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17 novembre 2021 3 17 /11 /novembre /2021 08:00

 

Situé à l'ouest à 1h30 de Paris, le Perche est en fait une ancienne province divisée sur quatre départements après la Révolution française : l'Orne, l'Eure-et-Loir, la Sarthe et le Loir-et-Cher. Le lieu est réputé pour ses grands espaces verts, avec notamment le parc naturel régional du Perche, propices à la randonnée.

 

Séjour en famille dans le parc naturel du Perche, dans l'Orne

 

Le parc naturel régional du Perche est un écrin de nature totalement préservée entre la Loire et la Normandie, entre bocage et forêt. La région se visite naturellement grâce à son emblème, le percheronun cheval de trait né au Moyen-âge du croisement de juments locales et d'étalons arabes rapportés des croisades

 

Ferme de l'Absoudière - Visites techniques - CORBON - Orne Tourisme

 

La spécialité culinaire de Mortagne-au-Perche: le boudin noir.
Si déjà au XIXème siècle la charcuterie de Mortagne-au-Perche jouissait déjà d’une certaine renommée, le boudin lui-même se fait remarquer seulement en 1931 à l’Exposition Coloniale de Paris.

 

Il faudra attendre encore trois décennies pour que la ville noue des liens indissolubles avec le boudin noir, lorsqu’en 1963 est créée la Confrérie des Chevaliers du Goûte-Boudin. ICI

 

LA CONFRÉRIE DES CHEVALIERS DU GOÛTE-BOUDIN

 

Bref, le Perche c’est, depuis longtemps, pour les bobos chics, via l’A10-A11, 1 H 30 en auto, la grande banlieue verte et zen de Paris. La crise sanitaire et ses contraintes urbaines ont boosté la migration des oiseaux des villes.

 

Pour preuve : la migration du ludion des têtes couronnées  et du Loto  du patrimoine Stéphane Bern et celle de la famille Chartier

 

6 novembre 2015

Eureka j’ai trouvé des vins tranquilles et des vins excités des Riceys sur Saturne ! ICI 

 

Faire-Part de mariage

 

Le mardi 3 novembre vous êtes invité au dîner MAGNO au cours duquel les vins d'Olivier Horiot, millésime 2006 et quelques très belles expressions du magnifique 2009, et les mets de Sven Chartier le chef de Saturne conçus et exécutés avec une minutie et une exigence qui ne laissent aucune place au hasard, échangeront leurs alliances. 

 

Stéphane Bern a décidé de s'installer définitivement en Eure-et-Loir jugeant que Paris était devenue sale et bruyante.

  • Le 14 décembre, l’animateur Stéphane Bern quittera définitivement Paris pour s’installer à Thiron-Gardais (Eure-et-Loir) où il possède l’ancien collège militaire et royal de la commune, a-t-il révélé dans un entretien accordé au Parisien samedi 13 novembre. «Je suis soulagé de partir. Javais limpression de devenir fou» ICI 

 

Le chargé d’une mission de sauvegarde du patrimoine a porté un jugement assez amer sur ce que serait devenue la capitale et ses habitants. «La saleté, les trous dans la chaussée, les chantiers permanents, le bruit, et surtout, surtout, la violence Il faut entendre comme les gens se parlent. La circulation est une source inouïe de tensions», a-t-il déclaré. Le partage de l’espace urbain entre les différents véhicules (vélo, trottinettes, scooters, voitures) se ferait ainsi selon lui au détriment des personnes âgées, des personnes en situation de handicap et des enfants.

 

Une ville «poubelle»

 

Mais plus généralement, le présentateur de l’Eurovision et du Monument préféré des Français a estimé que Paris était devenu «une poubelle où les gens se débarrassent de tout, nimporte où». L’homme pointe du doigt le comportement des usagers sans porter de jugement sur la politique de la maire Anne Hidalgo (PS) qui «ne peut pas mettre un cendrier et une poubelle derrière chaque habitant».

 

Le «Monsieur Patrimoine» du gouvernement reprend néanmoins à son compte certaines critiques soulevées par le mouvement #SaccageParis regrettant la suppression de l’ancien mobilier urbain de Paris synonyme à ses yeux de destruction de «notre patrimoine visuel». Il a ainsi appelé au réveil de «la beauté de cette ville» en perspective des JO 2024.

Les enfants de Sven et Marianne Chartier sont scolarisés à l'école publique de Bellême.

Sven Chartier, chef étoilé parisien, ouvre son restaurant dans le Perche ICI

 

Sven et Marianne Chartier ont ouvert fin octobre « Oiseau oiseau », un restaurant bistronomique à Préaux-du-Perche (Orne)

Par Rémi DormeauPublié le 11 Nov 21 à 7:06 

Le Perche

 

À l’entrée du restaurant, cent mètres en face de l’église de la commune, pas de façade, de logo, ni même de nom sur la devanture des locaux appartenant à la mairie. Seules des chaises et des tables, en terrasse, font penser à un restaurant.

C’est pourtant bien là que Marianne et Sven Chartier ont ouvert le 21 octobre 2021 « Oiseau oiseau », nouveau restaurant dans la commune de Préaux-du-Perche (Orne).

 

Une équipe familiale

 

Pourquoi ce nom ? « En rapport à la migration, nous qui venons de Paris, et aussi à l’idée de nature », répond Marianne Chartier. Avec l’ouverture du restaurant, elle va travailler avec son mari pour la première fois, elle qui vient du milieu de la télévision.

 

« Je m’occupe du service et de la partie administrative. Nous avons aussi une jeune fille en cuisine qui travaillait avec Sven à Paris et le frère de Sven, revenu du Canada, qui s’occupe de la cave à vin, ainsi qu’une plongeuse qui vient de Nocé », relate Marianne. Telle est la petite équipe, familiale, d’Oiseau Oiseau.

 

Histoire d’amour avec le Perche

 

Aux antipodes de ce que Sven Chartier connaissait à Paris, dans son restaurant étoilé Le Saturne (anagramme de Natures), place de La Bourse, sa clientèle d’affaire et de touristes. « Là-bas, on travaillait beaucoup. 70, parfois 80 heures par semaine », note le chef cuisinier. Alors les moindres vacances ou jours de repos sont de bonnes excuses pour aller se ressourcer dans la maison de campagne, à Dame-Marie, dans le Perche Normand.

 

C’est d’ailleurs au château de La Mouchère, à Saint-Cyr-la-Rosière (Orne), que le couple se marie en 2015. Alors quatre ans plus tard, en 2019, quand le cuisinier revend Le Saturne pour prendre une année sabbatique, le couple et ses deux enfants reprennent la direction de Dame-Marie. « À la base, on devait prendre une année pour souffler avant que je recherche un nouveau projet à Paris », témoigne Sven Chartier.

 

Rencontre avec la terre

 

Mais le Covid passe par là, et les projets évoluent. « On a fait une rencontre différente avec la terre. On a cultivé notre potager, on a des animaux. Et surtout, on profite de meilleures conditions qu’à Paris : l’espace, le temps », relate Sven.

 

Les enfants, « qui ont grandi dans la poussière du Palais Royal », peuvent désormais profiter de la verdure et des chevaux. « Ça s’est imposé de soi-même, on s’est dit naturellement qu’on allait faire un truc ici », ajoute Marianne.

 

Cuisine simple, axée sur la qualité

 

À Préaux-du-Perche, le fonds de commerce de cet ancien restaurant chaleureux qui proposait des concerts de jazz le vendredi soir, est racheté fin 2020. « On a fait des travaux, éclairci les murs et les portes, refait le mobilier, le bar. Bref, on s’est approprié l’espace », résume Sven Chartier.

 

Pour le chef, qui ouvrira seulement les jeudis, vendredis et samedis, fini la gastronomie. Place à la cuisine bistronomique. « Simple, élaborée avec des bons produits du coin et axée justement sur la qualité des produits et les basiques de la cuisine : la cuisson, l’assaisonnement. Tout sera local et fait de A à Z, comme le pain que nous ferons avec un levain naturel », poursuit-il.

 

Et l’accent sera aussi mis sur le vin, spécialité du chef cuisinier. « Sven a été assez novateur, un des premiers à proposer du vin nature. Les gens vont aussi pouvoir venir ici pour découvrir des petits vins sympas », témoigne sa femme.

 

Ainsi, une pièce annexe du restaurant sert de cave à vin, où les clients pourront acheter leur bouteille après en avoir consommé à table.

 

« C’est tellement cool »

 

Après deux semaines d’ouverture, les débuts sont plus que prometteurs. « Ça cartonne », lance même Marianne Chartier. En étant ouverts que trois jours par semaine, le couple se laisse aussi du temps, même s’il ne chôme pas.

 

« On prépare le pain, on fait des essais. Il y a toujours à faire, en cuisine. Surtout quand on fait tout de A à Z et qu’on a une carte vouée à changer chaque semaine », glisse Sven Chartier.

 

Mais lui et sa femme profitent tout de même plus des amis qu’ils se sont faits, en deux ans de vie dans le Perche. « On commence à avoir des attaches, et des amis communs à tous les deux, alors qu’à Paris, nous avions plus des amis chacun de notre côté », note Marianne Chartier. « Et puis le rythme d’ici est top. C’est tellement cool », conclut Sven Chartier.

 

Dans le Perche, une « greentrification » accélérée par le Covid-19 ICI

Par et Nicolas Krief (Photos)

Publié le 19 octobre 2021 

 
 

« La vie est vraiment TROP bonne, ici… » Assis devant son restaurant, Sven Chartier savoure un instant le soleil d’automne. Avant de ranger les dizaines de cartons de vin qui s’entassent sur son béton ciré, il embrasse le panorama et arrête son regard sur l’église Saint-Germain, qui veille sur le village depuis huit cents ans. C’est là, à Préaux-du-Perche (Orne), 487 habitants, qu’a choisi de s’installer le jeune chef étoilé parisien de 35 ans, dix ans derrière les fourneaux du Saturne, près de la Bourse, où l’on s’arrachait les réservations.

100 « Fragments de France »

A six mois de l’élection présidentielle, Le Monde brosse un portrait inédit du pays. 100 journalistes et 100 photographes ont sillonné le terrain en septembre pour dépeindre la France d’aujourd’hui. Un tableau nuancé, tendre parfois, dur souvent, loin des préjugés toujours. Ces 100 reportages sont à retrouver dans un grand format numérique.

« J’ai cédé le restaurant en 2019, et nous sommes venus faire une pause en famille ici, avant de rechercher un nouveau lieu dans la capitale. Et puis le Covid est passé par là, j’ai cultivé un potager derrière la maison, appris beaucoup de la terre et goûté au temps retrouvé. Pourquoi quitterais-je la douceur d’une campagne qui autorise à travailler peu et autrement ? », interroge cet épicurien.

Oiseau-Oiseau, son nouveau restaurant, qui ouvre ce mois-ci, servira chaque fin de semaine « une cuisine de l’instant, simple et goûteuse », explique celui qui se réjouit de travailler sans intermédiaire « des produits ultra-frais venus des locaux ». Contacts directs, trip 100 % nature, enfants à l’école du village et Marianne, son épouse, en salle pour le service.

Le chef Sven Chartier devant son restaurant, Oiseau-Oiseau, quelques semaines avant son ouverture, à Préaux-du-Perche (Orne), le 21 septembre 2021.
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16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 06:00

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Le 18 octobre 2019, je notais dans une chronique :

 

« Lorsque j’entends le PDG de Danone Emmanuel Faber se glisser dans la peau d’un père prêcheur d’une agriculture durable je me dis que notre monde a la tête à l’envers. »

 

Depuis, cette tête d’œuf, père prêcheur, lâché par le jeune Riboud, s’est fait lourdé par ses actionnaires et il  est vénère.

 

Souvenirs :

 

En juillet 2013, la Ségolène du Poitou me fit parvenir une missive en tant que Présidente de Poitou-Charentes, pour me remercier de ma participation au pince-fesses organisé par l’hebdomadaire Marianne : le paradoxe de Poitiers, qu’est-ce qu’ils nous font manger ?

 

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Les gens de Marianne m’avaient étiqueté : « ancien collaborateur de Michel Rocard », je devais gloser en compagnie de la peu sympathique Noëlle Lenoir, qui fut ministre de Sarko, sur le rôle de l’UE en matière alimentaire, avec comme modérateur (sic) Périco Légasse qui, comme à l’ordinaire passa son temps à ramener sa fraise pour rouler les eurocrates dans la boue. Je pris un malin et facile plaisir à démonter ses affirmations péremptoires. Ce fut un bon moment. La Ségo nous fit manger dans un resto prétentieux, bouffe chichiteuse, vins horribles. Les communicants de Marianne nous demandèrent de passer à l’épreuve d’un shooting. Tout le monde joua le jeu sauf lui. ICI

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Dans le TGV aller Paris-Poitiers, dans le fauteuil à ma droite, isolé, le couloir nous séparant, le type impeccable, chemise blanche col ouvert, froid comme un iceberg, hautain, qui m’avait fait une impression désagréable, c’était lui : Emmanuel Faber.

 

À l’époque il n’était que DG de Danone, et moi je n’avais pas encore entamé ma carrière de médiateur laitier où je pourrais, sur le terrain, confronter les belles intentions  du bel Emmanuel, avec la réalité des pratiques de Danone. Un simple détail, dans le prix de revient d’un yaourt Danone, le prix du lait n’est pas majoritaire, on fait du marketing dans une multinationale.

 

Comme j’aime aller au-delà de mes aversions j’ai acheté et lu son livre Chemins de traverse - vivre l'économie autrement 2011

 

Couverture du livre Chemins de traverse

 

Comment le n°2 de la 3e multinationale sur le marché agroalimentaire mondial peut-il se retrouver au Forum social mondial pendant que son président est à Davos ? Comment ce spécialiste de la finance internationale peut-il être l’ami de Pierre Rabhi, citer Christian Bobin et Christiane Singer aux côtés de Bergson et Kant ? Comment en est-il venu à monter avec le Prix Nobel de la Paix, Mohammed Yunus, une usine modèle au Bengladesh produisant un yaourt hyper vitaminé destiné à la nutrition des enfants, vendu par des centaines de femmes pauvres devenues autoentrepreneurs, et financé par un organisme spécial, danone.communties, prototype d’un nouveau genre de fonds d’investissement éthique ? Emmanuel Faber fait partie de cette nouvelle élite surdouée qui a préféré donner du sens à sa vie de grand décideur en subvertissant le système de l’intérieur, un peu à la manière d’un Martin Hirsch, avec lequel il a collaboré sur plusieurs projets au nom de Danone. Mais lui est inspiré par une vision éthique et poétique tout à fait originale, qui essaie d’incarner une authentique spiritualité au coeur même du capitalisme mondial, pour en inverser les règles….et les effets. Gageure que nous présente, dans une écriture sensible et élégante, ce livre qui ne se veut ni essai militant, ni traité, mais témoignage de vie.

Ça n’a pas réchauffé mes sentiments à son égard.

 

Emmanuel Faber, ancien Pdg de Danone. Aujourd'hui il se présente comme activiste "social et climatique"

Emmanuel Faber, ancien Pdg de Danone. Aujourd'hui il se présente comme activiste "social et climatique"

afp.com/ERIC PIERMONT

Emmanuel Faber : « En France, l'immobilisme ne permet pas de changement systémique »

 

L'ex-patron du géant de l'agroalimentaire Danone sort enfin de son silence et livre à L'Express une analyse sans concession des vices et vertus du capitalisme français. Episode 1.

 

On avait laissé Emmanuel Faber sombre et amer en mars 2021 au lendemain de son éviction brutale de la tête de Danone. Tout l'été, l'ex-patron a posté sur Twitter des photos de ses treks montagnards dans ses Hautes Alpes natales. Celui qui se présente désormais comme un activiste, avait fait vœu de silence, à part une apparition dans un colloque sur la finance verte fin août. Pour la première fois depuis six mois, il a accepté aujourd'hui de livrer longuement sa vision du capitalisme : une vision duale où il prêche une rupture dans les modes de gouvernance et de régulation tout en reconnaissant l'efficience de l'économie de marché, notamment dans la lutte contre le changement climatique. Même s'il refuse officiellement de revenir sur ses années Danone, il continue en creux de défendre son bilan et prévoit déjà de rebondir dans le business : "Après tout, c'est ce que je sais faire de mieux", nous a-t-il livré.

 

Voici la première partie de notre interview exclusive : ICI 

 

Les systèmes alimentaires et agricoles sont dans une impasse »

Emmanuel Faber : « Les systèmes alimentaires et agricoles d’il y a 70 ans sont dans une impasse » ICI

 

PDG de Danone pendant 5 ans, Emmanuel Faber a été démis de ses fonctions le 14 mars dernier. Deux mois plus tard, il rejoint officiellement Astanor Ventures pour se lancer à temps plein dans l’investissement. Il est revenu lors d'une interview pour Maddyness sur son combat des quinze dernières années : la transition agricole.

 

Après plus de 20 ans dans l’industrie agroalimentaire vous avez choisi de rejoindre le monde de l’investissement. Était-ce une suite logique pour vous ? 

 

Cela fait 25 ans que je milite activement et que je suis engagé dans la transition vers un modèle agricole que j’estime plus durable, c’est-à-dire meilleur pour la santé des humains et la planète. Au cours des six derniers mois, j’ai été sollicité par des entrepreneurs du secteur mais aussi de la Silicon Valley, d’Asie, d’Europe ou d’Afrique. Rejoindre l’investissement est une continuité avec ce que je faisais auparavant – dans une moindre mesure.

 

En 2009, j’ai participé au lancement des fonds Livelihoods [fonds dont l’ambition est de soutenir les communautés agricoles et rurales, NDLR] financés par les crédits carbone pour mettre en place la transition agroalimentaire dans des centaines de milliers de fermes. Six ans plus tard, j’ai participé à la création du fonds Danone Manifesto Ventures, qui recouvrait un certain nombre des valeurs qui animent Astanor Ventures. David Barber [qui a été nommé partner chez Astanor Ventures au même moment, NDLR] a co-investi par le passé avec Danone Manifesto Ventures dans des marques de la transition alimentaire aux États-Unis. Intégrer le monde de l’investissement est vraiment une continuité avec ce que j’ai pu réaliser auparavant.

 

Qu’est-ce que votre expérience passée va vous apporter en tant que VC ? 

 

Je suis persuadé que les systèmes alimentaires et agricoles qu’on a construits il y a 70 ans sont dans une impasse. Le changement climatique arrive à toute vitesse et l’agriculture en est un facteur important mais elle est aussi un incroyable vecteur de solutions car, contrairement au pétrole, elle peut remettre le carbone dans le sol. C’est ce qu’on appelle l’agriculture régénératrice.

 

Il y a un besoin des entreprises nées dans l’ancien modèle de pivoter, elles le font à leur rythme. C’est ce qu’on peut appeler le peloton et il y a besoin d’une échappée. J’ai pratiqué en interne chez Danone pendant des années ces échappées.

 

Je vais maintenant les pratiquer chez Astanor en ayant les mains libres car on part d’une page blanche. Le fait qu’Astanor ait cette vision que la technologie et la science ne doivent pas remplacer l’humain et le vivant mais bien les remettre au centre de nos pratiques alimentaires et agricoles colle complètement avec ce que j’ai fait par le passé. 

 

Dans quels types de projets souhaitez-vous investir ? 

 

La suite ICI

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15 novembre 2021 1 15 /11 /novembre /2021 06:00

Vendée : la statue de Richelieu au centre de Luçon taguée et recouverte  d'un gilet jaune

« … mais je vous laisse à penser quel est l’Évêque. » Lettre à madame de Bourges, en avril 1607, lorsqu’il arrive à Luçon.

 

Armand Jean du Plessis de Richelieu était un ambitieux, il dut à la renonciation de son frère Alphonse de pouvoir prétendre à  cet évêché « le plus crotté », au fond de son marais, pourtant il sera quand même   vers le pouvoir.

 

« Ministre de Louis XIII, il travailla au pouvoir absolu de la monarchie, faisant réprimer avec brutalité les protestants de La Rochelle et les paysans révoltés contre le fisc particulièrement nombreux en Poitou en 1636-37 et en 1641. »

 

Jacqueries et autres révoltes fiscales - Des Bagaudes aux Gilets jaunes -  Herodote.net

 

« Les croquants du Poitou courent sus aux commis des aides, aux traitants, aux gabeleurs, à  Charroux, à Fontenay et à  Olonne, depuis la Plaine jusqu’aux Marais »

 

Boissonnade Histoire du Poitou 1636

 

Lorsque Richelieu meurt le 4 décembre 1642, Antoine Denesde, maréchal ferron de Poitiers écrit dans son journal :

 

Sous Louis XIII et Louis XIV, les insurrections populaires contre les  impôts et la misère - Matière et Révolution

 

« J’ay bien peur que sa perte n’afflige beaucoup la France, encore que plusieurs la désirassent il y a longtemps, au subject des grands impôts et nouveautez qu’il était contraint de conseiller au roy de lever sur son peuple. »

 

LUCON - Statue de Richelieu - Evêque de Luçon (Vendée) | eBay

 

L’épitaphe d’une satire sévère du « cardingaud » en forme de dialogue entre deux paysans, où l’auteur anonyme insiste sur sa « finesse », c’est-à-dire son intelligence, sa ruse, est encore plus cinglante : elle  suggère que le pouvoir à partir de l’évêché le plus crotté de France, a bien enrichi le Cardinal :

 

Si-gist antre quez deou pillez

Monsiou l’Évêque de Luçon,

Gl’avez dos escus à millez,

Plût à Diu que nou lez ussion !

 

Ci-gît, entre deux piliers,

Monseigneur l’Évêque de Luçon,

Il avait des écus par milliers,

Plût à Dieu que nous les eussions !                      

       

 

 

 Sous Louis XIII et Louis XIV, les insurrections populaires contre les impôts et la misère

 

 

ICI 

 

samedi 6 juillet 2019, par Robert Paris

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13 novembre 2021 6 13 /11 /novembre /2021 06:00

 

Après avoir jeté un œil sur la 4e de couverture, et tombé sur le mot chasse, j’ai acheté ce livre à l’instinct, chez Gallimard.

 

L'âme du fusil

 

 

La chasse sujet qui oppose la France des champs à celle des villes et, comme les rats des villes fuient de plus en plus la ville pour s’installer dans les champs, la tradition heurte de plein fouet la sensibilité des amis des bêtes.

 

30 septembre 2014

Voici venu le temps de la grouse d’Écosse à la carte restaurant Les Climats, et si nous parlions chasse ! ICI 

 

je suis amateur de gibier à plumes je dois donc assumer qu’un prédateur humain le soustrait à son habitat naturel pour que je puisse le manger.

 

Je profite de l’occasion pour vous entretenir de ma conception de la chasse.

 

Même en  ce moment si on entend moins les organisations de chasseur dans beaucoup de catégories de la population, qu’elles soient rurales ou urbaines, la chasse, n’a pas bonne presse. Depuis qu’ils se sont invités à l’élection présidentielle ils sont perçus comme un lobby puissant et pas toujours transparent : 1,3 million de chasseurs.

 

78 rue de Varenne, j’ai géré, au nom de mon Ministre, les listes des chasseurs des chasses du domaine de Chambord, Rambouillet et d’Auberive. Je n’ai jamais tenu un fusil de ma vie et, bien sûr, jamais chassé. J’avoue que je ne vois pas d’intérêt personnel à aller battre la campagne pour tirer du gibier et le discours qui affirme que la « chasse aide à dominer sa peur de la nature sauvage, à se la réapproprier, à l’amadouer, à la sentir vibrer, pleine de sève et de fougue… » s’apparente pour moi à de l’autojustification pure et simple.

 

Pour autant je peux comprendre la chasse comme la perpétuation d’une forme de prédation, d’une ponction sur le faune sauvage, comme une confrontation loyale mais il ne faut pas trop en rajouter tout de même en assimilant le gibier à une «nourriture éthique» sous le prétexte d’une alimentation industrialisée dominante.

 

Ici je ne vais ni entrer dans les batailles frontales entre, pour faire simple, le clan Bougrain-Dubourd et le clan des chasseurs des chasses dites traditionnelles, ni rejoindre le parti de ceux qui rejettent la consommation de viande parce que, pour ce faire, il faut tuer un animal.

 

Mon propos préfère se situer justement au niveau de l’acte de tuer lui-même et, je dois l’avouer, la mort d’un animal sauvage par le fait du tir d’un chasseur me paraît plus belle, plus noble, avec une chance, certes parfois inégale, d’y échapper, que celle de l’animal domestique mené et tué dans un abattoir, car là la mort est programmée, inéluctable, et le caractère massif de cette mise à mort à quelque chose de difficilement supportable.

 

Bien évidemment, je ne fais pas entrer dans cette approche les malheureux animaux d’élevage lâchés quelques heures avant la chasse dans la nature pour se faire dézinguer par des chasseurs d’abattage et j’ai peu d’intérêt, et même une forme de mépris, pour ceux qui vont chasser des grands animaux en Afrique ou ailleurs.  De plus, je n’aime pas beaucoup ceux qui considèrent la chasse comme une forme de sport de compétition où la performance semble n’être que la seule motivation. La chasse à courre n’est pas non plus ma tasse de thé.

 

Mon image d’Épinal du vrai chasseur le représente en cueilleur, en préleveur précautionneux des équilibres, en marcheur heureux même lorsqu’il rendre bredouille.

 

À l’époque Pax ne commentait pas, c’était le rôle de Luc Charlier qui m’accorda un 10 sur 10 pour ce papier qui met le gibier à l’honneur.

 

Macron a son monsieur chasse : François Patriat.

 

« J'en ai un peu marre de ces intellectuels condescendants qui n'arrêtent pas de nous donner des leçons sur nos pratiques, sur nos manières de faire, qui nous disent ce qu'il faut manger et comment il faut conduire », s'est indigné Fabien Roussel, lundi 18 octobre sur France info. ICI 

 

« Le monde des chasseurs n’était pas inconnu de la romancière Elsa Marpeau, mais elle est retournée les voir pour les écouter avec plus d’attention, sans jamais glisser vers la caricature. Pour créer l’atmosphère de son nouveau roman, l’écrivaine est allée braconner sur les terres des chasseurs. À travers l’histoire d’un père de famille à la dérive, devenu la proie de ses angoisses, Elsa Marpeau accroît magistralement la tension, au gré des silences et des coups de chevrotine. »

 

« L’Âme du fusil est un livre sur la paternité, sur la virilité imposée, et le choix d’une narration à la première personne réduit forcément la distance entre l’autrice et son personnage. En créant une tension de plus en plus grande, en érotisant son histoire, en travaillant sur les silences et la phobie sociale, Elsa Marpeau multiplie les facettes de cette fiction particulièrement réussie. »

 

Le monde des chasseurs n’était pas inconnu de la romancière Elsa Marpeau, mais elle est retournée les voir pour les écouter avec plus d’attention, sans jamais glisser vers la caricature.

Jean-Luc Chapin / Agence VU

 

Dans “L’Âme du fusil”, Elsa Marpeau dissèque la pensée des “viandards”

Christine Ferniot

Publié le 08/10/21 Télérama

 

« Je n’ai aucun mépris pour ce qui est populaire, sourit l’auteure, sinon je ne serais pas scénariste de télé ! »

 

Depuis qu’il est au chômage, Philippe n’a plus que la chasse pour tuer l’ennui. Père désemparé, il ne comprend plus son fils, Lucas, absorbé par ses jeux vidéo, et voit, impuissant, son mariage avec Maud se déliter. Mais un jour, en pleine forêt, il tombe en arrêt devant un spécimen rare : un éphèbe qui se baigne nu dans un lac, et qui n’est autre que son nouveau voisin parisien. Fasciné par cette vision, Philippe veut bientôt tout savoir sur lui, quitte à fouiller dans son courrier. Même s’il pressent que l’ange descendu sur ses terres va bientôt conduire son petit monde droit en enfer… « “L’âme du fusil” est en fait mon premier livre, celui que j’avais écrit il y a vingt-cinq ans, explique Elsa Marpeau. J’ai eu un passage à vide, à la quarantaine, mais j’ai relu ce truc et je me suis dit que, même si c’était foutraque, j’avais alors une sorte d’énergie, je me posais moins de questions. J’ai retravaillé mon texte en y ajoutant un ancrage social actuel, les gilets jaunes… »

 

Sur une trame faussement classique, son récit balaye les clichés collés aux bottes des chasseurs, un univers viril réduit le plus souvent à un milieu de Dupont Lajoie sanguinaires et bas du front.

 

La suite ICI 

 

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12 novembre 2021 5 12 /11 /novembre /2021 06:00

La Boum

Trouver quelque chose de franchement ennuyeux concernant la France et taper dessus : voici le but que s’est donné cette semaine Nadia Pantel dans sa chronique “La Boum”, qu’elle tient pour la Süddeutsche Zeitung. Sauf que le projet s’avère plus difficile à réaliser que prévu. ICI 

 

 

J’adore !

 

Cette semaine, j’ai pris un café avec un collègue français. Je lui ai parlé de cette chronique. “Oh, génial, m’a-t-il dit, et tu tapes sur les Français ?” J’ai rapidement réfléchi. “Non, je ne crois pas.” Il a eu l’air déçu. Il ne comprenait pas vraiment le sens que pouvait avoir un billet sur la France dans lequel on ne s’en prend pas aux Français. “Bon, après, lui ai-je dit, il n’y a que les Allemands qui le lisent.” “Tu vois, m’a-t-il répondu, on est même trop bête pour apprendre la langue de notre voisin.”

 

OK, il ne l’a pas dit exactement en ces termes, mais je lui ai promis que cette semaine j’écrirai un billet antifrançais, et il est grand temps que je m’y mette. Pourtant, au moment même où j’allais vraiment me lancer (France ! C’est vraiment la dernière fois !), la tristesse m’a envahie. Je voyais déjà mon premier livre : La France, plus jamais. Et puis ? Et puis, rien d’autre ne m’est venu. J’avais le cerveau en paix, aussi satisfait que celui d’une vieille tortue. Avant d’écrire, j’aurais dû me refuser à manger une tarte au citron*, ça vous englue la colère, lui ôte tout mordant. J’ai ouvert une bière, parce que ça ne va pas du tout avec une tartelette au citron, et j’ai cherché à faire disparaître toute cette douceur. Puis j’ai regardé dans mon frigo, et j’y ai trouvé un camembert qui avait été noyé dans le calvados, puis saupoudré de noisettes. Dis-moi si tu es un peu amer, voilà ce que j’attendais de lui. Mon camembert m’a jeté un regard agacé. Il était imbibé de calvados et saupoudré de noisettes, il était le meilleur fromage du monde, il ne se posait pas de questions.

 

Un camembert. PHOTO / GARO / PHANIE/ AFP

 

Et la revoilà, cette arrogance française. J’ai essayé de me pousser à bout toute seule. Il a ri, le camembert – d’accord, maintenant, y a l’Allemande qui nous en fait tout un fromage. Je lui ai chipé la grosse noisette qu’il portait comme un chapeau en son milieu. Et puis j’ai refermé le frigo. Gare à lui si, à l’intérieur, il rallume la lumière, pour avoir le loisir de moisir au grand jour, et c’est moi qui vais devoir payer la facture d’électricité.

 

C’est quoi ton problème, avec la France?

 

C’est qu’en France on peut dilapider du courant comme nulle part ailleurs dans le monde. Car la France, comme l’a répété encore cette semaine Emmanuel Macron, est bénie par le dieu de l’atome. Et, bientôt, ce dernier va nous offrir, à nous autres utilisateurs du réseau électrique français, non seulement de grands réacteurs, mais aussi des petits, des subtils, des mignons. Oui, c’est vrai, ça aussi Macron l’a promis, la France prévoit de se doter de minicentrales nucléaires. Et si l’Allemagne développait aussi des minicentrales au charbon ? Est-ce que tout ce qui pose problème va réduire comme ça ? Comme mon loyer, par exemple ?

 

“La paix”, a aboyé le camembert depuis le frigo. J’ai éteint la lumière. “Tant mieux”, lui ai-je rétorqué. Et là, il m’a fait de la peine, tout seul dans le noir. Je l’ai sorti du frigo, nous nous sommes donné rendez-vous pour plus tard dans la soirée. Mais c’est quoi ton problème avec la France, m’a-t-il demandé avant que je revienne à mon bureau. Rien, ai-je soupiré, malheureusement rien.

 

* En français dans le texte.

Nadia Pantel

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11 novembre 2021 4 11 /11 /novembre /2021 06:00

La poignée de main de Montoire

« La seule différence entre Éric et moi, c’est qu’il est juif »

 

Sacré Jean-Marie Le Pen qui « Jusqu’au moment où [il finira] dans la caisse en bois » il ouvrira sa gueule : « Si Éric est le candidat du camp national le mieux placé, bien sûr, je le soutiendrai. »

 

« … il est monté sur la barricade en disant des choses que personne n’osait dire, à part moi. Il dit ce que je pense, mais avec une audience supérieure. »

 

« C’était pas Pétain le patron, il a défendu les juifs français et livré les étrangers. La police française procédait à une formalité de manière plus humaine, il est facile de dire soixante ans après “y a qu’à faut qu’on”. »

 

Pétain qui avait don de sa personne à la France, bouclier des Juifs français, manipulé par Pierre Laval, thèse soutenue par Robert Aron (ne pas confondre avec Raymond) dans son Histoire de Vichy : 1940-1944, livre que j’ai lu très tôt pour tenter de comprendre, qui ne résiste pas à l’épreuve des faits.

 

Amazon.fr - Histoire de Vichy 1940-1944 - ARON (Robert) - Livres

 

Robert Aron développe dans son Histoire de Vichy, la thèse du «bouclier» et de l'«épée». Son Histoire de Vichy, s'est fondée avant tout sur une grande quantité de témoignages et sur les comptes rendus des procès de Haute Cour et autres archives. Mais ses sources ont toujours le défaut majeur de leur qualité d'«inédit» : elles ont été longtemps incontrôlables, faute pour d'autres d'y avoir accès. Énorme synthèse de plus de 700 pages, l’Histoire de Vichy décrit, presque au jour le jour, l'évolution de l'Etat français. D'où son caractère de référence pendant une période de plus de quinze ans. Écrite dans un contexte encore peu propice à la distance académique, imprégné par la vision des témoins, essentiellement d'anciens ministres ou proches du gouvernement, elle a proposé une version «minimaliste» du régime et de sa politique. La thèse défendue se résume en une position simple : il existe deux Vichy, celui de Pétain et celui de Laval.

 

L'un des faits les plus marquant et le compte rendu que fait l'auteur sur Montoire des 22 et 24 octobre 1940, loin d'y voir le point de départ de la collaboration d'Etat (un fait admis aujourd'hui par la plupart des historiens, et confirmé par les archives de Vichy), il distingue soigneusement le chef de l'Etat du chef de gouvernement: « Pour le Maréchal, l'armistice n'était, ne pouvait être qu'une pause... Alors que pour Laval, au contraire, l'armistice devait permettre un retournement des alliances. Pour R. Aron la collaboration n'est qu'un «malentendu». «Equivoque», le régime l'est plus dans ses déclarations officielles que dans les faits - «Mais les Français ne pouvaient pas le savoir». Robert Aron insistant sur les «négociations clandestines» avec les Alliés, développant la thèse double-jeu.

 

La France De Vichy 1940-1944   de Paxton Robert O.

 

Alors le ZEMMOUR qui, un jour de janvier 2020, au Bristol, rue du Faubourg-Saint-Honoré, déjeune avec Jean-Marie et Jany Le Pen. La quatrième convive est une amie chère du couple : Ursula Painvin, née von Ribbentrop, fille de Joachim von Ribbentrop, le ministre des affaires étrangères du IIIe Reich, pendu en 1946 à Nuremberg. « Un morceau du pacte germano-soviétique », s’amuse un lepéniste. C’est un saut dans l’histoire aux yeux de l’essayiste, qui en est féru, et qui s’en vantera avec délectation autour de lui. Ursula, 88 ans aujourd’hui, vénère Jean-Marie Le Pen (« Il faudrait te cloner », le félicite-t-elle) et, de Berlin, encourage Éric Zemmour avec ses « pensées les plus admiratives et amicales ».

Pétain a durci en personne les mesures contre les Juifs

La chronique de 2016 de Claude Askolovitch est intéressante à lire ou à relire dans le contexte actuel où Zemmour joue avec les peurs des Français, ceux de confession juive y compris. (voir plus bas) ICI 

 

C'est à la prestigieuse grande synagogue que l'on a pu entendre le polémiste reprendre sa défense de Vichy. Explication de texte.

 

EXTRAIT

«À l’époque, on estime que les juifs ont pris trop de pouvoir, qu’ils ont trop de puissance, qu’ils dominent excessivement l’économie, les medias, la culture français comme d’ailleurs en Allemagne et en Europe. Et d’ailleurs c’est en partie vrai (…). Il y avait des Français qui trouvaient que les juifs se comportaient avec une arrogance de colonisateur. Et arrive encore l’immigration des juifs d’Europe de l’est et de l’Allemagne. La France est le pays qui a reçu le plus de réfugiés. Et c’est la France qui a subi le plus de conséquences. Les médecins français se plaignaient que les médecins juifs leur volent leur clientèle. Il y avait des concurrences terribles. il y avait des trafics. Il y avait l’affaire Stavisky. Tout ça n’a pas été inventé par les antisémites. Et les juifs français étaient les premiers à se plaindre des problèmes que causaient les juifs ashkénazes.»

 

Tout est dans une phrase: «Et d’ailleurs c’est en partie vrai»… Vrai donc qu’en 1940, les juifs sont des colonisateurs? Arrogants? Voleurs de pratiques? Tenant les medias? Si c’est «en partie vrai», Zemmour est «en partie» fasciste. Il défend «en partie» ce que les feuilles antisémites assenaient, avant la guerre et après la défaite. En partie seulement. Il est «en partie», compréhensif pour les raisons de ceux qui hurlèrent au massacre. En partie chez Brasillach? À l’Action française dont le nationalisme intégral l’a inspiré?

 

La falsification de l'histoire

 

Ce n’est pas faire injure à un homme que de dire d’où il parle. Zemmour est de l’extrême droite française –pas simplement celle d’aujourd’hui, quelle dégénérescence, mais l’authentique, celle d’avant quarante, dont il est l’interprète et l’avocat. Quand il dit, «on estime que les juifs ont pris trop de pouvoir», il est imprécis. «On» n’est pas la France. «On» est le fascisme de l’époque, et cette histoire de puissance juive n’était pas une opinion banale: c’était l’opinion des fascistes. Cela faisait un peu de monde, mais pas du joli. «On» est l’extrême droite qui contestait à Léon Blum, en 1936, le droit d’être Président du Conseil.

 

«Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un juif, avait lancé en séance le député Xavier Vallat. Pour gouverner cette nation paysanne qu’est la France, il vaut mieux avoir quelqu’un dont les origines, si modestes soient-elles, se perdent dans les entrailles de notre sol, qu’un talmudiste subtil.»

 

Vallat, sous Vichy, serait un commissaire général aux Questions juives tenant de l’antisémitisme national, infiniment moins vulgaire que le teuton… Quant à Blum, normalien, conseiller d’État, admirateur de Barrès, plus que français puisqu’alsacien de souche, il n’avait rien à voir avec les débarqués d’Allemagne ou de Roumanie qui auraient créé l’antisémitisme, mais ne le subissait pas moins.

 

C’est la grande falsification de Zemmour. Laisser supposer que seuls les «ashkénazes» et la détestation qu’ils inspiraient faisaient naître un antisémitisme dont la véritable France aurait été immune sans cette immigration-agression. Las… L’antisémitisme pouvait aussi se passer de métèques. Entre l’affaire Dreyfus, la haine de Blum et Vichy, c’était entre nous, Français, que se jouait une méchante partie. Charles Maurras, idéologue de l’antisémitisme d’État, qui pourfendait les «États confédérés» hostiles à la Nation, ragera, condamné à la Libération: «C’est la revanche de Dreyfus»… C’est cette partie de la France qui prit le pouvoir en 1940. Ce sont les héritiers de cette France qui entendent Zemmour avec ravissement –les autres sont des dupes.

Eric Zemmour lors d’un débat à Paris, le 25 avril 2019.Eric Zemmour lors d’un débat à Paris, le 25 avril 2019. LIONEL BONAVENTURE/AFP

Éric Zemmour provoque le malaise chez les Français juifs ICI

 

Le président du CRIF a lancé un appel pour qu’il n’y ait « pas une voix juive » pour le potentiel candidat à la présidentielle dont les prises de position ont heurté. Une mise en garde qui peine à trouver écho dans une partie de la base.

Par Abel Mestre et Ivanne Trippenbach

 

Eric Zemmour joue avec les lignes rouges. Dès le 18 septembre, il tentait, à Nice, de désamorcer la controverse autour des enfants juifs Arié et Gabriel Sandler, 6 ans et 3 ans, et Myriam Monsonego, 8 ans, assassinés en 2012 par le terroriste Mohammed Merah. Le polémiste les décrit, dans son dernier livre, comme « étrangers avant tout et voulant le rester par-delà la mort » parce qu’inhumés en Israël, un passage qui a profondément choqué. Au meeting, il écorche leur nom deux fois, les nomme « Santander »« Sandler !!! », écrit, à la hâte, sa conseillère Sarah Knafo sur un papier glissé en sa direction. Trop tard, Zemmour poursuit sur sa lancée.

 

Cette scène, captée par une caméra de l’équipe long format de BFM-TV pour un documentaire programmé début novembre, illustre le malaise. Eric Zemmour, qui n’a pas souhaité répondre aux sollicitations du Monde sur ce sujet, tient, en effet, une position particulière : lui-même de confession juive, il multiplie les déclarations qui heurtent, tant sur l’affaire Dreyfus, Vichy, Pétain ou la rafle du Vel’ d’Hiv, que sur les lois mémorielles qu’il souhaite abolir, dont la loi Gayssot, qui réprime le délit de négationnisme.

 

L’attaque voilée contre la famille Sandler a agi comme la goutte de trop. Éric Zemmour dénonce, depuis, une « instrumentalisation politicienne de l’émotion » et assure que blesser les proches des victimes n’était « pas le but du jeu ». Il continue toutefois de se dresser contre une « défrancisation » selon laquelle, à ses yeux, « on ne fait plus des Français ». « Ils n’appartenaient pas à la France », lâche-t-il sur France 2, le 11 septembre. « Je ne sais pas si ces gens sont français », évacue-t-il, le 14 octobre, sur CNews, de nouveau interrogé.

 

Filiation barrésienne

 

Dans son dernier livre, déjà vendu à plus de 200 000 exemplaires, Éric Zemmour a intitulé le chapitre évoquant les enfants Sandler « La terre et les morts », reprenant la formule de Maurice Barrès, écrivain nationaliste, antidreyfusard et antisémite, dont il se réclame ouvertement. Dans le Journal du 15 février 1900, Barrès écrivait, à propos des « éléments étrangers », des lignes qui résonnent avec le discours de l’ex-vedette de CNews : « Aujourd’hui, parmi nous, se sont glissés de nouveaux Français que nous n’avons pas la force d’assimiler, qui ne sont peut-être pas assimilables, auxquels il faudrait du moins fixer un rang, et qui veulent nous imposer leur façon de sentir. Ce faisant, ils croient nous civiliser ; ils contredisent notre civilisation propre. » Puis : « Avec une apparence de paix, la France est en guerre civile. »

 

Cette filiation barrésienne forme la colonne vertébrale de multiples polémiques qui ont émaillé les écrits et déclarations d’Eric Zemmour depuis son best-seller Le Suicide français (Albin Michel, 2014). Ainsi juge-t-il « trouble » l’affaire Dreyfus. A propos de l’innocence du soldat, il soutient, le 15 octobre 2020, sur CNews, que « ce n’est pas évident » et que celui-ci aurait été ciblé en tant qu’« Allemand » plutôt que juif. Son inspirateur Maurice Barrès décrivait pourtant Alfred Dreyfus comme la figure du traître, une « pourriture sur notre admirable race », dans son virulent article « La parade de Judas », en 1895.

 

D’un refus de toute « repentance » découle la tentative de réhabilitation du maréchal Pétain. Éric Zemmour défendait déjà, en 2014, la théorie du « moindre mal » selon laquelle Philippe Pétain aurait « sacrifié les juifs étrangers pour sauver les juifs français ». Dans son dernier essai, il cible de nouveau l’avocat Serge Klarsfeld, lequel a rendu public le statut des juifs durci de la main de Pétain, et déplore que Jacques Chirac ait reconnu la responsabilité de l’Etat dans la rafle du Vel’ d’Hiv.

 

Toujours dans son dernier livre, il critique le procès de Maurice Papon, haut fonctionnaire de Vichy, comme un « procès idéologique » dont la visée aurait été de dire que « la France est coupable ». « Les fonctionnaires de Vichy n’étaient pas coupables, ils devaient obéir à l’Etat. Sinon, il n’y a plus d’autorité, plus d’obéissance », s’indigne-t-il sur CNews, le 13 septembre. A Béziers (Hérault), il assurait au Monde : « J’assume toujours tout. Ce que vous appelez mon inspiration idéologique et intellectuelle, c’est moi. Je n’en changerai pas. »

 

« Lever le tabou de Vichy »

 

Éric Zemmour défend une conception stricte de l’assimilation, qui proclame que « Napoléon est notre père, Louis XIV notre grand-père et Jeanne d’Arc notre arrière-grand-mère ». Ce rapport à l’identité n’est pas sans lien avec l’histoire de sa famille, juifs d’Algérie qui ont reçu la citoyenneté française par le décret Crémieux en 1870, contrairement aux musulmans. Ceux que l’on appelle alors « les israélites indigènes » d’Algérie ont vécu « le décret Crémieux comme une bénédiction et sont allés très loin dans l’assimilation », souligne Jean-Yves Camus, politologue spécialiste des radicalités.

 

Mais le candidat putatif remonte à la Révolution et à l’Empire lorsqu’il évoque « l’assimilation » des juifs, qu’il prend en modèle. Le 23 septembre, en débat avec Jean-Luc Mélenchon sur BFM-TV, il explique ainsi qu’il souhaite « imposer » à « la religion islamique exactement la même chose que ce que la France a imposé aux juifs, selon la fameuse formule de Clermont-Tonnerre [qui plaidait pour accorder la citoyenneté aux juifs en 1789] : “Tout aux juifs en tant qu’individus, rien en tant que nation.” C’est tout, toutes mes idées, tout mon projet ».

 

Laurent Joly, directeur de recherche au CNRS et auteur de L’Etat contre les juifs (Champs Flammarion, 2020), y voit un moyen de « rendre possibles des politiques que l’on pense impossibles ». « D’une part, il considère que la droite et l’extrême droite se divisent sur Vichy, Pétain et de Gaulle, donc il tente de réécrire cette histoire, analyse le chercheur. D’autre part, il souhaite lever le tabou de Vichy afin de rendre acceptable un projet de détricotage de l’Etat de droit et d’exclusion des minorités. » Son objectif de renvoyer 2 millions d’étrangers en cinq ans, formulé mi-septembre, pourrait ainsi conduire à « se doter d’instruments sans précédent depuis Vichy et à rompre avec le droit tel que nous le connaissons », complète l’historien.

 

Lorsqu’Éric Zemmour aborde sa judéité, c’est pour évoquer des « traditions familiales » et une « enfance pétrie de judaïsme ». S’il fréquente une synagogue du 9e arrondissement, il se dit « d’abord un citoyen français » et considère que le legs juif n’existe qu’à travers le catholicisme. Il refuse de considérer sa religion comme un élément politique et juge que s’y référer, comme le fait Bernard-Henri Lévy dans une tribune retentissante parue dans Le Point, le 12 octobre, sous le titre « Ce que Zemmour fait au nom juif », serait « digne de la presse antisémite d’avant-guerre ». « Il m’assigne à résidence ethnique et religieuse », a réagi Zemmour sur CNews. Mais, à la surprise de Pascal Praud, qui l’interroge, il contre-attaque avec une rhétorique analogue au discours antisémite de la fin du XIXe siècle, accusant le philosophe d’être « la figure absolue du traître » et l’assimilant aux « cosmopolites ». « Tout s’y trouve, c’est un discours profondément antisémite, déplore le philosophe Alain David, délégué national de la Licra à la Commission nationale consultative des droits de l’homme. Zemmour fait surgir l’obscène, l’imprononçable. »

 

« Beaucoup sont horrifiés »

 

Qu’un essayiste crédité de 16 % des intentions de vote à l’élection présidentielle s’aventure sur ces thématiques suscite inquiétude et malaise chez les responsables des institutions juives. L’un des premiers à avoir réagi est Francis Kalifat. « Pas une voix juive ne doit aller au candidat potentiel Zemmour », a estimé le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), mi-septembre sur Radio J, en qualifiant Eric Zemmour de « juif utile ». Ce dernier avait rétorqué que M. Kalifat était « l’idiot utile des derniers antisémites » – le président du CRIF ne souhaite pas alimenter davantage la polémique.

 

Patrick Klugman, avocat de SOS Racisme et membre du CRIF, partage l’indignation de M. Kalifat : « Je ne connais personne d’autre à l’extrême droite qui tient ce genre de propos. Il vient retirer l’appartenance nationale à des victimes de terrorisme. Il touche au plus sacré chez les juifs. » Pour l’ancien adjoint d’Anne Hidalgo, le problème est que « la lutte contre l’antisémitisme se trouve réduite à néant parce que l’émetteur est juif. C’est du jamais-vu ». M. Klugman décrit des Français juifs déboussolés : « Beaucoup sont horrifiés, mais il y a une dynamique. »

 

Éric Zemmour agit, en réalité, comme le révélateur d’un clivage qui traverse les Français juifs, entre un sommet – incarné par des institutions qui lui sont hostiles – et une base, où son discours trouve une résonance. Alain Jakubowicz, ancien président de la Licra, assène pour sa part que « le CRIF ne représente plus rien, ni personne ». « Il est très probable qu’il y ait une dichotomie entre la base et le sommet, reconnaît Jean-Yves Camus. Le thème qui résonne le plus, c’est l’immigration et l’islam. »

 

Tous les interlocuteurs que nous avons interrogés le confirment : le projet d’Eric Zemmour quasi exclusivement dirigé contre l’islam rencontre un écho. « Il y a un rejet de l’Arabe, c’est indéniable », se désole ainsi M. Jakubowicz. L’avocat ne mâche pas ses mots pour qualifier celui qu’il appelle « un extrémiste sans limite », dont la radicalité prospère sur l’inquiétude des Français qui se sentent menacés en raison de leur religion. « Les Juifs dans le “9-3”, c’est un monde assiégé dont les membres fuient dès qu’ils peuvent, résume l’ancien préfet de Seine-Saint-Denis Didier Leschi. Ils ont l’impression d’être victimes du “grand remplacement” et se focalisent sur les musulmans. »

 

Noémie Madar, présidente de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), explique : « La peur des juifs de France est celle du terrorisme islamiste, à l’origine de l’assassinat de trop nombreux juifs français ces dernières années. Éric Zemmour instrumentalise cette peur. » Mme Madar décrit un profond « malaise » : « C’est terrifiant que la figure raciste aujourd’hui soit juive. Il se présente avec sa part juive et il en joue. Il s’autorise des choses grâce à cela. »

 

Le pamphlétaire n’a pas toujours été considéré comme un paria par certaines institutions communautaires juives. En 2016, il a été invité par la grande synagogue de la Victoire, à Paris, à un débat face à l’ancien grand rabbin de France Gilles Bernheim. Coiffé d’une kippa, comme le veut la règle, l’écrivain nationaliste y avait développé sa définition du Français juif, ses théories sur « l’influence juive » d’avant-guerre et sur « Auschwitz et tout ça ». Dans une recension, le site Actualité juive estimait que ces propos « donnaient la nausée ». Impossible aujourd’hui de trouver sur Internet l’intégralité de cette conférence animée par le journaliste du Figaro Yves Thréard. Seuls des extraits filmés par des spectateurs sont disponibles.

 

Frontière entre les « pour » et les « anti »

 

Mais sur Zemmour, désormais, une frontière de plus en plus infranchissable sépare les « pour » et les « anti ». Albert Elharrar, président de la communauté juive de Créteil, est clair : « On ne veut pas être associé à ce personnage abject qui ne représente pas les valeurs de la religion juive. Il souille les âmes, il faut le combattre, ses propos sont inadmissibles. » Comme beaucoup de représentants communautaires, il assure que « personne ne parle de lui à la synagogue ». Peut-être parce que le sujet, à vif, entraîne tensions et incompréhensions. La preuve : ceux qui ont accepté de nous en parler l’ont fait sous la condition de l’anonymat.

 

 

« On ne peut pas s’interdire de réfléchir sur des sujets majeurs sous prétexte qu’il dit des choses erronées ou discutables », souligne Michel.

 

Michel (le prénom a été modifié), un entrepreneur de 50 ans de l’Ouest parisien, est issu « d’une famille plutôt à gauche » mais soutient Éric Zemmour. D’où des algarades lors des repas familiaux. Les polémiques sur Vichy ou Dreyfus ne le gênent pas : « Je me fous de Pétain. Quel est le danger du pétainisme aujourd’hui ? On ne peut pas s’interdire de réfléchir sur des sujets majeurs sous prétexte qu’il dit des choses erronées ou discutables. » Pour lui, le sujet est le « conflit de civilisations » avec un islam menaçant la République, dont Eric Zemmour serait le seul à comprendre l’ampleur. L’ancien éditorialiste du Figaro résume d’une formule lapidaire, à propos du terrorisme islamiste : « On ne crie pas “Heil Hitler”, on crie “Allahou akbar”. »

 

Gilles-William Goldnadel, avocat médiatique proche de la droite la plus dure, voire de l’extrême droite, comprend cette attraction. « La communauté juive française a énormément évolué, avance-t-il. Elle serait largement zemmourienne s’il ne faisait pas montre d’un manque de sensibilité vis-à-vis de la question juive. » Valérie, Parisienne d’une cinquantaine d’années, le confirme : « On se sent incompris face à l’islamisme. L’adhésion totale à Zemmour est empêchée par ses sorties, mais il dit quand même des choses que l’on attend depuis très longtemps. » Comme la réponse à une peur bien ancrée, en somme.

 

Abel Mestre et Ivanne Trippenbach

 

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7 novembre 2021 7 07 /11 /novembre /2021 06:00

Plus dure sera la chute en Blu Ray : Plus dure sera la chute - AlloCiné

En juin 81, lors de mes premiers pas dans le sérail politique, le Palais Bourbon était  une marmite au bord de l’implosion, pensez-donc, certes les chars soviétiques n’avaient pas fait un blitzkrieg jusqu’à la place de la Concorde, mais 4 Cocos siégeaient au gouvernement  Mauroy  2, la chambre étaient majoritairement rose, certains au Congrès de Valence demandaient que les têtes roulassent dans la sciure, Robert Badinter était conspué, la vieille droite qui se croyait propriétaire du pouvoir depuis l’arrivée en 58 du Grand Charles, l’avait mauvaise, elle espérait avoir très vite sa revanche contre la piétaille de la gauche unie, dévaluation, sortie du SME, Tonton hésita, tangua, puis sur la pression de Delors, fit barre toute vers la « rigueur ». Bref, la gauche devint convenable, de gouvernement, fréquentable. Les députés socialos des premiers jours, dépenaillés, se glissèrent avec délice, pas tous heureusement, dans les mœurs de l’élite où l’impunité était la règle non-écrite, mais toujours respectée dans un silence complice.

 

Mais en France, il faut laisser le temps au temps, formule fétiche de Mitterrand, pour que  tout change pour que rien ne change. Presque 50 ans, et n’en déplaise à notre monsieur contre Pax, c’est sous le règne de Macron 1er que la débandade de l’élite mâle est arrivée.   

 

Sarkozy, Duhamel, Académie Goncourt… La France comptait en son sein une élite sans vergogne – jadis. Aujourd’hui, sans se transformer en modèle d’égalitarisme à la scandinave, la France ne considère plus son élite politique et culturelle comme intouchable, analyse le Financial Times.

 

J'ai retrouvé ce vieux truc que je n'avais pas encore mis ici... - C'est  facile de se moquer

 

Il se passe des choses étranges en France. L’ancien président Nicolas Sarkozy s’est vu infliger une peine de prison (qu’il effectuera chez lui), après sa deuxième condamnation en six mois. D’autres célébrités françaises ont été accusées de viol ou d’inceste. Il a été interdit aux membres du jury remettant le principal prix littéraire du pays de le décerner à un amant. L’École nationale de l’administration, qui recrute les élites politiques qui se reproduisent entre elles, a été rebaptisée et devrait être réformée.

 

https://www.lopinion.fr/sites/nb.com/files/styles/w_400/public/styles/paysage/public/images/2021/03/20210302_sarkozy_condamne_affaire_ecoutes_web_0.jpg?itok=Og5MbT0a

 

Les Français – qui forment probablement la nation la plus pessimiste du monde – refuseront peut-être d’y croire, mais apparemment il semble possible de faire le ménage dans les rangs de leurs élites, au bout du compte. De quoi tirer des leçons utiles pour d’autres pays.

 

Toutes les élites finissent par ne penser qu’à elles, et les représentants de l’élite française que j’ai rencontrés après mon arrivée à Paris il y a vingt ans étaient sans vergogne. Ils faisaient leurs études ensemble, puis se regroupaient dans quelques arrondissements* sur les bords de la Seine, s’installant l’été dans les résidences secondaires des uns et des autres. Dans un pays à la lourde fiscalité, on avait coutume, entre gens de la même caste, de s’offrir non de l’argent mais du pouvoir et des avantages. En cas de problème, on pouvait toujours appeler un ami juge. Une époque résumée par une photo de François Fillon – alors Premier ministre de Sarkozy – en train de se détendre en famille sur la pelouse de son château* en 2016.

 

Méfiance envers les élites

 

Mais l’élite française a appris à guetter le chuintement du couperet de la guillotine et, en 2017, diverses forces se sont associées pour imposer un nettoyage. On courait le risque que la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen entre à l’Élysée. C’est Emmanuel Macron qui l’a emporté, finalement, mais sa loyauté envers ses vieux amis n’était pas à toute épreuve. Il a pris la tête d’une génération plus jeune, où les femmes jouent un rôle sans précédent, et qui a été contaminée par les règles de transparence en vigueur à l’étranger. Quelques mois plus tard, les révélations sur le prédateur sexuel américain Harvey Weinstein ont déclenché le mouvement mondial #MeToo.

 

Une loi macroniste sur la moralisation de la vie politique” interdit aux députés d’embaucher leurs proches ou de dépenser des fonds sans présenter de factures. Fillon a été inculpé pour avoir offert un emploi fictif à son épouse. Immanquablement, certains à droite affirment que Sarkozy et lui sont victimes de persécutions judiciaires. Peut-être les peines qui les visent n’ont-elles fait qu’exacerber la méfiance des Français vis-à-vis des élites. Quoi qu’il en soit, ce sont des signes de réforme : la justice ne vaut plus seulement que pour les humbles.

 

Pour les parlementaires aussi, la vie a changé. C’en est fini des déjeuners de six heures arrosés au champagne avec des “assistantes de recherche” de 22 ans. Un restaurateur parisien grommelle que, de nos jours, les politiciens “n’ont pas d’argent”. À la fin de 2017, des panneaux ont été placardés dans les ascenseurs de l’Assemblée nationale pour rappeler la définition légale du harcèlement, les peines de prison et les amendes qui y sont associées, ainsi qu’un numéro d’urgence pour les victimes. Et ce n’est pas sans effet.

 

Les temps changent

 

Le #MeToo français a accéléré l’hiver dernier, après la publication de deux livres autobiographiques, un de Camille Kouchner et l’autre de Vanessa Springora, contenant des allégations sur des agressions incestueuses et pédocriminelles. Le beau-père de Camille Kouchner, Olivier Duhamel, président du Siècle, un club élitiste – autrement dit, président de l’establishment français – a été banni de la vie publique, accusé d’avoir abusé du frère de l’autrice. L’affaire a fait tomber plusieurs autres membres de la caste supérieure, dont le philosophe et polémiste Alain Finkielkraut, évincé des plateaux de la chaîne de télévision LCI après s’être interrogé sur cette agression sexuelle présumée à l’encontre d’un garçon de 14 ans : “[…] Y a-t-il eu consentement? […] Y a-t-il eu ou non une forme de réciprocité? Un autre secteur de l’élite, l’Église catholique, est confronté à des difficultés du même ordre après qu’un rapport a estimé que, depuis 1950, des prêtres avaient abusé de 216000 personnes aujourd’hui adultes.

 

La liste des prêtres pédophiles s'allonge ! | caricatures de l'actualite  par Plop et KanKr

 

En comparaison, le scandale qui entoure le plus grand prix littéraire français peut certes passer pour de la petite bière mais, culturellement, il n’en est pas moins révélateur. Un auteur initialement sélectionné pour le Goncourt de cette année se trouve être le compagnon d’une femme membre du jury; laquelle a par ailleurs écrit une critique incendiaire sur un roman concurrent. Il y a dix ans, nul ne s’en serait soucié. De fait, Philippe Claudel, le secrétaire général du jury du Goncourt, avait curieusement dit, au début, que “ce n’était pas un problème éthique ou déontologique, ce qui serait le cas s’il émanait d’un conjoint, d’un descendant, d’un ascendant”. D’autres ont tenu à souligner que le couple ne vivait pas sous le même toit.

 

Mais les temps changent. La semaine dernière, le Goncourt a interdit aux membres du jury de récompenser des amants et des proches. Tout aussi inhabituel, la nouvelle liste ne contient aucun ouvrage de l’éditeur le plus en cour du pays, Gallimard. Tout cela a lieu après la réforme, l’an dernier, de l’académie remettant le plus grand des prix du cinéma en France, celle des César : sa direction a démissionné après que 400 artistes ont dénoncé une académie au fonctionnement “élitiste et fermé” qui avait sélectionné douze fois un film du réalisateur Roman Polanski, accusé de pédocriminalité.

 

La France ne s’est pas soudainement transformée en un modèle d’égalitarisme transparent à la scandinave. Mais elle se réforme, et elle n’est pas la seule. Quand les institutions de l’élite sont attaquées par la base, elles trouvent des raisons de faire le ménage.

 

L’Italie a réduit le nombre de ses parlementaires et réforme ses tribunaux afin que les inculpés fortunés ne puissent plus faire traîner la procédure jusqu’à ce qu’il y ait prescription. En Grande-Bretagne, Oxford et Cambridge acceptent davantage d’étudiants issus de l’enseignement public. Les électeurs ne tolèrent plus les dirigeants coupables de délit d’initié, comme le prouve la démission, la semaine dernière, du chancelier autrichien Sebastian Kurz et la défaite du Premier ministre tchèque Andrej Babis. Lutter contre la corruption, c’est aussi reconnaître quand elle est déclin.

 

* En français dans le texte.

 

Simon Kuper

 

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 06:00

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La nouvelle est tombée sur mon téléscripteur :

 

C’est un petit séisme en France : les ventes du légendaire camembert, star du traditionnel plateau de fromage, sont sur le point d’être dépassées par sa douce rivale italienne : la mozzarella.

 

Mozart est là…

 

Il en est de la mozzarella, comme du Canon de Pachelbel ou l’adagio d’Albinoni, elle est victime de son succès planétaire. Bien évidemment je ne parle même pas de la mozzarella au lait de vache produite partout, y compris en France, dans des usines. Non, je parle de celle que l’on trouve dans la GD sous l’étiquette Mozzarella di Buffala Campana par des marques comme Galbani qui elle aussi est un produit industriel.

 

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1 septembre 2019

Mozart est là… et la mozzarella di buffala… ICI  

 

Ce désamour  préoccupe Ouest-France qui, même s’il n’est pas normand mais breton, a, dans son giron, le fameux Président (pas celui honni par Pax) produit phare de la maison Besnier devenue Lactalis.

 

Je cite :

 

Les deux fromages ne sont pas exactement rivaux : ils sont consommés différemment en fonction des saisons et la mozzarella est surtout utilisée en cuisine, quand le camembert est plus apprécié en dégustation.

 

Mais ce déclin réel laisse présager en creux un changement dans les habitudes culinaires des Français.

 

Selon une étude du ministère français de l’Agriculture, en 2020 les ventes de camembert chutaient de 11 % par rapport à 2015 quand celles de la mozzarella bondissaient de 62 %.

 

Le cabinet d’étude Nielsen assène : La tendance est claire, les ventes de mozzarella vont dépasser celles de camembert d’ici peu.

 

Nous vivons un deuil, comment le meilleur fromage a-t-il pu être détrôné ? s’est lamentée sur Facebook l’entreprise familiale de camemberts Gillot – leader français de la fabrication de camembert au lait cru – installée dans le village de Saint-Hilaire-de-Briouze (nord-ouest).

 

20 mai 2018

C’est la triste histoire d’un bon camembert Gillot au lait cru, moulé à la louche, congelé et coincé entre 2 Président dans une armoire de la GD : tout ça pour ça ! ICI 

 

Pour Émilie Fléchard, directrice adjointe de Gillot, ce putsch pourrait être lié à un changement de mœurs, par exemple un déclin de la tradition du plateau de fromage.

 

« Mes parents mangeaient du fromage deux fois par jour. Personnellement, à part quand je reçois, je ne mange pas de fromage à la fin du repas » observe-t-elle.

 

Une tendance que semble discerner aussi Loïc Bienassis (j’attends Pax) chargé de mission scientifique à l’Institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation (IEHCA) : En 2011, 40 % du fromage était consommé hors plateau mais depuis, cela a probablement augmenté indique-t-il à l’AFP.

 

Le camembert, une « aventure »

 

Mais le désamour vis-à-vis du camembert s’explique aussi par une réputation, ternie au fil du temps.

 

Le camembert souffre d’une image vieillotte, celle d’un fromage populaire, traditionnel, constate Mike Bija, fromager à La Crèmerie du 17e, dans un arrondissement chic de Paris.

 

Par ailleurs, selon l’étude du ministère, les amateurs des deux fromages n’ont pas forcément le même profil d’âge : le camembert est deux fois plus consommé par les plus de 65 ans que par les moins de 35 ans. La mozzarella est au contraire achetée massivement par les moins de 35 ans.

 

Car la petite boule blanche italienne est pratique : On la consomme plus en plat, dans les salades », explique Sakina Merazga, qui tient la boutique parisienne avec Mike.

 

Elle accompagne parfaitement une nouvelle alimentation, qui se veut plus saine, plus légère…

 

En rupture par rapport au repas français traditionnel, incarné par le camembert, un produit exigeant, fort en goût, qui se mange seul, selon Mme Merazga. Le camembert, cest une aventure !

 

La mozzarella, c’est un effet de mode, un fromage de jeunes urbains et branchés, estime Mike Bija.

 

La Crèmerie vend d’ailleurs un camembert au lait de bufflonne, sorte de synthèse crémeuse et osée des deux rivaux, à destination des clients rebutés par le goût trop prononcé du camembert.

 

L’industrialisation contre la tradition

 

Mais derrière la perte globale de vitesse du camembert, spécialité de Normandie, se cache des réalités très différentes.

 

Au niveau du goût comme du prix (presque deux fois plus élevé en moyenne), pas grand-chose à voir entre un camembert AOP de Normandie et un camembert industriel standardisé.

 

Pour obtenir le label « Appellation d’origine protégée », les producteurs doivent répondre à certains critères : moulage à la louche, lait cru… Une sévérité qui garantit un goût inégalé et un respect de la tradition.

 

Chez Gillot, où l’on produit notamment de l’AOP, la fabrique est une véritable ruche et les employés s’affairent dans un incessant ballet : Nos ventes progressent depuis huit ans, se félicite Emilie Fléchard.

 

Selon l’Association de défense et de gestion de l’AOP Camembert, les ventes ont augmenté de 20 % entre 2014 et 2020.

 

Les gens veulent manger moins mais de meilleure qualité, conclut Mme Fléchard.

 

Mais cette production ne représente qu’un peu moins de 10 % du tonnage global. L’écrasante majorité du camembert est produite par des géants industriels comme Lactalis, vendus en supermarchés.

 

 

 

L'info sent aussi l'A.F.P.

Les ventes du légendaire camembert, spécialité du nord-ouest du pays et star du traditionnel plateau de fromage, sont sur le point d’être dépassées par sa douce rivale italienne: la mozzarella. Photo d’illustration Pixabay

 Photo d’illustration Pixabay

Camembert: «Comment le meilleur fromage a-t-il pu être détrôné ?» ICI

 

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 12:30

 

« Lettre ouverte à mes amis vignerons

 

Chers amis, 

 

Je suis né à Saint-Emilion et aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été passionné par ce métier formidable et difficile : celui de cultiver la vigne et d’élever ses vins dans le respect de l’humain et de la nature.

 

Très tôt, je me suis beaucoup investi dans nos instances professionnelles car je souhaitais servir l’intérêt collectif et défendre notre patrimoine commun et nos appellations.

 

Partout où cette aventure m’a mené, depuis plus de 50 ans, j’ai eu le privilège de rencontrer des femmes et des hommes formidables, dont beaucoup m’ont témoigné leur soutien chaleureux ces derniers temps. Je les en remercie très sincèrement.

 

Voilà bientôt neuf ans que je suis la cible d’une accusation particulièrement violente et que j’estime injuste et infondée. 

 

Pour jeter le discrédit sur un classement dans lequel ils n’ont pas été retenus, un petit groupe de viticulteurs a multiplié les procédures et les attaques personnelles, en m’accusant, entre autres, d’avoir cherché à utiliser mes mandats pour prétendument influencer les organismes en charge de l’élaboration et de la mise en œuvre du classement.

 

A la suite de leur plainte, déjà ancienne, j’ai dû m’expliquer à de nombreuses reprises et au fil de la procédure, le champ de ce qui m’était reproché n’a cessé d’évoluer.

 

En 2018, le procureur de la République a requis un non-lieu estimant qu’il n’existait aucune charge sérieuse à mon encontre. J’ai pensé, à tort que cette affaire était enfin terminée.

 

La semaine dernière, le tribunal correctionnel de Bordeaux m’a condamné au paiement d’une amende.

 

Après avoir lu le jugement, je comprends qu’il m’est essentiellement reproché d’avoir, en tant que Président de section du Conseil des Vins, répondu à des demandes qui m’avaient été adressées par le service juridique de l’INAO, dans le cadre de l’élaboration du cahier des charges du classement.

 

Pour moi, ces échanges étaient neutres et transparents, ils étaient conformes aux règles en vigueur au sein de l’INAO. 

 

Contrairement à ce que je lis parfois dans la presse, à aucun moment il n’a été démontré que j’aurais pu recevoir le moindre avantage, ni direct, ni indirect du fait de ces opérations. Le Tribunal l’a d’ailleurs clairement dit dans sa décision.

 

En mon âme et conscience, je sais que je n’ai jamais agi de manière contraire à mes valeurs. Je n’ai jamais recherché autre chose que de servir le collectif et surtout, je n’ai jamais avantagé des intérêts particuliers, et encore moins les miens.

 

Pendant toutes ces années, cette procédure a servi mes détracteurs, pour les conduire à alimenter des polémiques sans fin et nourrir des attaques contre ma famille, mes collaborateurs et moi-même.

 

C’est pourquoi, même si je la trouve injuste et injustifiée, j’ai décidé de mettre un terme définitif à ce litige, et de ne pas faire appel de cette décision.

 

Je sais désormais que l’engagement public présente des risques que je n’aurais même jamais imaginés lorsque j’ai accepté de m’engager dans ces mandats. Je tiens à rappeler que j’avais été élu à l’unanimité pour représenter l’appellation dans le cadre du Conseil des Vins, et nommé directement par le ministre de l’Agriculture, en connaissance de cause, pour siéger à l’INAO.

 

Au fond, quel que soit mon ressenti, mon expérience ne doit pas décourager celles et ceux, notamment les plus jeunes, qui continueront à s’engager pour défendre avec force et conviction nos appellations et nos instances, locales et nationales, tant enviées par nos concurrents étrangers.

 

De mon côté, je vais continuer à faire ce métier que j’aime tant avec tous ceux, nombreux, qui continuent à me soutenir et à me faire confiance.

 

Bien amicalement,

 

Hubert de Boüard de Laforest
Vigneron 

 

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 06:00

 

La recette originale du sénateur Aristide Couteaux parue dans le journal « Le Temps » en 1898 : Le lièvre est confit « à la périgourdine » pendant des heures jusqu’à obtention d’une sorte de capilotade qui a donné lieu ensuite aux recettes de Paul Bocuse et Joël Robuchon. Le style aussi est sympathique : Aristide cale pour vous les horaires de préparation. On commence à midi et on termine sa sauce vers 18H00.

 

« Je pense qu’on devrait mieux se pencher sur la cuisson du gibier dans l’esprit du Sénateur Couteaux : rester sur cette technique d’une très longue cuisson à température très basse où le gibier est totalement confit, puis à la 48ème heure, pousser les bocaux en température pour obtenir une bonne conservation dans le temps. On obtiendra ainsi une capilotade douce en bocal. » Arnaud Donckele

Que du beau monde, le lièvre à la royale est toujours tendance, il s’affiche à la carte des chefs de la nouvelle génération : à TABLE, de Bruno Verjus.

 

Peut être une image de dessertPeut être une image de aliment

 

10 mars 2018

Le lièvre à la royale de Jean-Marie Amat chef du Saint James à Bioulac vu par Jean-Paul Kauffmann, celle du sénateur Couteaux vue par Jean-Claude Ribaut. ICI 

 

 

« Je me souviens un soir de novembre dans les Landes. Il nous avait préparé un lièvre à la royale. Cette façon qu’il avait eue de chambouler cette recette, gloire écrasante de la gastronomie française! Un retournement magistral, un de ces bonds acrobatiques à la Amat (l’emblématique chef du Saint-James, Jean-Marie Amat, décédé lundi à l’âge de 72 ans). Pourtant tout y était : le foie gras, le sang, les abats, la sauce dun noir denfer. Tout y était, mais réévalué, transmuté, extrapolé par lui. Un lièvre délesté des impedimenta de la tradition, subtil, presque aérien. Furieusement royal pourtant : fastueux même, opulent, sauvage. »

Jean-Paul Kauffmann

 

Bascou

- Lièvre à royale, selon Carême ou « Jacquillou »? ICI

 

La guerre picrocholine entre partisans du lièvre à la royale façon Antonin Carême et tenants de la recette du Sénateur Couteaux laisse le chef de Lasserre impavide.

 

Pour les 70 ans du restaurant Lasserre, son chef, Christophe Moret et Claire Heitzler, chef pâtissière, ont créé un menu anniversaire, proposé depuis le 13 novembre, dont le plat emblématique est un lièvre de Picardie, le filet juste pané poivre/genièvre, la panoufle à la Périgourdine. Soit une variation sur la recette du lièvre à la royale dite d’Antonin Carême (1784 – 1833), encore qu’une telle façon  figure en 1775, dans Les soupers de cour du cuisinier Menon.

François Simon

 

Le lièvre à la royale de Jean-Marie Amat chef du Saint James à Bioulac vu par Jean-Paul Kauffmann, celle du sénateur Couteaux vue par Jean-Claude Ribaut.

- Le lièvre à la royale du sénateur Couteaux

 

 Un lièvre, du courage et beaucoup d'humour ...

 

Mode d'emploi :

 

Se procurer un lièvre mâle, à poils roux, de fine race française (caractérisée par la légèreté et la nerveuse élégance de la tête et des membres), tué autant que possible en pays de montagne ou de brandes, pesant de cinq à six livres, c'est à dire ayant passé l'âge du levraut, mais cependant encore adolescent. Caractère particulier pour le choix : tué assez proprement pour n'avoir pas perdu une goutte de sang.

Jean-Claude Ribaut

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