Si je rappelle cette antériorité ce n’est ni pour me pousser du col ni frictionner mon incommensurable orgueil mais tout bêtement pour constater que depuis ce premier coup de gueule contre les petits brasseurs de pseudosciences, ceux-ci, sans faire de bruit ni rencontrer une réelle opposition, tel le ver dans le fruit, sont en train de faire triompher leurs concepts fumeux dans les directives du CAC de l’INAO ou leur application par les technos des zinzins me dit-on. En juin dernier, le 9 très exactement, effaré par la lecture de ces fameuses directives j’ai fait une piqure de rappel en vilipendant Le CAC 51 : le croskill de la qualité des vins AOC, en mettant en lien ces directives pour que les vignerons les lisent. Qui s’est mobilisé face au croskill du CAC ? Pas grand monde, seuls les gars de SEVE se sont bougés le cul et ont obtenu la tenue d’une réunion sur ce sujet au siège de l’INAO . C’était le moment de se fédérer, de faire taire les bisbilles, mais, en ce temps-là, beaucoup de ceux qui semblent aujourd’hui, m’accuser de diviser le front, de chatouiller mon ego, d’être à l’origine de la chamaillerie, où étaient-ils ? Ont-ils battus le rappel ? Mobilisés les médias qu’ils aiment tant ? La réponse est clairement, non. La raison de ce silence : le goût immodéré du fractionnisme. En bon français : SEVE créé dans la boue du saumurois n’est plus du goût de certains. Grand bien leur fasse mais que le président du Comité Vins de l’INAO reçoive es-qualités cette association devrait valoir autre chose que la mise en avant de querelles de personnes sous couvert de débats philosophiques. Ce ne sont pas mes oignons je ne fais que relater des faits.
En effet, mon intérêt pour agir dans cette affaire n’est en rien lié à un quelconque fond de commerce. Depuis presque 4 ans, sur cet « Espace de Liberté » je tente de susciter le débat. De faire réfléchir. De proposer des principes d’action, sans exclusive, ni anathème. Je ne suis affilié à aucune chapelle, à aucune coterie, à aucun sponsor. Alors de grâce, lorsque avec impertinence et, sans doute, une bonne dose de mauvaise foi, je raille l’appel à la mobilisation générale de Deauville, à aucun moment je ne conteste le fond du dossier et je ne m'évertue ni à récupérer un quelconque bébé qui n’est pas le mien, ni à chercher des poux dans la tête des Jeanne Hachette organisatrice d’évènements révolutionnaires. Non, je me permets de mettre en doute l’efficacité à long terme d’une telle démarche pour faire avancer et triompher la cause défendue. La caisse de résonance médiatique joue un rôle, je ne le conteste pas, mais seule la mise en place d’un réel rapport de forces fondé sur un dossier solide, des appuis locaux et régionaux, peut permettre de traduire dans les textes la prise en compte de la différence, de la diversité. Pour tout dire, moi qui ai mené tant de combats minoritaires – bonne retraite Michel – j’en ai un peu ras la casquette de voir tant de gens sincères, d’amis, se fourvoyer dans des exercices d’autocongratulations. Comme disait pépé Louis à sa pieuse épouse, ma mémé Marie, « au lieu de nous engueuler en chaire, le curé ferait mieux d’aller convaincre ceux qui ne viennent pas à la messe… »
L’ami Bazin Février sera chaud! me reprochait gentiment samedi, après mon petit coup de sang, de vouloir m’arroger la conduite du combat pour la défense de la veuve et du vigneron. Je l’ai rassuré de suite en soulignant que les veuves, comme les vignerons, je les aimais joyeuses. Moi je ne défends personne. J’essaie, en bon expert du cambouis des zinzins et autres usines à gaz, jour après jour, vaille que vaille, mal sans doute, de faire avancer des causes qui me semblent aller dans le sens du bien public. C’est tout et ça suffit à mon bonheur. Accordez-moi au moins ce crédit car "ma mère me croît banquier alors que je suis pianiste dans un bar à vins."