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17 janvier 2008 4 17 /01 /janvier /2008 00:01


Les bistrots sont " des endroits où le quotidien s'égrène doucement au rythme de l'horloge biologique d'un quartier, du café de six heurs et de la découverte des nouvelles dans le canard plié derrière le comptoir, près du compteur du téléphone, aux premiers blancs secs lorsque le bourguignon ou la blanquette commencent à mijoter en cuisine. Pour les apéros, par strates successives, les menus ouvriers à midi, le plat du jour, le digestif de quinze heures, l'accalmie de quatre heures. Les cafés, les chocolats à la sortie de l'école. Et cette longue zône de flou du soir qui s'éternise pour ceux qui, par solitude ou par goût, repoussent à plus tard le retour vers chez eux.
Voilà ce qu'est un bistrot. Un concentré de l'âme d'un quartier."
Extrait de "Au vrai zinc parisien" de François Thomazeau et Sylvain Ageorges.

Les post-modernes vont ricaner sur le thème : nostalgie quand tu nous tiens ; les paragons de la vertu hygiéniste vont me vilipender pour apologie des piliers de bar ; et pourtant, moi qui ne suit ni un familier des bords de zinc, ni un fervent des brèves de comptoir chères à JM Gourio, j'affirme que les bistrots, certains tout au moins, sont les derniers refuges d'une forme simple de convivialité populaire et, sans nier, que certains s'y alcoolisent, tel le célèbre et médiatique Hervé Chabalier et ses petits blancs matinaux, la responsabilité première n'en revient pas au bistrotier mais à l'intéressé ou aux intéressés. Pour moi ce ne sont ni les bistrots, ni les flacons qui fabriquent des pochtrons, alors très chers défenseurs de notre santé ne vous trompez pas de combat, cessez de nous emprisonner dans vos froides normes, boire en solitaire ne vaut pas mieux que boire au bord d'un bar, sauf qu'en ce lieu subsiste encore un peu de chaleur humaine. La misère sociale, la misère tout court, la solitude, le stress, l'indifférence, tout un faisceau de causes parfois génétiques, restent le terreau de l'alcoolisme et, boire pour boire, boire pour oublier, des vies brisées, ne peuvent nous être opposés. De grâce cessons ces combats d'un autre âge, nous avons mieux à faire pour faire reculer un fléau que de nous stigmatiser.

Fermez le ban ! J'en reviens au charme désuet des bistrots pour vous conter que, dimanche dernier, dans le quartier du Marais où des hordes de chalands et de touristes, soldes aidant, déferlaient, l'heure s'avançant, l'idée de casser une petite graine s'imposait. Aux alentours rien qu'une cotriade de restaus tendances briqués, bourrés, agités, avec l'absolue certitude d'un serveur qui vous balance du réchauffé avec l'envie de vous voir décamper vite fait. Que faire ? Se replier en bon ordre sur une valeur sûre avec le secret espoir que les modeux, les bobos et autres calamités ne l'aient pas annexée. La rue Vieille-du-Temple grouille, mon estomac aussi. Mon espoir secret : que la disposition du lieu, si particulière, protège mon hâvre de sérénité. Je m'explique : lorsqu'on pousse la porte de ce bistrot on tombe, nez à nez, avec un bar en U et, si l'on ne pousse pas plus avant, si l'on n'ôse pas se glisser entre le mur et les clients accoudés au bar, on a de fortes chances de ne pas découvrir la petite salle de restaurant nichée derrière le présentoir à bouteilles. Suspens insoutenable ! Bonjour. Nous y voilà, le garçon souriant et avenant nous précède. Nous sommes au "Petit Fer à cheval", 30 rue Vieille-du-Temple dans le 4e. La déco gentiment déco, le manger : potage au cresson, tranche de gigot grâtin dauphinois, île flottante, bon, le pichet de Menetou-Salon sympathique, les italiens de la table d'à côté repus, c'est comme un dimanche dans un petit bout du vieux Paris. Je vous embrasse et vous envoie une carte postale. 
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16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 00:05

Sardines----l-huile-002.jpg

 

Comme le vin la sardine à l'huile vieillit bien, elle se bonifie au fil des années passées dans sa petite boîte de fer blanc qu'il suffit de retourner de temps en temps. Bien sûr, comme pour le vin, il y a sardine et sardine, les industrielles débitées par des grosses machines et les artisanales traitées avec amour par des mains de femme, roties, couchées dans leur bain d'huile - sur ce point, n'en déplaise aux tenants de l'huile d'olive, la sardine sablaise barbottait dans l'huile d'arachide - choyées quoi mes belles sardines au ventre bleu.

 

Cependant, comme pour le vin, tout est une question de moment, et quite à faire de la peine aux chantres du passé, quand j'ai une belle faim, peu me chaut l'origine, ce qui m'importe c'est de coucher mes petites sardines sur un lit de beurre salé tartiné sur un bout de pain. Dit autrement même celles de Saupiquet peuvent m'amener au plaisir simple et fort. Avec le quignon pain faut bien sûr un kil de rouge, mais là aussi c'est au bonheur du jour, au feeling, sans préjugé, mais la sardine à l'huile exige un nectar chaleureux qu'il soit roturier ou noble, qu'importe.


Sardines----l-huile-003.jpgSardines----l-huile-005.jpg

D'où me vient ce goût de la sardine, cette irrépressible envie de me délecter, en bouche d'abord, fondante, moelleuse, mâcher ensuite, doucement, pointe de sel, fumet de la grillade, c'est rond, ça me contente ? Sans doute un peu de la sardine fraîche, la sablaise, sitôt pêchée, sitôt couchée sur son lit de fougères, c'était dans les cinq heures de l'après-midi la vente à la huchée de l'Eglantine poussant sa charrette à bras : " sardines fraîches, sardines fraîches, sardines sablaises..." et un petit coup de corne pour rameuter le chaland. De mes années d'étudiant surtout, budget minceur, la boîte de sardines ouverte à toute heure du jour et de la nuit dans ma chambre de la place Victor Richard.

 

De mon passage à l'Ile d'Yeu avec Jean le marchand de vermoulu ; l'usine Amieux à Port-Joinville, ouverte en 1856, fermée en 1954, à la belle époque où Maurice Amieux, le fondateur, était un "confiseur de sardines". En 1900, 4000 ouvriers, pas que pour la sardine bien sûr - confitures, chocolats, charcuterie - c'est le temps de la réclame : toujours a mieux et aux expositions universelles les fabricants de sardines à l'huile collectionnent les médailles qu'ils exhibent sur leurs petites boîtes. Signe des temps, en 1968, Amieux, suite à de graves problèmes financiers, est rachetée par la CANA d'Ancenis, choc des cultures entre la coopérative et le marché, la marque sera vendue à Buitoni (Nestlé) pour sa gamme de plats cuisinés. Je digresse mais si vous souhaitez compléter votre culture sur la sardine à l'huile reportez-vous à "Histoire du mangeur de sardines à l'huile" de Jean-Christophe Fichou :   


www.lemangeur-ocha.com/fileadmin/images/sciences_humaines/22_Fichou_Tours2004. pdf -
Sardines----l-huile-004.jpg 

 

Pour en terminer avec mes histoires de sardines à l'huile, si vous êtes amateur, et si vous passez par Paris, allez donc faire un tour dans une charmante boutique "La Petite Chaloupe" 7 Bd du Port Royal 13e 01-47-07-69-59 (c'est près du cinéma l'Escurial), c'est une épicerie océane où vous trouverez des sardines millésimées. Le patron est jeune et sympathique et, outre les sardines, vous y trouverez plein de bons produits de la mer : huîtres, soupe de poissons, thon germon, maquereaux en boîte... Du côté du liquide d'accompagnement : adressez-vous à vos fournisseurs habituels et surtout ne me demandez pas d'écrire un papier sur l'accord sardines à l'huile millésimées/vins millésimés car je suis un sage et comme vous les savez : " le Sar dîne à l'huile..."

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15 janvier 2008 2 15 /01 /janvier /2008 00:01


Francis Blanche disait : "je suis né pendant la paix 18-39." Les propos qui suivent ont été écrit dans l'entre-deux guerres par un certain Monsieur de Sépangneul, très langue de pute et faux-cul, imaginez un instant le tollé que provoquerait un tel exercice de nos jours...

" On dit :

- Que les vins de Bourgogne sont tous sucrés.

- Que la plupart d'entre eux sont faits avec des raisins étrangers, ou coupés de vins du Midi, des Côtes du Rhône, d'Algérie.

- Que beaucoup de Bordeaux sont pasteurisés.

- Qu'ils ne sont pas exempts d'accouplements avec les vins de l'Aude, d'Algérie, du Lot.

- Que l'étampage et la mise en bouteilles au château ne sont pas toujours une garantie.

- Que la tendance générale est maintenant de sucrer à tort et à travers tous les vins du territoire.

- Que les vignerons ne se gênent pas pour sophistiquer leurs vins et qu'ils opèrent plus mal que les marchands.

- Que les mousseux font un tort injustifié au bon Champagne et à son renom dans le monde.

- Que les Anjou doux et mous ne gagnent rien au sucrage.

- Que les Montbazillac et Gaillac sont des vins galvaudés.

- Que les Vouvray sont récoltés souvent ailleurs que chez eux.

- Que les Chablis ne méritent pas leur réputation une fois sur dix.

- Que les deux Pouilly sont faits et surfaits.

- Qu'on s'est arrangé avec les vins d'Alsace, comme ils sont eux-mêmes arrangés.

- Que les grands vins du Rhône sont bien nombreux... en hectolitres.

On dit...
On dit quantité de bêtises.
Mais, comme chacun pense qu'il n'est pas de fumée sans feu, le vigneron et le consommateur doivent se tenir sur leurs gardes et chercher :

     Le premier, à mettre fin à ces bruits néfastes. 
     Et le second, à favoriser le seul producteur consciencieux
."

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14 janvier 2008 1 14 /01 /janvier /2008 00:03


L'alcoolisme est un grave et important problème de santé publique...

L'essentiel de la prévention de ce fléau est confiée à une association privée : l'ANPAA.

Le financement de cette association est en quasi-totalité d'origine publique.

Mes relations épistolaires avec l'ANPAA sont anciennes et connues - voir chronique du 06/07/2006
"Des mots plutôt que des maux" link
ce qui me permet ce matin de continuer à développer mon point de vue qui en vaut d'autres.

Je suis de ceux qui pense, par expérience personnelle des rouages des administrations de l'Etat, qu'un établissement public, du type de ceux que nous connaissons dans le secteur agricole, associant tous les acteurs de la Santé Publique à la définition de ses objectifs et à sa gestion, serait plus pertinent comme bras armé d'une vraie politique de lutte contre l'alcoolisme. Cependant, pourquoi ne pas envisager deux pistes qui sauvegarderaient le caractère "privé" de l'ANPAA : une Fondation ou une Association faisant appel à la générosité publique comme les Restos du Coeur ou La Ligue contre le Cancer ? Vivre sous perfusion de fonds publics est contraire à l'esprit associatif et engendre une forme de confusion des genres.

Sans faire de procès d'intention, il m'apparaît évident que le statut associatif, outre qu'il permet aux membres de l'ANPAA de se coopter et à la technostructure d'exercer l'effectivité du pouvoir, laisse à penser au grand public que l'ANPAA ne s'apparente qu'à un réseau de bénévoles dévoués (un millier sur tout le territoire) en butte à des lobbies puissants. Qu'il y ai des comportements irresponsables je suis le premier à le reconnaître voir chronique : "Se déchirer grave" du 15/01/2007link


- "la croix d'or" du 26/11/2006link

- "Sully Ledermann" du 18/09/2006link
    
 

Ceci étant écrit, pour votre information personnelle je vous livre quelques chiffres-clés. Si vous souhaitez plus de renseignements allez sur le site de l'ANPAA 
http://www.anpaa.asso.fr/index_flash.html

- Pour 2006 le budget de l'ANPAA s'élève à : 63,339 millions d'euros.

- Ses ressources proviennent principalement 88,6% :
         1- d'une dotation globale de 35,110 millions d'euros provenant des organismes de SS pour les activités médico-sociales ;
          2- de subventions 18,087 millions d'euros, dont 45% proviennent des organismes de SS et AF, 30% de l'Etat et 15% des CG et CR

- Les charges d'exploitation s'élèvent à 58,119 millions d'euros, dont 43,526 pour les frais de personnel soit 69,70% des charges.

- au 31 décembre 2006 les effectifs de l'ANPAA sont de 1329 personnes dont 48 au siège parisien et 1281 en régions. Ramené en ETP (équivalents Temps Plein) : 913 ETP contre 569 au 31 décembre 2000.

- Sur cet ensemble 45% de l'effectif sont des cadres.

- Sur les 4 dirigeants salariés les mieux payés : le DG perçoit 68 446 euros brut annuel ( 8ième salaire de l'association), le DRH, le Directeur de Recherche et Directeur d'activité 56403 euros. Les trois principales rémunérations sont attribuées à des médecins : 75644 euros. 

* titre d'une revue, dédié à Michel qui l'avait créé et dont je suis sans nouvelle...
 

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13 janvier 2008 7 13 /01 /janvier /2008 00:06
Dans la gueule d’un petit maquereau, la référence à un gros poisson, et c’en était un, du genre notice longue comme un jour sans pain au Who’s who et chasse en Sologne, bardé de décorations et gavé de jetons de présence dans les plus prestigieux conseils d’administration, je trouvais ça plaisant. Sans rien en laisser paraître je cuisinais Hortz, lui tirant les vers du nez avec une grande facilité. Le vieux squale qu’ils avaient ferré semblait vraiment entiché de Sylvie, prêt à faire des folies pour elle et, en écoutant Hortz me raconter leur dernier week-end à Gstaad, je pensais que cette historiette n’avait rien de très original : le cul reste une valeur sûre pour faire chuter les soi-disant grands de ce monde. Pourtant j’aurais du être plus attentif à la série de soi-disant coïncidences qui avait permis à Hortz et à Dragan d’approcher un tel potentat. Ces deux petites crapules, en dépit des menus services qu’ils rendaient au SAC, ne côtoyaient pas les pointures du régime. Et pourtant, monsieur Henri, le gros poisson, ils l’avaient « croisé » la première fois au très sélect « Tir aux pigeons », le Cercle du Bois de Boulogne, où la fine fleur du monde des affaires et de la politique se la jouait décontracté en futal et veste de tweed de chez Arnys. À ma question « qu’est-ce que vous foutiez là-bas ? » Hortz répondait avec un aplomb qui aurait du me mettre la puce à l’oreille « Dragan et moi on fait dans la protection rapprochée d’un émir saoudien… » mais, comme du tac au tac, quand j’avais ironisé « et Sylvie, qu’est-ce qu’elle protégeait dans cette affaire ? » il m’avait désarçonné d’un « le gland de l’émir, petit père ! » avant d’ajouter, ponctué d’un rire gras, « tu sais elle le pompe dru notre belle Sylvie. Normal, non, quand on se fade le service d’un roi du pétrole… » Bien sûr, si j’avais réfléchi trente secondes, j’aurais trouvé invraisemblable qu’un émir puisse avoir recours à ces deux petites frappes minables pour assurer sa protection mais, comme toujours en cette période de ma vie, mon apathie, mon indifférence, me rendait imperméable à toute initiative de bon sens. Je laissais filer, peu m’importait.
 
Vraiment, il fallait que j’eusse de la merde dans les yeux pour accepter de gober qu’une lope comme Hortz, qui passait son temps à se faire bourrer le cul dans les chiottes des bars de Pigalle, puisse jouer les cerbères pour le compte d’un cousin du roi Fayçal. C’est ce que je ne cessais de me répéter en contemplant son cadavre allongé au fond d’un fossé boueux bordant le chemin vicinal menant au château de monsieur Henri. Son bel ensemble de cuir noir, lacéré par de multiples coups de rasoir, le faisait ressembler à un fagot de sarments carbonisés par la foudre divine. Le jour se levait. Dans son manteau de zibeline Sylvie frissonnait. Bourrassaud posait sa grosse paluche sur mon épaule. « Quoiqu’on fasse, mon petit gars, ils remonteront jusqu’à toi. Alors, le mieux qu’on puisse faire c’est de leur dire la vérité… » En remontant le col de mon blouson je répondais « que c’était aussi mon avis ». Dans ma déposition à la gendarmerie d’Orry-la-ville, face à deux pandores qui me prenaient pour la forme la plus accomplie de la gangrène issue de mai 68, je n’omettais aucun détail.  « À dix-huit heures, hier au soir, j’étais de permanence au commissariat lorsque Sylvie Brejoux, ma compagne (…) », derrière sa Remington, l’adjudant-chef tiquait. Ses yeux bovins et sanguins quêtaient du secours auprès de son collègue. Manifestement, compagne lui semblait une dénomination peu conforme à la réalité. Pour embrouiller plus encore son esprit épais j’ajoutais sur un ton compatissant « je me dois de vous signaler que Sylvie Brejoux est légalement l’épouse légitime du commissaire principal Brejoux, des RG de Nantes.. » Telle une grenade dégoupillée qui vous arrive entre les jambes, ma déclaration, jetait un vent supplémentaire de panique dans le réduit qui servait de bureau aux deux gendarmes.   
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12 janvier 2008 6 12 /01 /janvier /2008 00:03

Dédiée à tous ceux qui disent vouloir nous protéger de nous-mêmes et qui nous pourrissent la vie...
 
Simple supplique
Aux dirigeants de notre République.
En ces temps de croissance molle
Acceptez une idée folle :
Glissez,
Doucement,
Subrepticement,
Dans notre PIB
Pour le requinquer,
Lui redonner de belles couleurs,
Une goutte, un soupçon, un nuage de bonheur,
Carafé,
Décanté,
Notre divin nectar en une étrange alchimie
Vous fera le plus bel indice de la décennie…
 
Non, non, ce n’est pas une plaisanterie,
Bien que nous soyons du parti d’en rire,
Les ennemis du pire,
Une bande de joyeux drilles
Qui aimons voir briller les yeux des filles
Au pays de la gastronomie,
Du bien vivre 
Et de l'art de vivre
 
Ce n’est pas une folie
De mobiliser les bons vivants,
D’éloigner les oiseaux de mauvais augure,
D’être les petits artisans
D’une cure
De prospérité…
 
Pour ce faire,
Loin des experts,
Des docteurs,
Des professeurs,
Des censeurs,
Des plaideurs,
Des constipés,
Instillez dans notre moteur déprimé
L’élixir de la félicité,
Notre bien le plus précieux,
Ce qui nous rend heureux,
La convivialité,
Celle des choses simples partagées
Qui nous lient,
Nous relient,
Donnent à notre vie
Ce voile de douceur
Des mots qu’on dit avec le cœur
Entre amis
Autour d'un verre
D'un gâteau d'anniversaire
D'un camenbert
Jamais en solitaire.

C’est ça la vie
La vraie
Celle qui fait
Que l’on vit…
Vaches-copie-2.jpg
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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 09:27


L'info n'attend pas : l'ANPAA vient de faire condamner le journal le Parisien pour une série d'articles sur le Champagne (voir son communiqué). On n'arrête pas le progrès ! A quand mon tour ! Bonne journée

Toute communication en faveur d’une boisson alcoolique, comme une série d’articles en faveur du champagne, constitue une publicité, soumise de ce fait aux dispositions du Code de la Santé publique

L’A.N.P.A.A. a attaqué le Parisien Libéré pour une série d’articles sur le Champagne, parus dans l’édition du 21 décembre 2005, et annoncés en page « une » sous le titre « Le triomphe du champagne ».

Dans son jugement du 20 décembre 2007, le Tribunal de Grande Instance de Paris déclare que ces communications constituent des publicités, cela sans que soit pour autant exigé un achat effectif d’espaces publicitaires (article 2 de la directive européenne du 10 septembre 1984). Et de ce fait, les publicités auraient dû respecter les dispositions du code de la santé publique et en particulier être assorties de messages sanitaires.

La société le Parisien Libéré est condamnée à verser 5 000 euros de dommages et intérêt à l’A.N.P.A.A.
* en référence à ma chronique du 10/01 : "les veuves industrieuses : Amiot et Clicquot" http://www.berthomeau.com/article-15288559.html
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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 00:05


Rassurez-vous je ne vais pas, à nouveau, vous infliger mes réflexions sur les sentiments des vaches mais vous offrir un extrait sans coupure d'un texte  - il est un peu long pour mon format - très intéressant de Roland Barthes tiré de Mythologies, livre dont je vous ai causé dans ma chronique du 3 janvier "Être Bête" :



Si vous n'avez pas le temps de le lire, imprimez-le pour pouvoir le lire car, écrit entre 1954 et 1956, il montre la place que tenait alors le vin dans notre pays et explique en grande partie l'extrême virulence de nos adversaires hygiénistes. Bonne lecture !



" Le vin est senti par la nation comme un bien qui lui est propre, au même titre que ses trois cent soixante espèces de fromages et sa culture. C'est une boisson totem, correspondant au lait de la vache hollandaise ou au thé absorbé cérémonieusement par la famille royale anglaise. Bachelard a déjà donné la psychanalyse substantielle de ce liquide, à la fin de son essai sur les rêveries de la volonté, montrant que le vin est suc de soleil et de terre, que son état de base est, non pas l'humide, mais le sec, et qu'à ce titre, la substance mythique qui lui est le plus contraire, c'est l'eau.


 A vrai dire, comme tout totem vivace, le vin supporte une mythologie variée qui ne s'embarasse pas des contradictions. Cette substance galvanique est toujours considérée, par exemple, comme le plus efficace des désaltérants, ou du moins la soif sert de premier alibi à sa consommation ("il fait soif"). Sous la forme rouge, il apour très vieille hypostase, le sang, le liquide dense et vital. C'est qu'en fait, peu importe se forme humorale ; il est avant tout une substance de conversion, capable de retourner les situations et les états, et d'extraire des objets leur contraire : de faire, par exemple, d'un faible un fort, d'un silencieux, un bavard ; d'où sa vieille hérédité alchimique, son pouvoir philosophique de transmuter ou de créer ex nihilo. 


Etant par essence une fonction, dont les termes peuvent changer, le vin détient des pouvoirs en apparence plastiques : il peut servir d'alibi aussi bien au rêve qu'à la réalité, cela dépend des usagers du mythe. Pour le travailleur, le vin sera qualification, facilité démiurgique de la tâche" ("le coeur à l'ouvrage"). Pour l'intellectuel, il aura la fonction inverse : le "petit vin blanc" ou le "beaujolais" de l'écrivain seront chargés de le couper du monde trop naturel des cocktails et des boissons d'argent (les seules que le snobisme pousse à lui offrir) ; le vin le délivrera des mythes, lui ôtera de son intellectualité, l'égalera au prolétaire ; par le vin, l'intellectuel s'approche d'une virilité naturelle, et penseainsi échapper à la malédiction qu'un siècle et demi de romantisme continue à faire peser sur la cérébralité pure (on sait que l'un de mythes propres à l'intellectuel moderne, c'est l'obsession "d'en avoir").


 Mais ce qu'il y a de particulier à la France, c'est que le pouvoir de conversion du vin n'est jamais donné ouvertement comme une fin : d'autres pays boivent pour se saouler, et cela est dit par tous ; en France, l'ivresse est conséquence, jamais finalité ; la boisson est sentie comme l'étalement d'un plaisir, non comme la cause nécessaire d'un effet recherché : le vin n'est pas seulement philtre, il est aussi acte durable de boire : le geste a ici une valeur décorative, et le pouvoir du vin n'est jamais séparé de ses modes d'existence (contrairement au whisky, par exemple, bu pour son ivresse "la plus agréable, aux suites les moins pénibles", qui s'avale, se répète, et dont le boire se réduit à un acte-cause).


 Tout cela est connu, dit mille fois dans le folklore, les proverbes, les conversations et la Littérature. Mais cette universalité même comporte un conformisme : croire au vin est un acte collectif contraignant ; le Français ; le Français qui prendrait quelque distance à l'égard du mythe s'exposerait à des problèmes menus mais précis d'intégration, dont le premier serait justement d'avoir à s'expliquer. Le principe d'universalité joue ici à plein, en ce sens que la société nomme  malade, infirme ou vicieux, quiconque ne croit pas au vin : elle ne comprend pas (aux deux sens, intellectuel et spatial, du terme). A l'opposé, un diplôme de bonne intégration est décerné à qui pratique le vin : savoir boire est une technique nationale qui ser à qualifier le Français, à prouver à la fois son pouvoir de performance, son contrôle et sa sociabilité. Le vin fonde ainsi une morale collective, à l'intérieur de quoi tout est racheté : les excès, les malheurs, les crimes sont sans doute possibles avec le vin, mais nullement la méchanceté, la perfidie ou la laideur ; le mal qu'il peut engendrer est d'ordre fatal, il échappe donc à la pénalisation, c'est un mal de théâtre, non un mal de tempérament.


Le vin est socialisé parce qu'il fonde non seulement une morale, mais aussi un décor ; il orne les cérémoniaux les plus menus de la vie quotidienne française, du casse-croûte (le gros rouge, le camenbert) au festin, de la conversation de bistrot au discours de banquet (...)



La suite est plus datée... 

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10 janvier 2008 4 10 /01 /janvier /2008 00:09


En ces temps d'agapes les bulles sont à la fête, elles jaillissent de partout, alors si vous me le permettez je vais me livrer à l'un de mes sports favoris : la digression dans le style chaud-froid...

Dans mes souvenirs d'enfant, le fin du fin de la bulle à la maison pour les communions et les mariages c'était de faire sauter le bouchon de bouteilles de Veuve Amiot.

Plus tard, bien plus tard, j'ai été un addict du champagne Veuve Clicquot Vintage rosé millésimé. Cette vénérable maison ayant, en 1775, marqué l'histoire de la Champagne en étant la première à livrer du champagne rosé.

Pour notre première veuve : " c'est en 1884 que débute véritablement la saga Veuve Amiot. Elisa Amiot, femme de courage et de caractère, décide à la mort de son époux de prendre en main la destinée de son vin. Son ambition... En faire l'un des plus grands vins du Val de Loire ! Aidée par sa famille, elle parvient très rapidement à développer la renommée de Veuve Amiot bien au-delà des frontières du saumurois... Bientôt, c'est de l'Extrême-Orient à l'Equateur, de Madagascar à la Nouvelle-Zélande que les amateurs du monde entier célèbrent ce grand vin de Saumur, fleuri, fougueux et tout scintillant de bulles d'or !"
portrait-copie-2.jpg

Pour la seconde : " La vie de madame Clicquot aurait pu être semblable à celle de nombreuses jeunes filles du 18e siècle français. Issue de famille aisée, elle réalise en 1798 un beau mariage avec François Clicquot, propriétaire d'un négoce de vins de champagne et devient mère d'une petite fille appelée Clémentine.
Mais son tempérament la pousse à s'intéresser aux affaires de la maison de champagne, et lorsque son époux décède prématurément, elle décide de prendre sa succession. Sa force de caractère et son sens des affaires transforment le négoce de sa belle-famille en une grande maison de champagne.
Pendant que ses ambassadeurs commerciaux parcourent l'Europe, que des bateaux expédient ses bouteilles sur les mers du monde entier, elle prend soin personnellement de ses caves, se fixant pour devise "une seule qualité, la toute première".
Désireuse d'obtenir les vins les plus "clairs, nets et limpides", elle met au point la table de remuage. Parcelle par parcelle, elle acquière des vignes dans les meilleurs crus constituant ainsi l'exceptionnel patrimoine viticole de la Maison.
Ses contemporains la considéraient déjà comme une grande dame, la "grande dame de Champagne".
Elle s'éteint en 1866, dans son château de Boursault surplombant la vallée de la Marne, entourée des siens qu'elle a chérit avec tendresse et générosité."
mme-clicquot.jpg

Telle est l'histoire officielle de ces deux veuves telle que les sites de leurs maisons l'écrivent et je n'ai aucune raison de la commenter.

En revanche je ne puis que constater que dans le langage courant, sans doute est-ce la conséquence de l'explosion des divorces, les veuves ont presque disparues. L'heure est aux familles mono-parentales : les femmes sont seules et elles sont légions puisqu'en France il y a 3 853 809 personnes veuves et, comme il y a cinq fois plus de veuves que de veufs, faites le compte cela signifie que les femmes représentent 80 % des personnes veuves. Pour l'Insee, elles connaissent des situations précaires. En effet, à peine 40% des femmes valident une carrière complète au moment de prendre leur retraite. Les temps partiels ou les congés parentaux des mères de famille expliquent cette situation selon l'Insee.

Je sais ce que vous allez me dire mais c'est ainsi vous ne me changerez pas... mais pour finir sur une note gaie je vous offre des extraits de l'opérette la Veuve Joyeuse de Franz Lehar interprétée par Elizabeth Scharwarzkopf et Nicola Geda
http://www.musicme.com/cd.php?track_id=0747313300723&aff=199999La+veuve+joyeuse&gclid=CKf1iMrt3pACFQF7aAodwwR1WQ
  

Pour ceux qui ont eux le courage d'aller au bout de cette chronique je leur signale que, sitôt écrite, en sortant de chez moi, sur une colonne Morris qu'aie-je vu ? L'affiche du prochain film d'Isabelle Mergaud dont le titre est, je vous le donne en mille : " Enfin Veuve..." pile poil dans l'actualité cet huluberlu de Berthomeau...
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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 00:09

 

Les morts des « suites d’une longue maladie » peuplent notre quotidien. Le cancer, les cancers de tout acabit emportent nos proches, nos amis, nos enfants et l’odieux chancre fait peur. La lutte contre le cancer est donc, à juste raison, une grande cause nationale mais, à trop vouloir agiter des épouvantails, formes modernes des spectres, à trop vouloir prouver, les scientifiques, toujours à la recherche de liens de causalité pour prévenir le mal, se coupent du corps social, lui donnent le sentiment de le priver des plaisirs de la vie, de l’assimiler aux souris de leurs laboratoires, de le réduire à des séries statistiques aussi froides que les murs de leurs hôpitaux.   La complexité de la vie, la diversité de nos modes de vie, les écarts qui se creusent à chaque extrémité de l’échelle sociale, l’extrême hétérogénéité des situations économiques et sociales nées de la mondialisation, font que les méta-analyses, chères à nos chercheurs, sont à manier avec bien des précautions. La mise en ligne du rapport « Alcool et risques de cancers » : état des lieux des données scientifiques et recommandations de santé publique est caractéristique de l’effet « tour d’ivoire » caractéristique de ces expertises scientifiques qui font subir au mot risque des glissements sémantiques qui n’ont rien de scientifiques.

 
La part de risque, 

(voir ma chronique du 22:09/2006 
- Vivre tue
http://www.berthomeau.com/article-3917444.html et celle du 22/11/2006 
- Le risque
http://www.berthomeau.com/article-1249902.html 

celle que tout individu se doit d’assumer aussi bien en tant que personne exerçant sa responsabilité individuelle et en tant que citoyen enserré dans un corps de règles de vie en commun, est toujours difficile à quantifier. L’excès, même s’il prête à interprétation, est assez facile à identifier : l’abus de consommation alcoolique est chiffrable. En revanche, la plage entre l’abstinence et la consommation modérée a des contours difficiles à délimiter. En ce domaine, comme dans tous les autres, le mieux est l’ennemi du bien : prôner, comme le Pr Houssin, la prohibition, relève d’une conception infantilisante de la société. Le n’y touchez jamais est l’équivalent du « cachez-moi ce sein que je ne saurais voir », pure hypocrisie et méconnaissance dramatique des ressorts profonds de l’être humain. Nos politiques de santé publique, si elles ne veulent pas se réduire à de piètres campagnes de communication, doivent se frotter à la société telle quelle est et non, continuer de véhiculer des présupposés idéologiques. L’entre-soi, qui vaut aussi bien pour les hygiénistes que pour ceux d’entre-nous qui font semblant d’ignorer les méfaits de l’alcoolisme, n’est plus de mise dans une société démocratique. Même si ça choque les beaux esprits pudibonds, je préfère le modèle politique à l’ancienne, bon vivant, soucieux des libertés publiques, aux tenants d’une société pure et dure, liberticide où le risque de mourir n’est plus assumé.    
 
Pour ne pas être en butte aux critiques des « scientifiques » j’ai lu les 60 pages de l’expertise collective et je vous en livre quelques morceaux choisis.
Page 11 
AUGMENTATION DU RISQUE DE CANCERS
Depuis plusieurs décennies, les études épidémiologiques ont montré clairement que la consommation de boissons alcoolisées augmente, chez l’homme et la femme, le risque de cancers, dont certains sont fréquentsen France.
La consommation de boissons alcoolisées augmente fortement le risque des cancers des voies aérodigestives supérieures* (VADS). Le niveau de preuve est jugé convaincant.
La consommation de boissons alcoolisées augmente le risque de cancer du foie, généralement après le développement d’une cirrhose alcoolique.
Les études récentes montrent également une association entre la consommation d’alcool et le risque de cancer du sein chez la femme, et le risque de cancer colorectal dans les deux sexes. Bien que l’augmentation du risque soit modeste, en raison de l’incidence très élevée de ces cancers en France, la prévention ciblée sur ce facteur de risque contribuerait également à réduire fortement l’incidence
et la mortalité des cancers liés à l’alcool.
Pour d’autres types de cancers, le rôle potentiel de l’alcool est moins bien établi.

Page 13 
1. INTRODUCTION GÉNÉRALE
Les cancers sont des maladies multifactorielles impliquant des facteurs individuels et des facteurs environnementaux au sens large. Le développement de  ces maladies se déroule généralement sur une ou plusieurs décennies. Pour identifier les facteurs de risque ou de prévention il faut faire appel à différents types d’études. Les études épidémiologiques d’observation (études cas-témoins, études de cohortes) permettent d’établir des associations entre l’incidence des cancers et certains facteurs de risque. Les études  expérimentales sur animaux ou cellules permettent de proposer des mécanismes biologiques plausibles. Pour les facteurs de risque (y compris l’alcool), pour des raisons éthiques, on ne peut entreprendre des études d’intervention chez l’Homme qui permettraient d’établir facilement la causalité entre le facteur étudié et le risque de cancers. Dans ce cas, la causalité est démontrée par le grand nombre et la cohérence des résultats des études cas-témoins et des études de cohortes, confortés par des mécanismes biologiques vérifiés. Selon les données disponibles, le niveau de preuve sera jugé convaincant, probable, possible ou insuffisant [WCRF, 1997].

Page 37 : ces petits crobars quantifient le risque selon la dose ingurgitée, on peut remarquer malgré le flou qu'à dose zéro le risque est souvent équivalent jusqu'à 20g/jour...
Vaches-001-copie-2.jpgVaches-002-copie-1.jpg

Page 40 à propos des bienfaits du vin sur MCV
Par ailleurs, il est également apparu que les relations
  entre alcool et MCV ainsi que les relations entre types de boisson alcoolisée et MCV sont complexes. En particulier, divers facteurs alimentaires et socio-culturels, qui sont difficilement dissociables de l’effet lié à l’alcool proprement dit ou à tel ou tel type de boisson alcoolisée [Tjonneland, 1999; Reynolds, 2003], ne sont généralement pas pris en compte dans les études comme facteurs de confusion. C’est ce que démontre l’étude de Ruidavets les consommateurs d’une quantité modérée de boissons alcoolisées (1 à 19 g/j) et les buveurs de vin ont une alimentation et un style de vie plus favorables à la santé que ceux qui n’en consomment pas et que ceux qui en consomment plus. Il est donc possible que l’association de la consommation modérée d’alcool ou de vin avec la faible incidence de MCV résulte en fait de l’effet du profil alimentaire et du style de vie favorable qui caractérise les consommateurs d’une quantité modérée de boissons alcoolisées et les buveurs de vin [Johansen, 2006].


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