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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 00:09

Tous les grands amateurs connaissent le fameux Château des Jacques en Beaujolais, 35 ha de Moulin à Vent et de Chénas appartenant à la « maison de confiance » Louis Jadot http://www.berthomeau.com/article-25113132.html . Moins connu est le Château Saint Jacques d’Albas en Minervois www.chateaustjacques.com. Pour ce qui concerne le « Clos Saint Jacques » vu sa position géographique dans la bonne ville de Cambrai dans le Nord www.leclosstjacques.com les bêtises y sont plus à l’honneur que les ceps de vigne. Quand aux « Mas Saint Jacques » il y en a une tripotée de Céret aux Saintes Maries de la Mer mais pas de trace de vignes. Bref, lorsqu’il s’est agi d’accrocher un nom à ma nouvelle acquisition, sans hésitation, j’ai choisi Le Clos Saint Jacques des Achard.

 

Explication :

-         Pourquoi Clos ? Parce que c’est un Clos soit une parcelle cernée de murs ou de murets : le Clos Vougeot par exemple ;

-         Pourquoi Saint Jacques ? Parce que la parcelle est sise tout en haut d’un coteau bordant le Boulevard St Jacques, orientation selon la boussole de mon Iphone : 208° SO ;

-         Pourquoi des Achard ?  C’est mon fief de naissance : le pays des Achard, né à la Mothe-Achard d’une mère née à la Chapelle Achard et d’un père né lui à Saint-Georges-de-Pointindoux. Si j’eus accolé à mon Clos St Jacques, de Pointindoux, je soupçonne que certains mal intentionnés eussent susurrés : Potins Doux ;

 

Qu’est-ce donc que cette nouvelle engeance me dire-vous ?

 

Serais-je en train d’anticiper la « libéralisation des droits de plantation » en jetant une tête de pont francilienne afin de mener l’assaut contre les Barbares du Nouveau Monde ?

 

Que nenni, loin de moi une telle ambition car, comme chacun sait, je suis un artisan de la régulation des droits de plantation et un chantre du small is beautiful.

 

Ma motivation est bien plus noble : témoigner de mon indéfectible engagement pour que vivent nos beaux terroirs.

 

Pour ce faire il me fallait chérir celui qui fait le lien entre la terre et le ciel sous la main de l’homme : le cep de vigne.  Genou-7985.JPGProfitant d’une escapade dominicale aux Journées de la Rose de l’abbaye de Chaalis – ne pas confondre avec les Fêtes de la Rose chère au cœur de Martine – sur les magnifiques pelouses, en dehors de rosiers magnifiques, des pépiniéristes proposaient des plantes de toute sorte. Je flânais donc lorsque « mon cœur de battre s’est arrêté » car sous mes yeux de beaux ceps de vigne en pots formaient un beau carré verdoyant.

 

Bien évidemment, en ce lieu dédié aux jardiniers urbains je ne pouvais que me voir proposé des cépages de raisins de table. Par bonheur, les beaux, je veux dire ceux qui avaient de l’âge, étaient tous – le pépiniériste étant du Lot-et-Garonne – du CHASSELAS. Vous direz qu’avec lui je pourrais faire le Suisse en tentant le fendant mais loin de moi toute idée mercantile je vais me contenter de l’élever comme mon enfant.

 Genou-8009.JPG Genou-8011.JPG

Et c’est là que je vais avoir besoin de vos conseils mes amis de la vigne.

 

Pour l’heure mon cep vit sa vie dans un horrible pot en plastique noir que bien évidemment je vais conserver jusqu’à l’heure du rempotage. C’est à ce moment-là que j’aurai besoin de vous.

Quel type de pot et surtout ses mensurations, avec pour corollaire le terroir qui va avec. Peut-être que je pourrais importer du terroir ? Dites-moi tout !

 

Ensuite je la mène comment ma vigne ?

 

En bio, en biodynamie, en conventionnel... mais je vous signale que mon brave pied de chasselas est environné d’une nature cultivée, pas par moi, sans engrais ni pesticides et c’est plein d’adventices.

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Voilà je suis donc dans les affres de la paternité. Je veux le bichonner mon Clos Saint Jacques des Achard qui a une densité de pieds à l’hectare à nulle autre pareille puisque dans la représentation de Von Neumann des nombres naturels, 1 est défini comme l'ensemble {0}. Il a un seul élément, c'est un ordinal et un cardinal, son rang héréditaire est 1. Bref il est UNIQUE.

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 00:03

En ces temps où dans le grand sac fourre-tout dit des signes de qualité, sans grand discernement, et surtout avec une impéritie coupable, nous laissons se diluer, se dissoudre, ce que des hommes courageux et visionnaires ont su en leur temps forger : l’appellation d’origine contrôlée, je me sens encore capable non de me mettre en colère mais simplement d’aller puiser un peu de réconfort dans l’étonnante simplicité de nos aînés.

Face à nos non-choix, à nos ambigüités, notre art de défendre des prés carrés qui ne sont que des grands lacs déversoirs, les « grisouilloux » de Bairlaymont on beau jeu de proposer, en vue de simplification, la fusion des AOP et des IGP. Mes positions sont connues (lire ou relire ma chronique http://www.berthomeau.com/article-comment-federer-des-ilots-d-excellence-dans-un-ocean-de-mediocrite-et-si-nous-reparlions-de-rene-renou-42562696.html ) mais mon bref passage près du château du Roi René me pousse à remettre sur l’ouvrage sur le métier.

Le 25 juin 1948, à Deauville, à l’initiative du Syndicat de la marque d’origine « Pays d’Auge » se tenait, sous la présidence du baron Le Roy président de l’INAO, le 1ier Congrès de l’Origine. A la fin du dîner de clôture, auquel le Ministre de l’Agriculture de l’époque n’assistait pas, le baron Le Roy « qui a présidé tous les travaux de la journée avec infiniment d’autorité et d’entrain » soumettait à l’assemblée un projet de DÉCLARATION. Mise aux voix, elle fut adoptée à l’unanimité. Pour les congressistes elle devait devenir « la charte des produits d’origine en créant l’unité de doctrine ».

baron.jpg

La voici, et ne me dite pas qu’elle sent la naphtaline, surtout le point I.

 

I.                   – Un produit est d’origine lorsqu’il a une originalité propre, une personnalité consacrée par des usages et une renommée constatée.

Les qualités substantielles que doit présenter un produit s’origine résultent :

1°- de facteurs naturels dont le rôle est prépondérant : le climat, la nature du sol, l’exposition, la flore spontanée, les variétés végétales cultivées ou espèces ou races animales élevées. Ces facteurs se situent dans les limites d’une aire de production qui constitue la circonscription d’origine ;

2°- de facteurs dus à l’action continue du producteur qui contribue à l’affirmation et au développement de l’originalité du produit : méthodes de cultures, procédés de fabrication, de transformation et de conservation.

 

II.- Les produits d’Origine constituent, pour la France, un patrimoine d’une richesse incomparable qui bénéficie d’une réputation mondiale qu’il convient, dans l’intérêt national de sauvegarder, de développer et de valoriser.

Dans ce but, il importe :

1°- que les producteurs intéressés consentent l’effort de discipline nécessaire pour maintenir et affirmer l’originalité ayant fait la réputation de leur produit ;

2°- que les Pouvoirs Publics, avec le concours des organisations professionnelles intéressées, aient une politique suivie en matière de protection des appellations d’origine, notamment dans les négociations avec les pays étrangers en vue d’éviter les usurpations et les fraudes, à charge de réciprocité ;

3°- que les groupements agricoles intéressés mettent au premier rang de leurs préoccupations cette protection agissante des appellations d’origine qui constituent un des éléments fondamentaux du relèvement de l’agriculture ;

4°- que, dans le cadre actuel de la politique économique de taxation des prix, les produits d’origine bénéficient d’un réajustement relatif de prix correspondant à leurs qualités substantielles.

 

III. – Décide, en vue de poursuivre l’action entreprise, la création d’un organisme professionnel de coordination et d’action ayant pour mission de veiller au maintien de l’unité de doctrine établie par le 1ier Congrès de l’Origine.

 

Vieilleries que tout cela diront certains ! Pas si sûr, même si bien évidemment nous ne sommes plus en 1948. Ce qui me frappe dans les évolutions actuelles, alors qu’à l’envi j’entends proclamer la nécessité de réguler nos productions agricoles, c’est l’abandon de la réflexion et de l’action collective pour refonder un système de création de valeur sur nos territoires.

Les fronts du refus ne débouchent sur rien. L’aquoibonisme conduit lui à un repli sans plus de perspectives. Reste à prendre de la graine sur ces bâtisseurs, à sortir des postures, à faire bouger les lignes, à inventer de nouveaux espaces d’initiative, à bousculer le conformisme des lamineurs simplificateurs pondeurs de directives. Leur laisser le champ libre c’est leur abandonner notre avenir et je sais d'expérience qu’il n’est pas dans de bonnes mains. À nous de sortir de nos ronchonnements pour reprendre le pouvoir, là où il est, là où il est toujours prenable. Je ne vais pas vous bassiner avec mes vieilles antiennes mais les absents ont toujours torts !   

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15 juin 2010 2 15 /06 /juin /2010 00:09

Comme la modestie n'est pas mon fort il est des jours où je me dis «Berthomeau mon coco t'es le meilleur !» Rassurez-vous chers lecteurs pas l’once d’une polémique dans cette chronique mais je profite que l'actualité adore les pieds de nez pour ajouter une petite couche d'ironie à une histoire qui a fait ler buzz avant de déballer ma marchandise. En effet Le Monde titrait hier « L'anglais est-il en danger ?» Alors qu'il conquiert le monde, pourquoi recule-t-il aux USA et au Royaume Uni ? La linguiste Henriette Walter soulignait dans un entretien « l'anglais est beaucoup plus menacé que le français, car il existe aujourd'hui sortes d'anglais à travers le monde. Il y a l'anglais d'Inde, d'Afrique du Sud, du Canada, etc. Sans compter l'anglais international, le pauvre petit enfant de la famille, le plus malheureux.»

 

Fermez le ban !

 

Je reviens à mon affirmation titre : Accéder à la splendeur d’un Grand Grenache est plus aisé que de goûter l’Humour Anglais pour, tel l’arrogant Saül, après avoir laissé accroire que je fusse un pourfendeur du Grenache et de ses adorateurs causant anglais, j’emprunte avec le peu d’humilité dont je dispose mon chemin de Damas. Pour autant je ne vais pas vous infliger, tel St Paul, des épîtres mais seulement justifier le titre de mon chapitre.

 

Vous commencez à me connaître et si j’osais écrire que, tel les 6 malheureux bourgeois de Calais, j’allais, corde au cou, en chemise, livrer à nos amis anglais les clés du Clos des Papes, vous ne me prendriez pas au sérieux. Mon projet est bien plus ambitieux comme vous allez pouvoir le constater.

 

Tout d’abord, pour couper court à mon soi-disant désintérêt pour le Grenache, en dépit de mes récentes frasques, sachez qu’icelui me doit beaucoup.

Incommensurable orgueil !

J’en conviens, et pourtant c’était au temps où le regretté Paul Avril présidait le Comité National Vins de l’INAO. La République me dépêcha dare-dare sur les terres chères au feu baron Le Roy de Boiseaumarié pour démêler les lances et les dagues, non des Armagnacs et des Bourguignons, mais de deux maisons antagonistes. Rien ne pouvait plus les rassembler, même pas le Grenache. Dans les litanies des conflits, pensez-donc, même la fameuse bouteille écussonnée, aux armes du Pape se trouvait prise en otage. Allais-je devoir, tel Salomon, menacer de la trancher en deux ? Pas très pratique pour livrer le nectar, fils du Grenache et de quelques autres géniteurs, aux fines papilles de nos amis anglais.

 

Belle transition pour revenir à mon sujet du jour en vous proposant quelques tranches de « l’un des plus grands romans humoristiques du siècle » selon Anthony Burgess : « Augustus Carp » de Sir Henry H. Bashford.

Pourquoi diable, me direz-vous ?

Tout bêtement pour vous démontrer, sans l’ombre d’un doute, qu’ « Accéder à la splendeur d’un Grand Grenache est plus aisé que de goûter l’Humour Anglais ». Subsidiairement aussi pour justifier mon anglophilie déclarée mais contestée par notre Hervé.

Bien sûr j’ai lu ce livre en français mais avec l’onction du défunt académicien Pierre-Jean Rémy « Comment le traducteur a-t-il su s’y prendre pour nous donner l’illusion de lire en anglais ? ». Entendez-moi bien chers lecteurs même si goûter l’humour anglais est plus mal aisé que d’accéder à la splendeur d’un Grand Grenache, ce n’est pas pour autant mission impossible surtout avec « Augustus Carp » publié en 1924 dont l’incandescence satirique est sans pareille. Je suis à peu près sûr de vous convaincre même si l’humour anglais se mérite.

 Démonstration !

Genou-7981.JPGLe baptême d’Augustus Carp ou l’art du slips au cricket  

 

« ... je venais à peine d’être tendu au vicaire quand survint une exacerbation si vive de mon érythème que, dans les convulsions qui s’ensuivirent, il fut incapable de me tenir [...] Cependant, ayant chu des bras du vicaire, je restai un moment en équilibre sur le bord extrême des fonts puis, basculant vers l’avant, entrai en collision avec le pasteur qui, dans un effort pour me sauver, fit un faux pas en arrière. D’un mouvement que j’estime inspiré par la meilleure science balistique, je rebondis alors du pasteur titubant vers les pieds du vicaire adjoint qui devint inopinément l’instrument de la Providence. Je ne suis pas personnellement adepte des disciplines dites athlétiques, que d’ailleurs, je n’approuve guère. Mais en l’occurrence, il fut peut-être heureux que le vicaire adjoint en question se trouvât être un fin joueur de cricket. Car, alors que le sang se figeait dans toutes les veines et que ma tête n’était plus qu’à un pouce du sol, il projeta ses mains en avant et réussit à m’attraper, accomplissant du même coup le geste connu, je crois, sous l’appellation technique de slips. »

 

 Le choix de la profession d’Augustus Carp ou la langue française fait obstacle

 

«Pendant un certain temps aussi, nous examinâmes soigneusement les éminents mérites de la diplomatie pour laquelle, nous en convînmes, mon père et moi, j’étais à bien des égards admirablement prédisposé. Et je reste convaincu que j’aurais trouvé, dans le poste d’attaché comme dans celui d’ambassadeur, un emploi conforme à mon tempérament et à ma foi. Malheureusement, une telle carrière impliquait l’apprentissage de la langue française avec tous les périls afférents, et mon père ne put se résoudre à m’y exposer. Avait-il raison en cela ? On peut sans doute en discuter et j’ai rencontré depuis plusieurs messieurs apparemment pieux qui, non seulement, à ce qu’on m’a dit, parlaient cette langue couramment, mais avaient délibérément séjourné dans son pays d’origine. Personnellement, tout en me refusant à les condamner, je dois toutefois avouer que je partage les vues de mon père et je m’avise sans déplaisir que le pasteur de ma paroisse est précisément de la même opinion. »

 

L’entrée dans la vie de jeune homme d’Augustus Carp ou le temps des vices

 

« Fort heureusement, toutefois, et en grande partie grâce aux incidents relatés qui avaient forgé mon caractère, je pris conscience d’emblée que j’étais irréversiblement engagé dans la période la plus critique de la vie d’un jeune homme, savoir les années, si fatales à la grande majorité, comprises entre son dix-septième et son vingt-quatrième anniversaire. C’est alors, hélas, enivré qu’il est de se savoir bon à marier, pour reprendre l’expression de mon père, qu’il commence à fréquenter le bureau de tabac et le débit de boissons, afin d’acheter la cigarette qui, inéluctablement, l’attirera vers la compagnie d’être veules et licencieux, et la liqueur fermentée qui les mènera que trop sûrement au cercueil de l’ivrogne.

Ce n’est pas tout. Car c’est au cours de ces mêmes années que, délaissant les joies du foyer – ces innocents jeux de groupe que sont, par exemple, le cache-dé à coudre ou le moins connu Up Jenkins *, ou encore la joyeuse réunion devant l’harmonium familiaux accents de « une souris verte » -, c’est alors qu’il pénètre dans la fosse (si bien nommée) d’un quelconque théâtre tapageur et dégradant »

 

  • divisés en 2 équipes, douze joueurs se passent une pièce de main en main sous la table, le but du jeu étant de savoir qui tient la pièce au signal d’arrêt.

 

Bien évidemment, j’encours de la part de certains d’entre vous le reproche, en agissant de la sorte, de tourner autour du pot de Grenache, de me dérober à ma nécessaire repentance, mais tout arrivera en son temps. Pour l’heure, il me fallait retisser les liens de l’Entente Cordiale que j’avais brisé en une chronique gouailleuse et si représentative de mon absence de flegme face à la toute puissance de la langue anglaise en notre monde mondialisée. Il n’est qu’un point sur lequel je ne céderai pas c’est que l’on qualifiât, pour me river le clou, que celle usitée dans les tours de verre et d’acier brossé soit celle de Wiliam Shakespeare.    

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 00:02

Avec moi le hasard fait toujours bien les choses, il est mon allié le plus sûr. Grâce à lui certains sujets de chroniques viennent à moi sans effort. Ainsi celle-ci qui va vous permettre de découvrir un nouveau concept de la découverte du vin : « Wine by one ». C’était donc un samedi, celui du salon de la RVF, je pédalais en douceur pour rejoindre la Madeleine lorsque passant rue des Capucines dans le 1ier arrondissement mon regard s’accrochait au mot : Wine affiché sur une façade. Vous me connaissez, je suis un adepte forcené du « travaillez plus pour gagner plus » alors, très pavlovien : wine-chronique je pile. J’ôte mes pinces à vélo car le lieu est chicos à l’image du quartier. J’entre. Je me présente au père du concept « Wine by one » Stéphane Girard, jeune homme disert, convaincant, qui me présente avec précision sa nouvelle enseigne. Ça me plaît mais vu mon état de fatigue post-salon je lui promets de revenir en reportage.

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Au retour, chemin faisant je me disais : « mon garçon, es-tu le mieux placé pour apprécier cette nouveauté ? » et à chaque tour de pédalier l’évidence s’installait : la réponse était assurément non. Cependant résoudre mon équation à une inconnue semblait à la portée de mes neurones fatigués puisque je venais de croiser ma solution au salon : Isabelle. Lui donner l’appellation de solution frise l’inélégance mais comme la demoiselle n’a pas peur des mots je ne vais pas tourner autour du pot. Elle a dit oui sans l’ombre d’une hésitation. Rendez-vous pris pour le mardi à l’heure du déjeuner.

 

Comme les jeunes filles d’aujourd’hui un rien habille Isabelle mais, ne vous y trompez pas, et ne lui coller pas, vous les messieurs qui tenez le haut du pavé dans notre petit monde du vin, l’étiquette facile de beau papillon. Elle écoute, pose des questions, prend des notes, des photos, des vidéos et Stéphane Girard avec sa précision habituelle de jeune homme formé dans une Buiseness School américaine, expose la genèse de son projet et plaide avec conviction sa stratégie de l’océan bleu « Blue océan ».Stéphane est passé par l'INSEAD. Moi je suis aux anges car je n’ai strictement rien à faire car Isabelle est au front, rien ne lui échappe. Nous dégustons. Nous picorons une ardoise de fromages-jambon et nous décidons de nous retrouver pour un débriefing la semaine suivante.

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 -         Alors Isabelle, vous en pensez-quoi de Wine by One

-         Du bien, beaucoup de bien, c’est un concept innovant et convaincant...

-         Fort bien Isabelle mais en quoi Wine by One est-il un concept innovant ? N’est-ce pas un produit hybride : un peu caviste, un peu bar à vin, un peu club de dégustation?

-         Non Jacques c’est un tout, un 3 en 1, qui présente un attrait immédiat, quasi instinctif, l’espace est ouvert, on s’y sent libre, il excite la curiosité...

-         Des filles !

-         Ne faites pas diversion. Pourquoi vous êtes-vous arrêté ?

-         Le mot Wine m’a hameçonné...

-         Bonne pioche ! C’est un quartier d’affaires, de grands hôtels, de magasins, la situation de Wine by One est idéale et son nom incite le plus grand nombre à y entrer, y compris les très nombreux étrangers.

-         Et vous Isabelle quand vous avez découvert le lieu : votre impression ?

-         Étonnée par le design pas du tout dans les codes traditionnels des lieux où l’on propose du vin. Impression renforcée par la découverte du mur des armoires à vin. C'est beau et froid comme les satellites, un peu statique, on a envie de réveiller tout ça d'un bon coup de blush, d'illuminer le lieu pour lui apporter vie et gaité! Le rendre chaleureux et encore plus convivial !

-         Trop Nespresso Isabelle ?

-         Pas exactement, je crois que Stéphane Girard doit aller au-delà de son buiseness model qui est bon, intelligemment pensé, mûri, pour le dépasser, l’enrichir car le lieu dispose d’atouts extraordinaires...

-         D’accord Isabelle je suis en total accord avec vous mais, avant d’aller plus avant, pourriez-vous prendre mes lecteurs par la main pour les guider dans l’univers de Wine by One...

-         Je peux Jacques. Tout commence pour moi par l’idée géniale de la carte à puces d’adhérent de Wine by One, la Wine Card noire et chic, ça donne une touche happy few : le « j’en suis » qui fidélise. Elle est le sésame des belles machines, ces armoires où les 100 références de vin de toutes les couleurs, classées en blancs vifs, ronds, rosés, rouges fruités, ronds intenses, pour finir par les liquoreux. Pour l’instant les effervescents n’y sont pas. Ils sont proposés de manière traditionnelle. Donc, une fois la carte acquise (2€) et chargée du crédit désiré, le petit jeu du choix commence. C’est ludique. Seul(e) ou accompagné(e), verre de dégustation à la main (Chef&Sommelier) face aux drôles de machines l’amateur dispose sur chaque armoire d’un Wine Pad : écran tactile permettant de consulter la fiche technique de chaque vin proposé, les notes de dégustations des pros, les recommandations...

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-         La carte, le verre, l’écran tactile, n’est-ce pas trop postmoderne pour nos chers amateurs de vin ?

-         Honnêtement non, on pige très vite, les indications de volumes de dégustation : 3cl/Impression, 6cl/Tentation et 12cl/Sensation, permettent à tout un chacun de se faire son petit programme de dégustation.

-         Et ils choisissent quelle dose nos dégustateurs Wine Card ?

-         À 70% Tentation ­6cl.

-         Intéressant !Genou 7965Genou-7966.JPG

-         Oui, c’est pour moi l’atout majeur de Wine by One que de désinhiber le dégustateur amateur face à un choix très large et une gamme de prix complète, de lui permettre de se faire sa propre expérience du vin, d’y revenir pour plein de raisons comme celle de faire découvrir le lieu à ses amis ou à sa petite amie. Ici chacun peut faire son petit cinéma sans se sentir épié ou jugé par le caviste qui sait lui...

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 Genou-7970.JPGGenou-7972.JPG

 -         À propos de caviste tous les vins proposés à la dégustation sont achetables ?

-         Oui bien sûr, les bouteilles sont disponibles sous les belles armoires italiennes...

-         Vous savez tout vous ! Dites-nous comment Stéphane Girard est passé à l’acte...

-         D’abord c’est un Bordelais diplômé de l'Ecole du Vin du CIVB. Petit tour dans une Busseness School américaine à Wharton, pour un MBA,  où il anime un club de dégustation de vins : 80 nationalités différentes, des pros et des néophytes comme ce chinois incrédule face à un verre de vin blanc. Cours d’entreprenariat donc cas pratique : ses petits camarades lui disent pourquoi ne pas présenter un business plan sur un lieu de dégustation. Oui mais c’est se placer dans un univers concurrentiel saturé : l’océan rouge alors Stéphane s’appuie sur une stratégie « Blue Océan » pour se créer son espace de marché. Sa conviction profonde c’est qu’il lui fallait éviter le « One Person/One location c’est-à-dire un lieu qui n’existe que par la personnalité de son créateur...

-         Ok, excellente analyse belle stratégie, mais ces belles armoires design qui nous entourent n’ont pas été créées rien que pour coller au beau projet de Stéphane...

-         Bien sûr, elles sont d’origine italienne et il les a découvertes en 2004 à San-Franscisco. Je passe sur les détails. Moi, pour vous faire sourire, je leur trouve un petit côté machines à traire les vaches, version maison de poupée. Ce sont elles qui vont lui permettre avec une architecture d’intérieur pensée par les concepteurs des boutiques Nespresso d’ouvrir à la mi-mars 2010 ce Wine by One du 9 rue des Capucines.

-         Nous y sommes. Parlons chiffres : la dose de 3cl en moyenne, le prix moyen des bouteilles en dégustation et celui du verre en moyenne.

-         Le 3cl va de 1 à 30€. La bouteille 20/25€ et le verre moyen 6/7 €. Ça permet de découvrir, de se faire plaisir sur une belle gamme de choix...

-         Elle évolue cette gamme ?

-         Oui c’est un assortiment dynamique : 10/12 références ont changé depuis l’ouverture.

-         Vous nous avez décrit 2 des fonctions de Wine by One : la dégustation avec la Wine Card et l’achat éventuel de bouteilles. Quand est-il de l’aspect club de dégustation ?

-         Un corner très sympa doté d’un grand écran permet l’accueil de vignerons. C’est prévu pour les mardis. Des cours de dégustation en français et en anglais sont aussi possibles et, cerise sur le gâteau, Wine by One est en partenariat avec le « Nez du vin »

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-         D’accord Isabelle mais comme vous êtes une petite cachottière vous avez gardé le meilleur pour la fin.

-         Oui Jacques, j’adore l’espace lounge avec son grand miroir, ses magasines sur table basse, sa Wi Fi en libre accès. Moi ça me donne envie de me lover dans un canapé avec un verre à la main, y lire, surfer sur le Net ou papoter avec une amie...

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-        Grignoter ?

-         Oui, mais l’offre actuelle « planche fromages/charcuterie, excellente, est un peu light pour le déjeuner. Je pense qu’il faut jouer sur les accords avec le vin. Enrichir la carte.

-         Certes mais la clientèle semble être celle de l’After Work donc des gens qui viennent d’abord pour le vin...

-         L’un n’exclue pas l’autre. La fermeture de Wine by One à 22 heures est un réel plus mais, dans la tranche du déjeuner, il me semblerait intéressant de drainer une tranche de clients différents sans pour autant tomber dans de la pure restauration.

-         Sans en arriver à une conclusion définitive car Wine by One est une jeune pousse en pleine croissance dites-nous Isabelle son plus et ce que vous voudriez voir évoluer ?

-         Wine by One passé le moment de surprise de la découverte, car lorsqu’on y rentre sans savoir on se demande où l’on a atterri, avec sa Wine Card et son Wine Pad est très ludique : on s’amuse à choisir ses vins, insérer sa carte, presser... déguster. Ça désacralise le vin. Ça le rend accessible. On se sent moins bête grâce aux fiches techniques. Pour moi c’est le lieu parfait pour les amateurs qui veulent aller plus loin. Le conseil : une petite touche de féminité pour animer l’ensemble très « haut de gamme », un peu guindé luxe, lui donner un peu de la chaleur communicative du vin. L’animer.

-         Merci Isabelle d’avoir accepté de venir sur mes lignes pour ce voyage au pays de l’Océan Bleu...

 

Suite du reportage photos en Wine News N°74 (en haut à droite du blog)

 

Isabelle est ESSEC marketing. Elle travaille à l’extension du domaine du Vin dans une agence parisienne. Au risque d’encore déplaire aux bonnets de nuit qui me reprochent ma légèreté, je persiste à croire que pour observer les nouvelles tendances de la distribution du vin et apprécier leur impact s’adresser à ceux et celles qui feront son avenir vaut mieux que d’entendre le docte point de vue des maîtres. Pour autant je ne tombe pas dans le jeunisme mais je m’essaie à sortir le milieu du vin de sa culture du rétroviseur et du « qu’est-ce qu’on est bien entre nous ». De même j'estime que l’exportation de nos vins, le développement de leur image commence aussi à Paris qui reste encore l’une des destinations les plus prisées des touristes du monde entier et draine beaucoup d'hommes d'affaires. Je suis très surpris lorsque je constate que dans les Grands Hôtels parisiens rien, ou presque, n’est fait pour séduire, en dehors de la table bien sûr, ceux qui voudraient découvrir nos vins soit en allant in situ soit en visitant les belles caves parisiennes.

Wine by One justement innove, ouvre de nouvelles pistes en ce sens. C’est bon pour le vin. C’est bon pour ceux qui le font. C’est bon pour ceux qui en vivent. Le regard porté par Isabelle, très positif, professionnel, auquel je joins celui d’un senior, qui partage à 100% la pertinence des remarques et leur caractère dynamique, c’est notre contribution pour que ceux qui sont dans leurs vignes, dans des avions pour aller vendre leur vin ou derrière un comptoir d’un salon, se disent que dans notre pays l’initiative, l’innovation, la volonté de bâtir est intacte. Nous souhaitons des vents favorables à Stéphane Girard et à son Wine by one sur l’Océan Bleu. Entre nous ce garçon aurait pu se contenter de couler des jours paisibles dans une boîte de consulting, alors...ça vaut plus que des encouragements chers amis...

 

Pour plus de détails aller sur le site : www.winebyone.com

Bouteille la moins chère : 10,50 euros Alamos Chardonnay Mendoza

Bouteille la plus chère : 455 euros Mouton Rothschild 1999

20 références de vins étrangers sur 100 : Californie, Australie, Chili, Argentine, Italie, Espagne, Allemagne, Autriche, Hongrie, Afrique du Sud.

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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 00:09

Dans le style « je ne veux voir qu’une seule tête », et « nous sommes tous égaux face à la vie que l’on vit » se fixer comme objectif une bonne moyenne bien compacte obtenue par un diviseur qui ne veut rien dire c’est jeter de la poudre aux yeux pour mieux masquer son impuissance. En l’occurrence ici il s’agit des objectifs nutritionnels prioritaires définit par le PNNS 1et2 concernant la consommation d’alcool par les français.

 

Je cite « Diminuer la consommation annuelle d’alcool à moins de 20 g par jour (PNNS1), de 20% par habitant afin de passer en dessous de 8,5 l/an/habitant (PNNS2) »

« Repère boissons : ne pas dépasser par jours 2 verres de vin de 10cl pour les femmes et 3 verres pour les hommes. »

 

Tout ça est beau et rassurant comme l’objectif d’un Plan mais est-ce avec de tels indicateurs globaux que l’on fait progresser le niveau de la santé de nos concitoyens. En effet, le vieil adage : « qui trop embrasse mal étreint » garde en la matière toute sa pertinence.

 

La stratégie est un art militaire. Lorsque l’état-major dresse un plan de bataille il doit tenir compte des forces en présence, les siennes et celles d’en face, de la nature du terrain, de la météo, de la logistique, du moral des troupes... avant de définir une stratégie. Celle-ci se situe, avec de multiples variantes, entre 2 types de choix : défendre ou attaquer. En clair, et de façon un peu sommaire, soit concentrer ses forces sur ses points faibles pour ne pas reculer, soit tout miser sur ses points forts pour progresser.

 

Dans le domaine de la Santé Publique il semble que l’état-major de la Direction Générale de la Santé, flanquée d’une myriade de représentants de l’Administration et des Etablissements publics de l’Etat (51 membres) ait élaboré « un programme ambitieux » mais que « la gouvernance et l’organisation ne sont pas à la hauteur des enjeux ». En clair, tout ce beau monde bichonne sur le papier un beau PNNS mais pour sa mise en oeuvre plus personne, ou presque, est en capacité d’appliquer et de contrôler ce qui se passe sur le terrain.

 

Mais qu’est-ce donc ce PNNS ?

 

Pour faire dans l’ironie facile je répondrai qu’en France nous n’avons pas de pétrole mais nous avons le Plan National Nutrition Santé 1 et 2 : que le monde entier nous envie*, fils adultérin du Gosplan et d’une belle part de la matière grise des beaux esprits qui ont si bien appréhendés et gérés la pandémie H1N1, forme fort indigeste du Gloubiboulga cher à Casimir, dont le petit peuple avachi devant son téléviseur, ingurgitant force de pizzas et de sodas, ne retient que le gimmick « manger, bouger... » inscrit sur le bandeau déroulant qui défile lorsque des bienfaiteurs de notre santé, tels Coca Cola et Mac Do font de la pub à la télé.

 

Plus sérieusement (accrochez-vous car c’est du sabir administratif pur sucre) :

 

« Le PNNS  est un programme de santé publique qui propose une politique nutritionnelle à travers le double prisme de la tradition culinaire française d’une alimentation qui rime avec plaisir et patrimoine gastronomique, et la santé et du bien-être au regard des risques de survenue de certaines maladies, comme certains cancers, le diabète et l’obésité compte tenu des déséquilibres nutritionnels, liés à la fois à des excès dans l’alimentation et à un environnement marqué par une augmentation des comportement sédentaires et au manque d’activité physique.

Le PNNS s’inscrit dans un système de représentation qui va de la sphère privée à la sphère publique, mettant en jeu l’histoire individuelle et le mode de vie de chacun, avec une très grande diversité des comportements alimentaires observés dans un contexte où les valeurs culturelles, l’environnement économique et social pèsent sur les politiques publiques.  

Si le PNNS, au terme de ses deux programmes, s’appuie sur un consensus sur la définition des repères nutritionnels, dont il a permis de diffuser les références, il lui a été difficile de définir avec succès une politique nutritionnelle généraliste, qui tienne compte par ailleurs des différentes populations cibles en fonction de leur âge (les jeunes et les personnes âgées), ou de leur niveau socio-économique (les populations en situation de pauvreté ou de précarité).

Les différentes parties prenantes que sont les acteurs institutionnels, administrations, collectivités territoriales, les acteurs économiques (producteurs du monde agricole, IAA, restauration collective) ou les partenaires associatifs et aussi les sociologues et chercheurs, souscrivent dans l’ensemble au constat que la nutrition s’impose comme un enjeu de santé publique, mais restent partagés sur la part qui revient à chaque déterminant. Pour certains, la régulation des comportements alimentaires collectifs doit être privilégiée, alors que pour d’autres la responsabilité de chacun dans son mode de vie est primordiale. Chacun s’accorde néanmoins à reconnaître des facteurs d’environnement que sont la politique d’aménagement urbain comme la politique de transport, les équipements sportifs, mais aussi l’organisation de la restauration scolaire, la qualité nutritionnelle des aliments, ou leur prix. »

Herculéen !

 

Ça donne, accrochez vos ceintures, pour le PNNS1 de janvier 2001 :

-         9 objectifs nutritionnels prioritaires

-         9 objectifs spécifiques qui ont une approche populationnelle

-         des principes généraux (le choix alimentaire individuel est un acte libre, le PNNS prend en compte la triple dimension biologique, symbolique et sociale de l’acte alimentaire...)

-         6 axes stratégiques.

 

Le PNNS 2 de 2006-2010 lui :

-         conserve les 9 objectifs nutritionnels prioritaires

-         élargit à 10 les objectifs spécifiques

-         énonce 10 principes généraux (dont le bannissement de toute stigmatisation des personnes)

-         comprend 4 plans d’action.

 

Je sens que vous frisez l’indigestion et que vous filez tout droit vers une surcharge pondérale mais désolé je dois aller au bout du bout.

 

D’abord pour vous informer des moyens financiers mis en œuvre : « L’essentiel des crédits publics (environ 15 millions d’€ par an) mis à disposition de ce programme sont de fait attribués à l’INPES (environ 10 millions d’€ par an) en charge des actions de communication visant à faire connaître et à décliner les principaux repères nutritionnels ainsi que les bonnes pratiques alimentaires tant vers le grand public, que les filières professionnelles, que du monde socio-éducatif et de la santé. »

 

En langage simple : l’essentiel des crédits passe dans la Com !

 

A noter « que l’INPES reconnaît en outre que le risque de confusion entre le message sanitaire et le produit promu, un problème soulevé par l’UFC Que Choisir avant la mise en place des bandeaux. En effet, cette association avait montré dès 2006 qu’après la visualisation d’un spot télévisé pour les céréales riches en sucres avec le bandeau d’information « Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé » 68 % des adultes sondés pensaient que le fabriquant vantait l’équilibre nutritionnel de son produit. »

 

Attention, je n’écris pas que tout est bon à jeter dans les « bonnes intentions » des promoteurs des PNNSS 1 et 2, je me contente de souligner comme le font les auditeurs de l’IGAS et du CGAER – mes citations sont extraites de leur rapport d’avril 2010 – qu’ « il est regrettable qu’à la lecture du programme ne transparaisse aucune tentative, sinon de hiérarchisation, du moins de définition d’un ordre de priorité, ou à minima de mise en valeur, de certaines problématiques par rapport à d’autres »

 

Pour prouver mon esprit éminemment constructif je vais poser une question de fond aux concepteurs du PNNS et faire une suggestion d’action ultra-prioritaire.

 

Ma question : « à plusieurs reprises il est souligné que l’alimentation tient une place originale et centrale dans la culture de notre pays. Le formidable patrimoine gastronomique et culturel dans ce domaine, la place particulière des terroirs dans nos références identitaires, la richesse et la diversité de notre offre alimentaire, la puissance de l’agro-industrie nationale, les enjeux économiques qui y sont liés constituent un alliage particulier et fort dont aucune politique publique ne saurait faire abstraction. »

Fort bien, même si le lien que vous faite entre notre patrimoine gastronomique et la puissance de notre industrie agro-alimentaire ne clarifie pas l’approche de la question que je vous pose : ne pensez-vous pas que, comme le soutiennent des scientifiques, « Le Bien Vivre à la française le meilleur remède contre le développement de l'obésité » ? http://www.berthomeau.com/article-30650904.html

 

Ma suggestion d’action ultra-prioritaire : En partant du constat que certains secteurs de notre agriculture souffrent, plus particulièrement : les fruits et légumes, viande bovine et ovine, une partie du secteur laitier et que parallèlement le secteur de la restauration collective, plus particulièrement les cantines scolaires et les restaurants universitaires, se trouvent confronté au dilemme entre le prix et la qualité nutritionnelle et gustative des produits offerts, la mise en place, comme aux USA, d’un système préférentiel d’achats de ces produits pour les gérants de ces structures, permettrait tout à la fois de soutenir le prix de ces produits, et donc de rémunérer plus justement les producteurs, tout en apportant à nos enfants et à nos jeunes une alimentation plus saine et plus équilibrée à un prix abordable par le plus grand nombre.

Ma proposition n’a rien d’irréaliste et que les grisouilloux de la sacro-sainte « concurrence » de Paris ou de Bruxelles ne viennent pas me chanter leur chanson sinon je sors ma sulfateuse.

Fort bien me direz-vous, et la dose prescrite, vous l’avez zappée ! C’est vrai mais vous aurez la suite au prochain numéro car là il faut que je pose mon stylo...

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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 00:09

« Sous le soleil exactement... » il cognait enfin comme un Vulcain frustré ce diable de fils adultérin de Zeus. Quoi de plus fortifiant que la montée du soleil au zénith, réécriture du mythe égyptien du cycle du jour, le combat Rê chaque nuit contre « les forces du chaos », celle du rampant le serpent Apophis, pour le soleil réapparaisse, tiré de la gangue de la nuit. Triomphe du monde d’en haut, de la lumière sans qui la photosynthèse n’existerait pas. Poussée de vie, de vert, la vigne sur les coteaux d’Issy-les-Moulineaux s’éclatait, et moi après un bon repas à la Guinguette du Chemin des Vignes en compagnie d’Yves Legrand sous ma chemise de coton mercerisé je suais en cherchant les meilleurs angles pour mon petit vigneron bien pâlichon.

Le pauvre, toute une vie passée debout, certes au milieu de plantes vertes, au 9ième étage d’un immeuble sis boulevard St Jacques, il s’ennuie parfois de cette réclusion. Bien sûr, il ne se plains jamais vu que dans sa jeunesse éternelle il trônait au beau milieu de ses petits camarades dans une vitrine des Grands Boulevards. Imaginez sa frustration de voir défiler tout au long des jours que Dieu fait plein de belles filles court vêtue, rieuses, enjôleuses, sans jamais pouvoir sauter le pas pour les inviter au cinéma. Vous me connaissez, je suis bon prince, je m’étais donc promis, dès que la vigne retrouverait ses couleurs vert tendre, de lui offrir une expédition au Chemin des Vignes dans la commune du fumeur de Havane. Mais le soleil niaisait, la chape des nuages nous enserrait dans le gris et mai filait dans l’ennui. Et puis, juin venu, me fiant aux météorologues, je prenais rendez-vous ce mercredi pour le repas de midi avec l’ami Yves.

Le jeunot allait donc se payer une belle séance photo dans les vignes des coteaux d’Issy-les-Moulineaux. Je le vêtais en vigneron du dimanche, le plaçais sur la banquette arrière de ma petite auto, fallait voir le regard ébahi de mes voisins dans le parking de l’immeuble : « barjot ce Berthomeau... », Cap sur la Petite Ceinture. Déjeuner dehors sous les charmilles, de bons plats, de bons vins, une conversation qui roule : que du bonheur ! Le temps était venu de me glisser dans la peau de Robert Doisneau. La lumière était belle. Tout en haut du coteau, à espace régulier, passait ce drôle de métro baptisé RER : express régional qui en général se paye des pannes, des grèves et qui pue. Je grimpe. Je le place. Sous son impavidité de façade le jeune vigneron s’anime. Il existe. Le voilà.

Si vous n’êtes pas au conclave du Grenache, et si vous avez une minute à perdre, guidez mon choix du futur bandeau qui orne le frontispice de mon blog en désignant le cliché qui a votre préférence.(de 1 à 11)

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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 00:09

Le poulet du dimanche il faut en causer le samedi car il faut aller l'acheter. Bien sûr dans l’imaginaire des Français la poule au pot, du paillard et populaire Henri IV, occupe une place de choix mais c’est plutôt un plat d’hiver. Lorsque les beaux jours reviennent – ils sont à la peine cette année – et que les pommes de terre nouvelles se pointent un vrai bon poulet lourd élevé à l’ancienne, rôti doucement à la broche, se révèle un beau plat du dimanche.


C’est bien beau Berthomeau mais le vrai poulet de ferme, picorant dans l’aire, libre comme l’air, c’est de l’histoire ancienne m’objecterez-vous ? J’en conviens aisément même si ce genre de volatile se dégotte encore dans des basses-cours comme celle des Macaire à Selles (c’était au temps de ma présidence du Calvados, j’y avais une petite maison sous les pommiers).


Donc pour l’urbain moyen il ne reste plus qu’à se replier soit sur les marchés forains, soit chez un bon volailler pour tenter d’acheter un poulet « à l’ancienne » avec le risque de se faire fourguer une bestiole rebaptisée de ferme avec tous ses attributs : cou, tête et pattes (poulet effilé) comme seuls marqueurs de son origine. Le bon et seul critère c’est le POIDS, en effet un poulet lourd d’au moins 2,8 kg a de forte chance d’avoir pris le temps de se faire une belle carcasse et de se couvrir d’une chair bien ferme. Pour ma part, quand je veux dénicher un poulet difficile à trouver ailleurs : une Géline à pattes noires, une Coucou de Rennes par exemple je file vers le rayon volailles de la Grande Epicerie du Bon Marché qui est très bien achalandé. Ce n’est pas donné mais rapporté au plaisir dans l’assiette « Le Poulet du Dimanche » de 2,815 kg que j’ai acheté pour 6 bons mangeurs ça fait du 4 euros la part.


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« Le Poulet du Dimanche » est une marque de Vallégrain www.vallegrain.com qui dans le Perche, Coudray au Perche 28330, fait surtout dans le cochon mais aussi dans la volaille. Abattu entre 16 à 19 semaines il est né et élevé dans le Perche, dispose d’un parcours extérieur, mange une alimentation fabriquée à la ferme : 100% d’origine végétale, sans antibiotique ni facteur de croissance. Dès la 4ième semaine d’engraissement son alimentation à 75% minimum est composée de céréales entières. Pour la cuisson : four à 180° et au moins 2 heures.


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Comme accompagnement j’ai choisi la Pomme de Terre Nouvelle de l’Ile de Ré : une AOC avec une production de 3 500 tonnes, 35 producteurs. La délimitation de l’aire d'appellation : seules les pommes de terre récoltées sur les parcelles ou parties de parcelle des cantons d'Ars-en-Ré et Saint-Martin-en-Ré, peuvent prétendre à l'appellation « Pomme de Terre de Primeur de l'Ile de Ré ». Sur les 900 hectares de l’aire délimitée d’appellation, 300 ha sont disponibles, et 150 sont réellement travaillés, pour permettre la rotation des cultures. Un cahier des charges précis et rigoureux pour encadrer la culture et la récolte des pommes de terre : choix des variétés, préparation des plants, densité de semis, conduite culturale raisonnée, rendement à l'hectare (de 19 à 25 tonnes/ha, soit un rendement 50% moins élevé que celui des pommes de terre de conservation), taux de matière sèche et calibre des pommes de terre, conditionnement à l'intérieur de l'aire d'appellation.


Saisie dans sa peau au beurre salé la patate nouvelle de l’Ile de Ré est presqu’aussi bonne que la Bonnotte de Noirmoutier (voir ma chronique « Mesclun de l’Océan aux Bonnottes de Noirmoutier confites et le vin qui va avec… » http://www.berthomeau.com/article-31458784.html mais je suis un peu chauvin. Je viens, pour mon déjeuner, de me régaler de la cuisse et de l’avant-cuisse de mon « Poulet du Dimanche » avec ses petites rhétaises nouvelles : absolument grand, un vrai délice, chair onctueuse, peau craquante, alliance de la ponte iodée des patates sur fond de beurre salé avec le muscle ferme du poulet baladeur. Pour un billet de 5 euros la portion ça reste un plaisir du dimanche abordable. Et si vous avez un chien, lui aussi se régalera des beaux os du volatile du Perche (ça le changera de ses croquettes aseptisées Duquesne-Purina).


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Pour le service du vin bouché je confie mes intérêts au dénommé Michel Smith un es-dégustateur de haut vol, qui s’est aventuré dans ma Vendée natale sans mon bon de sortie. Il a beaucoup à se faire pardonner le bougre : oser me traiter de Chouan, écrire que les vins de Vendée font figures de « bibines à touristes », qu’ils font tristes mines avec pour principal défaut la dureté mise trop facilement sur le compte de la « typicité ». Typicité, il a osé écrire typicité (lire chroniques : « C’est typique »  http://www.berthomeau.com/article-1930747.html « I’m the nightmare: Me  Gilbert Collard en charge du dossier typicité des vins d'AOC ? »  http://www.berthomeau.com/article-27189213.html « Paroles simples d'une vigneronne bourguignonne sur la typicité... »http://www.berthomeau.com/article-20762234.html ). Mais, en bon Vendéen que je suis, comme je sais confesser mes lacunes, je lui cède avec plaisir la souris. Vous pouvez suivre ses choix c’est un gars qu’a de la bouteille et qui goûte les joies de la Nouvelle Star.


 

-Domaine du Lux En Roc, Jean-Pierre Richard (Tél. 02 51 90 56 84), à Brem-sur-Mer. Superbe blanc de chenin et Grolleau 2009 à 5,50 €, harmonieux et long.

 

-Domaine Aloha, Samuel Mégnan (Tél. 06 31 29 55 05), à Vairé. Joli rouge «Belharra»2007 à 80 % cabernet sauvignon, le reste en pinot noir.

 

-Domaine La Rose St-Martin, Denis Roux www.larosestmartin.fr ) à Brem-sur-Mer. Rouge 2009 « L’Estran », très sur le fruit (7 €) et à boire frais.

 

-Domaine La Borderie, Laure Paupion (Tél. 06 08 48 06 93), à Brétignolles-sur-Mer. Chouette rosé 2009 « Pierre Rouge » (6,90 €) poivré et très expressif en bouche.

 

-Domaine Saint-Nicolas, Thierry et Antoine Michon www.domainesaintnicolas.com , à Brem-sur-Mer. Intense, complexe, fin et minéral rouge 2007 « Le Poiré », entièrement basé sur de vieilles vignes de négrette (21 €), mais aussi un « Reflets » rouge 2009 pour les grillades entre copains (9,50 €, pinot noir à 50 %, gamay et cabernet franc

 

Merci Michel, moi qui suis un grand flemmard j'affirme qu'on n'est jamais aussi bien servi que par les autres surtout quand l'autre est un ami... 

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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 00:09

« Le rosé ne connaît pas la crise ! » proclame « Terre de Vins », c’est tout juste si le troupeau des suiveurs de tendance n’entonne pas en chœur : « La vie en rose » d’Edith Piaf. Décliné en rosé, gris, œil de perdrix, claret, blush, pelure d’oignon… de saignée, de macération, de soif... le vainqueur par KO des grisouilloux de la Commission prend des allures de starlettes sur la Croisette de Cannes. Afficher son rosé est du dernier chic : même que le très « prout, prout, ma chère... venez donc baver devant les clichés de mon intérieur in the Luberon » Côté Sud, se paye le luxe dans son numéro hors-série d’été de proclamer un rosé « pur jus de Grenache » de la DO Terra Alta : MÁS AMOR comme étant un des vins de l’été 2010.  

Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer l’acte de naissance de ce MÁS AMOR « C’est un petit paysan des montagnes catalanes, né sur les balcons de l’Èbre, ce fleuve majestueux qui fend comme une orange la péninsule ibérique. MÁS AMOR est la rencontre d’un terroir et d’un désir : concilier, marier la vérité, la fraîcheur virgilienne de cette appellation d’altitude qu’est la DO Terra Alta à l’énergie, à la soif de liberté de Barcelone. » Bravo l’artiste, mais j’avoue que la plume de Ramón Sender avec son « Requiem pour un paysan espagnol » chez Attila  m’a elle vraiment émue.

 

Mais de l’autre côté des Pyrénées pour ne pas être en reste d'une enluminure, sous le titre très post-Libé : « Rosé n’est pas coupé » l’éditorialiste de Terre de Vins a la plume légère : « Les idées reçues reposent souvent sur une simplicité d’observation. Si nous savons tous que les garçons ne naissent pas dans les choux mais qu’ils y restent parfois, il est facile d’imaginer que le vin rosé consisterait en un mélange de vin rouge et de vin blanc. Certes, ce n'est pas absurde, en témoigne le succès des champagnes rosés ! Cependant, le rosé jouit d’une toute autre histoire, plus intime, plus passionnelle parfois, et s’il ne naît pas forcément dans les mains d’une femme, il s’élabore précisément selon une étreinte mesurée ou un contact plus ou moins prolongé. Le rosé serait alors un équilibre, une nuance de teinte et une harmonie de saveur, un trait d’union autour d’une table. Comme les hirondelles pour le printemps, il annonce l'été, le soleil, les terrasses, le bord de mer, les piques niques et les barbecues. Un avant-goût des vacances. »

 

Il faut oser ce pur style à l'eau de rose avec une touche empruntée à MP Lannelongue du Nouvel Obs, un coup de blush   les filles !

 

Et puis, puisque nous sommes à la veille du Mondial de Football sous la houlette des omniprésents B&D un match des rosés de Provence et du Languedoc-Roussillon, les plus grandes régions productrices de ce vin en France, est organisé. N’en jetez plus je suis au bord de l’Over-Rose.

 

Je sais, les ravis de la crèche vont protester « Jamais content ce Berthomeau ! » Inexact, j’estime que mon engagement ancien pour le rosé, longtemps tricard, ringard, me permet d’ajouter ma touche perso au tableau rose bonbon que nous livrent les gros consommateurs d’encarts publicitaires.

 

1ier Tableau : Le camping des Flots Bleus d’Arcachon, Franck Dubosc, alias Patrick Chirac, son Marcel « rose fluo », sa phrase culte « y’a plus de Benco », son maillot « moule-bite » ça fait 5 470 000 entrées en France, ce qui nous vaut un Camping 2. Respect ! Sans vouloir faire de parallèle osé c’est un peu ce qui arrive à notre star du moment le rosé.

 

2ième Tableau le Rosé vu par Peter Mayle le plus méridional des Anglais, bien connu du côté de Bonnieux, fait Chevalier de la Légion d’honneur en 2002, pour coopération et francophonie, dans son dernier roman « Château l’Arnaque » chez NiL.

Sam* servit le vin dont la robe, d’une couleur plus soutenue que celle des vins pâles qu’on aimait à L.A, était assortie au rose du saumon fumé des sandwiches. Il leva son verre au soleil, prit une gorgée et la garda un instant en bouche. Un vrai goût d’été. Après une matinée passée avec l’aristocratie du vin, cette boisson simple, humble, et cependant agréable, lui apporta un changement rafraîchissant. Pas de long pedigree, pas de millésime historique, pas de complications et pas d’étiquette affichant un prix extravagant. Aussi Sam ne s’étonnait plus que ce fut la boisson favorite en Provence. »

·        Sam, enquête pour le compte du Cie d’Assurances yankees sur le vol chez un richissime avocat californien de la plus belle collection de GCC bordelais. Il est à Marseille et il mange un sandwich sur la terrasse ensoleillée de la Samaritaine, de l’autre côté du Port.

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3ième Tableau : Blue Ocean Strategy ou la Stratégie de l’Océan Bleu

« Blue Ocean Strategy » est un livre de stratégie d’affaires publié en 2005 et écrit par Wan Chan Kim et Renée Mauborgne de l’INSEAD. La stratégie de l’Océan Bleu consiste à orienter son business vers un segment peu concurrentiel afin d’utiliser au mieux ses ressources et faire des marges plus importantes. Au lieu de foncer dans le tas, de se précipiter là où sont tous les autres concurrents, de se battre sur les mêmes segments, avec les mêmes armes : prix, qualité, etc…,  stratégie dite d’océan rouge; les auteurs du livre conseillent de se créer son propre espace vierge : l’océan bleu en innovant et en recherchant des critères totalement décalés par rapport à ceux existant.

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Rideau : avec le Vin Rosé la stratégie de l’Océan Bleu était celle qu’il nous fallait adopter il y a quelques années... maintenant nous sommes en plein dans une stratégie d’Océan Rouge. Trop tard aurait tonné Mac Arthur ! Ne voyez dans mes propos aucune malice quand j’évoque le Rouge qui est, comme chacun le sait, la seule couleur du raisin qui aille à l’authenticité de nos chers rosés, sauf en Champagne bien sûr !

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 00:09

Créer des liens, remailler notre vivre ensemble, créer de nouvelles adhérences, susciter des solidarités, redonner un sens à la citoyenneté, en enfonçant de minuscules coins dans les parois lisses de verre et d’acier brossé des nouveaux maîtres du monde mondialisé. Nous sommes tous, y compris nous les utilisateurs du Net, de grands dépendants des grands systèmes intégrés, le blocage du ciel par le nuage de cendres du volcan islandais nous l’a amplement démontré. Les conséquences d’un soudain affaissement, pour une raison accidentelle ou criminelle, de l’un ou de plusieurs d’entre eux, seraient considérables et entraînerait des troubles graves.

Les habitants des villes ont toujours été dépendants de leurs campagnes pour l’approvisionnement en denrées alimentaires. Sans remonter aux grandes famines, la période de l’Occupation en fut un triste et sinistre exemple. L’image des Halles, Ventre de Paris, était très parlante : c’était au cœur de la ville que les flux de victuailles venaient se déverser. Puis ce fut Rungis, les norias de camions venus du Sud mais aussi du Nord (l’effet gaz naturel/serres) accompagnant, en dépit de la loi Royer, d’abord l’irrésistible ascension de la Grande Distribution et, phénomène normal, sa concentration en une poignée de Centrales d’Achat. Les nouveaux maîtres du « Bien Manger » tiennent le haut du pavé et grimpent tout en haut du classement des Nouveaux Riches.

Dans ce système, amplifié par la normalisation, laminé par le libre-service, brouillé par l’absence de toute saisonnalité, le rayon fruits et légumes est devenu une exposition de couleurs, de rondeurs, de trucs bien lisses, bien nets, sans odeur ni saveur. Comme, face à la main de fer des acheteurs, les producteurs français ont cultivé leur inorganisation, nous en sommes arrivés à la situation actuelle où, comme l’écrit Dominique Granier, les producteurs ne cueillent plus faute de quelques centimes de plus et les consommateurs aux ressources limités n’ont même pas accès à ces produits de consommation car, en dépit des proclamations des grands prêtres du moins cher que moins cher, les prix finaux restent élevés.

Alors que faire ?

Faire !

Mon espace de liberté est à la disposition de ceux qui veulent glisser ces petits coins sur les murs lisses, pour les fissurer, les lézarder, non pour les détruire mais pour qu’ils reviennent à leur fonction première : être de bons épiciers. Utopie ! Rêve debout ! Non, hommes en action comme ces sauniers de Guérande venus dans mon bureau de la galerie Sully me présenter en 1983 leur projet de redonner vie à leur métier. Que n’ai-je entendu de quolibets, vu des sourires entendus, sur ces va-nu-pieds qui osaient s’attaquer aux Grands. Presque 30 ans après, permettez-moi de mettre sous le nez des sceptiques les résultats. Et Dieu sait que le sel est un produit basique. Bref, tout cela pour vous dire que mon hôte du jour, Pierre Priolet, fait parti des Hommes en mouvement, de ceux qui ne courbent pas l’échine, de ceux qui font.

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Comme depuis plusieurs mois, la télévision ne fait pas parti de mon quotidien, non par choix mais faute de temps, la toute nouvelle notoriété de Pierre Priolet n’était pas parvenue jusqu’à moi. Et pourtant il avait réussi à remuer le cynique Ardisson. Mes contacts vauclusiens – merci Pierre L – ont remédié à mon absence de vigilance. Maintenant je sais que Pierre Priolet est agriculteur depuis 1990 à Mollégès : 13 - 15 hectares de poiriers et pommiers. C’est tout près de Cavaillon qui, dans l’esprit des Français de mon âge, rime avec melon. Lorsque je me rends dans mon refuge des Claparèdes « Salen » et que je m’arrête au marché paysan de Petit Palais le samedi je ne suis qu’à quelques encablures de chez lui. Pour l’heure notre contact reste téléphonique.

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L’homme est passionné, sincère, engagé, atypique, dérangeant. Tout son parcours professionnel se situe dans le secteur des fruits-légumes. Il sait donc de quoi il parle : de la production, de la logistique, de la distribution. Lui donner la parole, lui donner l’occasion de s’expliquer c’est apporter à sa démarche ce que vous voudrez bien donner : vos critiques, vos suggestions, votre appui, tout ce que vous voudrez. L’important, pour moi, c’est d’inscrire dans la durée ces petits riens citoyens qui nous sortent de notre immobilisme ravageur. Se prendre en main, participer au vivre ensemble, loin des défilés encadrés ou des opérations de com, c’est redonner un sens à notre difficile vivre ensemble. Notre nourriture, déifiée par les magasines chic et choc, doit aussi retrouver son sens premier par la proximité retrouvée entre ceux qui la produisent et ceux l’achètent. Travail de fourmis certes mais le père Leclerc dans son hangar de Landerneau faisait rigoler tout le monde, alors que ses héritiers se gardent bien de considérer les Priolet ou autres « empêcheurs de tourner en rond » comme des farfelus tout juste bons à faire de l’audience chez mon « grand ami » Guillaume Durand. Je laisse donc la parole à Pierre Priolet et vous rappelle qu’il sera ce soir, à 22H15, sur France 2, l’invité du susdit lors de « L’objet du scandale »

 1ière Question : Pierre Priolet sur votre site www.consommer-juste.fr  vous faites le constat que les agriculteurs-producteurs de fruits, sous la pression de la GD, de la recherche les poussant à l’extrême productivité, de la normalisation européenne vendent plus des emballages que des fruits. Vos « produits » doivent être beaux avant d’être bons. L’apparence prime sur le goût, vous cueillez des fruits pas mûrs qui sont vendus chers. Les nouvelles générations boudent les fruits frais. Face à ce triste constat que préconisez-vous concrètement ?

Réponse de Pierre Priolet : Je préconise que nous devons, nous agriculteurs, retrouver les consommateurs autour de valeurs gustatives, de fraicheurs et non de valeurs visuelles.

Ma démarche est basée sur le fait, qu’aujourd’hui l’accès aux fruits et légumes est interdit à une grande partie de la population, par l’ajout de valeur, qui n’ont rien à voir avec le produit. Je pense aux emballages de plus en plus couteux, répondant à des critères de beauté et de marketing, ce qui met des prix et des marges supplémentaires à des produits pauvres. Pour vendre nos produits correspondants à ces critères, nous devons aussi faire une sélection très importante, qui renchérit encore les prix proposés à la vente.

C’est pourquoi, j’ai créé le concept : « Consommer Juste », qui permet à tous de savoir le juste prix d’une production. Ce juste prix prend en compte le prix de revient du produit, plus 30% de ce prix de revient, qui représente la rémunération et l’investissement du producteur. A ce prix on y ajoute le juste prix du transport ainsi que les frais de distribution.

Lorsque le prix du marché est bon, nous ne lui ajoutons, que les frais transports et distribution. Ainsi lorsque le consommateur va acheter, il saura que son achat est juste. Lui consommateur est respecté et il respecte le producteur.

Je préconise que les cantines scolaires mettent dans les repas des aliments frais et non des aliments déjà traités de manière industrielle, souvent insipides. Ce qui dégoûte notre jeunesse des fruits et légumes. Cela pourra permettre aussi de donner une conscience aux jeunes de la saisonnalité, élément qui a complètement disparu de l’imaginaire collectif.

2ième Question : Pierre Priolet vous avez crevé l’écran récemment : sur le site Médiapart je lis « Samedi soir, chez Ardisson à Canal, il a crevé l'écran Pierre. La télé, c'est le domaine de l'émotion et Pierre Priolet - paysan provençal en phase professionnelle terminale - en a donné de l'émotion. Même Ardisson et son cynisme gouailleur en était remué. Car Pierre a démonté avec clarté les mécanismes d'un système économique qui pousse à la mort la paysannerie française. » Vous allez être l’invité du sémillant Guillaume Durand à « l'objet du scandale » sur France 2 le mercredi 2 juin, à 22h20. Qui êtes-vous donc Pierre Priolet ? D’où venez-vous ? D’où tirez-vous cette incroyable énergie ?

 

Réponse de Pierre Priolet : Je ne suis qu’un homme éduqué, à une époque où nous pensions, que nous devions combattre l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Ce combat a toujours été le moteur de mes actions tout au long de ma vie.

J’ai eu la chance énorme d’avoir une vie pleine et engagée aux cotés du monde agricole. Ma belle famille est composée d’agriculteurs, qui ont toujours été actifs, ont fait et font  parties des responsables dans ce monde agricole.

Après avoir vendu des pommes dans le moyen orient, j’ai été commercial d’une importante coopérative, j’ai vécu la mutation des supermarchés et des centrales d’achats. Ce monde de la distribution est devenu un monde de la finance et toutes leurs actions actuellement ne concernent qu’elle. J’ai compris que la finance n’a pas d’âme, elle est froide et sans cœur.

Après une vie de commerce j’ai eu la chance de devenir, malgré moi agriculteur, ce qui me donne le recul pour repenser notre action.

J’ai compris aussi que l’agriculture est décalée dans notre monde, car elle a besoin de temps et d’espace, ce que n’a pas la société, ni l’argent. Et je suis convaincu que le malaise du monde agricole vient de là ! Nous dépendons de notre territoire,  de la nature exclusivement et cette donnée est très importante à intégrer,  si nous voulons réfléchir à notre avenir, la nourriture n’est pas un marché comme les autres.

 

Donc mon énergie vient du fait, que je ne m’attendais absolument pas à ce qui m’arrive, mais cela me donne une responsabilité très forte de réussir, car beaucoup attendent de moi et de ce que je dis tout haut, ce que déjà beaucoup de gens disaient peut-être bien en avance, mais que personne n’entendait.

Cette énergie ne vient pas de moi, elle m’est donnée, c’est un cadeau.

 

 

3ième Question : Les grands médias, vous le savez Pierre Priolet, ont toujours besoin de nouveau pour émouvoir les foules, faire de l’audience, alors, vous aujourd’hui, qui serez remplacé demain par un autre « cri du cœur », comment envisagez-vous la suite de votre combat ? Avec qui ou contre qui ? Pouvez-vous nous dire avec qui vous avez déjà pris langue pour faire avancer vos idées ? Vous semblez être entendu mais croyez-vous vraiment que les consommateurs urbains soient prêts à changer leurs habitudes d’achats, d’être vraiment sensible à une agriculture de proximité à visage humain ? Reste aussi la question du prix avec l’argument « massue » des partisans du moins cher du moins cher : offrir aux gens qui n’ont pas les moyens une nourriture bon marché. Eclairez notre lanterne Pierre Priolet.

 

Réponse de Pierre Priolet : Vous savez je ne suis pas dupe, je ne suis ni important, ni plus intelligent que les autres. Pour vous en convaincre mon professeur de première écrivait à mes parents, alors que j’avais déjà 20 ans : « Trop nul pour espérer un  jour faire des progrès » ! C’est vous dire.

Les médias m’accordent pour l’instant une tribune, car pour certains ils comprennent, qu’il se passe quelque chose en dehors du politique.

Ils sont aussi conscient de la désespérance du monde agricole et ont aussi de la famille des amis, qui comme nous souffrent, mais ne peuvent pas l’exprimer. Pour ma part, je ne suis qu’une voix parmi les autres, mais je n’en veux à personne. Je me dis que dans notre société actuelle, nous ne sommes pas les seuls méprisés,  ignorés.

Combien de salariés ont donné leur vie à leur société où ils travaillaient et en ont été chassés comme des malpropres, de manière honteuse ou inhumaine. Combien d’hommes et de femmes se sont retrouvés à la rue du jour au lendemain et qui cherche comme des fous du travail, alors qu’ils se font traiter de feignant à longueur d’année.

La liste est longue, mais moi au milieu de tous ces gens, je n’ai pas le droit de me plaindre, car la terre me donne ma dignité, même si parfois elle est bafouée, la terre me permet d’être avec la nature et les plaisirs que j’en ressens me permettent de garder tout de même la conscience, que je reste un homme debout. Elle ne fait pas défaut, contrairement à la société.

Alors pour répondre clairement à vos questions, je dirai que je n’avais rien organisé ni prévu et que je me suis retrouvé malgré moi à la tête de quelque chose qui me dépasse, j’ai reçu tellement d’appels, de messages, de gens très simples et très importants, qui m’ont dit que mes interventions les avaient touchés et qu’ils voulaient faire quelque chose pour moi. Mais j’ai du dire à tous, que ce n’est pas pour moi qu’aujourd’hui je me bats, c’est pour nous.

Je ne savais pas comment répondre de manière individuelle à tous, alors avec l’aide de deux jeunes étudiants en informatique, qui m’ont appelé pour me dire qu’ils mettaient leurs compétences à mon service, j’ai fait les textes et eux la mise en musique et nous avons créer le site : www.consommer-juste.fr, qui  m’a permis de mettre en avant le développement de mon analyse de la situation et mes modeste solutions.

Je ne me bats contre personne, je n’ai pas d’ennemi à titre personnel, car cela ne servirait à rien. Nous sommes dans cette situation par notre faute, par facilité nous avons abandonné notre liberté et nos responsabilités à des gens, qui ont abusé des mandats que nous leur avons donnés volontairement.

Les appels ont été entendus et aujourd’hui j’ai créé une association appelée CONSOMMER JUSTE, pour que nous nous fédérions, afin de reprendre nos vies en main. Donc, avec qui ? Et bien c’est ensemble, tous ceux qui ont cette envie de vivre dignement.

J’ai été contacté par des hommes, avec qui je prépare un été exceptionnel pour nous, aujourd’hui je suis en relation avec toutes les composantes de ce  monde agricole pour réussir ce pari. Le monde politique, contrairement à la société civile, n’a pas vraiment compris ce qui se passe et n’a pas encore réagit, mais je suis sur qu’ensemble, nous pourrons avancer. Je lutte activement contre la vente à perte, contre cette idée stupide qui veut que tout se marchandise.

 

Pour finir j’ai vraiment été surpris qu’autant de consommateurs m’appellent et me confirment mon analyse.

Le prix c’est le vaste faux sujet. Les consommateurs sont aujourd’hui de plus en plus responsables et comprennent que la publicité les abuse, ils comprennent que les producteurs sont mal payés et qu’eux payent des prix complètement ahurissants.

Avec le concept, le label appelez-le comme vous voulez, nous allons recréer un lien entre nous et le consommateur, ce lien c’est la compréhension que le pas cher des supermarchés est en fait humainement très très cher, en chômage, en spoliation et qu’il est fait sur le dos même de leurs propres salariés.

 

Un exemple une pomme qui coute 0.37€ le kilo à produire en brut de cueille, si on lui ajoute 30% cela fait 0.48€ plus les frais en gros 0.50€ le kilo elle sera toujours moins cher qu’en supermarché. D’où mon idée de créer des points de distribution de  producteurs dans les zones à population en difficulté, permettre à des jeunes en désespérance, comme nous, de travailler avec une visibilité de carrière et permettre d’avoir des fruits et légumes ramassés la veille et consommés le lendemain. Ce qui va être une petite révolution. Les consommateurs seront adhérents et les commandes seront passées au jour le jour. On pourra servir les collectivités et pourquoi pas les restaurants du quartier. Il y a tellement de développement que nous avons du pain sur la planche. Le moins cher créateur de chômage et d’exclusion  ne m’intéresse pas, le juste prix identifié  est pour moi un acte politique, en ce sens qu’il permet à chacun d’entre nous de se servir de son POUVOIR d’achat et de refuser l’iniquité.

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 00:13

Mon esprit d’escalier ayant encore frappé j’ai commis mercredi dernier une chronique « Y-a-t-il Rien que des bulles dans le Champagne ? » http://www.berthomeau.com/article-y-a-t-il-rien-que-des-bulles-dans-le-champagne-51131649.html. Je réponds à cette question ce matin. J’y réponds à ma façon car, sitôt que je l’eusse posé, je m’étais empressé de me dérober en vous proposant un double jeu qui, en l’occurrence, vu la nature de la première donne, pouvait s’apparenter à un double mixte.

En effet, sur deux photos, une star posant devant un fond où, une grande maison de Champagne, s’affichait. Dom Pérignon, Moët, voyait-on. J’aurais pu vous demander combien de flacons de Dom Pérignon, cette grande maison, met en vente chaque année ? Si je ne l’ai pas fait c’est parce que c’est un secret d’Etat et je me suis rabattu, si je puis dire, sur la nana. Et c’est là que mon esprit d’escalier s’est emballé. Mes neurones folâtres se sont connectés sur mon tout petit livre de chevet « Eloge de Rien » chez Allia.

Ainsi naquit la 2ième Donne.

Pourquoi ?

Parce que la star de la 1ière Donne était une américaine née Demetria Gene Guynes le 11 novembre 1962 à Roswell au Nouveau Mexique. Famille cabossée elle quitte l'école à l'âge de 16 ans et profite de son physique avantageux pour devenir mannequin dans des magazines locaux comme Pin Up. À l'âge de 18 ans, elle épouse le rocker Freddie Moore, avec lequel elle restera cinq ans. et que la 1ière édition de « Eloge de Rien » était dans une bibliothèque municipale bien française, et bien champenoise bien sûr, mais dotée d’un patronyme à forte consonance américaine. Vous me suivez, j’espère !

 

Restait à vous motiver car, sans vouloir vous vexer, je vous trouve parfois bien timoré. D’où l’appel à la dotation de ce petit concours impromptu.

 

La réponse est venue très vite émanant d’Alain Soutiran.

 

Mais qui est Alain Soutiran ?

La réponse est dans l’une de mes chroniques  « Les 2 Jacques Dupont et B se font mousser au Champagne pour les fêtes » http://www.berthomeau.com/article-les-2-jacques-dupont-et-b-se-font-mousser-au-champagne-41502576.html où dans TOP 10 DES 2 JACQUES vous pouviez le découvrir :

5-  Pour un fidèle*, tendu, pas lui son champagne : Brut Perle Noire Grand Cru 16/20 Alain Soutiran « Nez minéral, pierre humide, cave, sans doute une présence assez forte de vins de réserve dans cet assemblage, structuré, tendu, bien savoureux, long. 31 euros » (fidèle lecteur) www.soutiran.com

 

La dotation d’Alain Soutiran fut donc pour mon double jeu  d’offrir au vainqueur un carton de 6 « Perle noire » Grand Cru Soutiran. Merci et bravo à lui. 

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Y-a-t-il eu un vainqueur ?

La réponse est : OUI.

Qui ?

Attendez d’abord la réponse à la question : « Y-a-t-il Rien que des bulles dans le Champagne ? »

Ça va être long. Je plaisante. Ma concision va vous surprendre : en effet, il y a bien plus que des bulles dans le Champagne.

Mais encore, me direz-vous ?

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Il y a Demi Moore, le glamour, les marques, l’international et... des vignerons comme Alain Soutiran...

Mais comme j’ai fait l’Eloge du Rien dans la chronique vous comprendrez que je m’en tiendrai à ces trois fois Rien ce qui est déjà beaucoup.  carnegie_01.jpg

Et j’en reviens à nos amis américains : « La Première Guerre mondiale marque une profonde rupture dans l’histoire de la bibliothèque municipale de Reims : le 3 mai 1917, un obus incendiaire détruit l’Hôtel de Ville et anéantit une grande partie des collections – sans toutefois endommager les ouvrages les plus précieux (près de 100 000 documents), mis à l’abri et épargnés par les bombardements.

En 1918, Reims est dévastée. La municipalité n’aurait pu financer la reconstruction d’une bibliothèque sans l’aide exceptionnelle de la Dotation Carnegie pour la Paix Internationale, créée en 1910 par le magnat américain Andrew Carnegie (1843-1919) ; respectant l’esprit philanthropique et pacifiste de son fondateur, qui voyait dans la lecture publique un rempart de la civilisation contre la barbarie, la Dotation Carnegie décide au lendemain de la Grande Guerre d’offrir une bibliothèque aux villes alliées particulièrement meurtries par les bombardements : en France, c’est la ville de Reims qui est choisie (au même titre que Louvain en Belgique et Belgrade en Serbie). »C'est pour cela que sur le frontspice de la bibliothèque municipale de Reims on peut lire : Bibliothèque Carnegie. 

 

La boucle était bouclée : La bibliothèque Carnegie de Reims possède la 1ière édition de l’Eloge du Rien de 1730. L’ouvrage est officiellement anonyme mais c’est un certain Louis Coquelet, né à Péronne en 1676 et mort à Paris en 1754, qui en est l’auteur.

 

Avec les indices livrés le lendemain il était aisé de répondre aux 2 Donnes :

-         Demi Moore

-         La Bibliothèque Carnegie de Reims.

 

Comme il n’y a pas que le vin dans la vie, chez Berthomeau on s’y instruit aussi et on y gagne des prix : dans le cas présent l’heureux lauréat est Régis Bourgine.

 

Bravo et Félicitations à lui ! 

Encore merci à Alain Soutiran.

 

Rendez-vous est pris avec vous pour le Grand Concours de l’Eté du blog Berthomeau : ça va pulser !

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