Rassurez-vous chers amis l'adresse de ma chronique de ce matin n'est en rien le résultat d'un brutal choc thermique du à mon retour d'Andalousie, même si je dois avouer que de passer de 36° à 10° ce matin à Paris, avec en sus un petit crachin qui embuait mes lunettes, a déclenché dans ma petite ford intérieure du blues assez peu propice à l'euphorie. Alors pourquoi diable, si je peux m'exprimer ainsi, m'adresser à vous en ces termes plutôt réservés aux adeptes de la chaire?
La réponse tient dans la lecture d'un document de réflexion d'un groupe de travail réuni autour du cardinal Ricard Archevêque de Bordeaux Evêque de Bazas : " La crise viticole n'est pas une fatalité ". Il est daté du 5 mai 2006. Son contenu, tout comme la lettre de Jean-Pierre Ricard, n'a rien de très original. C'est très français, absolument bordelais, plein de bons sentiments, pas très pertinent et surtout ça n'apporte pas grand chose à l'évolution des mentalités. Normal me direz-vous, notre sainte mère l'Eglise n'est pas peuplée de spécialistes du secteur viti-vinicole et son clergé n'a pas d'autre ambition que d'aider ses ouailles à mériter le salut éternel de leur âmes.
Détrompez-vous, chers lecteurs, ce document est le fruit de rencontres rassemblant des viticulteurs et des représentants du négoce bordelais et là, je l'avoue, la moutarde m'est montée au nez et dans le même mouvement j'ai éprouvé une folle envie de monter en chaire pour m'adresser à certains dirigeants de la viticulture bordelaise, bons chrétiens au demeurant, qui au temps où j'ai publié mes écrits en août 2001, m'ont présenté comme le diable et surtout ont menti, déformé mes analyses, cachant ainsi à leurs mandants la réalité de la crise qu'ils subissent aujourd'hui. Comme j'ai été élévé chez les frères, que j'ai été enfant de choeur, je ne leur demande pas de se battre la coulpe, de se couvrir la tête de cendres et de défiler autour du CIVB en robe de bure et nu-pieds. Non, j'aurais au moins espéré d'eux, ils se reconnaîtront, un minimum d'honnêté intellectuelle et qu'ils prissent leur part de responsabilité dans la situation que subissent les viticulteurs qu'ils étaient censés représenter.
C'est sans doute trop leur demander et, comme je ne suis pas humble, je poste derechef au cardinal Ricard un exemplaire de ce fichu rapport écrit par un technocrate parisien, pas très catholique, d'une couleur non convenable, et j'y joins la copie d'une interview de ma pomme dans Sud-Ouest Aquitaine Eco d'octobre 2003 intitulé " Nous n'avons pas su anticiper". Si ça ne leur fait pas du bien moi ça me soulage... Je m'en tiens là et je vous remercie pour votre fidélité pendant mon absence, le petit Pochon continuera de vivre ses aventures au fil de mon blog en feuilleton de fin de semaine. Pour ceux d'entre vous qui souhaiteraient faire suivre cette chronique à des personnes de leur entourage qu'ils ne se privent pas de le faire j'assume toujours ce que j'écris.