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22 décembre 2016 4 22 /12 /décembre /2016 06:00
À la table de Françoise à Combray Marcel Proust appréciait la variété les menus de campagne.

Faire lire Proust par le plus grand nombre, telle est la mission que poursuit Laurence Grenier.

 

Ainsi elle nous offre « les douze dîners » de Marcel Proust aux éditions de la Spirale 10 euros, qui sont extraits de À la recherche du temps perdu.

 

Françoise

 

« Cuisinière de tante Léonie à Combray. Elle a une forte personnalité, fait preuve d’un rude bon sens paysan et alterne attentions et rudesse mais fait toujours montre d’une grande fidélité envers la famille du narrateur (1). C’est une excellente cuisinière et sait varier les menus avec les saisons pour le plus grand plaisir de la famille (2). Elle peut faire preuve de cruauté aussi bien envers les animaux qu’envers ses semblables, en particulier les gens humbles comme les domestiques de la maison (3) mais à l’inverse elle est d’une fidélité exemplaire vis-à-vis de sa maîtresse Léonie et s’occupera d’elle durant sa maladie puis son agonie avec beaucoup d’abnégation (4). »

 

La suite ICI 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Mais (surtout à partir du moment où les beaux jours s’installaient à Combray) il y avait bien longtemps que l’heure altière de midi, descendue de la tour de Saint-Hilaire qu’elle armoriait des douze fleurons momentanés de sa couronne sonore, avait retenti autour de notre table, auprès du pain bénit venu lui aussi familièrement en sortant de l’église, quand nous étions encore assis devant les assiettes des Mille et une Nuits, appesantis par la chaleur et surtout par les repas. Car, au fond permanent d’œufs, de côtelettes, de pomme de terre, de confitures, de biscuits, qu’elle ne nous annonçait même plus, Françoise ajoutait – selon les travaux des champs et des vergers, le fruit de la marée, les hasards du commerce, les politesses des voisins et son propre génie, et si bien que notre menu, comme ces quatre-feuilles qu’on sculptait au XIIIe siècle au portail des cathédrales, reflétait un peu le rythme des saisons et les épisodes de la vie : une barbue parce que la marchande lui en avait garanti la fraîcheur, une dinde parce qu’elle en avait vu une belle au marché de Roussainville-le-Pin, des cardons à la moelle parce qu’elle ne nous en avait pas encore fait de cette manière-là, un gigot rôti parce que le grand air creuse et qu’il avait bien le temps d’ici sept heures, des épinards pour changer, des abricots parce que c’était encore une rareté, des groseilles parce que dans quinze jours il n’y en aurait plus, des framboises que Swann avait apportées exprès, des cerises, les premières qui vinssent du cerisier du jardin après deux ans qu’il n’en donnait plus, du fromage à la crème que j’aimais bien autrefois, un gâteau aux amandes parce qu’elle l’avait commandé la veille, une brioche parce que c’était notre tour de l’offrir. Quand tout cela était fini, composée expressément pour nous, mais dédiée plus spécialement à mon père qui était amateur, une crème au chocolat, inspiration, attention personnelle de Françoise, nous était offerte, fugitive et légère comme une œuvre de circonstance où elle avait mis tout son talent. Et lui qui eût refusé d’en goûter en disant : « J’ai fini, je n’ai plus faim », se serait immédiatement ravalé au rang de ces goujats qui, même dans le présent qu’un artiste leur fait d’une de ses œuvres, regardent au poids et à la matière alors que n’y valent que l’intention et la signature. Même en laisser une seule goutte dans le plat eût témoigné de la même impolitesse que se lever avant la fin du morceau au nez du compositeur. »

 

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 06:00
Les lignes frontalières « des millions d’hommes sont morts à cause de ces lignes » Georges Pérec…

Les migrants !

 

Qu’est-ce qu’une frontière ?

 

Une ligne tracée par la main de l’homme !

 

Qui se souvient de la ligne Oder-Neisse ?  

 

Et le rideau de fer ?

 

L'expression « Rideau de fer » a été popularisée par Winston Churchill lors d'un discours prononcé le 5 mars 1946 à Fulton (USA) lorsqu'il a déclaré que « un rideau de fer s'est abattu sur le continent européen de Stettin à Trieste »

.

Et celle tracée par les accords Skype-Picot au Moyen-Orient ?

 

« Malgré les promesses d’indépendance faites aux Arabes, la France et la Grande-Bretagne découpent ainsi le Moyen-Orient : une zone rouge formée par la Mésopotamie est sous administration directe de la Grande-Bretagne tandis que la France s’approprie une zone bleue comprenant le Mont-Liban, la côte syrienne et la Cilicie. La Palestine est pour sa part internationalisée, Jérusalem étant une ville sainte pour les trois monothéismes.

 

Pour le reste, les Etats arabes indépendants gérés par les Hachémites sont partagés en deux zones d’influence et de tutelle : la zone A au nord revient à la France et la zone B, au sud, à la Grande-Bretagne. Cent ans plus tard, à l’exception de la Palestine et de la Transjordanie devenue Jordanie (la déclaration Balfour de novembre 1917 prévoyant la création d’un Foyer national juif), les lignes créées par les accords Sykes-Picot sont toujours en place, tant bien que mal. « Ces découpages territoriaux ont été d'une importance capitale puisqu'ils ont déterminé arbitrairement pour chacun de ces Etats sa superficie, sa configuration géographique, la structure de sa population, ses potentialités économiques, ses possibilités d'accès à la mer, l'identité de ses voisins*. »

 

Tim Ingold, anthropologue anglais, dans son livre : Une brève histoire des lignes écrit :

 

« Comment pourrait-il avoir des lieux si les hommes ne se déplaçaient pas ?

 

La vie sédentaire ne peut pas engendrer d’expérience du lieu, donner le sentiment d’être quelque part. Pour être d’un lieu, il faut que tous ces « quelque part » se retrouvent sur une ou plusieurs trajectoires de mouvement qui proviennent ou s’orientent vers d’autres lieux.

 

… nous passons notre vie, non seulement dans des lieux, mais aussi sur des chemins. Or les chemins sont en quelque sorte des lignes. C’est aussi sur des chemins que les individus se forgent un savoir sur le monde qui les entoure, et le décrivent dans les histoires qu’ils racontent.

 

C’est pourquoi le colonialisme ne consiste pas tant à imposer une linéarité à un monde non linéaire qu’à imposer sa ligne au détriment d’un autre type de ligne. »

 

[…]

 

« Suivre un trajet est, je crois, le mode fondamental que les êtres vivants, humains ou non humains, adoptent pour habiter la terre. L’habitation ne signifie pas selon moi le fait d’occuper un lieu dans un monde prédéfini pour que les populations qui y arrivent puissent y résider. L’habitant est plutôt quelqu’un qui, de l’intérieur, participe au monde en train de se faire et qui, en traçant un chemin de vie, contribue à son  tissage et à son maillage. Même si ces lignes sont généralement sinueuses et irrégulières, leur entrecroisement forme un tissu uni aux liens serrés. »

 

[…]

 

« Mais il y a eu des époques où les puissances impériales ont tenté d’occuper le monde habité, en jetant un réseau-filet [network] de connexions sur ce qui à leurs yeux, ne ressemblait pas à un tissu de pistes mais à une surface vierge. Ces connexions sont des lignes d’occupation. Elles facilitent le passage d’homes et de matériel vers les sites de peuplement et d’exploitation, et assurent l’acheminement en retour des richesses qui y ont été extraites. Contrairement aux chemins tracés par des pratiques de trajet, ces lignes sont contrôlées et construites en prévision de la circulation qui va y passer. Elles sont généralement droites et régulières et lorsqu’elles se croisent, c’est en des points nodaux qui symbolisent une forme d’autorité. Tracées à travers champs, elles font généralement comme, par exemple, une route nationale, une voie de chemin de fer ou un gazoduc coupent les routes secondaires que les hommes et les animaux fréquentent dans les peu de cas des lignes d’habitation qui ont été tissées dans le pays ; elles les coupent découpant la surface occupée en plusieurs blocs de territoire. Ces lignes frontières, plutôt construites pour contenir le mouvement que pour le faciliter, peuvent sérieusement perturber la vie des habitants dont les chemins croisent ces dernières. Comme l’a écrit Georges Perec, « des millions d’hommes sont morts à cause de ces lignes » (Perec, 1974, p.147). »environs. Les lignes d’occupation relient des points, mais elles divisent également,

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15 décembre 2016 4 15 /12 /décembre /2016 00:06
« Contrairement à ce qui arrive d’ordinaire en Turquie, on n’éprouve aucun désenchantement en pénétrant dans Alep. »

Comment parler d’Alep par-delà notre impuissance de citoyen et sans entrer dans les affrontements idéologiques qui ne sont que trop souvent le reflet de notre inhumanité et de notre confort.

 

Halap : le lait frais, nom sémitique, Alep représente le poste avancé des Sémites.

 

Dans sa plus ancienne histoire d’Alep le R.P Dhorme écrit en 1927 :

 

« Alep ! Il est peu de cités, dans tout le Proche-Orient, qui produise sur le voyageur une plus forte impression. Ses admirables bazars voûtés, où le passant circule à l’abri des pluies d’hiver et de l’ardent soleil d’été,  ses khans somptueux, où s’amoncelle toute la Syrie, l’Anatolie, la Mésopotamie produisent de plus précieux ; ses places larges et bien aérées, où se coudoient les échantillons les plus purs de nomades et de citadins de toutes races ; autant d’attraits qui retiennent l’étranger et lui font apprécier, comme il convient, l’hospitalité légendaire des habitants. Ceux qui ont visité cette ville n’hésitent point à prendre à leur compte ce qu’écrivait, en 1848, Jules David dans l’Univers Pittoresque : « Contrairement à ce qui arrive d’ordinaire en Turquie, on n’éprouve aucun désenchantement en pénétrant dans Alep. »

 

La situation de la ville est l’une des raisons de sa prospérité et de son charme. C’est là que confluent les caravanes qui viennent de la Mer Noire ou de l’Euphrate. C’est là que le monde méditerranéen rencontre les avant-gardes de la Mésopotamie, de la Perse et des Indes, qui choisissent ce chemin pour éviter le désert syrien qui barre l’accès à Damas. Les eaux du Koweik permettent à une grande agglomération de cultiver la campagne aux alentours, cependant qu’un tell  majestueux, surmonté encore d’une citadelle incomparable, pouvait servir d’acropole, surveiller la plaine environnante, défendre la cité contre les invasions. Pareil site interdit à ceux qui, de tous temps, l’occupent, d’être de ces peuples heureux qui n’ont pas d’histoires. Et, instinctivement nous nous demandons jusqu’où nous pouvons remonter, à travers les siècles, pour retrouver la cité d’Alep mêlée aux grands évènements du monde oriental ? »

 

Plus prosaïquement Alep c’est le savon d’Alep, qui depuis le VIIe-et VIIIe siècles, où les savonneries s’y développent. Il est à l’origine des premiers savons durs au monde. Son procédé de fabrication originel, fait appel aux produits locaux abondants dans cette région: l'huile d’olive et l'huile de baies de laurier. Le savon d’Alep est uniquement fait à base d’huile végétale.

 

La fabrication est restée artisanale: transmission du savoir-faire de la saponification de père en fils. La découpe artisanale et manuelle de ce savon, son mode de séchage en tours, à l’abri du soleil pendant 9 mois minimum en font un savon tout à fait authentique, aux contours irréguliers, mais respectueux de votre peau et de l’environnement. Suivant sa composition, son degré de séchage, et sa qualité, la couleur du savon peut varier du jaune très pâle au vert sombre.

 

Très doux, il peut être utilisé en toilette quotidienne aussi bien pour le corps que le visage et les cheveux. A 20% d’huile de baies de laurier et au-delà, ce savon pourrait être considéré comme un savon de soin, un savon traitant. Sa formule ancestrale, sa fabrication artisanale, l’évidence de ses composants d’origine locale et ses qualités propres d’utilisation ont fait l’histoire de ce savon.

 

Voici le mien :

 

Et si je savais prier, mais je ne le sais pas, je prierais leur Dieu, un singulier bien trop pluriel, mais je n’en reconnais aucun d’eux...

« Contrairement à ce qui arrive d’ordinaire en Turquie, on n’éprouve aucun désenchantement en pénétrant dans Alep. »
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13 décembre 2016 2 13 /12 /décembre /2016 06:00
Moi j’aime le fût boujut court et ventru pour faire le Pur Jus de la Juju et de la Fleur !

Laissons de côté celui du canon, pour ne s’intéresser qu’à la barrique qui, selon Pierre Boujut avec un T pour ne pas le confondre avec Patrick Bouju sans T, la star des naturistes, est « une invention loufoque, burlesque, à contre-courant, à contre-raison, à contre-utilité »

 

Comme il le fait justement remarquer, il n’y a pas de modèle dans la nature de ce montage de morceaux de bois, les fameuses douelles, forts difficiles à assembler, pour recueillir et conserver du liquide.

 

« Le récipient naturel, c’est l’amphore, le vase, fabriqué à la façon de l’arbre creux, de la pierre creuse que l’on copie en moulant de l’argile humide ; ou bien, c’est l’outre que l’on trouve toute faite en cousant de la peau de bouc. »

 

Comme le fait malicieusement remarquer Pierre Boujut « Les Grecs et les Romains, éminemment rationnels et utilitaires, ne pouvaient pas inventer autre chose. Tandis que les Celtes, peuple de rêveurs, insoucieux du temps et de la vie pratique, imaginèrent le fût, qui, comme quelques autres inventions de poètes, s’avéra pourtant plus utile, plus adéquat à son but que tous ses équivalents ; et ils lui donnèrent sa forme définitive dès l’origine, puisqu’il n’a subi aucune modification essentielle au cours des âges. »

 

Donc ce sont les Celtes qui ont inventé la barrique en bois, quelques décennies avant l’ère chrétienne. C’est en Gaule que les Romains en ont appris l’usage. Le célèbre tonneau de Diogène n’était qu’une grosse amphore. Les peintures antiques en font foi. »

 

Mais, si la barrique n’a pas changé de forme, elle est de nos jours largement entre les mains froides des robots et aussi entre celles des faiseurs d’arômes.

 

Je vais donc m’en tenir au large éventail des mots pour le désigner.

 

Chez nous, en Vendée voisine des Charentes, on parlait de tonneau ou de tonne, ce qui est assez normal vu que l’art de la barrique c’est la tonnellerie

 

Selon la contenance de l’objet, on dit :

 

  • Le demi-muid, fut gros et court de 600 à 800 litres ( le muid état une vieille mesure pour  marquer 18 hl)
  • Le tierçon, fût  de de 550 litres, mas plus étroit et plus allongé ;
  • La barrique, de 200 à 450 litres ;
  • La demi-barrique, de 10 à 180 litres ;
  • Le quart ou quartaut, de 50 à 90 litres ;
  • Le barrillage ou barricot, de 10 à 40 litres.

 

Laissons de côté le baril ça fait pétrole, pour évoquer le tonnelet et le foudre ( de fuder en allemand) qui est un tonneau de grande capacité, souvent de forme ovale.

 

Du côté du négoce, on parle de pièce, synonyme de tierçon, « la pièce de vin ».

 

Pour terminer revenons sur le fût boujut dénommer ainsi parce qu’il a du bouge, c’est-à-dire du ventre.

 

Enfin, vous pouvez vous reporter à une chronique de la nuit des temps le 8 octobre 2008 : Vive le kitch Berrichon : « entonnailles »  ICI

Moi j’aime le fût boujut court et ventru pour faire le Pur Jus de la Juju et de la Fleur !
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12 décembre 2016 1 12 /12 /décembre /2016 00:06
Cette photo prise le 15 avril 2014 montre un homme contrôlant un drone pour pulvériser des pesticides sur une ferme à Bozhou, dans la province d’Anhui, dans le centre de la Chine. - / AFP

Cette photo prise le 15 avril 2014 montre un homme contrôlant un drone pour pulvériser des pesticides sur une ferme à Bozhou, dans la province d’Anhui, dans le centre de la Chine. - / AFP

Mes compétences dans le domaine de la technologie sont aussi minces que le papier dans lequel je roule mes cigarettes mais ça ne m’empêche pas de m’intéresser de très près aux innovations qui envahissent l’univers agricole.

 

Faut-il les craindre, se mettre la tête dans le sac ou s’enthousiasmer ? Je ne sais mais ce qu’il ne faut surtout pas faire c’est de laisser aux autres, en particulier les multinationales, le soin de mettre la main dessus.

 

Dans les papiers sur Vinitech je n’ai rien vu sur le sujet.

 

Certains, tel l’inénarrable Bernard Magrez, qui allie les bœufs et les drones, font joujou avec pour faire joli. Il n’empêche que ces drôles d’engins, qu’il ne faut pas réduire à un nouveau moyen d’épandage de saloperies, vont bouleverser la donne agricole, et bien sûr viticole, comme l’indique The Motley Fool http://www.fool.com/investing/2016/11/25/drone-usage-in-agriculture-could-be-a-32-billion-m.aspx fait remarquer que les drones ont d’abord été commercialisés au Japon à des fins agricoles ?

 

L’éco-quotidienne du Monde de vendredi rapporte : qu’un « rapport récent de PwC estime le marché potentiel pour les drones agricoles à 32,4 milliards de dollars (30,5 milliards d’euros), juste après seulement les infrastructures. Bank of America Merrill Lynch anticipe que l’agriculture pourrait représenter près de 80 % du marché des drones commerciaux à l’avenir, avec le potentiel de générer 82 milliards de dollars d’activité économique aux Etats-Unis entre 2015 et 2025. Il n’est donc pas surprenant que de grands fabricants de drones, comme AeroVironment Inc., se concentrent de plus en plus sur l’agriculture.

 

En fait, même les sociétés de technologie s’intéressent aux drones agricoles, comme Raven Industries. Et les entreprises agricoles se préoccupent sérieusement des drones. En avril, DuPont a investi une somme non révélée dans la compagnie de drones PrecisionHawk. Quant aux fabricants de matériel agricole, ils numérisent tranquillement les fermes en adoptant une agriculture de précision.

 

Au fil du temps, l’agriculture de précision s’est considérablement étendue touchant le GPS, les systèmes automatisés, la cartographie et les images satellites. Les drones s’ajoutent à cette liste. Aujourd’hui, les agriculteurs sont confrontés à l’un des plus grands défis du monde : alimenter une population croissante sur fond de catastrophes météorologiques et de recul des terres arables. La clé réside dans la stimulation des rendements des cultures, que les drones peuvent aider. Les drones agricoles sont des systèmes de haute technologie qui peuvent réaliser les tâches qu’un agriculteur ne peut pas faire : analyser chaque recoin des champs pour évaluer le sol, surveiller l’état sanitaire des cultures, déposer des engrais, suivre les conditions météorologiques et estimer les rendements, puis collecter les données et les analyser pour une action rapide. En bref, les drones peuvent mécaniser toutes les étapes de l’agriculture, éliminer les coûts des erreurs humaines et permettre aux agriculteurs de réagir rapidement aux menaces (comme les conditions de sécheresse et les insectes destructeurs. »

 

Notre grand secteur viti-vinicole, dont on nous rabâche les équivalents Rafale, qui a été aussi insoucieux de l’état sanitaire de son vignoble, des grandes attentes de la société, ne pourrait-il pas permettre l’incubation de vraies start-ups qui innovent dans l’utilisation de ces nouvelles technologies ?

 

Dans les fameux incubateurs je ne vois rien de bien innovant… nos têtes chercheuses préfèrent faire joujou avec des outils numériques sur lesquels nos concurrents ont  des longueurs d’avance.

 

L’argent il est où pour servir de pied de cuve à ces initiatives ?

 

Essentiellement dans les Interprofessions qui continuent d’user jusqu’à la corde des vieilles recettes sans grandes retombées sur le devenir des vignerons.

 

Réveillez-vous les mecs !

 

Connectez-vous !

 

Bougez-vous !

 

Les drones attaquent…

 

Jusqu’où iront-ils ?

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11 décembre 2016 7 11 /12 /décembre /2016 08:00
« La tombe de la mère de Camus est tout en bas du cimetière, contre le mur d’enceinte, au milieu de la rangée… » de l’indifférence des ayants-droits de l’écrivain.

L’humble cimetière chrétien d’El-Madania, où étaient enterrés des Européens qui avaient pris fait et cause pour l’Algérie indépendante. Établi sur les hauteurs, boulevard des Martyrs, anciennement boulevard  Bru, à l’ombre de hauts cyprès, dominant le quartier Belouizad, anciennement Belcourt et quai.

 

Il y revint en avril, sous un ciel bleu et un ciel superbe, très tôt, un dimanche matin, « dans un calme à peine troublé par le roucoulement des pigeons. À cette heure de la journée, la vue de la mer dorée, qui se confondait avec le ciel, était somptueuse. »

 

C’est le père Guillaume, prêtre de la Mission de France et directeur du centre diocésain Les Glycines à Alger, habitué à guider les chercheurs venus du monde entier en pèlerinage sur les traces d’Albert Camus, qui lui avait indiqué où se trouvait la tombe de sa mère.

 

« Pour trouver la tombe de la mère de Camus, il se fraya un chemin au milieu des herbes folles et arracha des plantes qui avaient poussées entre les stèles. Il était absolument seul dans le cimetière. »

 

« Il trouva ce qu’il cherchait. Une plaque de béton grise, ornée d’une croix, brisée en deux, avec une plaque de marbre portant ces simples mots :

 

Vve Lucien Camus

Née Catherine Sintes

1882-1960

 

La mère d’Albert Camus était donc morte la même année que son fils, huit après, avant l’indépendance de l’Algérie. En apprenant l’accident de son fils elle avait dit « C’est trop jeune. »

 

« Il déposa délicatement son rosier sur sa sépulture abandonnée, et dit une prière en songeant à tous ceux qui, de l’autre côté de la Méditerranée, continuaient de vivre grâce à l’œuvre de Camus, ses ayants-droits, son éditeur, sans s’être soucié d’honorer la mémoire de la femme qui lui avait donné le jour en entretenant sa tombe. »

 

Cette chronique doit tout au très beau petit livre Théorie d’Alger de Sébastien Lapaque.

 

Pour terminer :

 

Amar, né en 1954, dans le quartier de la Redoute, employait des mots forts et clairs pour évoquer son affection pour la France :

 

« Nous avons quand même vécu cent trente ans ensemble. »

 

Il aimait ce genre de pensée dont il pouvait bien sentir, avec certitude, qu’elle était susceptible d’exaspérer les imbéciles des deux côtés de la Méditerranée.

 

L’inscription, sur une mosaïque de l’abside de ND d’Afrique, derrière l’autel, dont tous les amoureux d’Alger lui avaient parlé avec émotion :

 

« Notre-Dame d’Afrique priez pour nous et pour les musulmans. »

 

 

« La tombe de la mère de Camus est tout en bas du cimetière, contre le mur d’enceinte, au milieu de la rangée… » de l’indifférence des ayants-droits de l’écrivain.
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11 décembre 2016 7 11 /12 /décembre /2016 06:00
« Je fais 1 centimètre et demi de plus que Nicolas Sarkozy. Je fais 1 mètre 67 sans talonnettes » Bernard Cazeneuve

Bernard Cazeneuve n'est surtout pas le dernier à se moquer de lui-même, que ce soit quand il évoque sa DS vintage, son look de "notaire de province" ou sa taille « à chaque fois, il y a eu des articles sur la « révélation Cazeneuve ». J’ai été « révélé » trois fois, et personne ne s’en était aperçu ! Cela doit tenir à ma petite taille ».

 

Mais sur le podium des élégants Bernard Cazeneuve est le n°1, François Fillon le 15e et Emmanuel Macron le 20e 

 

ICI le diaporama des 20

 

Ce dimanche à nouveau je sombre dans l’extrême futilité mais vous comprendrez aisément que de ma part c’est une forme de thérapie adaptée à la morosité du temps et au bal des prétendants de BALPOP.

 

La revue GQ a classé les 20 Français les mieux habillés en 2016.

 

Elle a eu le nez creux car comme je l’indique dans mon titre notre nouveau premier Ministre Bernard Cazeneuve décroche la plus haute place du podium.

 

« Capable de se moquer de sa taille devant l’Assemblée, le ministre de l'Intérieur a tout compris: l’élégance n’est pas une question de physique. L’ancien député-maire de Cherbourg-Octeville est l’homme politique français qui affiche le plus d’attention et de connaissance en matière de vêtements. Sur le terrain ou au Parlement, il sait parfaitement adapter sa mise à son environnement rester chic en toutes circonstances. Même avec une veste matelassée, Bernard Cazeneuve reste fidèle à la devise de GQ : rester chic en toute circonstance. »

 

Ça n’avait pas échappé à un autre élégant, François Fillon, classé 15e, il avait confié à Karine Le Marchand dans Ambition intime  «Ce qui m'agace c'est quand je baisse dans les classements. Il y en a un récent où le ministre de l'Intérieur était devant moi. Je lui ai fait part de mon mécontentement. (…) Je lui ai envoyé un message pour lui demander de quelle(s) perquisition(s), il avait menacé les journalistes.»

 

« S’il peut passer pour l’un des plus sérieux d’entre tous, l’ex-Premier ministre se permet pas mal de fantaisies vestimentaires: chemises à rayures avec des cravates à pois, chaussettes de couleur, vestes matelassées de gentleman-farmer… François Fillon est l’un des rares hommes politiques à avoir une vraie prestance vestimentaire sans en faire trop. Ou comment s’habiller en adulte responsable sans tomber dans le piège du conformisme. »

 

Le style des deux hommes, plutôt tradi, est comparable, écrit Sandra Lorenzo dans le Huffington Post :

 

« Au jeu des ressemblances, on trouve par exemple, le même intérêt pour ce type de vestes matelassées.

 

La comparaison s'arrête là. « Si François Fillon est un dandy qui s'ignore, avec Bernard Cazeneuve, il n'y a pas de hasard, tout est travaillé, maîtrisé, sophistiqué. Il ne fait aucune faute de goût », remarque Samir Hammal.

 

Bernard Cazeneuve un dandy ?

 

Deux accessoires qu'affectionne particulièrement le Premier ministre montrent bien qu'il ne s'agit pas seulement de s'habiller pour sa fonction mais d'aimer soigner ses tenues. Peu d'hommes de sa stature arborent une pochette soigneusement pliée dans leurs costumes ou encore le port du chapeau en hiver.

 

Une collection de chapeaux sur laquelle Bernard Cazeneuve avait d'ailleurs refusé de s'appesantir, interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Il avait seulement accepté de dévoiler qu'il possédait « une dizaine de chapeaux»

 

Si les pochettes sont plus faciles à porter avec une tenue très habillée, le Premier ministre les affectionne au quotidien avec une simple veste de costume ou un blazer. Et ce détail a son importance selon Samir Hammal: « C'est un accessoire à l'origine porté par la noblesse au XVIIe siècle puis par les hommes de pouvoir. Les Mad Men, Sean Connery dans James Bond ou encore Jean Dujardin dans OSS 117. Mais Bernard Cazeneuve ne porte pas n'importe quelle pochette, les siennes sont à pli bouffant, elles sont plus vaporeuses que les traditionnelles carrées. »

 

Don Draper à Matignon? C'est presque ça. »

 

Le dernier de la liste c’est le ni gauche ni droite Emmanuel Macron

 

« Contrairement aux propos d'un Nicolas Sarkozy en meeting qui lui reprochait “d'enlever sa cravate avant d'aller à la télévision” pour faire “jeune”, “chic” et “décontracté”, Emmanuel Macron ne fait pas semblant d'être moderne : il suffit de regarder la finesse de ses revers de veston pour s'en convaincre. Le ministre de l’économie a gardé de son passé de banquier d’affaires un goût pour les costumes discrets et bien coupés, même s'il affectionne de temps à autres arborer la rayure tennis (très associée à la finance) et le nœud windsor. Dans le monde très compassé de la politique, il est aussi l’un des rares à porter la cravate fine et à miser sur la chemise bleu ciel pour garder bonne mine. »

 

Bruno Roger-Petit note avec pertinence à propos du nouveau 1er Ministre

 

« Tout électeur de gauche ayant quelque chose en lui de Mitterrand ne devrait pas demeurer longtemps insensible à Cazeneuve. Le chapeau. Le manteau. La démarche. La froideur. La pudeur. Le pas mesuré. Le bras figé. Cette façon d’être là, d’en imposer, tout en marquant la distance. Cette allure de gentleman-farmer à la française. Entre François Mitterrand et Philippe Noiret, la figure Cazeneuve est une permanence comme la France les aime. Le nouveau Premier ministre est une façon provinciale de réconcilier la gauche avec une certaine forme d’authentiquement français. »

 

« Il suffit à Cazeneuve de se coiffer de son élégant chapeau de chasse, et nous voici plongés au cœur de la règle du jeu, les pieds dans la terre, la forêt en lisière... La vie est à nous, partie de campagne et déjeuner sur l’herbe... Nous sommes alors loin, très loin, trop loin de la grande illusion Manuel Valls, portée par des éléments de langage qui ont le défaut d’être trop perceptibles pour être authentiques. Il faut cinq minutes à Manuel Valls pour évoquer l’esprit français là où Cazeneuve n’a besoin que de se coiffer d’un chapeau. La vérité d'un homme, ça ne se décrète pas. Le feutre, ce n’est rien. Et c’est tout."

 

 

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10 décembre 2016 6 10 /12 /décembre /2016 06:00
Mon père aimait les apéros à la gentiane alors pour la Noël découvrez une gentiane sous l’Équateur.

Souvenir, souvenir, ce liquide jaune amer plaçait plus encore mon père dans le camp des originaux : Avèze, Salers, la Suze… À une époque je m’y suis essayé pour me distinguer de mes copains qui eux lichaient plutôt du Martini ou du Byrrh…

 

« La liqueur de gentiane est une boisson apéritive amère et alcoolisée fabriquée par macération et distillation de racines de gentiane jaune d'Auvergne (gentiana lutea) qui lui confèrent son amertume bien spécifique. On retrouve cette plante en importantes quantités dans les monts du Cantal, entre le Puy Mary et le Plomb du Cantal.

 

Cette boisson semble avoir été inventée vers 1885 par Ambroise Labounoux et commercialisée comme apéritif par la Distillerie de la Salers. Elle répondait à la forte demande de quinquina, boisson amère à base de quinine, souvent bue avec une eau gazeuse, qui était très en vogue à cette époque, d'abord dans les colonies où les fièvres obligeaient à prendre un fébrifuge, puis dans les stations climatiques et thermales, nombreuse en Auvergne.

 

La gentiane est une grande herbe robuste et vivace, elle peut vivre 50 ans et met 10 ans pour fleurir la première fois. Les feuilles sont opposées et nervurées. Elles sont pétiolées à la base et sessiles embrassantes sur la tige. Les grandes fleurs jaunes sont serrées à la base des feuilles supérieures. La corolle est divisée en 5 à 9 lobes presque jusqu'à la base.

 

Il faut attendre sept à dix ans avant de pouvoir les récolter. La récolte est réalisée essentiellement dans le Massif Central par les Gençanaïres. À l'aide d'une fourche spéciale appelée « fourche du diable », ils peuvent extraire plus de 200 kg de racines par jour. C'est un travail pénible qui s'effectue de mai à octobre.

 

Ce sont près de 1 000 à 1 500 tonnes qui sont utilisées chaque année pour satisfaire les besoins de l'artisanat et l'industrie. En volume, la gentiane est une des trois premières plantes médicinales et aromatiques utilisées en France et ses applications sont nombreuses (pharmacie et médecine humaine et vétérinaire, boissons et spiritueux, cosmétique, fabrication d'arômes et d'extraits, gastronomie… »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour sourire, au Ministère de l’Agriculture, l’attachée de presse de Michel Rocard se prénommait Gentiane et elle avait les yeux bleus.

 

Mais ce matin je vais être plus poétique en allant piocher dans le merveilleux Atlas de Botanique poétique de Francis Hallé.

 

Celui-ci explique que le but de son ouvrage « est de montrer que la forêt équatoriale n’est pas l’ « enfer vert » qu’y ont vu trop souvent les colonisateurs et les aventuriers ; c’est, bien au contraire, un univers quelque peu magique où l’on vit fort agréablement pour peu que l’on observe avec sympathie les petites merveilles qui s’offrent au visiteur occasionnel presque à chaque pas ; il y trouvera amplement de quoi satisfaire ses exigences en matière esthétique, de dépaysement et de poésie. »

 

Alors embarquons-nous pour la Guyane pour pénétrer dans sa forêt équatoriale : « son sol est couvert d’un tapis de feuilles mortes. Une ou deux fois au cours d’une journée de marche, on aperçoit une gentiane, bleue, comme on en voit dans les prairies des Alpes ! C’est une rencontre inattendue et émouvante dans un sous-bois de forêt équatoriale où la lumière ne pénètre que de manière infime. En outre, cette gentiane sent très bon. »

 

Cette belle petite fleur bleue si odorante est une étrangeté puisqu’elle pousse dans l’ombre. Il lui est donc impossible de bénéficier de la photosynthèse, elle n’a ni chlorophylle, ni feuilles et elle tire son énergie autrement.

 

Comment ?

 

« Par ses racines, Voyra vit en symbiose avec un champignon du sol, lui-même vivant en symbiose avec les racines d’un arbre. Le champignon exploite la sève sucrée de l’arbre et en transfère une partie à la gentiane. Cette dernière utilise donc une énergie captée par l’arbre. »

 

Juste retour des choses !

 

Privée de lumière par la canopée des grands arbres la gentiane, pour survivre, s’est adaptée en allant puiser son énergie dans leurs racines.

 

Je trouve ça d’une puissante beauté et je vous invite à acheter pour les sabots de vos petits-enfants le superbe livre de Francis Hallé. C’est une mine de trésors étonnants.

 

Pour mieux connaître Francis Hallé : vous rendre ICI je n’ai pas osé écrire aller ICI

 

 

 

 

 

Mon père aimait les apéros à la gentiane alors pour la Noël découvrez une gentiane sous l’Équateur.
Mon père aimait les apéros à la gentiane alors pour la Noël découvrez une gentiane sous l’Équateur.
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7 décembre 2016 3 07 /12 /décembre /2016 06:00
Entre les tripes à la romana de Giovanni Passerini, la fraise de veau de Christophe Philippe à Amarante : la cuisine populaire est de retour chez les parigots tête de veau !

Commençons par les Chinois.

 

Français et Chinois ont longtemps nourri une passion commune pour les produits tripiers. « Si la consommation a commencer a commencé à décliner en France depuis le début du XXe siècle, elle est restée constante en Chine. Encore aujourd’hui, quelle que soit leur classe sociale, les Chinois ont une appétence équivalente pour les meilleurs morceaux de viande et leurs sous-produits. Même si ces derniers coûtent moins cher, sur le plan culinaire, ils sont traités et cuisinés avec la même minutie que les viandes, par les mêmes cuisiniers. Au-delà du plaisir gustatif, le succès des produits tripiers s’explique aussi par leurs textures variées et leurs vertus thérapeutiques.

 

[…] En Chine, les produits tripiers entrent toujours dans de nombreuses recettes d’en-cas populaires et dans les recettes signatures des grands restaurants. »

 

Ainsi s’exprime William Chan Tat Chuen dans son livre Dialogue culturel entre les cuisines Chinoise et Française aux éditions de l’Épure ICI 

 

Revenons un instant sur ceux des chefs qui osent tout :

 

Tout d’abord Giovanni Passerini

 

- Quel plat conseilleriez-vous à un client qui vient pour la première fois dans votre restaurant ?

 

« Les tripes à la romana ! C'est un jeu voire une mission de démocratiser les tripes. Pour moi, les tripes à la mode de Caen ont vraiment détruit l'image des tripes en France. A Rome et en Toscane, on a une façon beaucoup plus légère de les préparer donc ça m'amuse beaucoup de convaincre des personnes un peu réticentes. Au final, j'ai l'impression que les gens qui goûtent ce plat répètent tous la même chose : « Ah moi je n'aime pas les tripes mais ça, c'est super! » C'est plus excitant de faire découvrir ce plat car les pâtes sont très populaires et on en trouve dans tous les restaurants italiens. »

 

 

Ensuite, Christophe Philippe qui propose à Amarante une cuisine française simple et goûteuse : comme sa fraise de veau, voir ci-dessous, en deux visites j’en ai repris à chaque fois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais mon goût pour la cuisine Beurk, chère à Sébastien Demorand, n’a jamais été pris en défaut. Pour preuve ce dialogue entre amoureux :

 

-         Quoi me faire avaler ça ? Des couilles d’agneau ? Tu rigoles ? Jamais de la vie !

 

-         Allez, juste une bouchée. Tu vas voir, c’est délicieux…

 

-         Non ! Beurk ça me dégoûte ! Comment tu peux aimer ça ?

 

-         J’aime ça parce que c’est bon…

 

C’était dans une chronique du 7 novembre 2011 Aujourd’hui pour la défense des produits beurk je suis Jacques Langue et je bois des Clous 34

 

J’avais déjà œuvré sur le sujet le 6 février 2010 Brochettes de couilles d’agneau et merguez à la sauce tomate

 

Ce sont les fameuses animelles que le cuisinier Menon qualifiait prudemment de « rognons extérieurs »

 

C’est pour cette raison que je ne puis résister à vous mettre sous le nez la recette emblématique de la cuisine du Sichuan chinoise des « poumons émincés par le couple marié fuqui feipan raconté dans le livre de William Chan Tat Chuen.

 

Cette recette « remonte à la fin de la dynastie Qing. Dès cette époque, de nombreux restaurants de rue de Chengdu proposaient déjà cette  recette. L’ingrédient principal, de la viande de bœuf, était complété par le cœur, la langue et le poumon de l’animal. Une fois cuits dans un bouillon aromatique, ils sont tranchés finement, puis servis dans une sauce très épicée à base de poivre de Sichuan, d’huile pimentée, d’ail et d’huile de sésame. Ils sont servis froids en hors d’œuvre.

 

C’est en 1930 qu’un couple de gargotier de Chengdu sort du lot. Le mari Guo Zhaohua, et son épouse, Zhang Tianzheng avaient revisité la recette d’origine avec d’autres produits tripiers, d’autres viandes comme l’agneau en améliorant l’assaisonnement. Ils avaient eu l’idée d’ajouter en plus de la pâte de sésame. Leurs créations étaient tellement succulentes que le succès dépassait les frontières régionales. Un jour, un riche marchand, ému par la recette qu’il venait de déguster, offrit une plaque en or au couple de gargotier, avec l’inscription « poumons émincés par le couple marié », en hommage à leur labeur. Depuis, l’appellation est restée. La recette ne comporte plus de poumon de bœuf ! »

 

C’est beau !

 

Pour terminer, pour sauver l’honneur des tripes à la mode de Caen un peu égratigné par l’ami Giovanni je vous recommande de lire ce qu’écrit l’auteur. C’est fort bien documenté.

 

Entre les tripes à la romana de Giovanni Passerini, la fraise de veau de Christophe Philippe à Amarante : la cuisine populaire est de retour chez les parigots tête de veau !
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6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 06:00
Fiat 509 spider

Fiat 509 spider

Exit Renzi !

 

J’aime l’Italie mais je ne vais pas m’aventurer à commenter les résultats du référendum. J’essaie de comprendre en lisant la presse italienne.

 

C’est donc pour cette raison que j’ai décidé de consacrer ma chronique au gorgonzola vu sous le regard d’Ugo Tognazzi  enfant. C’est succulent !

 

Je confesse humblement auprès d’Alessandra et Giovanni qu’enfant, pour moi, le gorgonzola ce n’était que Génie du mal, le pseudo de l’ignoble Roberto Rastapopoulos dans Coke en stock le Marquis de Gorgonzola.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour me faire pardonner je vais à nouveau me transformer en ambassadeur de l’excellence italienne en commençant par vous informer de ce qu’est ce fromage :

 

Gorgonzola : L’émeraude de la production italienne

 

Zone de production

 

Les provinces de Bergame, Brescia, Côme, Crémone, Cuneo, Milan, Novara, Pavia, Vercelli et la région de Casale Monferrato.

 

Origines historiques

 

Sa naissance remonte à la fin du Xe siècle dans la ville dont il tire son nom, Gorgonzola, près de Milan. On en parle déjà à la moitié du XIXe siècle comme l’un des grands fromages italiens. L’A.O.C. reconnue par DPR n°1269 en 1955, est l’une des plus connues dans le monde. Le Consortium de Défense a été constitué en 1970 et réunit 64 producteurs et affineurs.

 

Caractéristiques du produit

 

C’est un fromage persillé à pâte molle et crue de couleur blanc-paille, caractérisé par des stries vert-bleu clair. Il est crémeux et mou, avec un goût savoureux et caractéristique, plus ou moins piquant selon le type.

 

Techniques de production

 

Produit exclusivement avec du lait de vache entier provenant d’une seule traite (10 litres de lait environ pour 1 kg de Gorgonzola), après pasteurisation, il est versé dans de grands chaudrons dans lesquels sont ajoutés des ferments lactiques, et des spores de Penicillium (champignon microscopique) qui lui donnent ses veines caractéristiques et lui confèrent son goût unique. L’affinage se fait pendant 2 mois au moins pour le Gorgonzola doux, et plus de 3 mois pour le piquant. La production annuelle est de 40 000 tonnes.

 

En effet, Le gorgonzola existe à différents degrés de maturité et de moisissure. Plus il est avancé et plus son goût est prononcé.

 

* Gorgonzola doux : il est crémeux (pâte molle) avec une saveur particulière et caractéristique, il est légèrement piquant.

 

* Gorgonzola piquant : sa pâte est dure, consistante, friable, sa saveur est plus prononcée et forte.

 

Pour plus de détails c’est sur le site du consortium ICI 

 

Mais, je ne vais en rester là, nul autre qu’Ugo Tognazzi prend le parti d’une dérision décapante en nous contant son histoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est savoureux.

 

Ça se passe en 1932

 

« Ma grand-mère de Crémone pleura lorsque mon père refusa de manger du gorgonzola.

 

C’était ma grand-mère maternelle, c’est-à-dire la mère de ma mère. Elle vouvoyait mon père parce qu’il était de Milan, qu’il était assureur et qu’il l’intimidait. Son refus du gorgonzola était, au fond, l’affront de l’homme qui vient de la grande ville à la province.

 

On était en 1932. Mon père disait que Crémone lui portait la poisse. Lorsqu’il se déplaçait à bord de sa Fiat 509 Spider (qui n’était pas du tout adaptée à une famille de 4 personnes, raison pour laquelle je voyageais allongé contre la vitre arrière de celluloïd) et qu’il croisait une voiture immatriculée CR, il se touchait les couilles et conduisait d’une seule main. Et pourtant, c’était à Crémone qu’il avait connu ma mère. Il me vient un doute : et si justement c’était pour ça ?

 

Je pense  qu’il l’avait rencontrée en permission, vu qu’on l’avait envoyé faire le soldat à Crémone. Il devait l’avoir mise enceinte contre un mur entre huit et neuf heures du soir avant de rentrer à la caserne. Et il devait l’avoir épousée deux mois plus tard. Sinon, pourquoi ma mère me racontait toujours le même bobard de ma naissance au septième mois ?

 

Ma mère était une sainte et une femme bien comme il faut, en effet elle n’est plus de  ce monde. Elle tomba amoureuse de mon père parce qu’il était de Milan et qu’il s’appelait Gildo. Mais aussi parce qu’il ne mangeait pas de gorgonzola. Après s’être mariés, ma mère fut de nouveau enceinte, cette fois-ci dans les règles, et en effet ma sœur naquit neuf mois plus tard.

 

Ainsi la famille fut au complet. C’est alors que mon père ne voulut plus vendre de l’huile à san Vito, du côté de Casalbuttano, dans la province de Crémone. Après tout, lui, il était de Milan. Il devint donc assureur, un vrai métier de milanais, et transféra sa famille d’abord à Bergame, puis à Bassano del Grappa, Thiene, Padoue, Vicence, et enfin Vérone. Il s’était mis dans la tête d’assurer les paysans contre la grêle, s’attirant ainsi une réputation de jeteur de sorts, raison pour laquelle les marchés s’épuisaient rapidement et nous contraignaient sans cesse à changer de ville.

 

Quand mon père n’était pas à la maison, c’est qu’il était à l’extérieur pour affaires. Nous le voyions rarement. Quand il rentrait après qu’il eût fait affaires, il était très sérieux. Nous pensions qu’il était très sérieux parce qu’il était de Milan, mais en réalité, il était très sérieux parce qu’il n’avait pas fait d’affaires.

 

Si au contraire il en avait fait, il changeait de meubles, de ville et de vêtements.

 

Lorsqu’il emmena sa famille à Milan pour la première fois, tout le monde changea de vêtements. Ma mère s’en trouva si heureuse et transformée quelle se cogna dans l’un des miroirs de l’hôtel Cobianchi parce qu’elle ne s’y était pas reconnue (1930, Piazza del Duomo).

 

L’une de ces années-là, le 23 mars, c’était mon anniversaire : pour fêter l’occasion, mon père nous emmena tous à Crémone. J’étais habillé en Balilla*, ma sœur en Piccola Italiana*, mon père en uniforme fasciste, ma mère je ne sais pas.

 

Et ma grand-mère de Crémone pleura lorsque mon père refusa de manger du gorgonzola »

 

*organisations fascistes pour les enfants de 8 à 14 ans.

 

Ça c’est une plume, je l’envie !

 

Reste pour moi à mettre un cierge à Santa Maria Assunta (Notre-Dame de l'Assomption) au Duomo di Cremona, pour qu’un jour Giovanni me fasse des Gnocchi de pommes de terre au gorgonzola.

photo d'Elisa Berthomeau
photo d'Elisa Berthomeau

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