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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 00:09

 « Dans notre époque de bien-être, de spécialisation et de confort, il arrive de plus en plus souvent que la connaissance et la grâce soient l’apanage de ceux qui n’ont pas la vie facile. » Grâce soit rendu à Umberto Pasti de nous faire découvrir Fatima, une de ses vieilles amies qui habite dans un bidonville des environs de Tanger, qui fait pousser « quelques tomates, des fèves, deux ou trois poivrons, de la menthe pour le thé… » dans des « boîtes de conserve peintes avec le reste de chaux qui blanchit la maison une fois par an, tandis qu’ombrageant l’entrée, un Lathyrus tingitanus luxuriant, le pois de senteur de ce coin d’Afrique, pousse dans une poubelle. »

 

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Umberto Pasti qui cultive un jardin à Tanger et un autre à la campagne (expert en céramique islamiste, il vit entre Milan, Tanger et un minuscule village au sud d’Asilah où il a créé en pleine nature un jardin exceptionnel) cherchait sans succès, auprès des pépiniéristes, un Lathyrus tingitanus, qui, « comme beaucoup de légumineuses, s’obtient aisément à partir de la graine. » Un jour il en aperçoit un « dans un bidonville, grimpant sur une baraque, aussi vigoureux qu’une glycine, d’un rose de cyclamen. La vieille dame qui étendait son linge, ravie de mes compliments, monta deux marches, disparut dans sa maison et ressortit quelques minutes plus tard pour me remplir les paumes de graines. »

 

C’était Fatima et « ce fut le début à proprement parler d’une amitié fertile. » Grâce à elle il « cultive certaines variétés de thym sauvage et de cistes assez rares, cadeaux de parents à elle qui vivent dans les montagnes du Rif. » Réciprocité de jardinier « plusieurs des rosiers qui ont voyagés » dans ses poches « depuis l’Italie ou l’Angleterre se plaisent davantage dans les bidons de Fatima que » sur ses plates-bandes. De même que des graines de certains dahlias et de pavots somnifères qui, chez lui, « n’avaient donné que des germes, tandis que chez Fatima elles ont transformé deux jerrycans d’essence en  de stupéfiantes jardinières. »

 

« Fatima a quatre-vingt ans, elle souffre d’arthrose et mange en un jour une toute petite fraction de mes calories quotidiennes. Comme elle habite au bout d’une impasse sans eau courante, elle se lève à l’aube et va remplir à la fontaine les récipients qui lui serviront pour boire, se laver, cuisiner, faire le ménage et arroser. Or cette femme est une jardinière dont j’ai beaucoup à apprendre. Discipline ? Habitude ? Passion ? Pour maintenir ses sens en éveil – dont ce sixième, somme des cinq premiers plus quelque chose d’indéfinissable, mais de terriblement présent, que j’appelle la « grâce ».

 

Ces plantes dans des boîtes de conserves, ces lieux qui ne sont pas des jardins, ces mouchoirs de poches… Umberto Pasti les regroupe sous l’appellation « jardin du pompiste » même s’il n’appartient pas forcément à un pompiste. Il a un faible pour le jardin de pompiste car « c’est le seul où l’intelligence et la main de l’homme savent s’adapter à un environnement hostile s’il en est et en tirer des résultats inouïs. » Je comprends Umberto lorsqu’il « s’attendrit face à « ces modestes plates-bandes » concentrées dans en des « lieux de passage presque toujours laids, déshérités, à proximité des poubelles ou  des latrines » car, comme lui, je mesure « l’amour de la personne qui les a plantées et qui de temps en temps les bine et les arrose »

 

Oui je partage l’émotion qui l’envahi chaque fois qu’il tombe sur un de ces parterres. « Émotion devant l’amour dont ils témoignent et la solitude qu’ils révèlent, devant leur recherche de beauté et de dignité dans des banlieues affreuses et violentes, ou, pire encore, uniformes, standardisées, interchangeables, devant leur façon d’affirmer que la personne qui les cultive est, elle, unique et irremplaçable. »

 

Et pour clore cette chronique je ne résiste pas au plaisir de vous transcrire in extenso ce passage

 

« Il y a pour moi quelque chose d’héroïque chez l’épouse du pompiste qui, le soir, sa caisse fermée, le mari et les enfants déjà à table, le poids de sa journée sur les épaules, ressort et branche le tuyau pour arroser ses iris dans le bourdonnement des moustiques et le vrombissement des  motos et des voitures sur la voie rapide, dans la chaleur impitoyable, dans le lueur qui émane de la ville toute proche… Alors se manifeste le besoin d’accomplir ce geste ancile, plus fort que la fatigue et que l’appel vulgaire du téléviseur par la fenêtre ouverte : le tuyau reposé, le robinet fermé, elle se penche, enlève une feuille morte, puis une autre, en tassant la terre humide près du collet de la plante, afin que le rhizome en surface ne soit pas trop découvert, ainsi qu’il convient pour les iris. Des rêveries analogues me visitent devant des maisons de campagne ou derrière des H.L.M où un retraité dispute à la poussière et aux déchets son coin de potager. Or, qui dit homme qui sort le matin soigner ses trois mètres carrés de pommes de terre, sa fierté devant les œillets qu’il a semés, le soin amoureux avec lequel il enterre ses tubercules de dahlia qu’il sort un à un de la cagette paillée où ils sont stockés depuis l’automne dernier, dans la pénombre du petit abri en planches et tôle ondulée. »

 

Que voulez-vous, ces lignes respirent la poésie pure, sans afféterie ni recherche. Oui Umberto « ces jardinets parlent la langue du grand jardinage. Héritiers de ces potagers urbains qui depuis le haut Moyen Âge permirent aux villes de survivre, ils sont actes de solitude et de courage. Ils révèlent le besoin que l’homme a de la terre, son besoin de la remuer, de la toucher, son besoin de retourner aux racines. »

 

Cette chronique tire toute sa substance du merveilleux livre Jardins Les vrais et les autres d’Umberto Pasti pour le texte et Pierre Le-Tan pour les dessins c’est chez Flammarion 20€ traduit de l’italien par Dominique Vittoz

 

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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 00:09

« La femme sera vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. » c’est signé Françoise Giroud qui fut secrétaire d'État auprès du Premier ministre Jacques Chirac, chargé de la Condition féminine, entre juillet 1974 et août 1976, et qui pouvait avoir la plume assassine, c'est Jacques Chaban-Delmas, en campagne présidentielle en 1974, qui en fit les frais « On ne tire pas sur une ambulance ». L’Histoire lui a donné tort puisque Mitterrand nomma Edith Cresson Premier Ministre ce qui ne fit pas avancer l’égalité entre les femmes et les hommes bien au contraire.


Le monde du vin, jusqu’à ces dernières années, était le domaine quasi-exclusif des hommes, les choses changent, sans pour autant avoir une grande ampleur. Pour ce qui concerne la représentation professionnelle du secteur les mâles gardent avec un soin jaloux leurs présidences gigognes. Ne disposant d’aucune statistique précise j’ai donc décidé de me replier sur ce qui me tombait sous la main en ce domaine : ceux cités par Vanessa Postec dans son livre Le Goût des Femmes à table chez PUF au chapitre : Quoi de neuf chef ? Elle y constate que « le machisme e, matière de gastronomie est une donnée de base : 94% des chefs cuisiniers sont toujours des hommes ! »


Ça s’amélioré depuis l’ouverture aux filles du CAP cuisine : elles « représentaient environ un quart des effectifs en écoles de cuisine au tournant du millénaire. » À la sortie de l’école : elles ont un petit quart dans la restauration traditionnelle, presqu’à parité dans la restauration collective et majoritaire dans les cantines « même si le « chef » y est, encore aujourd’hui, le plus souvent un homme. »


Du côté des M.O.F, catégorie cuisine : sur les36 finalistes de l’édition 2011 : « une femme et une seule, Anne Ernwein, déjà (et unique membre) du bureau des Maîtres cuisiniers de France et au final sur les 11 lauréats « inutile de chercher la femme : elle a disparu entre les deux tours. »


Combien de « femmes toutes sessions confondues depuis l’instauration du concours une poignée d’années après la Grande Guerre, à porter le col tricolore : accessible à un enfant de 2 ans, ce chiffre est égal à… un !  Le « un » en question, ou la « une », plutôt, se nomme Andrée Rosier ? M.O.F 2007 »  Au programme du concours, 3 plats « à mitonner en cinq heures » dont un, dont on attribue la paternité à Jacques Maximin, président du jury de cette promotion, à l’intitulé sobre « Tarte de noix de saint-jacques fraîches à la nantaise ». Pour connaître l’énoncé de l’équation à résoudre il vous suffit de lire le livre de Vanessa Postec.

 

Ensuite, le palmarès 2011, du Guide Rouge : 553 et 13, le Michelin dans son édition 2011, « a décerné ses étoiles à 558 hommes et 13 femmes (pour leur porter bonheur, qui sait ?) »

 

« Une – unique – triple étoilée (depuis 2007), Anne-Sophie Pic »link 

 

« Dans la catégorie deux étoiles, mesdames passez votre chemin, le compte est vite fait, il n’y en a pas. »


Les simples étoilées :


-         Andrée Rosier « Les Rosiers » Biarritz link

-         Josy Bandecchi, Josy-Jo à Cagnes sur Mer link

-         Sophie Bise, auberge du Père-Bise à Talloires link

-         Chantal Chagny Le Cep à Fleurie link

-         Hélène Darroze restaurant éponyme à Paris link

-         Lydia Egloff, La Bonne Auberge à Stiring-Wendel link

-         Nicole Fagegaltier hôtel-restaurant du Vieux Pont à Belcastel link

-         Adeline Grattard Yam’Tcha à Paris link

-         Marie-Christine Klopp La Flamiche à Royelink

-         Babette Lefèvre La Cambuse à Strasbourg link

-         Marie Rougier La Tour des Vents à Montbazillac link

-         Reine Sammut Auberge La fenière à Lourmarin link

 

Reste « les faiseurs de goûts, plumitifs de tout poil, critiques et journalistes gastronomiques. »


Alors que du côté des anglo-saxon on n’ostracise pas les femmes, « on aura du mal, en France, à trouver suffisamment de représentantes du beau sexe pour monter une doublette de pétanque. »


« À côté des directeurs du Michelin, du Gault & Millau et d’autres célébrités gastronomiques hexagonales on trouve, pêle-mêle, des chroniqueurs, des critiques et des journalistes qui font la pluie, le beau temps, le marché et les saisons dans la presse, quand ils ne donnent pas, en toute simplicité, leur nom à un guide.


Nous citerons donc, pour mémoire, mais sans pour autant viser l’exhaustivité (que les oubliés nous pardonnent, l’oubli est involontaire !), Claude Lebey, Gilles Pudlowski, arc de Champérard ? Maurice Beaudouin, Périco Légasse, Jean-Luc Petitrenaud, Luc Dubanchet, Jean-Claude Ribaud, François-Régis Gaudry, Jean-Pierre Coffe, et in fine, gardé pour la bonne bouche, l’élément féminin de l’étape, Julie Andrieu. »


La discrimination positive, les quotas, j’ai toujours eu du mal avec la réforme des mœurs par décret. Comme Vanessa Postec je pense que « pour bousculer les clichés et faire évoluer les mentalités » c’est au niveau de la cellule de base, le référent de toute société, la famille et le couple, que tout se passera. Et là ça bouge quand même un peu.


Dernière notation, toute personnelle, au cours des 9 derniers mois j’ai eu, au cabinet de l’ancien Ministre, une conseillère technique, comme « patronne » pour faire court, c’est à elle que j’adressais mes notes pour faire le point sur ma mission. Maintenant qu’il y a prescription je peux écrire sans flagornerie qu’il y avait fort longtemps que je n’avais travaillé en aussi bonne intelligence avec quelqu’un… Les bonnes personnes au bon endroit, et les femmes de haute compétence sont légion en notre beau pays. J’ai croisé tellement, de jeunes ou de moins jeunes, messieurs suffisants dans ma carrière que c’est un bonheur que de se retrouver face à quelqu’un (ici une) qui ne se prend pas pour le nombril de l’univers en dépit de son passage dans une grande Ecole de la République. Un de ces 4 je dresserai un palmarès de cette engeance de petits mâles, sûr d’eux et dominateurs, dont je croise encore certains spécimens dans les couloirs de notre immeuble commun.

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 15:36

Je rentre de Chartres je n’y suis pas allé à pied en pèlerinage mais en TER : c’était pour mes vaches de Normandie. Bon je sais, Chartres c’est la Beauce mais, tout près, à Aunneau, il y a une usine flambant neuve qui fabrique des produits ultra-frais. Bref, le train à l’aller comme au retour était totalement scolaire donc MP3 incorporé, ongles carminés pour les filles, jean taille basse basket pour les petits mâles avec MP3 incorporé.


Hier au soir j’ai lu, par hasard, deux PQ sur le Net qui, en d’autres temps auraient provoqué chez moi une réponse cinglante : l’un émanait d’un branleur à capuche dans ses vignes et l’autre d’un gandin sans envergure ni intérêt. Donc, hier au soir j’ai fait musique avec Juarez de We are Augustines, en boucle pour me laver la tête d’une colère inutile. Ça m’a fait un bien fou et je me suis dit dans ma petite Trabant intérieure – c’est du Dovaz s’adressant à une dégustatrice estimant que nous allons vivre maintenant sous le joug du socialisme : une Trabant t’attend à la sortie – que j’étions point devenu un sage mais que mon espace de liberté m’offrait une respiration à nulle autre pareille grâce à des amis plutôt e que pileux.


La saillie de Dovaz au Pavillon Gabriel où les Vins d’Alsace s’offraient à nos papilles me donne une transition rêvée. En insert, je signale que la Trabant était la bagnole quasi-unique de la RDA où sévissait une certaine STASI qui adorait se présenter à l’heure du laitier chez les particuliers. Lundi, bravant les seaux d’eau du ciel, ne pas confondre avec le sot d’eau Chabalier, je rejoignais Eva ma chroniqueuse favorite à la dégustation susdite. Avoir un tel chaperon, qui n’était pas rouge mais totalement vêtue de noir, était pour votre Taulier inexpérimenté d’un grand réconfort. Elle guida donc mes pas, entre autre, vers Jean-Louis Mann, vigneron avenant et passionné, qui nous fit déguster son Sylvaner 2010 Vieilles Vignes AOC Alsace.


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Superbe, droit, d’une fraîcheur sans pareille, un blanc comme je les aime, vif mais sans angle aigu, charnel au sens le plus tendre : l’envie de caresser plutôt que de prendre, apprécier, se laisser aller sans précipitation. Scotché le Taulier, d’autant plus accroché que ce vigneron respire la même rectitude que son vin. Nous avons beaucoup échangé, y compris dans un lieu où le Général de Gaulle délivra à Pompidou, à l’entracte d'une pièce de théâtre, un de ses traits dont les militaires ont le secret. Comme je n’ai guère de temps, je vous livre ce que Jean-Louis Mann confiait à l’Avis du Vin. (il pratique maintenant la biodynamie). Même si je n'ai pas eu le plaisir de la rencontrer il y a aussi Fabienne Mann, et leur fils est maintenant aux manettes de la vinification du domaine : savoir faire confiance, laisser des responsabilités, les secrets de la transmission.


« Le domaine est situé à Eguisheim berceau du vignoble alsacien, très beau village médiéval. Nous sommes une exploitation familiale et vinifions environ 8,7 hectares de vignes en culture biologique. Les techniques utilisées sont les labours, l’enherbement, le compostage, en proscrivant tout intrant chimique. Nous sommes attachés à des valeurs de respect du terroir, d’un meilleur fonctionnement du sol et favorisons l’enracinement de la vigne en profondeur, grâce au bon fonctionnement du système microbien et bactérien. Le rendement moyen de l’exploitation est d’environ 45 hectolitres par hectare. Les vinifications sont réalisées de façon très précise où nous recherchons finesse, élégance et pureté des vins en limitant un maximum la trituration : vendange manuelle en caissettes, pressurage long. Mais aussi grâce à des fermentations naturelles : fermentation en levures indigènes du terroir (qui apportent complexité et personnalité). Le parcellaire est très dispatché une trentaine de parcelles différentes sur 4 villages (Eguisheim, Wettolsheim, Herllisheim, Ingersheim). Notre carte des vins est très large avec une trentaine de vins différents, nous sommes spécialisés dans les vins de terroir »


Pour la musique je vous propose d’écouter d’abord Juarez de We Are Augustines et tout l’album  si ça vous chante. Ils sont passés le 13 mai au Nouveau Casino à Paris.

« Nés des cendres du groupe Pela, We Are Augustines sortent enfin leur premier album, Rise Ye Sunken Ships en France.


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Grâce à une musique aérienne, à des guitares accrocheuses et à la voix chaude et entraînante de Billy McMarthy, les We Are Augustines sont devenus en quelques mois la nouvelle sensation indépdu moment. »

 

Bonne écoute et à demain sur mes lignes.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 16:00

 

« Le concombre est un légume qu’il faut bien émincer, assaisonner avec du poivre et du vinaigre, puis jeter aussitôt, car il ne vaut rien du tout. »


Samuel Johnson

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« Ce ne fut pas la douche glacée, mais on est resté loin du succès espéré par ses promoteurs. L'introduction en Bourse, vendredi 18 mai, du réseau Facebook, valorisé la veille à 104,2 milliards de dollars (81,6 milliards d'euros), soit 38 dollars l'action, s'annonçait brillante, malgré les récentes mises en garde d'analystes quant aux doutes de nombreux investisseurs. Elle s'est soldée, à l'issue du premier jour de cotation, par une misérable progression de + 0,61 % de la valeur de l'action (…)

Pour les investisseurs, l'une des questions-clés est de savoir comment un réseau, qui vit de ses recettes publicitaires, pourra justifier de tels niveaux de valorisation financière s'il ne devient pas rapidement, comme Google, une « pompe à pub ».

Or, pour le moment, la stratégie du réseau pour attirer les annonceurs laisse ces derniers avec plus de questions que de réponses - même si, avec 1 milliard d'utilisateurs dans la ligne de mire, on voit mal comment les entreprises pourraient se passer de Facebook dans leur politique commerciale.

« Il y a un côté noir dans tout ce battage, notait, vendredi, l'analyste de Thomson Reuters, Robert Cyran : «  Ce que Facebook va devenir, et même ce que le réseau veut devenir, n'est pas très clair. » Cette indécision expliquerait, pour beaucoup, la frilosité des marchés après un «  battage » sur son entrée en Bourse qui, effectivement, avait été très conséquent.

 

Sylvain Cypel le Monde Facebook, ses amis, ses dollars, son but ultime link

 

Au lendemain d’une entrée en bourse très médiatisée, l’action de l’entreprise a déjà perdu 13%.

 

Acheter une action Facebook est-il une bonne idée ou un pari risqué pour ses économies ? S’il est encore difficile de répondre à une telle question, un constat s’impose : les débuts en bourse du réseau social le plus connu au monde ont été plus que fastidieux.

 

Introduit en Bourse vendredi, l’action Facebook a en effet perdu plus de 13% dès le lundi suivant. Comment expliquer une telle déconvenue pour ce qui est présenté, avec Google, comme la plus grandes "success story" du business en ligne ?

 

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« Le rond-point ou sens giratoire est une maladie incurable, une épidémie. Comme son nom l’indique, cet espace circulaire apparaît à l’endroit où convergent au moins deux routes suffisamment fréquentées pour justifier sn existence. Favorisé par une nouvelle politique européenne de l’urbanisme qui, ces dernières années, a fortement subventionné la suppression des feux tricolores, le rond-point est une particularité des lointaines banlieues et des zones limitrophes (…)

Le rond-point est constitué d’un parterre central – presque toujours circulaire, parfois polygonal – autour duquel tourne une route où débouchent d’autres. Dans le parterre inaccessible à pied, nappé d’un brouillard de gaz d’échappement et aussi bruyant qu’une tranchée de la Première Guerre mondiale, personne ne s’arrêtera jamais. Personne ne s’assiéra jamais. Personne ne dormira, ne lira, ne fera l’amour. C’est un parterre d’ « apparat ». Encouragés par le architectes et les paysagistes qui sont de mèche avec des pépiniéristes en mal de publicité prêts à distribuer de généreux pots-de-vin, maires et adjoints ont décidé d’y concentrer le plus grand nombre possible de bizarreries afin de montrer à tous les automobilistes combien la ville annoncée et saluée par le rond-point est à la page, moderne, audacieuse et « culturelle » » (…)

Ce qui importe avant tout aujourd’hui, dans notre époque de vitesse qui nous bombarde constamment de mille stimulations, c’est d’ »impressionner », de « choquer ». À la vue de la sphère métallique trônant sur le rond-point, toute personne de bon sens pensera « c’est absurde » ou « c’est horrible », et donc se sentira en devoir de déclarer que c’est « intéressant comme travail », « une œuvre réussie », « une trouvaille » sans se demander si cette boule annonce un stade de foot, représente une orange ou symbolise le mensonge ou l’exaspération. Seul l’automobiliste qui se garera et, au péril de sa vie, traversera rond-point et parterre pour lire l’écriteau pourra découvrir qu’il s’agit d’un monument à la mémoire des victimes de la Mafia. »

 

Umberto Pasti Pierre Le-Tan Jardins les vrais et les autres Flammarion

 

En guise de conclusion « En 1723, à Leipzig, à propos du recrutement de Jean-Sébastien Bach, le conseiller Platz s’exclama : « Puisque nous ne pouvons avoir le meilleur, il nous faut nous contenter d’un médiocre ! »

 

Les imbéciles ont toujours un bel avenir devant eux !

 

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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 15:28

Moi le Taulier, qu’avions jamais été Ministre, alors que j’étions en plein repos dominical pluvieux en train d’écrire une chronique sur la parité homme/femme (sic) à paraître la prochaine semaine, je fus interpelé par la Baronne G à propos du jean de la nouvelle Ministre Duflot, verte de son état. Derechef, estimant que ce libelle valait plus qu’un simple commentaire, le Taulier a décidé d’ouvrir, comme dans les magazines féminins, une rubrique des lectrices. Il a pris la liberté d’adjoindre à la charge de la baronne les réactions de trois femmes anciennes Ministres du précédent gouvernement. Vu la nature de son sexe il se gardera bien de faire des commentaires tout en signalant qu’un jean Acne pour femme ça vaut dans les 250€ (je n’ai jamais compris pourquoi les jeans de femme de la même marque coûtaient plus cher que ceux des hommes).



Bon, ben, je vais faire ma B.B( baronne bourgeoise), pas à droite droite, pas à gauche gauche non plus, nan, en fait juste une femme exaspérée qu'on la prenne toujours et avec une désespérante constance, de gauche ou de droite, pour une idiote.

 

Je veux parler du jean de Mme Duflot.

 

De deux choses l'une (l’autre c'est le soleil, ne l'oublions jamais)

 

Soit cette ambitieuse ne comprend pas qu'il y a des gestes qui ne ressemblent à rien d'autre que de la simple attention respectueuse aux autres ( est ce qu'elle met un jean pour aller marier sa sœur ou sa meilleure amie ? Un jean pour aller enterrer un ami ou un vieil oncle ?) Et ça augure mal de ses réactions futures sur des sujets qui eux aussi méritent le respect des autres.

 

Et l'effet immédiat que ça me fait c'est que son ego est à la mesure de son ambition : trop démesure pour être honnête.

 

Soit elle sait parfaitement que son jean aurait du être remis au placard et elle l'a choisi exprès, dans une com' tellement préfabriquée (regardez comme je suis moi-même, normale moi aussi) que c'en est gênant pour elle comme pour nous, de bêtise.

 

Tout ça me rappelle l'accordéon de Vge, le métro de Balladur, la chaussette trouée de Messier...

Duflot, t’es à cotée de la plaque, ma (jeune mais déjà) vieille.

Quand on a un rdv important, on fait un effort pour son habillement, point barre.

 

Attention. Je n’ai pas demandé que tu te transformes en Dati-en-Dior, ou Barbie-Bachelot, on est bien d'accord là-dessus.

 

Maintenant, comme je suis pour la parité, je vais balancer sur Carla, le jour de son départ de l'Elysée.

 

Son jean a elle aussi était moche, son tee-shirt informe, et la manière de nous faire passer : " je redeviens la fille toute simple et artiste que j'ai toujours été" tout simplement insultante également.

 

Et pourtant, quelle garde-robe étudiée que la sienne durant ce quinquennat et comme elle la portait bien, faut lui reconnaitre ça, a la façon Jackie Kennedy.

 

Bref, la symbolique était tout aussi nulle à gauche qu’à droite.

 

Tous ces petits jeux dépassés à l'heure de la grande crise européenne qui s'annonce.

 

C'est juste pathétique.

 

La Baronne

 

PS : deux petites remarques pour la route...

 

1) c'est fou, le nombre d'énarques en garde rapprochée autour de notre PNR (président-normal de la république). Et personne ne moufte.

 

2) Valérie, fais gaffe à tes arrières, avec ton PMN (petit mari normal).

Comme il excelle à esquiver et ne pas donner prise, les journalistes ne vont pas te lâcher, pour avoir un os à ronger.

 

La couv' du Point était juste insupportable de misogynie sous-jacente.

Je me fais du souci pour toi, vraiment, car tu as l'air entière et de caractère (ce qui n'est pas pour me déplaire !) Et j'ai peur que ces qualités ne t'apportent que bien des soucis à l'Elysée

 

Sur le site de TF1

 

« C'est Nadine Morano qui a ouvert le feu vendredi sur la tenue choisie par la nouvelle ministre du Logement. « Je trouve que quand on représente les Français, il faut faire la différence entre la dilettante du week-end et la tenue du conseil des ministres qui est un moment protocolaire de la République où nous représentons tous les Français », a dit l'ancienne ministre de l'Apprentissage sur RTL. « Je pense à titre personnel qu'il est bon de faire la distinction entre les moments de détente et les moments où l'on représente la République », a-t-elle ajouté.

 

Nadine Morano a reçu dans son combat pour l'orthodoxie vestimentaire le soutien de Valérie Pécresse, ancienne ministre du Budget et ancienne porte-parole du gouvernement. « Duflot en jean au conseil des ministres, je suis réac, j'assume, je trouve ça irrespectueux des institutions de la République », écrit cette dernière sur son compte Twitter.

 

 Roselyne Bachelot, ancienne ministres des Solidarités, se montre plus clémente et plus drôle envers la nouvelle ministre du Logement. « Franchement, si le jean de Duflot est fabriqué en France, elle a bien fait de le porter en conseil des ministres", écrit-elle sur Twitter. « Montebourg vérifie », ajoute-t-elle, en un clin d'œil adressé au nouveau ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. »

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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 00:09

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Stéphane Davet, le chroniqueur musical du très sérieux journal le Monde, sans doute sous le choc du jean de la verte Cécile Duflot en Conseil des Ministres bien plus seyant que les tailleurs « ppmc » de Nadine Morano la terreur des cyclistes de l’avenue du Général Leclerc, se lâche. On s’y croirait « En août 1975, s'échappaient d'un studio allemand des feulements confondant jusqu'à l'extase jouissance érotique et passion de la danse : Love to Love You Baby. Sur la pochette du 45 tours, une liane d'ébène en petite robe blanche rejette en arrière son visage enivré, croise ses mains au creux de son ventre. Mimant son amour de l'amour physique sur une trame languide d'accords funk, d'orgue glacé et d'un rythme de grosse caisse à l'obsédante rectitude, Donna Summer ouvrait les années disco dans un râle de plaisir. Celle qui fut une des rares divas du genre à connaître une relative longévité de carrière, est morte d'un cancer du poumon, jeudi 17 mai, en Floride, à l'âge de 63 ans. »


Tout est parti de Munich, où elle réside depuis la fin des années 1960 : Pete Bellotte et Giorgio Moroder, repèrent cette chanteuse noire américaine, mariée à un peintre Autrichien, Helmut Sommer, dont le nom, anglicisé en Summer deviendra son nom d'artiste. Davet le rappelle « c'est bien à partir de Love To Love You, un an plus tard, que cette collaboration germano-américaine prend des allures de phénomène. En 1998, Giorgio Moroder rappelait au Monde les circonstances de la création de ce fantasme érotique. «  J'ai dit à Donna que nous devrions enregistrer une chanson sexy pour nous amuser. Quelque temps après, elle est revenue avec ce petit bout de phrase « I love to love you... ». Le studio était disponible, je lui ai proposé de faire une maquette. On a bouclé ça en une journée ». Restait à trouver l’ingrédient qui transforme un tube en un titre culte : ce fut la version de Love To Love You sur la face entière d'un album. " »Neil Hogart, le patron de Casablanca, notre maison de disques américaine, m'a demandé d'enregistrer une version de Love To Love You sur la face entière d'un album. Il avait passé le 45 tours dans des fêtes et à chaque fois les gens étaient frustrés par sa durée. En deux semaines, j'ai conçu une version de dix-sept minutes. » La machine à cash était lancée « En pionnier, Moroder investissait l'architecture d'une chanson, en trafiquait les sons et les rythmes, non dans le but d'une performance live ou radiophonique, mais pour en accroître l'impact dans les discothèques. »

 

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 00:09

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Mon frère ainé, Alain, achetait Cinémonde dont il planquait les numéros au bas de notre table de nuit, sous nos Tintin et Milou, afin que notre sainte mère ignorât que nous nous rincions l’œil sur les photos aguichantes des stars de cinéma des années 60. Je complétais mon information sur la vie privée de ces femmes aux corps de rêve en lisant assidument, chez mes amis Remaud, Paris-Match. Nous n’avions pas les mêmes goûts en matière de plastique féminine, lui était accro de Sophia Loren et moi plutôt d’Audrey Hepburn. Cependant, la plantureuse actrice italienne, dont aucun film n’était projeté au Rex, salle sous contrôle du curé, me fascinait car j’avais lu dans Paris-Match, qu’en 1957, elle avait épousé à la sauvette « lors d’une cérémonie bâclée et quelque peu sordide organisée au Mexique, son producteur, Carlo Ponti, bien plus âgé qu’elle, père de deux enfants, et divorcé. « L’Église la menaça d’excommunication de façon à peine voilée et la Ligue catholique romaine de moralité l’accusa de bigamie et d’adultère. » J’adorais ! Comme nous étions soumis à l’obligation de nous confesser, lorsque le curé me demandait, après les éternelles questions sur le fait de savoir si j’avais péché seul ou avec d’autres, si j’avais eu de mauvaises lectures, je répondais effrontément non ! Ainsi, je me la jouais rebelle.

 


Et pendant ce temps-là,  je suivais aussi les amours d’Audrey Hepburn, dont Billy Wilder disait malicieusement qu’« Elle est capable, à elle seule, de faire de la poitrine une valeur du passé », avec Mel Ferrer rencontré lors d’une soirée organisée par Gregory Peck. Âgé de douze ans de plus qu'elle, déjà été marié trois fois, dont deux avec la même femme, il était père de quatre enfants ; Ils jouent ensemble Ondine de Jean Giraudoux. Audrey Hepburn reçut pour son interprétation un Tony Award., Le 25 septembre 1954, ils s’étaient mariés.. Le couple jouera ensemble à plusieurs reprises, comme dans Guerre et Paix au cinéma, film dans lequel ils incarnent Natacha Rostov et le prince André. Bref, je me régalais de tous ces couples qui bravaient les interdits religieux. Mon frère lui allait au ciné au Modern des Sables d’Olonne, et ne tarissait pas d’éloge sur sa star, marchande de poisson dans Pain, amour, ainsi-soit-il, de Dino Risi. Moi je n’étais pas encore assez grand pour frauder à l’entrée des cinémas où il fallait montrer patte blanche. Par bonheur, comme très vite j’ai fait plus vieux que mon âge je déployai une grande boulimie cinématographique afin de rattraper mon retard. En 1960, Sophia Loren incarna le grand rôle de sa vie dans La Ciociara de Vittorio de Sica qui est l’histoire bouleversante d’une mère en fuite avec sa fille dans l’Italie en guerre. Par la suite, la star entamera un douloureux combat pour devenir mère. Elle donna naissance à son premier fils en décembre 1968 et, comme en ce temps-là je ne lisais plus Paris-Match, je ne sus pas que cette naissance plongea l’Italie dans l’allégresse et que le Président de la République Italienne lui adressa un télégramme de félicitations « au nom du peuple italien »


  

 

 « Sophia Loren avait réussi l’exploit de concilier l’inconciliable dans l’Italie des années 60. Elle était à la fois un sex-symbol et une mère, une icône hollywoodienne inaccessible et une courageuse fille de Naples. Elle devint un objet d’adoration pour le public. In cucina con amore fut publié en 1971, pendant l’âge d’or de l’actrice, qui était alors une jeune maman au sommet de sa carrière. Sophia Loren est un cordon bleu, tout le monde s’accorde à le dire. Toutefois son livre n’est pas un hommage à ses compétences en cuisine. Il combine toutes les contradictions qui ont fait d’elle une actrice adulée des foules. Notamment une bonne dose de sex-appeal, surtout sur les photos. L’une d’elle nous la montre dans une robe légère et échancrée, caressant rêveusement la queue d’un faisan farci, élément charcutier qui ne peut être qualifié de rococo. »L’auteur de ces lignes est un journaliste américain John Dickie dans un livre publié en 2007. Très franchement, en dehors de la jambe dénudée et de la queue du faisan, il n’y a pas de quoi ébranler le Forgeron de Dana ou mettre notre Léon en transes.

 

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Plus important « In cucina con amore réunit l’imagez de la plus grande star nationale et la simplicité et le bon sens terrien que les italiens associent à leur cuisine. Les recettes choisies par l’icône de la nation sont représentatives des différentes régions du pays. Elles vont de la caponata sicilienne, une préparation douce-amère à l’aubergine, à une recette de spaghettis à la sauce tomate « transmise de mère en fille dans chaque famille napolitaine ». Remontant vers le nord, nous trouvons les bucatini all’amatriciana romains, les trenette al pesto génois, puis le risotto milanais et les tagliatelle al ragù bolognaises. Le point commun entre tous ces plats est l’amour de l’authenticité : « Notre époque doit se battre pour une alimentation authentique, contre la mode des régimes et des aliments surgelés (ou pré-emballés. »

 

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John Dickie affirme « Quoi qu’il en soit, son recueil de recettes publié en 1971, en dit long sur la relation très particulière qui unit les femmes et la bonne chère dans l’Italie contemporaine. Sophia Loren a servi d’archétype à une génération de beautés aux formes généreuses qui ont exalté les vertus de la cuisine nationale. tout ce que vous voyez, je le dois aux spaghettis », à un jour déclaré l’actrice. »

 

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In cucina con amore  a été publié en France sous le titre bien fade La cuisine à l'italienne chez Robert Lafont, 1972. 189 p.

 

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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 00:09

Je suis né dans pays de rebouteux, de guérisseuses, d’empiriques, où une forme de sorcellerie médicale avait encore court à la fois pour les humains et pour les animaux. Comme à la maison défilaient les clients de battage de mon père j’entendais parler d’untel ou d’untelle, qui exerçait leur talent dans les communes avoisinantes : Sainte-Flaive des Loups, Landeronde, Martinet…  À la maison, mon rationnel de père ne voulait pas entendre parler de cette engeance, le médecin et le vétérinaire soignaient nos maux et ceux de nos animaux. Paradoxalement, le seul qui ai fait exception à cette règle d’airain c’est bibi la pomme. En effet j’avais chopé une verrue plantaire qui, selon le corps médical, nécessitait une opération. Le clan des femmes en décida autrement : en cachette de mon père ma mère me conduisit chez le sacristain de la paroisse Saint-Michel aux Sables d’Olonne. Il consultait dans la sacristie et officiait avec un pendule qu’il fit tourner au-dessus de mon talon. Je trouvais ça très drôle de consulter un guérisseur dans l’enceinte d’une église, haut lieu pour moi de croyances étranges telle la virginité de la Vierge Marie et son Assomption, l’Ascension du Christ, la Sainte Trinité, la Résurrection… Le fin mot de l’histoire c’est que ma verrue se désintégra bien plus sous l’action des cataplasmes confectionnés avec les feuilles d’une plante, dont j’ai oublié le nom, qui prospérait au flanc de nos nombreux buissons, que des oscillations du pendule du sacristain.


Tout ça pour vous dire mon peu d’appétence pour le charlatanisme et toutes les échappatoires à la science du vivant. Je ne suis pas un scientifique, et je ne m’en remets pas les yeux fermés à la Science, mais contrairement au François de Jarnac, je ne crois pas « aux forces de l’esprit ». D’ailleurs cette formulation était aussi ambigüe que l’était son auteur qui précisait « Je crois à la puissance de l’esprit. Sans elle, que serait l’homme ? (...) Après la mort, l’esprit demeure le sel de la terre. » Je suis donc allergique aux croyances, au prosélytisme des croyants, sans pour autant les vouer aux gémonies, les poursuivre d’une quelconque vindicte, à la condition d’une totale réciprocité. Vivant dans un monde sensible, je m’efforce d’exercer ma curiosité intellectuelle sur lui, de me préoccuper de notre empreinte sur le vivant, sur notre environnement, de vivre au présent sans magnifier le passé ni insulter l’avenir, de douter en permanence.


Paradoxalement tout ça pour vous dire que je ne crois qu’à la force des idées :


« Les idées naissent de la vie, mais elles peuvent se détacher d’elle et acquérir ainsi une existence autonome. Elles croissent alors en se multiplient pour former d’autres idées, se propagent tantôt à grande vitesse (telle une épidémie), tantôt lentement, alternant stases et accélérations soudaines. Elles disparaissent rarement sans laisser de traces. Sujettes à des mutations, elles s’insèrent dans les processus évolutifs de la culture. Les idées ont leur force : elles deviennent des modes de penser qui induisent des comportements. D’abord nouvelles, ou carrément « destructives », de nombreuses idées deviennent avec le temps sens commun. Elles peuvent aussi se transformer en lieux communs, qui, comme tels, ne sont plus discutés mais docilement acceptés et, avec une grande et terrible monotonie, inlassablement répétées »


Ce texte de Paolo Rossi, philosophe italien, je l’offre à votre méditation car je le trouve d’une belle simplicité, d’une grande justesse et surtout d’une pertinence redoutable pour les phraseurs qui nous abreuvent ou nous assènent avec morgue et suffisance des lieux communs érigés en dogmes. Alors je ne résiste pas à vous livrer deux extraits du chapitre NATURE de son livre Manger besoin, désir, obsession chez arléa 18€


« Le terme nature (pour ceux qui aiment jouer sur les mots) n’est pas un genre naturel, mais culturel. Autrement dit, son objet est difficile à déterminer. Si l’on parle d’étude de la nature, on entend par là un ensemble de phénomènes ordonnés, une réalité régie par des lois. Lorsqu’on parle de défense de la nature, on fait référence à l’environnement modifié par l’homme ; parle de nature créatrice implique une sorte de personnification, comme si l’on pensait à une déesse bénéfique (ou maléfique).


(…) La notion commune de nature est, aujourd’hui comme à l’origine, le résultat de projections anthropomorphiques. Elle est émaillée de mythes, liée à des instincts et à des pulsions irrationnelles. La nature nous apparaît comme une force créatrice bénéfique, une invention permanente et merveilleuse de formes et, en même temps, c’est une énergie dangereuse, capable de produire le mal, dépourvue de pitié, constamment sur le point de nous anéantir et de susciter les démons de la destruction. Aucune philosophie ne pourra probablement éradiquer cette vieille et profonde ambivalence, qui a trouvé son expression dans le merveilleux poème de Lucrèce, le De rerum natura, qui s’ouvre sur un hymne à Vénus, avec le tableau du printemps, l’ample lumière du ciel, l’effervescence de la vie, et s’achève avec le souffle fétide de la peste qui décime les troupeaux, couvre de plaies les membres des hommes et les fait tomber comme des mouches en proie à la contagion, vide les maisons et pousse les survivants à lutter sauvagement entre eux. »


Dans son chapitre PRIMITIVISME Paolo Rossi écrit :


« La nostalgie des temps heureux qui ne reviennent pas, l’éloge d’un passé meilleur que le présent, ces vieilles rengaines se nichent dans tous les recoins de la culture et dans l’esprit de chacun. Ils on trait au regret de l’enfance comme lieu de l’innocence et du salut ; à l’idée qu’a existé un temps où les hommes vivaient plus sereinement que nous, avec peu de problèmes (moins graves, moins dramatiques que ceux qui  nous affligent) dans une heureuse « société organique ».


(…) Au-delà du présent, l’avenir s’offre comme un retour à une innocence antérieure au péché. La civilisation moderne est dominée par une  seule idée fausse (celle du bien-être) et constitue un seul bloc. Elle se présente comme une faute dont il faut se faire absoudre, et dont on ne peut se délivrer qu’en reconquérant – à travers misère et souffrance – l’innocence perdue d’une enfance épargnée de tout mal et de toute faute. Le futur post-industriel d’Ivan Illich, où domineraient les idées vraies du bonheur et de la convivialité, constitue pour lui « la seule alternative possible à la fin du monde. » (1)


Sur les ruines de la société de masse et de consommation, quand « les petites usines, au moment le plus beau […] s’écrouleront un peu chaque soir », quand « le sabot du cheval touchera la terre, léger comme un papillon, et qu’il rappellera ce qu’a été, en silence le monde » (2), s’établira un monde bon, propre et innocent.


(1)et (2) Pier Paolo Pasolini

 

Et Paolo Rossi débouche sur la question : la nourriture était-elle naturelle autrefois ?

 

« Des prises de position  de type primitiviste ont également émergé avec force à propos de la nourriture et de l’alimentation. On entend souvent répéter que, autrefois, on mangeait « naturel », que pour nos grands-parents et arrière-grands-parents la nourriture était « authentique » et « savoureuse ». Ces lieux communs devraient s’écrouler face au données et aux recherches sérieuses, mais ils résistent effrontément. À force d’être serinés, ils deviennent des vérités (...)

 

« À la fin du XIXe siècle, la fraude alimentaire était on ne peut plus courante : elle allait du vin élaboré sans raisin au fromage qui ne contenait pas une goutte de lait. Au café, on ajoutait de la chicorée, au poivre des balayures, au sucre de la poussière de marbre, à la farine de la craie, au safran de l’ocre rouge, au pain du sulfate de chaux et des os broyés – qui lui donnaient plus de blancheur. Quant aux pommes de terre trop vieilles, elles « étaient humectés, nettoyées, brossées avec soin, et c’est sous cette toilette nouvelle qu’elles apparaissaient sur les marchés. »

 

«(…) le présupposé – discutable – à la base du primitivisme, qui identifie le naturel au bien et l’artificiel au mal (…) trouve une efficace expression littéraire dans la phrase suivante : « Quand la bêche pénètre profondément la terre et retourne, elle provoque un coup violent, détruit un équilibre et provoque des réactions que l’homme ne connaît pas et ne se soucie pas de connaître. »

 

Et de conclure « Le monde serait plus beau, plus naturel, plus riche et davantage biodiversifié – voilà le sens des messages de ce genre – si les équilibres n’avaient jamais été altérés, si la nature avait été laissée intacte et si l’homme était resté, comme il était au début, une sorte de singe ou, mieux (comme sagement le définissait le non-primitiviste Vico) « une bête toute de stupeur et de brutalité. »

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 00:09

 

Il est sur les écrans  à Paris au MK2 Beaubourg 50 rue Rambuteau « Nino une adolescence imaginaire de Nino Ferrer » avec David Prat, Lou de Laâge, Sarah Coulaud, Benoît Gruel, Alex Golino, Anne Hiribarren, Alice Mourgues. « Nino a 16 ans, les vacances commencent et son cœur balance entre Natacha, une très belle fille, comédienne au théâtre comme dans la vie, et la délicieuse Nathalie qu'il connaît depuis toujours. Celle-ci refuse que « l'homme de sa vie » s’éloigne d'elle aussi inexorablement que son enfance. »

 

À Bayeux le trio Les Nino's lui rendra hommage lors d'un concert à Bayeux le 15 mai prochain. « Parce qu’ils sont fous de Nino Ferrer, Les Nino's - Laurent Madiot, Benoît Simon et Tom Poisson - ont décidé de le prendre à contre-pied et de retourner à l’essence même des chansons et à l’esprit volatile et fantasque du grand blond ! »

 

Nino Ferrer le 13 août 1998, se tire une balle dans le cœur au milieu d'un champ de blé situé à quelques kilomètres de sa maison, une magnifique bastide du XVème siècle située au lieu-dit Lataillade dans le Quercy-Blanc.

 

Moi je suis et je reste Nino tendance Le Sud, la maison près de la fontaine et de la petite perle de bossa-nova qu’est La rua Madureira.

 

Pour la bio complète c’est ICI link

 

 

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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 14:35

Juste avant d’enfourcher mon fier destrier, sous le soleil retrouvé, deux infos toutes chaudes : nous les blogueurs sommes imbattables même par les adeptes de Twitter car nous servons du contenu tout juste sorti du four comme sur les meilleures tables.  

 

Bon appétit sur mes lignes !


Le Quick Book c’est sitôt pondu sitôt emballé : des titres imprimés du jour au lendemain. C »e sont près d'une vingtaine de livres qui, quelques jours après l'élection de François Hollande et la défaite de Nicolas Sarkozy, ont atterri sur les étals de librairie » écrit Ariane Chemin dans la Monde.

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Qu’elle me pardonne mais je ne peux résister à la citer in extenso car sa prose sur celui de FOG est trop jouissive.link 


« Le plus original sans doute, le plus drôle et délirant en tout cas, est celui de Franz-Olivier Giesbert (Derniers carnets, Flammarion, 204 p., 17,90 euros), qui est aussi un livre sur lui. Ce grand fauve du journalisme politique ne craint plus rien ni personne. A 63 ans, il a cessé de jouer au « caniche », comme lorsqu'il offrait des cadeaux à François Mitterrand en promettant de ne jamais griller ses " off ". Il jure que 2012 est sa dernière campagne, qu'il préfère s'arrêter avant d'être déçu par le nouveau président. Il se ridiculise à chaque page comme pour mieux construire sa statue. Sa révérence ressemble un peu aux éternels adieux de Maurice Chevalier à la scène, mais pourquoi pas ?


FOG a ce talent d'incarner toujours les politiques. Il en fait des êtres de chair, de sang et de souffrance. On croyait avoir fait le tour de Nicolas Sarkozy, mais Giesbert avait gardé dans ses carnets à spirale quelques tableaux, d'autant plus jouissifs que son antisarkozysme, qu'il voudrait réfléchi, est devenu épidermique. C'est simple, en se promenant dans sa galerie de portraits, on se croirait dans un bestiaire, où l'on guette le dernier arrivé, le plus secret et méconnu aussi : François Hollande. Il faut rendre cette justice au patron du Point : il a toujours su devenir l'intime de ceux qui allaient gagner l'Elysée. Il appartient aux « hollandais » de la première heure. Quand, en 2004, un an avant la défaite du " »oui «  au référendum et deux avant l'intronisation de Ségolène Royal, il avait sacré Hollande en « homme de l'année «  de son magazine, il se moquait que tout le monde le prenne pour un dingue. »

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Toujours dans le Monde je note que notre Jean-Paul Gaultier national, après avoir fait dans le Coca, fait feu de tout bois pour Roche&Bobois « Il habille cette fois de sa célèbre marinière, toujours pour la marque française de mobilier, des luminaires. Soit deux bustes transparents, sculptés comme les flacons de ses parfums, revêtus de tissu matelot. Perchés sur des piétements en bois laqué blanc, ils existent en deux versions, féminine et masculine, d'une hauteur de 160 cm pour l'un, 170 cm pour l'autre. Deux lampadaires-mannequins très couture baptisés Femina et Maschio, auxquels il ne manque plus que de diffuser quelques effluves de fragrances du couturier... »

 

En bonus : les Pétasses des Inconnus où il est question d'un lampadaire


 

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