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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 00:07

Chère ODG de Pomerol,

 

 

À mon âge, en dépit de mon long compagnonnage avec les grands fauves

politiques,  je garde une faculté d’étonnement et d’émerveillement en acier trempé. Celle-ci est décuplée lorsque je découvre, au hasard de mes recherches de petit chroniqueur, des décisions prises, la main sur le cœur, rien que pour faire notre bonheur à nous pauvres petits consommateurs.

 

Tel fut le cas le jour où, je cite ma source, Vitisphère, « La décision prise ce mois-ci par le Syndicat viticole de Pomerol, indiquant que d'ici 2018, tous les vins de l'appellation devront être élaborés sur l'aire même de Pomerol, inquiète nombre de propriétaires. En effet, beaucoup d'entre eux possèdent quelques hectares en Pomerol mais aussi sur les appellations limitrophes où se trouvent les propriétés et les chais. » Exiger de faire le vin et de le mettre en bouteille au plus près des vignes, surtout dans une appellation aussi prestigieuse que la vôtre, pourquoi pas ! Mais, lorsque je constate que la ligne de démarcation va exclure des chais situés à quelques kilomètres, voire des hectomètres, des vignobles situés dans l’aire, alors là je sors mon « révolver ». De qui se moque-ton ? Hormis les exclus, sans contestation de nous, ceux dont vous entendez assurer la protection.

 

Ce projet n’est pas nouveau puisque l’AG de votre syndicat a pris une délibération en ce sens le 23 octobre 1998. De plus, cette même assemblée le 1ier mars 2001 a mis en place un régime transitoire en vertu duquel tous les exploitants auraient l’obligation de vinifier dans l’aire d’appellation à compter de 2004 pour les viticulteurs exploitant plus de 2 ha et à compter de 2006 pour tous les autres. Pour faire bon poids, ces viticulteurs devaient chaque année adresser aux services de l’INAO une demande de dérogation pour pouvoir être autorisés à vinifier hors de l’aire Pomerol. Fort bien me direz-vous, voilà qui prouve que le projet n’est pas nouveau. J’en conviens mais ce qui m’étonne, moi qui dans ma vie antérieure ai vu défiler sur mon bureau tant de décrets d’AOC, c’est que toutes ces modifications n’aient pas été retranscrites dans le vôtre. Pourquoi tant de discrétion ? Que je sache seules les signatures ministérielles donnent force de loi à vos décisions et leur publicité, via le JO, les rend opposables au tiers. De plus, en ce temps-là votre Syndicat était un club puisque l’adhésion n’était pas de droit mais supposait une cooptation par l’un des adhérents. Sans vouloir minimiser vos décisions antérieures je trouve qu’elles prenaient quelques libertés avec une saine conception d’un État de droit et qu’elles affaiblissent votre intransigeance actuelle.

 

De quoi je me mêle me rétorquerez-vous, à Pomerol, sur nos 800 hectares, nous sommes une grande famille, et la discrétion sied aux grandes familles qui se doivent de « laver leur linge sale » en famille. Permettez-moi de rebondir sur cette expression, qui peut vous semblez vulgaire – elle est attribuée à Voltaire et à Napoléon –, pour m’interroger sur la finalité, le sens de votre démarche. Toujours dans Vitisphère, votre président, Jean-Marie Garde explique que ce vote « suivait la logique d'une décision prise en 1998 et qui s'inscrit dans la logique qui préside à Saint-Emilion, à savoir que cela valide la notion de « mise en bouteille au château ». Mais alors, que d’eau que d’eau a coulé dans le ruisseau de la Barbanne avant que vous ne vous décidiez à inclure cette exclusion dans le projet de cahiers des charges. Ce qui m’étonne plus encore, c’est qu’elle ne s’appliquera qu’en 2018. En effet, puisque vous semblez vouloir, au travers d’elle, accroître notre protection face à des pratiques qui, je le suppose avec beaucoup de précaution, doivent sans doute être non-conformes à l’éthique de votre appellation, je ne vois pas pourquoi vous avez attendu si longtemps : presqu’un siècle, et que vous différiez encore de 9 ans son application ? Vos grands anciens, tel l’ancien Président de la CNAOC : monsieur Henri de Lambert du Château de Sales à Pomerol, que j’ai eu comme interlocuteur au cabinet du Ministre, étaient-ils aussi peu soucieux de défendre votre prestigieuse appellation ?

 

Si je me permets cette intrusion dans vos affaires de famille ce n’est pas pour porter secours aux futurs exclus, qui n’ont nul besoin de mon assistance, mais parce que Vin&Cie est un espace de liberté qui se veut ouvert à toutes les questions, même celles qui dérangent. J’en égrène quelques-unes.

-         Puisque vous changez la règle actuelle c’est que celle-ci sans doute ne donnait pas toutes garanties aux consommateurs que nous sommes ? Si tel n’était pas le cas, puisque jamais vous ne nous avez alertés sur ce point, pourquoi la changer ?

-         Dans la mise au château y-a-t-il de « bons » et de « mauvais » châteaux puisque les futurs exclus, qui font de la mise au château, se voient reprocher de le faire au seul motif qu’ils le font dans une propriété non-située dans l’aire ?

-         Est-ce la proximité de raisins d’une Appellation voisine qui constituait un facteur de risque ? Si oui, pourquoi les propriétaires de Pomerol vinifiant à Pomerol continueront-ils de vinifier d’autres appellations voisines : Lalande de Pomerol, St Emilion, Lussac St Emilion…dans leurs chais ? Sont-ils plus vertueux – puisqu’ils en ont le droit – que leurs collègues de l’appellation d’à côté ? Sur quels critères objectifs la zone de proximité immédiate a-t-elle été définie ?

-         Cette décision, sous le couvert de la protection de l’authenticité, est-elle économiquement (investissements lourds pour des volumes faibles) et écologiquement (multiplication des sites de vinification) responsable dans une appellation d’environ 800 hectares ?

-         Puisque cette décision, dites-vous, est prise pour valider la notion de « mise en bouteille au château » pourquoi le texte de votre projet permet-il la mise en bouteille dans tout le département de la Gironde ?

-         Pourquoi les opérateurs élevant et conditionnant des vins de Pomerol hors de l’aire ont-ils une date de péremption 2025 beaucoup plus lointaine que les vinifiant ?

 

-         Pourquoi la proposition d’une solution alternative de Jean-Michel Laporte, du Château La Conseillante, qui permettrait « aux châteaux qui vinifient traditionnellement hors de l'appellation de continuer à le faire et de n'appliquer la décision qu'aux nouveaux entrants. » n’est-elle pas examinée ?

Mais « on me dit que...» ce n'est pas possible car la main de Bruxelles s'y opposerait. N'étant pas un praticien du droit communautaire alors je pose la question dans le même mouvement au professeur Norbert Olzack Professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne afin qu'il éclaire notre lanterne ? 
 

-         Dans la mesure où, en 2018, un propriétaire ou un bailleur qui ne ce serait pas conformé à votre décision n’aura plus qu’une seule issue : vendre ses vignes, votre décision ne serait-elle pas un moyen de pression habile pour contraindre des petits propriétaires à vendre leur « lopin » de vignes au bénéfice des propriétaires en place ?

-         Est-il possible de connaître les noms et qualités des membres des instances dirigeantes du Syndicat Viticole de Pomerol ?


Sans en appeler aux mannes de René Renou qui a voulu avec passion que chaque syndicat réécrive son décret pour redonner à la notion d’AOC tout son sens et pour réinscrire notre système d’AOC dans ses fondations originelles, je me permets de souhaiter, chère ODG de Pomerol, que vous vous placiez dans cette perspective pour que l’intérêt collectif, soucieux d’excellence et de qualité, prenne en compte des réalités individuelles qui vont dans le même sens.

 

Je me tiens à votre disposition, chère ODG de Pomerol, pour contribuer à une telle issue car le dit l’adage populaire « un bon compromis conciliation vaut mieux qu’un mauvais procès »

Bien à vous   

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11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 12:02
Rassurez-vous c'est très court et je l'espère plein d'humour ...

Pour l'ami GUS du PETILLON grand cru :

Pour nos amis prohibistionnistes une Photo de Dany le Rouge devenu Vert qui ne crache pas sur le blanc à bulles d'une région qui assemble du blanc avec du rouge pour faire du rosé , ce n'est pas étonnant que les roses aient bu la tasse et le bouillon par la même occasion

 


Pour Hervé Bizeul un papier de Bouguereau, tiré de la naphtaline pour l'occasion, dans le dernier numéro du Nouvel Obs. Désolé la feuille de chou chic et choc n'est pas exempte de putasserie mais je n'ai pas trouvé mieux...

Pour rire avec les valaisans :

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11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 00:04

L’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie : A .N.P.A.A. tient son Assemblée Générale annuelle le samedi 27 juin à Paris. En tant que membre j’ai reçu l’ordre du jour et la notice de présentation au Collège National. 9 candidatures pour 6 sièges à pourvoir. Pour votre information je vous propose de lire leurs déclarations d’intention. C’est instructif. C’est d’autant plus instructif que dans le lot : le Président (candidat N°8), le Secrétaire-Général (candidat N°4) la Vice-présidente (candidat N° 5) sont renouvelables et leur profession de foi est à lire avec attention. Dans ma présentation j’ai soustrait tous les éléments personnels qui n’apportent rien à votre information.

Bonne lecture et il n’est pas interdit de commenter.

Candidat N°1 : né en 1949 – CAP de comptabilité – retraité de la RATP – comptable de gestion de tutelle de majeurs protégés. Adhérent depuis 2004. Président départemental et trésorier régional.

Déclaration d’intention :

Disponible et engagé, fort de mes expériences et de mes combats depuis 5 ans au sein de l’ANPAA fort de mes responsabilités renouvelées, je propose aujourd’hui ma candidature au poste d’administrateur au collège national pour :

-         réussir les enjeux cruciaux que représentant les passages de nos comités départementaux en CSAPA.

-         Accompagner le renouveau de la Vie associative à la conquête de nouveaux adhérents, engagés, efficaces et actifs.

-         Permettre l’accompagnement et l’évolution nécessaire et indispensable à notre association nationale pour garder sa place de partenaire reconnu et incontournable dans le domaine de l’addictologie auprès de nos tutelles nationales et de nos réseaux de santé.

-         Privilégier le parcours du patient, ce qui accroît l’efficacité médico-sociale et administrative par la cohésion de nos centres généralistes.

-         S’impliquer très fortement dans la politique de prévention des addictions sans produits : jeux pathologiques, cyberaddiction, etc.

Toutes ces évolutions que je souhaite devront se faire bien entendu en accord avec les valeurs humanistes qui animent notre association, valeurs qui sont les miennes.

Candidat N°2 : née en 1948, docteur en médecine, qualifié en psychiatrie, thérapeute familiale, psychiatre des hôpitaux attachée à un CHU service d’addictologie. Adhérente depuis 1982, présidente départementale et régionale jusqu’en 2006.

Déclaration d’intention :

Les axes actuels sur lesquelles s’appuie l’ANPAA sont toujours d’actualité. Le continuum prévention, formation, soin peut encore s’enrichir dans ses activités et je m’y emploierai, en particulier au travers d’une vision globale systémique qui développe les solidarités contextuelles. Renforcer le positionnement de l’ANPAA afin qu’il puisse influer sur le sens et une meilleure cohérence des politiques publiques dans le domaine des addictions.

Candidat N°3 : né en 1958, docteur en médecine, qualifié psychiatre, praticien hospitalier chef de service. Adhérent depuis 1990, président départemental.

Déclaration d’intention :

Les actes de prévention doivent s’intégrer dans une dynamique départementale dans le cadre d’un projet de partenariat au plus proche des populations. Rôle essentiel dans le milieu scolaire, les milieux de travail… en lien avec les partenaires du réseau.

Positionnement des professionnels de l’ANPAA avec création d’outils et de référence spécifique à notre association.

Candidat N°4 : né en 1954, docteur en médecine générale, praticien hospitalier. Adhérent depuis 1997, administrateur sortant, élu en 1999 et membre du Bureau National depuis 2001 et SG depuis 2003.

Déclaration d’intention :

La prévention des risques liés aux conduites addictives, déterminant majeur de santé publique, s’impose. Résolument addictologique, centrée sur la personne, notre intervention prendra en compte toutes les spécificités, produits, polyconsommation, publics, dimensions sociétales, dans un continuum de la prévention aux soins et à l’accompagnement médico psycho socio éducatif, tout au long de la vie. Education à la santé, intervention précoce, éducation thérapeutique, réduction des risques, soin, toutes nos pratiques doivent s’adapter aux problématiques, s’appuyer sur des équipes pluridisciplinaires, le partenariat et le travail en réseau. Information, sensibilisation, éducation, formation, argumentation scientifique, veille juridique, action de proximité, doivent s’inscrire dans la durée. La prévention doit être reconnue, valorisée par des financements pluriannuels. Une évaluation régulière sous tend la pertinence de notre action. Humanisme, vie associative, mobilisation militante, approche sociétale et individuelle, professionnalisme, pluridisciplinarité… sont les bases de nos actions. Défendre et promouvoir ces valeurs, en évitant toute position dogmatique ou normative, c’est améliorer la qualité de vie et la santé de tous.

Candidat N°5 : née en 1949, docteur en statistiques mathématiques, diplômée d’addictologie, directeur de recherche à l’INSERM, chercheur enseignante à la faculté de médecine. Adhérente depuis 1992, administrateur sortant, membre du Bureau National depuis 1995 et VP depuis 1997. Présidente du comité scientifique de l’ANPAA.

Déclaration d’intention :

Dans le contexte de la Santé Publique, la qualification de l’alcool comme déterminant de santé dans la loi de 2004 montre l’évolution des politiques de santé.

Les connaissances scientifiques se sont progressivement construites et les expertises collectives de l’INSERM (2001-2003) ont établi les données internationales disponibles, complétées actuellement sur les risques de cancer par le rapport INCA (2009). L’opinion publique est majoritairement favorable à une réglementation renforcée pour réduire l’offre d’alcool (sondage ANPAA 2009).

Avec la réforme de la loi « Hôpitaux-Patients-Santé – Territoire «  la nécessité de transfert de connaissances et d’évaluation des actions est indiquée dans le schéma régional de prévention des Agences Régionales de Santé. Avec les associations comme l’ANPAA et la Ligue contre le cancer, je souhaite contribuer en cohérence avec les attentes de la société civile (cf. les Etats Généraux de l’alcool 2006) et les besoins des usagers.

Candidat N°6 : née en 1968, docteur en médecine, qualifié psychiatrie, psychiatre hospitalier. Adhérente depuis 2003, administrateur sortant.

Déclaration d’intention :

L’ANPAA est un acteur incontournable au sein du réseau de coordination d’actions de prévention en addictologie sur un territoire à l’échelle départementale régionale et nationale. Prévention : articulation entre responsabilités collectives, territoriales et responsabilisation individuelle avec accompagnement vers les soins si besoin.

Candidat N°7 : né en 1939, médecin, hépato-gastro-entérologue alcoologue. Chef de service en CHU professeur des Universités consultant. Adhérent depuis 1978. Administrateur national de 1987 à 2006 et Trésorier adjoint de 2003 à 2006.

Déclaration d’intention :

L’ANPPA doit à travers sa charte qui nous implique, défendre son éthique, la dignité de la personne humaine et la lutte contre les dérives trop normatives.

L’ANPAA doit afficher, argumenter, proposer des actions qui soulignent la place essentielle des conséquences de l’alcoolisme, qui reste un des problèmes majeurs de santé publique et poursuivre l’extension de son champ de compétence à l’ensemble des pratiques addictives pour tenir compte du fait que la plupart d’entre elles ne se limite pas à la prise d’un seul produit et pour mieux assurer l’ensemble des missions assignées aux CAPSA dont elle entende assurer la gestion.

Son action doit se faire dans une vision «anthropologique » de la société, en tenant compte de l’inscription des boissons alcooliques dans nos rites, nos fêtes et dans certaines valeurs, et des autres substances psycho actives dans les évolutions sociétales actuelles.

Cette lisibilité active cette revendication sont les bases nécessaires aux niveaux national et régional de nos actions de prévention et doivent être portées par les administrateurs.

Candidat N°8 : né en 1952, docteur en médecine qualifié psychiatrie, alcoologie, addictologie, psychanalyse. Psychiatre des hôpitaux chef de service. Adhérent depuis 1986, administrateur sortant, élu administrateur en 1997, membre du Bureau National depuis 1999, élu SG et Président National depuis 2003.

Déclaration d’intention :

En me portant candidat à un nouveau mandat d’administrateur de l’ANPAA, je veux soutenir les valeurs humanistes sur lesquelles elle se fonde et me propose de renforcer au niveau national sa place auprès des instances publiques comme force de propositions et d’interpellation, de poursuivre ses actions politiques et de vigilance judiciaire, également de favoriser au niveau régional et départemental la consolidation et le développement de la place de l’ANPAA et des établissements comme premier opérateur national de prévention et de gestion de structures médico-sociales spécialisé en alcoologie et addictologie.

Pour ce faire, je propose que l’ANPAA se mobilise pour :

-         moderniser sa vie associative par une nouvelle dynamique et par la formation des bénévoles au niveau régional,

-         renforcer son identité et sa visibilité d’acteur de proximité par la consolidation de ses Comités Régionaux et de leur mission de coordination stratégique des projets et actions des Comités départementaux en s’appuyant sur la complémentarité de leurs compétences et ressources, et leur implication dans les réseaux,

-         mettre en valeur ses actions et l’activité de ses équipes par un congrès annuel,

-         militer avec ses partenaires pour l’éducation à la santé et une véritable politique territorialisée de prévention de proximité à tous les âges de la vie et en tout lieux,

-         élargir ses missions et compétences en addictologie par la prévention des conduites à risques, la réduction des risques et l’hébergement thérapeutique,

-         inciter par sa voix à la mise en œuvre de politiques publiques cohérentes, courageuses et à la hauteur des enjeux en addictologie, notamment par la conjugaison du contrôle, de l’éducation et de la recherche au service de la santé publique.

 

Candidat N°9 : né en 1965, Bac, licence de robotique, responsable de département télécom. Adhérent depuis 2008.

Déclaration d’intention :

En tant que père de deux filles de 10 et 14 ans, je me sens particulièrement concerné par les nombreux problèmes d’addiction chez les jeunes (jeux, Internet, téléphone, alcool, tabac). L’association doit-elle rester dans son rôle de prévention ou proposer plus de suivi de malades et d’anciens malades ?

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10 juin 2009 3 10 /06 /juin /2009 00:03

Le titre n’est pas de mon cru mais d’un groupe de vigneronnes&vignerons qui ont « choisi le parti pris de l’humour et du décalage […] des « addict » au terroir, au respect du sol et de l’environnement, aux vins naturels, avec un peu de soufre, sans levures exogènes, sans adjuvants autres qu’un peu de sueur et beaucoup de passion… » qui organisent un petit « pinces-fesses » le 22 juin, pendant Vinexpo, au Château de Tire Pé. Faut dire que par les temps qui courent, puisque les blogs sont tendance les invitations, les sollicitations pleuvent comme à Gravelotte, y’en a même qui nous proposent de nous envoyer des boutanches pour les déguster mais faudra faire un petit papier. Un de mes chers collègues bloggeur s’en extasie : « Faut que je m'y fasse. Je suis maintenant un leader d'opinion. A savoir que mes propos ont apparemment un poids dans le lectorat de la blogosphère, et à ce titre, je reçois moult propositions. » J’espère que c’est du 2ième degré mais comme je n’ai pas à balayer devant le blog des autres je me contente de chroniquer selon mes désirs. J’irai à « contains sulfites… mais pas trop » car il y aura Claire, Raphaël et Nicolas que j’aime bien.

Revenons au soufre. D’abord les mèches de pépé Louis : j’adorais me murger le nez en ouvrant les bondes après qu’elles eussent fait leur œuvre. Ensuite, ce qu’a écrit en commentaire l’ami JB Sénat suite à ma chronique Une ligne de rosés pour faire briller les yeux des filles et émoustiller les garçons… « Cher jacques, je pense qu'on pourrait pondérer la note avec le taux de sulfites effectif. En effet la plupart des rosés, vins de panique, sont dominés par le duo infernal acide tartrique-sulfite. Dans ces conditions comment faire briller longtemps les yeux des filles ? Alors chiche pour demander aux vignerons et négociants leurs  taux de sulfites ? Tiens je commence par Gilles Azam qui n'a pas plu aux filles c'est dommage, "Il Emma" 30mg/l de so2 total, on peut se lever la nuit pour en boire pas de problèmes de céphalées, mais les autres ? » J’avoue que ma réponse était un peu pâteuse. Je me suis dis faudra que je m’attaque au contains sulfites.

Samedi matin alors que je traînais mes guêtres au salon naturally, hall 8 Porte de Versailles, devant le stand espagnol : charcuterie, fromages, vins, je tripotais une belle bouteille de vin 0% sulphites added lorsque dans mon dos j’entends un homme dire à sa charmante épouse « on ne peut pas faire du vin sans souffre… » ce qui a fait réagir le vendeur très bio espagnol. Comme je suis un médiateur dans l’âme et que pour faire plaisir par anticipation à Hervé Bizeul (lire son commentaire sur ma chronique Le discount ou comment fabriquer des pauvres : merci JP Coffe de promouvoir le modèle WAL•MART) j’ai choisi mon camp. Sur la base de mes rudiments sur le soufre et le vin j’ai expliqué au monsieur que « c’était possible mais pas toujours et que le 0% concernait le soufre ajouté car il y avait du soufre naturellement produit par l’élaboration du vin, que tout était une question de dose… et patati et patata… » Le couple m’a remercié chaleureusement. J’ai dégusté le O% sulphites added de la bodega Los Pinos www.bodegalospinos un Denominación de Origen Valencia issu de raisins de l’agricultura biológica, un gentil rouge 15%, Garnacha 20%, Monastrell 40%, Syrac 40%, très agréable, bien rond, sur le fruit. J’en ai acheté une bouteille accompagnée d’un Rosado : les 2 = 17 euros 20.


Mais ma chronique de ce matin se voulait – même si en tant qu’ancien prof je n’aime pas l’usage que l’on a fait de ce mot – pédagogique alors je suis allé chercher sur un site BioDordogne les rudiments qui, bien sûr, sont connus de vous tous.

Le vin bio sans sulfite n’existe pas !

« Lors de la fermentation, la levure produit naturellement des sulfites autour de 10 ppm ou mg/litre. Il serait donc plus logique de parler de « vins sans sulfites ajoutés »

Soyons clair, les cuvées sans sulfite exogène sont rarissimes. Certains producteurs n’en ajoutent que très peu, de 10 à 30 mg/l, et seulement à l’embouteillage pour diminuer les risques liés aux stockages et transports. Dans ce cas précis, on parle alors de vinification sans SO2.

Depuis 2005, la législation de l’Union Européenne impose la mention «Contient des sulfites» à partir de 10 mg/l de soufre résiduel. Le dioxyde de soufre (SO2) est un additif de vinification. Ces fonctions principales sont d’inhiber ou de tuer les bactéries indésirables, et de protéger le vin de l’oxydation.

Pourquoi limiter les sulfites ?

L’impact gustatif sur le vin est minime dans des proportions de 15 à 30 mg/l. Attention, toutefois, à certains vins conventionnels avec des doses ajoutées allant jusqu’à 210 mg/l pour un vin blanc, et 400 pour un liquoreux. Le sulfite durcit les notes du vin, le fruit est moins éclatant. La dégustation du vin perd toute sa sensualité…
L’autre intérêt du vin « sans sulfites » est de limiter le risque potentiel allergénique. Certaines personnes ont développé une intolérance aux sulfites contenus dans le vin (allergies). Selon la sensibilité de chacun, il donne des maux de tête, et des difficultés pour digérer. A fortes doses, il est reconnu comme toxique. »

Pour les détails lire la Wine News N°56  : étiquetage des vins allergènes en haut à gauche du blog.

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9 juin 2009 2 09 /06 /juin /2009 00:00

 Face à cette extrême pointe de la provocation jubilatoire, si ça n’était pas décalé, pour vous livrer mon extrême contentement, j’utiliserais l’expression : boire du petit lait, mais comme je ne bois jamais ni lait ni petit lait alors je me laisse aller à une métaphore plus triviale : ce remède de bonne femme me plonge dans une extase proche de l’épectase chère au Président Félix Faure et au cardinal Daniélou. Et pour faire de la surenchère à la Bérurier je pourrais ajouter que ce nectar, que j’ai dégusté en primeurs – comme l’ami Jacques Merveilleux du Vignoble le fait à Bordeaux – est le velours de mon estomac, mais comme en matière de Rochers*, je préfère ceux des Corbières je m’abstiendrai de cette référence littéraire.


Comme tous les gars et les filles d’Embres&Castelmaure
www.castelmaure.com affichent qu’ils veulent nous « en faire boire de toutes les couleurs » moi je suis preneur. Bon public et tout et tout, je me réjouis de ce beau pied de nez « aux prohibitionnistes frileux ». Sans même demander une quelconque permission j’annexe à la charte fondatrice de l’Amicale des Bons Vivants dites aussi Amicale du Bien Vivre (pour adhérer vous reporter à la Wine News N°48 tout en haut à droite du blog) ce beau texte :
 

« Que faites-vous avec cette bouteille dans la main ? Quoi, vous buvez encore du vin ? Quelle honte ! Mauvais Français, citoyen de seconde zone ! Vous ne le saviez pas ? Désormais, c’est avec des pilules qu’on trinque : anxiolytiques, tranquillisants… c’est tellement plus moderne ! Vive le bonheur chimique ! Bien venue chez les nouveaux moralistes, au pays étriqué, frileux des prohibitionnistes où l’on s’abreuve sur écran plat de pensée inique, où l’on s’ennuie mais à risque zéro, où l’on a peur de tout, de la vie, de la chair et du plaisir. Vive l’abstinence !

Allez, sans rancune, messieurs les censeurs ! Santé ! C’est sûrement en pensant à vous que la Nature, généreuse, nous a offert en 2008 ce jus subversif, cette « drogue » gaie et insolente, antique remède à la bêtise passagère des hommes, éternel antidépresseur… »


Au café du Paradis, où seuls les bons vivants sont admis – n’en déplaise au Diafoirus cette qualité perdure après le grand saut – nos amis qui nous manquent tant en ces temps d’interdits : Desproges, Coluche pour les paroles et Bashung pour la musique, vont pouvoir lever le coude et leurs verres emplis de ce jus de « raisins sensibles préférant la caresse de la main de la vendangeuse à la brutalité des battoirs de la machine. » et composer une chanson à boire bien déjantée qui donnera de l’urticaire à tous les culs pincés.
 


Pour les prescripteurs de cet éternel antidépresseur je joins la fiche du Vidal * Vinique :

Couleur : Rouge

Millésime : 2008

Cépages : Grenache Noir 30%, Carignan 50%, Cinsault 10%, Syrah 10%

Sol : ½ Schistes, ½ Calcaires

Vinification : Grenache Noir, Syrah, Cinsault, égrappés, macération préfermentaire à froid, Carignan macération carbonique pressurage pneumatique et fin de fermentation à 20°.

Traitements : 2 soutirages, élevage en cuve, pas de collage, légère filtration.

Conservation : Vin jeune destiné à être bu sur le fruit, sûrement très agréable dans un ou deux ans mais il n’en restera plus.

Dégustation : Robe violette vive et brillante. Bouquet intense de fruits frais, au plus près du raisin, et des fruits rouges. Bouche ample, généreuse, fraîche, bâtie autour d’une explosion permanente de fruits rouges, agrémentée de quelques notes d’agrumes.

Température et Alliance : 16° - Vin de comptoir idéal pour des apéritifs accompagnés de quelques tapas occitans.

 

Ayant fait parti de ceux sur qui cette cuvée L’Esprit du Vent 2008 éternel antidépresseur a été testée en « double aveugle » je puis attester, non de son efficacité car je ne suis pas déprimé, mais de son universalité : à boire en toutes circonstances avec qui vous voulez, et pas seulement en croquant « quelques tapas occitans », sans autre souci que le plaisir. Aucune contre-indications ni effets secondaires liés à une consommation traditionnelle du produit. Pour la posologie : se conformer aux conseils de vos mères et grand-mères.
 

 L’antidépresseur est en vente libre sans ordonnance à Castelmaure SCV 4 route des canelles 11360 Embres&Castelmaure tél. +33 (0) 4 68 45 91 83 fax : +33 (0) 4 68 45 83 56 vins@castelmaure.com et à partir du 15 juin au prix public de 5 euros TTC dans toutes bonnes pharmacies - pardon dans toutes les bonnes caves d'ailleurs et de Paris...

BONUS :
Bonne nouvelle : le chemin vicinal reliant Embres&Castelmaure à Nouillorc n'a pas été coupé puisque  à l’issue du débat au Sénat, l’amendement de la sénatrice Payet a été rejeté. La publicité sur l’alcool sur Internet est donc autorisée à l’exception des sites destinés à la jeunesse et des formats publicitaires intrusifs dans la mesure où la publicité respectera les obligations de la loi Evin.

* Le velours de l'estomac était le slogan du Vin des Rochers
* Le Vidal est la référence en matière d’information sur le médicament
 

Dictionnaire VIDALavec plus de 5000 médicaments et 4900 produits de parapharmacie

 

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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 00:03

N’ayant aucun goût ni pour les meutes, ni pour les troupeaux, à la première question je réponds NON, et à la seconde je réponds OUI. Bien évidemment les deux questions ne se situent pas au même niveau d’importance mais hurler avec les loups comme se calfeutrer dans la masse des moutons relève d’une même forme d’adhésion  négative, de coagulation circonstancielle des rancœurs accumulées, de versatilité des foules, de coalitions hétéroclites, de poujadisme… Taper à bras raccourci sur le « maître » qui vient de faire un faux-pas ou se contenter de stigmatiser au café du coin les boucs émissaires mis à disposition ou de jouer les Ponce-Pilate revenus de tout, c’est se dédouaner à bon compte. Céder à l’émotion au détriment de la raison.

Commençons par celui par qui le scandale est arrivé : Robert Parker. Le très sérieux Wall Street Journal – j’adore les gens sérieux frères de lait du modèle banquiers costume trois pièces, qui se trompent avec sérieux et qui, par la même occasion nous trompent : versus affaire Madoff et autres joyeusetés, et qui toujours avec le même sérieux, sans même teinter de rouge leur front, s’érigent en donneurs de leçons d’éthique – sous la signature de David Kesmodel vient de sécher durement Robert Parker : http://online.wsj.com/article/SB124330183074253149.html d’un passing shoot de revers assassin le long de la ligne.


 « Depuis des décennies, le critique Robert Parker se fait le héraut d’une éthique rigoureuse, payant tous ses voyages dans les vignobles et déclinant les cadeaux. (...) Mais Robert Parker n’a pas fait montre de la même rigueur avec les collaborateurs de son influente newsletter Robert Parker’s wine advocate. En septembre dernier, Wine Australia, un groupe industriel, a payé 25 000 dollars le voyage et les frais afférents de Jay Miller pour son déplacement dans le vignoble australien »


Avec une célérité qu’il faut saluer Robert Parker a admonesté son collaborateur et a présenté ses excuses pour ce défaut de contrôle.

 

Faut-il convoquer le tribunal de l’Inquisition, dresser le bûcher ?

 

Rober Parker fait du buiseness. Il a bâti un système de référence et non de valeurs au sens moral du terme. Ses lecteurs lui accordent un certain crédit. Le suivent. À lui de le préserver. S’il l’écorne, l’amoindrit, c’est son problème. Qu’il subisse les effets de l’arroseur arrosé du fait de ses positions « intransigeantes » est dans l’ordre des choses mais en rajouter, faire des trémolos sur l’éthique relève du jésuitisme ou du pharisianisme. Ceux qui lavent plus blanc que blanc comme ceux qui jettent la première pierre m’ont toujours paru suspects et ils me font peur car, comme tout un chacun, je pourrais être la cible de leur entreprise de purification ou de leur lapidation. À plusieurs reprises dans mes chroniques j’ai plaidé en défense pour des personnes jetées à la vindicte publique. Le grand Robert Parker n’a nul besoin d’un petit avocat comme moi pour contre-attaquer et je n’ai nulle envie de le défendre. Plus généralement, pour ce qui concerne ceux qui exercent la même profession que Robert Parker, l’adoption d’un code de déontologie donnant un cadre clair et connu à leur métier est le moins qu’ils puissent faire pour lever la suspicion. En tant que bloggeur, afin de garder ma liberté de plume, je me suis fixé une règle simple : être fidèle à moi-même en assumant mes contradictions. Mes seuls juges c’est vous. Mais je n’ai aucun mérite puisque je ne vis pas de ma plume.


Sur la deuxième interrogation, que voulez-vous, pour moi, l’abstention et l’abstinence sont sœurs de lait (en vieux français abstention=astensiun : abstinence) et, comme je ne suis pas un adepte du renoncement, que j’ai peu de sympathie pour les abstinents, j’ai toujours beaucoup de mal à trouver des excuses aux abstentionnistes qu’ils soient pêcheurs à la ligne ou militants.

Moi je vote. Je m’exprime. J’utilise un droit. Je choisis même si choisir est souvent une douleur. Dimanche dernier tout l’éventail de l’offre politique française sur l’Europe était offert à notre choix. Que certains estiment qu’elle ne soit pas de qualité je peux le concevoir mais sur le « marché électoral » la qualité de l’offre est largement fonction de celle de la demande. En clair, sur la scène nationale, nous avons les élus que nous méritons, à force de n’exiger d’eux qu’un listing de promesses nous nous exposons à ne récolter que des désillusions. Alors, pensez-donc, sur la scène européenne, aller voter pour élire des députés siégeant je ne sais où, je ne sais quand, pour je ne sais quel résultat concret, équivaudrait à se déplacer pour offrir à tous les recalés des partis français une sinécure douillette pour un résultat proche de rien. Même s’il y a dans ce sentiment une part de vérité je persiste à penser que l’abstention, le désintérêt des citoyens ne fait que renforcer l’absence de chair, d’envie de vivre ensemble qui prévaut dans notre espace européen. En effet n’oublions pas complètement d’où nous venons. N’oublions pas que les pères fondateurs ont pensé que le cambouis d’une union économique constituait le moyen le plus sûr de progresser vers une union politique.


À l’origine son nom, la Communauté Économique Européenne explicitait clairement sa finalité et, dans le langage courant, tout un chacun parlait du Marché Commun. Dans cette construction, l’Europe Verte, a tenu une place centrale et les marathons agricoles, forme moderne de l’arène antique, occupaient la Une des médias de l’époque. La fine fleur de la haute administration française se bousculait dans le TEE Paris-Bruxelles et le 78 rue de Varenne accueillait des pointures : Edgar Pisani, Edgar Faure, Jacques Duhamel, Jacques Chirac, Michel Rocard… L’histoire de l’Europe s’est écrite d’abord dans la bouse de vache, les Montants Compensatoires Monétaires, les prélèvements et les restitutions, la poudre de lait, les distillations en tout genre, les primes de stockage et la si fameuse garantie de bonne fin… pour avoir participé de très près – à la table du Conseil ou comme Directeur de Cabinet – à cette aventure sur des dossiers chauds je peux écrire, sans crainte d’être contredit, que sur le dossier des quotas laitiers, sur celui des accords de Dublin permettant l’élargissement à l’Espagne et au Portugal, sur celui de la 1ière réforme de la PAC le cartel des NON n’avait que le non comme programme. Je n’aurai pas l’outrecuidance de souligner que les mêmes ou leurs héritiers sont aujourd’hui les plus ardents défenseurs des avancées de ces accords : l’actuel conflit sur le prix du lait en témoigne.


Les enjeux de dimanche dernier, si tant est que cette élection en comportait, dépassaient bien évidemment le cadre restreint des problèmes de la PAC et de nos dossiers viticoles, mais comment ne pas être inquiet de constater que sur des dossiers aussi « techniques » que le sont les nôtres, nous ne soyons pas encore mûrs pour les appréhender dans le seul cadre économique efficient, celui de l’Union Européenne, et que nous en revenions à prôner le retour de barrières nationales, à nous recroqueviller. Je sais que ce que je vais écrire est très terre à terre mais c’est la vie de tous les jours : nous allons à Prowein, à la London International Wine Fair, à Vinitaly… Nous accueillons le monde à Vinexpo et à Vinisud. Notre grand marché domestique est celui de l’Union. C’est le plus riche et le plus important du Monde. Nous nous voulons grands exportateurs. Alors, plutôt que de nous servir de l’Union comme d’un punching-ball, ne vaudrait-il pas mieux que nous commencions, avant de lui taper dessus, par assumer nos propres responsabilités. Ce serait, je le pense sincèrement, un grand pas vers de plus grands desseins.

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7 juin 2009 7 07 /06 /juin /2009 00:07

De toute ma vie jamais je n’avais eu de fil à la patte, oiseau du ciel qui ne sème ni ne moissonne j’allais et venais au gré de la nécessité, de mes envies ou de la volonté des autres, et puis voilà que soudain, coup sur coup, si je puis m’exprimer ainsi, j’allais m’en nouer deux des plus solides : l’un de sang et l’autre de pierre. Pendant tout le temps de l’attente de la confirmation de ma paternité l’inflexible Jasmine décréta l’abstinence au motif qu’elle voulait connaître avec précision le jour et l’heure de la « création » de notre enfant. Bien avant l’échéance je dus très vite me rendre à l’évidence : j’allais vraiment être père car Jasmine affichait avec une précocité stupéfiante tous les symptômes traditionnels de la femme enceinte : envies fulgurantes à toute heure du jour et de la nuit, nausées, seins tendus, hyperactivité. Très vite aussi je pris conscience de mon exclusion : tout allait se passer hors de moi, en elle, pour lui, entre elle et lui. Le souvenir des deux cent soixante cinq jours que j’avais passés à couvert dans la tiédeur de ma bulle amniotique me revenait. Baignant dans le ravissement j’y avais coulé les jours heureux d'un fœtus anonyme, béat et ignare, des jours que je croyais éternels. Tel un coq en pâte je me contentais de prospérer, de croître en paix. Fort de l’expérience de mon séjour dans le royaume de ma mère j’adoptais vis-à-vis de Jasmine la bonne distance : disponible, attentionné, aimant mais toujours soucieux de ne jamais empiéter sur son nouveau territoire secret.

 

Sans m’accaparer le rôle éminent de Laurence Pernoud dans le conseil aux futures mères, son livre-culte « J’attends un enfant » trônait déjà sur la table de nuit de Jasmine, mon compagnonnage près de mes nombreuses amies femmes m’avait permis de constater que celles-ci, lorsqu’elles portaient un enfant, même les plus féministes d’entre-elles, opéraient un retour en force sur le nid. J’allais donc m’occuper du nid. Dans un premier temps je baguenaudais dans Paris à la recherche du lieu idéal sans jamais me risquer à pousser la porte d’une agence immobilière car j’ai toujours eu en horreur les intermédiaires. Les jours passaient. Jasmine s’épandait doucement. Tout se fit en une petite semaine. Comment ? Par un enchaînement de hasards heureux qui portèrent jusqu’à moi cette belle maison étrangement située dans un verdoyant passage reliant la rue de la Goutte d’Or à la rue Polonceau. Avant même d’en connaître le prix j’avais dit au propriétaire médusé : « J’achète !» Le pauvre homme, contraint de se séparer de ce bijou pour dénouer un divorce tumultueux, dut avoir des envies de meurtre. Présenté à lui par un ami j’étais son premier visiteur. Ma brusquerie le déstabilisait. Pour l’emporter en force j’enfonçai grossièrement le clou « 20% en sus ce soir entre vos mains, ça vous va ? » Un instant je crus qu’il allait me jeter mais la perspective de soustraire une partie de la vente à la rapacité de son ex-femme et au fisc le ramenait à la raison. Devant lui j’appelais l’emplâtré qui gérait à la banque mon portefeuille « Vendez tout ! » lui avais-je intimé. « Mais ça va encore monter, attendez, faites un prêt relais… » Je l’envoyais balader et je raccrochais.

 

Laissant à Jasmine l’ensemble des pièces bourgeoises je m’installai dans la lingerie, une grande pièce claire donnant sur le jardin. J’y rapatriai tous les cartons que j’avais essaimés un peu partout au temps de mon errance. Dans la journée j’occupais le rôle d’intendant auprès de la future mère et la nuit je me plongeais dans mes archives. Au milieu de ce capharnaüm de coupures de journaux, de photos jaunis, de livres annotés, de petits carnets, de lettres, de documents administratifs, de factures, assis à même le sol, sous le trait blanc d’une grosse lampe d’architecte, je triais, jetais, empilais, en écoutant des galettes de vinyle sur une platine disque hypersophistiquée. Jasmine me portait des brocs de café. Parfois elle s’asseyait en tailleur face à moi pour me regarder faire. Je lui tendais une photo « Tiens, regarde notre nouveau Ministre des Affaires Etrangères au temps des matins blêmes du quartier Latin… » Elle commentait « il semblait éperdu… » Je soupirais en feuilletant un vieux Canard Enchaîné. Jasmine se plaçait à genoux derrière moi et s’appuyait sur mes épaules. Je sentais l’arc tendu de son ventre arrondi. « Il est drôle celui-là, on dirait un gros bébé derrière les barreaux de son parc… » Je me gondolais doucement « Tu as raison Geismar avec sa bouille de joufflu a toujours eu l’air d’un bébé Cadum égaré sur les barricades… »

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6 juin 2009 6 06 /06 /juin /2009 00:00

Alors, ce matin, pour vous reposer de ma prose trop souvent abondante, je vous propose que des photos, des clichés glanés au gré de mes balades. Si vous souhaitez recevoir l'une d'entre elles il vous suffit de la demander, la maison livre gratuitement. Bonne fin de semaine à tous

Celle-ci est pour dimanche soir vu l'inflation des listes et des candidats va y avoir comme dirait l'autre des vestes en pagaille...

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5 juin 2009 5 05 /06 /juin /2009 00:08

 










« Combien de Divisions ? » ironisait le « Petit père du Peuple », cher aux cœurs des tauliers de la Place du Colonel Fabien de la grande époque qui n’aimaient rien tant qu’aller se reposer dans les datchas de la nomenklatura du Kremlin, à propos du Pape de Rome. Au temps où les Papes avaient, comme les Souverains, une Cour, et que la Curie Romaine était au centre des affaires de ce monde du XIIIe siècle aucun grand problème international, d’ordre diplomatique, politique ou bien sûr ecclésial n’échappait à l’attention de Rome, la question ne se posait bien évidemment pas.

Ce matin nous laisserons de côté les grands problèmes de géopolitique du Monde médiéval pour nous intéresser à la vie quotidienne du Pape, de ce qui touche à l’alimentation et à l’organisation de la table à la cour pontificale car c'est révélateur d'une époque méconnue des Français. Pour ce faire, je vous livre quelques extraits du livre d’Agostino Paravicini Bagliani « La Cour des Papes au XIIIe siècle » collection La Vie Quotidienne publié en 1995 chez Hachette, en mettant un focus sur le vin.

Les dîners solennels réunissant le Pape et certains membres de la Curie :

« De même, les bouteillers devaient préparer « tous les vases en verre et en bois nécessaires pour le vin », aussi bien pendant l’année que le jeudi saint. Les jours de fête, ils préparaient le clairet, rouge et blanc, ainsi que le vin « pour tous ceux qui boivent avec lui (le pape) dans la grande salle, comme dans certaines festivités ». Le pape avait en effet l’habitude d’offrir du vin et des petits gâteaux après de telles cérémonies liturgiques… »

Repas festif et pantagruélique :

« Au XIIIe siècle, il est arrivé que des cardinaux – surtout ceux qui avaient une descendance noble – reçoivent le pape avec luxe et magnificence […] Ce texte raconte la réception officielle que la cardinal Annibaldo Annibaldi, descendant d’une grande famille romaine, offrit au pape Clément VI (1342-1352) * »

« Le repas comporta trois fois neuf services, soit vingt-sept, d’une telle variété que je n’ai pas de mémoire à vouloir les décrire… mais en somme il faut penser que toutes les choses ici furent chères, bonnes, meilleures et très bonnes.

[…] Puis vint le cinquième service ; et après cela des hommes amenèrent une fontaine, au milieu de laquelle se trouvait une petite tour, et sur cette tour une colonne d’où giclait du vin de cinq côtés : du premier de la vernaccia *, du deuxième du vin grec, du troisième du vin de Beaune, du quatrième du vin de Saint-Pourçain, du cinquième du vin du Rhin.

« […] La vernaccia, les vins grecs, de la Rochelle *, de Beaune, de Saint-Pourçain et du Rhin furent servis en abondance. C’étaient les vins les plus fins qu’on puisse avoir. »

« […] Le pape s’étant levé de table, il retourna avec joie dans sa chambre accompagné par lesdits cardinaux et les personnes qui avaient dîné avec lui… Le cardinal appela un écuyer et lui dit : « Porte de suite du vin et des épices » Et ainsi fut fait… et on donna du vin et des épices au pape et aux cardinaux et aux autres personnes qui étaient dans la chambre avec lui. Après le vin et les épices, notre seigneur (le pape) se leva de son siège et s’en alla à la fenêtre qui donnait sur le jardin, sur les prés et sur la rivière Sorgue. Le cardinal Annibaldo courut alors vers la porte de la chambre et dit à un écuyer : « Va et cours, et fais en sorte que les personnes passent sur le pont de la Sorgue : si che vi cagiano entro » Ainsi fut fait à la vue du pape, afin qu’il y prît du plaisir. »

La table du camerlingue (responsable de la Chambre apostolique :

« Outre les douze portions de vin habituelles, les bouteillers devaient fournir au camerlingue et aux clercs de la Chambre du « vin meilleur » ou la valeur correspondante en argent (20 sous par jour) ainsi que les fiasques « et tous les vases nécessaires pour servir à la mensa. »

L’intendance :

« Si le blé absorbe 19% des dépenses totales, pour l’achat du vin les sommes sont encore plus considérables. Elles s’élèvent à 44% de l’ensemble du budget de l’Aumônerie. Nous ne savons pas quel type de vin est acheté, mais les quantités sont indiquées de manière précise : environ 1000 litres pour huit personnes, ce qui correspond à un deux litres et demi par jour et par personne. Là aussi, les chiffres correspondent à ce que l’on sait par ailleurs : au Moyen Âge, la consommation du vin est généralement très forte. Le vin est une boisson « hygiénique », à préférer à « l’eau douteuse des fontaines ». Il faut se soucier en outre que les hommes qui travaillent à l’Aumônerie accomplissent tout au long de l’année des travaux lourds, dispendieux en énergie. »

* période avignonnaise
*  Vernaccia des Cinque Terre, en Ligurie
* vin du Poitou

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4 juin 2009 4 04 /06 /juin /2009 00:07

 

Fait beau, fait chaud, le pavé de Paris sent bon le sable chaud, les berges de la Seine sont pleines d’adorateurs du Dieu Soleil, le mois de juin commence bien exception faites que je croise à chaque coin de rue la gueule de Cake du vieux bouffon de la bouffe qui s’étale sur les panneaux Decaux. Faut remplir le frigo mon coco j’me dis en fin d’après-midi alors j’suis parti à Monoprix. Bon je ne vais pas vous refaire le parcours du parfait consommateur que je suis – waouh les chevilles ! – mais vous « offrir » – je suis bon – rien que mon détour par le rayon boissons qui a toujours toute mon attention – toujours sur la brèche le mec !

En période de chaud le passage dans un supermarché équivaut à un séjour dans votre frigo. Tiens, faudra que je le signale aux grands esprits de la DGS pour la prochaine canicule. Bref, j’emplis mes cabas d’osier, même si la caisse verte (pour ceux qui n’utilisent pas les sacs plastiques) est ouverte à tout le monde, de bons produits du terroir. En allant chercher mes œufs je coupe par les mousseux. Je lève le nez. Sitôt mon attention est attirée par une belle étiquette blanche. Que voulez-vous je suis ainsi, même si l’habit ne fait pas le moine, moi je me laisse facilement séduire par les robes des filles. Celle-ci, avec sa graphie verte : L’Originel  m’accroche et la chute DE GRENELLE me scotche. Comme j’ai mauvais esprit j’me dis : « beau coup marketing les gars de Monop ! » en effet la roteuse, qu’est un Crémant de Loire, arbore une grande collerette AB avec un commentaire de dégustation très dans la tendance actuelle. Donc : Grenelle = Vert, élémentaire mon cher Watson me dis-je. Tiens y’a un www.louisdegrenelle.com J’hésite. Je pars vers mes œufs frais pondus et, au retour, je chope par le col L’Originel DE GRENELLE à 9,90 euros car je me dis, si en plus ils l’ont appelé Louis, ce de Grenelle, c’est qu’ils son forts.
 











De retour at home je me rue sur mon clavier et je découvre que
«  la Maison Louis de Grenelle élabore des vins de fines bulles : Saumur rosé, Saumur Brut et Crémant de Loire depuis 1859, et qu’elle reste aujourd’hui la dernière maison familiale et indépendante du Saumur Brut » Donc, j’avais tout faux mais j’avais une bouteille de Crémant de Loire Bio et j’avais découvert une « vieille maison » de Saumur qui se met au Vert. Je riais dans ma barbe rase car, comme je suis, ou plutôt j’étais, un bon expert de la carte électorale, si mes souvenirs sont bons, pendant un temps, la bonne ville de Saumur avait élu un Vert comme maire : Jean-Michel Marchand qu’a viré Radical de Gauche pour cause de cumuls des mandats et qui depuis a perdu presque tous ses mandats. Tiens, à propos de Verts, un fidèle lecteur du Sud m’a fait parvenir un texte de 4 pages « Agir avec l’Europe pour une viticulture écologiquement et socialement responsable » Si ça vous dit, pour vous informer – je suis très à l’aise puisque je ne crèche pas à la Maison Verte, même si toujours eu un faible pour Dany le rouge qu'est devenu vert, pour souligner ce bel effort –, lisez-le vin_europ...doc (92,3 Ko)

Digression berthomesque close je reviens à la maison Louis de Grenelle qui gagne à être connue. Alors, comme ailleurs « on ne vous dit pas tout » chers lecteurs, ici, à Vin&Cie, je vous dis tout sur la maison Louis de Grenelle, même lorsque je me suis lamentablement planté avec mes suppositions à la con… Dernière précision : je n'ai pas encore ouvert L’Originel DE GRENELLE car je n'en ai pas eu l'occasion, alors vous dire s'il est bon est une bonne question...

Considérant qu’il ne s’agit pas uniquement de produire bio pour l’être, nous avons entrepris une démarche respectueuse de notre environnement.

La première étape fut dès janvier 2006 de réduire les consommables directs tels que : fournitures de bureau, produits d’hygiène et d’entretien, par une meilleure utilisation.

En effet, les simples gestes tels que :

  • copier recto verso ou utiliser des imprimés verso (fax publicitaires et autres) pour l’ensemble des documents administratifs liés à la norme (iso 22000) nous a permis en deux ans de diminuer de près de moitié notre consommation de papier.
  • Avoir le réflexe anodin d’une énergie utile aboutit aujourd’hui à une baisse significative de 11% de consommation d’électricité. (-22548 KWH)
  • Potentialiser la consommation d’eau  par l’installation d’outils adaptés (-10% comparaison mensuelle 2007/2008).

La seconde étape a été, courant 1er Trimestre 2008, le tri sélectif des déchets produits.

Des partenariats ont ainsi été créés avec :

l’entreprise Performance environnement (http://www.recyclage-environnement.com) permettant un recyclage aisé des déchets et du fait, la valorisation de certains d’entre eux (cartons, capsules, film plastiques..).

Ce sont ainsi 2,4 tonnes de cartons ; 1,5 tonne de capsules ; 1 tonne de films plastiques ainsi qu’une tonne de verre, qui ont été triés sur le 2ème trimestre 2008.

L’Association Ligérienne d’Insertion Sociale par l’Emploi (http://www.alise-ateliers.fr) au travers du projet éco-liège : Une fois collectés, les bouchons de liège non-conformes ou usagés sont ensuite triés, broyés et conditionnés dans leurs ateliers. Le broyat obtenu est revendu aux entreprises ou particuliers comme isolant naturel pour construction.

Les objectifs à venir sont :

  • Bien entendu de maintenir ce niveau de conscience que chacun a, une  «éco-responsabilité» au sein de l’entreprise, à quelque niveau que ce soit.
  • De matérialiser une réflexion aujourd’hui en cours pour la gestion propre des effluents que nous rejetons et par la même pour le recyclage des eaux de rinçage.
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