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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 00:09

 

Sur son blog Léon-Marc Lévy s’interroge gravement « Je me demande avec insistance et depuis longtemps pourquoi Diable les Belges sont-ils depuis des décennies l'objet national de blagues imbéciles et surtout profondément humiliantes ? Je finis par être saisi d'un doute. Est-ce un vrai problème ? Habitués à cette antienne de l'histoire belge, nous sommes plus ou moins convaincus que ça ne mange pas de pain, que ce n'est pas grave, qu'il faut avoir de l'humour (!!). Bref, pas de quoi écrire à sa mère et encore moins sur son blog de « Médiapart »! Et il se dit qu'ils font de même. Mais l'ampleur du phénomène et son aptitude à ne jamais passer de mode, finissent par provoquer malaise.  Et puis quoi, si j'étais Belge je serais meurtri par cette image dégradante que les Français, dans leur suffisance, donnent de mon pays et de ses habitants ! »

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Je ne raconte jamais d’histoires belges pour une bonne et simple raison que je ne raconte jamais de petites histoires car mon cerveau les entend sans les retenir. Ce matin, je romps avec la tradition franchouillarde et donne ma plume à Alain Bertrand qui est un belge amoureux de Vialatte qui, dans un petit opus « Je ne suis pas un cadeau » publié à la finitude 14, cours Marc-Nouaux à Bordeaux, s’essaie à la chronique en portant un regard tendrement ironique sur notre société.

 

Comme cet homme, tout belge qu’il fût, écrit dans son avant-propos « La vie ne fait pas de cadeaux ; en revanche, l’homme peut en faire. C’est sa suprématie sur les choses, avec l’ivrognerie, le sourire en coin et la position du missionnaire » je ne puis que le relayer en vous proposant de lire « Le jean de Jane Birkin » à savourer un verre de vin du Domaine de la Coume Majou à la main www.coumemajou.jimdo.com photo-Belge.jpg

« Le jean moule le derrière comme une louche à fromage blanc. On l’imagine ferme à l’époque des chercheurs d’or, tendre et moelleux à Woodstock, coulant depuis l’invention du Mc Do. Le fond de la culotte a suivi les courbes de l’affinage : d’abord flottant et pratique, il opéra un touché-collé des parties sensibles jusqu’à déshabiller l’homme et le femme sans qu’il soit besoin d’ôter son pantalon. La sensualité qui s’en dégageait causait des émois cutanés, des accrochages en ville, des rapprochements scabreux, des plongées dans les salles obscures.

James Dean et Marlon Brando musclaient les affiches de cinéma tandis que Marilyn Monroe flottait dans comme dans une piscine bleue de Gênes.

Vint le temps où, au lieu de le voir sur un écran, on enfila le jean comme une preuve qu’on avait grandi. Le poil moustachait, le blouson noircissait, les boutons évitaient de spéculer plus avant que la braguette. Le monde avait des rondeurs de fesse en goutte d’eau, et il n’était pas un mètre derrière une femme qui ne modifiât le galbe du trottoir. On en revenait à la toile de tente, au fromage de chèvre, et on s’affalait sans craindre de se mouiller ailleurs qu’à la bouche des filles.

Pour le reste, ça causait le matin, l’après-midi, et même au dessert.

Et après ? Le moulage figeait si bien la matière qu’arracher le jean c’était comme enlever la croûte d’un camembert. Si bien qu’on dormait dedans, fuselés et rivetés, jusqu’à la mue d’été : le jean devint une seconde peau, à l’image du ciel.

Cette évolution, que n’aurait pas reniée un paléontologue, dota l’espèce humaine de pattes d’éléphant. Il fut question, brièvement, de changer le monde. Le passage du pantalon étréci au pantalon flottant ouvrait la voie à la chute de reins et de jean. Que faire quand le pantalon tombe tout seul ? Remonter les bretelles rappelait les misères de la grande crise de 29 ; dès lors, on conçut de baisser sa culotte le plus souvent possible et de ne la remonter qu’en cas de coup dur, soit pour lancer quelque slogan, quelque pavé, quelque rockeur.

On voyagea pour découvrir des fromages népalais. On improvisa des paradis artificiels à Katmandou. À Amsterdam, on dissimulait les plaisirs fumigènes dans les roues du gouda.

C’était le temps des seins menus et des douceurs sur canapé.

La fermeture ouverte depuis l’éclair du nombril, le tee-shirt blanc, Jane Birkin improvisait des cambrures à l’anglaise. Il s’en suivit une mode pour la chanson lascive et l’ostéopathie.

On rêvait de faire l’amour avec son corps à elle.

On le faisait, mais uniquement avec le sien. »

 

Pour le vin adressez-vous au taulier du Domaine de Coume Majou : Luc Charlier auteurs de saillies et digressions en tout genre mais surtout vigneron à Corneilla-de-la-Rivière www.coumemajou.jimdo.com.  

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 00:09

Dans la galerie des portraits des Ministre de l’Agriculture affichés dans l’antichambre de l’Hôtel de Villeroy au 78 rue de Varenne celui d’Henri Nallet pourrait y figurer deux fois, encadrant ainsi le Ministre paysan l’inflexible lorrain François Guillaume. En effet, par la grâce de la démission nocturne de Michel Rocard, Henri se retrouva en avril 1985 un matin Ministre de l’Agriculture puis lors de la réélection de François Mitterrand à nouveau Ministre de l'agriculture et de la forêt de mai 1988 à octobre 1990 dans le gouvernement de Michel Rocard. Je garde un délicieux souvenir de la seconde passation de pouvoir : nous étions arrivés pédestrement par la rue de Bourgogne Henri, Jean et moi et nous fûmes fort civilement accueillis par Denis Gautier-Sauvagnac Directeur du cabinet de l’autre François qui lui fut un peu plus réfrigérant...

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Même si je ne suis pas là pour vous conter des souvenirs permettez-moi cependant d’affirmer, n’en déplaise à ceux qui placent notre Chirac en tête du Top 10 des Ministres de l’Agriculture, bien plus pour sa faculté à serrer les manettes et caresser le cul des vaches au Salon de l’Agriculture que par le fond de son action au 78 rue de Varenne, qu’Henri Nallet tout comme Michel Rocard sont pour moi sur le podium. Pourquoi ? Non parce que je sois partisan mais parce j'estime qu’ils ont su mener ou soutenir des réformes indispensables à la rénovation de notre agriculture : quotas laitiers, accords de Dublin, accord sur l’enseignement agricole privé... C’est au pied du mur qu’on juge les maçons.

Henri Nallet est plutôt un taiseux, homme précis, réfléchi, il connaît bien les hommes de la grande maison de la rue de la Baume et de ses satellites, possède une culture du monde paysan, travaille ses dossiers, un homme qui sait qu’une politique de petits pas vaut mieux que de l’esbroufe. Bref, nous nous connaissons bien, j’ai été le directeur-adjoint de son cabinet, j’ai mené avec lui le dossier explosif de la représentativité syndicale qui valut à Henri une conduite de Grenoble lors du Congrès de la FNSEA de Versailles. Le rocardien pur sucre que j’étais prenait un grand plaisir à parler cambouis politique avec lui qui, sans être un Mitterrandiste pur sucre, cherchait à faire le lien entre les 2 gauches. Détail pour mes lecteurs, le dossier viticole m’a peu mobilisé au court de cette période.


Henri a connu aussi l’extrême solitude du politique dans la tourmente où l’on fait le compte de ses amis. Mais revenons à ce qui m’amène à vous parler de lui. Il vient de commettre de sa plume précise, acérée parfois, un essai qui met en perspective la future réforme de la PAC. Pour moi c’est une œuvre d’utilité publique car Henri Nallet, sans emphase, avec sa culture de gouvernement où le cambouis conditionne souvent les vraies avancées, propose au lecteur non averti des arcanes agricoles de notre Union Européenne un texte d’une limpidité peu commune où, comme l’écrit Rocard dans sa préface, il nous donne sur un demi-siècle « une histoire intelligible de la PAC». Il ne se paye pas de mots, il ne réécrit pas l’histoire, il expose simplement avant d’aborder avec courage les enjeux, les termes des choix, les pistes à explorer. Hors des sentiers simplificateurs, avec superbe, il explique aux responsables de notre vieux pays que les postures ne sont plus de saison, que les lignes Maginot sont des leurres, qu’il nous faut affronter cette foutue réalité sans faux-fuyants, qu’il nous faut être imaginatif pour mettre du contenu sous des mots « magiques » telle la préférence communautaire.

Cet essai va sans doute agacer les dents fragiles des Verts, insupporter les Confédérés de José Bové, être dédaigné par tous les « alters » de la Terre, chauffer les oreilles des nonistes des deux rives, mais comme je l’écris souvent sur cet espace de liberté il vaut mieux présenter des aspérités, se donner des angles plutôt que de se congratuler entre soi dans sa petite chapelle. Les grands enjeux de notre planète pour ce qui concerne l’alimentation de ses milliards d’habitants, la prise en compte des questions environnementales, des effets du réchauffement climatique, des équilibres territoriaux méritent qu’on les aborde avec le souci de produire des solutions applicables et durables. Mettre en avant sans fausse honte l’aspect productif de l’agriculture comme le fait Henri Nallet c’est mettre les urbains consommateurs face à leurs contradictions : empathie pour une agriculture fantasmée d’un côté et réalisme du porte-monnaie lors de l’acte d’achat : en clair « pleurer » sur les pauvres petits producteurs de lait écrasés par le marché et acheter sans barguigner sa brique de lait UHT en provenance directe d’une Allemagne fort productive. Nous avons besoin d’engager une réelle thérapie sur ces questions vitales pour nos agriculteurs (viticulteurs aussi bien sûr) et nos territoires. Nous ne réglerons pas les problèmes des producteurs de lait en prenant le modèle Comté comme référence de régulation du marché et de la fameuse volatilité des prix. Comme je l’ai écrit dans une chronique à force de nous recroqueviller sur un pré-carré de quoi vivrons-nous demain ?

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Henri Nallet fors de son expérience pose la bonne question : « L’Europe gardera-t-elle ses paysans ? » sous entendu en a-t-elle vraiment la volonté et comme elle c’est nous citoyens-consommateurs-contribuables européens porter à notre connaissance de manière simple une problématique qui semble au plus grand nombre si opaque, si entre les mains des experts, est essentiel car vecteur de compréhension de la portée et des enjeux d’une PAC lointaine, qui semble injuste, compliquée et couteuse qui, tel un vieux cheval fourbu, à force de se réformer donne à penser qu’elle n’a plus de réelle utilité ni économique ni sociale.

 

Ce livre est doté d’une version anglaise et de documents annexes très intéressants : surtout une note d’HN, très Henri Nallet, à François Mitterrand du 10 janvier 1984 sur la nécessaire réforme de la PAC et un échange de courrier avec Peter Mandelson le Commissaire au Commerce en avril 2007 au moment de la Présidentielle sur le volet agricole du cycle de Doha. Dans la tradition de la maison 2 extraits dont le choix est totalement arbitraire, berthomesque, pour vous mettre en appétit : ce petit livre – et vous savez tous que j’aime les petits livres – lisez-le, même s’il ne va pas dans le sens du vent, même s’il vous irrite, comme me l’écrit Henri dans sa dédicace « ce petit essai pourrait peut-être servir...

 

LE COUPLE MITTERRAND-ROCARD AU TRAVAIL

 

« Il fallait donc remettre un peu d’ordre dans la maison avant de faire redémarrer le projet européen. François Mitterrand s’y pris en deux temps. D’abord, il remplaça Edith Cresson par Michel Rocard. Coup double : en confiant les intérêts de la paysannerie française à la coqueluche des sondages et des médias, il signifiait aux dirigeants agricoles qu’il désirait la paix. Ensuite, il envoyait au feu un responsable politique important qui ne l’avait pas toujours soutenu... Mais Michel Rocard, bien secondé par un bon cabinet animé par Jean-Paul Huchon, maître négociateur, s’en tira fort bien, mettant en œuvre sans hésiter le virage nécessaire de la politique agricole décidée par le Conseil Européen. En laissant à Michel Rocard le soin de faire la paix à l’intérieur, François eut les mains beaucoup plus libres pour, avec Helmut Kohl, puis Jacques Delors, relancer la progression de l’Europe unie et son élargissement. » page 55

LE DÉCOUPLAGE OU LE RÈGNE DU MARCHÉ

 

C’est le « découplage », qui a transformé la PAC en un système mutualisé d’assistance aux titulaires du droit d’exploiter la terre agricole, reste, aujourd’hui encore le cœur de la seconde PAC, enfin conforme aux saints principes du libre-échange. Mais, à y regarder de plus près et du point de vue des autres producteurs présents sur les marchés agricoles, le « découplage » que pratiquent tous les pays du Nord est une vaste fumisterie qui requiert pour être défendu, un solide culot. En effet, les primes compensatrices reçues par les producteurs, liées ou non aux productions, sont des aides publiques qui entrent dans le revenu de l’entreprise, at qui peuvent donc servir à financer les intrants nécessaires pour améliorer la productivité, et donc chasser du marché d’autres producteurs. Ou elles peuvent permettre de maintenir en état de produire des agriculteurs peu productifs qui, sans cette aide publique aurait mis la clé sous la porte. Au regard des producteurs agricoles démunis des pays du Sud, les aides des pays du Nord, couplées à la production ou non, reviennent au même... C’est parce qu’ils ont fini par s’en apercevoir que les pays du Sud ont refusé jusqu’à présent d’accepter les conclusions du cycle de Doha. » pages 68-69

 

 « L’Europe gardera-t-elle ses paysans ? » est publié par la Fondation Jean Jaurès www.jean-jaures.org

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 00:01

En dépit de son absolu « mauvais goût » l’objet kitsch reste toujours furieusement tendance. Il suffit pour s’en persuader d’arpenter les brocantes et autres vides-greniers qui prolifèrent dans nos villes et nos campagnes. L’avantage avec le kitsch c’est que l’on peut tout y fourrer, il est à la fois péjoratif et plaisant tout en permettant de repousser les limites du laid, de l’absurde ou du comique. Georges Pérec dans « J’aime... Je n’aime pas » place kitsch très haut dans la seconde catégorie.  

 

JE N'AIME PAS : les légumes, les montres-bracelets, Bergman, Karajan, le nylon, le « kitsch », Slavik, les lunettes de soleil, le sport, les stations de ski, les voitures, la pipe, la moustache, les Champs-Elysées, la radio, les journaux, le music-hall, le cirque, Jean-Pierre Melville, l'expression « à gogo », les fripes, Charlie Hebdo, Charlie Chaplin, les Chrétiens, les Humanistes, les Penseurs, les « Nouveaux (cuisiniers, philosophes, romantiques, etc.) », les hommes politiques, les chefs de service, les sous-chefs de service, les pastiches de Burnier et Rambaud, le merlan, les coiffeurs, la publicité, la bière en bouteille, le thé, Chabrol, Godard, la confiture, le miel, les motocyclettes, Mandiargues, le téléphone, Fischer-Dieskau, la Coupole, les cuisses de grenouille, les t-shirts, les coquilles Saint-Jacques servies dans des coquilles Saint-Jacques, la couleur bleue, Chagall, Miró, Bradbury, le centre Georges Pompidou, James Hadley Chase, Durrell, Koestler, Graham Greene, Moravia, Chirac, Chéreau, Béjart, Soljenitsyne, Saint-Laurent, Cardin et son espace, Halimi, les films un peu trop suisses, Cavanna, les manteaux, les chapeaux, les portefeuilles, les cravates, Carmina Burana, Gault-Millau, les initiés, les astrologues, le whisky, les jus de fruits, les pommes, les objets « griffés », les perles de culture, les briquets, Léo Ferré, Claire Bretécher, le Champagne, les biscottes, le Perrier, le gin, Albert Camus, les médicaments, les crooners, Michel Cournot, Jean-Edern Hallier, les blue-jeans, les pizzas, Saint-Germain-des-Prés, le couscous sauf exception, les bonbons acidulés, le chewing-gum, les gens qui cultivent le style « copain » (Salut ! Comment tu vas ?), les rasoirs électriques, les pointes Bic, Marin Karmitz, les banquets, l'abus des italiques, Bruckner, le disco, la haute-fidélité... (Extrait de la revue L'Arc n°76, 1979.)

 

Bref ce matin ce ne sont pas des objets kitsch que je vous propose mais dans l’ordre un groupe hyper kitsch guimauve et chamalow moqué en son temps par l’intelligentsia devenu cultissime : ABBA, puis le filon JAVA exploité par l’ex-idole des minettes des années 90 reconverti au poker Patrick Bruel pour finir par une dégustation de château Léoville Las Cases par Louis de Funès qui fut considéré de son vivant par les critiques de cinéma comme l’horreur absolue et qui lui aussi retrouve une aura dans le kitch chez les bobos.

  
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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 00:09

Ceci est une très belle histoire vraie. Ne jetez pas, sans réfléchir, cette chronique vous le regretteriez.

img176-Atlas.gif« Les îles abandonnées sont comme toutes les îles des bateaux immobiles. Une façon d’être sur la mer sans être obligé de travailler ; un bateau que l’on ne commande pas, et qui permet d’être un navigateur paresseux. Mais celle-là n’ont ni capitaine ni habitants. Morceaux de roche ou de corail découverts par hasard, visitées parfois, rarement habités, souvent désertés.

Est-ce les hommes qui ne voulaient plus d’elles, ou elles qui ne veulent pas des hommes ? Je connais des îles qui ne veulent pas de nous, et ceux qui se sont obstinés l’ont souvent payé de leur vie »

Olivier de Kersauson dans la Préface

 

Solitude, Île aux Ours, Sainte-Hélène, Île de la Possession, Rapa Iti, Robinson Crusoé, Banaba, Île de Pâques, Kapapuka, Samisopotchnoi, Île Clipperton, Iwo Jima, Île Cocos, Île de la Déception, Takuu... et quelques autres... dans le splendide petit Atlas des Îles abandonnées de Judith Schalansky chez Arthaud.

 

« La cartographie ne devrait-elle pas, somme toute, être intégrée au genre poétique et l’atlas à celui des belles lettres ? Ne fait-il pas, lui, remarquablement honneur, en fin de compte à sa dénomination originelle de theatrum orbis terrarum – « théâtre du monde » ?

Avant-propos

 img177-Atlas.gif

Rapa Iti Îles australes (Polynésie française) 40 km2 / 482 habitants

 

A 1180 km de Tahiti

A 3620km de la Nouvelle-Zélande

 

« Dans une bourgade des contreforts vosgiens, un petit garçon de six ans est hanté par des rêves dans lesquels on lui enseigne une langue qui lui est totalement inconnue. Bientôt, le petit Marc Liblin la maîtrise couramment, et pas qu’en rêve, sans savoir d’où elle vient, ni si elle existe réellement.

C’est un enfant solitaire, très doué, curieux d’apprendre. Adolescent il se nourrit plus de livre que de pain. À l’âge de trente-trois ans, il mène une vie de reclus en Bretagne. Il attire l’attention de chercheurs de l’Université de Rennes qui entreprennent de décoder et de traduire la langue de ses rêves. Pendant deux ans, ils alimentent une énorme machine à calculer des sons étranges qu’il profère. En vain.

Un beau jour il, il leur vient à l’esprit de faire le tour des cafés du port et de demander aux matelots en escale à terre s’ils n’auraient pas entendu cette langue quelque part ; Marc Liblin se produit donc dans un café de Rennes et monologue devant un groupe de Tunisiens, quand intervient un homme accoudé au comptoir, un ancien de la marine qui déclare avoir entendu cet idiome sur une île reculée de Polynésie. Il connaît une dame d’un certain âge qui parle exactement comme ça, l’épouse divorcée d’un militaire qui habite maintenant une HLM de la banlieue.

La rencontre avec la dame polynésienne va changer la vie de Liblin : Mertuini Make ouvre la porte, il la salue dans la langue de ses rêves, et elle répond aussitôt dans le vieil idiome rapa de son pays.

Marc Liblin qui n’a encore jamais quitté l’Europe, épousera la seule femme qui le comprenne et ira s’installer avec elle, en 1983, sur l’île où l’on parle la langue de ses rêves. »

 

Le 26 mai 1998, Max Liblin est mort à l’âge de 50 ans à Rapa Iti.

 

Désolé pour le titre mais je n’ai pas trouvé mieux pour tenter de vous faire lire cette histoire. Ceci dit vous pouvez sans problème répondre à la question.

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 10:04

Je viens de recevoir de Pierre Guigui du Guide Gault&Millau et responsable du concours national des vins bio sa réponse à l’éminent, à l’immense, à l’irremplaçable, à l’incomparable Professeur JR Pitte publiée sur http://www.vinetchere.fr/  par Marise Sargis, le Mercredi 27 octobre 2010. Je la verse au dossier OGM ouvert sur mon Espace de Liberté. Bonne lecture.

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 TRIBUNE –

« Faucheurs au piquet ! »  Titre la chronique Libre Parole de Jean-Robert Pitte dans la Revue du vin de France de novembre 2010. Quand un professeur de géographie de la Sorbonne, un verre de vin à la main, se pique de donner son avis sur les questions agricoles, cela mène à ce genre de paroles de nature à réveiller les guerres de religions :

 

« 70 militants « dits » verts »…

 

« En d’autres temps certains porteurs de chemises noires ou brunes pratiquaient des autodafés »…

 

« l’Inra notre grand établissement de recherche agronomique »…

 

« Souriez contribuables, les dommages réels sont cette fois ci estimés à un million d’euros« …

 

« le refus pseudo-religieux d’expérimenter  ce techniques (comprenons les OGM ) est absurde »…

 

« On admirera le courage de ces Cathares : ils ont choisi le 15 août à l’aube, un jour et une heure où les chercheurs n’étaient pas nombreux dans leur laboratoire  et ne risquaient pas d’opposer de résistance à l’acte barbare commis »…

 

« Les lâches auteurs du délit »…

 

« la vigne expérimentale située dans l’enceinte du centre de recherche de l’Inra de Colmar était un livre en cours d’écriture (…) des thèses d’agronomie et de biologie préparées par de jeunes chercheurs dont l’insertion professionnelle est durablement retardée »…

 

 

« Moins on investira dans une recherche pragmatique et honnête, les concernant, plus elles se répandront de manière sauvage, avec des conséquences que personne ne mesure »…

 

Ce vibrant  universitaire pense donc plus aux jeunes chercheurs qui vont se retrouver inemployés, qu’aux implications à long terme des OGM pour l’humanité. Mais les principaux intéressés, les vignerons, n’ont pas demandé ces recherches. Et  refuser les OGM n’est pas refuser le progrès scientifique. Les OGM ne représentent pas un progrès, partout où ils sont cultivés les désordres s’aggravent.    Si seulement Jean-Robert Pitte pouvait aller voir, en guise de rattrapage, l’excellent film-documentaire de Coline Serreau sur le sujet qui montre bien les enjeux financiers et les manipulations des peuples, avant d’écrire sa prochaine chronique.

 

Vignes OGM : les excuses de Jean-Robert Pitte par Pierre Guigui

Publié par Marise Sargis, le Mercredi 27 octobre 2010.

 

TRIBUNE

 

Suite à la parution de la chronique de Jean-Robert Pitte, professeur de géographie à la Sorbonne, dans la Revue du vin de France de Novembre 2010 à propos de  l’action entreprise par les faucheurs d’OGM à l’Inra de Colmar, Pierre Guigui journaliste, dégustateur de vins et responsable du Concours national des vins issus de raisins de l’agriculture biologique réagit. Voici sa réponse.

 

« Mes excuses,

 

Mes excuses aux  70 % d’européens à qui un groupe minoritaire veut imposer les OGM, bafouant leur libre arbitre et leur liberté d’opinion.

 

Mes excuses aux arracheurs traités de barbares, de lâches, alors que l’acte à été fait et revendiqué à visage découvert, au risque d’encourir l’emprisonnement et des amendes importantes – action courageuse s’il en est.

 

Mes excuses pour la pollution de l’eau, de l’amiante, de la vache folle et à toutes les victimes de maladies incurables et mortelles commises au nom d’un soi disant progrès scientifique pour le bénéfice de quelques uns.

 

Mes excuses pour les contaminations OGM légalisées puisqu’un texte autorise « la contamination involontaire et accidentelle» induisant la consommation d’OGM à une population qui le réprouve.

 

Mes excuses à la justice, qui n’a condamné « qu’à » un euro de dommages et intérêts et 2000 € d’amende pour l’arrachage de vignes OGM qui furent, quelques jours après, considérées comme illégales.

 

Enfin et surtout mes excuses aux victimes des holocaustes commis par des chemises brunes ou noires, également auteurs d’autodafés, à qui sont comparés les faucheurs pour la taille de quelques plantes vertes.

 

Voici ce que  Jean-Robert Pitte  aurait pu écrire… »

 

Pierre Guigui

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28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 00:09

Dans notre beau pays qui se dit être l’astre le plus brillant de la planète mondiale du vin, pour le consommateur moyen, qui le plus souvent est une dame dite « consommatrice de plus de 50 ans » pousseuse de caddie, le Madère se réduit à l’ingrédient d’une sauce elle-même associée à la langue de bœuf. Pas très gratifiant comme association d’autant plus que le gros de la consommation de la langue de bœuf sauce madère, spécialité de la conserverie Joseph Larzul de  Ploneour-Lanvern Finistère, se cantonne dans l’appertisé. Les dernières résistantes de la sauce madère maison doivent être celles qui achètent encore les petites flasques qui pendouillent aux flancs des caisses enregistreuses en compagnie de leurs sœurs du rhum, du cognac, du kirch...

 

Triste destin pour l’image d’un grand vin un peu à la manière de joyaux de la musique classique transformés en jingle par les publicitaires qui ensuite se vautrent sur les ondes à la manière de la dernière bluette de l’été.   

Revenons au Madère ! C’est d’abord une île située dans l’océan Atlantique qui forme un archipel avec l’île de Porto Santo, les îles désertes et les îles sauvages. Elle est portugaise car  en 1419 João Gonçalves Zarco, Tristão Vaz Teixera  et Bartolomeu Perestrelo la découvrirent et l’appelèrent « Ilha de Madeira » soit littéralement « île du bois ». On ne sait pas précisément quand et avec quels cépages les premières vignes furent plantées « on suppose que les premiers colonisateurs apportèrent des variétés qui existaient déjà dans la région du Minho. » Cependant, dans son carnet de voyages datant de 1450 le navigateur vénitien Alvise de Cadamosto mentionne que « ... parmi les divers cépages, l’infant D.Henrique a fait planter des terrrains avec les ceps de >Malvoisie en provenance de Candie (Crète) qui se développent très bien... »

 

Bref, je ne vais vous étaler une science qui n’est pas la mienne mais le fruit très récent cueilli lors d’une judicieuse dégustation organisée au siège de l’OIV par l’IVBAM www.vinhodemadeira.pt  Ce qu’il est important de retenir c’est le développement et la notoriété des vins de Madère est lié au « commerce triangulaire entre Madère, le Nouveau Monde et l’Europe (la Grande-Bretagne occupant une position dominante – un triangle qui comprenait aussi le transport de biens des colonies portugaise et britannique en Europe. Après avoir été prédominant le marché de l’Amérique du Nord après la guerre d’Indépendance, qui voit le retour de nombreux citoyens britanniques dans leur mère patrie, le marché anglais gagne une grande importance pour les exportations de vin de Madère.

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En 2008, la production de vin de Madère se situe autour de 43 500 hl. En 2009, leur commercialisation s’est élevée à 32 700 hl à destination principalement des pays de l’UE : France, Allemagne, Royaume-Uni représentent 65% du marché d’exportation. Le marché domestique portugais absorbe 16% de la production. Comme chacun le sait le Madère est un vin fortifié (la fermentation est stoppée par l’ajout d’alcool vinique à 98% volume. L’interruption de la fermentation se fait en fonction du degré de douceur souhaité du vin : sec, demi-sec, demi-doux et doux.) De plus les vins peuvent aussi être soumis ensuite à l’estufagem (chauffage pendant 3 mois dans des cuves inox par un serpentin d’eau chaude) ou canteiro : les futs sont placés dans les étages élevés des entrepôts où les températures sont les plus élevées pendant au moins 3 ans.

 

De ma dégustation, étant entendu que je ne suis « amateur » que de sec, mon palais a du mal avec les doux, j’ai privilégié les Sercial et les Verdelho :

1)     Henriques & Henriques  Verdelho 15 Years Old www.dugas.fr   

 2)   Vinhos Barbeito Sercial 1988 www.vinsdumonde.com   

 3)    Vinhos Barbeito Sercial 10 Years Oldwww.vinsdumonde.com 

 4)   Et pour ne pas être borné je dois avouer que j’ai beaucoup apprécié le Peirera D’Oliveira Boal 1968 qui est un doux. www.thermadeiracollection.be  

 

 Que voulez-vous pour moi, plus que les mots, la meilleure image pour exalter les grands madères c’est ça :

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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 00:09

Même si certains en doutent, ou font semblant, j’ai pleine conscience de mes limites, de mes failles, de mes insuffisances pour tout ce qui concerne l’art de la dégustation. Certes je ne nie pas que je sois en capacité de reconnaître ce qui est grand, ce qui est beau, ce qui m’enchante, mais il me manque des pans de culture, des références, une histoire commune que partagent les vrais amateurs. Alors, pour ne pas endosser le costume d’un imposteur je n’aurai jamais l’audace de mettre mes mots au service d’une cause où d’autres que moi excellent. J’avoue mieux apprécier, exprimer les qualités des hommes que celles des vins qu’ils font.

 

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Vous ne vous étonnerez donc pas que, suite à une invitation de la maison Hugel&fils de Riquewihr, je ne vous fasse pas le panégyrique complet des merveilles que j’ai dégustées en fort bonne compagnie cette fois-ci ; une jeune apprentie journaliste pertinente, intelligente, courtoise et de surcroît jolie. D’ailleurs ma position d’ignare est parfaitement en phase avec les principes de dégustation tels que définis par Jean Hugel en 1967 « Ces vins, avait-il écrit, doivent être dégustés ainsi : seuls, sans repas, avec des amis connaisseurs, dans une atmosphère de respect, en oubliant le prix des bouteilles. Ainsi rendez-vous hommage à la compétence et à l’honnêteté du vigneron, et aussi à la nature qui nous permet de produire de tels joyaux. » (1). Le même Jean Hugel avait pour devise : « Un vin bien traité est un vin non traité » (1)

 

   aaa-etienne.jpg © Andy Bullock Jean-Philippe, Marc and Etienne Hugel

 

 

Donc, lorsque je poussais la porte du restaurant de la rue de Verneuil, chère à Gainsbarre,  le jeudi 21, ma philosophie était bien établie. Accueilli par un Étienne Hugel « dont l’adolescence baba-cool avait inquiété son père » (2) primesautier et avenant je cherchais la place favorite des cancres : bien au chaud près du radiateur. Notre hôte fut disert, très disert, appuyant ses propos sur la saga des Hugel par de magnifiques photos familiales que vous pourrez découvrir sur le site de la maison Hugel&fils  www.hugel.fr. « À l’image de leur « Sainte-Catherine » - foudre de 8800 litres affichant 294 millésimes au compteur -, la dynastie Hugel affiche une résistance à toute épreuve. Fondée en 1637 par Hans Ulrich Hugelin, elle a traversé la guerre de Trente ans, survécue aux famines, à la peste, aux épidémies, aux batailles napoléoniennes comme à celle de 1870 et est sortie miraculeusement des guerres de 1914-18 et 1939-45. Tantôt française, tantôt allemande, toujours debout : l’histoire de la famille se confond avec celle de l’Alsace. »(2)

 

  aaq-riquewir.jpg

 

« Plus résistantes que leurs ceps ! » constatent JP de La Rocque et Corine Tissier cette famille Hugel comme celles regroupées dans l’association Primum Familae Vini : les Drouhin, Antinori, Torrès, Rothschild, Perrin... qui comme l’observe Étienne Hugel partagent « les mêmes valeurs » qui font face « aux mêmes problématiques » et entre lesquelles se sont « tissés des liens de confiance et d’amitié » Chez les Hugel, dans cette Alsace « tantôt allemande, tantôt française » cet enracinement, ce lien indéfectible avec la France et des français, pas toujours bienveillants avec eux, symbolisé par Georges Hugel, tout juste démobilisé par les allemands, en septembre 1944, qui s’engage dans la 1ière Armée française alors que Jeanny se trouvait encore sous l’uniforme allemand.

 

 aag-VT.jpg aar-GN.jpg

 

Ce dernier mena le combat visant à encadrer la production des vins alsaciens dits de « Vendanges Tardives » ou de « Sélection de Grains Nobles ». En effet, certaines années, les raisins vendangés ne possédaient pas le taux de sucre naturel pour atteindre le degré alcoolique permettant de faire des SGN. Alors les vignerons chaptalisaient mettant ainsi sur le marché des quantités de vins indignes, médiocres. Ce combat il le mena avec quelques-uns de ses collègues vignerons dans l’hostilité du plus grand nombre. C’était dans les années 80, et dans le rush final j’étais au première loge puisqu'étant Conseiller Technique chargé de la Viticulture au cabinet de Michel Rocard Ministre de l’Agriculture. Dans ce même cabinet, un alsacien fort ambitieux menait un travail de sape pernicieux, mais la pugnacité de Jeanny Hugel triompha puisque le 1ier mars 1984 le Décret relatif aux appellations d'origine contrôlées « Alsace » et « Alsace grand cru » fut publié au Journal Officiel de la République. Je ne résiste pas au plaisir de vous le proposer car, dans le circuit des signatures, le projet est passé entre mes mains avant de remonter chez le Ministre.

 

Johnny_Hugel_2003.JPG

 

 

Avant cette lecture encore une particularité de la Maison Hugel&fils « Jeanny Hugel estimait également que le combat pour la qualité devait aussi être étendu aux premiers crus d’Alsace. Près de 60% des vignes détenues par les Hugel sont situées en grands crus. Pourtant, les bouteilles Hugel ne mentionnent jamais cette donnée, a priori, synonyme de qualité. « À partir du moment où les gens peuvent chaptaliser et faire presque n’importe quoi ce n’est pas une garantie de qualité, tranchait Jeanny » (2) 

 

(1)  extraits de La guerre et le vin Don et Petie Kladstrup chez Perrin

 

(2)  extraits de Guerre&Paix dans le vignoble les secrets de douze grandes dynasties du vin Jean-Pierre de La Rocque et Corinne Tissier chez Solar

 

 aab-plateau.jpg

 

Le Premier ministre,

 

Sur le rapport du ministre de l'économie, des finances et du budget et du ministre de l'agriculture,

 

Vu la loi du 1er août 1905, modifiée par la loi n° 78-23 du 10 janvier 1978 et la loi n° 83-660 du 21 juillet 1983, sur les fraudes et falsifications en matière de produits ou de services, et notamment son article 11 ;

 

Vu la loi du 6 mai 1919 modifiée sur la protection des appellations d'origine ;

 

Vu les articles 20 et suivants du décret du 30 juillet 1935 relatif au marché du vin et au régime économique de l'alcool ;

 

Vu la loi du 13 janvier 1938 complétant les dispositions du décret du 30 juillet 1935 sur les appellations contrôlées, modifiée par la loi du 3 avril 1942 ;

 

Vu le décret du 3 avril 1942 portant application de la loi du 3 avril 1942 sur les appellations contrôlées, complété par le décret du 21 avril 1948 sur les appellations d'origine contrôlées ;

 

Vu l'ordonnance modifiée du 2 novembre 1945 définissant l'appellation d'origine contrôlée " Alsace " ;

 

Vu le décret du 20 novembre 1975 modifié définissant l'appellation d'origine contrôlée " Alsace grand cru " ;

 

Vu les délibérations du comité national de l'institut national des appellations d'origine des vins et Eaux-de-vie en date des 2 juin et 15 septembre 1983.

 

 

Article 1 Modifié par Décret n°2007-1763 du 14 décembre 2007 - art. 1

 

Les vins à appellations d'origine contrôlées "Alsace" et "Alsace grand cru" peuvent être déclarés et présentés avec l'une des mentions particulières "vendanges tardives" ou "sélection de grains nobles" s'ils correspondent aux conditions respectives ci-dessous précisées :

 

a) Etre issus de raisins récoltés manuellement ;

 

b) Etre issus d'un cépage unique et être déclarés et vendus avec mention du nom de ce cépage ; Toutefois, les vins à appellation d'origine contrôlées " Alsace " et " Alsace grand cru " issus de vendanges récoltées dans l'aire de production du lieu-dit Kaefferkopf et provenant du cépage Pinot gris G ne peuvent pas être déclarés et présentés avec l'une des mentions particulières " vendanges tardives " ou " sélection de grains nobles ".

 

c) Etre issus de vendanges de l'un des cépages ci-dessous présentant les richesses naturelles minimales respectives spécifiques suivantes en sucre par litre de moût :

 

Désignation :

 

Gewurztraminer,

 

- Mention vendanges tardives : 243 g/l.

- Mention Sélection de grains nobles : 279 g/l.

 

Pinot gris,

- Mention vendanges tardives : 243 g/l.

- Mention Sélection de grains nobles : 279 g/l.

 

Riesling,

- Mention vendanges tardives : 220 g/l.

- Mention Sélection de grains nobles : 256 g/l.

 

Muscat,

- Mention vendanges tardives : 220 g/l

- Mention Sélection de grains nobles : 256 g/l.

 

d) N'avoir fait l'objet d'aucun enrichissement, cette condition impliquant la constatation systématique de la richesse en sucre prévue au c ci-dessus de la matière première par l'Institut national de l'origine et de la qualité ;

 

e) Présenter le titre alcoométrique volumique total correspondant à la richesse en sucre ci-dessus précisée ;

 

f) Avoir fait l'objet d'une déclaration préalable lors de la vendange auprès des services locaux de l'Institut national de l'origine et de la qualité ;

 

g) Etre présentés, dégustés et agréés à l'examen analytique et organoleptique sous leur mention particulière, l'agrément ne pouvant intervenir avant un délai minimal de dix-huit mois à compter de la date de la récolte. Les vins ne peuvent être agréés sans l'obtention préalable d'un certificat d'aptitude délivré dans les conditions précisées par le règlement intérieur prévu à l'article 1er de l'arrêté du 7 décembre 2001 modifié relatif aux examens analytique et organoleptique pour les vins à appellation d'origine contrôlée à l'exception des vins mousseux et pétillants ;

 

h) Etre présentés obligatoirement avec l'indication du millésime.

 

Article 2

 

Le ministre de l'économie, des finances et du budget, le ministre de l'agriculture et le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'économie, des finances et du budget, chargé de la consommation, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

 

 

Par le Premier ministre :

 

PIERRE MAUROY.

 

Le ministre de l'économie, des finances et du budget,

 

JACQUES DELORS.

 

Le ministre de l'agriculture,

 

MICHEL ROCARD.

 

Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'économie, des finances et du budget, chargé de la consommation,

 

CATHERINE LALUMIERE.

 

Vins dégustés le 21 octobre 

 

GGentil "HUGEL" 2009

Riesling "HUGEL" 2009

Gewurztraminer "HUGEL" 2009

PiPinot Gris "HUGEL" 2007

              Tradition           

Riesling "HUGEL" 2005            

              Jubilee

Pinot Gris "HUGEL" 2005

             Jubilee

Gewurztraminer "HUGEL" 2007

Jubilee

Gewurztraminer "HUGEL" 2005

Vendange Tardive

GGewurztraminer "HUGEL" 2007 "S"

SSélection de Grains Nobles

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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 00:09

Vendredi après-midi dans la paisible rue de Tournon s’alignaient, comme diraient les gars des volatiles de Loué, une belle batterie de poulets en cages, pardon en cars, au bas mot une bonne vingtaine nez à cul formant deux murailles blanches de chaque côté de la rue. Faut dire qu’au Palais du Luxembourg, pour une fois, nos sénateurs abandonnant leur train habituel, dixit le président de séance, avaient laissé de côté : « leurs sonotones, leurs chaises roulantes et leurs perfusions... » pour prendre le mors aux dents et s’empailler à propos de nos retraites. Faut rappeler aux jeunes générations que l’Odéon et la rue Gay-Lussac, hauts-lieux de la chienlit soixante-huitarde, ne sont qu’à quelques encablures. Mais bon comme Cohn-Bendit est député européen, que Sauvageot a disparu des écrans radar et que Geismar est à la retraite, y’avait plus que moi sur mon vélo pour témoigner des heures héroïques.

 

Ma présence en se lieu à hauts risques se justifiait par ma tonte capillaire. Quand mes cheveux blancs commencent à frisoter je fonce, non pas chez un merlan, mais vers les doigts de fée de la charmante Cécile qui est grande, belle, intelligente et juste mariée. Nous conversons de son voyage de noces dans l’Ouest des Etats-Unis. Quand je suis ressorti de la tonte une envie de flânerie m’a pris. Glander. Fouiner. Et puis, pas loin de chez Camdeborde, du côté du carrefour de l’Odéon mon œil exercé tomba sur une nouvelle enseigne LMDW FINE SPIRITS. J’hésitais, ça va être un temple dédié au whisky je me dis et vous connaissez mon allergie pour lui. Intrigué je pointais mon nez sur la devanture et là, qu’est-ce je vis, un mur de beaux flacons de rhum. Jamais je n’en avais vu autant de ma vie, de toutes provenances et même que je repérais un chouette flacon en provenance de Marie-Galante.  Ni une ni deux j’entre.  LMDW-20FINE-20SPIRITS-20273x119.jpg

Avant d’aller plus avant il faut que je vous mette au parfum : j’adore le rhum. Ce n’est pas tout neuf, en effet, dans mes jeunes années parisiennes, j’ai été initié à ce nectar par un ancien préfet de la Martinique : Michel Grollemund qui avait une fort jolie fille prénommée Vérène. Enfin pour prouver ma flamme au rhum lorsque j’étais rue de Varenne, avec Henri Nallet, je suivais le dossier des DOM-TOM et je suis allé avec lui aux Antilles lancer le dossier du rhum agricole AOC. Je crois que l’homme du rhum là-bas s’appelait Jean-Pierre Bourdillon  PDG de la Mauny (l’ami André Grammont doit s’en souvenir). Bref, l’amateur de rhum que je croyais être, une fois entré chez LMDW (c’est une annexe de La Maison Du Whisky de la rue d’Anjou), put mesurer le gouffre de son ignorance face à la variété de l’offre de rhum dépassant les frontières des Caraïbes. Un peu piqué au vif je me suis donc enquis auprès de Stanislas Jouenne, un jeune homme fort courtois, des raisons de cette profusion. La réponse fut limpide, chaque mois la boutique fera une mise en avant et, pour l’ouverture, le rhum est à l’honneur.  showrum-045.jpg

Plutôt que de m’attaquer à une approche large j’en revins à mon beau flacon de Marie-Galante. Explication : « Le « Rhum Rhum » blanc provient du jus de canne pur fraichement débarqué par les cabrouets (charettes tirées par des boeufs aux noms éclatants : Tarzan, Noah...) des environs. Fermenté lentement en cuve inox à température contrôlée puis distillé dans des alambics de cuivre de Müller. Maitre Vittorio Gianni Capovilla est en charge de la « repasse » au bain marie. Le Rhum Rhum Bielle subit ensuite une réduction grâce à l'eau du ciel où il atteint ses 56°. C'est un vrai « Rhum Rhum »! Mis en bouteille à la distillerie Bielle de Marie-Galante. » Dégustation : le nez d’abord ample, aérien, délicat avec une palette aromatique très large allant des fruits blancs en passant par des notes de gingembre pour finir sur le goudronné d’un Puros. En bouche c’est du velours, des touches épicées girofle et cannelle, un goût de frangipane tapisse le palais et on se sent envahi de senteurs de lilas. C’est onctueux sans être lourd. J’avale les 56° sans ciller : le cycliste urbain ayant peu de chance de se faire contrôler positif par les volatiles encagés.

493566146 

Bien évidemment tout en dégustant je posais à mon mentor des questions sur l’univers mondial du rhum. J’apprennais ainsi que l’un des plus grands connaisseurs au monde était Luca Gargano (Velier S.p.A 16145 Genova Italy. Villa Paradisetto, Via G. Byron 14 www.velier.it) Le rhum est très métissé par ses origines (françaises, hispaniques, portugaises et britanniques) et jouit d’une grande diversité dans les terroirs et méthodes de production. Dans un excellent article « Rhum agricole ou traditionnel l’héritage historique » Luca Gargano souligne que « si les pays des Caraïbes ont un dénominateur commun, c’est incontestablement le rhum. Il serait d’ailleurs plus juste de parler des rhums, rhums agricoles et rhums traditionnels : en effet chacun cultive fièrement sa personnalité ainsi que ses différences. Des divergences héritées de l’histoire et de la colonisation qui créent aujourd’hui encore, une véritable polémique d’amateurs. »

 

* je signale au non-initié que le rhum agricole s’obtient de la distillation du jus frais de canne à sucre alors que le rhum traditionnel est distillé à partir de la mélasse sous-produit du sucre.

 

Je vous propose donc quelques extraits de cet article publié dans Whisky Magazine automne 2010.

 

« ... est-ce que l’agricole est meilleur que le traditionnel ? Ou bien est-ce le contraire ? Le manichéisme fait fureur ... Le maître ronero de République Dominicaine, Don Fernando Brugal, alors que je lui mentionnais le mot « agricole », a fait la grimace en disant : « Muy bien, pero maňana... que mal de cabreza ! » Quand à Jean Bailly interviewé pour un programme TV, il me dit : « traditionnel ? Mais non, le mot correct est industriel... » Si l’objectif « philosophique » de la distillation est de révéler la quintessence du végétal distillé, le rhum agricole est le vainqueur absolu. Il s’agit de l’expression directe et authentique du pur jus frais par opposition à la mélasse, un sous-produit de la même canne. Néanmoins, si les produits adversaires sont analysés selon une perspective gustative, l’affaire se complique. Il faut avant tout séparer les rhums blancs et les rhums vieux. Les éléments de distinction d’un rhum blanc sont déterminés par la qualité de la matière première mais également le process de fermentation et de distillation. Aux Antilles françaises, les cannes à sucre utilisées pour produire le rhum agricole sont sélectionnées tout spécialement pour le rhum, tandis que le rhum traditionnel est produit avec des variétés de canne spécifiques pour la production du sucre. »

 

« Pendant les dernières décennies, les procédés de fermentation ont tous été standardisés, à part quelques rares cas à l’avant-garde, en éliminant donc les fermentations spontanées et en réduisant les temps. Actuellement, les fermentations des rhums traditionnels et agricoles durent environ de 24 à 36 heures alors que la longueur du procédé est le vrai secret aromatique de tous les distillats ; Le résultat de cette dispute entre agricoles et traditionnels est donc une égalisation. La distillation étant un facteur décisif, il faut retourner au facteur C (colonial)... »

 

« La naissance de la catégorie « super premium » pour le rhum blanc, après celles pour les vodkas et le gin, est caractérisée par une évolution en trois points. Tout d’abord, la recherche de variétés de canne à sucre plus intéressantes sur le plan aromatique, par exemple les vieilles variétés de canne à bouche (cristalline et rubanée). Ensuite, des fermentations plus longues à température contrôlée et, enfin, des distillations plus précises en alambics de cuivre à double distillation. »

 

« La seule législation officielle stricte existante est celle des rhums agricoles français. Quand au reste, il faut avoir confiance sur la moralité des producteurs. Heureusement, ils sont nombreux à privilégier la qualité. El Dorado, Flor de Caňa, Appleton sont des exemples de producteurs de rhum traditionnel qui signalent l’âge réel du distillat sur l’étiquette. »

 

« Personnellement je pense que les Neisson des années 90 sont la meilleure expression d’un vieux rhuma agricole, tandis que El Dorado 15 ans flirte avec l’excellence parmi les rhums traditionnels. »

 

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 00:09

« Les routiers sont sympa ! » c'était Max Meynier sur RTL. Les Routiers c'étaient aussi des restos sur le bord des nationales où la tortore était consistante, chaleureuse, la patronne accorte, le patron grincheux et bien sûr le carburant ne manquait pas... Avant de lire le court texte de Maurice des Ombiaux je vous propose d'écouter un morceau d'anthologie de Jean Yanne « Les routiers» ( si vous souhaitez l'image pour voir le look de Yanne et de son acolyte http://www.youtube.com/watch?v=jLMzHKrgBZs )

 

Dans notre vocabulaire il est des mots qui s’enfouissent sous l’épaisseur du temps, disparaissent avec ceux qu’ils désignaient comme le roulier qui conduisait un chariot tiré par des chevaux transportant des marchandises. Alors maintenant des Ombiaux écrirait : « Buvez comme un homme délicat et non comme un routier » et tomberait sous les coups de la loi car « un verre ça va, trois verres bonjour les dégâts ! »

    

 

Comment il faut boire.

 

«Vous avez donc devant vous un verre de bonne dimension où le nez peut entrer quand les lèvres aspirent le liquide embaumé.

Ce verre ne doit être rempli qu’au tiers, à peine. Gardez-vous de chez qu’on appelait autrefois le « rouge-bord » et qui ne se pratique plus que chez le bistro et les grossiers buveurs.

Tournez lentement le verre de manière que le vin, en caressant les parois, développe davantage son bouquet, puis respirez-le ; quand vous jugerez que son arome a pris tout son essor, posez le cristal poli sur votre lèvre inférieure, et humez très canoniquement.

Ne laissez pas couler le nectar dans votre gosier comme l’eau d’un robinet dans une bouteille. Il faut s’en bien imprégner toute le bouche et ne l’avaler qu’à petites gorgées. C’est seulement ainsi que le vin révèle les subtiles nuances de son âme divine ; autrement il ne dévoile pas ses secrets adorables et passe, hautain et silencieux, devant l’incompréhension stupide des philistins. Encore faut-il s’y reprendre à plusieurs fois pour les pénétrer tous et sonder à fond les mystères de la treille.

Buvez comme un homme délicat et non comme un roulier. »

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22 octobre 2010 5 22 /10 /octobre /2010 00:09

L’un des joyaux de notre vieux pays démocratique est sans conteste le scrutin d’arrondissement uninominal à deux tours car il permet parfois au 2ième tour, grâce à des triangulaires, d’accoucher de résultats extravagants et ainsi de faire élire un outsider qui n’en demandait pas tant. Les triangulaires que je préfère sont bien évidemment celles où deux membres du même camp : par exemple l’investi par le parti parachuté de Paris et celui qui attendait son heure depuis longtemps, s’étripent et font élire le 3ième larron qui se contente de tirer les marrons du feu. Je ne remuerai pas le couteau dans la plaie de certains en énumérant tous ces bienheureux élus par la grâce d’ambitions contrariées de leurs adversaires politiques.

 

Nous sommes donc le pays des constitutionnalistes – j’ai été formé en cette matière par Jacques Georgel et j’ai côtoyé l’un des constitutionnalistes des plus brillants Guy Carcassonne –, il est vrai que nous avons aligné 5 Républiques et que nous adorons modifier nos chères Constitutions. Bref, nous sommes les Paganini des modes de scrutins et nos Ministres de l’Intérieur n’aiment rien tant que les découpages électoraux que certains qualifient de charcutages ce qui me semble bien déplaisant pour les charcutiers qui sont d’habiles artisans qui savent bien que dans le cochon tout est bon.

 

Hormis ce brave scrutin d’arrondissement qui met sur un pied d’égalité la voix d’un député de la Lozère et celle d’un député de l’Essonne en dépit du fort déficit de voix du premier, je dois signaler à nos jeunes générations que sous la IVe République la «loi des apparentements» fut en vigueur pour les législatives de 1951 et celles de 1956. Dans le cadre du scrutin proportionnel, elle permettait aux partis qui se déclaraient apparentés de concourir séparément lors du scrutin, tout en additionnant leurs résultats pour l'attribution des sièges. Les partis apparentés pouvaient ainsi obtenir ensemble, au niveau de la circonscription électorale concernée, une majorité des voix et donc la totalité des sièges à pourvoir. Au passage, ils éliminaient leurs rivaux politiques communs. Ainsi les membres de la Troisième Force socialistes SFIO, MRP, RGR qui l'instituèrent, et aussi le CNIP, purent limiter la puissance électorale du PCF et du RPF. En 1956, elle joua également au détriment de l'UDCA de Pierre Poujade.

 

Ce long préambule, qui n’est pas celui de la Constitution, pour introduire un affrontement des plus pacifiques entre 3 représentants de l’Appellation Picpoul de Pinet. Que voulez-vous j’ai un faible pour elle car je trouve cette dénomination à primesautière, légère, en effet ça part comme la comptine enfantine Pic et pic et colégram, ça rebondi sur poule de pour atterrir sur Pinet charmant petit village situé au nord de l’étang de Thau. Pour les férus de précisions diverses et variées ils n’ont qu’à se reporter sur http://www.picpoul-de-pinet.com/appellation.asp

 

Mais pourquoi diable provoquer une triangulaire à propos de ce petit vin blanc – le qualificatif petit étant sous ma plume une mention valorisante – me direz-vous ? Tout simplement, comme vous avez pu le constater, parce que ça m’a donné l’occasion d’étaler toute l’étendue de ma science politique et, plus prosaïquement, parce que je suis un grand amateur d’huîtres et que les huîtres aiment le Picpoul de Pinet  Caillou-9254.JPG

Ma triangulaire regroupera :

1 Vert : un Picpoul vin issu de l’agriculture biologique du Domaine Azan

1 Rose : un Picpoul provenant de la cave de l’Ormarine

1 Indépendant : un Picpoul provenant du domaine Félines Jourdan.

 Caillou 9257Caillou-9258.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Caillou-9260.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien évidemment les étiquettes – pas celles des flacons qui sont assez traditionnelles à l’exception de celle du vin AB – n’engagent que moi et n’ont aucun rapport avec une quelconque coloration politique des vignerons en question.

 

Le millésime c’est 2009. Le Vert et le Rose affichent 12°5 et une contre-étiquette assez succincte situant l’appellation et indiquant que c’est bon avec les crustacés et le poisson, l’Indépendant lui n’a que son étiquette et titre 13°5. Tous contiennent des sulfites. Les flacons du Vert et de l’Indépendant arborent sur le goulot la Croix du Languedoc alors que le Rose est frappé des armes de Pinet. Le Vert et le Rose se rattachent à l’Appellation Coteau du Languedoc Contrôlée et l’Indépendant à l’Appellation Languedoc Contrôlée.

 

Le Vert a été acquis chez Biocoop 55 rue de la Glacière dans le 13ième pour 5,89€

Le Rose a été acquis chez Monoprix Bièvre toujours dans le 13ième pour 3,95€

L’Indépendant a été acquis à la Grande Epicerie du BM dans le 7ième pour 7,90€

 

Le scrutin étant à 2 tours :

- au 1ier dégustation à l’aveugle (n’y voyez aucune ironie par rapport au choix des électeurs dans certaines votations) le matin dans ma cuisine ;

- au 2ième à l’heure du déjeuner face à un plateau d’huîtres les 3 candidats seront testés en situation réelle (là encore aucune malice de ma part).

 

Étant à moi tout seul le peuple souverain je procéderai au dépouillement des suffrages et proclamerai les résultats. En cas de contestation de la validité du scrutin vous aurez la possibilité de déposer un recours auprès du Conseil d’Etat.  Caillou-9279.JPG

Mercredi je fais l’acquisition rue Daguerre d’une douzaine de Fines de Claires N°2, de pain de seigle, je rentre at home j’ouvre mes huîtres, fait ma vinaigrette à l’échalote, je dresse la table, je fais ouvrir les flacons et emplir 3 verres pour le 1ier Tour qui se déroule sur la paillasse de la cuisine, l’évier se révélant un beau crachoir. Je déguste. C’est serré mais je penche pour le n° 3, le 1 et le 2 sont vraiment au coude à coude.

 

Ensuite 2ième tour, une huître nature et une gorgée du Picpoul dit Indépendant, puis même opération pour le Rose, puis pour le Vert. L’Indépendant est le plus Picpoul mais le Vert se tient bien et le Rose n’est pas ridicule.

 

Je confronte les résultats du 1ier Tour où le N°1 était le Vert, le N°2 le Rose et le N°3 l’Indépendant et ceux du second. C’est vraiment serré même si l’Indépendant garde une courte tête d’avance.

 

Je procède alors à un test redoutable le couple infernal huître+vinaigrette puis gorgée de Picpoul pour voir si ça change la donne. Pas vraiment même si le Vert y gagne quelques voix.

 

Les Résultats :

 

Le Picpoul provenant du Domaine Félines Jourdan par C. M.H et S. Jourdan à 34 Mèze est élu avec 35 % des suffrages exprimés.

Le Picpoul provenant du Domaine Azan Floriane&Olivier Azan 34850 Pinet obtient 33% des suffrages exprimés.

Le Picpoul L’Etang de Sol provenant de la Cave de l’Ormarine 34850 Pinet obtient 31% des suffrages exprimés.

 

Commentaires de JB le Alain Duhamel de la dégustation politique : 3 candidats de qualité dont les vins expriment bien ce qu’un amateur d’huîtres attend du Picpoul de Pinet : couleur franche jaune paille, beau nez plein de fraîcheur, vivacité en bouche, petite pointe d’acidité laissant une bouche nette et légère. Si l’Indépendant l’a en définitive emporté c’est qu’il allie un peu plus de soyeux à sa vivacité que ses concurrents. Reste qu’un élément qui n’a pu être pris en compte dans le choix de l’électeur unique, étant donné les particularités du mode de scrutin, c’est le prix. En effet nous allons de 2 € en 2€ du simple au double entre le gagnant et le 3ième alors que les écarts sont extrêmement faibles. Cette structure de prix, assez explicable en fonction, tant de la structure qui produit le vin : coop, Domaine dont un AB que de la distribution : Monoprix, Biocoop et GE du BM, reste difficilement compréhensible du consommateur moyen qui, il est vrai, n’est pas forcément en mesure de faire des comparaisons car il ne fréquente pas forcément les 3 types de magasins. Quoi qu’il en soit, ce qui serait intéressant c’est que mes confrères et concurrents papier se collent un peu plus à ce genre d’approche croisant les circuits de distribution et l’origine des vins (au sens des entreprises qui les font) pour vraiment aider ceux des consommateurs qui se trouvent confronter à ce type de constat.  

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