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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 00:09

Comme je ne serai jamais publié dans la prestigieuse collection blanche de Gallimard alors ne lisez pas de travers la remarque qui suit. Elle s’adresse à tous ceux qui font de l’orthographe la valeur-étalon de l’écriture. À la moindre faute ils sortent leur baguette et pan sur les doigts de celui qui a osé violer la règle par étourderie, méconnaissance ou tout bêtement par fausse manœuvre. Ça m’arrive, je n’ai pas le temps de relire mes écrits. Mais est-ce si grave ? L’abomination de la désolation ou une certaine forme de j’m’en foutisme qui, certes irrite les puristes, mais laisse aux écrits toute leur saveur.  

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Au tout début des blogs, janvier 2008, un obscur plumitif de la RVF me tapa sur les doigts et bien sûr j’adressai à Denis Saverot une lettre sous forme de chronique  link « Oui, cher Denis Saverot, je n’ai pas la plus petite excuse, je me couvre la tête de cendres, je bats ma coulpe et, tel un alcoolique anonyme, je m’engage à me soigner. Mais, comme je ne peux jamais m’empêcher d’ironiser, chez vous, à la Revue, ça vous arrive aussi, en dépit du nombre que vous êtes. Moi qui suis tout seul face à mon écran, avec ce foutu clavier qui n’a rien à voir avec mon bon vieux crayon de papier, ça change tout car je fais tout trop vite. À l’heure où la notation revient en force, et comme à la RVF vous êtes des spécialistes, n’hésitez pas à pointer à l’encre rouge mes errements orthographiques pour que je puisse m’amender plus vite. Encore merci, chers amis, de ce salutaire rappel à l’ordre qui titille mon incommensurable orgueil et me motive pour retrouver vos grâces. »

 

Et pourtant un vendéen d’adoption, Gaston Chaissac, qui se définissait comme un enlumineur d’ordures et qui étaient présenté sous l’appellation « comme un quasi-éliminé et comme l’illuminé » fut comme l’écrit Nadia Raison des écrivains, journalistes et des critiques littéraires qui l’ont encouragés à écrire. « Dès 1944, Raymond Queneau puis Jean Paulhan, Gaston Gallimard, et plus tard Benjamin Perret et Gerashim Luca le stimulent au point qu’il engage une activité épistolaire qui va outrepasser le temps consacré à la peinture. Les lettres qu’il sait être lues et échangées vont devenir des outils de communication pour décrire son travail artistique et franchir les limites imposées par des cercles de connaissances exigus et son manque d’assurance dans le contact direct. Grâce à ses lettres, sa démarche devient explicite et corrobore avec les recherches de ses contemporains artistes et hommes de lettres. »  Chaissac-008.JPG

Les carcans, les espaces exigus, les limites artificielles, pour un artiste comme Gaston Chaissac, c’étaient autant d’entrave à sa créativité inquiète. Certains le cite en corrigeant ses fautes d’orthographe, ça n’enlève aucune force à ses écrits mais gâte un peu leur saveur, leur relief. « J’avais pensé aussi à m’établir marchands de baignoires dans une des localités où personne n’en fait usage puisque de toute façon je suis pour échouer dans toutes les entreprises. Je tenterai peut-être la chose si un jour je suis assez en fonds pour avoir quelques baignoires en magasin. Quoique embarrassants ces objets ce serait tout de même mieux d’en avoir quelques-unes en magasin que de les faire choisir sur catalogue. Il faudra que je demande à Cattiaux le sorcier s’il me voit dans le marc de café vendant des baignoires à Chavagnes-en-Paillers. Ça pourrait d’ailleurs ‘être très bon d’être dans ce Chavagnes à cause des pères de ce nom qui y ont leur maison mère et qui sont dans le monde entier et pour peu qu’ils parleraient un peu de moi un peu partout s’ils me connaissaient ça me donnerait des chances de trouver le placement sinon de baignoires du moins de quelques dessin (à R.G., juin 1948)

 

Que voulez-vous je suis fou de Chaissac ! Lui le succès, la gloire, il ne les a jamais connu de son vivant et pourtant ils ne sont pas très nombreux les artistes français à avoir eu droit à une grande rétrospective au Centre Georges Pompidou. Alors lorsque je vois de petits marquis se gausser, se hausser sur la pointe de leurs petits pieds aux chaussures bien lustrées, pour de si minuscules glorioles, je ne peux que penser qu’au royaume des cireurs de pompes les petites pointures croient occuper le haut du pavé. Des biens éduqués, non de sinistres convenus, dont la vacuité n’a d’égale que la suffisance. Chaissac revient ! « En Vendée on a un faible très marqué pour ce qui est inauthentique et le Vendéen n’est d’ailleurs jamais un novateur mais toujours un suiveur (à J .B, 27-6-1948 in Hippobosque)

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26 avril 2012 4 26 /04 /avril /2012 00:09

Alternance d’averses drues et d’éclaircies ensoleillées, du vent, sale temps pour le cycliste, vendredi dernier en fin de journée je me suis ramassé une saucée qui m’a transformé en serpillière. Le seul souci ce sont les lunettes non pourvues d’essuie-glaces. Même alternance le lendemain samedi mais je ne désarme pas : j’enfourche mon bon vieux destrier pour vaquer à mes occupations. En fin de journée, après avoir empli ma besace de nourriture je pointe mon nez à l’éloge du Vin le caviste de la rue Tolbiac. Ne souriez pas je cherchais Tombé du ciel de Rivaton que j’ai trouvé super bon. Le jeune caviste qui venait juste de décrocher le téléphone se méprenait sur ma demande. Compréhensible avec cette météo, nous rigolâmes de la méprise mais en l’absence de mon chouchou il me proposait un petit dernier arrivé : Cheyenne, un prix doux 5,30€ et une étiquette qui me plaît. Emballé c’est pesé, je repars avec le flacon. Achat d’impulsion sur le conseil d’un gars à qui l’on fait confiance c’est confortable.

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Mais comme vous le savez, vous qui me suivez depuis des années, me supportez aussi, dans les deux sens du terme, le Taulier est en permanence connecté. Cheyenne ça lui inspire les Grandes Plaines de l’Ouest américain et c’est alors qu’il se souvient d’un bouquin, acheté à Ajaccio, qu’il a lu et beaucoup apprécié Tueur de bisons de Frank Mayer chez Anarchasis 14€.

9782914777681.jpgLa Conquête de l’Ouest, les westerns, les cow-boys, les Indiens, les saloons, les colts, les winchesters, le chemin de fer, les tuniques bleues, et les bisons. Dans l’Homme qui tua Liberty Valance de John Ford 1962, un des héros déclare « Ici Monsieur c’est l’Ouest. Quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende. » Rassurez-vous, je reviendrai à mon Cheyenne vin de pays de la Principauté d’Orange, mais avant cela je souhaite faire un petit accroc à la légende pour vous conter l’extermination du bison. L’industrie et la mort, par le truchement d’un petit artisanat, celui des « coureurs » de bisons. Frank Mayer, raconte sans fard, sans détour, avec une effarante irresponsabilité « ce désastre écologique sans précédent ; pour nombre de personnes (les Indiens des Plaines au premier chef), un cataclysme social, culturel, politique, psychologique même, dont on peine à prendre la mesure. » Mayer est un simple businessman qui fait tourner sa petite entreprise de 4 ou 5 employés. Il fait de l’argent en tuant. « Les chemins de fers se chargeaient su transport vers l’Est des peaux, de la viande et des os. Pour les lobbies financiers comme pour les chasseurs itinérants, tout était affaire de profit immédiat. »


Le colonel Richard Irving Dodge, dans Our Wild Indians, en 1884, note « Là où l’année passée se trouvaient des milliers de buffalos, il y avait maintenant des milliers de carcasses. L’air était empli d’une puanteur nauséabonde, et les Grandes Plaines, qui à peine onze mois plus tôt grouillaient de vie animale, étaient désormais un désert mort, solitaire et putride. »


« Entre 1860 et 1880, les USA avaient vu leur population augmenter de 20 millions de personnes ; c’était le temps de la conquête foudroyante des territoire à l’ouest du Mississipi. Les ruées vers l’or, le cuivre ou l’argent, vers les « terres vierges » se succédaient à un rythme effréné, accompagnées par la traversée de part en part du continent par le chemin de fer, par l’enfermement des Indiens dans les réserves, la fondation d’innombrables villes nouvelles, de développement de l’élevage et de l’agriculture extensifs dans les Grandes Plaines. Des bouleversements brusques et d’une rare violence. Un monde se transformait, suivait les rails de la Civilisation en marche. Et dans cet élan, le bison fut emporté.


On dénombre à peu près 10 à 12 millions de têtes vers 1870*. William T. Hornaday, zoologiste et taxidermiste, directeur du Zoo du Bronx à New-York et proche du Gouvernement, dans son recensement pour son étude The Extermination of the American Bison publiée en 1889, en compte tout juste quelques centaines. » * Ce chiffre est très controversé et difficilement vérifiable : on a parlé de 2à, parfois de 60 millions. Les études le plus complètes, qui se fondent sur des analyses climatiques, écologiques, biologiques et sociales (l’importance des chasses des Indiens des Plaines) conduisent à estimer que le nombre ne pouvaient excéder 15 millions car le troupeau n’aurait pu disposer des espaces de pâturages nécessaires pour survivre. »

Voilà, ce détour m’a semblé en valoir la peine et je ne sais si les créateurs de la chaîne Buffalo Grill, avec leur enseigne débile, ont un seul instant pensé qu’ils mettent en avant l’extermination du bison, la disparition d’une espèce vivante « dont les ossements qui blanchissaient les plaines pour qu’ils soient recyclés en engrais ou en colle. »

Chaissac-017.JPGRevenons à notre Cheyenne, vin de pays du comté d’Orange, dont l’étiquette m’a séduit par son graphisme, ses couleurs et son petit cheval qui se trouve être un cheval sauvage qui galopait jadis dur la terre qui produit maintenant les raisins Syrah, Carignan et Grenache dont ce vin est issu. Comme toujours je suis allé sur le site pour me renseigner  www.hautescances.com et le texte de l’accueil m’a beaucoup plu. Le voici.

 

« Nous n’étions pas destinés à devenir vignerons et pourtant voilà maintenant neuf longues années que nous avons décidé, Jean-Marie et moi, de prendre le témoin qui nous était tendu. Longues ces années, oui, car nous avons été écrasés de travail, heureusement, les vignes nous ont rendu au centuple les efforts fournis.


La création de ce site me pousse à chercher les réponses à une question essentielle : pourquoi tout cela, pourquoi ce virage à 180° ?


Ma mère, fille et petite-fille de paysans courageux et volontaires avait, par son mariage avec mon médecin de père, orienté ma destinée vers la médecine. J’ai donc suivi le chemin tracé avec enthousiasme, puis est venu le moment où il a fallu décider de l’avenir de la propriété qui m’était généreusement transmise. Deux décisions étaient possibles : fallait-il vendre ou reprendre ?


Ces vignes que j’avais jusque-là presque ignorées me renvoyaient de plein fouet le souvenir de toutes les générations qui s’étaient succédées pour me transmettre ce patrimoine. Il me fut alors impossible d’abandonner la tâche que je me devais d’accomplir.


Mais là n’est pas toute la réponse, autre chose m’a poussé à reprendre la propriété, le désir de donner à Jean-Marie l’occasion de s’accomplir dans un travail manuel et créatif qui serait un complément à la dimension uniquement intellectuelle de son métier. Mais nous avons rapidement compris, qu’à terme, il lui serait impossible de mener les deux tâches de pair, aussi, en Juillet 2000, a-t-il quitté la Psychiatrie avec un pincement au cœur.


Si vous passez par Cairanne, vous pourrez le rencontrer au milieu de ses vignes ou dans sa cave, il ne vous parlera pas de lui mais de ses vignes et de ses vins, de ses vins qui lui ressemblent et, en particulier, de son "Col du Débat".


Nous avons deux enfants, pour l’instant la vie les porte ailleurs qu’à Cairanne, qu’en sera-t-il dans quelques années ? Je souhaite que leur choix soit personnel et qu’ils ne ressentiront aucune obligation à continuer ce que nous avons commencé. Il est tellement important d’aller au bout de ses passions. »


Anne-Marie Astart, le 8 Janvier 2001.   

 

Le vin, ce petit vin du comté d’Orange est une petite merveille de fruit, croquant, le genre qui se boit tout seul, rieur, capable de vous réconcilier avec le ciel en ce jour de votation bien venteux. À inscrire sur vos tablettes sans hésitation.

 

DOMAINE LES HAUTES CANCES

Quartier les Travers

84290 CAIRANNE

Caveau (tél / fax / rép) :    +33.(0)4.90.30.76.14

Tél. cave :      +33.( 0)4.32.85.02.91

E-mail :         contact@hautescances.com

Coordonnées GPS du caveau :     Latitude : N 44°13'41"

Longitude : E 4°56'01"

 

« Les Cheyennes sont une nation amérindienne des Grandes Plaines, proches alliés des Arapahos et généralement alliés des Lakotas (Sioux). Ils sont l'une des plus célèbres et importantes tribus des Plaines. Dans leur langue maternelle, ils se nomment « Tsitsistas ». La nation Cheyenne est composée de l'union de deux tribus, les Tsitsistas et les Sotaae'o. Elle incluait dix bandes, dont les territoires s'étendaient sur l'ensemble des Grandes Plaines, du sud du Colorado aux Black Hills dans le Dakota du Sud. Au début du XIXe siècle, la tribu s'est séparée en deux groupes : celui du sud restant près du fleuve Platte et celui du nord vivant près des Black Hills à proximité des tribus Lakotas. 

Les Cheyennes du Montana et de l'Oklahoma parlaient tous deux la langue cheyenne, avec seulement quelques éléments de vocabulaire différenciant les deux groupes. La langue cheyenne est une langue tonale faisant partie du grand groupe des langues algonquiennes. » Wikipédia             

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 16:00

photoVc3Hier, face à l’entrée de la Grande Epicerie du BM je n’en crus pas mes yeux lorsque au-dessus de l’entrée je contemplais une immense affiche aux couleurs de la célèbre Veuve Clicquot Ponsardin (plutôt orange que jaune) annonçait : la Ponsardine avec tous les attributs d’une boîte qui se voulait de sardines même si le format fait plutôt penser aux maquereaux au vin blanc. Bref, je suis entré et j’ai pris des photos en loucedé (c’est interdit à la Grande Epicerie). Elles ne sont pas d’une grande qualité mais ça vous permettra de vous faire une idée.

photoVc1.jpgBon, je ne vais pas jouer les vierges effarouchées puisque je compte beaucoup d’heures de vol. Donc pas de mise en boîte du Taulier mais en dépit des explications données ci-dessous sur le site du BM je m’interroge : qu’en pensez-vous ?

photoVc2.jpgVous connaissez mon amour des sardines link, et quoi qu’en disent les gars ou les filles du marketing de VCP je ne suis pas très raccord. Ceci écrit j’en parle et ce doit-être le but de la manœuvre sauf que cet objet n’est vendu qu’à la Grande Epicerie. Les semelles de crêpes du VIIe seraient-ils sensibles à cet humour un peu tiré par les cheveux ? Je ne crois pas, tout ça c’est pour les touristes. Si VPC a besoin de ça pour vendre grand bien lui fasse. Moi j’achète du champagne.

photoVc4.jpgLa boîte « Ponsardine » par Veuve Clicquot Ponsardin

 

« La célèbre marque de champagne Veuve Clicquot Ponsardin a choisi d'habiller ses mythiques bouteilles dans de grandes boîtes semblables à des boîtes de sardines. Un clin d’œil réussi au blason de la famille Ponsardin, orné d'un pont au-dessus duquel se trouve une sardine.

La boîte « Ponsardine » à la couleur jaune, une des principales marques de reconnaissance de la Maison de champagne, habille la bouteille tel un écrin.

Nous vous invitions à découvrir ce tout nouvel étui chic et décalé, au sein d'un espace entièrement dédié à la marque de champagne Veuve Clicquot Ponsardin.

 

Exclusivement à La Grande Epicerie de Paris, 47 € l'unité. »

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 16:00

800px-Arago_medallion_Paris.jpgEstimations, projections, votations, tensions… un dimanche venteux… pluvieux… le temps est suspendu… Je suis allé voter dans le bureau n°26 du boulevard Arago tout près de la place de l’Ile de Sein, là où tous les soirs les Restos du Cœur servent des repas, et où la statue de François Arago fondue par l'occupant allemand pendant la Seconde Guerre mondiale pour fabriquer des canons n’a pas a été remplacée. En 1994, un hommage à Arago fut proposé par l'artiste néerlandais Jan Dibbets. Il prend la forme de 135 médaillons de bronze. Dibbets évoque ainsi la personnalité commémorée : François Arago a travaillé sur le système métrique, lié à la mesure du méridien de Paris et il reprend un matériau traditionnel des statues, tout en n'étant délibérément pas monumental. 134 de ces médaillons sont donc placés sur le tracé du méridien de Paris, du Nord au Sud de Paris, et sont incrustés dans le sol, tandis qu'un dernier médaillon est scellé à la verticale sur le socle de l'ancienne statue de François Arago.

Chaissac-031.JPGSur le coup de midi alors que les électeurs semblaient ne pas bouder les urnes il me prit une envie irrépressible de tarte aux pommes. J’allai donc acheter des pommes rue de la Glacière, des clochards ! De retour, pétrir la pâte de mes mains, éplucher les pommes, allumer le four, manier le rouleau à pâtisserie, trancher les pommes, les disposer sur le fond de pâte piquetée, enfourner la tarte, ranger mon fourbi et déjà s’épandait dans la cuisine les parfums mêlés de froment cuit et de pommes chaudes. Un petit coup d’œil de temps en temps et il était temps de sortir ma tarte du four. Démoulage impeccable, une petite photo sur la table et les premières parts de cette tarte impromptue, faite à la main, sans artifice, donnaient à ce dimanche ce qu’il fallait de sérénité, un petit côté popote loin des rumeurs et des fureurs de la soirée. Un délice cette tarte, avec un petit coup de Zang, pas difficile à contenter le Taulier, il en vu d’autres…220px-Monument_Arago.jpgChaissac-023-copie-1.JPG

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22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 00:09

 C’est Roberto Saviano, l’auteur de Gomorra (Gallimard 2007) énorme succès mondial dont a été tiré le film de Matteo Garrone en 2008), qui l’écrit dans la Repubblica « Du temps où j’habitais les quartiers espagnols de Naples, je connaissais par cœur toutes les chansons néomélodiques. Et je les connais toujours, à vrai dire, ces airs que les radios déversent à plein volume dans les ruelles, qui s’échappent des voitures et des sonneries de portables. Chaque matin à l’heure du ménage jaillissent des fenêtres ouvertes les voix de Tony Colombo, Rosario Miraggio, Stefania Lay et de mille autres. « Plus je souffre et plus je veux tester ce que fait le sel sur les plaies » (Rosario Miraggio).


Les artistes mineurs sont comme les petits vins, ils existent et leur popularité veut dire quelque chose qu’il faut se garder de mépriser. Comme le remarque très justement Saviano « c’est un marché – les producteurs et distributeurs de ces chanteurs pressent souvent eux-mêmes des copies pirates pour prendre de vitesse les faussaires – qui ne connaît pas la crise. Il ne touche pas simplement Naples et sa région, mais tout le sud de l’Italie, qui représente un immense vivier de fans. De la Sicile aux Pouilles en passant par la Calabre et le Basilicate, régions qui possèdent leurs propres répertoires traditionnels en dialecte, les jeunes plébiscitent les chansons modernes en dialecte napolitain. »


Les thèmes : sentiments, amour et trahison, sont universels mais les textes racontent le quotidien sur les terres de la Camorra où il est synonyme de mort, de prison, d’enrôlement, de violence et de pouvoir. L’absence de choix, c’est inéluctable avec pour corollaire l’honneur et le silence. Mais peu importe si le monde est hostile puisque la famille est là, aimante. « Le talent et la damnation  des chanteurs néomélodiques résident dans leur art de raconter les moments de la vie quotidienne, en s’attachant à la vie et au destin de ceux qui composent leur  public : les personnes contraintes à la cavale,  des femmes mariées ou fiancées à des fugitifs, des tueurs à gages qui en ont assez de leur sale besogne. »


Je commence ma journée en faisant du mal à cette ville.

Casque sur la tête, j’enfourche ma moto, prêt à dégainer, bête à sang-froid sans pitié, je me sens comme un enfoiré blasé et perdu…


On peut bien sûr écouter ces bluettes avec le mépris, trouver ces chanteurs et chanteuses ridicules mais comme l’écrit Saviano « ces chansons m’ont plus appris sur mon pays que les dizaines et les dizaines d’éditoriaux. Elles représentent  un pan important de l’Italie. »

 

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 00:09

  

L’histoire à défaut d’être ragoûtante est édifiante. Je ne vais pas vous la raconter car ce serait trop long.

 

D’un côté un self-made-man à l’américaine Eldon Roth  qui fonde il y a 30 ans une entreprise de transformation de viande Beef Products Inc. (BPI) qui récupère des tonnes de restes de viande graisseux jusqu'alors inutilisés dans l’alimentation humaine après la découpe de la viande dans les morceaux traditionnels. En effet, ce génial bricoleur, a mis au point « un moyen de séparer la graisse à l'aide de centrifugeuses, puis de surgeler la viande dégraissée sous la forme d'une sorte de pulpe rose qui, mélangée à de la viande hachée de bœuf, permettait d'en réduire la teneur en matières grasses. Il a baptisé ce produit «lean finely textured beef » (LFTB, soit viande bovine maigre finement texturée) et l'a vendu à des chaînes de fast-foods et de supermarchés telles que McDonald's, Wal-Mart Stores, Burger King, Kroger et Taco Bell. Roth a implanté des usines dans te Texas, le Kansas, l’Iowa et le Nebraska dont les effectifs tournaient autour de 1500 personnes. »

 

De l’autre Bettina Elias Siegel, « qui blogue sur des sujets liés à l'alimentation depuis sa maison à Houston »  Elle a 46ans, est diplômée de la faculté de droit de Harvard, est membre du comité consultatif sur les questions alimentaires des établissements scolaires de Houston. Son blog www.thelunchtray.com/  notait en juillet 2010 que « ministère de l'Agriculture américain avait annoncé des normes de contrôle plus strictes pour le bœuf servi dans les cantines scolaires. Elle avait alors pensé que cela signifiait que la viande bovine maigre finement texturée ne serait plus utilisée. Elle a donc été surprise de lire le 5 mars un article sur le produit de BP I sur le site TheDaily.com. qui affirmait que le ministère de l'Agriculture américain prévoyait d'utiliser plus de 3 000tonnes de viande traitée de BPI dans la préparation des menus scolaires.

 

La suite est  ici link

 

Pour ceux qui souhaiterait lire un article en très complet du POINT Bloomberg Buisenessweek, en français, Panique sur la viande. Vraiment ? « Les critiques se sont déchaînées sur Internet contre une pratique de transformation de restes de viande. Résultat : les consommateurs boudent la «viande bovine finement texturée» et des usines de production ont dû mettre la clé sous la porte. » prière de me le demander sur berthomeau@gmail.com je me ferai un plaisir de vous le faire parvenir.

 

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 00:09

Robert Giraud, grand maître des bistrots (avec un t) parisiens, expliquait en 1960 que celui-ci « sous quelque forme qu’il se présente est avant tout un établissement où l’on peut boire et déguster toutes sortes de liquides en principe alcoolisés. » Son « en principe » n’est plus tout à fait de saison depuis l’irruption des soft-drinks dont le Coca est le roi incontesté. Le même Giraud remarquait « hors dans les livres, il y a des mots qu’on ne lit jamais, bien que tout un chacun les emploie d’une façon régulière. Sous le néon et les ampoules électriques de certaines vitrines et devantures «Bistrot» n’apparaît pas remplacé par bon nombre d’appellations contrôlées qui toutes le désignent. » Le plus souvent pour le populo c’est le café, et c’est justifié car le petit noir est roi, sans pousse café, pour preuve la maison Richard fait à la fois dans le café et les vins. Le demi- pression de bière garde aussi une belle place dans les établissements d’étanchement de la soif, normal sauf que les bières industrielles qui y règnent en maître absolu ne sont guère agréables. Moi je choisis d’aller au Sélect, bar américain (putain que c’est chic !) car on m’y sert de la Pilsner Urquell à la pression.

Revenons au mot bistrot « d’origine confuse » toujours selon Giraud qui selon lui « date de l’arrivée des cosaques dans la région parisienne durant la guerre de 1814 – Napoléon abdique le 6 avril 1814 et part en exil à l'île d'Elbe – Les hommes de troupe qui n’avaient absolument pas le droit de fréquenter un quelconque estaminet, déjouant toute surveillance s’y précipitaient à chaque occasion en criant : bistro, bistro !... ce qui paraît-il signifie : vite… vite… Après avoir absorbé ce qui leur était servi, ils disparaissaient aussi rapidement qu’ils étaient venus. C’est de cette époque dit-on que le parisien avide de nouveauté prit l’habitude d’appeler le café, le bistro.

1960, une éternité, le temps des yéyés, avec la génération des Y le bistro, avec ou sans t, c’est up, pas le temps, scoot toujours, sauf pour se jeter un light en tapotant sur sa tablette, alors que les bobos eux se ruent dans les bars à vins pour se rapprocher de la nature et que les vieux boomers comme moi, en terrasse, ne lassent pas de voir se déplier les longs compas des jolies femmes. Certains vont me rétorquer que les bistros, les rades, n’ont pas de terrasses ! Faux, dès qu’ils le peuvent, pour les fumeurs, les bistrotiers posent quelques tables et chaises sur le trottoir. Notre maire, qui cherche des picaillons, loue le domaine public où s’érigent des quasi-tentes (même sur le bd St Jacques qui n’est pourtant pas très affriolant). De plus, crime contre le réchauffement climatique et les économies d’énergie, les bistrotiers chauffent leurs clients exposés à tous les vents. Paris garde toujours la palme des capitales dans la variété de ses lieux de boisson et dans le charme de leurs terrasses où il fait si bon lire son journal en buvant son café, en sirotant un demi ou en partageant un petit Chablis avec sa petite amie.

Mais alors pourquoi ce t au cul du o de bistro ?


Giraud, pense que cette adjonction « provient d’une suite d’allitérations et de déformations de mastroquet tout simplement. En louchebem (ce langage particulier aux bouchers) mastroquet devient listroquet. Reprenant le mot au vol l’argot à son tour le malaxe et le refond pour en faire listroquet, listroque, troquet, bistroquet et finalement le raccourci bistrot avec un t car il ne faut pas oublier que l’on dit en parlant de son tenancier ou de sa tenancière qu’il est un bistrotier ou une bistrote.


Pour finir, le quart d’heure souvenir à propos des meubles meublants des bistrots d’autrefois – ceux que l’on retrouve aux Puces de Saint Ouen ou dans les brocantes – « immuables comme les murs, l’immortel vase de glaïeuls – c’est décoratif et ça dure – voisine sur le comptoir, près de la caisse, avec un siphon drapé dans son treillage d’argent ou plus simplement avec l’aquarium du poisson rouge qui répond souvent au prénom de Victor. Et ce n’est pas tout, le progrès que l’on n’arrête pas se heurte souvent aux habitudes établies depuis des lustres, seul un changement de propriétaire transformera le zinc en bois sombre en un rutilant autel de faux marbre du meilleur ton : le modernisme assassin enverra sans aucun recours possible vers ces hangars cimetières, aussi bien les glaces aux naïfs dépolis que la boule cache-torchon ou l’étrange porte-manteau en bois tourné, perchoir ahuri d’attendre les pensionnaires de sa jeunesse : le chapeau melon ou le canotier. »

 

Reste dans les temples germanopratins, le Flore et les Deux Magots, la caissière qui trône derrière sa caisse qui ne tinte plus et c’est Fernandel qui aura les mots de la fin avec sa Caissière du  Grand Café…

 

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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 00:09

337107.jpgEn 1995, je vis dans les bois à la Chapelle-en-Serval, Jacques Chirac le 7 mai est élu à la présidence de la République française (52,8%) contre Lionel Jospin. Il prend ses fonctions le 17 mai et Alain Juppé est nommé Premier Ministre. Je suis PDG de la SIDO, une nouvelle vie commence : j’écris, je hante les galeries parisiennes et dans ma grande bicoque isolée je me saoule de musique avec pour seul voisinage les biches et les cerfs. Ma chaîne NAD ne chôme pas. C’est ma période opéra, mais je ne m’n tiens pas là, sur l’autoradio de mon auto, je capte tout ce qui sort sur la bande-FM qui n’est pas encore un déversoir de sirop. Et c’est ainsi que lorsqu’Alanis Morissette sort son premier album international, Jagged Little Pill, je suis immédiatement emballé par la chanson You Ought to Know et j’achète l'album Jagged Little Pill qui atteint le sommet des palmarès. Moi je me fous du succès car ça ne dévalorise en rien l’artiste qui en bénéficie.

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Pour ceux qui aiment les bios Alanis Morissette « est née d'une mère hongroise et d'un père franco-canadien. Elle découvre très tôt sa vocation  et écrit à 9 ans sa première chanson, enregistre à 11 ans les titres « Fate Stay With Me » et « Find The Right Man », enchaîne ensuite les auditions et participe à l'émission américaine de révélation des talents de la chanson Star Search.

 

En 1990, elle signe avec MCA Records Canada et sort en 1991 « Alanis ». Double disque de platine, ce premier album la propulse en haut des charts canadiens : elle remporte aux  « uno Awards »- Victoires de la musique canadiennes - les titres de chanson de l'année, meilleur artiste féminin et meilleur espoir féminin.

 

En 1993, elle quitte sa ville natale pour Toronto, puis Los Angeles, où elle rencontre le compositeur et producteur Glen Ballard. De leur collaboration naît en 1995 'Jagged Little Pill' et sa série de tubes « You Ought to Know », « You Learn », « Ironic »... Avec cet album vendu à trente millions d'exemplaires et nommé six fois aux Grammy Awards, Alanis Morissette entame une carrière internationale.

 

La sortie en 1998 de « Supposed Former Infatuation Junkie' » confirme son succès et lui vaut les éloges du magazine Rolling Stone. Après plusieurs apparitions au cinéma dans Dogma de Kevin Smith, au théâtre dans The Vagina Monologues, et deux autres albums qu'elle a écrits et co-produits, Alanis Morissette a fêté en 2005 les dix ans de Jagged Little Pill' en enregistrant une version acoustique de cet opus à succès. Elle compose un morceau exclusif pour Le Monde de Narnia : Le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique qui se voit nominé aux Golden Globe. Artiste complète, elle s'essaye à l'écriture en 2006 et planche sur la rédaction de sa biographie. Surfant entre le théâtre, la télévision et la musique, Alanis Morissette sort un nouvel album, « Flavors of Entanglement », en juin 2008.

 

En 1995, à l'âge de 21 ans, Alanis sort son premier album international, Jagged Little Pill. Les ventes espérées de l'album étaient basses puisque le directeur et futur ami d'Alanis, Scott Gallois, admettra plus tard qu'il ne s'était pas attendu à ce que l'album ne dépasse les 250 000 exemplaires. Le disque débute 118e au classement Billboard 200 (classement des 200 meilleures ventes d'albums aux États-Unis). »

 Après une absence de quatre longues années dans l'Hexagone, Alanis Morissette sera sur la scène du Zénith le samedi 30 juin. Elle poursuivra avec un concert à Lyon le 3 juillet, à Strasbourg le 4 juillet et à Rouen le 6 juillet. Sa dernière apparition internationale date, quant à elle, des Jeux Olympiques de Vancouver, en 2010. La chanteuse divulguera aussi un nouvel opus dans l'été.

 

Je vous offre l’album « Jagged little pill » dans sa version Accoustic de 2005

 

 

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10 avril 2012 2 10 /04 /avril /2012 00:09

Étant donné que je me meus (pas mal non) principalement à vélo je fréquente assez rarement le métro. Cependant lorsque je l’emprunte, au retour de mes déplacements ou pour des destinations trop éloignées de ma base, comme tout un chacun je suis confronté à la mendicité. Elle est de plusieurs sortes : musicale, déclamative, de vente, principalement masculine, elle rencontre rarement de l’intérêt, jamais ou presque d’hostilité, elle fait partie du décor d’indifférence et de lassitude des transports en commun. Dans la rue que je sillonne elle est se situe aux feux tricolores avec l’horreur absolue des estropiés transportés au matin par leurs commanditaires, et dans les lieux de diverses chalandises : supermarchés, églises ou de pèlerinages : le lieu le plus couru à Paris est la Chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse 40 rue du Bac à Paris à deux pas de la Grande épicerie du Bon Marché.


Pour faire simple il y a donc ceux qui tendent la main, avec ou sans petite pancarte, avec ou sans justification orale, et ceux qui vendent quelque chose : musique ou journal, objets… Du côté musical, l’accordéon de l’Est a détrôné la flute de Pan chilienne et c’est un peu monotone. Face à la pression et la permanence de l’offre il n’est pas simple de choisir. Alors depuis toujours face à elle je fonctionne au feeling avec un faible pour le clochard à l’ancienne, discret, un peu pochtron, avec qui on peut encore échanger quelques mots. En général je n’achète pas la presse de rue car je suis un peu réticent face à une certaine forme d’exploitation des vendeurs par d’habiles mercantis. « Née à New-York en 1989 (Street News), la presse de rue a essaimé dans tout l'hémisphère nord. Certains titres nord-américains tirent à plus de 100 000 exemplaires. Beaucoup de titres existent en Allemagne. En Grande-Bretagne, The Big Issue est un journal apprécié, qui tire à 300 000 exemplaires chaque semaine tandis qu'en France, les journaux de rue ont en grande partie perdu leur succès du fait d'une qualité éditoriale faible, d'une trop grande concurrence entre les titres et d'une réputation entachée par la condamnation pour provocation à la haine raciale du Réverbère en 1996 »


« Le journal Macadam qui fut le premier titre publié en France (1993) est relancé par une équipe de journalistes professionnels en janvier 2009. Il retrouve le succès, sous forme de magazine mensuel, couleur, grâce à un fort contenu éditorial. Le monde de l'économie sociale encourage et soutient cette renaissance. »


Donc, la semaine dernière alors que je me rendais à une  dégustation à l’heure du déjeuner j’ai acheté dans le métro un guide « les bonnes tables à petits prix® » 2012-2013, 507 restaurants à Paris pour 2€. Le vendeur était sympa, son discours intelligent. Une fois pris en main je constatais que ce guide émanait de l’Itinérant.

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Qu’est-ce donc que L’Itinérant, me suis-je dit, tout en sachant que sur mon marché du dimanche, un vendeur m’en propose un.

 

Sur son site link  il se dit journal de rue, un journal de partage. Un geste qui permet d’aider une personne en situation de précarité et de se procurer un peu de lecture. »

 

Cependant je ne pouvais me contenter de cette simple déclaration de principe alors j’ai cherché et j’ai trouvé un site : le jaune et le rouge la revue de la communauté polytechnicienne. Donc des gens sérieux et réfléchis. Que dit-elle ?

« L'Itinérant, c'est un journal qu'on achète, avec le sentiment de verser quelque chose à quelqu'un qui essaie de s'en sortir plutôt que de rester simplement assis à mendier. Les idées qu'il exprime sont souvent déroutantes car difficiles à classifier ».

Michel Ristori (57) et Laurent Mirguet (96), qui ont rencontré le rédacteur en chef Rodolphe Clauteaux, nous donnent un abrégé de cette interview. Si vous souhaitez la lire c’est à la fin de ma chronique.

 

Pour en revenir au Guide « les bonnes tables à petits prix® » il apparaît qu’il est l’œuvre de Marc Combier clubdutempsgourmand@wanadoo.fr Club du Temps Gourmand BP 533 71010 Mâcon cedex.

affiches-001.JPG Après examen c’est un guide tout a fait convenable, bien présenté, avec des notices succinctes mais claires, à jour : l’Arthème dans le XIV qui vient juste d’ouvrir y est répertoriée, de bons classiques sont présents : Juvéniles, L’Avant-Goût, le Baratin, le Pied de fouet… des nouveaux intéressants comme J’Go Saint-Germain… 25 bistrots à vins, 116 bistrots anciens (le baratin est dans cette catégorie), 19 restos de quartier ça fait du jaja de dépoté… et franchement pour 2€ le rapport qualité/prix est bon. Le format Pariscope convient bien à mon sac. N’en déplaise aux grands maîtres des guides celui-ci, bien humble, modeste, est tout à fait recommandable. Donc, parigots&parigotes si vous croisez dans le métro ou ailleurs un vendeur du guide « les bonnes tables à petits prix® » vous pouvez l’acheter les yeux fermés.

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Rodolphe Clauteaux :

 

Quand j'ai créé le journal en 1994, je travaillais à Voici dans le groupe Prisma. Un jour j'ai fait un reportage sur un journal de rue... Un bon reportage, le patron du journal m'avait séduit. Je n'avais pas remarqué qu'il s'agissait d'un journal à l'extrême du néorexisme.

D'avoir ainsi servi la soupe à ce type de journal m'a foutu en rogne. L'idée m'est venue de créer un journal exactement concurrent, dans le même secteur, avec les mêmes vendeurs.

Je voulais du journalisme professionnel, ni de droite ni de gauche, mais que des idées de gauche puissent être lues à la sortie des messes, et que des idées de droite puissent être lues aux Bourses du travail. Il devait aussi être hebdomadaire parce que je m'étais aperçu qu'un vendeur de Réverbère ou de Macadam ne travaillait que quatre à cinq jours par mois, après quoi il avait saturé son marché. Un hebdomadaire le ferait travailler quatre fois trois jours, et surtout cela permettait de le réintégrer au temps social.

C'est très important, je l'ai vérifié plus tard en faisant l'expérience d'être SDF pendant onze jours. De toute la journée de 7 heures du matin à 8 heures du soir, on n'a rien à foutre : on s'emmerde, on mendie, et on perd complètement le sens du temps.

 

Qui sont les vendeurs de L'Itinérant ?

 

Toute personne légalement en France peut venir.

On compte environ 700 vendeurs à Paris, des Roumains à 70 %, et 400 en province, Français à 90 %. Mais on vend autant de journaux en province qu'à Paris. Les vendeurs achètent le journal 50 centimes et le revendent 2 euros. Le journal tire à 40 000 exemplaires. On ne récupère pas les invendus.

En fait, le vendeur de L'Itinérant est une aristocratie parmi les SDF, un « exclu » qui dans sa tête n'en est pas un, il garde l'espoir.

Dans quelle mesure L'Itinérant permet de concrétiser cet espoir ? Ce n'est pas fabuleux. Je ne sais pas exactement, mais sur les quelque 6 000 vendeurs qui se sont succédé, peut-être une centaine se sont sortis de la misère. Je ne connais personnellement qu'une trentaine de cas.

Par exemple, en 1996 à Valence, j'ai souvenir d'un boulanger qui a largué son boulot et a divorcé. En 1997, après avoir fait le tour de tous ses amis il était à la rue. Il a vendu L'Itinérant pendant deux ans, puis a retrouvé du travail. J'ai reçu ensuite une lettre de ce type disant : « ça m'a permis de me laver, d'être rasé, de rester à la surface. » C'est toujours la même histoire.

 

Quelles sont les causes de l'exclusion ?

 

D'une part il n'y a plus de petits emplois, on ne peut plus être poinçonneur dans le métro. D'autre part l'entreprise a changé la donne, l'emploi est un bouton comme un autre sur le tableau de bord du chef d'entreprise.

Si jadis il fallait dix « tares psychophysiques » pour devenir un jour un exclu, aujourd'hui trois suffisent. Une enfance malheureuse, un diplôme moyen, de l'alcoolisme, une tendance au jeu ou un mauvais caractère, cela suffit pour qu'on perde son boulot trois ou quatre fois et alors c'est fini, on est éjecté du système.

Si on est marié la femme ne supporte pas l'inactivité de son mari. Et dans l'année qui suit, un divorce se produit. L'appartement reste à la femme et aux enfants.

Je parle de l'exclusion au masculin ! Car sur 10 exclus, il y a 9 hommes. Les femmes sont plus résistantes à l'exclusion, à la grande exclusion en particulier, parce que souvent elles sont mères de famille et protègent les enfants.

Donc, le divorce, la perte du logement, on tourne six mois chez des amis, et après c'est la rue. À partir de ce moment, des processus se mettent en place plus ou moins rapidement mais invariablement : on boit, on ne se lave plus, on ne se soigne pas, et c'est un processus irréversible dans la plupart des cas.

À cela s'ajoute, c'est assez horrible mais je crois que c'est vrai, une sorte de prédisposition à l'exclusion. J'ai parlé de trois tares mais c'est peut-être plus simplement qu'on a dans sa tête une prédisposition, un peu la même que pour rater son mariage ou entrer dans une secte, etc.

Si vous êtes ouvrier ça se traduira tout de suite par la rue. Cela touche moins les cadres supérieurs et bizarrement presque pas les artisans. Ceux-ci se récupèrent plus facilement, car même après six mois de chômage, ils gardent la maîtrise de leur métier.

 

Quels sont les combats de L'Itinérant ?

 

La ligne éditoriale de L'Itinérant n'est pas de se pencher sur les résultats de l'exclusion, mais d'en dénoncer les causes. Préconiser des solutions ce n'est pas notre rôle.

Par exemple, il y a quelques années nous avons fait une enquête dans une petite ville où la principale agence bancaire a changé de patron.

Le nouveau banquier a supprimé tous les comptes qui ne rapportaient pas suffisamment : des PME, des petits artisans... Du jour au lendemain, plus de comptes en banque, plus de découverts, d'où de nombreuses faillites. Autant d'emplois en moins, de familles sur le carreau, des milliers de personnes. Ce n'est pas l'OMC ou la Banque Mondiale, mais c'est l'ultralibéralisme dans toute sa pureté.

Nous avons aussi une importante activité d'échanges avec les prisonniers. Nous avons abonné une cinquantaine de maisons d'arrêt à L'Itinérant, et les lecteurs ont abonné environ 200 prisonniers. Beaucoup de lectrices sont correspondantes de prisonniers.

Un autre combat dont j'ai été responsable au départ, peut-être ai-je eu tort, c'est pour les condamnés à mort du Texas.

 

Qu'est-ce qui motive les lecteurs ?

 

Au départ, c'est certainement d'aider le vendeur. Ce n'est qu'après qu'ils s'intéressent au journal.

Le contenu peut dérouter. Dès le départ, dans notre petite équipe, nous avons vu que nous étions très différents les uns des autres. Moi je suis catholique pratiquant, il y en a un autre qui est musulman, un autre qui appartient à la LCR. Bien sûr, certains articles soulèvent des controverses, mais on a posé comme règle qu'on ne se censurerait pas mutuellement, qu'on discuterait après la publication.

Militants ? Nous sommes militants pour l'humain, contre l'injustice, contre la misère. Contre les causes qui mènent à la misère, qui font qu'on est moins humain.

 

Est-ce que vous avez des idées sur des initiatives à prendre pour lutter contre l'exclusion ?

 

Il y a pour cela un choix extraordinaire d'associations. Nous essayons seulement de faire comprendre que nous sommes rentrés dans un univers où l'homme a de moins en moins d'importance, par un grand nombre d'exemples. C'est un travail de journaliste.

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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 00:09

Les mauvaises langues, surtout celles de langue anglaise, la teutonne aussi, nous font mauvaise réputation, nous serions les champions du monde toute catégorie du farniente payé en collectionnant les jours fériés, en étant les plus grands bâtisseurs de pont, et cerise sur gâteau amateurs immodérés des très fameuses RTT nées d’une loi « inique » toute droit sortie de la plume de la fille d’un type dénommé Delors. Bref, nous sommes de grosses féniasses, des tire-au-flanc, des embusqués qui ne pensent qu’à leurs congés. Nous sommes tous des « Alexandre le Bienheureux ! »


Des envieux je vous dis, des qui viennent chez nous dès qu’ils en ont des congés pour se goberger, manger, boire… le mot est lâché : boire ! Ben oui très chers puisque la nouvelle mode est à l’œnotourisme qui, somme toute, s’adresse à des pékins et des pékines qui se la coulent douce je ne vois pas pourquoi, nous, qui faisons des gammes à longueur de journée sur le vin, ses belles bouteilles, ses vignerons et vigneronnes, ses châteaux, ses clos, ses mas, vilipenderions ces multiples occasions qui participent à l’extension du domaine du vin.


Ne m’accusez pas à la fois d’être de mauvaise foi, et d’être un stakhanoviste de la Toile : ne se repose-t-il donc jamais ? Est-il pacsé avec son ordinateur ? Aurait-il plus qu’une double vie ? Que fait-il le samedi, le dimanche, les jours fériés ? Autant de questions qui peuvent recevoir une unique réponse que vous n’êtes pas obligés de lire mais que vous pouvez lire tout en bas de cette chronique.


Sur la question du « travailler moins pour acheter plus de vin » ne comptez pas sur moi pour me lancer dans de savantes explications car, primo, ça me fatiguerait, secundo c’est l’évidence même : pour développer le tourisme du vin il faut élargir la base des touristes et pour ce faire les Français doivent donner le « bon » ou le « mauvais » exemple aux peuplades asservies mais assoiffées. Cependant, amateur de chiffres, je me contenterai de mettre en avant que la France compte 11 jours fériés (5 civils et 6 d’origine religieuse) et les USA le gouvernement fédéral proclame 10 jours fériés par an, les allemands en comptent 16 mais leur nombre varient suivant le Land, au Royaume-Uni ils en ont 13 mais les anglais et les gallois n’en ont que 8 ou 9 et ils ne crachent pas sur les ponts, les écossais en prennent 10 comme les Irlandais du Nord. Bon vous allez m’objecter qu’il faut zieuter du côté des BRICS et que là ce n’est pas gagné mais patience et longueur de temps nous les pervertirons bien un jour surtout qu’ils ont l’air d’apprécier nos chers nectars.


Je reviens un instant aux jours fériés pour remarquer :


-         Que la France est bien la fille ainée de l’Eglise de Rome : 6 jours fériés sont d’origine religieuse ;

-         Que le lundi qui nous occupe celui de Pâques qui précède celui de la Pentecôte « sournoisement » agressé par un picto-charentais, présente le grand avantage de ne jamais passer à la trappe un samedi ou un dimanche comme certains jours fériés civils. Seul le jeudi de l’Ascension surpasse les lundis car lui est un merveilleux ouvreur de pont ;

-          Qu’en conséquence je vous offre, pour rendre grâce au ciel, ou du moins à son Taulier et à son concurrent deux belles affiches:

affiches-015.JPGaffiches-022.JPGRéponse à la question : le taulier ne fait sommes toute pas grand-chose : il dort, il mange, il boit, il marche, fait du vélo, écrit quand ça lui chante, fait ce qu’on lui demande de faire quand il faut le faire, exerce des activités annexes et connexes liées à sa condition masculine, cause au téléphone, cause dans des colloques, cause dans des cafés, cause au restaurant, ne cause plus en dormant, répond avec retard à son abondant courrier, fait les courses, va au marché, la cuisine, lit à toute heure et en tout lieu, prend le train, l’avion, le métro, conduit pas souvent son auto, écoute la radio le matin, ne regarde plus la télé, va au ciné et au concert pas assez souvent, ne va plus dans les musées car ils sont bondés mais dans les galeries de peinture… mais comme vous n’en avez rien à cirer je vais vous parler des jours fériés.


La France compte 11 jours fériés, 5 civils le Jour de l'an,  le  1er mai : Fête du Travail, le 8 mai la capitulation de l’Allemagne, la Fête Nationale le 14 juillet, l’Armistice 14/18 le 11 novembre et 6 religieux : 3 à dates variables le lundi de Pâques, le jeudi de l’Ascension, le lundi de la Pentecôte devenu par la grâce de JPR la journée de solidarité envers les personnes âgées, sauf accord différent. Et 3 à dates fixes : le 15 août, la Toussaint 1er novembre et Noël le 25 décembre.

Aux USA le gouvernement fédéral proclame 10 jours fériés par an, dont trois Noël , Veterans' Day(Jour des Vétérans): 11 novembre et New Year's Day identiques aux nôtres, le Columbus Day (Jour de Christophe Colomb): 2ème lundi d'octobre, l’Independence Day (Fête de l'Indépendance américaine): 4 juillet, le Labor Day (Fête du Travail): 1er lundi de septembre, le Martin Luther King's Birthday (Anniversaire de Martin Luther King): 3ème lundi de janvier, le Memorial Day (Jour du Souvenir): dernier lundi de mai, Thanksgiving (Jour d'Action de Grâce): 4ème jeudi de novembre. Washington's Birthday (Anniversaire de Washington): 3ème lundi de février.

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