujourd'hui la spécialité de La Tour d’argent, fut inventée en 1890 par Frédéric Delair. Les canards, élevés dans les marais de Challans, sont tués à huit semaines par étouffement, ce qui leur permet de garder tout leur sang. Chaque canard est numéroté et l'on remet à chaque convive une carte à signer. Challans c’est le Marais Breton, celui de la Terre qui Meurt de René Bazin, en Vendée bien sûr.  04-canardier.jpg

Le Navet du Pardailhan – du, pas de – est un légume oublié remis au goût du jour, un navet noir Lo Nap en languedocien. Sa qualité est reconnue depuis le 18ème siècle. Il est cultivé sur le plateau du Pardailhan entre Saint Chinian et Saint Pons. « Aujourd’hui, de jeunes producteurs prennent la relève d’une culture confidentielle pour relancer la consommation de ce produit rare et ancien. Il évoque justement pour beaucoup la douceur de l’enfance... Tendre et délicat, son goût rappelle la noisette ou le pignon.

Le Navet du Pardailhan se récolte en automne et en hiver, profitez-en maintenant Il doit toujours être taillé en long, dans le sens des fibres. On le mange cuit, froid en vinaigrette, ou chaud en ragoût, velouté ou confit.

L’association des producteurs des Navets du Pardailhan est née il y a une dizaine d’années et compte aujourd’hui 18 exploitants. »

index_21.jpg 

Je ne vais pas vous faire l’injure de vous donner la recette du canard de Challans aux navets du Pardailhan : ce n’est inscrit Françoise Bernard ici – ne pas confondre avec Catherine Bernard de Saint-Drézéry http://www.berthomeau.com/article-catherine-bernard-vigneronne-a-saint-drezery-referencee-a-paris-a-la-contre-etiquette-55645098.html– mais vous demander d’aller faire votre marché le 

Samedi 27 novembre 2010, le Marché d’Hiver de la Maison des Vins du Languedoc au Mas de Saporta à Lattes (Montpellier) sera l’occasion de découvrir ou redécouvrir le Navet du Pardailhan, star de la saison

Du marché d’hiver...

Etalage de saison autour d’une quinzaine de producteurs qui présentent le meilleur du terroir des alentours : Ail Rose de Lautrec, Safran du Tarn, Lentille Blonde de Saint Flour, Pélardon du Larzac, Miel du Pardailhan, Noix du Haut Quercy... Et bien sûr, le Navet du Pardailhan, guest star de la journée. A leurs côtés les vignerons des AOC Languedoc, «Terrasses du Larzac», «Pic Saint Loup», «Grés de Montpellier», «Pézenas», «La Clape» et des AOC Saint-Chinian, Faugères, Muscat de Saint Jean de Minervois. De quoi repartir avec un panier à faire fondre les gourmands...

 

...A la dégustation

L’entrée est gratuite et ouverte à tous. Des assiettes de dégustations sont servies entre 13h et 15h et un dîner «tout navet» clôture la journée. Les gourmets en quête de saveurs oubliées sont à la fête. Dans l’après midi, un atelier du goût est proposé par l’association Slow Food France, pour tout savoir sur le Navet L’association, militante pour la sauvegarde des aliments traditionnels, a crée un projet de sauvegarde et de relance du Navet Noir du Pardailhan

 

Bref, une fois que vous aurez rempli votre panier de toutes ces merveilles languedociennes il ne vous restera plus qu’à trouver le palmipède challandais pour régaler vos convives. Pas facile me direz-vous ? Certes, mais j’ai une suggestion à faire à nos amis du Sud, adeptes de Slow Food : vous avez qu’à inviter Thierry Michon du Domaine Saint-Nicolas à Brem sur Mer www.domaine-saint-nicolas.com . C’est un vigneron biodynamique donc un gars qui vous va comme un gant les gars. Comme ça il vous apportera les canards de Challans et des flacons de Fiefs Vendéens 

 

- Le Haut des Clous Brem blanc 2007 est remarquable

- La Cuvée Jacques Brem rouge 2006 s’impose en mon honneur.

 

Ainsi, un beau trait d’union, une splendide diagonale reliera le Mas de Saporta à ma Vendée natale, célébrant l’union de deux pays que tout sépare. Le génie du vin ne se nicherait-il pas dans ce type de partage ? Essayez-donc !

photo_9748261514bc6c825439b5.jpg photo_18403672354bc59649b8cd3.jpg

 

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 08:00

L1000028.JPG

Ma légèreté blâmable bien connue de vous, ma faculté de m’extasier si facilement face à la rouerie d’un Fabrice Luchini, mon art de faire accroire que je suis membre de la corporation des longs nez qui savent déguster, mon âge pré-canonique et mon goût prononcé pour les belles nippes et les belles tout court, pourraient me faire classer comme chroniqueur mondain tout content de côtoyer les peoples bling-bling qui prennent si bien la lumière des sunlights. Au risque de vous décevoir  je ne vais pas à la Vente des Vins des Hospices de Beaune avec mon écharpe rouge carignan rien que pour faire le gandin mais pour humer le doux parfum de l’économie des vins de Bourgogne. Les mondanités j’ai déjà beaucoup donné par le passé alors je les fuis leur préférant les agapes amicales   http://www.les5duvin.com/article-corton-bressandes-grand-cru-1949-un-jeune-homme-en-pleine-forme-61496116.html Bref, ma venue en terre bourguignonne s’apparente plus à une descente d’Hercule Poirot pour enquêter – un belge bien sûr – qu’à une visite princière de Stéphane Bern ou une minauderie d’un Henry-Jean Servat (pour plus de précisions sur la « Profession chroniqueur mondain » lire ALAIN REMOND Samedi 31 Mars 2007 http://m.marianne2.fr/index.php?action=article&numero=167934 L1000034.JPG

Je m’explique : la Conférence de Presse du dimanche matin, dans la magnifique et frigorifique salle des Pôvres de l’Hospice de Beaune et son très bon dossier éonomique Marchés et développement des vins de Bourgogne : le temps de la reprise www.vins-bourgogne.fr , n’a rien à voir avec de quelconques mondanités. Au risque de me faire mal voir de mes confrères estampillés journalistes, son contenu devrait appeler des questions bien plus pertinentes et documentées que celles que j’ai entendues lors de la dernière édition. Ma remarque ne s’applique pas aux questions posées dimanche par les jeunes intervenantes coréennes et chinoises mais à celles des français. Le rituel est bien rodé, bien huilé, ponctué par les interventions fortes intéressantes de Louis-Fabrice Latour au nom du négoce bourguignon et de Pierre-Henri Gagey pour l’interprofession. Je n’écris pas cela pour les flatter mais parce que leurs propos, frappés au coin de la connaissance fine de leurs clients, de leurs marchés, permettent de bien décrypter la conjoncture et d’anticiper les tendances. En effet le suivi de l’évolution et des tendances de la vente des vins de Bourgogne tant sur le marché domestique 56% que sur les grands marchés extérieurs : USA, RU, Japon... constitue pour moi un bon baromètre de la conjoncture mondiale du commerce des vins.  L1000040.JPG

Je ne vais pas reprendre ici dans le détail l’analyse développée par Louis-Fabrice Latour mais simplement souligner le diagnostic qu’il avance d’un retour « à la normale » pour la fin du 1ier semestre 2011. L’important et il faut le souligner c’est le constat fait par Louis-Fabrice Latour sur le marché de l’Europe Continentale qui, à l’image du marché français, a tenu bon, s’est révélé dans la tourmente un îlot de stabilité. La pertinence de la notion de marché domestique de l’UE continentale devrait à mon sens être mieux étudiée et analysée par nos têtes d’œufs. En ce sens la Bourgogne, avec son négoce très impliqué dans le vignoble, vecteur de notoriété par son portefeuille de clients, constitue une sorte de laboratoire pour le positionnement des vins français sur les marchés en développement. La clarification de notre offre nationale passe non par des débats juridiques ou philosophiques fumeux mais par l’appréhension fine des synergies et des complémentarités des gammes régionales de nos principaux opérateurs.

L1000047.JPG

L’intervention de PH Gagey sur le marché chinois illustrait parfaitement cette approche. La Chine de part la dimenssion de son marché, son taux de croissance à deux chiffres, excite tous les appétits. Encore faut-il que ces appétits ne se fourvoient pas dans des non-politiques commerciales c’est-à-dire dans le déversement de volumes à prix cassés. La France, via la notoriété des GCC de Bordeaux – les Crus Bourguignons sont encore peu connus de l’élite chinoise fascinée par les paillettes et les hauts prix bordelais –, a une très bonne image en Chine qu’elle risque de sérieusement écorner en occupant le segment le plus bas du marché avec la vente de Bordeaux à prix discount. En l’occurrence c’est bien sûr moi qui parle, PH Gagey lui a très justement insisté sur la priorité pour l’offre bourguignonne d’occuper le segment intermédiaire de 8 à 10 euros, celui des vins qui prendront le relais des icones lorsque la classe moyenne chinoise arrivera à maturité après avoir consommé en priorité des vins chinois ou prétendus tels. Là encore, la sagesse bourguignonne, son approche « modeste » et terrienne, devraient faire réfléchir d’autres régions françaises qui avec des pratiques tarifaires dignes du plus bas que bas de notre marché domestique risquent de « pourrir » l’image des vins français sur le marché chinois.

 

La petite musique discrète du négoce bourguignon se doit d’être écoutée avec attention car ma vieille expérience des instances nationales m’ont appris qu’il y exerce une influence, là encore discrète mais certaine. Bien plus que la flamboyance bordelaise un peu déconnectée du ventre du marché mondial, pratiquant le grand écart entre des prix stratosphériques et des prix de misère, le négoce bourguignon avance pas à pas en prenant soin de ne pas déséquilibrer ses marchés traditionnels par des prix trop liés à la spéculation des nouveaux riches. Reste tout de même pour lui, au travers de la Grande Bourgogne en reconstruction, à cultiver une offre un peu plus volumique, plus proche des primo-consommateurs des classes moyennes des pays émergents. Sur tous ces sujets, capitaux pour l’offre de nos grandes régions, je ne peux que regretter l’absence d’un lieu de réflexion stratégique où les opérateurs, quelle que soit leur taille, opérant sur les grands marchés pourraient, en dehors des instances syndicales, en une forme de club, confronter leurs pratiques. Et si nous réactivions « Sans Interdit » ?

 

Dernier point pour le petit monde de la blogosphère souvent en proie aux interprétations parfois excessives : depuis 2 ans, comme l’a souligné LF Latour la déconnexion entre les prix de la vente des vins des Hospices de Beaune et ceux du marché semble bien installée... Voilà c’est écrit ! Comme quoi il est possible de faire son travail de chroniqueur dans la joie et la bonne humeur, encore faut-il se départir de l’à peu près et des lieux communs brassés par des gens qui ont, soit le nez exclusivement dans leur verre, ou qui passent par là parce qu’il y a de la lumière « Bordeaux, vous avez dit Bordeaux... mon petit gars... » sacré Fabrice Luchini tu sais prendre la balle au bond tel un pelotari basque escaladant le mur à gauche...

Partager cet article
Repost0
23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 10:26

Ayant connu Coluche lors de la création des Restos du Cœur je suis sûr qu’il aurait mouillé le maillot, même à la Vente des Hospices de Beaune, pour son association. Sur le principe même de cette vente de charité toutes les opinions sont admissibles mais, que je sache, les enchérisseurs sont, par construction, des gens qui en ont les moyens. Donc, soit l’on condamne ou l’on désapprouve et l’on n’y va pas ; soit, comme moi, qui ne suis pas particulièrement séduit par le charity Buiseness, l’on se risque à traduire son ressenti de cet exercice. Une petite précision technique : le tonneau de cette année : 500 litres était d’une contenance double de celui mis en vente d’ordinaire pour marquer le 150ième anniversaire donc ça ramène l’enchère à la hauteur du record précédent. Pour alimenter la réflexion, sortir du pur commentaire, je vous propose un beau texte de  Pierre de Jean Olivi franciscain du Languedoc né à Sérignan en 1248, à propos du nécessaire et du superflu.

 

« L’excès dans l’utilisation des choses doit être évalué en fonction de la diversité des choses utilisables. En effet, il en existe certaines, dont nous avons abondamment et fréquemment besoin, qui peuvent être aisément conservées et qui de fait le sont habituellement, comme par exemple le pain et le vin. Il y en a d’autres dont nous avons fréquemment besoin en quantité modérée, mais qui ne peuvent être conservées aisément et que l’on peut obtenir que par leur génération continuelle comme, par exemple, les produits du potager. Il existe également des choses dont nous n’avons besoin que rarement et en petites quantités, comme l’huile et les céréales. Et puis il y a les choses dont la conservation, plus que celle de beaucoup d’autres, revêt un caractère de richesse, et contraste, même du point de vue des laïcs et selon l’usage commun, avec la privation propre à la pauvreté : il s’agit de la conservation du grain dans les magasins et du vin dans les caves, et non celle de l’huile et du bois, à moins que l’huile n’équivaille en quantité et en prix au blé et au vin »

 

Bernard de Clairvaux condamnait l’opulence en tant que blocage improductif des ressources et en tant que spectacle dont l’objectif était d’augmenter les recettes des seigneurs qu'ils thésaurisaient.

« Il y a une certaine adresse à semer l’argent qui le multiplie ; on le dépense pour l’augmenter, et la profusion produit l’abondance. La vue de ces vanités somptueuses et surprenantes incite les spectateurs à offrir plutôt leur argent que leurs prières à Dieu. Ainsi les richesses enlèvent les richesses, et l’argent attire l’argent. Et ne sais d’où vient que plus on voit de richesses, plus on est porté à offrir les siennes »

Partager cet article
Repost0
19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 00:09

Dans la famille Brun, y’a bien sûr le petit, dit thé Brun, puis y’a le monsieur Brun de Pagnol, vérificateur des douanes à la retraite, et il y a maintenant Jean-Paul Brun du Domaine des Terres Dorées en Beaujolais qui s’est dit qu’avec un si beau terroir le mieux pour ses vins c’était de l’exprimer. Pour faire court, le JPB ne fait pas dans le carbonique (vinification semi carbonique) mais plutôt dans le canonique (vinification bourguignonne) « j’ai une table de tri, on égrappe et on fait une cuvaison d’à peu près trois semaines un mois. » Donc plutôt chemin de traverse qu’autoroute à 4 voies ce qui donne des boutons aux normalisateurs type CAC croskill qui vénèrent l’air de famille en nos appellations.

 

Attention les poteaux, et je n’ose écrire les potiches de peur des représailles, ce matin en prenant la roue de JPB je n’enfourche pas pour autant la tendance dénégatrice des anciens zélateurs du Bojolo Nuovo qui l’ont abjuré 3 fois avant que le coq ne chante, ni ne me met dans les vents portant de la nouvelle tendance récupératrice des bojolos nuovo bobos. Moi je suis du genre fidèle : lire ma chronique du 3 :12/2008 « Lettre ouverte aux AA (agréeurs anonymes) pour le renouveau du Beaujolais » http://www.berthomeau.com/article-24976848.html Mais tout cela est de l’histoire ancienne, du moins je l’espère, et comme JPB est un passionné, un innovateur né qui cultive la tradition, je vais ce matin entonner un nouveau couplet de ma chanson.

 

Tout d’abord, il faut que j’éclaire votre lanterne sur la cuvée « BQ » que je vous recommandais d’entrée pour fêter l’arrivée du Beaujolais Nouveau. Désolé pour les petits cochons qui sommeillent en chacun de nous les hommes le B n’est pas ce à quoi vous pensiez, même si dans Beaujolais il y a beau. En la circonstance « BQ » c’est Bruno Quenioux http://www.berthomeau.com/article-desapprendre-a-deguster-recevoir-plutot-que-de-prendre-par-bruno-quenioux-53185915.html En effet, Jean-Paul et Bruno se connaissent depuis plus de 15 ans. Ils ont un langage commun qui permet au second dans l’exercice d’assemblage de se calquer dans la personnalité du second. Cette fidélité liée à la sincérité de la démarche donne à Bruno Quenioux l’avantage d’avoir la primeur – j’adore la primeur du Primeur –, c’est-à-dire de pouvoir choisir le premier entre toutes les cuves. Comme le souligne Bruno avec Jean-Paul il ne faut pas être pressé car la cuvaison prend plus de temps que la carbonique. Tout goûter, mettre la barre très haut, faire la cuvée qui lui plaît, revenir parfois 3 fois, le temps toujours le temps.  photo_ban_2010_btle_fond_pierre_1.jpg

Pour 2010 ce sera 85% d’une cuve provenant d’un coteau un peu chaud + 15% en provenance de l’argilo-calcaire pour le socle puisant dans la profondeur du minéral. Dans toutes les cuvées ce socle est toujours présent, c’est l’assise, le marqueur de la conjugaison du travail de Jean-Paul et de la patte de Bruno. Tirer la quintessence du terroir des Terres Dorées, lumière et finesse, retrouver, se rapprocher de sa belle origine qui fut, avant l’irruption du développement à tout va, l’équivalent de celui de Corton ou de l’Hermitage. Cette réappropriation n’est pas synonyme d’une revendication de prestige ou de grandeur mais l’affirmation d’une simplicité ouverte sur l’authenticité. Comme le souligne Bruno Quenioux « On a perdu la simplicité dans le vin. Le Beaujolais Nouveau est l’occasion de la retrouver. Et de prouver qu’à la condition de faire le tri il en existe d’excellents. »

 

Allez, trêve de mots il faut faire sauter les bouchons du Beaujolais Nouveau de Jean-Paul Brun. La nuit tombe Jean-Paul malgré un chausseur de bus de la RATP n°27 qui se prenait pour Sébastien Loeb est lui aussi arrivé. C’est l’heure de trinquer. BU et APPROUVÉ : L’ANCIEN de Jean-Paul BRUN est un jeune gaillard plein de vivacité qui, à n’en pas douter, va enchanter bien des palais. Bolduc 9334Bolduc-9335.JPGBolduc 9333

Bolduc 9337 

 

 

img187-JPB

 

  

Aurélia Fillon

 

 

Partager cet article
Repost0
13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 00:09

GetAttachment stilton

Comme son nom l’indique, Le Stilton Cheese — fromage de Stilton — est un fromage anglais qui se présente sous deux formes : le Stilton bleu (le plus connu) et le Stilton blanc. Le Blue Stilton est protégé par un PDO (Protected Designation of Origine) manière so british de décliner l’AOP. Lorsque nous terminions de négocier, sous présidence anglaise, dans les années 90, les futures AOP-IGP nos chers collègues anglais, pour qui seul le droit des marques était digne d’intérêt, n’avaient que dédain pour nos joujoux juridiques protecteur du terroir qu’ils considéraient comme des entraves à la concurrence.

Et pourtant le Stilton n’a droit à ce nom que s'il est produit dans les comtés de Derbyshire, Leicestershire, et Nottinghamshire en suivant une méthode stricte de production. Pour corser l’affaire, il est ainsi illégal de produire un fromage au nom de Stilton dans le village de Stilton, le village qui lui donne pourtant son nom, mais qui se trouve maintenant dans le Cambridgeshire. Imaginer que notre Roquefort soit interdit de cité dans le village de Roquefort : les anglais sont vraiment des gens compliqués.

« Le pionnier de Blue Stilton fut Cooper Thornhill, résident de Stilton, qui tomba amoureux de ce fromage bleu en visitant en 1730 une ferme du Leicestershire. Le village de Stilton étant situé sur une route majeure du circuit des diligences britanniques, la notoriété du fromage se répandit dans toute la Grande-Bretagne. »

Le Blue Stilton est un fromage bleu à pâte persillée produit avec du lait de vache pasteurisé « local » (notion un peu vague qui ne semble pas exclure un approvisionnement au-delà des 3 comtés) dans 6 laiteries situées dans le périmètre délimité des 3 comtés www.clawson.co.uk . C’est un fromage cylindrique qui prend une forme cylindrique, génère sa propre croute et ne peut être pressé et doit avoir un goût « typique de Stilton » (merci David de nous éclairer sur cette typicité stiltonienne). Sa texture est crémeuse mais friable et son goût relevé. Il titre 35% de matières grasses.

 

Et c’est là que les Athéniens s’atteignirent : le Blue Stilton comme tous les fromages bleus à pâte persillée (ensemencé de pénicillium roqueforti qui est, en fait, un champignon microscopique) : Bleu d'Auvergne, Auvergne Bleu de Bresse, Ain Bleu de Franchimont, Belgique Bleu de Gex, Ain Bleu de Laqueuille, Auvergne Bleu des Causses, Aveyron Bleu du Vercors, Dauphiné Château d'Arville, Belgique Fourme d'Ambert, Auvergne Fourme de Montbrison, Rhône-Alpes / Auvergne Fromage de pays, Sud de l'Auvergne Gorgonzola, Italie Rochebarron, Auvergne Roquefort, Aveyron Saint Agur, Auvergne Tignard, Savoie, n’est pas considéré comme un vrai supporter du vin. Nos amis anglais le consomment avec du Porto en croquant des branches de céleri me dit-on.

 

Étant investi, même si c’est auto-investi, de la haute mission d’étendre le domaine du vin même face à des mets hostiles, je ne peux me contenter de cet accord unique, sauf à substituer un Banyuls ou un Maury au Porto. Mais ce sont des vins de la même famille. Comme le diraient mes amis catalans : et les vins secs dans tout cela ? J’en appelle donc à votre saine réaction pour proposer à nos amis anglais un vin à la hauteur de leur cher Blue Stilton.

Partager cet article
Repost0
10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 00:09

C’est indéniable mon addiction, certes grave, est supportable car une belle platée de pasta est le meilleur support qui soit pour n’importe quel vin, certes plutôt rouge, qu’il soit humble, grand, bourgeois, châtelain, vigneron, corsé ou fruité, gentillet ou musclé ou efféminée mais pas bodybuildé ...  13011299 jpeg preview medium

Oui je l’avoue sans la moindre honte je suis capable de manger des pâtes en tout lieu, seul ou avec d’autres, tous les jours, deux fois par jour, à n’importe quelle heure de la nuit et du jour, après l’amour. Mon addiction à la Pasta di Semola Di Grano Duro ne date pas d’hier, en effet elle est survenue à l’époque de mes culottes courtes donc bien avant l’irruption de la vénération des sucres lents par les gourous de la nutrition sportive.

Moi ce sont les nouilles Rivoire&Carret de mémé Marie embeurré avec le beurre salé baratté par la tante Valentine qui m’ont y jeté. La simple vue du petit paquet parallélépipédique – un mot pareil ça vous coupe la chique – bleu ciel et bleu roi avec sa mangeuse de pates de profil, ses trois étoiles me mettait en transe, en état de manque radical. Je suis donc devenu un nouille addict (merci de ne pas féminiser).

Bien sûr, avec le temps j’ai diversifié ma « drogue douce » : macaronis, spaghettis, coquillettes, coudes rayés d’abord, puis mes sources d’approvisionnement avec l’irruption des Ritals, rois de la Pasta sur le marché : De Cecco et autres plus petits faiseurs. Mon trésor de guerre, dans un placard au sec, me permettait de pourvoir, à tout instant, à mes indispensables shoots aux sucres lents. Imaginez mon état lorsque me rendant dans des contrées barbares où la Pasta di Semola Di Grano Duro était aussi rare qu’une belle ligne de coke, la Suède par exemple, c’était la descente aux enfers.  89868616.jpg

rivoire_and_carret_blonde.jpg

Cependant le pire martyr fut pour moi la guerre impitoyable que se livrèrent les cartels de la Pasta di Semola Di Grano Duro pour contrôler le marché français. Dès 1968, année de tous les dangers, la famille Carret propriétaire de Rivoire&Carret redoutant la puissance de feu des italiens Barilla et des allemands Birkel, proposa à la famille Cartier-Million propriétaire de Lustucru, qu’elle côtoyait dans le Syndicat des fabricants, un rapprochement. Ainsi vit le jour en 1969 une holding à deux filiales, Rivoire & Carret et Lustucru, chacune des filiales détenant respectivement 58 et 42% des actions, ces dernières étant réparties entre 32 actionnaires familiaux. Le holding récemment créé décida de construire une nouvelle usine, dans l'Oise, à Ourscamp. Cette dernière installation produisit vite plus de 200 tonnes de pâtes par jour contre 130 tonnes à Marseille (usine des Rivoire & Carret) et 100 tonnes à Grenoble. Dans les années 70-80, les ventes de Rivoire & Carret commencèrent à stagner tandis que celles de Lustucru continuèrent à croitre.


Pendant cette même période, en 1971, les Cartier-Millon furent pris de court par la revente de la majeure partie des actions de la famille Carret à la famille de semouliers marseillais les Cohen-Skalli. Ces derniers devant la situation de l'époque et le suréquipement en usines décidèrent de fusionner Rivoire & Carret et Lustucru en 1981. De nombreuses procédures judicaires s'ensuivirent sur une période de 7 ans, jusqu'au rachat en 1987 des 42% de la famille Cartier-Millon par les Cohen-Skalli. Lustucru fut transférée à Marseille et en 1989 l'usine de Grenoble fut fermée.

 

Rivoire & Carret allait-il disparaître ?

 

Le boulet passa très près avec l’irruption de la pate fraîche qui bouleversait les équilibres, permettait une profitabilité supérieure. Lustucru tira le premier. Robert Skalli triomphait, et comme lui alliait Pasta et Vins il dérangeait les barons de Panzani tenus par les banquiers de PAI (Paribas). En 2002, comme l’écrivait Frédéric Pons dans Libé : « Panzani aspire Rivoire et Carret-Lustucru. «Al dente», pour mieux déguster les pâtes fraîches et le riz Taureau ailé de son concurrent historique. Par crainte d'indigestion, en revanche, Panzani chipote sur les activités «pâtes sèches» et sur les «semoules» du groupe français Rivoire et Carret-Lustucru, propriété de la famille Skalli : Don Patillo, mascotte de Panzani, aimerait bien refiler son assiette à un autre convive. » En effet, même si la pasta sèche représente 90 % de la consommation des Français, c’est un marché mature, il ne progresse pas alors que celui de la fraîche se tape du +10% par an. Et là Lustucru c’est 40% du créneau. Le rêve pour un cartel.

 

Alors, même si le consommateur n’y comprend goutte, il y a aujourd’hui d’un côté le Lustucru frais et de l’autre le Lustucru sec&Rivoire&Carret qui a formé une nouvelle boutique Pastacorp une grosse PME, basée à Aix-en-Provence, qui bien sûr a du mal à s'imposer sur un marché dominé par les barons Panzani, Barilla et les marques discount. Du coup, sa part de marché décroît lentement, à 10,3 % fin 2005.

 

Nouvelle guerre avec le repositionnement de Rivoire & Carret entre les MDD et les marques nationales. « Elle a encore 71 % de notoriété assistée, ce qui nous permet d'offrir une vraie marque au juste prix, dans un contexte législatif très favorable », se félicite le directeur général, Olivier Meloyan qui non content de la lancer sur le marché des pâtes sèches, s'attaque aussi à ceux du riz et des pâtes fraîches, avec plus de 25 références au total. Gonflé en période de forte rationalisation des linéaires ! Arnaud Loquet, « baronnet » de l'épicerie de Leclerc ironise « Sur des marchés aussi encombrés que les féculents, cela va encore amoindrir la visibilité, d'autant que le milieu de gamme régresse au profit des pôles discount et marques. Les membres du cartel font dans le sous-entendu vachard « Nous n'avons reçu aucun écho ni menace de remplacement de produit, comme c'est le cas habituellement lorsqu'une une entreprise lance de nouvelles références », balance Emmanuelle Bach Donnard, manageur de catégorie chez Barilla. « C'est une marque qui n'évoque plus rien pour les consommateurs et qui n'a donc plus de légitimité », tranche Xavier Riescher, directeur général de Panzani.

 

Bon mes histoires de nouilles vous gonflent peut-être, même si contrairement à une idée reçue la pasta ne fait point grossir, mais il vous faut aussi sortir votre nez de votre verre pour affronter l’univers impitoyables des marques. Pour me faire pardonner ce magistral cours, j’ai décidé de vous offrir :

 

1° 2 vidéos des Rivoire&Carret addict : Desproges&Prévost et Coluche

2° 1 recette exclusive : le Gratin de nouilles à l’émincé de pot-au-feu http://www.berthomeau.com/article-23501942.html c’est du bon et bien sûr comme la maison Berthomeau ne recule devant aucun sacrifice les vins qui vont avec cette recette sont prescrits.

Bon appétit !


1975 - rivoire & carret
envoyé par fifitou. - Court métrage, documentaire et bande annonce.


RECLAME : LES PATES RIVOIRE ET CARRET (COLUCHE)
envoyé par artemis181. - Regardez des web séries et des films.

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Archives

Articles Récents