En ces temps d'agapes les bulles sont à la fête, elles jaillissent de partout, alors si vous me le permettez je vais me livrer à l'un de mes sports favoris : la digression dans le style chaud-froid...
Dans mes souvenirs d'enfant, le fin du fin de la bulle à la maison pour les communions et les mariages c'était de faire sauter le bouchon de bouteilles de Veuve Amiot.
Plus tard, bien plus tard, j'ai été un addict du champagne Veuve Clicquot Vintage rosé millésimé. Cette vénérable maison ayant, en 1775, marqué l'histoire de la Champagne en étant la première à livrer du champagne rosé.
Pour notre première veuve : " c'est en 1884 que débute véritablement la saga Veuve Amiot. Elisa Amiot, femme de courage et de caractère, décide à la mort de son époux de prendre en main la destinée de son vin. Son ambition... En faire l'un des plus grands vins du Val de Loire ! Aidée par sa famille, elle parvient très rapidement à développer la renommée de Veuve Amiot bien au-delà des frontières du saumurois... Bientôt, c'est de l'Extrême-Orient à l'Equateur, de Madagascar à la Nouvelle-Zélande que les amateurs du monde entier célèbrent ce grand vin de Saumur, fleuri, fougueux et tout scintillant de bulles d'or !"
Pour la seconde : " La vie de madame Clicquot aurait pu être semblable à celle de nombreuses jeunes filles du 18e siècle français. Issue de famille aisée, elle réalise en 1798 un beau mariage avec François Clicquot, propriétaire d'un négoce de vins de champagne et devient mère d'une petite fille appelée Clémentine.
Mais son tempérament la pousse à s'intéresser aux affaires de la maison de champagne, et lorsque son époux décède prématurément, elle décide de prendre sa succession. Sa force de caractère et son sens des affaires transforment le négoce de sa belle-famille en une grande maison de champagne.
Pendant que ses ambassadeurs commerciaux parcourent l'Europe, que des bateaux expédient ses bouteilles sur les mers du monde entier, elle prend soin personnellement de ses caves, se fixant pour devise "une seule qualité, la toute première".
Désireuse d'obtenir les vins les plus "clairs, nets et limpides", elle met au point la table de remuage. Parcelle par parcelle, elle acquière des vignes dans les meilleurs crus constituant ainsi l'exceptionnel patrimoine viticole de la Maison.
Ses contemporains la considéraient déjà comme une grande dame, la "grande dame de Champagne".
Elle s'éteint en 1866, dans son château de Boursault surplombant la vallée de la Marne, entourée des siens qu'elle a chérit avec tendresse et générosité."
Telle est l'histoire officielle de ces deux veuves telle que les sites de leurs maisons l'écrivent et je n'ai aucune raison de la commenter.
En revanche je ne puis que constater que dans le langage courant, sans doute est-ce la conséquence de l'explosion des divorces, les veuves ont presque disparues. L'heure est aux familles mono-parentales : les femmes sont seules et elles sont légions puisqu'en France il y a 3 853 809 personnes veuves et, comme il y a cinq fois plus de veuves que de veufs, faites le compte cela signifie que les femmes représentent 80 % des personnes veuves. Pour l'Insee, elles connaissent des situations précaires. En effet, à peine 40% des femmes valident une carrière complète au moment de prendre leur retraite. Les temps partiels ou les congés parentaux des mères de famille expliquent cette situation selon l'Insee.
Je sais ce que vous allez me dire mais c'est ainsi vous ne me changerez pas... mais pour finir sur une note gaie je vous offre des extraits de l'opérette la Veuve Joyeuse de Franz Lehar interprétée par Elizabeth Scharwarzkopf et Nicola Geda
http://www.musicme.com/cd.php?track_id=0747313300723&aff=199999La+veuve+joyeuse&gclid=CKf1iMrt3pACFQF7aAodwwR1WQ
Pour ceux qui ont eux le courage d'aller au bout de cette chronique je leur signale que, sitôt écrite, en sortant de chez moi, sur une colonne Morris qu'aie-je vu ? L'affiche du prochain film d'Isabelle Mergaud dont le titre est, je vous le donne en mille : " Enfin Veuve..." pile poil dans l'actualité cet huluberlu de Berthomeau...