On me pose souvent la question : comment choisis-tu tes ses sujets de chroniques ?
Le plus souvent elles me tombent dessus, le genre tomber amoureux.
La présente part d’une visite d’une amie, au musée de la chasse et de la nature où expose Eva Jospin. ICI
Tient, tient, tient, une Jospin…
L’ancien Premier ministre socialiste, Lionel Jospin, a quitté le devant de la scène et la vie politique en 2002, après être arrivé troisième à l’élection présidentielle. Quant à ses enfants, Hugo et Eva, nés de sa première union avec Élisabeth Dannenmuller - ils ont divorcé en 1993 -, ils ont encore de belles carrières devant eux. Tous deux ont en effet embrassé des professions artistiques, dans des domaines très différents : la composition musicale pour l’aîné, les arts plastiques pour sa sœur cadette.
Désormais âgée de 45 ans (ndlr en 2021), Eva Jospin s’est fait un nom dans le milieu de l’art : cette plasticienne, dont le thème de prédilection est la forêt, a beaucoup travaillé pour être reconnue pour ses œuvres. Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2002, elle se rêve d’abord scénographe. Mais très vite, elle se tourne vers la production par ses propres mains, et surtout elle se plonge corps et âme dans une matière dont elle use mais n’abuse jamais : le carton. Dans les colonnes du Monde, en 2017, elle confiait ainsi : « À mes débuts, je ne soupçonnais pas une telle richesse du matériau. »
Du côté Jospin je l’ai côtoyé lors des séances du Comité Interministériel sur la Corse, il était Ministre de l’Education Nationale du gouvernement Rocard, j’étais le seul non Ministre à la table et Rocard, qui me connaissait pour avoir été son CT au Ministère de l’Agriculture, me donnait la parole car les questions agricoles sur l’île étaient chaudes bouillantes. Entre un Charasse se revendiquant d’une grand-mère Corse, un Joxe impérieux, le Jospin était raide comme un radis, n’appréciant guère Rocard, il imposait sa vision politique de la question Corse.
Du côté Hollande, je l’ai côtoyé via Stéphane Le Foll, son directeur de cabinet à Solférino, deux notations à son sujet : l’état de son bureau, il disparaissait derrière ses dossiers, le sentiment lorsque je lui parlaitsqu’il en avait rien à cirer. J'ai voté pour lui en espérant qu'il s'élèverait au niveau de sa fonction, il l'a fait lors des attentats mais il a enterré le PS sous son incapacité à sortir de ses compromis.
L'ex-femme de M. Jospin dit avoir « subi » sa « double vie » entre le trotskisme et le PS
Par ISABELLE MANDRAUD
Publié le 08 novembre 2002
UN DROIT d'inventaire par l'intime. Après la publication, le 27 septembre, du journal de campagne - fraichement accueilli par les socialistes - de Sylviane Agacinski, seconde épouse de Lionel Jospin, voici la confession de sa première femme, Elisabeth Dannenmuller, qui livre, dans Le Nouvel Observateur du 7 novembre, sa « part de vérité ». L'une expliquait la défaite du candidat socialiste à l'élection présidentielle par « la division et la démobilisation de la gauche » et pensait « presque jusqu'au premier tour qu'il allait gagner » ( Le Monde du 26 septembre). L'autre a « le sentiment d'avoir trop bien compris la catastrophe politique » du 21 avril... Agée de 60 ans, Mme Dannenmuller, qui se dit « gommée » de l'existence de « Lionel » depuis leur séparation, en 1989, sort d'un « silence de treize ans » pour décrire un « candidat impérial », resté tel qu'elle l'a connu, « bardé de sa propre vertu », tenu par « l'orgueil » et porteur de « failles profondes ». « Il a perdu, mais ce sont les autres qui n'ont pas voulu comprendre sa valeur... Cet orgueil est une marque de famille », assure Mme Dannenmuller, dont les relations tendues avec les Jospin, évoquées dans les biographies de l'ancien premier ministre, n'ont rien de secret.
Connu, l'engagement de M. Jospin à l'Organisation communiste internationaliste (OCI), l'était également - l'intéressé ayant fini par l'avouer à l'Assemblée nationale, le 5 juin 2001 -, tout comme l'appréciation que portait sa première épouse sur ses amis politiques trotskistes d'alors, les « trop tristes », décrits par le journaliste du Nouvel Observateur Claude Askolovitch dans son livre, Lionel (Grasset, 2001), qui recueille cette nouvelle confession.
Car Mme Dannenmuller va désormais plus loin dans son évocation de l'entrisme de M. Jospin au PS et de ses mensonges, y compris dans son propre ménage. Pendant « quinze ans », dit-elle, jusqu'en 1986, date de la première cohabitation, Lionel Jospin « mena une double vie » . « En 1971, raconte-t-elle, Lionel devint «taupe» au Parti socialiste. Il ne me prévint pas. (...) Je n'allais apprendre son entrée au PS qu'en 1973, alors qu'il se préparait à devenir secrétaire national. Il me le dit d'un coup. C'était sa manière d'imposer sa vie aux autres. «Désormais je suis au Parti socialiste». J'étais saisie. «Et l'OCI ?» Il fut tranchant. «On n'en parle pas» ». « J'allais devoir subir (...) Lionel avait recommencé à faire semblant », poursuit son ex-femme, qui justifie déjà leur première séparation, à la fin des années 1960, par un engagement politique qui l'insupportait. « Il se gâchait en se dissociant », dit-elle. « CLANDESTIN EXCEPTIONNEL »
Jusqu'au bout, M. Jospin serait donc resté, à l'en croire, cadenassé dans ce parcours-mensonge, prisonnier d'une formation de « clandestins exceptionnels ». Sa défaite à l'élection présidentielle de 2002 serait ainsi le produit de l'histoire d'un homme « incapable d'exprimer des choses simples tant lui-même ne l'était pas », incapable de « savoir lier ses talents » ni même d'opérer « une séparation des actes et des sentiments, des convictions et des pratiques, des émotions et de l'action ».
Silencieux depuis son retrait de la vie politique, au soir du 21 avril, l'ancien premier ministre, que l'on dit aujourd'hui poursuivi par les paparazzi, laisse, une fois encore, parler les autres à sa place. Ironie du sort, le témoignage de sa première épouse coïncide avec sa première intervention publique depuis sa défaite. Vendredi 8 novembre, M. Jospin devait participer, aux Etats-Unis, à une conférence sur le thème de « l'Amérique dans le monde », à l'université de Charlottesville, en Virginie. Mais il n'est pas prévu qu'il réponde aux questions des étudiants et des journalistes, a indiqué une responsable de cette université, interrogée par l'Agence France-Presse.
Au PS, certains se disent aujourd'hui « blasés » de cette parole jospinienne « par procuration ». « C'est un témoignage intéressant mais inélégant », estime un proche du premier secrétaire, François Hollande, ajoutant : « On en fait beaucoup sur le profil psychologique. »
ISABELLE MANDRAUD
Philae a une vie de chien très confortable. Elle vaque à sa guise dans un vaste appartement de la rue de Rivoli transformé en cabinet de travail au mobilier choisi, doté d’une vue inestimable sur le jardin des Tuileries, au cœur du Paris historique. Sa journée de labrador consiste à se prélasser aux pieds d’ambassadeurs en goguette, d’experts et d’industriels de tout poil, de jeunes hauts fonctionnaires bourrés d’avenir, tous venus rendre des visites solennelles à son maître, l’ancien président de la République, François Hollande. Mais, pour tout dire, depuis qu’elle a quitté l’Elysée, en 2017, Philae s’embête un peu.
Heureusement, fin novembre 2021, le « Baron noir » sonne à la porte, et tout devient soudain beaucoup plus palpitant. Le « Baron noir », c’est Julien Dray, l’ancien député socialiste, le fondateur de SOS Racisme en 1984, l’un des acteurs de la réélection de François Mitterrand en 1988, le précepteur politique d’Emmanuel Macron, alors jeune conseiller élyséen, bien des années plus tard. Une vie d’expert en « coups » politiques, à la lisière des pouvoirs, qui a inspiré la série politique à succès avec Kad Merad. Hollande et Dray se connaissent par cœur depuis quarante ans. Ils se sont fâchés, rabibochés, ils ont réussi ensemble un nombre incalculable de manœuvres d’appareil.
En cette fin d’année 2021, donc, l’ancien chef de l’Etat est content. Julien Dray le boudait depuis des mois, pour un différend dont ils ont tous les deux oublié l’objet, évidemment. Le plus important, c’est qu’ils n’ont besoin que d’un regard pour savoir si une tentative politique peut présenter un certain intérêt. « Alors ? Comment tu vois les choses ?, demande François Hollande.
– Pourquoi pas…, répond Julien Dray.
– Bien. Mais, à ton avis, quelles sont les conditions ?
– Il faut donner un sens politique à ta candidature qui ne doit pas être celle de 2017. »
S’enclenche alors une aventure politique aussi courte – deux mois – qu’intense, le coup passa si près. L’idée organisée d’une contre-programmation extravagante, une opération souterraine durant laquelle François Hollande fut tout proche de se présenter à l’élection présidentielle de 2022. Pour l’instant, nous en sommes au début de l’histoire, Philae est emballée. Sans doute est-elle une spectatrice de Jean Yanne, qui a dit un jour : « Il faut commencer à se méfier le jour où l’on a plus de souvenirs que de projets. »
« Difficile, gonflé, insensé »
Tout début décembre 2021, François Hollande reçoit dans son nouveau chez-lui, une petite maison du 14e arrondissement parisien. Une grande table de cuisine, trois bricoles à grignoter, une conversation à bâtons rompus. Dray est là avec deux vieux amis : un publicitaire iconoclaste et Christian Michel, expert en stratégie et communication politique, qui œuvrait aux côtés de Jacques Séguéla et Gérard Colé lors de la campagne de François Mitterrand en 1981.
« En coulisses, on avait une trentaine d’experts enthousiastes. Ils n’attendaient qu’une chose : qu’il appuie sur le bouton », selon le haut fonctionnaire Maxime Boutron
Comme cette petite bande n’est pas née de la dernière pluie politique, elle sait que la candidature d’Anne Hidalgo est déjà un fiasco et prédit qu’elle aura du mal à la poursuivre. L’hypothèse d’une candidature de substitution s’impose. François Hollande y croit. Il y croira toujours. Il n’a pas été en mesure de se représenter en 2017, il s’en mord les doigts chaque jour. Il y croit d’autant plus qu’il achève la tournée promotionnelle de son dernier livre, Affronter (Stock, 2021). Il a parcouru la France, il en revient ravi. Depuis cinq ans, il se tient prêt, au cas où. Le passage à l’acte, c’est une autre histoire. « C’est difficile, gonflé, insensé, avec une prise de risque maximale. Donc, c’est idéal », raconte, aujourd’hui, Christian Michel.
Une soirée à chercher l’espace. Des macronistes de gauche peuvent être récupérés, et aussi les écologistes qui veulent gagner, et ceux pour qui Jean-Luc Mélenchon n’est plus un vote utile. La lucidité affleure : compliqué de viser le second tour ? Mais pourquoi ne pas créer un choc pour ne pas voir mourir le Parti socialiste (PS) ? « On ne pouvait pas y aller en disant : “J’ai tout fait bien”, poursuit Christian Michel. Il fallait vider l’abcès de son quinquennat qui ne fait pas l’unanimité… Ce n’est pas n’importe qui… Il a le talent pour plier le truc en deux émissions de télé bien préparées. » On se quitte avec des plans plein les têtes.
Rue de Rivoli, dans le bureau de François Hollande, s’ébroue une seconde équipe. Qui ne connaît pas encore l’existence de la première. Hollande aime compartimenter. Une poignée de jeunes énarques, d’anciens membres des cabinets ministériels du précédent quinquennat. Des têtes plus conventionnelles que celles de Dray et compagnie. Qui oscillent entre fan-club hollandais – certains surnomment l’ex-président « Captain America », le super-héros qui peut sauver la France – et principe de réalité autodécrété : qui d’autre que lui comme candidat crédible ? Qui, depuis qu’Anne Hidalgo veut doubler le salaire des profs, promesse pas très sérieuse, selon eux ? Qui, depuis que Bernard Cazeneuve se terre ?
Equation complexe
Cette seconde équipe fournit des notes d’analyse pour enrichir un socle programmatique très social-démocrate, agrège des propositions testées auprès d’une société d’études statistiques, Happydemics. Comme ces 50 000 euros octroyés à chaque Français ou Française qui fête ses 18 ans. « On mettait en place tout ce qui peut lui permettre d’être prêt au cas où… », précise Maxime Boutron. A 38 ans, ce haut fonctionnaire, ancien du cabinet de Michel Sapin à Bercy, parle beaucoup, vite et clair : « En vingt-quatre heures, on pouvait lancer une campagne. En coulisses, on avait une trentaine d’experts enthousiastes, fiers du bilan de François Hollande en 2017 et qui voulaient le poursuivre : la redistribution, l’émancipation, mais aussi des déficits maîtrisés, un chômage en baisse… Ils n’attendaient qu’une chose : qu’il appuie sur le bouton. »
Mercredi 8 décembre. Le moment est brûlant. François Hollande prend un thé à Lille avec Martine Aubry, qui passe des coups de fil. Elle n’en revient pas. « Mais que va-t-elle dire ? Va-t-elle se retirer ? » Anne Hidalgo vient de descendre, à Poitiers, d’un train qui devait l’emmener à La Rochelle. Elle se déroute pour s’inviter sur le plateau du « 20 heures » de TF1 et appeler à une primaire de la gauche. Devant la maire de Lille, François Hollande se pince les lèvres pour ne pas sourire. Anne Hidalgo est descendue du train comme si elle descendait de la campagne.
Foncer, puisque tout semble s’éclaircir. Le 21 décembre, l’ex-président opère la jonction des deux équipes. Enfin. Une douzaine de personnes qui se découvrent, rue de Rivoli. Les jeunes énarques sont hypnotisés par le bagou et les dix idées à la minute du « Baron noir » Dray. On accélère. Deux réunions par semaine. « On réfléchit aux propositions à mettre en avant, qui pourraient impacter la campagne. On travaille l’incarnation d’un ex-président qui prendra de la hauteur, loin des politicailleries », se souvient Karim Ziabat, 28 ans, élu à Cergy (Val-d’Oise), ancien stagiaire à l’Elysée. On réfléchit à l’annonce, à ses modalités. On guette l’actualité pour rendre François Hollande incontournable. Laisser s’épanouir l’évidence d’une candidature de recours, mais sans qu’il en soit l’initiateur. L’équation est complexe.
Exprimer une envie latente et raisonnable
En arrière-plan, le déroulé du film est prometteur. Anne Hidalgo met du temps à renoncer, mais des renseignements provenant du PS font penser que son débranchage ne serait plus qu’une question de jours. Elle est passée sous les 5 % d’intentions de vote. En privé, François Hollande est formel : « Les sondages qui tombent tous les jours… Ça va tourner au supplice. » La candidature inexplicable de Christiane Taubira rajoute à la confusion. Elles vont finir par se détruire l’une l’autre. Il faut laisser prospérer la catastrophe.
Il y a des réunions entre Noël et le jour de l’An. Mais François Hollande « n’a jamais exprimé de souhait définitif », précise Tarek Ouagguini, patron d’Happydemics et consultant à titre personnel dans cette histoire. L’ancien chef de l’Etat ne le dit jamais, mais personne ne s’en inquiète, c’est sa nature. Il n’aime rien davantage que de laisser faire. Il se satisfait que les autres y pensent encore plus fort que lui. « Ce n’est pas une lubie ou une obsession d’y aller à tout prix, insiste Maxime Boutron. S’il devait y aller, c’était pour de bonnes raisons, pour rassembler et réhabiliter la gauche, mais les sentiments de loyauté et de responsabilité l’emportent sur les aventures narcissiques. »
« Ce fut une aventure envoûtante, un exercice grandeur nature qui servira pour le coup d’après. Pour faire un congrès d’Épinay du XXIe siècle », indique Karim Ziabat, élu à Cergy (Val-d’Oise), ancien stagiaire à l’Élysée
François Hollande émet d’ailleurs une interdiction inviolable : il ne tolérera aucune manœuvre susceptible d’accélérer le retrait d’Anne Hidalgo. Il ne veut pas donner l’impression de s’emballer ou d’être déloyal. Il veut plutôt exprimer une envie latente et raisonnable. Mais « sa volonté de faire et de proposer est toujours évidente, si bien qu’il n’est pas nécessaire de tester continuellement son for intérieur », tranche Maxime Boutron.
Tellement évidente que, interrogé par des lycéens dans un reportage diffusé sur France 3, dimanche 23 janvier, il laisse planer un doute majuscule : « Pour l’instant, je ne suis pas candidat. » Cette intervention n’a pas été préparée, son équipe est d’autant plus aux anges. « François Hollande a beaucoup d’humour », commente Anne Hidalgo, le lendemain.
Le 31 janvier, il donne une conférence dans le grand amphithéâtre de Sciences Po Paris. Une occasion en or, réglée au millimètre. Ce ne sera pas une déclaration en bonne et due forme, mais l’expression d’une phrase forte, significative, qui doit générer un teasing décisif sur les réseaux sociaux et embraser l’affaire. Rue de Rivoli, c’est la fébrilité fiévreuse de Cap Canaveral.
« Il s’est enfermé lui-même »
Désillusion. François Hollande s’est dérobé. L’attente d’événements favorables est encore supérieure à sa volonté d’agir. Sauf que personne n’avait prévu d’être confronté à la championne du monde des coriaces. Anne Hidalgo martèle qu’elle ira jusqu’au bout.
François Hollande est déconcerté. Rationnel, il ne comprend pas l’acharnement de celle qui paraît l’être beaucoup moins. Il y a des frottements dans son équipe. Julien Dray trépigne, tiraillé par sa formation trotskiste et mouvementiste : « Si tu ne bouges pas, il ne se passera rien. C’est l’annonce de ta candidature qui scellera la fin d’Hidalgo. » Plus Dray le brusque, plus Hollande a tendance à s’éloigner de quelques pas : « Je ne veux pas aller contre Hidalgo, ni contre mon parti. »
Autour de la table, son sourire est toujours aussi débonnaire, mais ses interventions de plus en plus labyrinthiques. Il pose beaucoup de questions, pour montrer qu’il s’en pose encore plus. Tant qu’Anne Hidalgo restera en piste…
Le 1er février, sur la place de la Bastille, Julien Dray rencontre Pierre Jouvet et Luc Broussy, membres de la direction du PS. Il leur propose qu’une délégation du parti rende visite à François Hollande pour solder le cas Hidalgo. Ils regardent le « Baron noir » avec de grands yeux. Ils ne se doutent pas qu’une petite armée hollandaise est en marche.
Le 10 février, Anne Hidalgo s’apprête à s’envoler pour les Antilles. Elle sourit quand on lui parle de l’ancien président. Elle est sur le point de récolter ses 500 parrainages, elle sait que c’est terminé : « François Hollande n’a jamais été un sujet. » Mardi 15 février, un dernier déjeuner, rue de Rivoli. François Hollande conclut : « Bon… C’est assez clair, maintenant. » Tout le monde est là. Sauf Julien Dray, vinaigre : « En prenant un temps invraisemblable à se décider, il s’est enfermé lui-même. » L’ancien chef de l’Etat a l’air soulagé, pas franchement rongé par la frustration. Car il n’est pas vraiment question que cette aventure ait une fin. « Le Parti socialiste, c’est mon histoire. Je ne me suis pas engagé toute ma vie pour regarder des morceaux éparpillés. » Tous ont promis de se revoir. « Ce fut une aventure envoûtante, un exercice grandeur nature qui servira pour le coup d’après, explique Karim Ziabat. Pour faire un congrès d’Epinay du XXIe siècle. »
Désormais, le Paris politique bruisse de sa future candidature aux élections législatives en juin, cela met en colère l’ancien locataire de l’Elysée. Parce que c’est vrai ? Depuis le début de la guerre en Ukraine, François Hollande intervient tous azimuts dans les médias. Il devrait participer à un prochain meeting d’Anne Hidalgo. Selon nos informations, Philae est en pleine forme. Son maître aussi : « Philae est à côté de moi. Je vous la passe ? »
Laurent Telo