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1 octobre 2015 4 01 /10 /octobre /2015 06:00
« Premiers Crus » 1 Parker français qui a réussi se fait naturiste pour sauver le domaine familial qui part en couilles du côté de Corton

Ça part fort, imaginez 1 jeune mec trentenaire, ratiches aiguisées, mâchoire carrée, regard désabusé, débitant dans un palace, à la tronçonneuse, des commentaires et des notes de dégustation que sa collaboratrice transcrit sur un carnet. Black is black, grosse BMW, appart dans le cercle d’or parisien, ça douille sec pour le faiseur de guide vins. Y’en a dès que je connais qui vont être jaloux.

 

Du côté père c'est ronchon bourguignon, barbu bouchonné, et c’est la débandade, le domaine familial part en quenouille… en couilles si vous préférez.

 

Rajoutez à la sauce une NKM bourguignonne, fille du domaine d’en face, le meilleur forcément, « Mon royaume pour un cheval ! », des amphores, la découverte qu’il faut goûter le raisin pour savoir s’il faut vendanger, du foulage à la Derain en plus soft, et vous avez le film de Le Maire – pas le Bruno – mais Jérôme : « Premiers Crus »

 

Toujours dévoué à la cause du vin bourguignon je suis allé voir ce film au plus près de chez moi, à l’UGC-Gobelins, à la séance de 10H, c’est moins cher : 6,90 euros tout de même que le Président du BIVB devrait me rembourser. Bref, nous étions 6 dans une salle genre trou à rats.

 

 

Après la première séquence je me suis dit j’allais faire comme le Parker français qui a réussi : « Manque d’acidité, lourd, court… Mauvais 5/20.

 

Et puis je me suis ravisé.

 

Certes on ne fait pas un bon film avec de bons sentiments et des tonnes de clichés mais, par brefs instants, le réalisateur touche à une parcelle d’humanité. Tout n’est pas bon à jeter mais l’intrigue est bien convenue, le dialogue besogneux, la musique pompeuse et le happy end très américain. Gérard Lanvin a de la gueule et la mère de la NKM est bien campée.

 

Pourquoi me suis-je ravisé ?

 

Tout bêtement parce que le grand public, abreuvé de séries télévisées, peut trouver du charme à ce film tendance Harlequin, les sagas familiales ça plaît bien au peuple cher à Michel Onfray.

 

Et puis, ce que j’aimerais bien connaître c’est l’opinion du vigneron bourguignon : se reconnaîtrait-il dans ce film ?

 

Moi, ce qui me plairait c’est que le BIVB organise une projection à laquelle seraient invités que des vignerons suivi d’un débat avec le réalisateur. Ça aurait plus d’intérêt que les écrits laudateurs de la presse dite du vin et des critiques féroces de la Presse Parisienne.

 

Merci au Président et au Vice-Président de bien vouloir me répondre.

 

Moi j’ai fait le boulot à eux de faire le leur…

 

NB. L'un des grands moments de poilade du film est l'arrivée au domaine, en Porsche Cayenne noire, du staff d'un jeune négociant bordelais, habillé croque-mort tendance, sortis de l'INSEEC, pour acheter le stock... 

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30 septembre 2015 3 30 /09 /septembre /2015 11:30
En dévers et contre tout, saison 2 : c’est parti pour une bordée de « Muscadet qui rivalise désormais avec les grands vins »

Hier, 29 septembre, 2015 à 13h15 est tombé sur mon téléscripteur personnel, en provenance de l’Obs. Culture – y’a ni agriculture, ni viticulture à l’Obs. – une nouvelle qui m’a stupéfié « Le Muscadet rivalise désormais avec les grands vins »

 

Ce n’est ni la maison Roux&Combaluzier, dites B&D, ni le Figaro nouveau refuge des naturistes engagés, pas même le père Gerbelle de RGVF, pardon de la RVF, mais tout bêtement le fil AFP en provenance de ma bonne ville de Nantes.

 

Je vous donne l’intro : «Gorges (France) (AFP) - Trois crus communaux déjà reconnus et quatre en passe de l'être: depuis 15 ans, les vignerons du Muscadet, désireux de rompre avec l'image de "petit blanc" nantais, façonnent des vins haut de gamme issus de leurs meilleurs terroirs, qui rivalisent désormais avec les plus grands. »

 

La suite est :

 

ICI 

 

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Et ce n’est pas fini ça va tomber comme à Gravelotte dans les heures et les jours qui viennent…

 

Même les photos sont fournies par l’AFP.

 

Vous me direz, c’est le boulot de l’AFP, sauf que le contenu de cet article est fort teinté de copié-collé de communication institutionnelle. 

 

«Les crus, c'est une petite production qui restera toujours marginale, mais qui permet de tirer l'ensemble de l'appellation vers le haut», se réjouit Thierry Martin. «Aujourd'hui, moi vigneron du muscadet, je n'ai pas honte de mettre en avant nos crus par rapport à un chablis ou un grand bourgogne blanc», affirme-t-il.

 

Fort bien, et je suis de ceux qui ont bataillé pour que le Muscadet retrouve sa juste place mais je ne suis pas persuadé que ça se passera via le décret et cette façon de la claironner... 

 

Lire :

Le prix ressenti d’un vin : l’épreuve du Muscadet par Yves Legrand le terroiriste du chemin des Vignes

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30 septembre 2015 3 30 /09 /septembre /2015 06:00
« Les belles choses ne se donnent qu’à ceux qui se donnent à elles » On n’aime pas le vin ou la musique comme on rentrerait dans un mur…
« Les belles choses ne se donnent qu’à ceux qui se donnent à elles » On n’aime pas le vin ou la musique comme on rentrerait dans un mur…

À Savennières, Jean-Paul Kauffmann, interrogé sur son goût pour le vin, et les cigares, s’est défini comme étant un amateur, celui qui aime.

 

En l’écoutant je ne pouvais m’empêcher de penser à tous ceux qui font le métier de guider les amateurs vers le goût du vin qui sont en plein désarroi face à la montée en puissance d’une résistance, tant chez les vignerons qui contestent leur méthode de dégustation de masse, que chez des amateurs d’un nouveau type, connectés, brisant les idoles, buvant selon eux n’importe quoi et par conséquent racontant n’importe quoi.

 

Et, en rentrant de Savennières, via mes gorges profondes, voilà t’y pas que le Pape Français – ne pas confondre avec le François – de la dégustation professionnelle n’en finit pas de s’insurger :

 

« L'avantage d'avoir un certain âge et un peu de recul c'est bien de ne pas être dupe de la comédie humaine. Dont certains épisodes se jouent aussi chez des producteurs aigris, et jaloux de tout regard critique qui ne leur convient pas, ou chez de petits chefs du net tout aussi aigris et avides de reconnaissance autre que celle du cercle des leurs admirateurs, à commencer par celle des grands producteurs sur lesquels ils déblatèrent à longueur d'existence. Facile de casser du sucre sur un système dont ils font aussi partie et de s'imaginer que les crus institutionnels seront toujours mieux notés par les journalistes (qui ont bon dos!), quand on voit tous les communautarismes surnoter les vins de leur secte préférée ! Et enfin ne pas aimer et admirer Yquem n'est pas signe de liberté de pensée mais d'un coeur sec et étranger au bon et au beau. »

 

Et de regretter :

 

« Enfin si l'on sait lire on verra bien que je ne me plaignais que d'une chose : voir mes plus jeunes collègues, ceux qui auront en charge d'informer la prochaine génération d'amateurs, avoir de plus en plus de difficultés à le faire avec l'objectivité souhaitable. »

 

J’avoue que ce type de propos ne donne guère à penser, tant ils sont emphatiques, mesquins, corporatistes, et que le côté arroseur-arrosé de leur auteur qui se plaint de l’être, s’emporte face à ce qu’il nomme une ère qui verse dans le fondamentalisme et le repli sur soi, alors qu’il ne s’agit que de l’attribution de simples notes se différentiant au demi-point et de commentaires comme celui cité par JM Deiss : Fitou « Retour aux sources 2012 »: vin pétulant dévoilant des contours sculptés dans une densité fruitée réjouissante (garrigue, pin, romarin, menthe poivrée). » est pitoyable.

 

En effet, dans le même temps dans une tribune au Huffington Post du 25/09/2015 « Un enjeu de la fête de la gastronomie: déguster vins et aliments dans leur qualité intrinsèque » Jean-Michel Deiss Vigneron, président de l’Université des Grands Vins s’interroge « Nous comprenons très vite que nos cerveaux sont experts en copier-coller, pratiquant l'amalgame à tout va et trichent au point qu'on peut légitimement se poser cette question ahurissante: est-ce que la "réalité tangible" existe, puisqu'elle passe toujours à travers le filtre de l'approximation cérébrale? L'expérience si célèbre d'un même vin, goûté dans deux verres différents, ou avec la simple indication de prix différents et qui sont invariablement décrits comme substantiellement différents, "goûtés" de plus dans des aires cérébrales différentes, prouve à l'envie qu'il paraît difficile de conclure qu'il existerait une "réalité sensorielle tangible collective" qui soit autre chose qu'une production cognitive individuelle toujours reliée à un apprentissage personnel, construit dans un contexte économique ou culturel partagé. Et que finalement les mots de la dégustation relèveraient bien plus du champ des sciences sociales que de l'analyse sensorielle fine. »

 

Je dois avouer que la réponse qu’il donne, en se référant à la méthodologie dite de la Dégustation Géo-sensorielle qui permet, selon son érecteur Jacky Rigaux, « de relier le terroir de naissance aux produits agricoles obtenus et en premier, de discriminer ceux industriels, formatés aux goûts d'un consommateur type moyen, des authentiques produits de lieu. » me plonge dans un abîme de perplexité et n’emporte nullement mon adhésion.

 

Alors, afin d’apporter une contribution au débat, je me suis tourné vers un sociologue Antoine Hennion qui sur le site Cairn info a commis un article « Réflexivités. L’activité de l’amateur » 

 

C‘est aride mais lisible et compréhensible.

 

Voici le résumé de l’article :

 

« La sociologie nous a habitués à une lecture critique du goût. Une analyse réflexive de l’activité des amateurs ouvre à un point de vue plus attentif à leurs pratiques pour se le révéler. Les amateurs ne « croient » pas au goût des choses. Au contraire, ils doivent se les faire sentir. À partir de cas divers (escalade, vin, musique), l’auteur développe une approche pragmatiste du goût comme activité et travail sur les attachements, technique collective pour se rendre sensible aux choses, à son corps, à soi-même, aux situations. C’est aussi mettre la réflexivité du côté des amateurs – et non pas seulement de sociologues soucieux de ne pas biaiser leurs analyses. »

 

Pour vous mettre en appétit je vous propose des morceaux choisis :

 

« Une musique, cela s’écoute, un vin, cela se boit… Mettre l’accent sur l’écoute, c’est réintroduire dans le goût la dégustation : l’hétérogénéité irréductible d’un réel-événement ; non pas une œuvre et un auditeur, ou un vin et un buveur – mais des corps, des dispositifs et des dispositions, de la durée, un objet insaisissable, un instant qui passe, des états qui surgissent. Après tout, hors des laboratoires et des écoles, qu’est d’autre la musique ? »

 

« En face d’un objet inconnu, on est bien loin de retrouver la belle cohérence entre soi-même et ses propres sensations qu’on affiche en temps normal – ou devant le sociologue. Ce n’est pas ce goût tout fait qui constitue la cible de nos analyses? À la fois sans cesse interrogée de façon réflexive,... : c’est l’acte de goûter, les gestes qui le permettent, les savoir-faire qui l’accompagnent, les soutiens recherchés auprès des autres ou dans des guides et des notices, les petits ajustements en continu qui, à partir des retours que les objets renvoient à ceux qui s’intéressent à eux, l’aménagent et favorisent sa félicité et sa reproduction – comme le fera l’effort même pour l’exprimer devant moi. »

 

« Dans cette perspective, on comprend combien la question du goût est décisive : ainsi défini, le caractère réflexif du goût, c’en est presque une définition, son geste fondateur : une attention, une suspension, un arrêt sur ce qui se passe – et, symétriquement, une présence plus forte de l’objet goûté : lui aussi s’avance, prend son temps, se déploie. Si l’on prend un verre en passant, en pensant à autre chose, on n’est pas amateur. Mais si on s’arrête même une fraction de seconde, qu’on se regarde goûter, le geste est installé. D’un événement fortuit, isolé, qui vous arrive, on passe à la continuité d’un intérêt, et l’instant devient une occasion parmi d’autres dans un parcours qui s’appuie sur les occasions passées. C’est la différence entre aimer et « aimer », être amateur, même à un degré minimal. On voit que cette attention différenciée et différenciatrice renvoie à une double historicité, personnelle et collective, et plus généralement à un espace propre, dans lequel l’activité a pu se donner les lieux, les moments, les moyens de se constituer comme telle : le goût est aussi réflexif au sens « fort », c’est une activité cadrée. »

 

« On n’aime pas le vin ou la musique comme on rentrerait dans un mur. On aime le vin ET on « aime le vin » (ou tel vin) : on se décale légèrement de soi-même pour « rentrer » dans cette activité, qui a un passé et un espace, jalonnés par ses objets, ses autres participants, ses façons de faire, ses lieux et ses moments, ses institutions. C’est à la fois ce qui contraint et ce qui produit, obligeant à des attentions, des entraînements, des gestes qui font peu à peu devenir amateur, et de façon indissociable faisant que le vin a un goût auquel on devient sensible… Réflexivité de part en part. Il en va de même pour la musique, il faut se faire musicien pour l’être, et la musique n’est rien sans l’attention (personnelle, collective, historique, etc.) qui la rend telle. Tout cela passe bien sûr souvent par la verbalisation, mais ne se réduit pas à elle. »

 

Deuxième scène : un verre en passant…

 

« Le dîner avance, chacun est plus gai, on parle, on se coupe. Un convive sert du vin à son voisin, qui prend son verre, boit et le repose, tout en continuant sa conversation. Il mange, il se retourne, parle à un autre voisin.

Coupez, deuxième scène bis. C’est la même : mêmes convives, même ambiance, mêmes gestes. L’homme prend son verre, commence à boire. À ce point, il s’arrête un instant, renifle deux petits coups, boit à nouveau, fait un mouvement des lèvres en reposant son verre, avant d’enchaîner et de reprendre où il en était le fil décousu de la conversation. »

 

Lire la suite [12 à 16] ICI

les photos sont de moi
les photos sont de moi

les photos sont de moi

C’est le début de Cosi fan tutte, ou un vieux barbon parie contre deux amoureux sur l’inconstance de leur fiancée. Il va gagner bien sûr, en intervenant dans le jeu. Donc en pipant le pari : il se donne l’air d’un vieux sage, mais veut continuer à mener la danse. Car peut être n’est-il pas aussi sûr de ce qu’il affirme ? Cette musique aussi parce qu’en dépit de son pari gagné - que les femmes sont bien inconstantes - il y a une véritable histoire d’amour, en dépit ou grâce à la trahison, qui se dessine entre deux protagonistes. Et que ce moment est peut-être le plus beau des opéras de Mozart. Mais en devenir dans cette partie. Cet extrait aussi, parce que ce pari est fait contre des personnes, contre ce qu’elles sont, contre ce qu’elles ressentent, contre leur vie et leur projet. Contre les deux jeunes hommes dindon de la farce, et contre les deux jeunes femmes, devenues des pantins interchangeables. L’air triomphal de la fin n’est que l’air du triomphe du concept sur le réel.

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29 septembre 2015 2 29 /09 /septembre /2015 06:00
Gueules de Vignerons d’Anjou, Histoire de femmes et d’hommes « qui ont fait de leur métier plus qu’un métier, de leur activité plus qu’un marché. »

Dieu sait que des estrades j’en ai foulées : sont-elles le meilleur lieu pour échanger entre lecteurs et écrivains ?

 

À l’Espace du Fresne de Savennières pour « Terres à Livres » le plateau était beau sous la houlette souriante de Danièle Sallenave de l’Académie française, auteur du Dictionnaire amoureux de la Loire, Jean-Paul Kauffmann et Patrick Deville y étaient invités à dialoguer avec une assistance nombreuse et attentive.

 

 

Gueules de Vignerons d’Anjou, Histoire de femmes et d’hommes « qui ont fait de leur métier plus qu’un métier, de leur activité plus qu’un marché. »
Gueules de Vignerons d’Anjou, Histoire de femmes et d’hommes « qui ont fait de leur métier plus qu’un métier, de leur activité plus qu’un marché. »

Ils l’ont fait, fort bien fait et ce fut très intéressant.

 

Mon propos de vieil homme indigne, grand fouleur en son temps d’estrades en tout genre avec micro rétif et étiquette sur tapis vert, va se concentrer sur la forme de ce genre d’exercice.

 

Pourquoi si haut ?

 

Pourquoi cette distance ?

 

Pourquoi cette gentille pompe avec plantes vertes au bas de l’estrade ?

 

Le dialogue a un besoin de proximité pour s’instaurer, et si je puis dire pour se réchauffer, prendre une tournure plus simple et conviviale.

 

Le demi-cercle enveloppant les invités, sans doute légèrement surélevés pour qu’on puisse mieux les voir, me paraît être la bonne disposition pour donner à l’exercice un côté veillée au coin du feu.

 

Ensuite, la technologie permet d’équiper les intervenants de micro-cravate qui leur permettrait, comme dans l’échange, de pouvoir s’y insérer avec plus de liberté et de souplesse. Un peu de désordre, sans aller jusqu’au foutoir de Droit de Réponse de Michel Polac en son temps, de spontanéité ne sauraient nuire à l’échange.

 

Quant aux intervenants du public, il leur suffit de se lever, de se présenter – l’organisatrice l’avait d’ailleurs demandé mais nul ne s’y ai plié – et de lancer ou relancer le dialogue. Mais c’est là où, comme souvent dans ce genre d’exercice, le bât blesse, certains intervenants pratiquent l’art du monologue en de longs tunnels et la conversation s’enlise.

 

Voilà, c’est écrit, c’était la minute de l’ancien 68 hard, blanchi sous le harnois des débats échevelés et enfumés. J’espère que l’on m’absoudra de ces quelques remarques sur la forme et que pour pénitence on ne me privera pas des gorgées du chenin des Gueules de Vignerons d’Anjou que j’aime bien.

 

Rassurez-vous j’ai passé un excellent après-midi, je n’ai pas vu le temps passer, j’ai même pris des notes sur un petit carnet, j’ai acheté des livres à crédit au libraire présent Librairie Lhériau 10, place de la Visitation à Angers, j’ai invité Danielle Sallenave à venir s’encanailler avec les vins nus du Lapin Blanc et je suis allé à pied boire des canons chez l’ami Patrick.

 

C’est charmant Savennières, j’y reviendrai, et son festival Terres à Vins, Terres à Livres ne peut qu’intéresser le vieil amoureux de livres que je suis. Longue vie à lui avec un petit zeste de folie en plus pour faire venir à lui les générations Y.

 

En attendant pour vos futures longues soirées d’hiver je ne saurais trop vous recommander de lire, c’est la meilleure thérapie douce que je connaisse pour combattre l’esprit morose de notre temps.

 

Daniele Sallenave - Bibliographie - Bibliothèque nationale

 

Jean-Paul Kauffmann Biographie et informations 

 

Patrick Deville Biographie et informations 

 

Et puis, puisqu’ici c’est Vin&Cie je vous conseille d’acheter pour mettre dans les petits souliers de ceux que vous aimez le magnifique ouvrage : Vignerons d’Anjou Gueules de Vignerons du photographe Jean-Yves Bardin avec des textes de Patrick Rigourd.

Gueules de Vignerons d’Anjou, Histoire de femmes et d’hommes « qui ont fait de leur métier plus qu’un métier, de leur activité plus qu’un marché. »

Dans sa préface, Étienne Davodeau, l’auteur de la BD culte Les Ignorants écrit qu’en Anjou, comme ailleurs, « depuis quelques années une révolution discrète » et qu’un « dialogue plus fécond s’est instauré entre le ciel d’Anjou, ses terroirs et ses cépages. »

 

Histoire de femmes et d’hommes « qui ont fait de leur métier plus qu’un métier, de leur activité plus qu’un marché. »

 

« Une aventure qui, comme toutes les aventures ne supporte guère la demi-mesure… »

 

Ils prennent des risques mais les assument, et ce n’est pas forcément la nature qui les menace mais plutôt les carcans d’un système dominant.

Gueules de Vignerons d’Anjou, Histoire de femmes et d’hommes « qui ont fait de leur métier plus qu’un métier, de leur activité plus qu’un marché. »
Gueules de Vignerons d’Anjou, Histoire de femmes et d’hommes « qui ont fait de leur métier plus qu’un métier, de leur activité plus qu’un marché. »
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28 septembre 2015 1 28 /09 /septembre /2015 06:00
L’écrivain n’est pas maître dans sa maison selon Henri Michaux mais tous les chenins d’Anjou mènent aux livres…

J’écris beaucoup, trop diront certains, mais je ne suis pas un écrivain, au mieux un chroniqueur stakhanoviste, au pire rien qu’un poseur de mots qui a fait sienne la conception de Vialatte, l’inventeur de la chronique en tant que genre littéraire « une chronique il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d’un mur, dans les pierres de l’emploi du temps ».

 

Souvent, il m’est posé la question : « pourquoi n’écris-tu pas un roman ? »

 

C’est simple, je peux vivre que d’amour et d’eau fraîche mais je ne peux me passer de livres et plus je lis plus je me dis que je n’ai pas l’étoffe d’un écrivain.

 

De plus je suis un ramier, un promeneur, un flâneur qui n’écrit que sous l’empire de la nécessité et, en dépit de mon incommensurable orgueil, ou peut-être à cause de lui, celle-ci ne m’a jamais poussée dans mes derniers retranchements.

 

J’ai pourtant prêté ma plume, comme l’ami Pierrot, à des pointures, fait le nègre pour des discours qui sont stockés dans l’ombre des cartons des Archives Nationales.

 

Mais avec moi il ne faut jamais dire jamais, un jour peut-être, sur le tard, je me jetterai à l’eau et besogneux et obstiné je tirerai des lignes en acceptant de ne plus être maître dans ma maison.

 

Que Sera Sera…

 

En attendant je tire des bords sur les rivages des gens que j’aime ça suffit à mon bonheur.

 

Patrick Baudouin fait partie de cette poignée d’amis fidèles et sincères. C’est un initiateur, de ceux qui, bien avant que la cohorte des récupérateurs ne s’empare du dernier sujet tendance, ont rament dans une toute petite barque sous les quolibets des bien assis.

 

 

 

Mon esprit d’escalier associe la barque à l’île de Behuard.

 

Dans mon petit roman du dimanche j’ai écrit « Ils avaient 20 ans en 68, ils partaient de Nantes, et ce furent de bien beaux jours dans leur vie pour aller à Béhuard-sur-la Loire… »

 

« Elle lui a dit « Imagine-nous sur les routes désertes – c’était les derniers jours d’un mois de mai en 68 – filant vers Paris, la capote de notre deuche découverte, cheveux au vent. Non, toi seulement. Moi, je me mettrai un foulard noué derrière le cou, très Jan Seberg. Aux carrefours nous passerons sous les regards étonnés des pandores. « Bonjour, bonjour les hirondelles... » Nous serons les rois du monde. »

 

J’avais promis à Patrick d’aller déjeuner aux Tonnelles, sur cette île, chez Gérard et Catherine à Behuard mais, sans doute contaminé par mon séjour prolongé auprès des politiques, je n’ai pas tenu ma promesse. La faute aussi à mon cœur d’artichaut.

 

Mais le Patrick me pardonne tout, ou presque, et alors que je filais sur l’Océane vers «Terre de Vins » « Terre de livres » le festival littéraire de Savennières où il a déposé ses affaires, sur l’aire de la Poêle Percée je lui ai demandé « où pourrais-je manger avant d’aller penser ? »

 

Et la réponse est venue sur l’écran de mon grillon moderne : « Va déjeuner sur une Île à Angers ! C’est là que Gérard et Catherine se sont installés depuis qu’ils ont quitté Behuard… »

 

Toujours avec l’aide de mon grillon qui sait tout faire et qui cause « dans 200m au prochain giratoire prenez la 3ième sortie… » j’y suis allé sans me tromper – parigot tête de veau que je suis devenu je suis perdu dès que je saute le périphérique… »

 

 

Calme et volupté de la douceur angevine, j’ai déjeuné à satiété, celle du jour, légère et savoureuse ; bu un verre d’un Chablis de mes amis Olivier et Alice de Moor. Avant de partir, Catherine m’a tracé sur l’échine de l’addition un chemin des écoliers pour joindre Savennières.

 

 

Ça réconforte, merci pour tout.

 

Suis donc passé par des petites routes bocagères avant d’arriver à Savennières pour jouer à Tintin reporter avec mon petit Leica en bandoulière.

 

Faisait très beau, j’ai fait quelques photos et me suis tranquillement installé au flanc de l’estrade pour écouter.

 

Comme je suis un petit cachotier je ne vous ai pas de suite mis au parfum qu’à ce festival littéraire de Savennières, mêlant terroir de vins et terreau de livres, les organisateurs avaient invité un écrivain qui aime le vin, un amateur, Jean-Paul Kauffmann.

 

JPK et moi nous sommes rencontrés qu’une seule fois dans un TGV qui nous menait en Bourgogne, depuis le lien qui s’est tissé entre nous est le fruit de la lecture de ses livres et de mes petites chroniques déposées chaque matin dans sa boîte électronique.

 

Nous correspondons sans nous écrire, sans échanger de lettres, ce qu’écrit Jean-Paul Kauffmann me permets, comme il le dit lui-même à propos de la dégustation des vieux millésimes de remonter « le sens interdit du temps… », de toujours aller vers l’origine, de savoir se mettre à nu avec pudeur, de chercher la bonne distance… et peut-être un jour, comme lui, de me faire écrivain.

 

La suite de cette chronique demain… en attendant je vous propose la lecture ou la relecture de mes chroniques kauffmanniennes :

 

29 janvier 2008 Trois questions à Jean-Paul Kauffmann... 

 

4 mai 2009 Le vin a-t-il encore une âme ? la réponse de Jean-Paul Kauffmann 

 

16 novembre 2011 « J’ai toujours eu un faible pour les sciences inexactes… » de l’art de la dégustation par Jean-Paul Kauffmann… 

 

8 août 2012 Jean-Paul Kauffmann « j’ai toujours aimé l’entre-deux. Tous les mondes que j’ai visités étaient flottants, situés à la limite.» 

 

12 février 2013 J’ai remonté la Marne avec Jean-Paul Kauffmann jusqu’à ce qu’elle se désincarcère de sa chape urbaine, que la ville recule… 

 

4 avril 2013 À Sainte-Hélène les anglais ne servaient que du bordeaux à Napoléon alors qu’il avait une prédilection pour le bourgogne

 

12 août 2013 Il n’y a que Jean-Paul Kauffmann pour aller boire un côtes-de-provence au val Travers sur l’île de la Désolation

 

3 juin 2014 « Il n’y a qu’un seul endroit au monde pour conserver le bordeaux, ce sont nos caves de Champagne… » réédition opportune de 2 livres de Jean-Paul Kauffmann en 1 seul. 

 

11 juin 2015 Le GO des vins des Riceys qui c’est ? Demandez à JP Kauffmann qui a le sens de la géographie humaine… 

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27 septembre 2015 7 27 /09 /septembre /2015 10:10
Hier, venu du diable vauvert Pierre Desproges et les Juifs a fait irruption chez vous sans rimes ni raison : explication.

Hier, alors que je filais dans ma petite auto vers la verdoyante et ensoleillée contrée de Savennières, dans cet Anjou que les chicaneurs-plaideurs aiment tant, lors d’un arrêt-pipi sur l’aire de repos de la Poêle Percée un de mes studieux lecteur s’étonnait : aurais-je été piraté ?

 

Étonné, je consultais ma petite boîte de poche et constatais qu’en effet, sans rimes ni raison, le robot qui poste mes chroniques vous en avait fait parvenir une au contenu étrange :

 

« Pierre Desproges

 

Bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb Les Juifs envoyé par pierredesproges. - Plus de vidéos fun. »

 

Elle était datée du 27 novembre 2015.

 

Ques’aquo ?

 

Un dysfonctionnement simplement de la part de la machine à poster  de mon hébergeur Overblog.

 

Cette chronique n’existait pas en tant que chronique, je m’étais contenté de stocker il y a fort longtemps une vidéo de Pierre Desproges sur les Juifs pour m’en servir à l’occasion d’une chronique.

 

C’est un produit toxique, datant de 1984, l’époque de Touche pas à mon pote, la petite main jaune que l’on portait à la boutonnière de son veston, totalement politiquement incorrect.

 

Imaginez ça, là, maintenant ?

 

Ce serait la curée sur les réseaux sociaux.

 

Pour votre information je vous propose un florilège de citations de Desproges sur les Juifs et 2 versions de la vidéo en question. (la seconde est complète)

 

Avec toutes mes excuses pour la gêne occasionnée. Bon dimanche à vous tous, sans voitures pour les Parisiens, façon de parler

 

On ne m’ôtera pas de l’idée que, pendant la dernière guerre mondiale de nombreux Juifs ont eu une attitude carrément hostile à l’égard du régime nazi.

Textes de scène / Éditions du Seuil

 

Quand quarante mille Juifs s’entassent au Vel d’Hiv’, il faudrait être armé d’une singulière mauvaise foi pour les taxer de snobisme.

Fonds de tiroir / Éditions du Seuil

 

« Faute avouée est à moitié pardonnée », disait Pie XII à Himmler.

Fonds de tiroir / Éditions du Seuil

 

Il faut toujours faire un choix, comme disait Himmler en quittant Auschwitz pour aller visiter la Hollande, on ne peut pas être à la fois au four et au moulin !

Textes de scène / Éditions du Seuil

 

C’est plus fort que moi : plus la situation est sombre, plus j’en ris. Juif aux années sombres, j’aurais sans doute contrepété aux portes des chambres à gaz, n’eussent été les menaces du fouet. (j’ai horreur qu’on me fouette quand je contrepète.)

Chronique de la haine ordinaire / Éditions du Seuil / / Mots-clés : Juifs

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27 septembre 2015 7 27 /09 /septembre /2015 08:00
CHAP.15 opération Chartrons« Ah, Carla ! Elle avait 16 ans, moi, la trentaine « Viens en haut, j’ai quelque chose à te montrer. »

Interdit de séjour ; interdit d’amour…

 

La relégation « peine complémentaire frappant les récidivistes par laquelle un condamné est obligé de résider (relégation individuelle) ou est interné (relégation collective) hors du territoire métropolitain. » a été supprimé en 1970.

 

Toujours applicable pour les vieux amoureux… ou presque…

 

Louis Bertignac de Téléphone raconte :

 

« Normalement, dans les groupes de rock, ça fait la queue dans les loges. Mais le fait qu’il y ait Corinne… Ce n’était pas le chien de garde, mais disons que ça freinait les ardeurs de certaines. Imagine pour un mec complexé comme moi : t’es dans un groupe de rock qui cartonne… Manque de pot, ta gonzesse est dedans ! »

 

Pourtant, au début des années 80, une très jolie nana qui s’appelait Carla Bruni lui a fondu dessus :

 

« Ah, Carla ! Elle avait 16 ans, moi, la trentaine. Mais bon, j’ai connu pire comme différence d’âge depuis. » Ce soir-là, Bertignac rentrait chez lui« dans le passage au Pré-Saint-Gervais » et il est alors tombé sur « deux loutes avec des grands cheveux raides, belles comme pas possible ». Sur le coup, il n’a pas compris qu’elles l’attendaient : « Bon, moi qui essuyais un nombre de râteaux invraisemblable, même avec des moches, je me suis dit : « Qu’est-ce qu’elles foutent là ? », persuadé que ce n’était pas pour moi. En réalité, si. Une minute après, elles sonnaient à la porte : « On a trouvé ton adresse et on aimerait bien boire un coup avec toi.»

 

« Inter­loqué, Louis Bertignac a accepté : « Et là, c’est comme dans un film : j’ai eu mes 20 secondes de courage, ces 20 secondes qui peuvent changer ta vie. Je les ai fait entrer, puis j’ai dit à Carla : « Viens en haut, j’ai quelque chose à te montrer. » Arrivés à l’étage, je l’ai embrassée. Elle n’était pas encore mannequin, mais je la trouvais merveilleuse. » Suivra une belle relation de deux ans, avant que leurs chemins ne se séparent.

 

Pourquoi Bertignac ?

 

Parce qu’il a retrouvé l’amour avec Laetitia qui a 34 ans de moins que lui.

 

J’ai tourné la page, marre de me voir reléguer au rang des interdits d’amour… Y’a pire, ce n’est pas Cayenne.

 

Reste pour moi à purger le cas Onfray l’idole des addicts à la philosophie pour tous. Je n’ai rien contre mais le coureur de plateaux m’exaspère, tout comme ses concurrents style Zemmour and Co. Je sature et qu'on me vienne pas me dire que je souhaite qu'on le baillonne ! Seulement qu'il sache se taire de temps en temps au lieu de bander comme un ado boutonneux face au désir de rattrapper le temps perdu à n'être que le philosophe de Caen. 

 

Acte 1 : le plaidoyer pro-domo de l’intéressé dans le Monde des Idées du 19.09. : Marine, si tu m’entends...

 

« Il y a un procédé psychologique bien connu dans les cours de récréation dont la formule est : « C’est celui qui le dit qui y est ». Qu’on me reproche d’être l’allié objectif de Marine Le Pen est aberrant ! Qu’elle le dise n’est pas étonnant dans sa course à la respectabilité, dans son envie d’avoir des noms d’éventuels compagnons de route, dans son besoin stratégique et tactique d’un point de vue électoral de remplir le vide intellectuel de son parti. » 

 

Acte 2 : En réponse à Michel Onfray par Laurent Joffrin, directeur de la publication de Libération 

 

« Dans une récente interview au «Figaro», le philosophe fait preuve d'un simplisme polémique inquiétant, un ralliement indirect aux obsédés de l’identité. Nous avons choisi de reproduire ses propos pour ensuite les commenter et les réfuter par des arguments rationnels. »

 

Acte 3 : Onfray, escroc intellectuel par Pierre Jourde, écrivain, professeur d'université et critique littéraire, se pose quelques questions (la pièce la plus intéressante)

 

« Les éditions de l’université populaire de Caen viennent de publier des Fragments de Diogène, traduits, édités et commentés par Adeline Baldacchino, préfacés par Michel Onfray. On sait l’intérêt que Michel Onfray porte au philosophe cynique, que quelques répliques bien senties ont rendu célèbre, notamment le fameux « Ôte-toi de mon soleil » adressé à Alexandre le Grand, qui demandait au sage de lui demander ce qu’il désirait.

 

Dans sa préface, Michel Onfray insiste sur deux points : premier point, la jeune femme qui a publié ces textes a fait là une véritable trouvaille. Elle a mis la main sur un « trésor philosophique » de textes disparus, « inédits ». Deuxième point, ce ne sont pas les universitaires qui seraient capables de faire une trouvaille pareille, étant donné que l’Etat les paie pour perpétuer un savoir mort, et qu’ils ne trouvent jamais rien. Curieusement, cette préface au recueil de textes de Diogène commence par des injures adressées à ces « fonctionnaires de la recherche (dite scientifique) grassement payés (…) pour conclure qu’il n’y a plus rien à trouver », publiant leur « thèse soporifique », des « livres lus par personne ». Leurs médailles, leurs carrières ? « Sex toys pour abstinents sexuels.» Leur travail ? Une « imposture ».

 

Acte 4 : Au nom de quel «peuple» prétendent-ils tous parler? par Eric Dupin 

 

« Michel Onfray, Jean-Luc Mélenchon, Podemos, Marine Le Pen: tous en appellent au «peuple»... mais pas forcément au même, ni nécessairement contre les mêmes adversaires.

 

C’est un tout qui a l’immense mérite de rassembler contre quelque chose. L'invocation du «peuple» dans les joutes politiques est fort ancienne. Elle permet de prendre le parti du plus grand nombre tout en isolant un adversaire à l’identité fort variable: «les élites», «la caste» ou encore «les étrangers», c’est selon. »

 

J’en ai fini. Là aussi je tourne la page, on ne m’y reprendra pas de sitôt. Choisir ! Ne plus me laisser aller à la compréhension : qui m’aime me suive !

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27 septembre 2015 7 27 /09 /septembre /2015 06:00
Afin de ne plus travailler le dimanche, ce qui est péché, aujourd’hui je vous conte la Sainte-Enfance avant d’aller descendre ma chopine de blanc

Au Bourg-Pailler, la tante Valentine, sœur de mémé Marie, veuve de guerre 14-18, veillait avec un soin constant et intransigeant à ce que les hommes arrivassent à la grand-messe dominicale à l’heure. Avant de partir, fort en avance, précaution inutile car nous avions un banc, elle rappelait que la pendule montait vers 10 heures, ce qui signifiait dans son langage : le compte à rebours entre dans sa dernière ligne droite.

 

Pour ne rien vous cacher, les hommes s’en fichaient pas mal mais ils ne mouftaient pas. La messe pour eux c’était une figure imposée qui se terminait au café pour taper le carton, aluette ou belote, et descendre des« fillettes de blanc». (0,35 cl)

 

La première friction entre elle et mon père vint avec l’irruption dans les champs de la moissonneuse-batteuse : ne pas travailler le dimanche relevait, en cas de beau temps, d’un mépris pour la conscience professionnelle. Le débat fut vite tranché : les moissonneuses-batteuses allèrent aux champs le dimanche.

 

Je dois avouer que le débat sur le travail du dimanche, dans les 2 camps, les pour et les antis, ne m’a jamais passionné. J’ai toujours travaillé le dimanche.

 

Bref, maintenant que je n’en fous pas une rame 7 jours sur 7, je n’ai plus envie de travailler le dimanche, alors ce matin j’ai décidé de vous parler des œuvres de la Sainte-Enfance qui font référence à mon passé d’enfant de chœur (servir la messe du dimanche c’était bosser pour le curé)

 

Le 23 février 2007 j’écrivais :

 

Quand j'étais enfant, et enfant de chœur, une fois par an, nos très chères sœurs de Mormaison et nos très chers frères de St Louis Grignon de Montfort, nous costumaient pour la journée des œuvres de la Sainte-Enfance. Ainsi, je quêtais, moi le petit chrétien, habillé en petit mandarin pour sauver un petit païen.

 

Cette œuvre, qui existe toujours, sous l'appellation : œuvres de l'Enfance Missionnaire, a été créé pour la propagation de la foi, en 1843 par Mgr Forbin-Janson. La première cible d'évangélisation fut la Chine. Cette oeuvre connut une expansion prodigieuse, d'abord en Europe, puis en Amérique. Aujourd'hui elle est présente dans 150 pays dans le monde.

 

Si vous allez ICI vous pourrez admirer 6 petites illustrations qui ont trait aux boissons.

Afin de ne plus travailler le dimanche, ce qui est péché, aujourd’hui je vous conte la Sainte-Enfance avant d’aller descendre ma chopine de blanc
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26 septembre 2015 6 26 /09 /septembre /2015 06:00
Le charme désuet et rassurant des maisons de confiance est-il à jamais disparu ?

Tout fout le camp ma bonne dame, mon brave monsieur, après que les vaches soient devenus folles à force de bouffer des farines animales les raviolis ont été fourrés au minerai de cheval, et voilà que les coccinelles allemandes, voitures cultes des bobos de la Côte Ouest, trichent à plein pot catalytique et que nos salades bodybuildées sont aromatisées au DDT…

 

Et pourtant nous avions confiance, car c’est beau, même très beau, la confiance car elle peut être admirable, aveugle, candide, filiale, fraternelle, ingénue, mutuelle, naïve, profonde, sereine, touchante… absolue, sans bornes, sans limites, sans réserve.

 

Naïfs comme nous sommes nous étions bien incapables d'imaginer que des maisons ayant pignon sur rue, de « belles et anciennes marques » puissent abuser de la nôtre par tromperie, trahison ou incompétence.

 

Eh ! bien si, force est de constater que les maisons de confiance sont à remiser au rang des vieilleries, des colifichets pour gogos, et que leur réputation de sérieux bien établie qui impressionnait favorablement la clientèle n’est plus qu’un lointain souvenir.

 

Cocus nous sommes, trompés certes mais n’avons-nous pas dans ces affaires une part plus ou moins large de responsabilité ?

 

Victimes nous sommes mais aussi parfois des victimes bien consentantes, attirées par les lucioles des slogans publicitaires gobés à la télé, des fanfreluches du marketing, des beaux emballages, des belles bouteilles emplis de 2 sous de matière première.

 

Si les maisons de confiance ont tiré leur rideau de fer c’est que beaucoup d’entre nous les ont désertées leur préférant les grands et hideux temples païens du bord des villes où l’on se rend dans sa voiture diesel qui pue un max pour pousser des caddies que l’on empli jusqu’à la gueule de tout ce que l’on dit avoir besoin.

 

Faut arrêter de chouiner braves gens vous ne recevez là que la monnaie de votre pièce. Tant que vous achèterez les yeux fermés des produits à deux balles fabriqués n’importe où de par le monde par des petites mains payées dix fois moins que 2 balles, ne vous plaignez pas lorsque vous êtes les dindons de la farce.

 

La confiance ça se mérite et pour faire confiance à une personne physique ou morale il est nécessaire que se tissent des liens de réciprocité entre elle et nous : ça se nomme la confiance mutuelle comme dans un couple. Ça nécessite une forme de proximité qui n’existe plus dans une relation avec des entreprises mondialisées obsédées par le seul profit, la compétitivité, dirigées par des managers interchangeables et rémunérés pour leur performance financière. Le produit qui nous est vendu n’est plus qu’un véhicule sur lequel on a accolé une marque mais dont le contenu est interchangeable en fonction des coûts du minerai. Les marques de distributeur en sont des exemples frappants.

 

Le capital de confiance accumulé au cours des années peut se dilapider, s’évaporer, éclater comme les bulles financières, c’est ce qui vient d’arriver à Volkswagen et plus largement à la motorisation diesel.

 

Alors à qui donc pouvons-nous faire confiance si tout le monde ment à tout le monde et que de surcroît nous nous mentions à nous-même ?

 

 

 

« Un employé raconte son travail à la sociologue du travail Marie-Anne Dujarier : «Si je respecte la procédure qualité au moment de la réception des palettes de viande congelée, les poulets ont le temps de décongeler. Alors je fais mon travail, et après, je m’occupe de leurs papiers.» C’est-à-dire mettre les poulets au congélo avant de remplir le formulaire D32 ! Ainsi, le salarié désobéit, fausse les procédures de reporting… mais pour le bien du client.

 

La réflexion de ce restaurateur, la chercheuse l’a trouvée typique des stratégies de dissimulation qui ont envahi, selon elle, le monde du travail. «Combien de fois j’ai entendu un salarié me dire : "Qu’on nous laisse bosser !" Dans toutes les grandes organisations, on demande à chacun d’atteindre des scores et des objectifs chiffrés - qui ont un impact sur l’avancement, les augmentations, la fermeture d’un service entier. Les salariés sont donc incités à fabriquer des chiffres conformes à ce qu’on attend d’eux : un travail en soi, qui vient en plus de leur "vrai" travail.»

 

 

Nouvel exemple de la façon dont des économistes font la « une » des médias avec de la « gonflette », ici spectaculaire, sur les coûts. Il s’agit du « coût social des drogues en France » (lien vers l’étude ). Chiffre choc dans la presse : près de 250 milliards d’euros par an, tel serait le coût social en 2010 de la consommation de tabac et d’alcool (dites « drogues légales », environ 120 milliards chacune), et des drogues illégales (8,7 milliards).

 

Comme l’écrit Le Monde du 11 septembre, « à trois jours du début de l’examen du projet de loi de santé au Sénat, [ces chiffres] tombent à point nommé pour la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui s’apprête à faire face à de nouveaux assauts parlementaires contre la loi Evin ou la mise en place du paquet de cigarettes neutre ». Au fait, qui a financé l’étude ? Marisol Touraine, via la Direction générale de la santé.

C’est pourtant une étude « sérieuse » (au regard des théories économiques dominantes fondant les « analyses coûts/bénéfices »), bourrée de références, appuyée sur des choix méthodologiques transparents. Mais vous auriez tort de la prendre au sérieux, de la prendre au mot, ou au chiffre. Voici pourquoi, à vous de juger ensuite si mes arguments vous semblent recevables ou non.

 

La suite ICI 

 

La défiance est au coeur du mal être des Français car elle détruit notre lien social. La société française est refermée sur elle-même et la défiance par indifférence réciproque s'entretient d'elle-même...

 

Ce manque de confiance collectif en nous-même ouvre la porte aux peurs, nous sommes craintifs, repliés sur nous-mêmes et c’est du pain béni pour les vendeurs d’illusions, les charlatans qui guérissent les écrouelles par des promesses mirifiques…

 

Que faire alors ?

 

«Allez avec confiance dans la direction de vos rêves! Vivez la vie que vous avez imaginée» – Henry David Thoreau

 

Le poète à toujours raison…

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25 septembre 2015 5 25 /09 /septembre /2015 06:00
Les alcoologues, les addictologues français drivés par l’ANPAA se shootent aux conflits d’intérêts : comment leur faire confiance ?

Les noms sont dans le livre Baclofène la fin de notre addiction les alcooliques ne sont plus anonymes…

 

« Fin 2004, le professeur Olivier Ameisen publiait dans la presse scientifique le succès thérapeutique obtenu par le baclofène à hautes doses sur sa dépendance à l’alcool. En 2008, il publiait Le Dernier Verre (lire ma chronique du 3 novembre 2008 « Le Dernier Verre » du Dr Olivier Ameisen : un témoignage qui dérange… ), qui a popularisé cette découverte. Depuis, plusieurs publications scientifiques ont rapporté les effets favorables de ce traitement sur de larges cohortes de patients, alors que les résultats obtenus par les autres méthodes thérapeutiques sont largement inférieurs […]

 

« … C’est un fléau social (l’alcoolisme) de grande ampleur qui touche non seulement mes patients alcoolodépendants, mais aussi également leur entourage. Alors qu’il existe un médicament susceptible d’aider une large proportion des patients alcoolodépendants, les pouvoirs publics font preuve d’atermoiements et freinent la mise à disposition de ce traitement pour tous ceux qui en auraient besoin. L’agence nationale de sécurité sanitaire doit autoriser une recommandation temporaire (RTU) dans les plus brefs délais en attendant l’Autorisation de mise sur le marché (AMN).

 

Il faut mettre un terme aussi rapidement que possible à ce retard aux conséquences graves pour les malades qui seraient sensibles au baclofène. »

 

Tribune « Cents morts par jour ça suffit » signée par des personnalités médicales reconnues dont le Pr Didier Sicard Pt d’honneur du comité national consultatif d’éthique, le Pr Jean-Roger Le Gall membre de l’Académie de Médecine, le Pr Debré.

 

Qui freine, qui fait pression sur les Pouvoirs Publics : l’ANPAA au premier rang.

 

« Moins de soins, moins d’argent, il n’est donc pas vraiment étonnant que dès le départ, l’ANPAA et ses dirigeants aient été de farouches opposants à l’utilisation du baclofène. Cette association ayant même, selon certaines sources, interdit la prescription de ce médicament à ses membres. »

 

« L’ANPAA est une grosse association, très ancienne et très influente […] Elle est animée par des bénévoles et 1500 professionnels. Son financement provient des sommes et des subventions qu’elle perçoit de l’Assurance maladie, de l’État et des conseils généraux. Pour être précis, en 2013, plus de 76 millions d’euros ! »

 

Mais ce n’est pas tout, les alcoologues et les addictologues sont vent debout : touche pas à mon fonds de commerce !

 

Ceux-ci ont un système de pensée basé sur quelques paradigmes simplistes :

 

  1. Pour s’en sortir il faut de la volonté, de la souffrance, des efforts ;

 

2. ​Il faut analyser les causes de cette alcoolisation, pourquoi on s’alcoolise, trouver les causes du mal-être etc. ;

 

3. ​Pour s’en sortir, une abstinence totale et définitive est indispensable.

 

Résultat : peu de patients s’en sortent, la récidive est la règle.

 

Mais ce n’est pas tout, face au baclofène il y a une nouvelle forme de baclofène «Financé par un laboratoire français, Ethypharm, leader européen de l’innovation galénique, qui espère obtenir l’ANM […] ça sent le conflit d’intérêts à plein nez.

 

Fin 2012, l’ANSM, éclaboussée par l’affaire du Médiator, autorise un deuxième essai en double aveugle : Alpadir. Il est coordonné par les membres hauts placés de la FFA, SFA et ANPAA qui jusqu’à présent se montraient très réticents à l’égard de cette molécule. Dirigé par le professeur Reynaud (Pt de l’ANPPA), son protocole est pour le moins étrange. »

 

Bref, tout ce petit monde : ANPAA, SFA (Société Française d’addictologie) et la FFA (Fédération Française d’addictologie) craint de voir ses pratiques menacées par ce nouveau médicament.

 

« Le baclofène effraie les professionnels de l’addictologie par la menace qu’il représente sur leur profession. Si des médecins se laissent séduire, c’est le désastre. »

 

« Une bonne partie des prises en charges coûteuses risque fort de devenir inutile. Plus personne n’aura besoin d’enchaîner cure sur cure, ni sans doute ne sera obligé des années en psychothérapie à rechercher les raisons de la prise d’alcool. »

 

« Et puis, si le baclofène supprime vraiment la dépendance, les malades guériront au lieu de rester captifs à vie, un malade guéri, c’est un client de perdu. »

 

« La remise en cause du dogme de l’abstinence dérange également énormément […] Les alcoologues sont soutenus sur ce point par tous les groupes d’entraide de type Alcooliques Anonymes. Ceux qui ont souffert pour se mettre à l’abri de l’alcool voient sans doute d’un très mauvais œil que d’autre y arrivent sans en baver des années durant. Et ils n’arrivent pas à admettre que la dépendance puisse être vaincue et qu’un malade puisse guérir. »

 

« L’alcoolisme une maladie ou un péché ? Ne faut-il pas expier ses fautes dans la douleur… »

 

Tout ce beau monde moralisateur emmené par une ANPAA, association sans véritables adhérents, vivant de fonds publics, voudrait nous donner mauvaise conscience, nous terroriser en harcelant des malheureuses campagnes de promotion. C’est à la fois minable et lamentable. Pour être respecté, messieurs, il faut être respectable et sur le dossier du Baclofène vous avez fait la démonstration de votre degré de nuisance à l’égard des patients qui vous sont confiés.

 

Le Dr Renaud de Beaurepaire peut écrire : « Une affaire Mediator à l’envers, voilà ce qui attend l’AFSSAPS. »

 

Lire «Les alcoologues sont un peu comme ces maris ou femmes trompés depuis des années… » à propos du livre du Dr Ameisen

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