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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 00:09

  

 

Le Taulier, à peine rentré de son insularité, balaie les idées reçues par la concurrence, tout ce fatras dont certains font même des livres. C’est fou ce que le vin inspire, des trucs reliés en cette rentrée il en pleut comme à Gravelotte, n’importe qui dégoise sur n’importe quoi, c’est du flux à basse densité mais, par bonheur, sur les rives il est plaisant de contempler le fleuve qui charrie tout cet imprimé vite oublié : pitié tout de même pour les arbres même si grâce au pilon ça se recycle vite !


Le bonheur de lecture vient, dans ce long fleuve insipide, d’ailleurs. En l’occurrence ici de deux vrais russes : Wladimir Kaminer né à Moscou en 1967 et sa femme Olga né sur l’île Sakhaline, derniers Russes à avoir obtenu la nationalité est-allemande avant la réunification. Wladimir est « à la fois écrivain en vogue et icône de la scène alternative berlinoise » et il est plaisant de lire des livres écrits par de vrais écrivains : La cuisine totalitaire chez Gaïa 19€ en est un. Vous allez me répliquer que je décoconne car le sujet de cet opus n’est pas le vin. J’en conviens mais, dans ma dernière razzia de mon dimanche de rentrée à l’Écume des Pages, ceux sur le vin me sont tombés des mains. Je ne les citerai pas par pure charité chrétienne, vertu théologale dont je ne suis malheureusement pas doté.


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Revenons à nos vrais Russes, devenus citoyens de la Grande Allemagne tenue par la poigne de fer d’Angela, qui déclarent tranquillement que « la gastronomie russe est la seule au monde qui fasse passer la nourriture au second plan ». Ils s’en expliquent « En effet, les Russes ne vont pas au restaurant pour manger ou boire, ils peuvent aussi bien le faire chez eux. Ils sortent pour faire la fête. Et tout ce qui, pour des raisons de sécurité, n’est pas permis à la maison, doit l’être  au restaurant : chanter, faire la danse du ventre, se balancer au lustre. L’ingrédient le plus important de la cuisine russe est l’humeur du cuisinier. Dans un bon jour, il est capable de sortir de sa toque un esturgeon rempli de caviar, de jongler avec des brochettes devant la table, ou de cracher du feu avec de la vodka. Dans un mauvais jour, cela peut devenir encore plus acrobatique. Il faut absolument vider son assiette, car les cuisiniers russes sont très susceptibles. »


J’imagine nos vieux critiques poussifs gastronomiques, si plon-plon, je ne citerai pas de noms, certains radotent, face à ce régime de boyards. En revanche, je suis sûr que mes copines Samia link  et Isa link, chroniqueuses sur le Oueb trouveraient ça très drôle. Nos auteurs d’ajouter « Si 10 BMW noires sont garées devant le restaurant, ne pas entrer, changer immédiatement de trottoir et faire comme si on avait l’intention d’aller dîner ailleurs, mais réessayez la semaine suivante. On peut également organiser un dîner russe chez soi : il suffit d’acheter beaucoup d’alcool, des cornichons, d’appeler ses amis, d’inviter les voisins, de mettre la musique à fond, et voilà, le tour est joué. »


Bonne transition, les cornichons, pour l’exécution en règle d’une idée reçue, d’un mythe « selon lequel la vodka et le caviar seraient  des produits de choix typiquement russe » Pour nos auteurs c’est faux car, « comme n’importe quel être sensé, le Russe préfèrerait cent fois accompagner sa vodka d’un cornichon » Donc « les vrais russes n’aiment pas le caviar » En effet, « ce produit noble a toujours eu une place ambiguë en Russie : ce n’est ni aliment populaire ni un mets de prestige recherché. Dans ma jeunesse socialiste, le caviar était un produit de propagande, non pas destiné à être consommé mais à être utilisé pour crâner à l’étranger. On trouvait rarement du caviar dans les frigos du peuple. »


« Le caviar, était un objet politique instrumentalisé de toutes parts. Les monarchistes prétendaient qu’avant la révolution, il y avait du caviar en quantité pour les riches et les pauvres, mais que les communistes en avaient dévoré toutes les réserves. Les staliniens, quant à eux, prétendaient que le caviar était présent sur les étagères de tous les magasins d’alimentation. Plus tard, Gorbatchev a été soupçonné d’avoir vendu tous les stocks de caviar aux capitalistes. On accusait toujours l’ennemi d’avoir épuisé les réserves de caviar. Chez nous, il y en avait un peu sur la table les jours de grande fête. Souvent, personne n’y touchait. » Avouez que c’est plus marrant que les confidences sur le fourneau de Thierry Marx ou que minauderies prétentieuses les de l’ex de Patricia Kast. « Ils ont mangé tout le hareng et les cornichons, mais ils ont laissé le caviar », se plaignait la mère de Wladimir, une fois les invités repartis. La première fois que j’ai mangé du caviar en 1978 c’était un cadeau d’un collègue de mon ex-femme, médecin à l’Institut Curie, communiste, qui l’avait rapporté d’un de ses voyages en URSS : la nomenklatura du PC français raffolait de ces voyages au pays du socialisme réel.


« Après la chute du socialisme, on aurait pu s’attendre à ce que les nouveaux riches dégustent quotidiennement du caviar hors de prix au petit déjeuner, rien que pour se distinguer culinairement du reste de la population. Mais les riches n’aimaient pas ça. La plupart d’entre eux venaient de familles d’ouvriers et avaient grandi avec les cornichons. Ils avaient plutôt envie d’exotisme occidental. Ce n’est donc pas le caviar qui est devenu le symbole de la vie de pacha en Russie, mais l’ananas. Presque comme en Allemagne, où la réunification a littéralement eu lieu sous le signe de la banane. Chez nous, l’ananas est devenu le symbole de la flambe. »

 

Pour vous faire plaisir demain je vous parlerai vin!

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 00:09

Le Taulier se prélassant, tel un lézard au soleil, a délégué dans le prestigieux et incomparable vignoble bourguignon – pas mal non comme brosse à reluire – un envoyé très spécial pour chroniquer sur les vendanges. Sans aucune nouvelle de lui, en dépit de plusieurs relances via le BIVB, j’ai eu recours à l’agence spécialisée Bourgogne Live qui a retrouvé sa trace grâce à la complicité du syndicat des hôteliers bourguignons. François Desperriers vient donc de me faire parvenir un étrange papier que je m’empresse de vous livrer.

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« Cette année sera excellente pour le vin. Tous les vignerons de rance sont d’accord à ce sujet. Mais le bourgogne sera particulièrement bon, et dépassera même en qualité celui de l’année 1953, qui fut la meilleure année jusqu’alors.


Ces tuyaux vinicoles, je les tiens de la bouche même du président de la Coopérative de Saint-Bourseul-sur-Fidoine, patrie, on le sait, du bourgogne-fuissé.


Dans ce petit village se déroule comme chaque année la fête des vendanges, et je m’y trouve depuis deux jours déjà. Chacun ici s’est mis en quatre pour accueillir dignement les représentants de la presse, et je dois souligner que la municipalité a fort bien fait les choses. J’ai reçu par exemple une caisse de vin vieux, et si ma plume (vous vous en rendrez compte à la lecture de cet article) court si facilement sur le papier, c’est que je suis aidé dans ma tâche littéraire par ce merveilleux nectar.


Comment se déroule cette fête des Vendanges ? Le matin vers dix heures, commence la visite des chais. La visite des chais commence vers 10 heures. Vers 10 heures. Nous nous réunissons devant la coopérative où nous sommes tous réunis. Nous pénétrons dans les caves où l’on nous fait goûter les crus les plus fameux. Dieu que j’ai soif ! Ce vin est très bon. Au cours de cette fête des Vendanges qui réunit les plus importants spécialistes, faut que je téléphone à Germaine pour lui demander de m’envoyer mon tricot bleu. J’ai froid le soir. Il ne fait pas chaud par ici. On se demande comment le raisin peut mûrir. Quoi qu’il en soit, ce pinard est très bon. Ici, c’est ma fête des Vendanges.


Comment se déroule-t-elle ? Nous nous réunissons devant la coopérative et nous goûtons les grands crus.


Ensuite, nous allons déjeuner à l’auberge des vignes. Je me demande pourquoi Gaston n’a pas téléphoné. Sa femme a dû encore être malade, elle n’a pas de santé cette femme-là. En ce moment, ici, se déroule la fête des Vendanges. On déjeune. On nous sert les meilleurs vins. Décidément, ce picrate-là est formidable. Nous nous réunissons tous les matins devant la coopérative. Il ne fait vraiment pas chaud. J’ai dû attraper du mal. Elle n’a qu’à me l’envoyer par la poste ce tricot. Il n’est pas beau mais il me tient chaud.


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Le matin devant, devant la coopérative. On goûte le vin. Il est vraiment bon celui-là. Je vais leur demander de m’en donner une autre caisse. C’est la fête des Vendanges, et l’on a été très bien reçu. Je vous écris cet article de ma chambre d’hôtek, ils ont été très gentils de m’envoyer cette caisse de vin. Ici, les gens n’arrête pas de taper dans les murs, et j’entends tout le temps des cloches et de l’orgue. C’est drôle. Le matin, pour goûter les crus, on se réunit devant la coopérative. Ce vin-là, il est bons parce qu’il se boit facilement ; on ne se sent pas lourd. Ou alors, elle n’a qu’a qu’à le l’envoyer dans une enveloppe mon pull-over. Pas beau, mais chaud. Le matin, à la coopérative, on goûte les vins, un pull-over. Du bon vin. De ma chambre où je vous écris, il y a une grosse tache sur le mur avec des ailes… À la coopérative, elle n’avait qu’à me le mettre dans ma valise ce pull-over. C’est la fête des Vendanges, et il y a une chauve-souris sur le mur. Ce vin-là, il se laisse boire. Le président de la coopérative, il dit, il dit, il dit, il dit, dit, dit, dit, dit, dit, nous disons, vous disez, ils disent… j’aime pas les chauves-souris. Sale bête, il est bon, ce vin-là. À la coopérative, chauve-souris, du vin dans la chambre et ils arrêtent pas de taper dans les murs ces cochons de Martiens, qu’est-ce qu’ils croient avec leurs antennes et leur grosse tête verte, je le dirai à la coopérative, Germaine…pase-moi mon pull-over…, saleté de chauve-souris, elle chante maintenant. Et il y a un gros Martien en bateau qui rame le long des rideaux. Je vais dire au Président de la République et de la coopérative que je veux mon pull-over… Y a des chauves-souris partout… Plus j’en bois, plus je le trouve bon, ce pinard-là. Pourquoi que ce type en armure il  soulève la table dans ses dents ?


C’est de mon bateau que je vous écris… Il y a de la tempête, il pleut. Des chauves-souris grosses comme ça, avec des têtes vertes… je veux pas de mon pull-over, j’ai pas froid. »


Je n’ai pas changé un seul mot, une seule virgule de ce texte dont vous saisissez je l’espère la portée… Cependant, ne voulant pas ternir la réputation de mon correspondant spécial je ne vous livrerai pas son nom mais je suis certain que les fins limiers que vous êtes auront deviné qui il est. Paix à son âme de bon buveur !

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 00:00

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Philippe Dufays, Docteur en médecine, « arriva dans la région pendant la seconde guerre mondiale et se maria avec l’héritière de Nalys. Le domaine, alors dans un piètre état, fut l’objet de tous ses soins. Il abandonna d’ailleurs rapidement l’exercice de la médecine pour en reprendre pleinement les rênes en 1955. Passionné, bon vivant, le "Docteur" ainsi dénommé par son entourage, consacra tout son savoir, sa logique scientifique et son patrimoine à ce domaine ; il sut s’entourer de collaborateurs compétents, fidèles, complètement impliqués dans leur tâche pour mener avec lui des expérimentations en matière de techniques viticoles et de procédés de vinification. Si ses techniques furent vivement contestées au départ, après quelques millésimes couronnés de succès, elles firent référence dans l’Appellation. Le Docteur Dufays développa Nalys ainsi avec brio pendant une vingtaine d’années qui doubla pratiquement de surface et fut commercialisé dans nombre de pays étrangers, notamment aux Etats-Unis. À la suite de la mort accidentelle de son fils unique et en période de crise viticole grave, le Docteur Dufays décida en 1975 de se séparer de Nalys qui fut alors vendu pour partie aux jeunes viticulteurs et pour autre partie, aux Assurances Mutuelles Agricoles, Groupama aujourd’hui. »


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Après ces rudes épreuves Philippe Dufays avait décidé d’écrire une histoire du vignoble de Châteauneuf-du-Pape qu’il désirait appeler « Petite Encyclopédie Castel-Papale » mais sa disparition l’empêcha d’aller au bout  de son projet et les notes qu’il avait laissées étaient trop fragmentaires pour qu’on puisse les mettre en forme sauf en ce qui concerne le premier chapitre relatif à la constitution de l’appellation par voie judiciaire. Pierre Charnay qui l’a publié note que « l’objectivité de l’étude, la marque de l’auteur et la simple honnêteté » l’ont conduit à ne rien changé de ce qui fut écrit. Je porte donc à votre lecture deux textes très intéressants car le tribunal civil d’Orange va désigner 3 experts qui vont se mettre au travail et ce sera un document-clé qui servira de base à tous les jugements ultérieurs. (je le publierai dans une prochaine chronique). Dans la mesure où l’appellation Châteauneuf-du-Pape a été constituée antérieurement à 1935 par l’autorité judiciaire tempère la souveraineté de l’INAO.  Le décret-loi du 30 juillet 1935 dans son article 21  indique « Le Comité aura le droit de compléter, mais il ne pourra réviser, les conditions relatives à l’encépagement et aux procédés d’obtention qui ont fait l’objet d’une décision judicaire… »


De l’histoire ancienne me dira-t-on, non de l’histoire tout court : bonne lecture !

 

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9 septembre 2012 7 09 /09 /septembre /2012 00:09

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JDMDV, Jacques Dupont pour les intimes, Merveilleux du Vignoble pour les happy few link, qui a du nez, un bon nez affuté, a flairé la tendance d’une année 2012, où le soufflé électoral est vite retombé, bien avant les autres petits limiers pendus depuis des années à ses basques pour lui faucher ses fans. Oui, au cul du Jacques ça ferraille dur entre la vieille permanentée reliftée et le vieux couple B&D pour ramasser la sous-traitance de la concurrence du POINT.

 

Donc le Jacques, qu’a toujours rêvé d’être géographe, un Roger Dion post-moderne, cette année a sélectionné ses 365 vins, un par jour c’est louable, à l’aveugle – je trouve que ça fait très jeu paralympique – dans 13 appellations chalute dans le normal, j’écrirais même dans le modeste teinté de petisme. Même que notre beau tarin se penche aussi sur le berceau du bébé bio des technos de l’Union. J’ai même vu la photo d’un cheval en beaujolais c’est dire que tout arrive (c’est pour de rire Jacques). Pour en revenir à la normalité estampillée par le PNR, dont on me dit dans le présent numéro du Point qu’il reprend les rennes en mains, je crois que notre JDMDV effectue un retour aux sources tel le laboureur qui va bientôt passer les manchons de sa décavaillonneuse (pas tout de suite bien sûr car de source sûre JDMDV est de la classe 51)

 

Pour appâter le chaland amateur de vins j’ai effectué quelques prélèvements sauvages dans les cuves jacqueduponienne et je vous propose de les déguster sans aucune modération pour ensuite vous précipiter sur le N°2086 du POINT qui est vendu a son prix habituel de 3,50€.

 

Monthélie grand cru caché : (titre très Taulier) Cette petite appellation encadrée par meursault et volnay produit des rouges de grande qualité et abordable.

 

« Auxey-Duresses à l’est, Meursault au sud, Volnay à l’ouest. Ces deux derniers villages figurent parmi les grands noms de la Bourgogne, mais pas Monthélie, avec ou sans accent... C’est bien la principale raison qui nous fait nous y intéresser : alors qu’il devient de plus en plus difficile pour un particulier d’acheter de grands vins (sans même parler du prix !) dans cette partie de la Bourgogne, tant la demande excède l’offre, ceux de Monthélie demeurent disponibles. La renommée ne dépasse  pas celle des bons connaisseurs de la Bourgogne, qui savent trouver un excellent rapport plaisir/prix. »

 

Médoc 2010 : sur le bout de la langue : Loin des grands crus inaccessibles, les médocs qui les entourent sont un réservoir de bons vins à prix très raisonnables. Qualité en hausse.

 

« L’appellation médoc s’étend au nord, une fois passées les AOC communales : margaux, moulis, listrac, saint-julien, pauillac et saint-estéphe. Le climat change, on s’approche de l’océan et les sols ne sont plus les mêmes. Le banc de petits cailloux blancs, les graves, véhiculés par les glaciers puis par les eaux du fleuve, se font plus rares. Le calcaire souvent très dur remonte en surface, recouvert d’argile plus ou moins épaisse, plus ou moins mêlée de cailloux. Les grands châteaux construits au XIXe par les riches propriétaires des grands crus laissent la place à des fermes, des maison basses, de petits manoirs au mieux. On oublie l’aristocratie pour pénétrer dans le monde des petits paysans, ex-éleveurs ou céréaliers, des pêcheurs, des gens qui vivent sur place et ne possèdent pas d’appartement confortable dans les beaux quartiers de Bordeaux. Les vignerons du Médoc sont presque tous issus de cette paysannerie reconvertie. La vigne représentait pour les grands-parents une activité parmi d’autres. Il y avait les bêtes, souvent un parc à huîtres quand on était près des rives, on chassait beaucoup et on chasse toujours le canard ou la bécasse, et, quand on a la chance de posséder un carrelet, ces cabanes sur pilotis avec un treuil et un filet, on se régale des crevettes blanches si particulières préparées à l’anis. »

 

Jurançon, l’esprit montagnard : Blancs doux et secs très fruités, le jurançon a conservé son esprit d’entraide et de singularité de ses cépages.

 

« Un relief plissé comme un shar pei annonce les montagnes du Sud. Nous sommes en pays de Béarn qui monte, qui descend, qui s’est fait bousculer par l’érection des pics pyrénéens ; Le vignobles s’est installé là où on ne pouvait guère faire autre chose, sur les coteaux en pentes des combes, des cirques, des effondrements et des vallées creusées par les eaux. Ce relief protège les traditions. Ici peu de pavillons copiés sur ceux des séries américaines, des habitudes de solidarité, des cépages qui ne viennent pas d’ailleurs et un attachement aux festivités locales (...) C’est peut-être l’aspect plus sympathique encore de ce  vignoble : on est collègue avant d’être concurrent. Chaque nouveau qui s’installe peut compter sur la solidarité des « anciens ». Peut-être est-ce la conséquence encore une fois du relief et d’un certain état d’esprit « montagnard »... Ceux qui fréquentent depuis longtemps ce terroir y voient aussi l’empreinte de quelques personnalités fortes et généreuses. »

 

Reuilly réveil réussi : Des vignobles de Centre-Loire, on connaît surtout Sancerre et Pouilly. Près d’Issoudun, Reuilly se décline en rouges, blancs et superbes rosés.

 

« Le centre est à gauche. Enfin, pas tout à fait. Une forte partie de ses appellations, sancerre, châteaumeillant, quincy, ménetou-salon et ce reuilly un peu moins connu, se situe à l’ouest de la Loire, à gauche du grand fleuve tranquille. Mais le centre ne le serait pas totalement (au centre) s’il ne poussit un peu sa corne à droite avec pouilly, les coteaux-du-giennois et les coteaux-charitois, en pleine renaissance sur la rive opposée, à l’approche de la Bourgogne. Ceux qui qui bordent la Loire (sancerre, pouilly) ont bien résisté aux crises à répétition qui ont martelé la fin du XIXe siècle (phylloxéra) et la partie noire du XXe (guerres, 1929 et sa suite...). Les autres, plus éloignés de la circulation fluviale, avaient pratiquement disparu des surfaces agricoles. »

 

Juliénas : la nouvelle vague chamboule tout : Ce cru du Beaujolais se vend à 70% dans l’Hexagone. La génération montante s’inscrit dans la recherche du naturel, souvent en bio.

 

« Quand il s’agit d’une nouvelle installation ou d’une reprise après un papa ou un tonton plus sensibles aux recettes quo « faisaient vendre » naguère, le discours s’affiche dans la rupture. « Pas de levurage », « labour à la charrue », « refus de la standardisation », « aucune thermovinification » - ce procédé qui consiste à chauffer puissamment la vendange entre 70 et 75°C pour extraire les arômes rapidement et détruire les goûts végétaux, souvent utilisé pour le beaujolais nouveau. Mais on lui reproche de banaliser les vins. »La tendance n’est plus à la thermo, le pire du pire est passé... » nous dit Laurent Perrachon, (encore) jeune président du cru juliénas. « La nouvelle vague des moins de 35 ans préfère revenir à des choses plus douces, mettre en avant les terroirs, moins de technique... On est une génération formée à l’œnologie. Plus on est formé, moins on a recourt à la technique et plus on essaie de travailler propre » ajoute Mathieu Mélinand (...) D’autant que le juliénas, comme les autres crus du Beaujolais, coûte cher à produire. Sur ces coteaux souvent abrupts, les vignes sont plantées à de très fortes densité (10 000 pieds/ha) et cultivées « enn gobelet »,. Chaque pied est taillé en rond, prenant la forme d’un verre ou d’un gobelet, contraignant les vignerons à travailler à la main ou avec des engins peu stables. « On  a un coût élévé à l’hectare. On a pris du retard, il y a trente ans on aurait dû penser à la mécanisation, réduire un peu la densité à l’hectare pour pouvoir passer avec les tracteurs et prendre moins de risques », poursuit Laurent Perrachon. Petit à petit la vigne palissé, plus facile à travailler, prend la suite du gobelet. Mais la vendange reste obligatoirement manuelle. Pour le moment. »

 

Hautes-côtes-de-beaune et de –nuits : terres secrètes et sauvages : Appellations mal connues et relativement récentes. Excellente solution pour qui veut boire du bourgogne blanc sans se ruiner.

 

« D’en bas, de la route qui relie Dijon à Beaune, on ne les voit pas. Ce que l’on contemple, c’est cette magnifique côte, rang de vignes bien alignés de la plaine jusqu’à mi-pente. Au-dessus, la nature est sauvage, abandonnée, quelques arbustes, des friches, un monde beaucoup moins bien peigné. On est en droit de se demander : si en haut il n’y a plus rien, où donc sont les hautes-côtes ? Réponse : ailleurs, derrière, presque en coulisse du spectacle nuiton et beaunois. L’essentiel des hautes-côtes-de-nuits, au nord, et des hautes-côtes-de-beaune, au sud, se situe en effet sur les plateaux à environ 400 mètres d’altitude et sur les flancs des vallées qui creusent ces plateaux. Une vingtaine de communes, pour chacune de ces appellations, cultivent ces vignes un peu particulières. A dire vrai, autrefois on les appelait les arrière-côtes. Ce n’était ni beau ni franchement encourageant pour l’acheteur. « Hautes » présente mieux. Les mots comptent. Dans notre imaginaire, la hauteur, c’est la perfection, le contraire de bas : haut de gamme contre bas de gamme, prendre de la hauteur, etc. 

Pour en arriver là, les hautes-côtes ont mis du temps et de la peine... » Lire la suite chez JDMDV la doc comme toujours est top « La renaissance du vignoble des hautes-côtes-de-beaune et des hautes-côtes-de-nuits » de François Legouy (l’Information géographique 4/2006).

 

Saumur-puy-notre-dame : les obstinés : Une poignée de vignerons, pour beaucoup en bio, ont créé cette appellation de rouge avec un cahier des charges très exigeant.

 

« 50 hl par ha au lieu de 60, dédoublage obligatoire (supprimer le contre-bourgeon qui donne un rameau supplémentaire), désherbage total interdit, labour obligatoire au milieu du rang, sept yeux maxi sur le cep... » c’est Aymeric Hilaire qui le dit...

L’idée, c’est d’aider les vignerons, pas de faire la police. On s’inscrit dans une démarche de cru. Commercialement, c’est difficile de vendre un saumur rouge assez cher alors qu’en puy le caviste peut expliquer nos sols et notre travail...

« J’y suis depuis treize ans (en bio), un ana après Philippe Gourdon. Il y a eu des choses dans ma vie qui m’ont marqué. Mon père était vigneron, il a pris sa retraite à 65 ans et à 66 ans il est mort d’un cancer. Ceux de cette génération ont été les pionniers de la chimie dans la vigne. Au début, le plus dur, c’était de maintenir sans herbe, je suis de la vieille école où la vigne doit être propre. C’est un autre métier, on se rapproche de la terre, du végétal... » c’est Philippe Elliau qui le dit.

 

Gaillac : la voie de l’origine  Abandonnant progressivement les cépages classiques bordelais, les producteurs ont réhabilité ceux d’autrefois. Grande réussite.

 

« Cela n’aura pas échappé à l’observateur le plus distrait : Gaillac, la ville, n’est pas un port de l’Atlantique. Faire le commerce du vin avant l’arrivée du chemin de fer, consistait à utiliser la voie fluviale, le Tarn, dont l’aboutissement océanique s’appelle Bordeaux. Cette dernière ville, voilà encore une vérité facile à vérifier, est elle-même dotée d’un vignoble fortement étendu. De là à imaginer que  Bordeaux n’allait pas faire la promotion des vins de Gaillac auprès des acheteurs anglais et néerlandais, il n’y a qu’un petit pas aisé à franchir. Donc, longtemps, ce vignoble fut un appoint : tantôt vin médecin quand ceux d’Aquitaine se révélaient pâlots, tantôt renfort quand la demande dépassait l’offre. Ce rôle de doublure dura une paire de siècles. Puis vinrent les temps troublés de la fin du XIXe jusqu’au lendemain du second conflit mondial. Du grand vignoble qui vers 1880 s’étendait sur 38 000 ha il ne restait plus grand-chose, sinon une volonté farouche d’exister, quelle que soit la forme...

Puis depuis une quinzaine d’années, petit à petit, les producteurs ont commencé de réhabiliter leurs anciens cépages comme le duras, dont parle Bernard Plageoles, et le braucol, appelé aussi le fer servadou ou le mensois, du côté de Marcillac. « On doit être à 950 ha de duras, une surface à peu près identique à celle du braucol et de la syrah, qui est entrée dans les années 70 et 80 parce qu’elle s’adapte  bien à notre vignoble ; on a une influence méditerranéenne dans certaines zones de la rive gauche du Tarn. Le braucol, on devait être à 300 ha en 2003, on a dû multiplier par trois en dix ans, contrairement aux autres cépages, qui ont régressé. » c’est Bernard Petiot qui le dit. »

 

Bien évidemment notre JDMDV ouvre le bal avec un papier sur le nouveau bio des euros : Europe, le bio sort du bois. « Charte. Le vin biologique n’existait pas. L’Europe le fait naître. En quelques années de marginaux babas les bios sont devenus respectables, enviés, parfois même copiés » Ensuite le Jacques plonge « Au cœur de l’antifraude » frissons garantis. Et puis y’a un article sur un type qu’a un tarin encore plus affuté que celui de JDMDV mais je n’arrive plus a retrouver l’article. Normal je suis fatigué puisque je suis encore en vacances en Corse. C’est terrible cet encore appliqué à ceux qui prennent leurs vacances en septembre, comme un petit air de reproche ou d’envie.

 

Bonne lecture !

 

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 14:00

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Lorsqu’on est doté d’un tel patronyme il est évident, comme l’écrit Macha Makeïeff que « Tati, pour Merveille, c’est Hulot d’abord. Ensemble, ils partent en goguette. Cette appropriation heureuse de cette façon qu’a Merveille de continuer l’histoire du célèbre M. Hulot. La part d’imaginaire du dessinateur fait vivre au personnage, incarné par le grand Jacques, des situations inédites et jubilatoires. Du sur-mesure pour ce grand dégingandé qui, du coup, traverse des époques et des espaces nouveaux, continuant son observation étonnée du monde. »


GALERIES PETITS PAPIERS PARIS 91 rue Saint-Honoré 75001 PARIS. www.petitspapiers.be


Les éditions du Rouergue en France www.lerouergue.com et les éditions Racine en Belgique www.racine.be publient Monsieur Hulot s’expose de David Merveille d’après Jacques Tati avec une préface de Macha Makeïeff 22€

 

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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 00:09

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« L’Invention de la France » Atlas anthropologique et politique d’Hervé Le Bras et Emmanuel Tood chez nrf essais Gallimard 25€ est comme l’indiquent les auteurs « un livre d’un genre nouveau, un atlas et un essai, intimement liés. La carte n’est pas pour nous un objet de curiosité, mais une façon de comprendre et de démontrer.  Cette conception de la science sociale conduit à une réflexion sur la France, sur une nation pas comme les autres. »

Pour eux « La société industrielle n’a pas anéanti la diversité française (…) Chacun des pays de France représentent en fait une culture, au sens anthropologique du terme, une façon de vivre et de mourir, un ensemble de règles définissant les rapports fondamentaux, entre parents et enfants, entre hommes et femmes, entre amis et voisins. Aujourd’hui, la persistance d’écarts de fécondité importants entre régions, le maintien de différences étonnantes de mortalité entre départements, indiquent que ni le chemin de fer, ni l’automobile, ni la télévision, ni l’internet n’ont réussi à transformer la France en une masse homogène et indifférenciée. Du point de vue de l’anthropologue, la Bretagne l’Occitanie, la Normandie, la Lorraine, la Picardie, la Vendée, la Savoie et bien d’autres provinces sont toujours vivantes. »


« La France est, depuis la Révolution, un ensemble administratif unitaire, merveilleusement centralisé, obsédé de rationalité. De haut en bas et de gauche à droite de l’Hexagone, on tamponne les mêmes papiers, on passe les mêmes examens, on observe avec une précision maniaque les règles uniformes d’une grammaire et d’une orthographe reconnues comme sacrées. Nulle part ailleurs, en Europe occidentale, l’État n’est plus puissant, plus dirigiste. Mais justement, l’État est fort en France, parce q’il doit assurer la survie d’un système anthropologique décentralisée. La république Une et Indivisible coiffe cent types disteincts de structures familiales, cent modèles de comportements bsolument indépendants les uns des autres. »


J’avoue être un peu sceptique face, non pas à cette approche, mais par certaines des conclusions des auteurs qui projettent une France des années 80 (normal la première édition date de 1981) sans vraiment prendre en compte les nouvelles fractures régionales et surtout ignorer certains phénomènes massificateurs qui gomment les différences régionales. J’aimerais qu’il puisse se colleter aux 25 dernières années et mieux prendre en compte la grande bassine de la région Ile-de-France qui m’apparaît en réelle contradiction avec ce qu’ils avancent. Cependant, leur travail est extrêmement intéressant et constitue un formidable pied-de-cuve pour nourrir des études plus poussées plus approfondies sur beaucoup de thèmes abordés. D’ailleurs les auteurs le pressentent bien lorsqu’ils écrivent « Pourquoi ne pas ajouter quelques différences, parfois importantes, quelques nouvelles provinces mentales – maghrébine, africaine ou chinoise – pour les atténuer, les apprivoiser avec le temps, comme on l’a toujours fait en France. »


Je vous propose aujourd’hui de lire le bref chapitre consacré à l’alcoolisme il mériterait des développements plus poussés sur les causes afin d’aider à fonder une réelle politique de santé publique face à ce fléau plutôt que de continuer de brasser les idées fausses de la caste de ceux qui « vivent sur la bête » sans trop se soucier de l’inefficacité de leurs actions.  

 

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 00:09

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« Les mondes que j'ai visités, avec un s please » commentaire signé Furax, pardon du grand Alain Rey soi-même du Petit Robert sur le titre de ma chronique Jean-Paul Kauffmann « j’ai toujours aimé l’entre-deux. Tous les mondes que j’ai visités étaient flottants, situés à la limite.». De temps à autres certains qui n’ont que ça à faire ou qui ne sont pas capables d’aborder le fond de la chronique chaussent leurs besicles et dégainent leur gaule en bambou pour me taper sur les doigts.

 

J’ai le souvenir d’un petit gars de la RVF, toujours en retard d’une guerre, la RVF bien sûr, qui dans un article sur les blogs m’en fit le reproche. Comme je n’ai guère le temps de relire ma prose un jour, lassé par les remarques d’un vieux lecteur je lui ai demandé de jouer le rôle de correcteur : il a tenu 2 chroniques puis a jeté l’éponge. Au début ça te fout la honte comme le disent les petits loups puis, sans pour autant s’adonner de façon délibérée au péché de viol de la syntaxe, tu te dis qu’il n’y a pas mort d’homme et qu’il sera toujours temps de corriger les plus grossières ou les banales fautes de frappe. Contrairement aux « collègues » de l’écrit tu peux toujours rattraper tes conneries. Comme je suis gentil je ne dirai rien des « causeurs » qui eux battent tous les records de massacre de la langue, c’était le cas du petit Nicolas, mais comme les paroles volent et les écrits restent je me soigne.

 

Toute honte bue votre Taulier chroniquait donc en dépit des risques de scuds assassins des intégristes de la langue jusqu’au jour où avec un plaisir non dissimulé il tombait, non sous les balles des snipers, mais sur une analyse fort pertinente d’Aurélie Colas dans le journal Le Monde. Qu’écrit-elle ?

 

« La France est ultrasensible aux fautes d’orthographe. C’est culturel, c’est dans son ADN. Dans les cours d’école, les élèves se vantent volontiers d’être « nuls en maths », mais ne font guère les fiers devant leurs lacunes en orthographe. Et pourquoi parle-t-on de « fautes » d’orthographe comme si celles-ci relevaient du péché originel ? Ne dit-on pas « erreurs » de calcul ?

 

La faute à qui ? À Jules Ferry (ne pas confondre avec Luc l’Absalon des salons) Non, celui-ci, Ministre de l’Instruction Publique, « s’insurgeait de l’importance de l’orthographe à l’école, en particulier au brevet, où les candidats étaient éliminés dès trois fautes. » La chasse aux fautes émanait des hussards noirs de la République, les instituteurs de l’école primaire supérieure qui formaient les enfants du peuple « Le fait de bien savoir écrire était important pour assurer la promotion de ces enfants, pour en faire des petits cadres. C’était l’identité du primaire supérieur, son excellence » dixit Claude Lelièvre historien de l’éducation.

 

Miss Aurélie note  à juste titre qu’ « Aujourd’hui encore, ne pas savoir bien écrire – alors que notre orthographe est réputée l’une des plus difficiles du monde – est considéré comme intolérable. »


Tout ça est bel et beau mais comme « les enfants de l’école élémentaire ont moitié moins d’heures de français qu’il y a un siècle c’est la cata. À placer la barre très haut on renvoie dans la géhenne des cancres en ortho beaucoup de nos petits loups qui écrivent des textos. Entre le laxisme et l’intégrisme il y a une large marge qu’il nous faudrait, non pas combler mais tout bêtement aménager afin de redonner l’envie à nos enfants d’écrire au mieux leur langue maternelle. Attention, le laxisme orthographique ne touche pas que les exclus des ZUP mais aussi nos têtes d’œufs qui ont été écrémées grâce aux mathématiques pour entrer dans nos fameuses grandes écoles : les X dont j’ai lu les notes maniaient souvent à la truelle notre si belle langue.

 

Voilà votre Taulier qui s’emmêle parfois avec les accords, les accents ou qui viole les belles règles, s’en tient à cette petite chronique et sollicite auprès des gardiens inflexibles du temple de l’orthographe un peu de compréhension. Corrigez-moi mais sans vous draper dans une dignité outragée ! Le mieux est souvent l’ennemi du bien. Merci par avance de me ramener dans le droit chemin mais allez aussi exercer vos talents sur des terrains plus difficiles, mobilisez vos forces, non à défendre un pré-carré, mais pour que nos enfants lisent des livres car c’est l’un des moyens les plus sûrs d’apprendre notre belle langue et de la pratiquer au mieux pour communiquer, pour converser, voire l'écrire.

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 00:09

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Ce petit livre est beau au-dedans comme au dehors, sans nul doute que l’auteur, Martine Rouart, peintre et sculpteur, petite-fille de Paul Valéry, qui a passé beaucoup de temps dans la maison du  40 de la rue de Villejust où logeait celui-ci, entourée des tableaux de Berthe Morisot, de Manet, de Degas et bien d’autres, y est pour quelque chose. Le tableau est de Paule Gobillard sœur de Jannie Gobillard sa grand-mère épouse de Paul Valéry. Elle a aussi vu défiler Gide, Poulenc, Renoir, et elle se souvient. La cuisinière de Mallarmé est publié aux éditions Michel de Maule 9€.


Comme je suis en vacances, afin de vous mettre en appétit et vous donner envie d’acheter ce petit livre intelligent, je reproduis les 4 premières pages.

 

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Charlotte la cuisinière consultait souvent le livre de recettes de Blanche Monet la belle-fille du peintre : j'adore le diplomate !


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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 00:09

Même en vacances votre Taulier lit, lit même beaucoup, et quand il lit beaucoup il tombe, non pas de son lit, mais sur des sujets qui se mettent à tournicoter dans sa tête jusqu’à démanger ses vieux neurones, comme dit l’ami Jules le biotope corse les avivent, alors le soir à la veillée, avant d’aller au lit, il ne peut pas s’en empêcher et voilà qu’il rechute dans sa maladie chronique : donc il chronique.

 

Faut pas que j’abuse donc je vais faire au plus court : courrez acheter le dernier numéro du Courrier International N°1139 du 30 août au 5 septembre avec Barack Obama en couverture. Entre autres vous y trouverez un Spécial Vins Terroirs méconnus de l’ex-URSS. Excellent millésime ! Géorgie, Arménie, Moldavie sont au menu.

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La Moldavie pour moi fleure bon Tintin et le Sceptre d’Ottokar, la Syldavie même si historiquement Hergé aborde dans cet album  le récit d’un « Anschluss » raté des Bordures et qu’à sa sortie, en1939, il s’inscrit dans le contexte de trois annexions précédant laSeconde Guerre mondiale :l'Anschluss de l’Autriche en mars 1938, l’affaire desAllemamds des Sudètes en septembre 1938 et l’annexion de la Bohême-Moravie qui en découlera en mars 1939. Nous sommes donc loin de la Moldavie, ex-république de l’URSS, coincée entre l’Ukraine et la Roumanie qui a dit-on là-bas la forme d’une grappe de raisin.

 

« Un Moldave sur quatre » vit de la vigne et du vin, soit 250 000 personnes selon le quotidien Timpul et constitue la principale ressource du Trésor moldave. Ce n’est pas nouveau puisque « déjà au temps des Daces, le poète Ovide (43 av. J.C. – 17 apr. J.-C.) s’étonnait de la méthode locale de « solidification » du vin [les Daces congelaient le vin afin d’empêcher sa fermentation et le « mangeaient » pendant l’hiver]. Cas à soumettre au Comité Central des Vins Naturels pour qu’il statue sur ce procédé. Au XVIe siècle les princes moldaves avaient fait du vin leur premier produit d’exportation.

 

Par la suite l’Histoire n’a guère été favorable au vin puisque « peu après la création du poste, par le roi Etienne le Grand, de paharnic « celui qui tient le verre »grand échanson chargé de superviser le vin, la Moldavie est devenue vassale de l’Empire Ottoman qui interdisait la viticulture. Il a fallu attendre 1812 l’annexion par la Russie pour que celle-ci retrouve un nouvel essor. En effet « le Tsar, soucieux de faire plaisir à la noblesse russe, encourage fortement la plantation de cépages locaux – rara neagra, plaiva, galbena, zghiharda, batuta neagra, feteasca alba, feteasca neagra – et, par la suite, l’importation de cépages français. »

 

Depuis 1837, la région de Purcari jouit d’une renommée internationale et à l’époque constituait le plus vaste vignoble de l’empire. Au déclin d’un autre empire, celui des Soviets, « la loi sèche » de Gorbatchev pour lutter contre l’alcoolisme sera vécue comme un drame national puisque la Moldavie dut arracher les vignes et détruire les vins. De nos jours, le grand frère russe prend parfois la vigne en otage « Quand les relations sont au beau fixe » les exportations moldaves sont florissantes. « Quand rien ne va plus entre les deux pays, le vin moldave est déclaré « non-conformes aux règles sanitaires comme ce fut le cas en 2006-2007 »

 

Pour le présent « les vins moldaves sont partis à l’assaut du marché européen et mondial. Le negru et le purpuriu de Purcari, le blanc de Radacini font beaucoup parler d’eux. Les caves souterraines de Cricova et de Milesti Mici anciennes carrières de calcaires dont les tunnels ont été transformés dans les années 1950 en caves à la température et à l’hygrométrie parfaites, véritables villes qui s’étendant sur des centaines de kilomètres. »

 

Sur ce sujet Andreï Albu, blogueur primé par le jury du concours « Des blogs pour la Bessarabie www.andreialbu.com nous livre dans une chronique pleine d’humour son excursion privée dans les grandioses caves de Cricova où vieillissent quelques trésors du patrimoine vinicole mondial. « des milliers et des milliers de bouteilles, dont 2000 de la collection personnelle d’Hermann Göring, attribuée à l’URSS comme butin de guerre à la fin de la seconde guerre mondiale. »  La conclusion d’Andreï est savoureuse « J’ai donc vu les caves de Cricova et je les quitte avec la ferme conviction que, dans l’éventualité d’une guerre nucléaire (Dieu nous en garde !), au moins la moitié d la population moldave trouverait ici un abri antiatomique – et serait bien heureuse d’en profiter ! »

 

Y’a pas à dire les Soviets ça avait du bon, pas vrai Merluchon !

 

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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 14:00

Dans le métier de chroniqueur, sur le Net qui n’en est pas un d’ailleurs, il est des jours où vous regrettez de vous adresser à certains lecteurs qui vous prennent pour ce que vous n’êtes pas et qui vous tancent parce que pour eux tout est possible sur la Toile : c’est gratuit, il ne faut pas se gêner. Nul n’est obligé de supporter ma prose mais pour autant je n’ai pas de gants à prendre lorsque j’estime que le sans gêne a des limites. On peut me tailler tous les costards de la terre ça m’indiffère mais de temps à autre me mettre en colère me fait du bien. Sans doute suis-je injuste, discourtois, mais un peu de mauvaise foi ne nuit pas.


Par bonheur, il est des lecteurs fidèles qui savent vivre, ne déboulent pas comme des éléphants dans un magasin de porcelaine, c’est le cas de Jean Clavel qui ne manque jamais une occasion de déposer des commentaires pertinents, documentés et parfois plein d’humour. Tel est le cas de ce qui  suit. Merci Jean.

 

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