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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 00:09

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Alors que la majorité des travailleurs rentrent de congepés votre Taulier lui, part. Vous savez tous où, alors je ne vous fais pas ce matin de dessin mais je vous offre une belle ritournelle pour m’accompagner dans une Ile dites, à juste titre de beauté. Comme je suis démago je commence par la version de Tino Rossi qui n’est pas vraiment ma tasse de thé. Ensuite, pour respecter les paroles originales : la version roucoulante de Julio Iglesias puis celle plus celle de facture plus classique de Placido Domingo. Mais cerise sur le gâteau, celle que je préfère est celle totalement déjantée d’Arno. J’adore… elle est jubilatoire… elle donne envie de boire et de danser… Comme je suis bon je vous ai épargné la version de Mireille Matthieu le rossignol d'Avignon.


Nina, lorsque pour ma vie je suis parti

Quittant des belles Antilles le ciel bénit

Tandis que sur le rivage toi tu pleurais

Nina, belle fleur sauvage que j’adorais

Ta colombe si chère ta Paloma

Vint se poser légère sur le gravât

Puis me quittant bien vite vers toi revint

J’accompagnais sa fuite de ce refrain

Con ta Paloma

Vers toi belle Nina

Toujours s'envole

D’une aile fidèle vers toi mon cœur s’en va

Con ta Paloma

Vers toi belle Nina

Toujours s'envole

D’une aile fidèle vers toi mon cœur s’en va

(Changez !)

Longtemps sur la mer si belle j’ai voyagé

Pourtant mon amour fidèle n’a pas changé

 

 

 

 

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 00:09

Alessandro est un ami. Je l’ai découvert ICI link  

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Avant lui le seul Alessandro que je connaisse, par ses livres, était Alessandro Barrico link 


Suite à cette rencontre j’ai écrit « Il m’a bufflé ce garçon : avec lui l’accord mets-vins est une réalité subtile, intelligible, tangible, loin des habituels discours convenus (…) Avec lui, j’étais au concert (…) Alessandro porte bien son appellation : chef-sommelier, en effet c’est un créateur d’harmonies ou de subtiles dissonances, il ne joue pas de la grosse caisse mais il sait placer au bon endroit la vibration de la cymbale ou le timbre cristallin du triangle. Des riffles aussi. Avec lui nous sommes face à un auteur-compositeur-interprète qui, sans esbroufe ni excès joue et met en scène sa propre partition. Il joue juste, la gestuelle déjà pour le liquide, Alessandro garde la part de mystère et quand viennent les duos, en quelques mots simples, il les met en scène. »


Comme Alessandro est à Paris l’homme vin de belles tables italiennes il m’a initié à des nectars unis pour le meilleur avec une cuisine simple, authentique, fondée sur des produits frais, de marché. Alors en ce plein mois d’août qui s’est souvenu qu’il pouvait faire beau et même très chaud j’ai demandé à Alessandro de me choisir 3 vins d’été servis avec des plats qu’il a choisi sur la carte de 3 restaurants parisiens où je pose de temps à autre mon postérieur pour mon plus grand bonheur. Ils sont à deux pas de chez moi. Si vous êtes parisiens ou de passage à Paris je vous les recommande vous y mangerez bien et vous y boirez tout aussi bien Alessandro est un amoureux du vin…


PIZZA CHIC 4 rue de Mézières 75006 www.pizzachic.fr


2011 rose à lies - Bertrand Jousset - Loire

« ...et un moment de pure gourmandise avec ce « rosé pétillant » tout en fraicheur… »

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- tartare di pesce e burrata selon arrivage, tartare de poisson “au couteau” et burrata

 

L'ALTRO 16 rue du Dragon 75006 www.laltro.fr

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2008 timorasso Costa del vento - Walter Massa - Piedmont

… issu d’un grand cépage autochtone, complexe, avec des notes minérales de silex, corsé et frais à la fois… »


- Padellata di seppie al nero, carciofi fritti poêlée de seiches à l’encre et petits artichauts frits

 

LES CAILLOUX 58 rue Des Cinq Diamants  75013 www.lescailloux.fr


2008 VitovskaBenjamin Zidarich - Friuli

« …Typique de la région de Carso, fermentation et macération sur les peaux, sapide et minéral »

vitoska zidarich 

- Linguine cacio e pepe linguine à la crème de fromage de brebis et poivre noir…

 

Les photos ci-dessous sont de moi à Pizza Chic...


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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 00:09

  

 

Nous vivons des temps de fractures, à la fracture numérique vient s’ajouter cet été la fracture climatique créée par les fantaisies de ce putain d’anticyclone des Açores. La France coupée en deux, le nord et le sud de la Loire, Paris sinistré, Paris mouillé, Paris déprimé, grisaille, averses, rafales, l’adoubement dégoulinant sur les Champs Elysée du PNR aurait-il détraqué définitivement le temps de l’épicentre de notre vieux pays ?  Pour autant je ne vais pas faire pleurer Margot la météo n’a d’importance que pour ceux qui ont le ciel vraiment au-dessus de leur tête et dont les récoltes en dépendent.  


Pour l’agriculture, la pluie a du bon. « Le mois de juin a permis de reconstituer les réserves en eau, de favoriser la pousse de l’herbe pour le bétail, et laisse espérer de bons rendements pour les céréales à grains", explique Christiane Lambert, première vice-présidente de la FNSEA. Mais les intempéries ont endommagé certains fruits: cerises de la Drôme, pommes du Limousin et d’Anjou… Face à l’humidité et aux risques de maladie, les agriculteurs risquent de recourir davantage aux fongicides. Et ils attendent le soleil pour récolter… « La moisson n’est belle que quand elle est dans le grenier. »


Le Monde a titré Le mildiou fait douter les vignerons bio de Bourgognelink 

 

UNE ANNÉE "COMPLIQUÉE"


« Pablo Chevrot, du Domaine Chevrot et fils, à Cheilly-lès-Maranges (Saône-et-Loire), en pleine terre des maranges et des santenay, parle d'une année « compliquée ». « Un certain nombre de collègues qui étaient en conversion bio abandonnent ou préfèrent retarder d'un an », explique l'agriculteur, âgé de 37 ans, qui gère le domaine de 17 hectares avec son frère et son père. « Le coût écologique risque d'être élevé. En intervenant beaucoup, on laboure et on abîme des terres déjà ravinées par la pluie. On doit écimer pour aérer la vigne et traiter plus. » Sans remettre en question son engagement bio, il admet que les produits de synthèse sont plus efficaces contre la maladie. « L'engagement bio nécessite des investissements et des sacrifices, explique Pablo. Il faut du matériel supplémentaire pour intervenir plusieurs fois afin de désherber. Avec du chimique, il suffit de pulvériser une fois. »


Plus au nord, à Magny-lès-Villers (Côte-d'Or), Claire Naudin, du domaine Henri Naudin-Ferrand, possède des vignes en bio et en conventionnel. Proposant notamment des hautes-côtes-de-beaune et hautes-côtes-de-nuits, la viticultrice est intervenue pour limiter les dégâts. Elle estime que ces mauvaises conditions climatiques lui ont permis de comparer les deux techniques. « J'ai utilisé du soufre et du cuivre en bio, du systémique et du pénétrant pour le conventionnel, et je ne vois pas de différences, fait-elle valoir. Certains aspects dans le biologique peuvent ne pas être très développement durable. » Exemple : en ne traitant pas les vignes avec des herbicides, on augmente le nombre de passages du tracteur pour désherber, et donc les émissions de CO2. »


Pas simple donc mais pour autant en tirer des conclusions définitives dans le style binaire : pour ou contre n’a aucun sens. Pour moi le bio n’est pas qu’un engagement, la transcription d’une quelconque foi, mais un choix qui s’inscrit dans la durée et mettre en avant, lors d’un pic de mauvaises conditions météo, ses faiblesses ne condamne pas pour autant la démarche, bien au contraire. L’important, et je l’ai souligné à plusieurs reprises, c’est de revenir à une agronomie, à des pratiques qui respectent les hommes, leur environnement et pour le vin son terroir. Qu’il faille dans le même temps adapter le matériel de culture à la nouvelle donne ne me semble pas hors de portée de l’intelligence des constructeurs. Le diesel devra bien à terme en agriculture comme ailleurs trouver des substituts. Tout cela à un coût bien sûr mais réincorporer de la valeur travail dans le prix du vin, en bannissant par exemples les herbicides, est une ardente obligation que le consommateur comprendra et même exigera.


Mais comme je suis aussi un peu léger sur les bords permettez-moi de vous livrer les résultats d’un sondage commandé par le 1er site de rencontres extraconjugales Gleeden.com a décidé d’observer les effets de ce phénomène sur la sexualité des français (Étude réalisée en ligne du 4 au 7 juillet 2012 sur un échantillon de 1501 personnes âgées de 30 à 55 ans.)


Oui, oui, ne vous frottez pas les yeux chers lecteurs. En ce moment je lis En cas de bonheur de David Foenkinos. Celui-ci note « La motivation de toutes nos avancées technologiques est l’adultère : on a créé Internet, on a créé le portable, on a créé les messages par téléphone uniquement pour que tous les couples puissent vivre avec facilité des vies parallèles. C’est bien fini le temps des poursuites pénales, la société s’organise gentiment pour la discrétion de notre jouissance (merci beaucoup) »


Nous vivons une période étrange mais bon va pour La météo, véritable baromètre du désir cet été


« L’étude met en évidence une forte corrélation entre la perception du temps qu’il fait et l’appétit sexuel de nos concitoyens : à la question «Pensez-vous que la météo ait une influence sur votre sexualité en été », près de 8 sondés sur 10 issus de l’ensemble des régions de France reconnaissent que le mercure peut aussi faire la pluie et le beau temps sur leur libido.


Plus il pleut, moins on fait l’amour


-         61% des personnes interrogées résidant dans les zones connaissant de fortes quantités de précipitations s’estiment victimes d’une double chute des températures et de leur envie de faire l’amour. Avec toutefois 57% chez les hommes pour 65% de personnes négativement affectées chez les femmes, l’enquête démontre que le mauvais temps est un facteur devant lequel les deux sexes ne sont pas tout à fait égaux, ces messieurs ayant une plus forte propension à maintenir une activité sexuelle tout en portant une «petite laine» inhabituelle en cette saison.

 

-         Top 5 des régions sexuellement en berne (Classement réalisé à partir des données géographiques des répondants à la question : « Quelle tonalité attribuez-vous à l’impact du climat actuel sur votre libido ? ») 

      

 1. Bretagne         69%

 2. Ile-de-France 62%

 3. Nord Pas-de-Calais 58%

 4. Pays de la Loire      41%

5. Poitou-Charentes    36%

 

« Avec 157 jours de soleil en moins enregistrés à Rennes*** par rapport aux normales saisonnières, ou encore 65 jours de pluie supplémentaires constatés à Paris (Source Météo France), il est d’ailleurs peu surprenant que la Bretagne et l’Ile de France caracolent en tête de ce classement des régions victimes d’une baisse de régime sexuel estival.

 

-         Top 3 des villes « refuges »

 

1. Cannes 66%

 2. Marseille 62%

 3. Montpellier 57%

 

« L’enquête révèle à contrario que les heureux vacanciers ayant décidés de poser leurs valises sous les villes baignées de soleil du sud et du sud est voient leur libido boostée. »

 

Autres infos en vrac :


« À défaut de balades au grand air, parents et grands-parents redécouvrent Monopoly ou Cluedo. En juin, La Grande Récré a vu ses ventes de jeux de société et de jeux créatifs croître de 3% et 12% (par rapport à juin 2011), quand les ventes de jeux de plein air plongeaient de 15%. Le cinéma, dont la fête (du 24 au 27 juin) a attiré 2,7millions de spectateurs (+ 43% par rapport à l’édition 2011), a vu ses entrées augmenter de 13% la semaine dernière, avec notamment The Amazing Spiderman. »


« Cette année, témoigne le docteur Wilthien, vice-président de MG France (premier syndicat des médecins généralistes en France), les gens ont des maladies qu’on voit plutôt en automne-hiver: beaucoup de rhinopharyngites, des angines, des gastros… Mais aussi des bronchites, des trachéites et des infections virales." Même constat dans les officines. À Paris, selon Andrée Ivaldi, présidente de la chambre syndicale départementale, les pharmaciens vendent moins de crèmes solaire mais plus de collutoires et de vitamines! Les cabines de bronzage, elles, ont vu leur fréquentation augmenter de 20% ces six dernières semaines. »


La société Metnext a analysé l’impact météo sur une centaine de produits vendus en grande surface. Résultats: les plats surgelés, qui figurent plutôt aux menus d’hiver, ont la cote (+ 19% par rapport à la normale de saison pour la première quinzaine de juillet). Même chose pour les infusions (+14%) ou les potages (+13%). Au contraire, produits solaires (-3%) ou glaces en bâton (-5%) sont à la peine.


« Les soldes ont bien démarré. Mais selon la fédération française du prêt-à-porter féminin, elles se sont assez vite essoufflées. En cause: le pouvoir d’achat et… la météo. Bermudas, shorts et autres tenues légères ont du mal à s’écouler. Les marchands de parapluies sont ravis. À Paris, les Parapluies Simon en vendent 50 à 100 par jour (20 à 30 les autres étés). Des petits futés viennent aussi de lancer une gamme TDM ("Temps de merde") sur Internet : 23 euros le parapluie! »


Et le VIN dans tout ça : silence radio nos interpros n’ayant pas les moyens de faire un sondage pour nous informer de l’influence de la météo  sur la consommation du vino ! Mais soyez rassuré le 30 août une délégation des professionnels du vin sera reçue au 78 rue de Varenne par le Ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll. À l’ordre du jour : l’aide au relogement. Tout un programme non, à la hauteur des ambitions de la maison France du Vin.

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12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 00:09

Le journal signale que le dit Michel Barnier a été ministre de l'agriculture de juin 2007 à juin 2009. Rappel salutaire car les politiques ont tous, sans exception, l’art de s’exonérer à bon compte de leurs responsabilités passées. Entre 2007 et 2009, début du quinquennat du précédent Président de la République, régnait un vif climat de dérégulation et l’agriculture n’était vraiment pas la tasse de thé de l’homme de la rupture.


Formellement adoptée par le Conseil des ministres en avril 2008, une nouvelle organisation commune du marché (OCM) vitivinicole a été publiée au Journal officiel. «Les changements qui seront mis en œuvre permettront d’équilibrer le marché vitivinicole, d’éliminer les mesures d’intervention sur les marchés et leur cortège de coûteux gaspillages, et de réorienter le budget au profit de mesures plus positives et plus proactives de nature à renforcer la compétitivité des vins européens.» Dans ce sens, il est donc prévu d’abolir les droits de plantation avant la fin de 2015. Ceux-ci pourront être maintenus au niveau national jusqu’en 2018. Dès le 1er janvier 2019, tout le monde pourra donc planter de la vigne n’importe où dans l’Union européenne.


Au second semestre 2008, du 1er juillet au 31 décembre, ce fut la présidence française du Conseil de l'Union européenne. Voici vu de la rue de Varenne l’accord du 20 novembre 2008 sur le bilan de santé de la PAC

 

En quelques lignes il permet :


-         de préserver l’efficacité des mécanismes d’intervention sur les marchés des céréales et des produits laitiers, déterminants dans un contexte de forte volatilité des prix,

-         de maintenir les aides couplées à des productions spécifiques, essentielles à certains territoires, jusqu’en 2012,

-         d’encadrer l’évolution des quotas laitiers avec deux rendez-vous en 2010 et en 2012, au cours desquels les ministres de l’agriculture pourront décider de leur évolution,

-         de disposer d’outils permettant de faire évoluer les aides de la politique agricole dans la perspective de 2013, afin de lui donner du sens et de la rendre plus juste,

-         d’accompagner l’agriculture durable dans le cadre de la politique de développement rural.


L’évolution des quotas laitiers se traduit par mis en œuvre en 1984, les quotas laitiers seront supprimés en 2015.


Monsieur Barnier lors de son passage au 78 rue de Varenne aura donc été un grand dérégulateur puisqu’il a contribué très efficacement à la suppression d’outils de régulation. Pourquoi pas, dans la course à la compétitivité, aux gains de part de marché, tout cela peut en effet paraître d’une saine logique de la concurrence : la régulation se fera par les marchés. Pourquoi pas ! De plus, le coût de la PAC n’ayant pas très bonne presse dans l’opinion publique réduire les politiques de soutien aux produits agricoles semble aller dans le bon sens.


Merci cher Michel Barnier de nous avoir libéré de tous ces carcans bureaucratiques, vive l’air cinglant du grand large ! Par bonheur après votre brillant passage au 78 rue de Varenne vous fûtes libéré de vos attaches nationales pour occuper au sein de la Commission de l’UE le prestigieux poste de Commissaire européen chargé du marché intérieur et des services. Comment chacun le sait cette grande maison est le temple de la dérégulation alors vous devriez vous y sentir à l’aise. Oui mais, patatras, la crise ou les crises bancaires et financières sont passées par là, et il est de bon ton d’entonner des hymnes à la régulation, surtout pour un ex-responsable politique français.


Vous le faites, dans une Tribune Libre du Monde avec cette élégance de gendre idéal qui vous caractérise, ce lisse propre sur lui, en abordant la question, en bon montagnard que vous êtes, par la face qui émeut le bon peuple : la faim dans le Monde et l’insécurité alimentaire. En dehors de quelques adeptes de la Marine tout le monde s’accorde avec vous : la hausse brutale des cours des matières premières agricoles met en danger des populations. Ensuite vous tremper votre plume dans le plus pur BHL : « il faut un changement de paradigme dans les politiques internationales. La sécurité alimentaire, la capacité à nourrir le monde, ne pourra être que le résultat de politiques volontaristes menées dans la durée… »


Oui, Michel Barnier, je ne doute pas de vos bonnes intentions, d’une forme de retour à ce qui a fait le succès du gaullisme votre lointaine famille d’origine, mais je ne suis pas sûr, j’en suis même certain, on ne fait pas de la régulation avec de bonnes intentions mais avec des outils physiques de régulation. L’UE les a pratiquement tous jetés à la poubelle avec votre complicité active alors régulons, régulons, mais comment ? Je conviens que les outils de régulation de la PAC n’étaient pas parfaits, qu’ils induisaient des effets pervers, des coûts parfois élevés ou injustifiés, mais plutôt que de les casser n’eut-il pas été judicieux de les réformer à temps pour les améliorer. Dans cette anticipation réformatrice, Michel Barnier, la France a été aux abonnés absents sous les présidences de Jacques Chirac car il ne fallait pas fâcher la clientèle électorale des paysans. Le résultat de cette résistance soi-disant inflexible à des réformes intelligentes de la PAC : vous avez tout abandonné en rase campagne.


Alors, Michel Barnier, tout ce que vous écrivez est bel et beau mais vous souffrez d’un double handicap de crédibilité : votre action passée et la faiblesse de votre voix dans le collège des commissaires. La France, grand pays agricole, se devait d’être motrice d’un renouveau de la PAC à la fois pour défendre ses intérêts mais aussi jouer un rôle majeur dans le défi alimentaire mondial. Tel n’a pas été le cas, et je ne suis pas sûr que les nouveaux occupants du 78 rue de Varenne puissent infléchir le cours des choses. Régulons donc, à la française, avec des mots, des incantations, et si vous êtes de passage à Paris, cher Michal Barnier, allez donc rendre visite à la CNAOC au 12 rue Sainte Anne à Paris : vous qui avez détricoté les droits de plantation vous devriez pouvoir les aider, eux qui sont dans la peine, à les retricoter. Et ne me dites pas que vous ne les avez guère entendus pendant que vous étiez rue de Varenne ça fâcherait beaucoup monsieur Paly qui occupe maintenant de hautes fonctions à l’INAO.

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Plus de régulation européenne et de transparence

Chaque jour, les écrans télé et les journaux nous interpellent par leurs titres chocs sur la crise des dettes souveraines et de l'euro. Aussi grave soit-elle, cette crise des pays riches et de l'insouciance des années passées ne doit pas faire oublier aux Européens une autre crise : celle de la faim et de l'insécurité alimentaire.


Dans la Corne de l'Afrique et dans le Sahel, la sécheresse, les conflits armés condamnent à la faim et à la mort enfants et adultes. Au Niger, au Burkina Faso, en Gambie, au Mali et au Tchad, 18 millions de personnes sont sans nourriture, sans eau potable, sans aide vitale. Cette menace de l'insécurité alimentaire a pris une ampleur nouvelle depuis 2007-2008 avec la hausse brutale des cours des matières premières agricoles. Il ne fait aucun doute que l'alimentation sera l'un des principaux enjeux de ce siècle : selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la demande alimentaire mondiale augmentera de 70 % d'ici à 2050, pour nourrir une population qui passe de 6 à 9 milliards.


Pour y répondre, il faut un changement de paradigme dans les politiques internationales. La sécurité alimentaire, la capacité à nourrir le monde, ne pourra être que le résultat de politiques volontaristes menées dans la durée. Au-delà de l'aide alimentaire d'urgence, pour nourrir il faut d'abord produire plus et mieux. Sans soutien à l'agriculture et à l'élevage, en particulier vivrier, nous n'empêcherons pas de nouvelles crises demain.


Nous devons pour cela augmenter les capacités de production là où elles manquent le plus : en encourageant l'investissement durable dans l'agriculture, au niveau mondial avec les grands bailleurs de fonds, parmi lesquelles l'Union européenne doit maintenir son rang ; mais aussi au niveau des pays en développement, conformément aux engagements pris à Maputo de consacrer 10 % de leur budget au développement agricole.


Il faut aider chaque région du monde à se doter de vraies politiques agricoles. Je pense en particulier à l'Afrique de l'Ouest, dont les pays commencent à mettre en place des outils pour gérer les défis communs : calamités naturelles, meilleure gestion de l'eau et des stocks agricoles. Bref, mutualiser comme nous l'avons fait nous-mêmes en Europe. Nous devons aussi travailler à un code de conduite pour les investissements fonciers et l'usage non agricole des terres, et agir pour tempérer la volatilité des prix : par une transparence collective sur les stocks existants pour que les marchés jouent mieux leur rôle de formation des prix ; en développant des outils de couverture innovants et sûrs.


Cette volatilité des cours m'interpelle aussi en tant que commissaire européen chargé des services financiers, car elle interroge le rôle des marchés financiers où s'échangent des produits dérivés agricoles. Ces contrats sont dits " dérivés ", car leur valeur " dérive ", c'est-à-dire qu'elle dépend de l'évolution des prix des denrées agricoles sur les marchés dits " physiques ". Les dérivés agricoles ont été créés pour permettre à des producteurs ou à des acheteurs de denrées physiques de se couvrir contre une évolution défavorable de leur cours.

Or, ces marchés ont explosé entre 2002 et 2008, le nombre de dérivés agricoles a été multiplié par trois, et leurs échanges par quatorze ! Cette explosion, qui les a détournés de leur but originel, est due à des acteurs financiers au comportement " spéculatif ". La grande mobilité de ces capitaux, couplée à des effets d'emballement collectif et à des techniques comme le trading automatisé à haute fréquence, peut alimenter des bulles à répétition.


Cette financiarisation des marchés agricoles est aussi allée de pair avec une plus grande volatilité des prix physiques, en accentuant les conditions climatiques ou l'asymétrie entre l'offre et la demande.


Les prix du blé, du maïs et du sucre s'emballent. C'est une menace pour les consommateurs, et les populations vulnérables, qui en supportent in fine le coût. Les agriculteurs et les éleveurs, eux aussi, en paient le prix : quand les intrants coûtent plus cher, ou parce qu'ils doivent financer leurs contrats de couverture avant d'avoir vendu leur récolte. La régulation par les pouvoirs publics est donc nécessaire. C'est pourquoi l'Europe agit dans ce domaine. Nous imposerons la transparence aux produits dérivés pour savoir qui vend quoi et à qui. Un nouveau cadre entrera bientôt en application pour dissuader les transactions opaques de gré à gré, standardiser les contrats, les enregistrer dans des référentiels centraux et les diriger vers des chambres de compensation.


Depuis le 1er janvier 2011, une Autorité européenne des marchés financiers assure une coordination plus étroite entre les superviseurs nationaux, ainsi qu'avec les régulateurs des marchés physiques. A l'avenir, ils auront aussi de nouveaux pouvoirs. Les opérateurs devront révéler le niveau de positions qu'ils prennent, et les superviseurs pourront intervenir en cas de volatilité excessive pour plafonner ces positions. Nous proposons de renforcer les sanctions contre les abus des marchés, et notamment les manipulations des marchés physiques et financiers des produits agricoles.


Il faut des réponses fortes et efficaces qui nécessitent une convergence mondiale et des efforts collectifs. L'Europe doit y tenir son rôle et sa place. Afin de rester un partenaire crédible pour les autres pays, face à la crise alimentaire autant qu'à celle de la zone euro, c'est à l'évidence une nécessité d'être de plus en plus solidaires et de plus en plus européens.

 

Michel Barnier

 

Commissaire européen chargé du marché intérieur et des services

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 14:00

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En juin lorsque l’appel avait été lancé ça m’avait échappé mais vendredi matin sur France-Inter j’ai entendu parler de cette initiative intéressante des ouvrières et ouvriers de l’atelier de façonnage haute-couture en lingerie Les Atelières de l’entreprise Lejaby.  Elle ne relève en rien d’une forme de charité publique mais d’un geste citoyen pour un projet qui me semble tenir la route.


Le fils de couturière que je suis, l’amateur de belles fringues et de dessous chic vous relaie l’info en publiant le texte de l’appel des ouvriers et ouvrières des Atelières.

 

Les Atelières, atelier de façonnage haute couture en lingerie et bain, sera créé́ à l’automne prochain après la rencontre, en janvier 2012, entre d’une part, un groupe d’ouvrières et d’ouvriers de l’entreprise Lejaby conduit par Nicole Mendez et d’autre part, Muriel Pernin, chef d’entreprise.


Sur ce champ de ruines qu’est l’industrie de la corsetterie en France, notre objectif est de maintenir vivant ce savoir-faire. L’atelier, qui comptera 25 personnes à son ouverture, aura pour premier client la nouvelle Maison Lejaby puisque Alain Prost s’est engagé́ à nous confier la réalisation de ses collections haute couture.


Si notre aventure réussit, elle sera la preuve qu’un nouveau modèle est possible conjuguant, sur le marché du luxe, l’audace industrielle et l’excellence du savoir-faire français. Notre initiative est soutenue par la préfecture du Rhône pour son caractère expérimental. La dimension innovante de l’entreprise porte également sur l’organisation sociale de l’atelier qui fonctionnera avec un management participatif.


Soutenez-nous avec 10 euros

 

La souscription débute ce lundi 18 juin 2012 et se poursuivra jusqu’à l’automne. Son objectif est de récolter les fonds nécessaires à l’équipement de l’atelier qui sera installé́ en proximité́ de la gare de la Part-Dieu, selon toutes vraisemblances à Villeurbanne.


A l’heure qu’il est, au regard de l’avancement du projet, nous devrions être en mesure d’ouvrir l’atelier en octobre. En revanche, même si tous les atouts sont réunis, l’aventure demeure incertaine, en particulier au regard des premiers besoins en trésorerie, par exemple pour louer les locaux dès cet été́ ou pour équiper l’atelier afin de le rendre plus ergonomique pour le personnel.


10 euros : c’est le montant demandé !

 

Nous avons voulu qu’il soit modeste, pour qu’il soit accessible au plus grand nombre. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Chaque soutien comptera. Les donateurs seront des bienfaiteurs qui pourront suivre la création puis la vie de l’atelier.

 

Comment donner ? Où iront les fonds ?

 

• Il est possible de donner dès maintenant, par chèque et par courrier : Les Atelières, L’association, 25D rue Chevreul, 69100 Villeurbanne. Ordre : Les Atelières, L’association.

• A partir de début juillet, en ligne, via notre page Facebook, Les Atelières.

 

Les fonds recueillis iront à «Les Atelières, L’association», dont l’ambition est de préserver les savoir-faire de couture qui disparaissent. Aujourd’hui, co-présidée par Muriel Pernin et Nicole Mendez, l’association entrera demain au capital de la société́ commerciale et participera aux décisions stratégiques de l’atelier.

 

Et pour ceux qui veulent donner plus ?

 

Ils peuvent nous contacter par mail :info@lesatelieres.fr  ou www.facebook.com/Lesatelieres

 

INFORMATION

Muriel Pernin 06 66 72 93 04

Nicole Mendez 06 82 58 87 01

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L'atelier des anciennes employées de Lejaby va bien voir le jour. L'appel au don lancé il y a deux mois sur Facebook a porté ses fruits. Près de 50.000 euros ont été récoltés. Des dons qui permettront aux anciennes ouvrières du fabricant de lingerie de créer dès le mois d'octobre leur propre atelier de façonnage de lingerie et de maillots de bain haute-couture.

 

La moitié du chemin parcouru

 

"Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Chaque soutien comptera. Les donateurs seront des bienfaiteurs qui pourront suivre la création puis la vie de l’atelier", pouvait-on lire sur la page Facebook des anciennes couturières. Depuis la publication de ce message, la moitié de la somme nécessaire pour ouvrir un atelier a été récoltée.

Mais Muriel Pernin, actuellement à la tête de l'agence de communication Cités Plume, se montre très confiante pour récupérer les 50.000 euros restants. Certains donateurs se montrent d'ailleurs très généreux. "La majorité des dons se situent entre 10 et 20 euros, mais nous avons également eu des dons de 1.000 euros", se réjouit Muriel Pernin, ajoutant que "tous les donneurs, peu importe leur profil, ont en commun l'intérêt pour l'industrie et le savoir-faire français".

 

Miser sur la filière du luxe

 

Et c'est bien sur l'aspect "made in France" que les "Atelières" comptent miser. "Au vu des circonstances actuelles, le luxe est le seul secteur où l'on peut se positionner pour avoir des chances de réussite. Aujourd'hui, nous avons déjà plusieurs marques de luxe qui sont intéressées par notre projet, on avance donc sereinement", commente Muriel Pernin, interrogée par Le Figaro.fr.

 

En complément des financements des pouvoirs publics, un partenariat a été signé entre Alain Prost et les collaborateurs qui ont repris Lejaby. Pour Alain Prost, "il y a un vrai marché à conquérir dans la lingerie haut-de-gamme, qui est pour l'instant quasiment inexistant en France. Nous avons déjà lancé Lejaby Couture, dont les articles seront fabriqués dans l'Hexagone, mais nous avons besoin de partenaires comme Mme Pernin pour développer ce marché."

 

Une fois la totalité des fonds collectés, les anciennes de Lejaby devraient installer leurs équipes dans de nouveaux ateliers, situés dans la banlieue lyonnaise.

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8 août 2012 3 08 /08 /août /2012 00:09

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Jean-Paul Kauffmann est né 4 ans avant moi, le 8 août 1944, juste au-dessus de chez moi en Mayenne avant de migrer à l’âge de 9 mois avec ses parents qui venait d’acheter une boulangerie en Ille-et-Vilaine, dans un bourg, au sud de Rennes nommé Corps-Nuds. Comme lui « j’ai passé toute ma jeunesse dans une société rurale identique à celle des années 1930, laquelle était la même qu’avant la Première Guerre mondiale de 1914. Il y avait encore des chevaux, des bourreliers, un hongreur (celui qui castraient les chevaux) » Nous avons donc connu l’ordre ancien, c’est-à-dire le vieux monde. L'illustration ci-dessus est de Richard Yeend.


Comme lui « j’avais une grande liberté ». Comme lui j’accompagnais, moi mon père, lui son père ou sa mère, dans des tournées dans les coins les plus reculés de la campagne. Comme lui « j’ai connu des gens qui vivaient avec des poules dans la maison, le sol en terre battue. » Comme lui, un peu plus jeune que lui, j’ai connu le pensionnat et je partage avec lui ce qu’a dit Flaubert « Quiconque a connu l’internat à l’âge de 11 ans sait tout de la société. » Comme lui « j’ai été plongé dans un monde impitoyable, cruel, basé sur la force. Un monde clos où il n’y avait pas d’élèves externes. » Comme  lui il m’a fallu trouver un dérivatif et ce fut la lecture. « Je n’avais personne pour me guider ; j’absorbais seul en entrevoyant quelque chose de mystérieux : la vie rêvée, la littérature, cette vie  « pleinement vécue » dont parle Proust. »


Lui est devenu journaliste, puis écrivain, moi j’ai pris un autre chemin et là s’arrête mon comme lui, même si j’ai toujours un réel sentiment de proximité secrète avec lui. Je ne sais s’il lit encore mes chroniques mais il fut un temps où je le comptais dans mes lecteurs assidus. Sans nous suivre à la trace, nous nous retrouvons de temps en temps, pas physiquement bien sûr, mais au travers des traces écrites que sont ses livres. Aujourd’hui, c’est dans le N°19 de la revue XXI qu’il m’a donné signe de vie dans une conversation « l’enchantement d’être vivant » qu’il a eu avec Pierre Bottura, un jeune homme qui travaille dans une maison d’édition.


Face à ce texte je me suis dit : vais-je privilégier le Jean-Paul Kauffmann amateur de vins, ce qui serait logique dans un espace de liberté dédié au vin ? Il répond à la question « comment avez-vous découvert le vin ? » et il y a, comme toujours avec Jean-Pierre, une belle réflexion sur le vin capteur du temps passé. « Le vin est la seule matière vivante qui devient délectable en vieillissant, je n’en connais pas d’autres. Avec l’histoire, il permet de remonter le sens interdit du temps. » Je vous ai mis en appétit ? C’était le but, si vous souhaitez découvrir l’intégralité des propos de Jean-Paul il vous faudra acheter XXI : 15,50€. La revue ne vit que de ses ventes et le contenu est vraiment de très haute tenue. Soutenez l’écrit de qualité, chers lecteurs, achetez ! Ça représente à peine 15c d’euro par jour (c’est un trimestriel).


Mon choix s’est porté sur un voyage que Jean-Paul a effectué le long de la Marne, du confluent avec la Seine jusqu’à sa source qui va faire l’objet d’un livre. «  Ces 530 kilomètres incluent un rapport au temps, au silence ainsi qu’aux gens rencontrés. Je me suis attaché à décrire des êtres qui vivent dans une forme de retrait. Faute de mieux, je les appelle les « conjurateurs » : ils conjurent les esprits maléfiques d’aujourd’hui tels que la lassitude, le goût de la dévastation, la jouissance du mal et de l’avilissement.


Vous n’imaginez pas le nombre de gens qui vivent dans les interstices de notre société. Le monde actuel a beau être quadrillé, il existe encore beaucoup de trous, de failles. Pendant ce voyage, j’ai rencontré des personnes qui vivent dans une forme de dissidence. S’ils ne sont pas dupes du système, ils ne revendiquent pas non plus. Disons qu’ils ne sont pas pris dans le jeu et se tiennent dans les fissures, les écartements de notre société. Ce ne sont pas non plus des résistants, leur société n’est pas secrète. Ils peuvent être chômeurs, avoir un travail.


Sans être des exclus de notre époque, ces conjurateurs ne veulent pas faire partie du flux. Ils viennent d’horizons très différents… »


Suivent des quelques croquis de ces conjurateurs… à lire donc si vous faites l’emplette de XXI… « Promenez-vous à travers la France, vous en rencontrerez beaucoup. Notre pays est rempli de mini-sociétés. Il favorise encore une multitude d’ilots. Voilà  ce qui m’intéresse. À ma façon je suis comme eux. J’ai toujours aimé l’entre-deux. Tous les mondes que j’ai visités étaient flottants, situés à la limite. »


Ha, les plis et les replis de la France, les territoires secrets, les gens de peu, j’attends avec impatience ce livre, cher Jean-Paul Kauffmann et profite du jour pour vous souhaiter un bon anniversaire avec un « vin perdu » tel le Vouvray 1947 que vous aviez dégusté, sur le coup de 11 heures, avec Gaston Huet, ancien maire de Vouvray, aujourd’hui décédé.


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5 août 2012 7 05 /08 /août /2012 00:09

Dans ma série « beau comme un petit livre intelligent » j’en décline un dans la célèbre « collection blanche » de Gallimard, la nrf un modèle réduit (12x18) fin comme un top-modèle. C’est un Hommage, un hommage rendu à Jorge Semprun le 11 juin 2011 au Lycée Henri-IV à Paris. Comme le dit Michel Piccoli au début de son hommage « Jorge, Semprun, Semprũn » prononcé à la française prin, à l’espagnole prune…


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« Jorge, jeune exilé de quinze ans en provenance de La Haye où son père représentait la République espagnole menacée, fut admis à Henri-IV en 1939, avec son frère Gonzalo.


C’est là, qu’ayant tout perdu, son enfance, son pays, ses repères habituels, il  décida, sans jamais cesser d’être espagnol, de s’initier, grâce à ses poètes et à ses écrivains, à la langue française, à sa richesse, au génie de ses équivoques littérales. Il saura l’écrire en en faisant résonner la moindre de ses nuances et la parler sans aucune trace d’accent. Il y trouva un abri et son véritable statut de réfugié. »


« C’est au lycée Henri-IV, enfin, que fut organisé la première manifestation antinazie, le 11 novembre 1940, place de l’Étoile, à laquelle il participa au milieu de lycéens et d’étudiants. Elle allait précipiter, avec la lecture de La Condition Humaine et de L’Espoir, l’abandon de ses études et son engagement au titre de combattant volontaire de la Résistance. »


« Jorge est mort et nous le pleurons. Il reste son œuvre, considérable, une des œuvres romanesques majeures de la seconde moitié du XXe siècle. Je prédis qu’elle lui survivra, qu’elle nous survivra longtemps. Elle est une des seules à avoir réussi, au-delà du témoignange, grâce à la fiction, à faire entendre la vérité du système concentrationnaire nazi et ses effets sur la subjectivité de ceux qui furent déportés. À cette nuance près que Buchenwald, il ne cessait de le répéter, n’était pas un camp d’extermination. »


Claude Landman.

 

Homme porteur des plus hautes valeurs humanistes qui a eu jusqu’au bout le souci de transmettre aux jeunes générations l’expérience acquise tout au long d’une vie d’engagement. Et cela sans vouloir pour autant donner de leço. Ainsi à l’occasion d’une interview tint-il à déclarer : « Je n’oserai jamais donner des conseils aux jeunes générations. Mais il est vrai que l’engagement et la lucidité ne sont pass parfaitement compatibles. Si on veut voir clairement avant de s’engager dans les affaires du monde, on risque de rester à contempler le spectacle : dilemme que chacun doit résoudre dans le contexte de son époque et dans la solitude se sa propre responsabilité. »


Patrice Corre  proviseur du lycée Henri-IV


La suite à lire en achetant 7,50€ ce beau petit livre…


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J’aime beaucoup ce que dit Jorge Semprun à propos de la proposition de Felipe Gonzàlez, l’ancien Président du gouvernement espagnol, de faire de lui son Ministre de la Culture « Felipe m’a dit qu’il voulait que Frederico Sanchez, l’homme le plus recherché par le régime de Franco, soit salué par la Garde Civile, comme représentant du gouvernement. »


« Jorge Semprun, prisonnier numéro 44 904 à Buchenwald avec S comme Spain, Frederico Sanchez, l’homme le plus persécuté durant les années de la dictature espagnole. »


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L’Aveu le film de Costa-Gavras, co-écrit avec Jorge Semprun sur la base du récit d’Arthur London, fait partie des films qui ont marqué ma conscience politique. Tourné en 1969, juste après le coup de Prague, l’invasion des chars russes et interprété superbement par un Yves Montand au sommet de son art. Alors qu’il était déjà hospitalisé et que sa maladie progressait avec une stupéfiante rapidité, une projection de L’Aveu avait eu lieu aux Invalides dans le cadre d’un festival du film sur la guerre froide. Le lendemain Costa-Gavras va visiter Jorge Semprun à l’hôpital. Il se penche près de son oreille pour lui rapporter les réctions, toutes favorables, du public.


« Il a souri et murmuré : « L’Aveu continuera. » C’était notre dernier échange. »


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L´AV 2 par Joonatan2003
L´AV 3 par Joonatan2003
L´AV 4 par Joonatan2003


L´AV 4 par Joonatan2003
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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 00:09

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Votre Taulier en une fin de semaine où le péché de chair fut omniprésent en son espace de liberté, se souvenant d’avoir été un enfant de chœur très au fait des rituels, grand spécialiste des burettes (si vous souhaitez tout savoir sur les émois du Taulier enfant de choeur je vous invite à lire cette très ancienne chronique link), a ressenti le besoin de se plonger dans le Missel Romain de 1962 au chapitre De defectibus in celebratione Missae occurentibus : Défauts qui peuvent se présenter dans la célébration de la messe. Il y est écrit :


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« Le prêtre qui va célébrer veillera scrupuleusement à ce que rien ne manque de ce qui est requis pour réaliser le Sacrement de l’Eucharistie. Un défaut peut advenir soit au regard de la matière à consacrer, soit de la forme employée, soit du ministre qui consacre. Qu’il y ait défaut concernant l’une ou l’autre de ces choses – c’est-à-dire la matière requise, la forme avec l’intention, et l’Ordre sacerdotal chez celui qui consacre – le Sacrement n’est pas réalisé. Et si tout cela existe, quoi qui puisse faire défaut d’autre part, la vérité du Sacrement est obtenue. »


Les autres défauts qui peuvent se présenter dans la célébration de la messe, bien qu’ils n’empêchent pas la vérité du Sacrement, peuvent cependant s’accompagner de péché ou de scandale. »

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Je vais m’en tenir aux Défauts concernant le vin IV — De defectu vini


1- Si le vin est devenu tout à fait aigre ou tout à fait corrompu, ou bien s’il a été tiré du verjus, c’est-à-dire de raisins qui n’étaient pas mûrs, ou bien si on y a mélangé tellement d’eau que ce n’est plus du vin, le Sacrement n’est pas réalisé.


2- Si le vin a commencé à aigrir ou à se corrompre, ou est devenu un peu âpre, ou bien n’est que du moût de raisin, ou n’a pas été mêlé d’eau, ou a été mêlé d’eau de rose ou d’eau produite par une autre distillation, le Sacrement est réalisé, mais celui qui le consacre pèche gravement.


3- Si, avant la consécration du Sang mais après la consécration du Corps, le célébrant s’aperçoit que le vin ou l’eau, ou l’un et l’autre, ne sont pas dans le calice, il doit aussitôt mettre du vin avec de l’eau et, après avoir fait l’oblation comme ci-dessus, consacrer en commençant par les paroles : Simili modo, etc.


4 - Si, après les paroles de la consécration, il se rend compte qu’on n’a pas mis du vin mais de l’eau, après avoir versé cette eau dans un vase, il remettra du vin avec de l’eau dans le calice, qu’il consacrera en reprenant aux paroles : Simili modo, etc.

 

5 - S’il s’en aperçoit après avoir consommé l’Hostie, voire après avoir consommé l’eau en question, il doit prendre une autre hostie pour consacrer de nouveau, mettre du vin et de l’eau dans le calice, offrir l’un et l’autre, consacrer et communier, bien qu’il ne soit plus à jeun.

 

6 - Dans les cas traités aux numéros 3-5 ci-dessus, on omettra l’élévation du Sacrement et on fera tout ce qui est possible pour éviter le scandale ou l’étonnement des fidèles.


7 - Si on s’aperçoit – soit avant soit après la consécration – que tout le vin est devenu du vinaigre ou s’est autrement corrompu, on observera les prescriptions [respectives] données ci-dessus, comme si on s’apercevait que du vin n’avait pas été mis dans le calice mais seulement de l’eau.


8 - Si le célébrant se rend compte avant la consécration du calice que l’eau n’y a pas été ajoutée, aussitôt il l’ajoutera, [avant de] prononcer les paroles de la consécration ; s’il s’en aperçoit après la consécration du calice, il ne doit en aucune manière ajouter l’eau, qui n’est pas nécessaire au Sacrement.


9 - Au cas où il s’avère impossible de se procurer la matière qu’on devait présenter pour remédier au défaut du pain ou du vin, si [le prêtre s’en rend compte] avant la consécration du Corps, il ne doit pas aller plus avant. Si c’est après la consécration du Corps, ou même du vin, qu’il remarque le défaut dans l’autre espèce, l’une étant déjà consacrée : alors, si on ne peut d’aucune manière se procurer l’autre espèce, il devra poursuivre et il achèvera la messe, de telle manière cependant qu’il omette les paroles et les gestes qui concernent l’espèce manquante. Mais si, en attendant quelque temps, il était possible de se la procurer, il faudrait qu’il attende, afin que le Sacrifice ne demeure pas inachevé.

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 00:09

Depuis quelques jours, sur cet espace de liberté, le point de fusion a-t-il été atteint ? Je n’en sais fichtre rien mais ce soudain coup de chaud chez le Taulier, l’Enfer quoi, a pu laisser accroire que votre chroniqueur préféré, pris dans les fourches du démon de midi, allait se damner, atteindre le point de non-retour, brûler pour l’éternité. Vous me concèderez, qu’avec les températures quasi-glaciaires de juillet sur Paris, allez chercher de la chaleur en les bras du sexe opposé – c’est Guy Béart qui le chante et c'est limite incorrect – est sans contestation possible une réaction salutaire.


Les bonnets de nuit, les mauvais coucheurs, l’armada des tristes, ont de suite vu sous cette chaude offensive la main d’un Taulier soucieux de doper une audience somnolente. Même pas, juillet fut un mois de feu pour le lectorat. Alors pourquoi mettre le feu en un lieu, où parfois ça sent le soufre, mais où le degré, même si le réchauffement climatique le fait monter, reste sagement au-dessous de 15° ? Le hasard, le pur hasard, qui voit s’enchaîner – je ne suis pas sado-maso – des infos, des mots, une forme d’alchimie qui soudain débouche sur de l’incandescent. Comme dans cet enchaînement tout est parti d’Antonin pour finir aujourd’hui avec Samia qui s’exclame « Un peu de fraîcheur bordel ! » et que ces deux-là ont en facteur commun Iommi-Amunategui moi je trouve ça drôle. J’aime les facéties du hasard.


Samia, nul besoin de vous la présenter, elle est venue déjà chez le Taulier link. Samia c'est Cuisine&Sentiments link, donc celle qui est le plus à même de faire le lien en des territoires où le plaisir n'est jamais aux abonnés absents. Je lui laisse avec plaisir la plume


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On évoque la chaleur en toute circonstance comme source de bonheur. Etre bien au chaud, la chaleur de l’été, la chaleur de ces bras…

 

Et la fraicheur, bordel ! Le vent des steppes, le nord sauvage, la douche glacée.

La fraicheur booste, raffermit, dynamise, insuffle la vie. Elle est une fantaisie dans ce monde d’ennui.

 

Alors votez glacé, complètement frappé ou carrément givré.


Et pour commencer, on « criogénise » ses lèvres avec une bouteille de Givre du Domaine Dupont d’Etienne et Jérôme Dupont - millésime 2011 !


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Avez-vous déjà croqué La Pomme ?

 

Dans cette histoire, le serpent qui m’a poussée à croquer le fruit de la connaissance c’est Jacques, et après dégustation je rejoins le monde privilégié des mortels… ces sacrés veinards !

 

Habillé en légende d’automne, ce vin de pomme en a la couleur. De l’ambre liquide pour robe et un nez de fruit défendu : la pomme bien sûr, c’est elle l’élue de ce breuvage.

 

En bouche, Givre est acidulé, doux, amer et rafraichissant, un oasis à lui tout seul et le palais ne cesse de dire « Encore ». Alors, je ne l’ai pas contrarié.

 

J’ai goûté, dégusté, encore et encore, jusqu’à la lie de la quille.

 

Vous avez compris, c’est bon !

 

On y trouve un dosage parfait.

 

Du sucre juste ce qu’il faut, de l’alcool pour une douce ivresse, de l’acidité fruitée pour la gourmandise.

 

Nul soif de Givre, juste l’envie d’y tremper ses lèvres encore et encore et la satisfaction de ne pas avoir résisté à la tentation !

 

Il se boit à l’apéritif accompagné de pruneaux au bacon, de boudins blanc au confit d’oignons au caramel au beurre salé.

 

Il se boit aussi juste comme ça, parce qu’on a envie.

 

Note du Taulier : Givre a été acquis Au Verger de la Madeleine 4 Bd de la Madeleine à Paris. Je remercie Olivier Madinier pour son accueil souriant et la qualité de son service


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29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 00:09

« Elle s'appellerait Claudine Dupont, elle ne serait peut-être pas là. Elle doit assumer son identité et en être fière »  je ne sais si le Point link  vous a fait dire le contraire de ce que vous avez voulu dire mais moi ce dont je suis sûr et certain c’est que auriez simplement du vous taire.



Je partage totalement la façon de voir d’une collègue blogueuse : Coralie Delaume « L’arène nue »link

 

Je la cite :

 

« En sous-entendant que la ministre du Droit des femmes ne l’est devenue que par la grâce de ses origines et via les lois pernicieuses de la discrimination positive, Royal inflige une gifle à son ancienne protégée, ainsi qu’à tous ceux qui, républicains convaincus, croient encore que le mérite surpasse de très loin « l’appartenance minoritaire » dans la hiérarchie des bonnes raisons d’entrer au gouvernement.

 

Ségolène Royal devrait le savoir mieux que personne, elle qui fut ministre pour la première fois au début des années 1990. A moins bien sûr qu’elle n’ait été nommée que parce qu’elle était femme, ce qu’on a presque envie d’insinuer perfidement, tant la pasionaria du Poitou est habile à user la bienveillance qu’on aimerait lui accorder, et à réduire en charpie le capital de sympathie dont elle jouit.

 

Hélas, Ségolène Royal va plus loin encore. Elle ajoute ainsi que Najat Vallaud-Belkacem «  doit assumer son identité et en être fière ». D’abord, on se demande bien ce qu’il y a à « assumer » dans une identité. Y en a-t-il qui soient spécialement honteuses pour qu’on ait à enjoindre autrui « d’assumer » ? Quant à en être fière, admettons. Mais cela s’applique-t-il seulement aux natifs du Maroc, ou les Ardéchois et  les Berrichons ont-il le droit de revendiquer la même « fierté » ? »

 

Mais qu’est-ce que c’est que ce mauvais ragoût Ségolène Royal, j’ai tenté de le touiller dans un autre sens pour vous trouver de bonnes raisons mais malheureusement, quoique je fasse, ce n’est pas bon, c’est lourd et pour dire le mot dégueulasse. J’en ai ras-le-bol de cette mise à toutes les sauces de l’identité nationale qui n’est qu’un leurre pour nous détourner des vrais problèmes de notre société. Quand est-ce que nos politiques arrêteront de s’épancher à tort et à travers, apprendront à se taire, à se consacrer à ce pour quoi ils sont élus.

 

Peut-être que je m’aventure sur un terrain glissant mais, vous ayant côtoyé dans vos activités ministérielles à l’Environnement, vous m’avez toujours donné le sentiment d’avoir du mal à vous intéresser aux autres, même à les aimer car je crois que vous avez du mal à vous aimer vous-même. Le combat politique est dur, très dur, et vous venez de subir un revers cinglant, brutal et méchant. Pour autant, vous aviez acquis un capital de sympathie que vous êtes en train de dilapider bêtement. C’est votre problème, pas le mien, mais la fonction des politiques, ils l’ont trop souvent oubliés, c’est l’exemplarité. Soyez avare de paroles et dispendieux d’actes, c’est tout ce que nous vous demandons.

 

J’en reviens à ma blogueuse qui rappelle très justement que la « petite » Najat Vallaud-Belkacem est d’abord une méritocrate, un produit de l’école de la République. Tout le reste, je me répète, n’est qu’un mauvais brouet apprécié par ceux qui font leurs délices du débat sur l’identité nationale.  

  

 « La porte-parole du gouvernement fait partie de cette poignée d’enfants d’ouvriers passés par Sciences-Po. Ils étaient 4,5% en 2011. C’est peu. Mais alors que Najat Vallaud-Belkacem achevait ses études, ils étaient…trois fois moins. De cela, il est certain qu’elle peut s’enorgueillir, car ça s’appelle le mérite et ça doit bien plus au talent et au travail qu’au hasard des origines.


Voilà qui tend en tout cas à prouver que l’école de la République, quoiqu’elle soit un peu cassée ces dernières années, a pu rendre en son temps de bons et loyaux services. Il ne fait guère de doute que les heureux bénéficiaires de cette Institution parviennent sans peine à « l’assumer » et à « en être fiers ».

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