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4 juillet 2020 6 04 /07 /juillet /2020 06:00
« Au bout de 8 ans, il était grand temps… » Me Morain le procès en correctionnelle pour prise illégale d’intérêts dans le classement des vins de Saint-Emilion d’Hubert de Boüard et de Philippe Castéja aura bien lieu…

Dimanche, Bordeaux tombe dans l’escarcelle d’un Vert qui n’aime pas les autos…

 

Jeudi, la chambre d’instruction de la cour d’appel de Bordeaux renvoyait en correctionnelle Hubert de Boüard et Philippe Castéja, pour prise illégale d’intérêt de la part de personnes en charge d’une mission de service public dans le classement de 2002 des GCC de Saint-Emilion.

 

En son temps, lors du procès contre Isabelle Saporta perdu par Hubert j’ai donné à la barre mon appréciation sur son implication dans la procédure et je ne vais pas ici revêtir l’hermine des juges, la rigueur du procureur, la vigueur des plaidoiries des avocats des deux parties. 

 

 

Les deux figures du vignoble bordelais sont renvoyées en correctionnelle par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux, qui fait état de « charges suffisantes ».

 

Dans l’affaire du classement 2012 de Saint-Émilion, « il existe bien des charges suffisantes justifiant le renvoi devant le tribunal correctionnel de [Hubert de Boüard et Philippe Castéja], mis en examen sous la prévention de prise illégale d’intérêt » juge la chambre d’instruction de la cour d’appel de Bordeaux ce 2 juillet. Suivant la réquisition du parquet général du 5 mars dernier, la cour estime donc qu’il y a matière à s’interroger sur les fonctions et intérêts des deux prévenus.

 

Tout deux siégeant au comité national des vins d’appellation de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO) pendant les travaux sur le classement, dont ils ont personnellement bénéficié en tant que candidats. Hubert de Boüard est en effet le copropriétaire du château Angélus, passé en 2012 au rang de premier cru classé A, ainsi que le consultant « d’une demi-douzaine d’exploitations candidates ». Pour sa part, Philippe Castéja possède le château Trottevieille, maintenu premier cru classé B.

 

"Intérêt personnel direct"

 

Dans sa validation du travail du juge d’instruction, la cour d’appel semble cependant distinguer l’implication des deux prévenus. Le juge souligne d’une part « l’omniprésence et l’investissement de [Hubert de Boüard] dans des actes accomplis sciemment, valant surveillance et administration, ce aux divers stades du processus d’élaboration du classement 2012 et en ses diverses qualités [étant également président du Conseil des Vins de Saint-Émilion], alors même qu’il savait à l’évidence qu’il avait un intérêt personnel direct à son résultat. »

 

Pour Philippe Castéja, « si ses interventions dans la procédure de classement apparaissent nettement moindres, il n’en demeure pas moins qu’en tant que membre du comité national des vins de l’INAO il a été noté présent à plusieurs séances de ces instances » (même si sa défense souligne dans son dossier qu’il a quitté les séances sans prendre part aux votes et débats, notamment sur l’appui de billets d’avion).

 

Défense

 

Contactés, Hubert de Boüard et Philippe Castéja ne souhaitent pas commenter la décision de justice et renvoient à leurs cabinets d’avocats. Avocat de Philippe Castéja, maître Jean-Yves Leborgne ne se dit pas surpris par cette décision : « si la cour d'appel avait confirmé le non-lieu que demandait le procureur, elle aurait été amenée à juger le fond, ce qui lui est interdit ». Relevant la distinction « assez soutenue » faite entre son client et Hubert de Boüard, l'avocat parisien se montre serein devant la perspective d'un passage en correctionnelle : « il appartient au parquet de prouver que mon client a participé à des débats et votes, ce n'est pas à la personne poursuivie de prouver ce qu'elle n'a pas fait. »

 

La suite ICI

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3 juillet 2020 5 03 /07 /juillet /2020 06:00

Le 11 novembre 1983  Francois Mitterrand accompagné de Louis Mermaz a été reçu à la mairie de Bourg par Louis Robin. © Louis Robin

Le 11 novembre 1983 Francois Mitterrand accompagné de Louis Mermaz a été reçu à la mairie de Bourg par Louis Robin. - Louis Robin

Au temps des bancs rugueux de l’école Sainte-Marie, des encriers blancs en porcelaine et des porte-plumes Sergent-Major qui tachaient nos doigts de violet, nous récitions la liste des départements, préfecture, sous-préfecture : elle commençait par l’AIN, Chef-lieu Bourg-en-Bresse, Sous-préfectures Belley, Gex, Nantua

 

Image

 

En 1983, les socialistes se réunissaient lors du congrès de Bourg-en-Bresse, soit deux ans après l’élection de François Mitterrand et quelques mois après ce qu’on a appelé «le tournant de la rigueur».

 

J’étais alors Conseiller Technique au cabinet du Président de l’AN, Louis Mermaz fidèle parmi les fidèles de Mitterrand, maire de Vienne, président du CG de l’Isère flanqué de Didier Migaud directeur de cabinet, le rocardien de service qui était convié aux dîners entre Mermaz et Delors, celui-ci était classé dans le courant Mitterrandien, ça tombait comme à Gravelotte sur le rable de Jean-Pierre Chevènement. Le père Delors, éternel démissionnaire, considérait ce dernier comme le fourrier de l’économie française. Jean-Pierre Chevènement perdit l’arbitrage face à Jacques Delors sur la question du maintien ou non de la France dans le SME, le Système monétaire européen, qui était un mécanisme de change entre les monnaies, l’une des premières tentatives de régulation des monnaies avant la mise en place de l’euro comme monnaie unique. Le ver était dans le fruit du PS mais l’ambiguë Tonton sut maintenir tout le monde sur le radeau.

 

Je n’étais pas présent à Bourg-en-Bresse et, j’avoue sans honte que ma mémoire ne l’associait pas au chef-lieu de l’Ain pour une raison simple en 1981 la star de l’Ain, l’un des opposants de droite féroce aux socialo-communistes, avec Toubon, Madelin, Seguin, était le maire député-maire de Belley : Charles Millon.

 

En plongeant dans les archives du Monde je retrouve le lien avec Philippe Ridet

Charles Millon ou la revanche d’un réactionnaire ICI

 

À la tête d’une association baptisée Ensemble pour la France, Charles Millon a intégré l’équipe afin de mobiliser la France des diversités.

Edouard Jacquinet pour M Le magazine du Monde

 

L’ex-ministre de la défense de Jacques Chirac, qui avait été soutenu par le Front national en 1998, affirme avoir rejoint l’équipe de campagne de François Fillon.

Par Philippe Ridet Publié le 17 mars 2017

 

Amoureux de l’Italie comme lui j’avais lu son livre « L’Italie, Rome et moi » chez Flammarion.

 

L'Italie, Rome et moi par Ridet

 

« J’ai longtemps rêvé d’être italien. À défaut, j’ai cherché à en avoir l’air… »

Oui mes amis  je rêve…

Je lui avais emprunté cette phrase dans une chronique :

 14 février 2014

Lettre d’un parisien à ses amis italiens de Paris : préparez-moi une Vignarola alla romana ! ICI 

 

Bref, je m’étais dit en apprenant la sortie de son nouveau livre « Ce crime est à moi » fin janvier 2020 aux EDITIONS DES EQUATEURS, que je l’achèterais. Puis le confinement vint, il fit parti de ma moisson du premier jour de liberté.

 

Ce crime est à moi par Ridet

 

Restait à le lire.

 

Je viens de le faire.

Comme toujours je vais à la chasse aux critiques sur la Toile et la première qui s’affiche est l’œuvre d’une nantaise (vous connaissez mes attaches nantaises)

 

Les Chroniques d'une nantaise ICI 

 

Elle conclue : Le roman est assez court, faisant à peine plus de 200 pages, et je l’ai donc lu assez rapidement. Ce n’est pas une lecture que j’ai trouvée captivante étant donné qu’il ne s’y déroule pas énormément d’événements mais j’ai beaucoup apprécié la simplicité des propos ainsi que leur réalisme et ai trouvé ce livre hypnotisant. J’avais envie d’en poursuivre la lecture, de retrouver l’atmosphère à la fois malsaine et vintage de Ce crime est à moi et j’ai eu la sensation que l’auteur relatait sa propre vie tellement les ressentis et les sentiments exprimés paraissaient sincères.

 

Aussi étonnant que cela puisse paraître, et j’en suis la première surprise, ce livre m’a marquée. À l’heure où je vous écris ces lignes, cela fait moins de 24 heures que je l’ai terminé et je ne peux m’empêcher d’y repenser et d’y réfléchir. Certains aspects du livre résonnent en moi, cette période de doute entre la fin de l’adolescence et le début de la vie adulte me parle totalement et j’ai été touchée par les propos de l’auteur sur plusieurs points. Je vous invite donc à découvrir ce roman qui a été pour moi une belle découverte.

 

Philippe Ridet est né en 1955, ce n’est pas un vraiment comme moi un baby-boomer, le pur baby-boom s’étend entre 45et 55 est trop souvent assimilé aux fameuses 30 Glorieuses. Alors que j’avais 20 ans en 1968, lui n’était qu’un adolescent à Bourg-en-Bresse.

 

Dans une chronique de 2017 j’écrivais, « contrairement à Paul Nizan dans Aden Arabie, aujourd'hui je n'écrirai pas « J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie ».

 

De ce temps je ne suis ni fier, ni repentant, il reste pour moi le moment où la société française, sa jeunesse tout particulièrement, dans l'un de ses spasmes violents dont elle a le secret, explosaient les coutures d'un habit trop étroit. Nous pensions sincèrement faire la Révolution, renverser la table alors qu’en fait la société de consommation avait besoin qu'on brise des tabous pour prospérer, et nous lui avons grande ouverte les portes.

 

Paul Nizan : Biographie

 

« … Paul Nizan, pour notre localité qui l’accueillit comme professeur de philosophie au lycée Lalande, des mots méprisants : « Les gens s’ennuient tant, écrit-il dans Présentation d’une ville, qu’ils ne voient pas à vingt mètres devant eux. Leur ville rumine, leur ville digère. Quand ils se sont acquittés comme d’une triste corvée des innombrables tâches qui les font vivre, ils rentrent chez eux. Et la plupart du temps, ils y restent. »

 

« Tout y est bâti dans une pierre molle et blanche comme la chair des femmes pieuses. »

 

BRASSERIE LE FRANCAIS -

Le Français (ndlr. le restaurant iconique) est « Le rendez-vous des commerçants, des fonctionnaires, de chefs locaux du PS. »

 

Exécution en règle, je n’ai jamais arpenté les rues de Bourg-en-Bresse alors que bien sûr en tant locataire du 78 rue de Varenne la volaille de Bresse, était et reste le fleuron de la volaille AOC (la seule) et j’ai sillonné la Dombes. Je n’y ai fait, en direction de Genève, que des haltes brèves à la gare TGV.

 

La gare de Bourg en Bresse (01) - Les gares de France et leurs ...

 

Philippe Ridet se contente, à propos de Bourg-en-Bresse d’écrire avant de la décrire, la ville (page 45) « est le chef-lieu du département. Mais personne ne la connaît véritablement. Ou on y vit, ou on y passe. Personne ne la visite Ce n’est ni le Périgord ni le Luberon. La beauté ne vous saute pas aux yeux. Certains habitants, un peu susceptibles, se sentent humiliés lorsque, à la question « c’est où déjà ? », ils doivent préciser que leur commune est située entre Lyon et Genève, comme si elle ne pouvait exister que dans son rapport géographique aux deux métropoles de réputation internationale dont elle est séparée de soixante kilomètres pour la première, et de quatre-vingt-dix, pour la seconde. D’autres, au contraire, se gaussent de sa taille modeste et de son absence de particularités en l’appelant « le village », une autre manière de dire qu’elle mérite sa notoriété discrète, pour ne pas dire son oubli. »

 

Dans mon job au 78 rue de Varenne j’ai beaucoup fréquenté les Préfets, en effet le terroir agricole n’est guère parisien, et j’imagine la tête de l’épouse du Préfet de l’Ain lorsque son mari lui annonçait sa nomination à Bourg-en-Bresse. Un trou, l’horreur absolue, mais dans la préfectorale, il faut savoir gravir les marches de la hiérarchie une à une…

 

Quand Alain Gottvallès perdit aux Jeux Olympiques en chambre d'appel

En 1964, Alain Gottvallès est le meilleur nageur au monde sur 100 mètres nage libre. Il est le favori logique de la finale olympique. 

 

Si je me polarise sur la ville, c’est qu’elle est dans le livre de Philippe Ridet une actrice essentielle, le premier chapitre avec sa carte postale de la piscine Alain-Gottvallès, « centre de son univers, entre treize et dix-huit ans. », donne le ton. Le crime du maître-nageur, Didier Cornaton, qui avait voté René Dumont, par la jeune étudiante en philosophie, Martine Amouroux, n’est qu’un fil rouge, une étrange obsession, permettant à l’auteur d’évoquer sa jeunesse.

 

Page 105 :

« Aujourd’hui, j’ai beaucoup de mal à harmoniser les souvenirs de ma jeunesse avec le récit magnifié et recomposé de cette époque par les émissions de télévision qui, régulièrement, exhument les années soixante-dix comme un éden de permissivité. Les filles aux seins nus, dansant bras écartés en dodelinant de la tête, le regard perdu parmi leurs longs cheveux blonds, je ne les ai vues qu’à Woodstock (le film), mais jamais dans la vraie vie. Étais-je au mauvais endroit ? Trop timoré ? L’amour libre n’était pas notre modèle. Nous suivions avec quelques aménagements le canevas tissé par nos parents. Seule la perspective du mariage et de la fondation d’un foyer n’entrait plus dans nos priorités.

 

Qui croit que les années soixante-dix ont été un déchaînement des sens se trompe lourdement. Au contraire, elles furent pour moi des années inquiètes et studieuses où tout le monde était habillé avec des parkas marron et des pantalons bleus informes. Des années où la question de gagner sa vie s’imposa dans nos préoccupations sans même que nous n’y prenions garde. Des années mieux symbolisées par la bande à Baader et des terroristes italiens que par le flower-pop »

 

Là je me sens très proche de Philippe Ridet, les années 70 ont été des années grises et violentes.

 

Page 145

 

« … Ville née sans prétention, elle l’était restée. Elle ne s’était pas effondrée comme beaucoup de communes de province ignorées des lignes TGV et des autoroutes. Modeste, elle tenait son rang, sans désirer qu’il soit plus élevé. Elle n’est pas très belle, mais courageuse. Beaucoup lui en voulaient d’être restée debout, alors qu’ils s’étaient effondrés. »

 

Enfin, clin d’œil à la maman de Philippe Ridet, rocardienne post PSU, le père étant lui un mitterrandien.

 

Si tant est que mes conseils de lecture pèsent un peu dans vos choix, je vous conseille de lire « Ce crime est à moi », c’est bien plus que l’histoire d’un meurtre mais celle d’une tranche de vie…

 

Ce crime est à moi par Ridet

 

« Ce roman est le fruit d’une réflexion où j’ai adopté un style, une écriture pour lui donner une forme, trouver la bonne distance entre la période sans que cela soit nostalgique. C’est tenir des jumelles à l’envers pour toucher les choses et les rendre lointaines. »

(Photo : Patrice Normand)

Vendredi 3 Avril 2020 - 14:45 ICI
 

Philippe Ridet, 52 ans, est journaliste au Monde. Son métier, selon lui, consiste à être attentif, écouter. Il faut, comme il dit : « Surveiller un pays comme le lait sur le feu ». L’observation de l’autre, d’une ville, d’une époque révolue, c’est un peu ce dont il est question dans ce premier roman Ce crime est à moi (éditions des Equateurs) dans lequel Philippe Ridet narre l’histoire d’un crime commis dans une petite ville des années 1970. Un fait-divers qui modifie profondément la trajectoire du narrateur. Celui-ci ne peut ni devenir nageur professionnel ni postier alors il se tourne vers le journalisme et l'écriture. La trace laissée par ce crime donne ainsi naissance à sa vocation littéraire.

L’année précédant son élection, le 12 octobre 1980. François Mitterrand, ici au Parc des expositions de Bourg pour la Fête de la rose, répond à nos questions. Derrière lui, Charles Hernu / Archives DR  ICI

Avec la disparition de Louis Robin, Bourg perd son ancien député-maire ICI
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2 juillet 2020 4 02 /07 /juillet /2020 06:00

 

Ma comparaison avec Aimable Castanier le boulanger de Sainte-Cécile qui refuse de faire du pain parce qu’Aurélie est partie avec un berger a été mal comprise par Jean Héritier qui s’est déclaré surpris par la référence à la femme du boulanger pour expliquer mon désamour par rapport au vin!!

 

Qu’il me soit permis d'écrire que ce lecteur fidèle ne m’a compris ; je m’en explique.

 

Si ce cher Aimable refuse de faire du pain c’est que l’amour de sa vie l’a quitté. C’est sa façon à lui de proclamer son AMOUR…

 

J’ai en effet écrit « je suis un peu malheureux d’avoir perdu le goût de chroniquer sur le vin… »

 

Pourquoi ce lent désamour, cet effritement du désir, ce manque d’envie ?

 

Rassurez-vous, ce désintérêt n’a rien à voir avec le vin lui-même, je n’ai jamais pris autant de plaisir à boire du vin depuis que je suis tombé la tête la première dans le vin nu qui pue.

 

 

Je suis encore plus fou du vin mais ce n’est pas celui qui intéresse les grands chefs du vin qui montent à Paris pour traîner leurs guêtres dans les palais de la République et de ses soupentes. Le mien fait l’objet de leurs lazzis, de leur mépris, même si, le leur, va à la chaudière pour que nous puissions nous laver les mains ! Des sous, des sous, les nôtres, Trump et le nouvel empereur de Chine ont bon dos, ils nous font payer leur cécité, leur immobilisme, leur incapacité à anticiper.

 

Mon manque d’envie de chroniquer se situe à ce niveau, comme je ne suis, et n’ai jamais été, un dégustateur-commentateur-notateur de vin, je ne vois pas ce que je pourrais écrire de pertinent, ou d’impertinent, sur le nectar gorgé de soleil.

 

Buveur, mangeur, je ne vais pas me glisser dans la peau des imposteurs (pas de féminin) qui tournent autour des vigneronnes-vignerons pour leur jouer du violon, du pipeau, faire bouillir leur petite marmite, réchauffer leur ragout… Mes goûts, je ne vois pas au nom de quoi je les érigerais en références pour vous. Ils ne sont que les miens, rien de plus, rien de moins ; ils ne sont que des petits cailloux qui balisent mon parcours personnel. J’avoue que je me marre comme une baleine lorsque je jette un œil sur le parcours des dégustateurs patentés, je n’ai vraiment pas envie de leur ressembler.

 

Péché d’orgueil ?

 

Oui !

 

Oui je suis fier, mais pas méprisant, je ne vais pas déverser sur mon espace de liberté des mots venimeux sur l’échine souple et courbée de ceux qui viennent lécher les pieds des puissants, ou supposés tels. Louis Mermaz, politique pur sucre mitterrandien, me confiait souvent, au sortir de son bureau de cette engeance, « dès qu’ils seront de retour chez eux, ils me tomberont dessus à bras raccourci… » Je ne renie pas mes propos sur le président des VIF mais je regrette de les avoir publiés, comme l’aurait Bill Clinton, ils sont inappropriés.

 

 

12 septembre 2017

En 2001 le sévère avertissement de René Renou aux AOC : à méditer!

 

René était un romantique, pas un homme d’affaires, trop de ceux qui aujourd’hui lui érigent une statue sont des hypocrites, et pourtant il avait compris que si l’AOC se laissait emporter par l’inertie de la plus grande pente, celle de la facilité, du ruban  de la reconnaissance pour tous, la vigne France dans sa majorité rejoindrait le modèle agricole dominant dont les plus clairvoyants pressentaient les limites.

 

Nous n’avons pas toujours été d’accord sur la stratégie avec René qui croyait renverser les montagnes du conservatisme par son verbe brillant. « Combien de divisions René ? » lui disais-je lorsqu’il me proposait de devenir directeur de l’INAO.

 

Je les connaissais trop bien ses fameux soutiens, porter leur serviette : jamais !

 

Petite piqure de rappel donc, cette citation est couchée dans mon rapport de 2001. 

 

« Aux syndicats d’AOC, je dis ayez le courage de gérer le potentiel qualitatif collectif de l’AOC et vous assurerez votre avenir. Dans le cas contraire, le marché n’aura aucun état d’âme et vous, syndicats, porterez la responsabilité d’une faillite collective »

 

 

Cher Jean Héritier, en ces temps difficiles où le monde du vin n’est pas épargné, je ne vais pas tenir la posture de celui qui psalmodierait « Je vous l’avais bien dit ! »

 

Dans ma vie professionnelle et personnelle j’ai toujours su tourner les pages sans regrets, me ressourcer, vivre différemment, lorsque j’évoque mes souvenirs c’est, sans nostalgie, rien que pour faire fonctionner ma mémoire de retraité, aviver mes neurones de retraité.

 

Oui j’aime le vin, même si c’est du vin qui pue, et ça va bien au-delà d’une simple déclaration c’est un partage intime qui est mon secret…

 

Bonne journée et, je l’espère, à l’année prochaine pour ma déclaration d’amour au vin en ligne avec prélèvement à la source…

 

les sept citadelles du vertige ICI

Sept châteaux du Pays cathare espèrent être inscrits au Patrimoine mondial par l’Unesco, comme la Cité de Carcassonne (Aude) qu’ils défendent.

 Au sein d’une nature préservée, Peyrepertuse épouse la roche sur 300 m de long en deux châteaux (ici le premier ouvrage défensif).

De la frontière avec le pays catalan, à l'est, à la plus célèbre d'entre elles, Montségur, à l'ouest, sept forteresses entre Pyrénées et Corbières offrent une vue imprenable à 360° depuis les pitons rocheux où elles se dressent. Leur position escarpée leur a valu le surnom de « citadelles du vertige ».

 

Qu'ont en commun ces sites ? Une longue histoire, inscrite dans leurs vestiges. Une occupation antérieure à l'époque de la persécution des cathares, ces dissidents religieux dont le Pape Innocent III a ordonné la fin au début du XIIIe siècle. Des constructions maintes fois remaniées. Repères d'une ligne mouvante marquant la frontière franco aragonaise, ces postes de guet ont constitué un système de défense militaire majeur jusqu'au traité des Pyrénées (1 659) qui a repoussé la frontière avec l'Espagne plus au sud. Leur rôle défensif de vigie perdu, ils sont tombés en ruines.

Tourisme en pays cathare : les sept citadelles du vertige

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1 juillet 2020 3 01 /07 /juillet /2020 06:00

L’image contient peut-être : une personne ou plus et texte

Rassurez-vous, je n’exprime en rien une opinion politique je me contente, une fois n’est pas coutume, d’être d’accord avec Mélenchon :

 

«Edouard Philippe est de droite et n'a jamais prétendu autre chose. C'est un homme élégant, d'un côtoiement agréable, un libéral assumé et qui le dit clairement», a assuré le chef de LFI. Avant d'embrayer sur la passion du locataire de Matignon pour la boxe : «Savoir le sport qu'il pratique aide à comprendre un homme politique. Lui, c'est la boxe. Regardez le faire! Quand il répond, il tourne et danse sur le ring le temps qu'il faut pour que vous baissiez la garde. À ce moment-là, il choisit le point où frapper : c'est un mot qu'il a pris dans votre discours, et il en fait ce qu'il veut, pan!», raconte-t-il. Reconnu pour ses joutes oratoires, Jean-Luc Mélenchon ajoute : «On peut aussi faire un peu d'esthétique en politique, j'y tiens».

 

Debré Michel janvier 1959 au 14 avril 1962, Pompidou Georges 14 avril 1962 au 10 juillet 1968, Maurice Couve de Murville, 10 juillet 1968 jusqu'au 20 juin 1969, Jacques Chaban-Delmas 20 juin 1969 au 5 juillet 1972, Pierre Messmer 5 juillet 1972 au 27 mai 1974, Jacques Chirac, du 27 mai 1974 au 25 août 1976, Raymond Barre 25 août 1976 au 13 mai 1981. …

 

Pierre Mauroy 21 mai 1981 17 juillet 1984,  Laurent Fabius 17 juillet 1984 - 20 mars 1986, Michel Rocard 10 mai 1988 jusqu'au 15 mai 1991, Edith Cresson 15 mai 1991 au 2 avril 1992, Pierre Bérégovoy 2 avril 1992- 29 mars 1993 …

 

Jacques Chirac* du  20 mars 1986 au 10 mai 1988

 

Edouard Balladur* 29 mars 1993 -11 mai 1995, Alain Juppé 17 mai 1995 - 2 juin 1997.

 

Lionel Jospin*le 2 juin 1997 -  6 mai 2002.

 

Jean-Pierre Raffarin 6 mai 2002 -31 mai 2005, Dominique de Villepin 31 mai 2005 - 16 mai 2007, François Fillon 16 mai 2007 jusqu'au 10 mai 2012…

 

Jean-Marc Ayrault 15 mai 2012 -  31 mars 2014, Manuel Valls 31 mars 2014 – 5 décembre 2016, Bernard Cazeneuve le 6 décembre 2016 – 10 mai 2017…

 

Edouard Philippe 15 mai 2017 …

 

*Premiers Ministres de cohabitation : Chirac sous Mitterrand 1, Balladur sous Mitterrand 2, Jospin sous Chirac

 

Le nombre de premier Ministre de la Ve est de 23 mais Chirac l’ayant été deux fois sous Giscard qu’il « adorait » puis Mitterrand qui le fascinait, je n’en ai connu que 22.

 

Du côté de la droite qui a occupé le plus longtemps le siège éjectable de Matignon, c’est Edouard Philippe qui incarne pour moi le mieux ce qu’est un premier Ministre de la droite républicaine.

 

À gauche, sans surprise, c’est Michel Rocard, bien qu’entravé par la vieille garde Mitterrandienne, qui a mes faveurs, ainsi que Lionel Jospin, qui lui avait bien plus de liberté dans la cohabitation, mais trop rigide, entouré de technocrates avec en tête Olivier Schrameck, qui chutera lourdement à la présidentielle, trahi qu’il fut par les candidatures Chevènement et Taubira.

 

Bien évidemment, les à gauche je les ai tous pratiqués quand j’étais aux manettes, j’ai connu Valls dans l’équipe rocardienne, j’ai eu un faible pour ce pauvre Pierre Bérégovoy, une allergie folle de la gouvernance raide dingue d’Edith Cresson, j’ai toujours trouvé Ayrault d’une fadeur extrême…

 

Edouard Philippe lors du traditionnel défilé militaire du 14-Juillet sur les Champs-Élysées, en 2019.

Edouard Philippe lors du traditionnel défilé militaire du 14-Juillet sur les Champs-Élysées, en 2019. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE »

 

Edouard Philippe, un ambitieux en sursis avant les municipales et le remaniement Par Olivier Faye  ICI 

 

Donné favori du second tour des élections au Havre, il n’est pourtant pas sûr de rester premier ministre.

 

Décembre 1993. Edouard Philippe est heureux : il vient d’être admis à l’ENA. Le natif de Rouen s’est marré pendant vingt minutes après avoir appris la nouvelle.

 

Il arrive à un rendez-vous avec le journaliste Guy Jacquemelle, qui écrit un livre sur le grand oral (Le Grand Oral de l’ENA, éditions du Mécène, 1995), épreuve-phare du concours, à la fois test de culture générale et de personnalité. « C’est évidemment de la cooptation, reconnaît le jeune Philippe, 23 ans, lui-même fils d’un proviseur de lycée. C’est une épreuve où il faut être gris pendant quarante minutes tout en montrant qu’on sait ne pas être gris quand les membres du jury vous y invitent. » Il les a fait rire, une ou deux fois, mais pas trop ; mieux vaut éviter de passer pour un « cabot ». « Je n’ai pas été interrogé par la seule femme du jury. C’est dommage ! Il y a une composante de charme qui rentre en ligne de compte, crâne l’étudiant. Avec elle, je n’aurais pas joué la fibre maternelle, parce qu’elle est trop jeune. J’aurais joué le petit gars qui a peur, mais qui ne se dégonfle pas. » L’ambitieux maîtrise déjà tous les codes. De ceux qui vous ouvrent les portes sans avoir l’air d’y toucher.

 

Quel visage Edouard Philippe présentera-t-il au lendemain du second tour des élections municipales au Havre (Seine-Maritime), dimanche 28 juin, pour lesquelles il est donné favori face au communiste Jean-Paul Lecoq ?

 

Celui du premier ministre loyal acceptant de se « réinventer » sur le « nouveau chemin » du quinquennat que va dessiner Emmanuel Macron début juillet ? Celui de l’homme de droite qui préfère reprendre sa liberté plutôt que de donner le sentiment de se renier ? Ou bien celui du fidèle second qui prend sa lettre de renvoi sans dire un mot ?

 

« Il aura l’attitude qui correspondra à ce qui se passera. C’est vraiment un Normand », commente une ministre. « Emmanuel Macron sait qui je suis, ce que j’incarne, ce que je peux faire et ce que je ne peux pas faire », a d’ailleurs souligné le chef du gouvernement dans Paris-Normandie. Les grognards du chef de l’Etat ont trouvé la formule « habile ». Un peu trop, même. Car il est permis de lire, derrière l’humilité apparente, un aimable coup de pression : le populaire Edouard Philippe ne sera pas l’homme du virage à gauche ou du tout écologie.

 

Stratégie du « voleur chinois »

 

Dès mars 2017, le maire du Havre présentait la mine tranquille de celui qui ne réclame rien mais sait trouver sa place dans le décor. Une photo récemment exhumée par Paris-Match le montre avec Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu en train de dîner chez leur ami, le député des Hauts-de-Seine Thierry Solère. Tous ont alors quitté la campagne à la dérive de François Fillon. Tous rejoindront Emmanuel Macron. Derrière l’objectif se trouve un certain… Jean-Louis Borloo.

 

Un mois plus tard, Philippe passe un grand oral face aux hommes du candidat Macron, Alexis Kohler, Philippe Grangeon et Stéphane Séjourné. Un dîner a été organisé dans l’appartement d’une personne tierce – discrétion oblige – à deux jours du premier tour de l’élection présidentielle. Bruno Le Maire et Thierry Solère l’accompagnent. En tant qu’ancien candidat à la primaire, le premier fait valoir sa stature et ses réseaux : il vise clairement Matignon en cas de victoire d’Emmanuel Macron. Philippe, lui, la joue discret. « Qu’est-ce que vous faites si le second tour c’est Fillon-Macron ? », leur demande Grangeon. Les trois hommes de droite bafouillent une réponse incompréhensible.

 

Le lundi, une fois l’ancien ministre de l’économie qualifié face à Marine Le Pen, Alexis Kohler convie Edouard Philippe et Thierry Solère à venir rencontrer le candidat. Le profil d’élu local du Havrais, représentant d’une droite humaniste, a plu. Son apparente humilité aussi. « Le talent, c’est de savoir coller aux circonstances politiques quand elles surviennent. Et de demeurer indispensable après », relève l’ancien député socialiste de l’Essonne Jérôme Guedj, ami du premier ministre depuis leurs années d’études à Sciences Po.

 

Cela fait maintenant trois ans que les macronistes se figurent Edouard Philippe en adepte de la stratégie dite du « voleur chinois », qui vient tous les jours dans le magasin pour déplacer de quelques centimètres l’objet de sa convoitise, avant de finir par l’emporter, ni vu ni connu. Cet objet, c’est le pouvoir. « Publiquement, c’est difficile de prendre Edouard Philippe en défaut de loyauté. Ça arrive plus dans l’exécution », note un député de La République en marche. Quand l’orientation prise à l’Elysée s’arrête en gare d’arbitrage de Matignon. Edouard Philippe étant du genre à considérer que les Romains ont tout inventé, il fait preuve d’une certaine humilité dans la conduite du pouvoir et respecte les permanences de l’Etat.

 

« J’ai toujours été méfiant vis-à-vis de ceux qui pensent que quelque chose de radicalement nouveau peut arriver en politique », écrit-il dans son autobiographie, Des hommes qui lisent (JC Lattès, 2017). Pas de chance, le livre d’Emmanuel Macron, lui, s’appelait Révolution (XO, 2016)0. « En 2017, le macronisme était un projet transformateur, et le juppéisme un projet gestionnaire. On croyait les deux solubles l’un dans l’autre, mais ils sont fondamentalement différents », tranche un proche du président de la République.

 

« Club anglais »

 

Cette dissonance s’est ressentie en particulier sur la réforme des retraites, que l’Elysée imaginait comme un tournant systémique. Au fil des semaines, le chef du gouvernement l’a fait muter en « projet de gestion financière », déplore un macroniste, avec l’adjonction sans chausse-pied d’un volet d’économies.

 

Il en va de même pour la très symbolique suppression de l’ENA envisagée par Emmanuel Macron au lendemain de la crise des « gilets jaunes ». Inquiet de la possible fin des grands corps au sein de la haute fonction publique, un membre éminent du Conseil d’Etat s’est ouvert un soir du sujet auprès des « tauliers » de Matignon que sont Edouard Philippe, son directeur du cabinet, Benoît Ribadeau-Dumas, et le secrétaire général du gouvernement, Marc Guillaume. Trois conseillers d’Etat qui vouent une fidélité sans borne à leurs corps d’origine. Un « club anglais », comme dit Edouard Philippe. « Nous tiendrons bon », répondent-ils en chœur à leur camarade.

 

En privé, Ribadeau-Dumas n’a de cesse que de tempêter contre la « course démagogique » consistant à crier haro sur les hauts fonctionnaires. « La haute fonction publique, c’est des gens payés beaucoup moins que dans le privé, et qui travaillent beaucoup plus. Ce n’est pas dans l’air du temps de dire ça… », peste-t-il. L’homme a fini par gagner dans la majorité le surnom de « Bulldozer ». Pour la peine, Edouard Philippe et son communicant Charles Hufnagel sont allés lui en acheter une réplique dans un magasin de jouets.

 

Nouvelle dimension

 

Le premier ministre a la politesse de l’humour. Au moment de grimper dans un avion, il peut lâcher : « Si cet avion s’écrase, alors là, Benalla, plus personne n’en parle ! » Mais il est surtout susceptible. « Très susceptible », selon l’un de ses plus proches amis.

 

Par exemple quand on lui reproche de ne pas assez protéger le président de la République. « Je n’ai pas le sentiment d’être en deuxième ligne. Quand ça chauffe, je suis où, ailleurs ? », réplique-t-il en petit comité. Qui est monté au front à l’Assemblée nationale au moment de l’affaire Benalla ? Et la réduction à 80 km/h de la vitesse sur les routes secondaires, qui l’a défendue face aux critiques ?

 

Cette décision très décriée est d’ailleurs l’une des rares qui porte sa marque. « Il ne cherche pas la réforme 100 % Doudou », jure un proche, qui rappelle toutefois l’implication de son patron dans la conduite de la réforme de la SNCF ou du dossier calédonien. En plus, bien entendu, de toutes les réformes prévues dans le programme Macron qu’il fallait faire atterrir.

 

Ce qui satisfait Edouard Philippe, c’est d’avoir duré trois ans (et peut-être plus si affinités). De s’être imposé à des ministres qui cherchaient à le contourner, au début du quinquennat, en allant quémander les arbitrages auprès d’Emmanuel Macron. « Une part de sa fierté, c’est d’être aujourd’hui considéré à la hauteur du poste, souligne son ami, le publicitaire Régis Lefebvre. C’est un type sérieux, Edouard. »

 

La crise due au coronavirus l’a fait passer à ce titre dans une nouvelle dimension. Il est apparu rassurant et concret. Prudent, surtout. La courbe de sa popularité a grimpé en flèche. « Les Français ont eu le sentiment que le président voulait aller vite en imposant la date du 11 mai pour le déconfinement. Edouard, lui, voulait prendre le temps, raconte un proche. Quand il présente le plan de déconfinement à l’Assemblée nationale, il met une nouvelle borne au 2 juin. Ce jour-là, les Français se sont dit : il y a quelqu’un qui nous protège. » « C’était la foire aux bretelles, aux ceintures, aux parachutes ! », cingle un ministre.

 

La phrase d’Emmanuel Macron rapportée à la télévision par Philippe de Villiers – « Edouard Philippe gère son risque pénal » – a mis en furie le locataire de Matignon. « Villiers est un zozo », souffle Philippe. « Il fait beaucoup de mal au pays avec ça », ajoute un proche.

 

Pointe d’exaspération

 

Les tensions entre l’Elysée et Matignon apparues à la faveur de cette crise ont réveillé une question aussi vieille que la Ve République : qui, au fond, exerce le pouvoir entre le président de la République et le premier ministre quand l’un et l’autre prétendent tenir le manche ? « C’est un peu comme Georges Pompidou en 1968. Il a pris une existence autonome pendant cette période », note l’ex-juppéiste Dominique Bussereau. En 1969, Pompidou remplaçait Charles de Gaulle à l’Elysée.

 

Les philippistes jurent néanmoins qu’ils savent où réside la légitimité du suffrage universel. « Edouard soutiendra le président en 2022 quoiqu’il arrive. Je suis assez sûr de moi quand je dis ça », affirme son ami et ancien conseiller spécial Gilles Boyer. Conquérir un jour l’Elysée ne serait pas une obsession du personnage, explique-t-on. Même si cela ne l’empêche pas de se placer dans le paysage. « Il y a trois ans, il n’imaginait pas être premier ministre », rappelle la députée (Agir) de Seine-Maritime, Agnès Firmin-Le Bodo.

 

Depuis quelques semaines, le réalisateur Laurent Cibien est enfermé en studio pour monter le troisième volet de sa série documentaire Edouard, mon pote de droite. Après la municipale du Havre, en 2014, et la primaire de la droite, en 2016, le nouvel opus de sa saga consacrée à Edouard Philippe racontera les coulisses de la vie quotidienne à Matignon. La diffusion interviendra à la fin de son bail à Matignon. Ce qui peut arriver « très vite », à en croire Edouard Philippe lui-même, qui répète ce mantra dans la presse havraise. Simple manière d’inciter les électeurs à lui accorder leurs suffrages dimanche, assure son entourage. Car une défaite le priverait de toute ambition future.

 

Mais le propos cache aussi une pointe d’exaspération ; il ne veut pas faire des pirouettes pour montrer qu’il serait capable de se réformer personnellement. « On ne lui demande pas de se teindre la barbe en bleu ou jaune, sourit un de ses remplaçants potentiels à Matignon. Mais, pour rester, il ne peut pas se contenter de vouloir limiter la vitesse sur la route et de contrôler les déficits. »

 

Edouard Philippe, de toute façon, est le contraire d’un homme pressé. En 1993, il expliquait ainsi à Guy Jacquemelle ne pas être fasciné par les trajectoires éclairs. « Les hommes politiques, les Fabius ou autres, qui sont de brillants ministres à 40 ans, me laissent rêveurs. Je ne suis pas sûr que ces gens laisseront quelque chose derrière eux, estimait-il. Je préfère quelqu’un qui commence sa carrière à 50 ans, comme de Gaulle, à quelqu’un qui la commence à 30 ans et qui ne fait pas long feu. » Edouard Philippe a aujourd’hui 49 ans. A cet âge-là, Emmanuel Macron aura sans doute achevé sa carrière politique.

 

Olivier Faye

 

 

Bernard Cazeneuve livre sa part de vérité

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30 juin 2020 2 30 /06 /juin /2020 06:00

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Les municipales sont des élections locales, à Paris comme ailleurs, et même plus qu’ailleurs eu égard au mode de scrutin MLP, les dernières en date sont aussi une première puisque, entre un premier tour sous Covid menaçant et le second post-un très long confinement, la plage des alliances s’est enlisée dans beaucoup de villes dans les sables de mariage contre-nature de la part des marcheurs en pleine déconfiture.

 

Je ne vous dis pas, ça part dans tous les sens les alliances de deuxième tour, c’est le bordel, et, hormis la déculottée prévisible de LREM à Paris, Lyon, Marseille…, ce ne sera pas un triomphe pour les insoumis de Mélenchon qui ont zappé  l’élection.

 

Le Ministère de l’Intérieur n’aura même pas besoin de maquiller les étiquettes les résultats seront confus, difficilement interprétables pour en tirer des enseignements clairs quant à l’avenir des formations politiques dites de gouvernement.

 

Plus de 60% des électeurs ne se sont pas déplacés ce dimanche à l'occasion des élections municipales. Une participation historiquement basse trois mois après le premier tour, qui montre, selon Olivier Duhamel, politologue, "une forme de dégagisme de la démocratie".

 

À Paris, comme je l’ai écrit, les dés étaient jetés, c’est pour cette raison que j’ai décidé pour exprimer mes réticences face à la gouvernance de notre maire sortant et de son équipe pléthorique de pratiquer une abstention de combat ICI

 

Le niveau record de l’abstention de ce deuxième tour n’est donc pas à mettre dans le fourre-tout commode d’un soudain désamour des français pour leur maire mais plus d’un désappointement face à une complète perte des repères.

 

La « vague verte » bien réelle puisqu’elle se traduit par la prise d’une longue liste de villes emblématiques : Lyon, Bordeaux, Strasbourg… ou moyennes Annecy, Poitiers, Limoges… est donc à relativiser si l’on se projette dans la fameuse élection pivot qu’est la présidentielle. Hier, on votait dans à peine 1 commune sur 7. Et avec 60% d'abstention.

 

Résultat : seuls 7 millions d'électeurs se sont déplacés.

 

7 millions, c'est 14% du corps électoral français.

 

Le RN, conquiert sans surprise Perpignan, Le RN a perdu 598 conseillers municipaux. Comme dit MLP, c’est un vrai déclic. Derrière la victoire à Perpignan, le Rassemblement national cache une dégringolade. En 2014, le RN avait comptabilisé 1 438 sièges dans 463 communes. Six ans plus tard, ils ne sont plus que 840 sièges dans 258 communes.

 

Marseille « Avec ses 8 élus, Samia Ghali détient la clé de Marseille ». Cambadélis a regardé les résultats de près.

 

Lille, la folle soirée de Martine Aubry qui se tape un vert d’un cheveu.

 

Lyon, la déconfiture du roitelet Collomb.

 

Bordeaux la tristesse de Juppé et Poutou au conseil municipal.

 

Lorient, Le Drian prend une claque.

 

Pau, le tractoriste Bayrou, élu pépère.

 

Et bien sûr au Havre le triomphe du Premier Ministre sur un brave du PCF.

 

Le PCF qui coule doucement, la ceinture rouge n’est plus qu’une guenille, à Saint-Denis : Mathieu Hanotin met fin à 76 ans de règne communiste Le Parti communiste perd également Aubervilliers, où il était solidement ancré depuis 1944 (malgré un maire PS de 2008 à 2014). La ville bascule du côté de l’UDI avec la victoire de Karine Franclet (44,54%)

 

Les Républicains, du gros benêt Christian Jacob, ne ressuscitent pas ils se contentent de confirmer leur implantation en remportant dès le premier tour bon nombre des villes de plus de 9.000 habitants qu'ils contrôlaient. Hier, ils ont vu Jean-Luc Moudenc reconduit de peu à la tête de Toulouse, comme Christian Estrosi à Nice.

 

Reste bien sûr la Bérézina des Marcheurs, à Paris c’est même le genre Attila : ni Agnès Buzyn, ni Gaspard Gantzer, ni Marlène Schiappa ne siégeront au Conseil de Paris.

 

Quelle gifle pour un parti présidentiel théoriquement si parisien !

Estimations de la répartition des sièges au Conseil de #Paris par arrondissements :

 

Anne Hidalgo : 99 élus

 
Cercle bleu

Rachida Dati : 57 élus

 
Cercle jaune

Agnès Buzyn : 6 élus

 

Danielle Simonnet : 1 élu

 

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La France municipale n'est plus celle d'Emmanuel Macron

 

COMMENTAIRE. Emmanuel Macron voit le front de ses adversaires se renforcer à l’issue du second tour des élections municipales dominées par une vague verte. La victoire de son premier ministre ne peut guère le réconforter.

Richard Werly

Publié dimanche 28 juin 2020 à 22:16

Modifié lundi 29 juin 2020 à 07:34

 

Le meilleur résumé de ce second tour des élections municipales françaises se trouve sans doute à Lyon. La capitale des Gaules fut, durant la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, le tremplin vers la victoire pour ce dernier, dont le meilleur allié était en 2017 le maire sortant socialiste Gérard Collomb.

 

Abstention et «grève civique»

 

Trois ans après, la parenthèse lyonnaise se referme avec fracas pour la majorité présidentielle et le locataire de l’Elysée. Gérard Collomb, qui avait pourtant démissionné en octobre 2018 de son poste de ministre de l’intérieur dans l’espoir de garder sa ville, se retrouve humilié, emportant avec lui les espoirs de «La République en marche» (LREM), le parti présidentiel. La victoire de l’écologiste Gregory Doucet y est en revanche éclatante, avec 53,5% des voix. La relève politique incarnée en 2017 par le réformateur Macron a désormais changé de camp: c’est aux Verts que les Français font confiance pour changer la politique même si une autre leçon de ce scrutin est redoutable et cruelle: l’abstention record, à près de 60%. Du jamais-vu depuis 1958 pour une élection municipale comme l’a fait remarquer le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon en parlant de «journée de grève civique».

 

Croire que Lyon est un cas isolé, expliqué avant tout par le délitement du système Collomb, serait en effet une grave erreur. Presque partout, et notamment dans les métropoles qui constituent leur terreau électoral prioritaire, les candidats macroniens ont échoué, y compris lorsqu’ils se sont alliés avec la droite traditionnelle comme l’avait fait l’ex-maire socialiste lyonnais. A Paris, l’échec de l’ancienne ministre de la santé Agnès Buzyn (13% des voix) vire à la catastrophe dans une capitale où Emmanuel Macron avait caracolé en tête lors de la présidentielle.

 

En prenant un peu de hauteur, l’enseignement de ce scrutin est limpide: la droite réussit à se maintenir (à Nice, Aix-en-Provence, Toulouse, Lorient), la gauche ne perd pas pied (grâce aux victoires obtenues à Paris, Lille – d’extrême justesse – Le Mans, Nantes, Nancy ou Montpellier), l’écologisme municipal décolle (les Verts l’emportent à Strasbourg, Bordeaux, Besançon) tandis que l’extrême droite s’enracine et décroche son symbole à Perpignan, conquise par le député du Rassemblement National Louis Aliot. Or cette nouvelle carte électorale dit une France qui n’est plus celle d’Emmanuel Macron. Et ce malgré la victoire au Havre de son premier ministre, Edouard Philippe.

 

Macron face aux obstacles

 

Comment le président français peut-il s’en sortir alors qu’un remaniement gouvernemental est attendu dans les jours prochains?

 

La question peut très difficilement trouver réponse.

 

Premier obstacle: le positionnement présidentiel au centre droit, avec d’emblématiques réformes comme celle de l’assurance-chômage ou des retraites, peut paraître conforté… Mais il ne profite en rien au locataire de l’Elysée qui l’avait emporté face au candidat «Les Républicains» François Fillon, naufragé par son affaire de «détournement de fonds publics». Laquelle sera, choc du calendrier, jugée ce lundi à 13 heures.

 

Edouard Philippe, le chef de gouvernement nommé en 2017, est celui qui en tire les bénéfices. Le garder à l’Hôtel Matignon peut donc sembler cohérent, mais avec un risque pour Macron: se retrouver ligoté, sans marge de manœuvre.

 

Deuxième obstacle: le fossé est béant entre le pouvoir exécutif et l’opinion qui, pour bousculer le jeu politique à l’issue de la crise sanitaire, fait localement confiance à des candidats écologistes souvent jeunes. Emmanuel Macron, qui reçoit dès ce lundi les délégués de la Convention citoyenne sur le climat, devra impérativement apporter des réponses à cette poussée verte, sur fond du plan de relance européen dont il doit, lundi soir, débattre avec la chancelière Angela Merkel, à l’orée de la présidence semestrielle allemande de l’UE.

 

Troisième obstacle enfin: la colère sous-jacente dans le taux d’abstention massif à ces municipales, dans les 5000 communes qui n’avaient pas encore élu leurs conseils municipaux et leurs maires. Même si l’épidémie de coronavirus et les peurs liées à l’organisation du scrutin (trois mois après le premier tour du 15 mars) peuvent l’expliquer, le constat est clair: la démocratie représentative française est bien en crise. L’Etat centralisé, que les écologistes dénoncent en plaidant pour plus de décentralisation, n’est plus la solution.

 

Le besoin de démocratie directe, à côté des rendez-vous électoraux traditionnels, est patent. Les avertissements sortis dimanche soir des urnes municipales sont nombreux. Les sorties possibles pour un président toujours plus isolé à deux ans de la fin de son mandat en 2022, sont toutes assurées d’être tumultueuses.

 

Mais la Présidentielle est une mécanique infernale où le coefficient personnel joue un rôle déterminant, plus encore depuis « le hold-up » de Macron qui a fait exploser en vol les deux grands blocs de gouvernement.

 

Sur la ligne de départ avec une casaque connue : le sortant Macron doté d’un parti en charpie, la Le Pen assise sur un parti peu crédible pour gouverner, Mélenchon, redoutable compétiteur de premier tour mais qui ne pourrait triompher au second que s’il reconstituait l’Union dites de la Gauche chère à Tonton.

 

C’est sur cette « Gauche plurielle à la mode sous Jospin » que tout se jouera et là le choc des ambitions Mélenchon-Jadot est prévisible.  

 

Alors LFI socle d’une « gauche unie » ou EELV socle d’une « gauche plurielle »? Avec pour supplétifs, genre MRG le PS de ce pauvre Faure.

 

L’obstacle sera l’élaboration d’un programme commun dans le style remake jospinien mais les Verts pour l’heure veulent reprendre le leadership perdu par le PS avec un Jadot moins répulsif au second tour que Mélenchon pour les électeurs centraux.

 

Reste Macron et son non parti, pour lui l’alternative : pencher dans une Union des droites avec son Premier Ministre si populaire dans l’électorat de gauche et de droite ou engager le pari fumeux d’un en Même temps verdit avec un introuvable nouveau Premier Ministre ?

 

Si je reviens vers vous après les résultats du second tour c’est pour vous conseiller de lire La fin des Partis sous la direction d’Igor Martinache et Frédéric Sawicki, PUF, « La vie des idées », 98 p., 9,50 euros.

 

La fin des partis ?

 

Dans « La fin des partis ? », six professeurs de sciences politiques, économiques et sociales incitent à ne pas enterrer trop vite l’«ancien monde …

Par Julie Carriat Publié le 19 février 2020

 

Il arrive à point nommé, ce mince volume, cosigné par six professeurs de sciences politiques, économiques et sociales. A un mois d’élections municipales où de nombreux candidats préfèrent cacher toute étiquette politique, la question s’impose : assiste-t-on à la fin des partis ?

 

Les symptômes sont connus. 2017 a signé l’éclatement des deux partis de gouvernement (PS, LR) pour porter à près de 25 % et 20 % au premier tour deux candidats issus de formations créées pour l’occasion, revendiquant chacun une forme de « dégagisme ». Mais « comme souvent, lorsqu’un “changement de monde” est proclamé, il apparaît nécessaire de s’interroger sur ses soubassements et sa supposée nouveauté », écrit Igor Martinache en introduction.

 

Premier suspect de la mort présumée des partis, la présidentialisation de la politique française, coupable idéale, est remise à sa place par le politiste Frédéric Sawicki. Rien d’automatique en effet dans la « conversion du capital électoral présidentiel en sièges parlementaires puis en positions électives locales », même si les législatives de 2017 ont accrédité cette idée. Pierre Leroux et Philippe Riutort complètent la réflexion en dressant un parallèle entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, exemples de « personnification » de la vie politique. L’occasion d’une exégèse politique savoureuse, où les deux hommes ayant contourné les partis pour se qualifier autrement – par leur charisme médiatique notamment – se retrouvent côte à côte sous la qualification du sociologue Pierre Bourdieu d’« entrepreneur indépendant du salut », de « prophètes » en politique.

 

L’élitisme du vivier politique

 

Mais leur avènement ne suffit pas à signer l’arrêt de mort des partis. Rémi Lefebvre décrit ainsi l’affaiblissement de l’ancrage social et militant des formations partisanes, qui les fragilisent et rend les électeurs « volatils ». En cause notamment, le financement public de la vie politique : « A quoi bon recruter des adhérents (…) quand le parti tire des ressources pérennes d’argent public indexées sur ses victoires aux élections ? » Les partis, repliés sur eux-mêmes, deviennent donc des groupes d’élus vivant « de et pour leur mandat », un constat qui s’applique aussi bien aux « antisystèmes » du Rassemblement national qu’au Parti socialiste et à la droite Les Républicains. LRM et LFI y échappent mais pour combien de temps ?

 

Carole Bachelot relativise cette fin d’un monde en prenant appui sur la théorie de la cartellisation des partis. Plutôt qu’une Révolution, le titre du livre de campagne d’Emmanuel Macron, la recomposition actuelle s’impose alors comme le « renouveau cyclique d’un processus déjà ancien », qui n’entame en rien l’élitisme du vivier politique. Ainsi, les néo-députés LRM sont-ils largement issus des catégories favorisées.

 

Sans faire le tour de la question, le livre s’impose comme un sémillant précis de science politique et aiguise la curiosité sur les résultats des prochaines municipales, cruciales pour définir les contours des partis de demain. Il conforte aussi l’idée qu’au fond, on n’est jamais vraiment fini en politique.

CARTE. MUNICIPALES: DÉCOUVREZ LES RÉSULTATS DU SECOND TOUR À PARIS, ARRONDISSEMENT PAR ARRONDISSEMENT ICI 
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29 juin 2020 1 29 /06 /juin /2020 10:45
AVIS à mes abonnés y’a du rififi dans la distribution de mes chroniques…

Depuis une quinzaine de jours mes chroniques ne sont plus mises en ligne à l’heure habituelle : 06 :00, elles vous arrivent, quand elles vous arrivent, à n’importe quelle heure le jour d’après.

 

J’ai questionné mon hébergeur Overblog et j’ai reçu ce matin la réponse à ce dérèglement :

 

Bonjour,

Suite à une vague de spam que nous avons bloqué, les newsletters et les partage automatique peuvent mettre plusieurs heures à être envoyés. Cela reviendra à la normale petit à petit, au fur et à mesure que la file d'attente diminue. Merci de votre compréhension.

 

Bonne journée à vous.

Cordialement,

 

Ricardo.

Communication Manager

Customer Support Overblog Manager

 

Patience donc, en attendant vous pouvez dès que vous le souhaitez accéder à mes chroniques en cliquant sur les titres de la colonne de droite du blog : Articles Récents.

 

Avec mes excuses pour ce désagrément, je suis pieds et poings liés par les caprices de la Toile.

 

Votre Taulier attristé.

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29 juin 2020 1 29 /06 /juin /2020 06:00

Arrêtez de faire l'autruche avec vos chiffres ! | LMK Training

Comparaison ne serait pas raison mais, tel Aimable Castanier (à un i près il serait ministre de l’Intérieur) le nouveau boulanger de Sainte-Cécile, le nouveau boulanger qui refuse de faire le pain, sa femme, Aurélie, venant de s’enfuir avec un berger rencontré le matin même, mais me glisser dans le rôle de Raimu me va bien : je n’ai plus guère envie de chroniquer sur le vin.

 

 

Pour le choix de l'interprète d’Aurélie, Pagnol hésite longuement. Pendant un moment, il pense engager l'actrice américaine Joan Crawford, dont l'agent est contacté ; mais comme elle ne parle pas le français, Pagnol réduit au minimum les répliques du personnage d'Aurélie. Raimu suggère alors le nom d'une comédienne qui a été sa partenaire sur scène et qu'il a remarqué dans Prison sans barreaux, Ginette Leclerc ; celle-ci accepte, elle est devenue une vedette grâce à ce rôle.

 

 

On oublie toujours dans le générique Pomponnette, la chatte qui pourtant fait l’objet de ce fameux monologue :

 

 

 

«AH ! Te voilà, toi ? Regarde, la voilà la Pomponnette... Garce, salope, ordure, c´est maintenant que tu reviens ? Et le pauvre Pompon, dis, qui s´est fait un mauvais sang d´encre pendant ces trois jours ! Il tournait, il virait, il cherchait dans tous les coins... »

 

La Pomponnette légendaire du film ne s´est jamais laissé photographier et n´a pas laissé la moindre trace de son passage sur le tournage.

 

 

Pomponnette est née d´une idée de Marcel Pagnol qui adorait les chats et a toujours aimé en être entouré. En 1938, adaptant une nouvelle de Jean Giono, le cinéaste, à la fois scénariste et réalisateur, inventait ce personnage du chat dans son onzième film, « la Femme du boulanger » qui est resté cinq années à l´affiche d´un cinéma de New York et a valu à Raimu le titre du « plus grand acteur du monde », dixit Orson Welles lui-même.

 

Steven Spielberg : « Un jour j’ai vu La Femme du boulanger projeté en VO à New York. Cela a été un choc. Ce film a la puissance d’un film de Capra, de John Ford et de Truffaut réunis. Pagnol devait être un homme exceptionnel. »

 

 

« Cocu ? C’est un mot rigolo ! C’est un mot pour les riches. Moi, si ça m’arrivait, je serais pas cocu, je serais malheureux. »

 

Longue digression pour vous avouer, qu’en effet, je suis un peu malheureux d’avoir perdu le goût de chroniquer sur le vin…

 

Vin & Cie,  en bonne compagnie et en toute liberté ...

 

Pourquoi ce lent désamour, cet effritement du désir, ce manque d’envie ?

 

Rassurez-vous, ce désintérêt n’a rien à voir avec le vin lui-même, je n’ai jamais pris autant de plaisir à boire du vin depuis que je suis tombé la tête la première dans le vin nu qui pue.

 

Déçu par le monde du vin alors ?

 

Même pas, rien ne me fatigue plus que d’entendre que j’avais raison avant tout le monde, 20 ans déjà !

 

« L'avenir ne sera pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire. » Henri Bergson

 

Nous n’avons rien fait, plus précisément, ils n’ont rien fait car ma petite personne n’a jamais été décideur dans les choix stratégiques de ce secteur qui s’enorgueilli d’être un poids lourd de notre commerce extérieur par ailleurs bien malade.

 

Bien évidemment, tous les grands chefs du secteur parent leurs poitrines de médailles, tels des généraux d’opérette, pour des batailles gagnées alors qu’ils ne comptent que pour du beurre dans la balance du commerce extérieur !

 

Quand j’entends braire le président des vignerons indépendants (VIF) sur la rétraction des exportations due au grand méchant Trump, à la Chine des capitalistes rouges, je n’ai pas, étant pacifique, envie de sortir mon révolver, mais ma calculette. En effet, qui fait le beau chiffre en valeur des exports ? Pas ses adhérents qui rament pour écouler leurs vins sur un marché domestique structurellement en déclin.

 

Ce sont les riches qui font les bons chiffres à l'export !

 

La crise sanitaire a mis en lumière cette dépendance.

 

Bordeaux croule sous les excédents !

 

Le modèle champenois, dopé au kilo de raisins, montre ses limites. « On ne parle plus ici de casse économique, mais de casse humaine » : le champagne confronté à une crise historique » ICI 

 

Les rayons vins de la GD vont petit à petit se rétracter face à la lente érosion de la génération pousse-caddie qui, comme moi peut-être, devient pousse-déambulateur.

 

Alors distillation avec le pognon des contribuables !

 

Fusil à un coup, refus de regarder la réalité en face : arrachage ?

 

Lorsque je consulte la liste des participants aux réunions du Ministre de l’Agriculture, les présidents des organisations dites représentatives, me revient la réflexion que j’osais balancer lorsque l’on chauffait un peu trop les oreilles : « Avez-vous un jour acheté et consommé une cuvée de ces messieurs ? »

 

Stupeur et tremblements dans les rangs, jamais je n’ai vu les noms des grands fourgueurs de vin, ces négociants qui alimentent la GD et l’export des gros volumes (JP Chenet) : Pierre Castel, Joseph Helfrich, Jean-Claude Boisset

 

Ce qui me frappe c’est que 20 ans après ce sont toujours les mêmes loosers avec la palme au président du comité vin de FranceAgrimer le dénommé Despey pur produit de la filière CNJA-FNSEA-Chambre d’Agriculture…

 

Vous pouvez donc comprendre que, moi le retraité, je ne vais pas me cailler le lait à chroniquer sur des sujets rances.

 

Comme je n’ai jamais été un dégustateur-notateur ou un adepte des accords mets-vins, c’est la disette pour le petit chroniqueur que je suis.

 

Changer l’enseigne ?

 

Après réflexion c’est NON !

 

Dans les rues de Paris, à vélo, lorsque je croise des gros camions poubelles, sur leur flanc je vois inscrit SUEZ, on est bien loin du canal…

 

VOLVO FE Camion Poubelle 3 Essieux "SUEZ ENVIRONEMENT" par TEKNO ...

 

Afin de ne pas chagriner la corporation des dégustateurs-notateurs, par pure charité chrétienne, je ne vous livrerai pas mon diagnostic sur leur avenir, sauf à dire qu’il est bien sombre.

 

L’argent, dont l’essentiel vient des CVO, va devoir aller à d’autres poches que celles des celles et ceux qui y butinaient sans pour autant produire du miel…

 

Faire joujou sur les réseaux sociaux c’est de la vapeur d’eau sans grand effet !

 

Le développement de la vente en ligne ne créé pas de consommateurs, simple transfert de commodité qui se heurte, et se heurtera toujours à la difficile logistique du dernier km et au coût lié au poids des bouteilles.

 

L’AOC pour tous, ou presque, c’est l’équivalent du bac pour tous ou presque !

 

Même approche mêmes effets !

 

L’approche dominante du grand virage nécessaire vers une agriculture, une viticulture, plus porteuse de valeur oppose les tenants du ne changez rien nous avons vocation à nourrir le monde avec notre approche productive légèrement tempérée, et ceux partisans d’une forme de retour en arrière, un monde mort depuis longtemps, est le gage le plus sûr d’un immobilisme mortifère.

 

5 actions contre la politique de l'autruche – Info-Attitude

 

Faire l’autruche permet d’ignorer la réalité sans pour autant la changer !

 

La réflexion collective est aux abonnés absents, aussi bien chez les penseurs du Ministère que chez les technocrates des OP…

 

Marc Medeville nouveau président du Syndicat des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur ICI 

 

Chers Collègues,

 

Comme échangé lors des diverses réunions tenues cet hiver sur le terrain et lors des deux dernières Assemblées Générales de votre Syndicat, les administrateurs ont décidé, à une très large majorité, les dispositions suivantes pour faire face aux difficultés commerciales actuelles que nous connaissons.

 

 

Ces dispositions viennent en complément du plan de relance marketing, initié en synergie avec le CIVB, et du dispositif de distillation. C’est dans ce cadre-là que le Syndicat a acté une baisse des rendements et la mise en œuvre d’une réserve interprofessionnelle.

 

L’INAO a accepté, à titre expérimental, la demande de votre ODG de déclarer sur la récolte du VCI ou du VSI dans une même AOC selon le choix de chaque viticulteur. Cette décision ne sera plus collective mais individuelle.

 

En effet, au regard des niveaux de stock des AOC Bordeaux rouge et Bordeaux Supérieur rouge, il a été décidé de mettre en place une réserve interprofessionnelle (sous réserve de sa validation par l’Assemblée Générale du CIVB).

 

Elle portera sur une partie des volumes revendiqués afin de ne pas augmenter les disponibilités, et de favoriser un retour à l’équilibre du ratio de stockage. Sont concernés par la réserve les volumes revendiqués au-delà des 90% du rendement autorisé. Exemple : pour l’AOC Bordeaux rouge, rendement autorisé de 50hl/ha, 5hl mis en réserve et 45 hl de volume commercialisable.

 

Les viticulteurs souhaitant être exemptés de ce système devront déclarer au moins 10% de leurs surfaces de vigne (rouge) en VSIG ou en IGP. Nous vous rappelons que les parcelles destinées à la production de VSIG ou IGP, si elles ne respectent pas les règles du cahier des charges, doivent faire l’objet d’une renonciation à produire AVANT LE 31 JUILLET (formulaire à adresser à votre ODG).

 

 

Pour mémoire, nous produisons aujourd’hui 5 millions d’hl de vin à Bordeaux et nous en commercialisons 3,7.

 

Cordialement,

 

Marc Médeville

 

 

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28 juin 2020 7 28 /06 /juin /2020 06:00

Marché d'Oppède

vue du village Oppede 1940 Vue du village d’Oppède en 1940

Oppède !

 

Consuelo de Saint-Exupéry !

 

Je rode dans les travées de la librairie Gallimard, où je suis venu récupérer un petit butin post-confinement, et je tombe sur une petite collection blanche (Gallimard peut se permettre puisqu’il y a au catalogue la série noire qui a ses lettres de noblesse) : Oppède

 

Oppède par Saint-Exupéry

 

Souvenirs

 

Je ne vais pas les égrener mais pendant des années j’ai arpenté le LUBERON

 

 

« Le Luberon (du provençal lébéroun, lièvre couché) est le nom donné à un massif montagneux français peu élevé qui s'étend d'est en ouest entre les Alpes-de-Haute-Provence et le Vaucluse : ce massif comprend trois « montagnes » : le Luberon oriental, le Grand Luberon et le Petit Luberon, séparées par deux voies de communication nord-sud. Ces dernières relient Lourmarin à Bonnieux et à Apt, en passant par la combe de Lourmarin.

 

Les dictionnaires français des noms propres (Larousse, Robert...) admettent une double forme, Luberon ou Lubéron, mais les gens originaires de la région affirment que la seule orthographe et prononciation correcte est Luberon, avec un "e" prononcé comme dans "venir", l'orthographe et la prononciation Lubéron étant « parisiennes ».

 

c’est à ce moment-là que je découvris Oppède, plus précisément Oppède-le-Vieux.

 

Ma première incursion en Luberon (en juillet 1988 pour quelques vacances, avec mes 2 chats : Pistou et Alfred, en un temps fort agité de ma vie, grâce à mon vieil ami Jacques Geliot, fut du côté de Robion. Louis Mermaz et Georges Marchais y passaient des vacances m’avait-on dit. Ce n’est pas la proximité de ces deux éminents protagonistes du Programme Commun qui m’avait poussé en ce lieu mais tout simplement l’envie d’être éloigné des rives de la tempête. Beau village avec le souvenir du vieux cimetière où sur certaines tombes sont visibles des sculptures représentant le métier du défunt ou les conditions de sa disparition.

 

C’est à ce moment-là que je découvris Oppède, plus précisément Oppède-le-Vieux.

 

Gordes, dans la plaine, la superbe villa de Michel Henochsberg, l’abbaye de Sénanque, le marché paysan de Velleron, j’ignorais en ce temps-là où je croisais Wolinski, que Tonton y filait le parfait amour avec Anne Pingeot.

 

« Nous déjeunons à Roussillon. Rencontre pittoresque avec Savary. À la Rose d’or, toi, les Soudet, la sœur de Laurence. L’après-midi promenade aux gorges du Régalon, puis par « le Trou du Rat » sur les hauteurs du Luberon jusqu’à ce que le soleil disparaisse dans une brume de lumière. Nous dînons à Gordes, un peu étourdis par le grand air, les senteurs violentes, la joie de vivre.

 

 Pâques ensemble mon Anne. »

 

Puis ce fut Buoux

 

Je me passionnais pour les ocres de Roussillon et :

 

À Roussillon, dans une pinède, le Conservatoire des Ocres et des Pigments Appliqués perpétue la mémoire des ocres. Là, les bâtiments de l'ancienne usine Mathieu ont été restaurés et le visiteur peut revivre les différentes étapes du traitement de la matière brute : élimination des sables dans des canalisations en pierre (batardeaux puis reposoirs), séchage de l'ocre purifiée dans des bassins de décantation, découpage en briquettes  qui sont cuites plus tard (selon la cuisson  l'ocre donne des couleurs différentes), et enfin concassage, filtrage et conditionnement de l'ocre pure. Le Conservatoire, véritable joyau pour les passionnés de colorants et de couleurs, ne se contente pas de préserver les outils, c'est également un lieu de transmission des savoir-faire. Artistes, artisans, simples particuliers s'y initient tout au long de l'année à toutes les formes de techniques qui utilisent les pigments. ICI 

 

Un beau jour je décidai d’y aller faire un stage d’initiation de peinture à la chaux.

 

Le train jusqu’à Avignon, une petite auto de location, cap sr Oppède où j’avais décidé de dîner et de passer la nuit dans une chambre d’hôtes «L’Oppidum», 5 Place de la Croix 84580 Oppède-le-Vieux. ICI 

 

Au retour du stage j’envisageai très sérieusement de laisser tomber mes papiers pour m’installer peintre à la chaux ; les premiers bobos raffolaient de cette naturalité. Fabriquer sa peinture à la chaux colorée de pigments est un jeu d’enfant mais l’étendre est une autre paire de manches : pas question de rouleau, tout à la brosse en traçant des X, donc essentiellement de l’huile de coude. Bref, je peignis toutes les pièces mon pavillon d’honneur de château de la Chapelle-en-Serval à la chaux et j’en conclu que mes vertèbres du dos risquaient de me lâcher, ce qui fut le cas deux ans après où je dus faire un séjour de 8 jours à l’hôpital Lariboisière suivi d’un mois le buste enserré dans une coque de plâtre.

 

Voir le reportage sur mon pavillon d’honneur de château de la Chapelle-en-Serval dans la chronique de 8 heures.

 

Revenons au livre de Consuelo de Saint Exupéry

 

oppède - Livre ancien | Rakuten

 

« Oppède, commune du département de Vaucluse, arrondissement d’Apt, sur le versant nord du Lubéron – 1070 habitants – Carrières de pierres à bâtir – Maisons des XIIè XIIIè et XIVè siècles, dont quelques-unes sont abandonnées et en ruines. Château bâti au commencement du XIIIè siècle par le comte de Toulouse, Raimond VI, remanié et agrandi à l’époque de la Renaissance. » (La Grande Encyclopédie).

 

Les habitants qui, en 1940, n’étaient plus qu’au nombre de 700 environ, vivent dans la plaine. Mais c’est dans la vieille ville, dans le château et les vieilles maisons abandonnées au sommet du rocher que Consuelo de Saint Exupéry s’était réfugiée au lendemain de l’armistice de 1940. C’est là que, dans la pauvreté et dans la faim, un groupe d’architectes et d’artistes entreprirent de continuer l’enseignement de leur art pour que les survivants soient prêts à rebâtir quand cesserait l’ère de destruction. Lorsque Consuelo de Saint Exupéry partit en 1942 pour rejoindre son mari aux Etats-Unis, elle fit serment à ses amis de raconter l’histoire du groupe d’Oppède. Ce livre, où l’irréel semble se mélanger au réel, est l’accomplissement de sa promesse. Au mois de mai 1944. elle avait envoyé quelques chapitres de son récit à Antoine de Saint Exupéry, et d’Alger où se trouvait son escadrille, il lui avait dit dans un télégramme : « Félicitations enthousiastes pour votre livre stop Ecrirai pour vous plus belle préface du monde. »

 

Oppède-Le-Vieux . Vaucluse. | - Oppède Le Vieux est un magni… | Flickr

 

EXTRAITS :

 

Page 41.

À  Pau j’ai rencontré des camarades de mon atelier de Paris. Ils m’ont parlé avec enthousiasme d’une ville morte au sommet d’un rocher, près d’Avignon. Cela s’appelle Oppède, tu connais ? Tout est en ruines, paraît-il, mais ils sont architectes, il y a de la pierre, et quand ils m’ont quittée, ils allaient à Oppède pour essayer d’y travailler. C’est une vieille ville romane, très belle, très folle, en plein mistral. Ils m’ont demandé de venir aussi.

 

  • De quoi vivent-ils là-haut, tes petits copains ?

 

  • C’est merveilleux, je t’assure. Ils cultivent des jardins, ils bâtissent des maisons, ils chassent le sanglier, ils ont rouvert des puits ! Ils vivent, quoi ! Pense donc : ils sont complètement libres !

 

Pages 64-65

 

Pendant que nous mangions des huîtres fraîches dans un coin du port de Marseille, mes amis me parlaient d’Oppède, et Oppède devenait un personnage, que j’allais affronter comme un dragon.

 

  • Tu verras, me disait Bernard, le premier jour tu te sentiras seule parmi les ruines, le mistral, les étoiles, et puis, un beau matin, tu te réveilleras chez toi, ton cœur aura grandi, les pierres te parleront, et tu auras pitié de ceux qui habitent en bas.

 

Page 74

 

Nous montions en silence, dans le soir lumineux. J’entrais dans un pays nouveau, mon cœur battait. Je sentais que celui qui arrive à Oppède doit être touché par la grâce, ou par le feu. La lumière tombait sur les rochers lointains, en éventail. La chaîne du Luberon s’élevait devant nous, à mesure que nous montions, violet sombre, violet cardinal, violet des violettes en bouquet. La plaine disparaissait, le sol devenait dur, et renvoyait nos pas comme une route pavée renvoie le galop d’un cheval.

 

Page 77

 

Le vent avait changé de direction. Quelques nuages luttaient encore dans le mistral qui balayait les crêtes lointaines. Au-dessous de nous, la plaine de Cavaillon n’était qu’une mer d’un vert bleu sombre, où bougeait lentement quelques feux. Nous montions dans l’air pur, vers le ciel admirable.

 

Au tournant d’un rocher, brusquement, le vent me fit clore les paupières, le vent et quelque chose que je venais d’entrevoir. Comme celui qu’une lueur éblouit, et qui voit dans ses yeux fermés une autre lumière vive, je m’arrêtai, guettant avec mon cœur.

 

Des murailles immenses, des tours décapitées avaient surgi devant moi, proches et lointaines, je ne pouvais pas le savoir à cet instant. Toutes les lumières du couchant éclataient sur les contreforts et les parois percées de hautes fenêtres en ogive, au travers desquelles on voyait luire le ciel pâle. La masse énorme du château se confondait sur les deux ailes avec les crêtes. Elle se perdait plus bas dans les parois abruptes d’un rocher, dominait une large coulée de ruines, de maisons, de terrasses accrochées aux flancs d’une colline dont la base, déjà, baignait dans l’ombre. Cet entassement de pierres géantes apparaissaient invraisemblable, élevé dans la lumière en avant de l’horizon aux lignes pures et bleuissantes du Luberon. C’était Oppède.

 

 

 

Serge Assier : un photographe raconte son village

 

Hommage à mes grands-parents paternels chez qui Consuelo de Saint-Exupéry venait déjeuner avec le groupe d’Oppède, lorsqu’elle habitait Oppède-le-Vieux, en 1942. Cette communauté d’artistes comptait l’architecte Bernard Zehrfuss, Grand Prix de Rome, le sculpteur Étienne-Martin, Georges Brodovitch et son frère Alexey Brodovitch, figure du monde des arts graphiques au XXe  siècle et directeur artistique de Harper’s Bazaar. Sa collaboration avec Richard Avedon et André Kertész influença toute une génération de photographes.

 

À cette époque, ma grand-mère, Marie Thérèse Antonia, épouse Assier, et mon grand-père, Vincent Joseph Assier dit «Le Colonial», tenaient l’auberge Saint-Laurent. Ils sont même cités plusieurs fois avec des portraits de ma grand-mère dans l’ouvrage de Consuelo de Saint-Exupéry, OPPÈDE paru aux Éditions BRENTANO’S et nrf GALLIMARD.

 

C’est peut-être dans ces souvenirs que ma vocation de photographe a vu le jour.

 

Serge Assier

Bernard Zehrfuss (4ème en partant de la gauche) avec le groupe d'Oppède 1940 Bernard Zehrfuss (4ème à gauche) avec le groupe d’Oppède, 1940

1941

 

Tant bien que mal Consuelo arrive à se débrouiller dans cette France coupée en deux. A Marseille elle retrouve des amis rencontrés à l’académie des Beaux-Arts et fréquente le château Air Bel refuge de beaucoup d’intellectuels de France en danger et en attente d’un départ pour les Etats Unis. Dirigé par le journaliste américain Varian Fry, le château Air Bel fonctionne grâce à l’aide financière de la riche héritière américaine Mary James Gold (une amie de Consuelo qu’elle recevra plus tard dans sa maison de Grasse) et sous la protection d’Eleanor Roosevelt.

 

Dans cette maison, Consuelo va se retrouver presqu’en famille au milieu de tous ces artistes dont beaucoup sont des surréalistes comme André Breton et Oscar Dominguez. Elle restera par la suite l’amie de tous les occupants de cette maison comme par exemple Peggy Guggenheim qui l’aidera à trouver du travail à New York après la disparition de son mari.

 

Les photos de cette époque ressemblent plus à des photos de vacances qu’à des photos de répression et de guerre. Sur l’une de ces photos, on voit une Consuelo souriante, en équilibre sur la branche dénudée d’un platane alors qu’en dessous tout un groupe semble discuter agréablement.

 

Antoine continue à lui envoyer très régulièrement des télégrammes mais Consuelo est lasse de cette situation. Malade (elle attrape une pneumonie qu’elle fera soigner dans une clinique à Marseille), elle finit par accepter la proposition de ses amis artistes de reconstruire le village d’Oppède. Elle dira bien plus tard dans des enregistrements biographiques :

 

« J’ai appris la vie à Oppède … Je croyais tout savoir, tout avoir appris dans les plantations de café de mon père le colonel, mais il me restait l’apprentissage d’Oppède… »

 

La vie à Oppède pendant cette période de guerre, c’est un peu comme une bulle d’oxygène en suspens au-dessus de la Provence. Ce groupe de jeunes artistes vit en autarcie complète au milieu d’une nature sauvage et rude. Tous vivent d’espoir et tentent d’oublier le drame de la guerre. Sur les photos prises à cette époque on peut voir de grandes tablées joyeuses, un peu comme des photos de vacances prises à la campagne.

 

A Oppède, Consuelo va se laisser séduire par un jeune architecte. Grand prix de Rome Bernard Zehrfuss fera par la suite une brillante carrière d’architecte en France et à l’étranger (c’est lui qui sera bien plus tard l’architecte de l’UNESCO à Paris). A cette époque Consuelo se sent abandonnée. La fraicheur et la sincérité de cette relation ne lui feront jamais cependant oublier Antoine et elle finira par céder à ses demandes de plus en plus pressantes, de venir le rejoindre à New York. En effet, Antoine ne supporte pas cette séparation et le fait savoir à Consuelo en lui envoyant d’Amérique de nombreux télégrammes que Consuelo a conservés sa vie durant. De l’autre côté de l’Atlantique, Consuelo sait que l’attend celui qu’elle n’a jamais cessé d’aimer. Consuelo rejoint New York en bateau à partir de Lisbonne et confirme à son mari depuis l’hôtel Tivoli de Lisbonne, le 7 décembre 1941, qu’elle est bien arrivée et qu’elle va s’embarquer pour les Etats-Unis à bord de l’Escampions qui accostera à New York le 12 décembre 1941.

Consuelo, son epouse (1901-1979)

Antoine de Saint-Exupéry Consuelo, son épouse (1901-1979)  ICI 

 

À la fin de l’été 1930 lors d’une réception à l’Alliance française de Buenos Aires, l’écrivain Benjamin Crémieux présente Consuelo Suncin à Antoine de Saint-Exupéry, alors chef de l’Aéropostale en Argentine. C’est le coup de foudre !

 

Saint-Exupéry aurait fait des remarques sur sa petite taille et pour se faire pardonner, l’aurait invité à faire un tour en avion. Pendant le vol, il lui aurait demandé de l’embrasser, ce qu’elle aurait fait bien qu’elle le trouvât trop laid.

 

Consuelo Suncin de Sandoval est née à Arménia, au Salvador en 1901. Elle fait des études d’art et apprend le français. Séparée de son premier mari Ricardo Cardenas, elle est veuve de l’écrivain guatémaltèque Enrique Gomez Carrillo (décédé en 1927), ami de Maurice Maeterlinck, Gabriele d’Annunzio, Oscar Wilde, Picasso, Dali, Verlaine…

 

Le 22 avril 1931, Antoine épouse Consuelo à Nice, le mariage religieux ayant été célébré le 12 avril 1931 à Agay. Sa robe de mariée en dentelle noire détonne et sa belle-famille l’accueille avec réticence. Marie de Saint-Exupéry a la sensation que Consuelo l’éloigne de son fils.

consuelo-adolescente Consuelo adolescente

Consuelo de Saint Exupery

 

La jeunesse

1901, La naissance :

C’est au tout début du XXe siècle que naît Consuelo Suncin Sandoval dans le plus petit pays d’Amérique Centrale, El Salvador.

Coincé entre le Honduras et le Guatemala, ce pays de volcans aux séismes fréquents et aux éruptions volcaniques régulières est aussi une terre tropicale, colorée et odorante. Politiquement instable, El Salvador connaît des guerres civiles et des luttes contre les autres pays Centre-Américains jusqu’au début du XXe siècle.
Consuelo voit le jour le 16 avril 1901 au sein d’une famille aisée d’Arménia dans la province de Sonsonate. Son père est planteur de café et aussi officier de réserve, il appartient à cette élite des propriétaires terriens qui fait de la famille de Consuelo l’une des plus riches de la ville.

la suite ICI

Consuelo photo pour la premiere page du journal Parisina Consuelo, photo pour la première page du journal Parisina

Consuelo de Saint-Exupéry sur sa vie pendant la guerre


Consuelo de Saint-Exupéry, épouse d'Antoine de SAINT-EXUPERY, est interviewée par Georges CHARBONNIER et raconte sa vie et celle de son mari leur vie pendant la période  de guerre.


Elle évoque tour à tour l'exode, le départ de son époux pour la guerre, leur maison et leur vie à New-york durant l'occupation, leur vie dans leur maison de campagne de Northport, leur mariage en 1931 à Agay,...

Consuelo de Saint-Exupéry sur l'accident de son mari au Guatemala


Consuelo de SAINT-EXUPERY, veuve d'Antoine de SAINT EXUPERY évoque l'accident de son époux en 1935 au Guatemala ainsi que les souffrances physiques qu'il a endurées suite à cet accident. Elle parle ensuite de leur maison "La Feuilleraie" dans la forêt de Sénart et de leur vie jusqu'à la période de guerre.

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28 juin 2020 7 28 /06 /juin /2020 06:00

 tunique de plumes © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Patrick Gries, Valérie Torre

Tunique de plumes (détail) © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Nicolas Borel

Dans les tourments du 78 rue de Varenne, le déjeuner mensuel chez Allard, avec mon ami Jacques Geliot, toujours à la même table, la sienne, je n’y dérogeais jamais, c’était une bulle de paix. Jacques, vieux monsieur, socialiste, amateur de pur-sang, me couvait comme le fils qu’il avait perdu jeune homme. Il n’avait de cesse de s’occuper de mon intendance que je négligeais, en célibataire de fraîche date. C’est lui qui m’avait dégoté le petit 2 pièces de la rue de Lagny à l’orée du Bas-Montreuil.

 

Un jour, dans la conversation, je lui lance « J’aimerais bien vivre à la campagne, pourquoi pas dans les bois, en solitaire… J’ai besoin d’air… » Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd (même si Jacques était dur de la feuille à 80 ans) car le lendemain il m’appelait au téléphone pour m’annoncer « Je t’ai trouvé la maison de tes rêves, dans les bois, chez mon ami Georges Halphen. » Pour faire bon poids, il ajouta « Tu sais Georges Halphen est un grand admirateur de Michel Rocard… »

 

Je vous épargne les détails mais je me retrouvai locataire de l’ancien pavillon d’honneur du château de Georges Halphen – vendu et transformé en hôtel de luxe : l’hôtel du Mont-Royal – à la Chapelle-en-Serval dans l’Oise, sur la route de Plailly, donc dans les bois.

 

Tout sur Georges Halphen fils de Fernand Halphen et d’Alice de Koenigswarter. Son père était lui-même le fils de Georges Halphen, banquier, négociant en diamants et administrateur de la Compagnie des chemins de fer du Nord, et d’Henriette Antonia Stern, fille du banquier Antoine Jacob Stern.

 

Grand amateur des arts et civilisation de la Chine et de l’Egypte, les objets de la Mer de Béring, les textiles précolombiens. Ce n’était pas un collectionneur mais un amateur discret.

 

ICI

 

Portrait de Fernand Halphen enfant peint par Auguste Renoir, 1880. Huile sur toile 46cm x 38 cm. Paris, Musée d'Orsay. Avec l'aimable autorisation de M. Georges Halphen, fils du compositeur et donateur du tableau au Musée d'Orsay.

Portrait de Fernand Halphen enfant peint par Auguste Renoir, 1880. Huile sur toile 46cm x 38 cm. Paris, Musée d'Orsay. Avec l'aimable autorisation de M. Georges Halphen, fils du compositeur et donateur du tableau au Musée d'Orsay.

 

Fernand Halphen choisit pour son nouveau château une butte au sein de la « garenne de La Chapelle », forêt appartenant au domaine du « vieux Château » près de l'église, que son père Georges Halphen avait déjà acquis en 1882. Après avoir rejeté le projet de style anglo-normand de l'architecte René Sergent, puis un premier projet de style médiéval (dessins au Musée d'Orsay), le commanditaire fixa son choix sur le second projet de Guillaume Tronchet : un château de style Louis XVI célébrant la chasse à l'extérieur et la musique à l'intérieur. La construction s'échelonne de 1908 à 1911.

 

CPA FRANCE 60 "La Chapelle en Serval, château" | 60 oise : autres ...

 

Le plan du château est assez complexe. L'entrée se situe dans l'angle entre deux ailes obliques, sous un portique formé de colonnes toscanes. La façade principale se déploie à l'arrière et est animée par un avant-corps en hémicycle, dont la position est décentrée. Tout le second étage est bâti en retrait derrière une balustrade en pierre, formant ainsi une galerie permettant la découverte du paysage forestier des alentours. Sur les façades, des bas-reliefs dus à Georges Gardet célèbrent les plaisirs de la chasse. L'intérieur comprend notamment un théâtre, réplique de celui de l'Opéra-Comique, aujourd'hui utilisé par le restaurant de l'hôtel. Le décor intérieur est également l'œuvre de Georges Gardet.

 

 

Fernand Halphen ne put pas en profiter longtemps, car il fut mobilisé en 1914 et fut tué en 1917, durant la Première Guerre mondiale. ICI Sa veuve Alice de Koenigswarter (1878-1963) créa ensuite la Fondation Halphen, destinée à aider les élèves de composition musicale du Conservatoire, en faisant exécuter leurs œuvres. Durant la Seconde Guerre mondiale, le château fut vidé de son mobilier et vandalisé. En 1989, J.P. Hermier l'acheta aux descendants de Fernand Halphen et le fit transformer en hôtel, qui ouvre ses portes en 1990. En juin 1992, le groupe des hôtels Concorde acquiert l'ensemble de la propriété. L'hôtel comprend cent-neuf chambres dont cinq suites, un restaurant et une piscine couverte.

 

Exilé dans les bois à la Chapelle-en-Serval chez Georges Halphen ...

 

Petit reportage photographique sur l’intérieur de ma maison dans les bois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

GEORGES

 

 

HALPHEN

DON D'UNE TUNIQUE DE PLUMES ICI

En 2002, Georges Halphen a fait don au musée d’une tunique de plumes, qui décline les thèmes figuratifs d’une iconographie consacrée par les cultes et les cérémonies funéraires des cultures péruviennes anciennes. Utilisée lors de rite funéraire, la tunique était l’une des composantes du fardo funerario, sorte de ballot de toile dans lequel la momie du dignitaire défunt était enfermée et enveloppée. Enterré dans un tombeau sacré (huaca), le corps se métamorphosait alors pour son voyage final.

Description de cette tunique de plumes dans l'ouvrage "Plumes d'éternité - Parures funéraires de l'ancien Pérou - Collection Georges Halphen" (Somogy, coédité avec la Maison de l'Amérique Latine, Paris, 2003):

« Les personnages sont représentés symétriquement, les bras étendus. Leur coiffure est de type semi-circulaire. Le dualisme andin est ici illustré par l’opposition de couleurs des deux paires disposées en diagonales, l’une présentant des coiffes rouges et des visages noirs, l’autre des coiffures bleues et des visages jaunes. La symétrie entre l’homme et l’oiseau est particulièrement présente. »

Plumes d'éternité : parures funéraires de l'ancien Pérou, collection Georges Halphen : exposition, Paris, Maison de l'Amérique latine, 22 mai-17 juillet 2003  ICI 

Catalogue Christie's Paris, November 20, 2003-Collection de - Catawiki

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27 juin 2020 6 27 /06 /juin /2020 06:00

À l’école Sainte-Marie de la Mothe-Achard, sanglés dans nos blouses grises, nous psalmodions : « Le, la, les, Un, une, des…. »

 

Sont les articles définis et indéfinis en français…

 

Ce matin tenons-en au LES.

 

♦ [S'emploie pour désigner les individus d'une même famille, d'une même dynastie] Les Médicis, les Bourbons, les Valois; les Goncourt, les Corneille étaient frères.

 

♦ [Avec valeur emphatique] Les Corneille, les Racine sont la gloire du théâtre français.

 

Aujourd’hui, pour la défense sans nuances d’une cause, la bonne bien sûr, la sienne, elle peut être juste bien sûr, on massifie, on annexe, tout le monde dans le même sac à patates : les femmes, les hommes, les jeunes, les vieux, les noirs, les blancs, les arabes, les juifs, les musulmans, les asiatiques, les gays, les politiques, les émigrés, les retraités… La liste reste ouverte sinon je n’en finirais pas d’égrener les LES.

 

Je ne joue pas aux échecs où s’opposent les NOIRS et les BLANCS…

 

Dans le dernier roman que je viens de lire : Les patients du docteur Garcia d’Amuldena Grandes chez JC Lattes, le docteur Guillermo Garcia Medina y joue.

 

- Est-ce raciste que ce soit les blancs qui jouent en premier dans un jeu d'échecs ?

 

Les joueurs d'échecs et les théoriciens s’accordent à dire que les Blancs commencent le jeu avec un certain avantage. Les statistiques compilées depuis 1851 militent en ce sens, montrant que les Blancs gagnent toujours un peu plus souvent que les Noirs, marquant généralement entre 52 % et 56 % des points. Ce pourcentage est approximativement équivalent pour les résultats de tournois entre humains ou les parties entre ordinateurs. Toutefois, cet avantage est moins significatif en partie rapide ou pour les parties opposant des joueurs plus faibles.

 

Par contre au jeu de GO on commence par les noirs.

 

Revenons à l’actualité brûlante née à Minneapolis  lorsque Derek Chauvin, un policier blanc, a son genou sur la gorge de George Floy un Afro-Américain de 46 ans. Depuis, on manifeste, on incendie, on jette à bas les statues même celle de Victor Schoelcher en Martinique où deux statues qui a fait adopter le décret sur l’abolition de l’esclavage le 27 avril 1848 ICI 

 

Aux USA :

 

« Il cherchait un nouveau départ » : George Floyd, 46 ans, mort sous le genou d’un policier blanc.

 

Originaire du Texas, celui dont la mort a provoqué des émeutes dans tout le pays cherchait à recommencer sa vie à Minneapolis, entre petits boulots et galères provoquées par le confinement.

ICI 

 

Un nouvel extrait de la mort de George Floyd diffusé sur Instagram

 

Une vidéo de l'arrestation de George Floyd a été diffusée dimanche par l'avocat de la famille de la victime.

 

De nouvelles images de l’arrestation de George Floyd par la police de Minneapolis ont été diffusées dimanche sur Instagram par Ben Crump, l’avocat de la famille du défunt. «Tu vas le laisser tuer cet homme devant toi ?», interroge un passant à Tou Thao, un des officiers, lorsque Derek Chauvin a son genou sur la gorge de l’Afro-Américain de 46 ans.

 

«C’est encore plus dérangeant et plus difficile à regarder que la première vidéo», a écrit en légende l’avocat. «"Descends de son cou ! Il ne bouge pas !" […] Tou Thao montait la garde pendant que Derek Chauvin assassinait George Floyd… et que les témoins de l’exécution tentaient de rendre JUSTICE», a-t-il poursuivi.

 

En France, à Beaumont-sur-Oise : Adama Traoré : les zones d’ombre d’une affaire devenue un symbole

 

Depuis 2016, les experts médicaux se contredisent sur les causes de la mort du jeune homme, dont le nom est aujourd’hui scandé dans les manifestations contre les violences policières et le racisme. « Le Monde » retrace cette affaire judiciaire hors norme et met au jour les incohérences d’un témoin-clé.  ICI 

 

 

« ANTI-NÉGROPHOBE » ET CONTROVERSÉE, QU'EST-CE QUE LA LIGUE DE DÉFENSE NOIRE AFRICAINE?

 

« La France, c'est-à-dire l'Etat français est un état totalitaire, terroriste, esclavagiste, colonialiste! L'Etat français exploite son propre peuple, alors vous imaginez ce qu'ils font en Afrique », s'est exprimé Egountchi Behanzin le leader de la Ligue de défense noire africaine. ICI 

 

« LES CLICHÉS SUR LES NOIRS PERSISTENT CHEZ LES BLANCS QUI LES RECRUTENT »

Publié le 27/01/2015

Par Marie-Nadine Eltchaninoff

 

Gauz est né en 1971 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Étudiant en France, il a travaillé comme vigile. De son expérience, il a tiré un roman drôle et lucide. Debout-payé raconte le quotidien d’agents de sécurité dans les temples de la consommation parisiens. En parallèle, l’auteur livre, avec un humour parfois grinçant, sa vision de l’histoire de la Côte d’Ivoire et de ses relations avec la France.

 

À quoi pense un vigile à l’entrée d’un Sephora ?

Il doit avoir une vie intérieure très dense pour tenir le coup. Rester debout pendant des heures à surveiller les clients, sans tomber dans le zèle excessif ni dans l’agressivité, cela demande une certaine force mentale. Ce boulot est un excellent poste d’observation. Un vigile peut même identifier l’origine d’un client selon sa réaction au bip du portique antivol… Le client japonais s’arrête net et attend que quelqu’un vienne. Le Chinois s’en fiche complètement et trace sa route. L’Américain fonce vers le vigile en souriant et ouvre son sac… L’Africain, lui, pointe son doigt sur sa poitrine, comme pour demander confirmation !

 

“Debout-payé” est l’expression utilisée par les Africains à Paris pour désigner le métier de vigile. Pourquoi les Noirs semblent-ils abonnés à cet emploi ?

 

Les Noirs sont costauds, obéissants, ils font peur… Ces clichés sont dans la tête des Blancs qui les recrutent et dans celle des Noirs aussi. Quand j’ai vécu en France, étudiant, j’ai essayé de faire d’autres boulots. J’ai voulu être réceptionniste dans un hôtel, comme d’autres étudiants, mais c’était impossible pour moi, ils ne prenaient pas de Noirs. Alors il restait le réseau africain et je revenais toujours à ces jobs de vigile dont j’avais horreur, en me jurant que c’était la dernière fois. Dans le livre, le héros contacte à son arrivée un « tonton », un aîné qui lui donne des tuyaux. Vigile, c’est un boulot relativement facile à obtenir. Pas besoin de diplôme, on te fait suivre une petite formation pour avoir le certificat de qualification professionnelle sécurité, et tu te retrouves en costume noir à l’entrée d’un Sephora ou de tout autre temple de la consommation. Dans les années 70 et 80, au bout de quelque temps, les vigiles se mettaient à leur compte et faisaient travailler les plus jeunes. C’était une forme de promotion sociale. Mais aujourd’hui, le marché a été repris par des grosses boîtes. Avec l’hystérie sécuritaire qui prospère en ce moment, le secteur n’est pas près de cesser d’embaucher.

 

La suite ICI 

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