Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 avril 2022 4 28 /04 /avril /2022 06:00

Image

La guerre, la menace du feu nucléaire, je ne sais si Wladimir a lu 2034 d’Elliot Ackerman et Amiral James Stavridis, traduction de Janique Jouin-de Laurens, Editions Gallmeister, 384 pages, 23,80 Euros, j’en doute mais vous vous devriez le faire car ce livre est une mine, si je puis m’exprimer ainsi.

 

2034

 

"2034" : la troisième guerre mondiale selon le romancier Elliot Ackerman et l'ancien amiral James Stavridis

 le 1 février 2022

Par Karen Lajon

 

LA VIE EN NOIR - C'est un peu le livre que l'on attendait tous. Celui qui nous dira ce qui nous attend demain. La Chine entend bien annexer Taïwan.

 

Guerre ou pas guerre et qui l'emportera ? Le romancier Elliot Ackerman et l'ancien amiral James Stavridis ont réussi ce tour de force, celui de nous éclairer, de nous faire peur et peut-être de nous convaincre. 2034 ou notre avenir en coupe réglée.

 

Génial !

 

Le roman des deux ex-soldats est aussi efficace qu'un drone survolant une zone hostile pour ensuite frapper et disparaître aussi sec. Il est dévastateur dans ce qu'il imagine. 2034 met en scène la 3ème guerre mondiale entre deux puissances, la Chine et les Etats-Unis, avec une utilisation limitée de l'arme nucléaire. Grâce à l'intervention d'un autre acteur clé des années à venir selon les auteurs, à savoir l'Inde, il n'y aura pas de désintégration de la planète terre. Ce qui est en soi une double réussite parce que tordre le bras aux Chinois n'est pas franchement donné à tout le monde.

 

Surtout lorsque ces derniers assistent à la destruction de l'une de leur plus grandes agglomérations, Shanghai, et la mort de trente millions de ses habitants. De quoi énerver le dragon qui ne dort jamais que d'un œil.

 

Un monde où l'Amérique n'est plus dominatrice

 

Alors pour faire passer ce déluge d'armes dévastatrices, le tandem a imaginé un monde où l'Amérique n'a plus rien à voir avec la position de suprématie qu'elle occupe aujourd'hui. Les auteurs ont changé les règles du jeu géopolitique, découpé les zones géographiques et actionné le bouton Urgence avec une technique romanesque méga efficace. L'ouvrage est savamment dosé.

 

On ne croule pas sous les acronymes mystérieux et barbares, au contraire, Ackerman et Stavridis s'évertuent avec un certain talent à nous faire entrer dans ce troisième conflit mondial par le prisme de personnages à la fois normaux et hors normes dans leurs prises de décision quotidiennes. Il y a bien sûr le héros solitaire typiquement américain qui affronte sa hiérarchie mais aussi celui qui louvoie dans l'opacité des régimes forts où l'individu est au service du groupe, du parti au pouvoir sans jamais avoir à dire quelque chose, sans jamais vraiment comprendre ce qui se passe mais prêt à mourir en tout état de cause.

 

 

L'incident diplomatique revient à une femme, Sarah Hunt, commodore du vaisseau amiral américain du John Paul Jones qui navigue dans la Mer de Chine méridionale avec ses deux destroyers, le Carl Levin et le Chung-Hoon. La "Reine Lionne" est au sommet de sa carrière et fume le cigare. Des Cubains que son père achetait aux Marines de Guantanamo. Un chalutier en péril sans pavillon et sans envoyer de signal de détresse va changer les plans de la dame et de son équipage. Elle veut aller voir. Mieux ou pire, elle monte à bord, la prise du Wén Rui se déroule sans incident et coup de feu et le capitaine du rafiot se rend à Sarah en lui remettant également une clé qui ouvre une porte cadenassée et dans laquelle la commodore découvre une rangée de disques miniatures clignotant et des écrans plasma. C'est le début ou la fin, selon le point de vue d'où l'on se place.

 

Parce que aller porter secours à ce bateau qui ne semble pas en réclamer, dans des zones que la Chine revendique comme les siennes, relève du très risky business. D'ailleurs, Hunt et son équipage se prennent quelques torpilles, et ce qui vient de se passer va donner le feu vert aux Chinois afin de lancer une attaque sur Taïwan et tenter ainsi de gagner la Bataille de cette 3ème Guerre Mondiale.

 

La suite ICI 

– À l'époque impériale, nos tsars parlaient français à la cour, dit Kolchak. À l'époque communiste, notre économie était une coquille vide. Aujourd'hui, sous la Fédération, nos dirigeants sont considérés comme des criminels par le reste du monde. A New York ou à Londres, ils ne nous respectent pas, pas même le président Poutine. Pour eux, il n'est pas le grand-père de notre Fédération; non, pour eux, ce n'est qu'un Russe pauvre de plus, au mieux un gang- ster, même s'il a repris nos anciens territoires de Crimée, de Géorgie et de la grande Ukraine; même s'il a miné le système américain, si bien que maintenant, leur présidente n'a même pas de parti mais doit se présenter sous l'étiquette fragile "d'indépendante". Nous sommes un peuple rusé. Notre dirigeant est l'un d'entre nous et il est tout autant rusé. Vous demandez ce que fera la Russie si les Etats-Unis passent à l'acte? N'est-ce pas évident? Que fait le renard dans le poulailler?

 

Pages 171-172, Gallmeister.

Une opération américaine en mer de Chine, le 13 janvier. (EyePress via AFP)

Jeudi polar: «2034», un avant-goût de la Troisième Guerre mondiale ICI 

Un soldat chinois à Taïwan. Le roman « 2034 », d’Elliot Ackerman et James Stavridis, plonge les lecteurs dans un conflit entre la Chine et les États-Unis.

CENG SHOU YI / NurPhoto via AFP

“2034” et “Les Loups” : deux polars géopolitiques qui percutent l’actu ICI

2034: A Novel of the Next World War : Ackerman, Elliot, Stavridis, Admiral  James: Amazon.fr: Livres

Partager cet article
Repost0
23 avril 2022 6 23 /04 /avril /2022 06:00

Daumier ou la caricature au service de la liberté - musée de la  franc-maçonnerie, Paris

 

La descente aux enfers de Valérie Pécresse est due à un double siphonnage de son électorat, le traditionnel par Macron au motif du vote utile, le radical tendance Ciotti par Zemmour.

 

Le PS a connu le même phénomène, ce qui restait de sociaux-démocrates a couru se réfugier chez Macron au nom du vote utile, le radicalisé a propulsé Mélenchon à la troisième place avec l’aide de l’aile radicale des Verts tendance Sardine Rousseau.

 

Que va-t-il advenir de ce charivari pour les Législatives où les sortants de ces deux partis sont bien implantés localement ? Mélenchon devrait réfléchir avant de s’autoproclamer Premier Ministre de Macron, impensé de la victoire de celui-ci, alors les Insoumis ne sont guère ancrés dans le territoire.

 

Qui vivra verra.

 

 

Le score d’Eric Zemmour dans le 16e arrondissement témoigne d’une « radicalisation de la bourgeoisie » pour Jean Rivière, maître de conférences en géographie à l’Institut de Géographie et d’Aménagement Régional de l’Université de Nantes (IGARUN). Il pointe par ailleurs le fait que « ce vote correspond à une partie des voix de François Fillon en 2017 » qui malgré les affaires avait obtenu 58,45% des voix dans le 16e arrondissement.

 

Le polémiste d’extrême droite a également réalisé des percées dans les arrondissements environnants : 13,92 % dans le 7e, 15,32 % dans le 8e. Les villes riches des Hauts-de-Seine lui ont aussi offert des votes conséquents. C’est le cas à Neuilly-sur-Seine où il réalise 18,75 % mais aussi dans le fief de Valérie Pécresse, à Versailles (Yvelines), où il se place en deuxième position derrière Macron avec 18,48 %.

 

Mais ce phénomène est plus général : « À Nantes, c’est également le cœur des beaux quartiers qui a voté pour Éric Zemmour et à l’échelle de la France, cela s’observe dans le centre de Lyon, sur le littoral, dans le Var, les Alpes-maritimes ou Deauville ». Jean Rivière note par ailleurs la présence de deux extrême-droite, « la géographie électorale d’Éric Zemmour et Marine Le Pen est complètement différente, il y a un clivage sociologique profond ». 

 

L’électorat d’Éric Zemmour présenterait, en effet, deux blocs.

 

  • Une partie correspond à celle de l’électorat de François Fillon en 2017 : « les catholiques pratiquants réguliers (18 %) et occasionnels (13 %), ainsi que ceux disant venir de milieux aisés ou favorisés (13 %) », écrit Emilien Houard-Vial, politiste, spécialiste de la droite française, dans AOC.

 

  • Mais le candidat d’extrême-droite performe également chez ceux « qui déclarent vivre sur leurs économies ou grâce à des crédits (13 %) et chez ceux qui se disent plutôt pas ou pas du tout satisfaits de leur vie (respectivement 13 % et 21 %) ».

 

 

Éric Zemmour leur promet de rester l’élite de la France.

 

Ce premier groupe d’électeurs correspond au « vote d’une bourgeoisie en colère », nous explique Emilien Houard-Vial. Pour le spécialiste de la droite française, « cette bourgeoisie ne partage pas la vision de l’économie mondialisée de Macron » et connaît paradoxalement une peur du déclassement. Sur ce point, « Éric Zemmour leur promet de rester l’élite de la France, une élite basée sur l’héritage qui aimerait bien que ça reste comme ça ».

 

Le discours d’Éric Zemmour, notamment sur la théorie conspirationniste du « grand remplacement », a donc fait écho à des peurs existentielles voire civilisationnelles forcément teintées de xénophobie. « Cette bourgeoisie qui s’encanaille, ce sont des gens qui vivent dans des quartiers plus homogènes en termes de mixité avec la croyance qu’ils peuvent être remplacés », détaille Emilien Houard-Vial. Un manque de mixité sociale aussi, comme en témoigne le très faible taux de logements sociaux dans les quartiers ou les villes huppés de la capitale notamment.

 

On pourrait également comparer la jeunesse bourgeoise visible dans les rassemblements du candidat d’extrême-droite à celle des années 1960. Le groupe néofasciste Occident, dissous en 1968, avait par exemple attiré dans ses rangs des jeunes bien nés comme Gérard Longuet qui poursuivra une carrière politique chez la droite de gouvernement par la suite.

 

« Zemmour a plus performé chez les catholiques que Valérie Pécresse. Il y a une transformation du catholicisme en quelque chose de patrimonial qui pourrait disparaître pour eux ». A noter que Marine Le Pen a semblé prendre ses distances avec la Manif pour tous, alors qu’Éric Zemmour n’a cessé d’attaquer un supposé « lobby LGBT » lors de sa campagne.

 

"Radicalisation de la bourgeoisie" : le vote d'extrême droite dans les quartiers riches - Bondy Blog ICI

 

 Hérault : Des bourgeois aux boulistes, Albert Dubout dessinait les Français  comme personne

Politique

La grande victoire d'Éric Zemmour: avoir déplacé la fenêtre d'Overton

Vincent Bresson — Édité par Thomas Messias — 21 avril 2022 à 7h30

Avec 7% des voix au premier tour de l'élection présidentielle, Éric Zemmour et les siens ont enregistré un revers électoral. Mais est-ce pour autant une défaite ? ICI 

 

Partager cet article
Repost0
22 avril 2022 5 22 /04 /avril /2022 06:00

Image

« En ces temps de tension sociale, de remise en cause du politique et de ses institutions, Jacques Perrin estimait que « l’exemplarité » était la chose la plus nécessaire. « Des gens qui nous permettent de croire. Comme un Jean Moulin dans la Résistance. On vit de sombres temps, disait Brecht. Mais la clarté, c’est une histoire d’ombre », avait-il dit début 2019 au Figaro. Il se réjouissait alors d’être toujours et d’avoir encore à combattre, avec l’enthousiasme d’un enfant têtu et optimiste. »

 

« Il est entré dans la carrière comme un jeune premier idéal, il en sort comme un commandant magnifique après avoir mené de hautes aventures et des courses lointaines sans jamais se départir de son charme limpide. Jacques Perrin est mort jeudi à Paris à l'âge de 80 ans. Rien ne l'a durci, racorni, désenchanté, en quelque soixante-dix ans d'équipées cinématographiques, comme acteur, producteur, réalisateur. Il connaissait le secret de la vie poétique : il a inventé un monde où l'action est la sœur du rêve.

 

Les dates

 

13 juillet 1941 Naissance à Paris

 

1977 « Le Crabe-tambour », de Pierre Schoendoerffer

 

2001 « Le Peuple migrateur », coréalisé avec Jacques Cluzaud et Michel Debats

 

2010 « Océans », coréalisé avec Jacques Cluzaud

 

2016 « Les Saisons », coréalisé avec Jacques Cluzaud

 

21 avril 2022 Mort à 80 ans

 

Contre l’avis de tous

 

Z (1969)

 

L’obstination pose la première pierre de sa maison de production Reggane Films (devenue plus tard Galatée Films), qu’il crée en 1968 pour reprendre, contre l’avis de tous, le projet de Z, de Costa-Gavras. Le cinéaste grec, qui l’avait fait jouer dans Compartiment tueurs (1965) et Un homme de trop (1967), vient de se faire lâcher par les Américains. Il s’apprête à baisser les bras. « Nous avons alors monté une coproduction avec l’Algérie. Personne ne voulait nous suivre. (…) Avouons que nous avons fait quelques acrobaties comptables, anticipé sur le succès. Montand et Trintignant ont touché des cachets dérisoires », avait expliqué Jacques Perrin au Monde en 1996. Le jour de sa sortie en salle, les exploitants s’attendent à une catastrophe. Z sera un triomphe international. Quatre millions d’entrées en France. Des récompenses à la pelle, dont l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, qui ira à l’Algérie.

 

 

L’expérience donne des ailes à Jacques Perrin. Il produit les films suivants de Costa-Gavras, Etat de siège (1973), Section spéciale (1975). Et s’acharne sur un autre projet : l’adaptation au cinéma du roman de Dino Buzzati (1940), Le Désert des Tartares, dont il a acquis les droits mais sur lequel plusieurs scénaristes et cinéastes se cassent les dents. Durant dix ans, Jacques Perrin s’accroche. Le film finit par trouver son réalisateur en la personne de Valerio Zurlini, et voit le jour en 1976, avec, dans le rôle de l’ardent lieutenant Drogo, Jacques Perrin.

 

Des documentaires à budget de blockbuster

 

Il est alors le seul à oser affronter le documentaire naturaliste à budget de blockbuster. Des films pharaoniques exigeant des années de préparation en recherches scientifiques, en repérages aux quatre coins du globe, en conception de matériel. Pour Microcosmos, il faut construire de très coûteux outils capables de suivre des actions et de capter des émotions à l’échelle du millimètre ou du dixième de millimètre. Pour Le Peuple migrateur, des mois sont nécessaires pour habituer les oiseaux à la présence des machines volantes lestées de caméra. ICI 

 

 

« Un peu d'humilité nous sortirait de nos certitudes. Ce bien-être que nous cherchons, il nous est donné par la beauté du monde. L'observer, la contempler, c'est un principe de régénération, comme l'oxygène »

 

 

L'uomo del fiume' (1977); regia: Pierre Schoendoerffer. Titolo originale: 'Le  Crabe-tambour' | Cine frances, Cine, Carteles de cineAmazon.fr - Le Peuple migrateur - Perrin, Jacques, Mongibeaux,  Jean-François - Livres

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
20 avril 2022 3 20 /04 /avril /2022 06:00

 

Ce matin je m’aventure dans des « sables émouvants » (Love On The Beat Gainsbourg)  en posant la question : nous dirigeons-nous, sous les rets des défenseurs de la Santé Publique au nom du « bien-être » vers une société où le « bien manger » sera remplacé par une bouffe aseptisée soucieuse de nos artères et du budget de la sécurité sociale ?

 

Paradoxalement, le règne de la malbouffe porteur de nouveaux malheurs : listéria, escherichia coli, salmonellose, pizza Buitoni (Nestlé), Kinder de Ferrero, fromages de la GD produits par Lactalis... et bien sûr  du développement de l’obésité chez les plus pauvres, loin, en réaction, de susciter chez les gardiens de la Santé Publique, une promotion d’une alimentation plus naturelle, moins élaborée dans des usines, pousse à l’érection de barrières factices pour soi-disant protéger les consommateurs.

 

Sens interdits - Chantal Pelletier - Gallimard - Grand format - Librairie  Gallimard PARISLes Bouffeurs anonymes - Aline, Marie - Livres - Amazon.fr

Deux livres m’ont conduit à poser cette question ?

 

  • Les bouffeurs anonymes de Marie Aline (1)

 

  • Sens Interdits de Chantal Pelletier (2)

 

(1) Toma se rêvait détective privé. Il est devenu critique gastronomique. Dans un Paris vivant au rythme d’un État autocratique qui a poussé le culte du bien-être à son paroxysme, il cherche à exister. Sa fonction : dicter à ses semblables ce qu’ils sont censés manger. Et, s’il ne s’interdit pas quelques écarts, ce triste sire exécute avec zèle les desiderata du journal pour lequel il œuvre dans l’ombre d’un chef méprisant. Mais un soir, lors de sa promenade rituelle, une lueur attire son attention. Derrière la grille d’un snack du quartier, une réunion s’est organisée. Ils sont là, candidats à la honte, rassemblés autour d’un seul homme. Leur secret : une addiction féroce à la nourriture. Tel un Kessel des temps nouveaux, Toma va intégrer clandestinement ce petit cercle et trouver de quoi écrire le reportage de sa vie. En plus d’une source inépuisable d’inspiration, il découvrira, en auscultant ces repentis, sa véritable nature. Mêlant anthropologie et roman d’apprentissage, cette première œuvre dérangeante et facétieuse questionne notre part de sauvagerie et se révèle d’une incroyable acuité quand il s’agit de faire exploser carcans et tabous.

 

CITATION

 

« L’élément le plus polluant pout la planète était l’être humain. Il fallait réduire les naissances pour des raisons évidentes de protection de l’environnement et profiter des pandémies pour faire le ménage parmi les vivants. »

 

(2) 2046 en Provence.

Nous sommes en 2046, et la situation s’est aggravée. Les libertés ont fondu comme peau de chagrin au nom de la sécurité sanitaire. Le permis de table est plus que jamais d’actualité, les stages de récupération de points se sont multipliés pour les délinquants menacés de « devoirs d’intérêt général », voire de « centres de redressement ». Drones, caméras de surveillance, reconnaissance faciale, et au télé coaching punitif, fleurissent à tous les étages.

 

Des attentats alimentaires, quelques mois plus tôt, ont tué plusieurs fois en France, tandis que la faim taraude les plus démunis et que des milices veillent sur les ambitions économiques des investisseurs chinois. Dans ce monde affolant, les policiers alimentaires Anna Janvier et Ferdinand Pierraud doivent enquêter sur le meurtre d’une femme retrouvée ligotée nue à une chaise devant un festin à l’ancienne, gavée à mort. Ils ne se doutent ni l’un ni l’autre des répercussions que cette enquête va avoir sur leur vie et sur celle de leurs proches...

 

CITATION :

 

Cette MAISON DE REDRESSEMENT ALIMENTAIRE, j’ai regardé, c’est curetons et compagnie ! Nul ! Une religion sans bonnes choses à manger, ça n’existe pas ! Avec ses Buvez ceci est mon sang, mangez ceci est mon corps, Jésus a fait le plus bel éloge du banquet. Et les moines qui ont inventé les clos-vougeot, gaillac, châteauneuf-du-pape, chartreuse, bénédictine, kirsch, et j’en passe ! Ils avaient du gosier, les frangins !

 

(...)Fâchée avec son époque, la viande cultivée, les purées-repas et les fibres aromatisées, leur commodité, leur légèreté, leur EMPREINTE CARBONE raisonnable, elle aurait dû vivre un siècle plus tôt, s’en mettre plein la lampe de communions en baptêmes, de vendanges en moissons, de kermesses en fêtes votives.

— Époisses, maroilles, coulommiers… Là, oui, on peut croire en Dieu !

Mais comme ce blog en pleine déliquescence est censé participer à l’Extension du domaine du vin ...

 

Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour « un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... »

 

Je me dois de plonger dans mes archives pour évoquer le reportage de Joseph Kessel sur les Alcooliques anonymes de New-York en 1960 publié dans le quotidien France Soir. Ce reportage signe la naissance du premier groupe AA en France et déclenche le développement spectaculaire du mouvement. Il fut le premier président non-alcoolique d’Alcooliques anonymes France.

 

L’alcoolisme est l’impensé du buveur, du dégustateur, de l’amateur...

 

Et pourtant !

 

« Le problème majeur de l’alcoolique, c’est qu’il se ment. C’est là la première étape de cette spirale infernale qu’est l’alcoolisme : le déni. Oui, on boit, plus que les autres et plus que de raison, mais cela n’a pas d’importance car l’on est différent de ceux qui sont tombés dans la gnôle. On est plus puissant qu’eux, plus brillant, au final on est simplement plus. Dans cette logique, l’alcool rempli une place étrange, à la fois désinhibant social et tyran, nous montrant soit sublimé, soit telle une épave. Les alcooliques anonymes nomment ces deux aspects de l’alcool, l’alcool festif ou l’alcool tyran. Or, ce que montre très bien le livre de Joseph Kessel, par les témoignages qu’il recueille c’est que l’élément conduisant à basculer d’un état à l’autre est généralement l’ego de l’individu. Il s’agit du dialogue que tient l’alcoolique avec lui-même et qui se construit autour de sa fierté. Ainsi, voici ce que déclare Robert N, patron de presse au Herald Tribune, à Kessel afin d’expliquer comment il est tombé dans l’alcool » ICI

 

Avec les Alcooliques Anonymes

Partager cet article
Repost0
19 avril 2022 2 19 /04 /avril /2022 06:00

 

Résignation face à la situation, ma votation ne sera pas d’adhésion, je ne retrouve pas dans Macron mes engagements politiques, c’est sans doute de mon âge, en m’abstenant j’aurais le sentiment de léguer, à mes petits-enfants, à ceux que j’aiment qui ne sont pas comme moi sur le dernier tronçon de leur vie, les clés du pouvoir à une candidate héritière d’une France rance, d’exclusion, de racisme.

 

J’avais foi pour sauver la mise dans le 3e tour : les Législatives, contrairement à Jean-François je suis très pessimiste quant à la capacité de Jean-Luc Mélenchon à dominer ce qu’il considère comme une victoire, une victoire qui n’est pas d’adhésion mais de raison, sa main tendue aux Verts et au PCF, excluant le PS ressemble plus à un garrot qu’à un lien de compromis. C’est son tempérament, sa nature, à 71 ans on ne change pas...

 

Pour la troisième fois en 20 ans, le second tour de l’élection présidentielle mettra en présence un candidat de droite et un candidat d’extrême droite. 

 

Une fois encore le même scénario : la litanie des appels à « faire barrage à l’extrême droite » entonnée par les candidats de droite et de gauche battus, tandis que les candidats d’extrême droite se rangent derrière Marine Le Pen.

 

Pour la troisième fois en 20 ans, les Français n’auront pas pu exprimer leur choix politique Qui est responsable de cette situation ?

 

Certains répondront Emmanuel Macron, lequel s’est employé à préparer la répétition de cette confrontation pendant tout son quinquennat, comme l’établit de façon argumentée « Le Figaro » du 12 avril. Son objectif était de liquider les partis dits « de gouvernement », les Républicains à droite et les Socialistes à gauche, afin de sortir du clivage archaïque entre la droite et à gauche, pour entrer dans l’air du « en même temps ». Il a réussi mais n’avait peut-être pas prévu qu’il ne serait pas le seul à profiter de cette restructuration de la scène politique : Il a siphonné l’électorat LR, une bonne partie  de celui du PS et des Verts, mais il a aussi favorisé la progression de La France Insoumise et du RN.

 

Le bloc dirigé par E Macron, qui se présente comme celui de la raison et de la compétence, ne représente qu’un peu plus du tiers des votants en y agrégeant ce qui reste du PS, des LR et de Verts.  LFI, le RN et les autres petits partis d’extrême droite et d’extrême gauche recueillent les deux tiers des suffrages exprimés. 

 

Il est d’ailleurs injustifié de mettre dans le même sac M Le Pen et JL Mélenchon. Ce dernier a dans un premier temps clairement appelé à ne pas voter pour Marine Le Pen, sans appeler explicitement à voter pour E Macron, pour ensuite préciser « l’un et l’autre ne sont pas équivalents. Marine Le Pen ajoute au projet de maltraitance sociale qu’elle partage avec Emmanuel Macron un ferment dangereux d’exclusion ethnique et religieuse… Nous savons toutes et tous qu’elle n’égale aucun autre maux ». Ce n’est pas encore un appel à voter Macron, mais pas non plus un appel à l’abstention. JL Mélenchon prend d’ailleurs soin d’écrire dans cette lettre adressée à ses supporters que le résultat de cette consultation « ne pourra pas être interprété comme une consigne de vote ».

 

Emmanuel Macron n’est pas seul responsable de la situation, les institutions de la Ve République en sont la véritable source.

 

Bien avant Emmanuel Macron, le général De Gaulle voulait en finir avec ce qu’il appelait le régime des partis. La constitution de la Ve République modifiée en 1962 pour faire du Président de la République l’autorité de laquelle toutes les autres procèdent (déclaration du général De Gaulle lors d’une fameuse  conférence de presse), devait lui permettre d’atteindre cet objectif. Ne voulant pas de partis, il constituait un jour un Rassemblement, celui du peuple français, un autre une Union pour la nouvelle république. Il s’agissait de rassembler largement, de dépasser les vieux clivages pour ne rien laisser entre les communistes et les gaullistes, comme l’avait résumé André Malraux. Ce programme n’a pas été complètement réalisé : l’affaiblissement puis la disparition du parti communiste ont permis l’émergence d’autres partis de gauche, le parti socialiste en particulier ; la droite a été plus difficile à  discipliner que De Gaulle ne l’espérait. Mais malgré tout, le Parlement a été muselé et les partis politiques ont été soit des rassemblements de « godillots » votant sans discuter les projets de l’exécutif au service duquel ils se trouvaient, soit des associations n’ayant d’autre pouvoir que de prêcher dans le désert, privées de toute possibilité d’influer sur les projets du gouvernement.

 

Cependant, la constitution de la Vème République ne garantit pas le pouvoir pour toujours. Elle permet au Président, appuyé sur son parti, de gouverner sans contre-pouvoir et elle dissimule l’affaiblissement  du président parce que celui qui gagne l’élection présidentielle gagne tout, mais elle n’empêche ni  l’usure du pouvoir, ni les transformations profondes de la société.

C’est ainsi que l’UDR, divisée entre les multiples prétendants à la succession de De Gaulle puis Pompidou, perdra l’élection présidentielle de 1974 au profit de V Giscard d’Estaing, notamment en raison de l’action de Jacques Chirac contre son propre parti. Giscard d’Estaing ne réussit cependant pas à rassembler la droite pendant son mandat et perdra ensuite l’élection de 1981 au profit de François Mitterrand, porteur d’immenses espoirs qu’il ruinera au long de deux septennats. Sa mémoire est invoquée avec nostalgie par les socialistes au milieu du désastre. Pourtant, il a inauguré une longue période de trahison et de discours de gauche habillant une politique de droite. On ne se souvient plus aujourd’hui de l’ambiance crépusculaire dans laquelle s’est achevé son second mandat et de la  cinglante subie par les socialistes à l’élection législative qui a précédé son départ du pouvoir, mais le Mitterrandisme explique largement le discrédit du parti socialiste et la dégradation de la considération  portée par nos concitoyens à la parole politique. François Hollande auquel les Français, magnanimes ont donné une nouvelle chance, sera encore plus prompt à oublier ce qu’il avait promis pour accéder  au pouvoir. Mais cette fois, le parti socialiste paie l’intégralité de la facture de ses reniements.

Parmi les promesses non tenues de la gauche au pouvoir, il y avait celle de démocratiser les institutions. Les socialistes ont rapidement considéré qu’il n’était pas très grave d’être de temps en temps remplacés par le parti adverse aux commandes de l’État, puisqu’il était possible, à l’élection suivante de reprendre le pouvoir et d’en jouir complètement. L’ennui, c’est que la gauche n’a pas seulement oublié en chemin ses promesses de réformes institutionnelles, elle a également oublié ses promesses de réformes sociales, se résignant à « faire le sale boulot » comme disait Laurent Fabius,  c’est-à-dire à liquider des secteurs entiers de l’industrie française, sidérurgie, électronique, une bonne  partie de la chimie, etc., au nom de l’adaptation au marché unique européen et à la mondialisation.  Elle s’est aperçue, mais un peu tard, qu’elle avait fait disparaître de la société ainsi modernisée ceux qui votaient pour elle. 

 

La Gauche a alors tenté une mue, théorisée par la fondation Terra Nova qui l’invitait à enterrer définitivement ces couches populaires « qui fument des clopes et roulent au diesel » comme le disait  l’ex-secrétaire d’Etat auprès d’Edouard Philippe, Benjamin Griveau, pour se tourner résolument vers  les couches nouvelles urbaines mondialisées qui représentent le futur du pays. Manque de chance, celles-ci se sont senties mieux représentées par Emmanuel Macron que par ce qui restait du parti  socialiste, tandis que les couches populaires, celles qui ont été redécouvertes à l’occasion du  mouvement des gilets jaunes et pendant la crise sanitaire, qui refusent obstinément de disparaître du  paysage politique et social, se sont tournées massivement vers l’abstention ou vers le Rassemblement  National, pour échapper à « l’alternance au service de la même politique ».

 

Les traits spécifiques du premier tour de l’élection présidentielle en 2022

 

L’élection de 2022 est un pas de plus dans la confiscation de l’expression démocratique par nos institutions. Cette fois nous avons été invités à voter utile dès le premier tour : les électeurs de droite ont été appelés à se ranger derrière Emmanuel Macron pour assurer sa position face à aux deux candidats d’extrême droite, Zemmour donné en tête il y a quelques semaines puis Marine Le Pen qui n’a cessé de grimper à l’approche du scrutin. Ils ont accepté massivement cette logique en provoquant une défaite historique du parti « Les Républicains ». La gauche émiettée a été victime encore plus durement du vote dit utile en faveur de Jean-Luc Mélenchon. Les sondages montraient que la gauche était en position très minoritaire, représentant en additionnant toutes ses composantes environ 30 % de l’électorat. Dès lors, pour assurer sa présence au second tour, les électeurs de gauche ont été invités à faire bloc derrière Jean-Luc Mélenchon quoi qu’ils pensent de son programme et de ce qu’il  représente. Cet appel a fonctionné de manière inattendue, amenant la France Insoumise en troisième position, faisant presque jeu égal avec le Rassemblement National, entraînant au passage la disparition  des écologistes, des socialistes, des communistes et de toutes les composantes de la gauche qui  présentaient un candidat.

 

Il fut un temps où, sans être dupe de ce qu’était le régime présidentiel à la française, le premier tour de l’élection présidentielle permettait au moins, pendant un court moment, à la France de connaître  un véritable débat politique au cours duquel les principaux courants politiques pouvaient exposer aux  Français les orientations qu’ils leur proposaient. Cette parenthèse se refermait avec le premier tour, puis les élections législatives venaient conforter le résultat de l’élection présidentielle. On rappellera à cet égard que Lionel Jospin a renforcé les pires côtés de la Ve République en instaurant le quinquennat et en organisant des élections législatives au lendemain de l’élection présidentielle. Arroseur arrosé, il a dû quitter la vie politique après avoir échoué à conquérir le pouvoir dans les conditions qu’il avait préparées et dont son adversaire a pleinement bénéficié. 

 

Aujourd’hui, même cette parenthèse de véritable débat politique démocratique a disparu. L’élection présidentielle en 2022 est devenue une élection à un tour. Au premier tour on élimine et au second on fait barrage. Jusqu’à quand ?

 

On vote au premier tour non pas pour ce que l’on préfère, mais en fonction de ce que l’on redoute.  Dès lors, peu importe que l’on soit en désaccord sur à peu près tous les points avec JL Mélenchon (nucléaire, laïcité, l’union européenne fédérale, la monnaie unique etc.). La réflexion politique est réduite à un seul mot, vidé de son contenu, le mot « gauche », dont il faut assurer la  représentation au second tour. 

 

Parmi les rares audacieux à gauche qui n’ont pas accepté de se plier au « vote utile », certains regrettent rétrospectivement leur vote en se disant qu’à peu de choses près, Jean-Luc Mélenchon serait passé devant M Le Pen. En réalité, cela n’aurait rien changé. JL Mélenchon a réalisé dès le premier tour le rassemblement d’à peu près toutes les voix sur lesquelles il pouvait compter. Au second tour il aurait certainement été battu. 

 

Quant à l’extrême droite, son existence n’aurait pas été moins réelle dans le pays si M Le Pen n’avait rassemblé que 22 % des voix - auxquelles s’ajoutent celles d’É Zemmour et de Dupont-Aignan – et JL Mélenchon 24 %. Certes, nous aurions pu faire semblant de croire que le problème était réglé. Mais cette exclusion, obtenue par la conjugaison d’un système politique et non par l’adhésion des citoyens  à une majorité, qui est la règle depuis des années, loin d’avoir eu des effets bénéfiques sur notre vie  politique a contribué à la pourrir encore un peu plus nous amenant là où nous en sommes maintenant.

 

La représentation des partis dits « de gouvernement » dans les institutions, LREM, PS et LR, est sans rapport avec la part des suffrages qui leur est accordée par les citoyens. Les institutions ne peuvent pas durablement interdire la représentation d’une partie aussi importante de la population sans conséquences graves. 

 

La crise politique française résulte d’une crise économique et sociale mondiale

 

Bien sûr, les institutions de la Vème République fonctionnent d’autant plus mal que la structuration de la vie politique en partis représentant à peu près les principales forces sociales, s’est effondrée. 

 

L’atomisation de la société a été la réponse du capitalisme à sa crise de croissance des années 1970. À ce moment-là, la productivité du travail a cessé de progresser dans le monde et avec elle la rentabilité du capital. L’inflation a commencé à progresser de façon incontrôlée, grignotant le pouvoir d’achat des salariés. Les déséquilibres mondiaux ont entrainé la fin du système monétaire international de Bretton Woods. Deux chocs pétroliers ont durement stoppé la croissance des pays développés, en 1973 et 1979. La conflictualité sociale s’est partout développée.

 

Le capitalisme s’est réorganisé dans les années 1980, avec l’arrivée au pouvoir de Reagan et de  Thatcher et la complicité de la social-démocratie, tous unis dans le « néo-libéralisme », c’est-à-dire la  transformation des institutions publiques en instances d’affaiblissement des protections sociales et  nationales contre les effets du libre-échange : instauration d’un système mondialisé de libéralisation des échanges financiers et commerciaux, réorganisation des chaînes de production à l’échelle de la  planète s’affranchissant des réalités nationales. La délocalisation de la production dans les pays à bas coûts de main d’œuvre est devenue la règle, ainsi que la circulation sans contrôle du capital financier, ce dernier étant de plus en plus déconnecté de la production de biens et de services. 

 

La concurrence entre les salariés de toute la planète a remplacé la lutte entre les ouvriers et les patrons dans un cadre national et une part croissante de la plus-value a été captée par un nombre restreint de grands groupes multinationaux qui ont imposé leurs règles à la multitude des entreprises sous-traitantes.

 

Dans ce monde-là, il n’y a plus de place pour les vieilles solidarités qu’elles soient sociales (classe à laquelle on appartient, famille…), ou géographiques (village, ville, pays…). La mobilité au service de l’efficacité du capital est devenue la valeur cardinale et malheur aux nostalgiques qui préfèrent l’appartenance, la solidarité, la tradition, la lenteur. Cette ultra-moderne solitude a été mieux décrite par les chanteurs de variété que par les partis politiques. Mais ces derniers ont continué à exister en s’adaptant. La « réforme », la « modernisation » sont devenus les mantras des partis dits de gouvernement, de droite et de gauche. Ils ont continué à dominer la vie politique jusqu’au début des années 2000, avant que leur impuissance n’apparaisse à  toutes les victimes de cette machine mondiale à broyer les humains, de Washington à Londres, de  Paris à Madrid… La colère des peuples a trouvé des formes d’expression diverses et malheureusement  aussi peu efficaces que les partis en perdition : Podemos en Espagne, Die Linke en Allemagne, la France  Insoumise à Paris ; mais aussi des partis d’extrême droite un peu partout, le Brexit organisé à  l’instigation de partis de droite au Royaume-Uni, la victoire de Trump aux Etats-Unis, etc… 

 

Dans ce marasme, les dictatures se portent bien, en Chine, en Russie, en Corée du Nord ou en Birmanie, notamment et les démocraties qualifiées « illibérales » se développent en Europe.

Les vieux partis occupent encore le pouvoir mais ne représentent plus la majorité des citoyens.

 

La situation française n’est donc pas une exception ; qu’on se souvienne des conditions de l’arrivée au pourvoir de Joe Biden l’année passée, au milieu d’une insurrection soutenue par son prédécesseur.

 

Un second tour entre deux candidats qui suscitent plus de rejet que d’adhésion

 

E Macron et M Le Pen représentent-ils deux camps que tout sépare, celui du bien contre celui du mal, celui de la démocratie contre celui du fascisme ?

 

C’est ce combat qui est mis en scène, une fois encore. Mais cette mise en scène risque d’être inefficace car elle ne correspond pas à la réalité de ce qui oppose les deux protagonistes.

 

E Macron ne s’est pas distingué par sa défense de la démocratie, des valeurs morales ou de l’égalité entre les citoyens pendant son mandat. Plus qu’aucun de ses prédécesseurs il aura pratiqué l’exercice solitaire du pouvoir, le mépris du  Parlement et de tous les corps intermédiaires, syndicats, associations ou élus locaux. Il a fait mine de découvrir leur existence lorsque les gilets jaunes ont manifesté près du palais de l’Élysée. Plutôt que de répondre à leurs revendications qui portaient sur les salaires, en raison de la flambée du prix des  carburants amplifiée par une taxe carbone mal pensée (il faudrait aussi parler de la flambée des prix  de l’immobilier), la démocratie (demande d’instauration d’un referendum d’initiative citoyenne), la  suppression de la limitation de vitesse à 80 kilomètres heure, et une demande difficile à formuler d’être  enfin respectés, E Macron a organisé un grand débat sur la transition environnementale et s’est  empressé d’en ignorer les conclusions. 

 

Les ordonnances ont été érigées en mode normal de gouvernement, au nom de l’efficacité, renforçant encore l’inexistence du pouvoir législatif.

 

Le gouvernement a fait un usage disproportionné de la violence des forces de l’ordre, condamnée,  entre autres, par un groupe d’expert des droits de l’homme de l’ONU et par Amnesty international, en  faisant tirer sur la foule avec des lanceurs de balles de défense, qualifiées d’armes « sublétales » par  les experts, dont l’usage à l’occasion de manifestation a été déconseillé par de nombreux spécialistes  du maintien de l’ordre, tout autant que celui des grenades de désencerclement basées sur le principe  des bombes à fragmentation. Bilan 24 manifestants éborgnés, cinq ont eu la main arrachée, 2500 ont été blessés, tandis que 1800 policiers étaient également blessés, mais aucun avec ce niveau de gravité.  La justice s’est déchaînée, condamnant à tour de bras et de manière expéditive des milliers de gilets jaunes.

 

Autoritaire, son quinquennat a été également inégalitaire. L’institut des politiques publiques a calculé que le bilan des mesures fiscales décidées par E Macron (suppression de l’ISF, taxe forfaitaire sur les revenus du capital), avait permis à ceux qui constituent le 1% le plus riche de la population d’augmenter encore leur revenu net, tandis que les 1% les plus pauvres ont vu le leur baisser de 0,75%.  La France est devenue le paradis de ceux qui vivent de la perception de dividendes dont le montant n’a cessé de gonfler pendant ces cinq ans, avec ou sans Covid.

 

Au lieu d’unir les Français, E Macron les a dressés les uns contre les autres en stigmatisant une partie d’entre eux, un jour les Gaulois réfractaires au changement, le lendemain ceux qu’il voulait emmerder parce qu’ils refusaient sa politique vaccinale, un autre jour ceux qui n’étaient rien contre les premiers de cordée… 

 

On oppose souvent le partisan de l’ouverture, E Macron, à la nationaliste xénophobe M Le Pen. Mais on ne peut qu’être inquiet lorsque l’on entend G Darmanin, ministre de l’intérieur, dire à M Le Pen que  « dans sa stratégie de dédiabolisation, Mme Le Pen en vient à être quasiment un peu dans la mollesse,  il faut reprendre des vitamines. (…) Vous êtes prête à ne pas légiférer sur les cultes et vous dites que l’islam n’est même pas un problème. » Marine Le Pen s’offrait le plaisir de lui rappeler la distinction entre islam et islamisme : « Je n’entends pas m’attaquer à l’islam, qui est une religion comme une autre et, parce que je suis profondément attachée à nos valeurs françaises, je souhaite conserver sa liberté totale d’organisation et la liberté totale de culte. »

 

Tout cela ne veut pas dire que la M Le Pen soit une alternative acceptable

Je partage l’avis de Marcel Gauchet sur la caractérisation de M Le Pen. Sur l’arc de la politique française elle se situe bien à l’extrême droite, mais la politique qu’elle défend est plus proche de ce que disaient  la majorité des dirigeants de l’UNR des années 1960, qu’il s’agisse des sujets que l’on appelle  aujourd’hui de société, ou de la relation de la France avec les étrangers, que de Hitler ou Mussolini.  L’invocation permanente des années 1930 empêche de penser la situation plus qu’elle n’aide à la comprendre. Que les antifascistes d’aujourd’hui se replongent dans l’histoire de l’Italie de 1918 à 1922, ou de l’Allemagne de l’après première guerre mondiale et ils verront ce qu’était le fascisme en action, celui des bandes armées détruisant et incendiant tous les locaux de syndicats, partis, coopératives ouvrières, tuant les militants ouvriers, terrorisant les oppositions ; leurs organisations militaires ; l’antisémitisme des fascistes allemands et français, etc. Qu’ils comparent ensuite à la situation présente.

 

Au lieu d’appeler rituellement à « faire barrage à un fascisme » imaginaire, ce qui ne fait que renforcer la position du RN comme seule alternative « au système », les démocrates feraient mieux de décrire exactement ce qu’est le RN. La force de leur démonstration y gagnerait.

 

Le nationalisme du Rassemblement national relève de la xénophobie plutôt que de la défense de la République. M Le Pen veut interdire le regroupement familial, promet de reconduire tout émigré en situation irrégulière à la frontière, de supprimer le droit du sol - on suppose pour revenir au droit du sang - de rétablir la préférence nationale (qu’est-ce que cela signifie vraiment ?) et peut-être la peine de mort, par référendum. Ce n’est pas le recours au référendum qui est critiquable, c’est le projet.

 

Ces propositions, et beaucoup d’autres, sont incompatibles avec les conventions internationales signées par la France et avec l’appartenance à l’Union Européenne dont elle ne propose plus que nous sortions. Elles ne sont donc que de la poudre aux yeux envoyée à ceux qui ont envie d’en découdre, comme ses propositions soi-disant sociales qui ne remettent nullement en cause le capitalisme et ses lois.

 

M Le Pen a été adoubée par V Poutine (l’agence d’information contrôlée par le Kremlin « Ria Novasti » la donnait d’ailleurs en tête du premier tour, fidèle à sa vocation d’informer ses lecteurs des nouvelles du monde parallèle). 

 

Le parti de M Le Pen a été créé par son père avec des nostalgiques de la collaboration, des antigaullistes, des partisans de l’Algérie française. Il s’est adapté à l’évolution du monde, mais il n’est pas devenu pour autant le parti qui rétablira la démocratie en France ni qui défendra les opprimés contre leurs oppresseurs.

 

La République en Marche n’a d’autre histoire que celle de son fondateur et d’autre projet que de rester au pouvoir.

 

Choisir, malgré tout

 

J’ai beaucoup hésité. J’ai pensé que cette affaire ne me concernait plus et que je m’abstiendrai.  Pourtant, après avoir longtemps et douloureusement réfléchi, je me résous finalement à voter pour E Macron au second tour. 

Je le ferai non pas parce qu’il est le rempart de la démocratie contre le fascisme, mais parce qu’il y a des degrés dans ce que je refuse et en raison du contexte international.

 

E Macron est candidat de droite, qui a conduit une politique que je désapprouve et dont je n’attends pas qu’il se transforme par la grâce de sa réélection. Je ne poserai aucune condition, car penser que l’on peut transformer E Macron et les forces sociales qui constituent son socle politique relève de l’illusion. On nous a déjà fait croire à cela lorsqu’il s’est agi de voter pour J Chirac : « plus nous serons nombreux à voter pour lui, nous électeurs de gauche, et plus il devra infléchir a politique ». Je me souviens de ces propos consolateurs comme si c’était hier. On a vu ce qui est advenu.

 

Mais ce candidat de droite ne prétend pas fonder la nationalité sur le sang plutôt que sur le sol, rétablir la peine de mort, démonter toutes les éoliennes pour les remplacer par des réacteurs nucléaires,  cesser de participer activement aux négociations internationales sur le climat…

 

Je crains également qu’une victoire de M Le Pen, et peut-être de son parti aux élections législatives qui suivront, ne déclenche une chasse aux immigrés, aux étrangers et à tous ceux qui ne sont pas dans la norme. Et si je sais ce que je reproche à E Macron, je crains ce que ferait M Le Pen au pouvoir en partant de prémisses aussi négatives.

 

Enfin, la France n’est pas une île. 

 

La guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine est un événement majeur de la vie européenne.  Un des cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU a décidé d’envahir un pays dont il avait reconnu la souveraineté et d’y mener une guerre atroce dans l’objectif, selon Dmitri Medvedev, ex-président  de la Fédération de Russie, de « désukrainiser » le pays, c’est-à-dire de réduire à néant sa population  et sa volonté de faire respecter sa souveraineté. 

 

Ce conflit se déroule pour le moment à nos portes, peut-être les franchira-t-il un jour.

 

Il n’y a pas de question plus importante pour ceux qui considèrent que la démocratie est inséparable de la souveraineté, que celle de l’Ukraine ne pourra être restauré que par la défaite de la Russie.

 

La victoire de M Le Pen affaiblirait le fragile accord européen en faveur de la défense de l’Ukraine. Une victoire de Poutine ouvrirait une longue période de crise et d’insécurité en Europe dont les conséquences seront désastreuses pour nous tous.

 

Dans ce combat, Macron et Le Pen ne se valent pas.

 

Alors, la mort dans l’âme, je voterai pour E Macron le 24 avril, bien décidé à le combattre dès le 25 avril.

 

Certains refuseront le choix qui nous est imposé pour la troisième fois entre deux candidats avec lesquels nous ne partageons rien ou pas grand-chose et s’abstiendront. Je les comprends. Mais comme beaucoup d’électeurs ont voté en faveur de JL Mélenchon contre E Macron, malgré sa proximité avec Poutine, son soutien au Wokisme, aux animalistes, etc.

 

Ensuite, il faudra travailler pour ne pas en être réduit la prochaine fois au même choix, ou plutôt à la même absence de choix.

 

Union de la gauche sans conditions pour les élections législatives

 

Si ce qui reste de la gauche envisage d’agir et de ne pas se contenter de faire campagne pour la victoire d’E Macron, elle rassemblera ce qui lui reste de force pour présenter un candidat unique de la gauche dans toutes les circonscriptions législatives sur quelques propositions simples permettant de  rassembler des composantes aujourd’hui éclatées.

 

Il n’est impossible de mettre d’accord en quelques semaines sur un programme politique des formations aussi divisées. Il faudra du temps pour cela. Ce moment viendra.

 

Quelles pourraient être ces propositions ?

 

- Union pour la réforme des institutions de la Vème République

- Inversion du calendrier électoral : élection de l’assemblée nationale avant l’élection présidentielle

 

- Instauration du scrutin proportionnel

 

- Convocation d’une assemblée nationale constituante dans un délai d’un an après la prochaine élection législative 

 

- Campagne nationale appuyée par tous les députés uniques de la gauche pour faire signer une pétition dans ce sens par des millions de Français

 

- Engagement à s’opposer à toute proposition de loi entrainant une régression sociale.

 

La division du champ politique en trois camps offre la possibilité de faire élire des députés de gauche, s’il y a une candidature unique dans toutes les circonscriptions. LFI est la principale force de ce qui reste de la gauche, elle peut donc revendiquer une part significative des sièges gagnables. En revanche, elle ne doit pas profiter de sa position pour imposer son programme à tous ses possibles partenaires.  La gauche dont LFI sera de loin la principale composante, peut avoir un groupe parlementaire important à l’Assemblée nationale si elle organise l’unité de la gauche. A défaut, LFI risque de n’être pas beaucoup mieux représentée que dans la législature qui s’achève. Pourtant, c’est là que les choses se joueront, pas dans les paroles ambigües arrachées à E Macron pendant ce qui reste de campagne présidentielle, pour qu’il montre ses bonnes dispositions jusqu’au 24 avril.

 

Un groupe d’opposition capable de se faire entendre peut encore être élu. La condition est celle du rassemblement en vue d’une véritable transformation de nos institutions en laissant de côté les divergences qu’il sera possible de résoudre plus tard. 

 

Espérons que les responsables de la gauche n’amplifieront pas le désastre de l’élection présidentielle.

 

Le 16 avril 2022

Jean-François Collin

Partager cet article
Repost0
15 avril 2022 5 15 /04 /avril /2022 06:00

 

Souvenir du virage de Tonton, la pause dans les réformes en 1982, en réalité un virage à 180° vers une politique économique et sociale : « Le 9 juin 1982, le Président Mitterrand annonce dans une conférence de presse qu'il est nécessaire de faire une pause dans les réformes afin de les « digérer » et de stabiliser la situation budgétaire, qui a connu des bouleversements rapides du fait de l'augmentation rapide des dépenses publiques »

 

Ma pause à moi, c’est d’éloigner ma plume de l’actualité politique pour me consacrer, loin des regards pas toujours bienveillants de certains, à ce qui est le ressort de ma vieillesse : l’AMOUR.

 

Une pause pour réfléchir avec la revue « L’Amour »

REVUE

 

Par le texte et l’image, la deuxième édition de la revue lancée par Frédéric Pajak prend le temps de s’inscrire « contre l’actualité »

L’actualité est une matière inflammable qui se périme sans cesse. Frédéric Pajak s’inscrit contre cette valeur volatile pour y opposer le seul sentiment plus fort que le temps : l’amour – qui donne tout naturellement son titre à sa revue périodique dont la seconde édition vient de paraître. Dans son éditorial, Julie Bouvard note qu’en « ces temps de l’anti-lecture par excellence, […] du décryptage creux et de l’analyse jetable, nous voulons réunir les fils de nos pensées en un tissu vivant, donc solidaire ».

Pour témoigner du « désir de vivre qui nous anime », l’auteur du Manifeste incertain, qui se livre dans Là où il y aura des pleurs et des grincements de dents à un réquisitoire contre la dépression morale et culturelle de l’époque contemporaine, a réuni une nouvelle fois ses compagnons de route, écrivains, dessinateurs, peintres et sculpteurs. Dans un essai brillant, Michel Thévoz, historien de l’art, convoque Antigone et Rauschenberg pour analyser la ZAD du Mormont, tandis que Jacques Roman compose une ode à l’orange, rare « fruit du soleil en hiver » mué en géant des télécommunications…

Quant au visuel, splendide, il rassemble les vivants et les morts, les grands anciens et les petits nouveaux, Noyau côtoie Tomi Ungerer, Anna Sommer avoisine Siné, Micaël coudoie Folon… L’Amour est bon pour la tête, bon pour les yeux et, plus que tout, bon pour le cœur.


Revue « L’Amour No 2 – Contre l’actualité », sous la direction de Frédéric Pajak. Les Cahiers dessinés, 194 p.

 

 

Partager cet article
Repost0
9 avril 2022 6 09 /04 /avril /2022 06:00

 

Désolé François-Régis mais là je suis 100% Lucky, j’aime les voyous et les bucatini ! ICI

 

Bucatini Is the Best Long Pasta There Ever Was or Will Be | Bon Appétit

Luciano, de son vrai nom Salvatore Lucania, expulsé des USA en 1946, après que sa peine fut de prison fut réduite à dix ans pour services rendus aux alliés en Sicile, vivait à Naples 11 via Tasso dans le quartier résidentiel du Vomero. Son appartement dominait la baie de Naples et le panorama qui s’étalait de la terrasse de 110 m2  était exactement celui que décrivait Virgile.

 

Luciano adorait les journalistes, il reçoit le 7 janvier 1962, l’un d’entre eux de l’hebdomadaire milanais Le Ore. Il était vêtu d’un costume croisé anthracite, sa chevelure grisonnante et ses lunettes dorées lui donnaient l’air respectable d’un expert-comptable de grande société, la poignée de main ferme et chaleureuse, la voix un peu sourde, teintée d’un léger accent new-yorkais.

 

Son équipe préférée était l’Inter de Milan qui tenait le haut du Calcio italien avec ses Buffon, Corso, Suarez, Fachetti et autres Mazzola.

 

 

Ha ! le catenaccio, “le verrou”, d’Helieno Herrera...

 

Le repas préparé par Lucky était simple et raffiné :

 

  • Caviar et saumon fumé

 

  • Pastasciutta con le sarde

 

  • Filet de bœuf à la Napolitaine accompagné d’asperges chaudes à la crème de brebis

 

  • Salade

 

  • Sabayon et biscuits aux amandes

 

Vins : champagne, Vittoria et Alcamo pour accompagner les pâtes et le bœuf, et Malvasia avec les biscuits aux amandes.

 

« Les pâtes aux sardines étaient pour Lucky Luciano sa madeleine de Combray. Quand il lui arrivait de cuisiner, le capo Lucky ne travaillait pas en amateur et respectait les traditions de la Terra Nostra. S’il était devenu un mafioso riche sans pudeur, il avait su rester humble aux fourneaux. Il avait toujours dans ses réserves les ingrédients, pour le moins insolites, nécessaires à la confection de ces étranges pâtes aux sardines à la saveur mâle, et ne se serait jamais mis à l’œuvre sans ces petits fenouils de montagne fortement aromatisés, dans lesquels Alexandre Dumas décelait « un irremplaçable goût sauvage » prodigué par le soleil, le vent et l’air… »

 

Le 27 janvier 1962, Lucky Luciano se rendit à Capodichino, l’aéroport de Naples, l’avion de Madrid devait atterrir vers 10 H 15, en avance il se dirigea vers l’un des bars et commanda un double café très fort. Il en buvait une quinzaine par jour. Au bar, 4 hommes, Luciano, 2 carabiniers et le barman. Soudain, Lucky s’affaissa au sol, et roula par terre, une légère bave à la commissure des lèvres. Deux minutes plus tard, il était mort. Il ne fut procédé à aucune autopsie du corps qui perdait, en même temps que la vie, son pseudonyme de « chanceux ».

 

Cet arrêt du cœur ne trompa pourtant personne et surtout pas le FBI, tous les symptômes notés pendant les deux minutes qui précédèrent la mort ne laissaient aucun doute sur la nature du décès : empoisonnement au cyanure.

L'enterrement de Vittorio Casamonica, le 21 août 2015. REUTERS/Stringer.

 

Les funérailles furent à la mesure de l’homme. Elles coûtèrent 72 millions de lires. Corbillard baroque noir et argent traîné par huit chevaux emplumés, soixante fourgons portant près de cinquante millions de fleurs et de couronnes, douze mille personnes. Et puis le banquet funéraire…

 

La Mafia perdait l’un  de ses plus importants capi ; la cuisine sicilienne, un de ses meilleurs chefs.

 

SOURCE

La mafia se met à table

Partager cet article
Repost0
8 avril 2022 5 08 /04 /avril /2022 06:00

Par bonheur en Bourgogne on ne fait pas que des grands vins, on a aussi de beaux esprits. Les lire vaut mieux que de se gaver des baratins des logues sur les réseaux sociaux ou les médias en boucle.

 

Le conflit ukrainien : "une situation de tension entre sphères  d'influence", selon Alexandra Goujon - Touteleurope.eu

 

Alexandra Goujon est politiste et spécialiste de l'Ukraine et de la Biélorussie. Elle est maîtresse de conférences en science politique à l'université de Bourgogne et enseigne sur le campus de Sciences Po Paris à Dijon. Elle a publié plusieurs ouvrages et de nombreux articles scientifiques sur les transformations politiques et identitaires en Ukraine et en Biélorussie.

 

Compte tenu de l’actualité, nous vous offrons à lire en avant-première cette recension, par Anne de Tinguy, de l’ouvrage d‘Alexandra Goujon, L’Ukraine : de l’indépendance à la guerre (Le Cavalier bleu, 2021, 176 pages). Cette recension sera publiée dans le numéro de printemps 2022 de Politique étrangère (n° 1/2022) qui paraîtra le 8 mars prochain.

 

L'Ukraine de l'indépendance à la guerre de Alexandra Goujon

 

Alexandra Goujon consacre son dernier ouvrage aux nombreuses « idées reçues » qui circulent sur l’Ukraine. L’ouvrage met en évidence l’instrumentalisation politique de « narratifs » répandus pour la plupart par la Russie, puis repris par des médias et des responsables politiques occidentaux.

 

L’histoire de l’Ukraine est la première concernée. Elle s’inscrit traditionnellement dans une historiographie développée en Russie et largement relayée en Occident, qui a eu pour effet de « discréditer la spécificité de l’identité ukrainienne » et d’imposer l’idée que ce pays

est une simple variante régionale de la nation russe. S’appuyant sur des historiens qui font autorité (dont Andreas Kappeler), Alexandra Goujon montre ainsi que l’expression « Kiev, mère des villes russes », utilisée en Russie pour établir une continuité historique entre la Rous de Kiev (IXe siècle), la principauté de Moscou (XIIe siècle) et l’État russe contemporain, « s’apparente à un abus de langage, l’homophonie entre Rous et Russe (participant) à la confusion ». Déclarer que « l’Ukraine n’existe pas en tant qu’État avant 1991 » – elle « n’est même pas un État », aurait affirmé Vladimir Poutine à George Bush en 2008 – est tout aussi tendancieux.

 

La suite ICI 

 

Dans cette stimulante synthèse, Alexandra Goujon retrace la trajectoire historique de l’Ukraine dans le but de tordre le cou à grand nombre d’idées reçues et relayées par les médias au sujet de ce grand pays d’Europe en état de guerre non déclarée avec la Russie. Aux yeux de l’auteure, Moscou a intérêt à présenter le conflit en cours comme une guerre civile. Cela permet de masquer l’annexion de territoires ukrainiens et de délégitimer l’idée d’une nation indépendante et affranchie de la tutelle du grand frère russe, avec lequel elle serait organiquement liée par l’ethnie, la langue et la foi orthodoxe. L’image que nous avons de l’Ukraine reste marquée à la fois par les séquelles effroyables de la Seconde Guerre mondiale et la guerre des mémoires qui s’est ensuivie. Une représentation négative alimentée par l’instabilité chronique du pays qui, en l’espace d’une décennie, a été ébranlé par les révolutions orange et de Maïdan. Par sa démarche déconstructiviste, l’auteure propose une relecture dépassionnée de l’histoire du pays, sans nier l’importance des fractures multiples qui déchirent l’Ukraine. Et de rappeler les vulnérabilités structurelles qui fragilisent Kiev au plan socio-économique (inégalités, corruption des élites, intégration des marges, etc.) et géopolitique (dépendance énergétique, non-adhésion à l’Union européenne et à l’Otan, etc.). Rappelant que l’Ukraine n’a rien d’une création artificielle, Alexandra Goujon évoque les racines du conflit dans le Donbass et combien la présence russe dans les enclaves autoproclamées de l’Est ukrainien constitue un défi géostratégique pour l’Europe. On ne trouvera pas néanmoins de vision sur ce que devrait être la politique russe de l’Union européenne et sur l’avenir d’une Ukraine à la souveraineté limitée et appelée à rester un État tampon.

Partager cet article
Repost0
6 avril 2022 3 06 /04 /avril /2022 06:00

Slalom (2020) - IMDbSlalom (2020) - IMDbSlalom (2020) - IMDb

Mille et une productions c’est Édouard Mauriat et Anne-Cécile Berthomeau

 

https://cdn-s-www.leprogres.fr/images/E2A3D503-4C4E-452C-8AC3-E1D8C31228E1/NW_raw/noee-abita-charlene-favier-et-edouard-mauriat-au-festival-de-deauville-ou-le-film-a-recu-le-prix-d-ornano-photo-jacques-basile-1601829608.jpg

 

Une petite entreprise qui connaît la crise.

 

C’est tourné en Savoie.

 

C’est orné de plein de médailles*

 

Donc plein de raisons pour acheter le DVD

 

Slalom - Film (2020) - SensCritique

 

* Récompenses

  • Festival du film francophone d'Angoulême 2020 : prix Magélis des étudiants francophones

 

  • Festival du cinéma américain de Deauville 2020 : prix d'Ornano-Valenti

 

 

  • Festival Film by the Sea de Flessingue 2020 : prix de la jeunesse

 

  • Festival international du film francophone de Namur 20206 : prix Bayard de la Meilleure Photographie

 

 

Nominations

 

  • César 2022 :

 

Meilleur espoir féminin pour Noée Abita

 

Meilleur premier film

 

  • Magritte 2022 : meilleur acteur pour Jérémie Renier

 

Sélections

  • Festival de Cannes 2020 : sélection officielle

 

  • Festival Lumière 20207 : sélection officielle Cannes 2020
  •  

Charlène Favier, réalisatrice de “Slalom” : “J'ai fait ce film pour ouvrir  le dialogue”

 

Télérama aime bien Critique par Marie Sauvion ICI

Publié le 11/01/2022

 

 

Lyz (Noée Abita), 15 ans, nouvelle élève d’une classe de sport-études à Bourg-Saint-Maurice, se rêve future championne de ski. « Il va falloir que tu t’affûtes », balance Fred (Jérémie Renier), son coach, lorsqu’il l’examine pour la première fois. Il palpe la jeune fille en culotte, sans affect apparent, uniquement préoccupé de savoir si ces 50 kilos de chair et de muscles lui apporteront bientôt une victoire. Main froide et dent dure, Fred aime la gagne, les podiums, les médailles. Et l’adolescente veut satisfaire son entraîneur. Le glissement progressif qui la voit passer de bizut à chouchoute, Slalom le décrit de manière organique. Soumis à l’obsession de la performance, le corps de Lyz cesse de s’appartenir. Elle respire désormais au rythme des humeurs de l’homme, de ses accès de colère ou de joie. Et de ses pulsions.

 

Jamais Charlène Favier ne lâche le point de vue de Lyz, qu’elle descende une piste ou qu’elle subisse un viol qui la laisse hébétée. Les séquences d’agression sidèrent par ce qu’elles captent du visage, du regard de la jeune fille trahie, qui semble soudain s’absenter à elle-même et ne revenir au présent que pour se découvrir souillée, littéralement, de fluides à nettoyer d’urgence.

 

La réalisatrice ne s’en cache pas, le scénario est nourri de son expérience personnelle. Sa mise en scène, maîtrisée, s’appuie sur un tandem d’acteurs impeccables, à commencer par Noée Abita, la révélation d’Ava en 2017. Face à un Jérémie Renier soufflant le chaud et le froid, manipulateur charismatique mais aussi pathétique, prédateur insoupçonnable, la jeune actrice de 22 ans compose un personnage à la fois fragile et indestructible. Qui ne dit mot ne consent pas et Slalom le donne à ressentir avec force et intelligence.

 

Synopsis

 

À 15 ans, du haut de son 1m60, Lyz a été sélectionnée en section ski-études au lycée de Bourg-Saint-Maurice et rejoint une petite équipe coachée par Fred, un entraîneur qui veut emmener ses athlètes au sommet. La jeune fille accepte les nombreux entraînements sur les pistes, les séances de piscine, footing, électro-musculation, prise de compléments alimentaires pour augmenter la masse musculaire, séances vidéo, fartage. Et ça paie, elle enchaîne des victoires. Mais plus la jeune fille gagne, plus la pression augmente. Et un soir, dans l'ivresse du succès, l'entraîneur l'agresse sexuellement. Pour Lyz, c'est le début d'une spirale infernale face à un pervers narcissique...

 

Slalom - Film (2020) - SensCritique

Une critique moins favorable mais intéressante : Slalom

Par Jean-Jacques Corrio -18 mai 20210 ICI

 

Fred (Jérémie Renier) et Lyz (Noée Abita) dans « Slalom », de Charlène Favier.

L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER

Les faits à l’origine du film ne sont plus un secret pour personne, tant le bouche-à-oreille a eu le temps de fonctionner depuis que Slalom a été dévoilé au Festival du film francophone d’Angoulême, à la fin de l’été 2020. Le premier long-métrage de Charlène Favier raconte la relation toxique entre une jeune championne de ski, Lyz (Noée Abita), et son entraîneur, Fred (Jérémie Renier).

 

Ancienne sportive de haut niveau, dans une discipline différente, la réalisatrice a elle-même été victime d’agressions sexuelles, se décidant bien plus tard, en 2014, à écrire sur le sujet dans le cadre d’un atelier scénario à la Fémis. A l’époque, les agressions dans le milieu du sport n’étaient pas encore massivement dénoncées dans la sphère médiatique.

 

En 2020, les témoignages de l’ancienne patineuse sur glace Sarah Abitbol et d’autres championnes ont déferlé, dans le sillage de la vague #metoo, et voilà que Slalom se trouve pris dans une glaçante actualité. Si le film sort accompagné d’un dossier pédagogique sur les violences sexuelles à l’attention des adolescents, il serait pourtant injuste de le réduire à une œuvre à thèse.

                 

Lire aussi  Article réservé à nos abonnés La cinéaste Charlène Favier, entre zone grise et manteau blanc

La réalisatrice ne fait pas de Fred un simple prédateur – ce qui peut être le cas en milieu sportif, à en croire les experts. Elle préfère explorer les ressorts psychologiques qui conduisent l’entraîneur et son élève dans le tourbillon d’une relation toxique. Lyz, 15 ans, vient d’intégrer la section ski-études du lycée de Bourg-Saint-Maurice (Savoie). L’ancien champion devenu entraîneur, Fred, prépare le groupe d’adolescents aux championnats de France et d’Europe, et rêve pour certains d’entre eux des Jeux olympiques. La compagne de Fred (Marie Denarnaud) supervise les études des sportifs, et jusque-là tout se passe à peu près normalement.

 

Lyz est une guerrière et veut gagner. « Elle a faim », comme dit Fred, qui, tout à la fois, lui mène la vie dure et lui apporte un soutien moral et matériel, la jeune fille étant livrée à elle-même – avec un père absent et une mère absorbée par sa nouvelle vie. Le film commence plutôt sous une bonne étoile, Lyz connaissant ses premiers succès sportifs et s’attachant à ce coach si généreux. On sent bien une attirance chez elle, mais qui reste à l’état de fantasme et d’admiration. Fred lui-même ne semble pas animé par de sombres calculs. Ayant raté sa carrière à la suite d’un accident, il voit sans doute en Lyz une future championne capable de lui redonner une visibilité.

 

Subtile transformation physique

 

Pourtant les choses dérapent. Charlène Favier montre comment, de fait, le coach prend l’ascendant sur la jeune fille. C’est lui qui la pèse, connaît la date de ses règles, pose ses mains sur ce corps en mutation, qui doit prendre de l’épaisseur et des muscles. A cette proximité physique s’ajoute une dépendance psychique, avec l’idée que la victoire passe forcément par l’entraîneur. Fred devient la planche de salut de Lyz, laquelle lui fait entièrement confiance. Les temps d’entraînement privilégié qu’il lui accorde deviennent des moments d’intimité.

 

Dans l’esprit brouillé de l’adolescente, il y a bien le rêve d’une histoire d’amour avec cet homme proche de la quarantaine, mais elle n’en maîtrise pas les termes. Elle ne dit pas non, il lui impose ses pulsions sexuelles. Cela s’appelle un viol. Elle se trouve réduite à un état de passivité et attend que ça passe. Fred semble miné par sa propre attitude, comme impuissant à garder la bonne distance. Les deux protagonistes portent leur fardeau sous la neige.

 

 

Révélée dans Ava (2017), de Léa Mysius, Noée Abita irradie le film de sa troublante candeur, mêlée à une ténacité hors norme. Agée de 22 ans, même si elle en paraît 16, l’actrice réussit une subtile transformation physique qui l’endurcit tout en laissant intacts les restes de l’enfance. Charlène Favier ne la filme pas comme une lolita, de même qu’elle ne réduit pas Fred à un cynique. Jérémie Renier incarne très justement un homme fort en surface, mais frustré à l’intérieur, n’ayant pas réglé ses comptes avec son passé et son échec sportif. Slalom emprunte un chemin étroit, périlleux, et porte le débat avec la subtilité requise.

 

Le slalom ne se résume pas à l’épreuve sportive, il décrit aussi la descente psychologique d’une jeune athlète qui tente de se frayer un chemin, de sortir indemne du piège sans perdre de vue l’objectif initial : gagner la course et devenir une championne. Le film interroge l’esprit de groupe au sein d’un collectif de champions, car il est surtout question ici de solitude.

 

Slalom quitte peu à peu la pâleur des cimes enneigées et son tempo chronométré, pour se teinter de couleurs vives et irréelles : un bleu glacé, un rouge incandescent. Un instant, Lyz, avec son gilet à capuche, devient le Chaperon rouge guetté par le loup. Une échappée vers le conte pour dire l’innocence retrouvée. Slalom est un film de sensations, et non pas « à sensation ».

Partager cet article
Repost0
31 mars 2022 4 31 /03 /mars /2022 06:00

 

Jérôme Leroy - Très belle semaine pour Les Derniers jours des Fauves Jeudi  dans L'Obs, un beau papier de Jérôme Garcin. Ensuite, il y a eu, dimanche  soir, alors que j'étais quelque

 

 

Soit un jeune président marié à une première dame deux fois plus vieille que lui, Jérôme Leroy inverse l’équation : soit une jeune présidente Nathalie Séchard, 58 ans, mariée à un homme deux fois plus jeune qu’elle, se demande si elle va briguer un second mandat.

 

Tout le monde s’accorde pour qualifier la campagne électorale au mieux de fade, au pire de glauque.

 

Nous entrons dans la dernière ligne droite , la campagne officielle, les panneaux électoraux devant les écoles, alors je vous conseille vivement d’aller chez votre libraire favori pour acheter Les derniers jours des fauves de Jérôme Leroy Éd. La Manufacture de livres, 440 p., 20,90 €.

 

Les derniers jours des fauves

 

Vous ne serez pas déçus, s’est du même tonneau que Frédéric H. Fajardie et Jean-Patrick Manchette, moi qui a connu les coulisses du pouvoir j’ai adoré ce livre qui est bien plus qu’un polar.

 

 

Télérama lui donne la mention Très Bien

 

Critique par Christine Ferniot ICI 

 

Publié le 01/03/2022

 

 

Les Derniers Jours des fauves se déroule en 2022, pendant la pandémie, comme l’écrit la critique de Télérama « le décalage est donc ténu, entre réalité et fiction (…) Le pays est épuisé par le Covid et les Gilets jaunes, mais la présidente aussi. Autour d’elle, on s’écharpe, on se hait, on magouille, entre ministre de l’Intérieur d’extrême droite et ministre de l’Écologie idéaliste, entre fille de famille affranchie et vieux mercenaire protecteur.

 

 

Jérôme Leroy pousse les portes du pouvoir et l’odeur n’est pas agréable, dans Les Derniers Jours des fauves il réduit encore les distances, troublant un lecteur qui reconnaît trop bien la situation. Pourtant, il s’agit bien d’une fiction, dont il tire les ficelles avec talent, d’abord par son écriture, à la fois rigoureuse, complice et gourmande. Leroy a l’œil qui frise pour décrire ces hommes et femmes politiques barbotant dans des océans de ragots, des conversations de bistrot, des envies de meurtres, des désirs vite assouvis. Il s’appuie sur une violence extrême qui passe par les armes autant que par les discours. Il fait monter la pression jusqu’au chaos, ce moment où l’assassinat se banalise en même temps que la trahison. La loi, le droit ne valent pas grand-chose, pas plus que les promesses sociales d’un monde meilleur. Tout s’effondre autour de ces personnages vaniteux, la démocratie comme le climat, quand des incendies embrasent les régions, annonçant un désastre écologique inévitable. Devant ce monde émietté, Jérôme Leroy garde une distance grinçante et ironique, mais aussi un petit fond de romantisme qui sauve du désespoir total. Comme une pincée d’amour dans un monde de brutes.

 

 

Les derniers jours des fauves - Jérôme Leroy - La Manufacture De Livres -  Grand format - Librairies indépendantes en Nouvelle-Aquitaine

« Les Derniers Jours des fauves », sanglante fin de règne ICI 

Critique 

 

En digne successeur de Frédéric H. Fajardie et de Jean-Patrick Manchette, Jérôme Leroy déroule un thriller politique autour de la macronie qui tient toutes ses promesses.

  • Jean-Claude Raspiengeas, 
  • le 02/03/2022 

 

https://media.sudouest.fr/8432735/1200x-1/leroyjerome-pascalito2.jpg

 

Longtemps professeur de lettres, écrivain et poète, Jérôme Leroy est une pointure du roman noir. Et son nouveau livre, une formidable fiction politique.

 

 

Comme il l’avait fait dans Le Bloc qui racontait la montée de l’extrême-droite vue de l’intérieur d’un parti, le Bloc patriotique, qui ressemblait beaucoup au Front National, Leroy utilise à nouveau l’uchronie qui consiste à réécrire l’Histoire en lui donnant un cours différent de ce qu’elle a été.

 

 

Mais toute la subtilité de ses livres est qu’il s’en éloigne peu, qu’il reste au plus près de la réalité en grossissant simplement le trait. Le monde qu’il met en scène est le nôtre qu’il donne à voir avec une force singulière.

 

Quel est le point de départ du roman ? ICI 

 

https://i.la-croix.com/1400x933/smart/2022/03/02/1201202931/Derniers-Jours-fauves-Jerome-Leroy-thriller-politique-autour-macronie_1.jpg

CRITIQUE- Les violences que l’hubris est capable de provoquer est tout le sujet de ce roman noir aux reflets rouges. ICI 

 

Par Sébastien Lapaque

Publié le 09/02/2022

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents