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28 décembre 2019 6 28 /12 /décembre /2019 06:00

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Session de rattrapage : 28 décembre 2016

Le massacre des Saints innocents le 28 décembre…

 

Un seul commentaire, celui d’un pays :

 

Aucune description de photo disponible.

Ce "golfe du Morbihan" en prélude de la publication
de mon roman du début de l'année: "Les femmes du Duer"

 

A la lecture de cet article, me vient deux anecdotes. Lorsque nous autres en voie de paganisme nous mettions en doute et en question la bonté de Dieu face aux misères du monde, à la guerre ou à la mort, ma très chère mère, avec sa foi chevillée au corps, nous assurait sans hésiter que "le bon Dieu punit ceux qu'il aime"... ça ne passait pas ma comprenoire cartésienne et j'en suis là.. Deuxième fait: au fond du chœur de l'église de La Mothe, lieu des ébats liturgiques de notre taulier, à droite, un vitrail, tout en hauteur, représente une scène de martyre. Un homme agenouillé sur un carrelage attend la décapitation qu'un métèque, debout derrière lui, lui promet en brandissant un cimeterre... Ceux de la laïque, dont j'étais, allaient au catéchisme le mardi midi de midi à midi et demi. Intrigué et tourmenté par cette scène atro ce, du haut de mes 9 ans (1952), je demandai au curé ce que cela représentait. Réponse: " On verra ça plus tard, vous êtes trop petits pour comprendre..." Nous étions innocents, je le suis resté, je n'ai jamais eu l'explication de ce vitrail !

 

Voici l’histoire :

 

« Les mages vinrent à Jérusalem, s’informant de la naissance du nouveau roi que leur annonçaient les présages. Et Hérode, en les entendant, craignit que, de la famille des vrais rois de Judée, un enfant ne fût né qui pourrait le chasser comme usurpateur. Il demanda donc aux rois mages de venir lui signaler l’enfant royal dès qu’ils l’auraient trouvé, feignant de vouloir adorer celui qu’en réalité il se proposait de tuer.

 

Mais les mages s’en retournèrent dans leur pays par une autre route. Et Hérode, ne les voyant pas revenir, crut que, honteux d’avoir été trompés par l’étoile, ils s’en étaient retournés sans oser le revoir ; et, là-dessus, il renonça à s’enquérir de l’enfant. Pourtant, quand il apprit ce qu’avaient dit les bergers et ce qu’avaient prophétisé Siméon et Anne, toute sa peur le reprit, et il résolut de faire massacrer tous les enfants de Bethléem, de façon que l’enfant inconnu dont il avait peur pérît à coup sûr.

 

Mais Joseph, averti par un ange, s’enfuit avec l’enfant et la mère en Égypte, dans la ville d’Hermopolis, et y resta sept ans, jusqu’à la mort d’Hérode. Et Cassiodore nous dit, dans son Histoire tripartite, qu’on peut voir à Hermopolis, en Thébaïde, un arbre de l’espèce des persides, qui guérit les maladies, si l’on applique sur le cou des malades un de ses fruits, ou une de ses feuilles, ou une partie de son écorce. Cet arbre, lorsque la sainte Vierge fuyait en Égypte avec son fils, s’est incliné jusqu’à terre, et a pieusement adoré le Christ. »

 

St Augustin dépeint la scène : « Les mères s’arrachaient les cheveux ; elles voulaient cacher leurs petits-enfants, mais ces tendres créatures se trahissaient elles-mêmes ; elles ne savaient pas se taire, n’ayant pas appris à craindre. C’était un combat entre la mère et le bourreau ; l’un saisissait violemment sa proie, l’autre la retenait avec effort. La mère disait au bourreau : « Moi, te livrer mon enfant ! Mes entrailles lui ont donné la vie, et tu veux le briser contre la terre ! » Une autre mère s’écriait : « Cruel, s’il y a une coupable, c’est moi ! Ou bien épargne mon fils, ou bien tue-moi avec lui ! » Une voix se faisait entendre : « Qui cherchez-vous ? Vous tuez une multitude d’enfants pour vous débarrasser d’un seul, et Celui que vous cherchez vous échappe ! » Et tandis que les cris des femmes formaient un mélange confus, le sacrifice des petits enfants était agréé du Ciel. »

 

Jean, dans l'Apocalypse, montre les Saints Innocents entourant le trône de l’Agneau parce qu’ils sont purs, et Le suivant partout où Il va. « Demanderez-vous, dit Bernard de Clairvaux, pour quels mérites ces enfants ont été couronnés de la main de Dieu ? Demandez plutôt à Hérode pour quels crimes ils ont été cruellement massacrés. La bonté du Sauveur sera-t-elle vaincue par la barbarie d’Hérode ? Ce roi impie a pu mettre à mort des enfants innocents, et Jésus-Christ ne pourrait pas donner la vie éternelle à ceux qui ne sont morts qu’à cause de Lui ? Les yeux de l’homme ou de l’ange ne découvrent aucun mérite dans ces tendres créatures ; mais la grâce divine s’est plu à les enrichir. » L’Église a établi leur fête dès le IIe siècle.

 

Source ICI 

 

Image associée

 

Ceux qui suivent sur ce blog les pérégrinations de Pax savent qu’il est friand d’expositions, de hauts lieux de l’art.

 

Alors, si j’osais, je conclurais en lui lançant : « Pax au tableau, parlez-nous des Fresques de l'église San Francesco à Assise ! »

 

Mais, en dépit de l’extrême courtoisie qui à nos relations, je me permets pas une telle trivialité…

 

 C’est ICI

 

Giotto a commencé son apprentissage auprès Cimabue entre dix et quatorze ans. Un voyage à Rome a probablement complété la formation du jeune peintre, après quoi il a suivi son maître sur le plus grand « chantier » en Italie de l’époque, l'église Saint François à Assise.

 

Giotto : Vue de l’église Saint François realisée en 1228. Assise, couvent Saint François

 

Cimabue est en charge de la décoration de l’église supérieure, nouvellement érigée. Lorsqu’il quitte Assise pour s'acquitter d'autres obligations, plusieurs de ses assistants et journaliers, dont Giotto, restent sur le chantier. Au même moment arrivent des peintres romains, dirigée par Jacopo Torriti : ainsi plusieurs groupes travaillent les uns à côté des autres. Rapidement la personnalité de Giotto et la qualité de son travail se dégagent et il devient indépendant. Les Franciscains lui demandent rapidement de devenir le maître d’oeuvre du chantier de décoration.

 

Le sanctuaire Saint François à Assise se compose de deux églises superposées, l’église inférieure et l’église supérieure. La première pierre de l’église inférieure est posée par le pape Grégoire IX, au lendemain de la canonisation de saint François, le 17 juillet 1228. Deux ans plus tard, le corps du saint, déposé provisoirement dans l'église San Giorgio est inhumé dans la basilique en secret, par crainte des pillages et des profanateurs de tombes, l’église étant. La date du début des travaux de l’église supérieure n’est pas connue mais le chantier a probablement débuté après la retraite en 1239du supérieur de l’ordre et successeur de saint François, Frère Elia, qui avait jusque-là réalisé des travaux de la basilique romane inférieure. Les deux églises sont consacrées par le pape Innocent IV en 1253.

 

Giotto : Eglise inférieure Saint François d’Assise : vue depuis l’ouest sur le chœur

 

2.1.1. Fresques du transept nord

 

La voûte du transept nord est décorée de fresques représentant des scènes de la vie du Christ. La paternité directe de Giotto en est très débattue : ces scènes ont probablement été exécutées par son atelier, mais sous la direction du maître. Un chef-d’œuvre de Cimabue, la Vierge trônant avec l'Enfant (Maesta) a été épargnée par Giotto et maintenu en place.

 

ICI

 

Image associée

Le massacre des Innocents. 1310s. Fresque. Assise, église inférieure Saint François, transept nord

Poussin, Picasso, Bacon, Le Massacre des Innocents au Domaine de Chantilly ICI

 

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27 décembre 2019 5 27 /12 /décembre /2019 06:00

Résultat de recherche d'images pour "L’Affolante histoire de la vache folle Jacob Duvernet, 1996. Martin Hirsch"

Enchaîner sur la vache folle à la suite d’une chronique sur le bœuf和牛wagyū le « caviar de la viande » c’est osé mais l’actualité prime : des chercheurs pensent avoir établi l’origine possible de la maladie de la vache folle.

 

La vache folle ma première gestion de crise.

 

Nous venions juste de nous installer au 78 rue de Varenne, en 1986, lorsque la nouvelle nous est tombée dessus. J’étais directeur-adjoint du cabinet d’Henri Nallet (j’occupais le plus beau bureau de l’hôtel de Villeroy au rez-de-jardin, c’est aujourd’hui celui du Ministre, c’est Edgar Faure qui pour des motifs frivoles s’était installé à l’étage). Avec le Ministre, Jean Nestor le directeur du cabinet, Gilles Pelsy un brillant ingénieur passionné de ce nous appelions encore l’informatique  (c’est important car le jeune homme maniait l’internet naissant et va nous dire sue des études évoquent la transmission au chat, donc une transmission inter-espèce) nous décidâmes de proposer au Premier Ministre de fermer la frontière aux importations de viandes et de bovins britanniques. Ébraiements des gnomes des Finances, des gens chez nous « Bruxelles va voir rouge», doutes de nos vétérinaires : « ça ne se transmet pas à l’Homme, c’est la bonne vieille tremblante du mouton », mais Rocard nous suit.

 

Bien sûr, fermer la frontière faisait plaisir à nos producteurs de viande bovine mais le doute jeté par Gilles Pelsy dans nos esprits avait joué un rôle important dans cette décision qui se révélera, 10 ans plus tard, comme la bonne. La Commission nous intima l’ordre de lever le blocus, ce que nous fîmes avec lenteur et mauvaise grâce.

 

Simple remarque à l’attention de celles et ceux qui affirment aujourd’hui que les décideurs politiques doivent suivre les yeux fermés, sans contester, les avis des autorités scientifiques, que dans le cas de l’ESB leur absence de curiosité  a fait qu’ils furent de mauvais bergers. Par charité chrétienne je ne citerai pas de noms.

 

Le titre de ma chronique L’Affolante histoire de la vache folle est celui d’un livre, publié en 1996 lorsque l’ESB quitta son simple statut de maladie animale, des scientifiques évoquaient la possibilité de sa transmission à l'Homme par le biais de la consommation de produits carnés, la maladie de Creutzfeldt-Jakob, une maladie de même nature que l'ESB.

 

Ce fut en effet l’affolement.

 

Le 21 mars 1996, une déclaration officielle du gouvernement du Royaume-Uni, évoqua la transmission de la maladie bovine à l'Homme. Les médias s’emparèrent de l'affaire, les réseaux sociaux n’existaient pas mais ce fut une traînée de poudre, le grand public, les consommateurs prirent conscience de pratiques courantes en élevage jusqu'alors ignorées : l'utilisation de farines animales issus de l’équarrissage pour l'alimentation des bovins.

 

Ce fut une crise sans précédent.

 

Tout ça parce que le gouvernement de madame Thatcher avait abaissé les températures de chauffage des farines.

 

Le premier cas de « vache folle » en Grande- Bretagne date de 1985. En 1988, Margaret Thatcher interdit les farines animales dans l'alimentation du bétail mais les fabricants obtiennent un délai de cinq semaines pour écouler leurs stocks. Ainsi furent semés des germes de mort. En 1989, un embargo sur le bétail né avant le 18 juillet est décrété. Mais en 1996, le gouvernement britannique annonce que l'ESB pourrait être transmise à l'homme. Aussitôt est décidé un embargo sur toutes les viandes bovines provenant d'outre- Manche. La Commission européenne se révèle alors incapable de créer un organisme de contrôle scientifique indépendant des pressions de toutes sortes qui s'exercent à Bruxelles.

 

Pendant dix ans, les conservateurs au pouvoir à Londres ont martelé que la viande bovine britannique était inoffensive. Un ministre de l'Agriculture s'est même exhibé à la télévision offrant un hamburger à sa petite-fille!

 

Publication d'un rapport sur l'épidémie britannique, 16 volumes pour dénoncer l'incurie des autorités.

Christophe BOLTANSKI — 27 octobre 2000

 

Les conservateurs, au pouvoir pendant toute la période couverte par l'enquête, ont présenté hier leurs «excuses». Pas moins de quatre anciens ministres figurent dans la liste des personnalités «critiquées» à titre personnel. Ils ont pris des mesures souvent «sensées», mais «pas toujours à temps» et sans vérifier leur mise en place.

 

«Nourriture infectée». Certains retards se sont avérés fatals pour l'élevage bovin britannique qui, au total, a dû sacrifier 4,3 millions de têtes. En juin 1988, le gouvernement de Margaret Thatcher a bien interdit l'utilisation de protéines animales dans l'alimentation du bétail. Mais sous la pression du lobby agricole, les fabricants de farines animales ont obtenu un délai de cinq semaines pour écouler leurs stocks, alors que chaque jour supplémentaire se traduisait par des centaines de bêtes infectées. Même après la date butoir du 18 juillet 1988, les équarrisseurs n'ont pas respecté l'interdit, faute de contrôle. «Il est clair que de la nourriture infectée a continué à être donnée au bétail dans des quantités substantielles.»

 

Alors que les scientifiques nourrissaient des craintes pour la santé humaine dès la découverte en 1986 de l'encéphalopathie spongiforme bovine, les conservateurs ont répété pendant dix ans que le boeuf ne présentait aucun danger. C'est l'époque où le ministre de l'Agriculture, John Gummer, offrait à sa fille un hamburger devant les photographes. «Le gouvernement n'a pas menti au public. Il pensait que le risque posé par l'ESB aux humains était faible et voulait prévenir une réaction de panique. Il est clair que cette campagne de réconfort était une erreur.»

 

La suite ICI 

 

L’affolement fut immense car des chiffres prédictifs Creutzfeldt-Jakob : jusqu'à 50 ans d'incubation

 

«Il y aura des millions de morts.» La prophétie a résonné dans tous les médias du Royaume-Uni et par-delà les mers. Elle était proférée par le microbiologiste Richard Lacey au printemps 1996.

 

«Il faut s'attendre à voir au minimum 5 000 cas par an au début du siècle prochain.» «Et cela jusqu'en 2015», assène-t-il en mars 1996. Professeur de microbiologie à l'université de Leeds, spécialiste de la transmission de la salmonelle de l'animal à l'homme, Lacey a eu le mérite de compter parmi les scientifiques qui ont mis en garde, dès 1990, contre le risque d'une contamination humaine par l'ESB.

 

Cinq ans et demi plus tard, alors que l'Angleterre comptabilise 113 cas et la France 5, deux équipes de biostatisticiens répondent, dans Science (1): l'épidémie sera vraisemblablement de faible taille. Quelques centaines de morts, voire quelques milliers, en une vingtaine d'années. «Si ces prévisions sont exactes, on se retrouve dans l'ordre de grandeur d'un risque alimentaire classique, comme la listériose», commente Martin Hirsch, directeur de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments. Subit optimisme? Non. Ces deux dernières études confirment la discrète mais régulière érosion du nombre de cas de v-MCJ prédits par les modèles épidémiologiques depuis deux ans. Ainsi, on reviendrait de loin. De l'apocalypse.

 

Creutzfeldt-Jakob : un nouveau cas détecté en France 11/06/2012

 

C'est le premier en 3 ans, et le 26e au total recensé dans l'Hexagone.

 

Un nouveau cas du variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ), la forme humaine de la maladie de la vache folle, a été signalé en France, portant le total à 26 cas répertoriés depuis 1996, selon le dernier point du réseau national de surveillance de la maladie. Il s'agit du premier cas signalé depuis trois ans en France.

 

Le vMCJ, forme humaine de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), est lié à l'ingestion de produits bovins contaminés, comme la cervelle. Cette maladie cérébrale rare est due à un agent infectieux de type particulier, le prion. Elle évolue vers une démence puis, en 6 à 18 mois, vers la mort.

 

Sur ces 26 cas de vMCJ (12 hommes, 14 femmes) certains ou probables identifiés en France, à ce jour, tous sauf le dernier sont décédés.

 

Les 25 décès sont intervenus en 1996 (1 cas), 2000 (1 cas), 2001 (1 cas), 2002 (3 cas), 2004 (2 cas), 2005 (6 cas) en 2006 (6 cas), 2007 (3 cas) et 2009 (2 cas).

 

La médiane des âges lors du décès ou du diagnostic est de 37 ans (entre 19 et 58 ans). Parmi eux, huit patients résidaient en Ile-de-France et 18 en province. Une des victimes avait séjourné très régulièrement au Royaume-Uni pendant une dizaine d'années à partir de 1987.

 

La Grande-Bretagne, où est apparue l'épidémie de la vache folle, compte, selon les derniers chiffres arrêtés au 11 juin 2012, un total de 176 cas du nouveau variant, tous décédés.

 

Vache folle. Des chercheurs pourraient avoir identifié l’origine de la maladie

 

Des chercheurs pensent avoir établi l’origine possible de la maladie de la vache folle. Un résultat qui montre, selon eux, l’importance de maintenir les mesures de précaution en vigueur pour éviter une réémergence de cette maladie.

 

Si plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer l’apparition de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), ou « maladie de la vache folle », au Royaume-Uni dans les années 1980, aucune n’a jusqu’ici pu être vérifiée de façon expérimentale.

 

L’ESB appartient à la famille des maladies à prions, des maladies neurodégénératives qui existent chez de nombreux autres animaux (tremblante du mouton, par exemple) comme chez l’être humain (maladie de Creutzfeldt-Jakob). Les prions, des protéines qui peuvent devenir pathogènes en adoptant une forme anormale, sont différents dans chaque espèce.

 

Étude concluante sur des souris

 

En injectant une variante particulière de tremblante du mouton (« l’AS pouratypical scrapie ») à des souris fabricant le prion d’origine bovine (à la suite d’une manipulation génétique), les chercheurs ont montré non seulement que cette maladie avait la capacité de franchir la barrière des espèces, mais que les rongeurs transgéniques développaient l’ESB, selon leur article publié dans la revue scientifique américaine PNAS .

 

Les souris génétiquement modifiées de la sorte sont un très bon modèle, qui fonctionne bien pour savoir ce qui se passerait si on exposait des vaches à ces prions-là, a expliqué à l’AFP Olivier Andreoletti, chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), qui a dirigé l’étude.

 

Ces résultats s’expliquent par la présence de faibles quantités d’ESB classique de façon naturelle dans les prions d’AS, détaille l’INRA dans un communiqué.

 

Pour la première fois, ces données apportent une explication expérimentalement étayée à l’apparition de la maladie de la vache folle au milieu des années 1980 au Royaume-Uni.

 

La « maladie de la vache folle » s’est propagée parmi les bovins dans toute l’Europe, l’Amérique du Nord et de nombreux autres pays.

 

Des mesures coûteuses pour lutter contre la maladie

 

L’ESB s’est ensuite propagée parmi les bovins dans  « toute l’Europe, l’Amérique du Nord et de nombreux autres pays », vraisemblablement par le biais de leur alimentation comportant des farines de carcasses et d’abats d’animaux (bovins ou ovins) atteints d’encéphalopathie spongiforme.

 

L’exposition de consommateurs à des produits issus de bovins infectés par l’ESB a été à l’origine de l’émergence d’une forme variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

 

En Europe, les mesures sanitaires prises dans les années 1990 (interdiction des farines animales, surveillance des contaminations croisées, destruction des tissus à risque le plus élevé…) ont considérablement ralenti la courbe de l’épizootie.

 

« Ces mesures sont toujours en place, mais elles coûtent très cher », ce qui pousse les industriels et certains responsables sanitaires à pousser en faveur de leur élimination, pour recommencer à recycler ces protéines de bonne qualité au lieu de les jeter, y voyant une alternative à l’importation de soja, observe Olivier Andreoletti.

 

Mais s’il y a une source avérée d’ESB, le fait de recommencer ces pratiques non vertueuses fait courir le risque de voir réémerger la maladie, avertit le chercheur.

L’origine de l’encéphalopathie spongiforme bovine identifiée ?

La transmission de la tremblante atypique (maladie à prion des petits ruminants) à des souris exprimant la protéine prion d’origine bovine entraîne la propagation de la forme classique de l’encéphalopathie spongiforme bovine. C’est ce que démontre une équipe européenne menée par des chercheurs de l’Inra et de l’ENVT dans une étude publiée dans PNAS le 16 décembre 2019. Ces résultats pourraient expliquer l’apparition au milieu des années 80 de cette zoonose bovine et interrogent sur sa possible réémergence.ICI

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24 décembre 2019 2 24 /12 /décembre /2019 06:00

Comme plus personne ne fait de la politique, l’heure est aux ébraiements de tous bords, que les intellos sont portés disparus, à la veille de la Nativité, un petit coup de travelling arrière m’a semblé le bienvenu.

 

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En mars 1981, François Truffaut adhère au comité de soutien de Mitterrand. Il apparaît même en photographie sur un tract-affiche du comité, intitulé « Pour nous c’est Mitterrand », diffusé à la mi-avril 1981, à plusieurs millions d’exemplaires dans les grandes villes de France. Dix-huit personnalités y figurent, dont Jean-Claude Casadesus, Vladimir Jankélévitch, Françoise Sagan, Alexandre Minkowski, Haroun Tazieff, Anna Prucnal et Catherine Lara, Gérard Depardieu et Annie Duperey. Dix autres personnalités ont écrit un court texte justifiant leur engagement : Pierre Mendès-France, Régis Debray, François-Régis Bastide, Léopold Sedar Senghor, René Fallet… »

 

S’y ajoutent, une cinquantaine de professionnels du cinéma, dont René Allio, Gérard Blain, Claude Chabrol, Costa-Gavras, Gérard Depardieu, Jacques Demy, Michel Piccoli, Marie Dubois et Brigitte Fossey.

 

Que du beau linge !

 

« Truffaut n’a connu dans sa vie d’homme mûr, Truffaut n’a connu que des gouvernements conservateurs. Mais il ne s’engage pas au point d’aller lui-même voter. D’ailleurs, Laura ne se prive pas de critiquer son père, elle qui est heureuse de bénéficier, grâce à Giscard, du droit de vote à dix-huit ans. « Je lui disais que ce n’était pas bien : si on appelle à voter, on doit voter soi-même. Lui disait le contraire, qu’il avait bien plus d’influence en appelant à voter. » Mais le cinéaste n’est pas à une contradiction près lorsqu’il s’engage sur le terrain politique. »

 

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 Truffaut soutien Mitterrand, alors qu’il ne l’apprécie que modérément, le jugeant trop politicien, plus un habile stratège qu’une autorité morale. Les deux hommes n’ont pourtant pas ménagé leurs efforts pour mieux se connaître, déjeunant ensemble chez Lipp à plusieurs reprises dans le courant des années soixante-dix. Comme c’était le cas en 1974, Truffaut penchait d’abord en faveur de Michel Rocard, au moment où Mitterrand et lui étaient encore rivaux pour représenter la gauche socialiste aux élections présidentielles. Au lendemain d’un passage remarqué de Rocard à la télévision, Marcel Ophuls avait écrit à Truffaut pour le convaincre d’apporter son soutien à l’ancien leader du PSU : « Si cela s’avérait nécessaire, j’aimerais pouvoir essayer de vous convaincre. Je sais qu’en tant que « tête politique » je jouis d’un certain prestige auprès de vous J’aimerais à présent pouvoir en profiter, parce que je crois que c’est très important… » À la mi-avril 1980, Truffaut et Ophuls rencontrent Rocard, prêts à s’engager derrière lui s’il se décide à faire acte de candidature. Quelques semaines plus tard, Rocard renonce, constatant qu’une large majorité du Parti Socialiste se range derrière Mitterrand. Onze mois plus tard, Truffaut rejoint le comité de soutien à Mitterrand, à la demande de Jack Lang et de Roger Hanin. »

 

« Le 21 mai, jour de l’investiture, il figure au troisième rang du cortège qui suit le nouveau président de la République lors de la cérémonie du Panthéon… et quelques jours plus tard, il est présent parmi les nombreuses personnalités invitées à l’hôtel Intercontinental par Mitterrand, venu remercier ceux qui l’ont soutenu. Au cours d’un aparté, le Président a une longue conversation avec le cinéaste, qu’il remercie chaleureusement. Truffaut est ravi par deux des premières mesures prises par le nouveau pouvoir, à savoir la diffusion à la télévision, dès mai 1981, du Chagrin et la Pitié, et surtout l’abolition de la peine de la peine de mort, proposée par Robert Badinter… »

 

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23 décembre 2019 1 23 /12 /décembre /2019 06:00

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Qui se souvient qu’aux temps anciens nos fromages à la croûte fleurie, camembert et Brie, se teintait d’une nuance bleu-gris-vert marqué de taches brun-rouge.

 

 

 

Les textes ci-dessous sont extraits de ce livre publié aux éditions Les Ateliers d'Argol ICI 

 

Pourquoi ?

 

« Pour les fromagers, la cause du phénomène coloré était une fatalité, due à l’affinage naturel du fromage. C’était son destin de devenir coloré. Selon la tradition qu’on ne songeait pas à changer, le lait, à la température du pis de la vache, était maturé vingt-quatre à quarante-huit heures à ciel ouvert, dans un local frais, afin qu’il s’acidifie sous l’effet des bactéries sauvages présentes dans sa Normandie rurale. Des bactéries sauvages et indigènes qui donnaient tout son caractère et sa particularité au fromage : c’est cela, le terroir. Il était ensuite emprésuré puis moulé à la main, de cinq louches à quarante minutes d’intervalle. Après égouttage, ils terminaient leur affinage dans les hâloirs où circulait un air tiède, ce qui favorisait l’apparition des moisissures. Selon les variétés de spores qui dominaient la croûte des fromages prenait une couleur différente. Le maître fromager montrait son habileté et la quintessence de son savoir-faire en obtenant la flore la plus blanche possible. Tout l’art consistait à faire en sorte que la moisissure du rouge Bacterium lines éclose avant celle qu’on baptisa Penicillium camemberti, ou P. album, blanche au départ mais virant au gris-bleu. Les fromagers savaient par expérience que le rouge empêchait le bleu de survenir. Un empirisme insupportable pour les scientifiques et les industriels. »

 

« Au nom de la science et de la guerre contre l’ignorance et les superstitions, il fallait rationaliser tout cela. On allait combattre les bactéries et moisissures sauvages et indigènes, tout comme à la même époque on soumettait les indigènes de nos glorieuses colonies d’outre-mer. Les fromagers, donc, malgré leur savoir-faire immémorial, réapprirent à faire du fromage. »

 

Sus aux indigènes, « pour plaire aux client des villes on éradiqua la moisissure coupable pour la remplacer par une autre moisissure, l’innocente Penicillium candidum, cultivé in vitro par l’Institut Pasteur. Au moins celle-ci était « propre ». Le remède fut drastique : il fallut badigeonner toutes les surfaces des fromageries avec de l’antiseptique afin d’éliminer inexorablement et définitivement toutes traces des mauvaises spores colorantes. Ceci effectué on déposa sur les mêmes surfaces la culture purifiée de la bonne moisissure ? Ite lissa est. »

 

« Le camembert que nous dégustons aujourd’hui n’a plus rien à voir avec le fromage d’origine. Son ensemencement n’est plus spontané comme autrefois car, non seulement  on imprègne les locaux de Penicillium candidum, mais on pulvérise le caillé avec les cultures de spores adéquates. Il n’y a plus rien de spontané et de naturel, de sauvage. C’est du pourri contrôlé, assagi. Du pourri éduqué. »

 

La résistance à l’hygiénisme ne se situe pas en Normandie mais du côté de la Brie, fromage très ancien, apprécié par Charlemagne, « il y existe une version du brie beaucoup plus rustique et plébéienne : le brie noir, vendu sur les marchés de Seine-et-Marne presque confidentiellement et consommé quasi exclusivement sur place. »

 

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Le Brie noir

Lundi 5 novembre 2012  par Christophe Demay

 

Sans doute ne l’avez-vous jamais vu sur les étals... Difficile à trouver en dehors de la Brie, le brie noir est une petite merveille et une spécificité locale. Moins raffiné et séducteur que son grand frère le brie de Meaux, il a aujourd’hui trouvé sa place grâce à son caractère bien trempé. Qu’importe si sa couleur tire davantage sur le marron foncé, on l’appelle brie noir. Sans doute pour accentuer le contraste avec les bries orthodoxes blancs et striés. Cette variante de brie se distingue par un affinage poussé, généralement à 8 ou 10 mois, parfois au-delà, lorsque le cahier des charges des bries AOC se "contente" d’une durée minimale de 4 semaines. Au sortir de ce long affinage, les artisons ont accompli leur ouvrage, la croûte s’est muée en épaisse carapace, la pâte a viré de l’ivoire au jaune paille, et le fromage a gagné en puissance.

 

Une histoire tout en contrastes

 

L’histoire demeure peu prolixe sur le brie noir. Quand son homologue " blanc" véhicule anecdotes fleuries et accumule titres de noblesse, le brie noir est régulièrement passé sous silence. Sans doute parce que le fromage a longtemps été considéré comme une déclinaison austère du prince des desserts ; une nourriture paysanne quand le brie de Meaux trônait sur les tables des têtes couronnées. La délicatesse et le raffinement pour l’un ; l’aspect rugueux et la puissance pour l’autre.

 

Les deux sont pourtant intimement liés. D’ailleurs, le brie noir ne doit vraisemblablement son existence qu’à une production aléatoire et un vil souci d’économie. L’usage voulait ainsi que l’excédent de production finisse en brie noir. Rien ne se perd, tout se transforme. De même que, plus tard, les bries jugés insatisfaisants ont à leur tour alimenté les caves à bries noirs. Trop petit, trop sec, tout écart condamnait le fromage à un affinage supplémentaire. « Tous les fromages qui ne correspondaient pas aux canons du brie, on les laissait sécher pour ne rien perdre », confie Pierre Bobin, de la Société fromagère de la Brie.

 

Fruit d’un produit à l’origine déclassé, prince des desserts déchu, le fromage à la croûte noire vendu moins cher s’adressait aussi à une autre clientèle. En témoignent ses surnoms de brie des moissons ou même de brie des vendanges, parfois, lorsqu’il était consommé par les vendangeurs de la Champagne voisine. Sa pâte, moins crémeuse, lui assurait un maintien et glissé dans le casse-croûte des ouvriers agricoles, le fromage s’accommodait bien mieux des fortes chaleurs.

 

La suite ICI 

 

« Le brie noir peut briser vingt ans d’amitié » dicton briard

 

« C’est qu’il est moins raffiné, moins glamour, le bougre, et sa puissance déclamatoire est à l’échelle de son originalité et de sa redoutable longueur en bouche. »

 

« Les anciens le consommaient avec un peu de beurre, trempé dans le café du matin pour atténuer la force de son goût. Mais c’est aussi de cette manière que l’on consommait le maroilles dans sa province pas si éloignée. »

 

« Cependant, le dinosaure revient aujourd’hui des oubliettes perfectionnistes. Quelques amateurs éclairés retrouvent le goût de « l’authentique » et des fromages tonitruants. Et de ce fait, une poignée de d’irréductibles affineurs de  la brie ont de nouveau laissé dormir les bries noirs de  Melun ou de Meaux dans leurs caves fleurant l’ammoniac, où l’atmosphère est soigneusement confinée, pauvre en oxygène et riche en gaz carbonique. »

 

« Ultime revanche : ce brie confidentiel, jadis bas de gamme destiné aux besogneux, se vend désormais ostensiblement sur les marchés de Seine-et-Marne, et parfois plus cher que son cousin blanc raffiné de l’AOP. »

 

« le brie noir est aussi, paraît-il, exporté au Japon en quelques exemplaires chaque année.

Brie noir de Melun (Entier) ICI 

 

35,80€

 

Une tranche de pain grillé, une lichette de beurre et une tasse café de noir accompagneront divinement le Brie noir de Melun. C’est un fromage sec et friable, qui se casse en petits morceaux à suçoter.

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22 décembre 2019 7 22 /12 /décembre /2019 06:00

C’est sa fille, Laura Truffaut qui le déclare ; il écrit à Fanny Ardant et lui propose un rendez-vous aux Films du Carrosse.

 

Le texte qui suit est extrait de François Truffaut d’Antoine de Baecque et Serge Toubiana chez Gallimard biographies.

 

Les seuls critiques qui soient passés à la postérité : les jeunes turcs des Cahiers du cinéma  François Truffaut le chef de bande en tête !

 

Ils se revoient régulièrement, déjeunant à la boulangerie du coin de la rue Marbeuf et de la rue Robert Estienne, un des endroits favoris du cinéaste.

 

Truffaut s’apprête à tourner  Le Dernier Métro, « le film suivant sera pour vous » lui promet-il.

 

Fille de colonel de cavalerie, née à Saumur, Fanny Ardant a d’abord suivi son père dans ses diverses missions à travers l’Europe, notamment en Suède, où le colonel Ardant est attaché militaire, puis, à partir des années soixante, à Monaco, où il est l’un des conseillers de la garde personnelle du prince Rainier. L’éducation de la jeune  fille se fait dans la pure tradition aristocratique, « à la Don Quichotte », dira Fanny Ardant. Même si sa famille n’est pas riche, elle mène un grand train de vie : écoles privées, grands lycées français à l’étranger, bals en robe du soir et courses de chevaux…À Aix-en-Provence, Fanny Ardant, à vingt ans, suit un cursus de trois ans à la faculté de sciences politiques, où elle rédige un mémoire sur Le Surréalisme et l’Anarchie. Elle s’installe ensuite Paris, après un bref séjour à Londres. Mais le théâtre l’enlève à sa carrière universitaire au milieu des années soixante-dix…

 

Plus tard, parlant de Fanny Ardant, Truffaut avouera qu’il a été séduit « par sa grande bouche, sa voix basse aux intonations particulières, ses grands yeux noirs, son visage en triangle »

 

Le prochain film ce sera La femme d’à côté.

 

« Le mal d’amour est une maladie. Le médecin ne peut pas la guérir : sous cet exergue tiré d’une vielle chanson française, le scénario propose l’une des histoires les plus limpides et des plus tragiques de François Truffaut.

 

Truffaut présentait La femme d'à côté comme l'histoire limpide d'une passion amoureuse moderne. Il y déploie pourtant une extraordinaire maîtrise et un style d'une perfection inégalée pour rester à distance de cette œuvre sombre où rien ne semble pouvoir contrôler ou apaiser la force des passions. Mathilde et Bernard, en reprenant leur liaison, basculent dans un passé tragique qu'ils croyaient avoir exorcisé. Madame Jouve qui fuit le retour de son ancien amant pour lequel, vingt ans avant, elle avait voulu mourir en se jetant dans le vide et qui garde dans son corps les stigmates de cette passion, présente la seule alternative civilisée à la force archaïque des passions. Dès la fin du générique, c'est à elle que Truffaut délègue la mise en forme du récit : elle sera narratrice et témoin de l'irruption du désordre passionnel dans l'ordre social.

 

Face à Depardieu, colosse emporté par la colère, Ardant se consume. Ce chef-d’œuvre de Truffaut est le sien.

 

Avant la sortie du film le 30 septembre 1981, les premières réactions sont unanimes, et plusieurs saluent la naissance d’une grande actrice ; « Fanny Ardant brûle tout entière d’une flamme étrange et romantique, elle est une sorte de Parque inquiétante dont le regard sombre et l’obsession rappellent à la fois la Maria Casarès d’Orphée et l’Adjani d’Adèle H. »

 

François Truffaut et Fanny Ardant forment un couple singulier. D’un commun accord, ils ont décidé de ne pas vivre ensemble, de conserver chacun son indépendance, même s’ils sont presque voisins, dans le XVIe arrondissement : « J’adore les grandes familles, confie Fanny dans Elle, mais pour moi l’amour doit rester clandestin, sans bague au doigt. J’aime aussi les grandes maisons, mais pas les couples. La bénédiction du curé signe un contrat d’enlisement ! Il ne faut pas vivre ensemble. C’est tellement merveilleux de se donner rendez-vous ou d’être chez l’autre comme en visite. » À trente ans, Fanny Ardant a construit sa vie en marge. « Les marginaux comme mou viennent souvent de famille très strictes, répressives… parce qu’elles donnent un goût forcené de la liberté. » Elle vit seule avec Lumir, sa fille née en 1975, prénommée ainsi en hommage à l’héroïne du Pain dur de Claudel. Ils partagent ce « goût forcené de la liberté », et un même penchant pour la fantaisie, une certaine légèreté, un plaisir de raconter des histoires, l’envie de travailler ensemble et une admiration réciproque. Ils ont une même passion pour la lecture. Chez Fanny, on voit des livres partout, un piano et quelques gravures sur des murs blancs. Ils aiment Balzac, Proust, Miller, James et Fanny lit aussi Julien Gracq, Jane Austen, Elsa Morante et Scott Fitzgerald. Pour se voir, ils se donnent rendez-vous, plusieurs soirs par semaine, au restaurant, au cinéma, chez l’un ou chez l’autre. Ils tiennent plus que tout à ces amours presque clandestines.

 

Image associée

 

Voilà, c’est écrit.

 

En 1982, j’assisterai à une pièce de théâtre à la Comédie Française aux côtés du couple Truffaut-Ardant, plus précisément à la droite de Fanny Ardant, rien d’extraordinaire à cela, rien qu’un souvenir.

 

Mais, lorsque je découvre dans le journal Le Temps de Genève une interview de Fanny Ardant j’ai envie de vous en faire profiter. ICI 

 

Fanny Ardant: «Toute personne obsédée par l’amour est protégée»

 

Elle dit qu’Homère et Dostoïevski l’ont forgée, que la passion amoureuse est une bombe à retardement, que la vieillesse est une insolence. Fanny Ardant joue «Hiroshima mon amour» de Marguerite Duras, ce week-end à Neuchâtel et à Pully. Paroles d’une immense actrice qui a souvent dit non.

 

«Vous avez rendez-vous avec Fanny?» demande le jeune homme du bar. Il pleut sur Saint-Germain, pluie sépia du dimanche et on attend Fanny Ardant. Dans le miroir des songes passe alors la silhouette de nos légendes, la Mathilde qui guette, depuis la fenêtre, Bernard alias Gérard Depardieu, son amour, sa folie, dans La Femme d’à côté, le film de François Truffaut.

 

Il est midi à Paris et Fanny Ardant entre à vive allure, trench-coat bleu encre, lunettes fumées comme une Penthésilée des villes. Ce week-end, elle jouera Hiroshima mon amour, de Marguerite Duras, au Théâtre du Passage à Neuchâtel et à l’Octogone de Pully, invitée de leurs directeurs respectifs, Robert Bouvier et Yasmine Char.

 

«La Femme d’à côté? Non seulement c’était mon premier film, mais c’était tout ce que je croyais de l’amour, ce que je croyais de la vie. On y meurt d’amour comme Tristan et Iseult.» C’est ainsi que ça commence avec Fanny. Sur les braises.

 

- Qu’est-ce que le théâtre pour vous?

 

La scène, c’est comme une mise à mort.

 

- Vous exagérez!

 

Il faut dire la chose et risquer de mourir si on ne la délivre pas. C’est pour cela que je ne peux pas jouer six mois un même spectacle. Je ne veux pas m’habituer. Le théâtre, c’est une éruption, un incendie, entre deux portes. Sur scène, vous êtes nue, seule dans l’arène. Alors qu’au cinéma, on est plus protégé, plus chouchouté.

 

- Vous avez joué, au début de votre carrière, Corneille, Racine, Claudel… Quelles sont les partitions que vous recherchez?

 

Je ne suis pas assez professionnelle pour pouvoir tout jouer. Je dois avoir un désir, tellement aimer un personnage que rien au monde ne m’empêcherait de le jouer. Je ne trouve pas qu’il faille banaliser le sentiment. Il faut que l’horreur et le sacré se mélangent, qu’on touche au sublime. Les Américains disent: «A boy meets a girl.» C’est plus compliqué que cela, sinon la littérature s’évanouit. C’est la langue qui permet de donner ses lettres de noblesse à l’être humain.

 

- Ecrivezvous?

 

Des lettres seulement, à la main. Pour remercier ou demander pardon.

 

- Des lettres d’amour?

 

Oui. Je me demande ce qu’elles sont devenues. Mais je n’ai jamais tenu de journal. J’en ai lu, des journaux d’écrivain. C’est une discipline magnifique.

 

- Pourquoi n’avoir jamais tenu de journal?

 

Parce que je vis dans un désordre absolu. Je me dépêche toujours, pour me lever, pour me coucher. Il faut avoir du temps pour écrire. Et moi, j’ai envie de lire. Je ne lis pas les journaux, parce qu’il faut choisir entre les informations et les livres. Je n’aime pas la politique, contrairement à Duras.

 

- Vous n’avez jamais été engagée?

 

Jeune, oui. J’admirais les bolcheviks, les poètes comme Maïakovski qui voulait changer le monde et qui s’est suicidé, parce qu’il n’a pas supporté que son idéal soit avili. Mais je n’ai jamais voulu me limiter. J’avais horreur des partis politiques, des groupes. Parce qu’un parti écrase la plus grande richesse de l’être humain: sa contradiction.

 

«La Femme d'à côté» n'était pas seulement mon premier film, mais c'était tout ce que je croyais de l'amour, de la vie.»

 

- 15 ans est votre âge étalon, dites-vous. Pourquoi?

 

A 15 ans, j’étais structurée par le non. Je savais ce que je ne voulais pas être. Je ne voulais pas être quelqu’un de résigné, quelqu’un qui baisse la tête, quelqu’un qui cède au pouvoir, à l’argent, à la gloire. Je ne voulais pas me marier par convention, je ne voulais pas avoir des enfants pour faire comme tout le monde. J’avais une grande méfiance vis-à-vis du monde bourgeois. Je savais que la grande bourgeoisie est un danger parce qu’elle offre une douceur de vivre. La douceur de vivre par définition amenuise votre capacité de résistance.

 

- Avez-vous été fidèle à la Fanny de 15 ans?

 

Oui. Je crois ne pas m’être trahie.

 

- Quel rôle ont alors joué vos parents?

 

J’étais élevée par un père qui avait une qualité qui m’a marquée: l’indépendance d’esprit. Il estimait qu’on ne devait jamais réduire un être à son statut social. Il y avait des êtres humains, le reste était accessoire.

 

- Adolescente, un livre vous a-t-il modifiée?

 

J’ai lu L’Idiot de Dostoïevski et ça a été décisif.

 

- Pourquoi?

 

La position du héros, le prince Mychkine, a quelque chose de christique. Il ne s’aperçoit pas de la moquerie dont il est l’objet; il tend la main à son ennemi; il refuse d’être identifié à sa classe sociale. Je me sentais en phase avec lui.

 

- La littérature vous a forgée?

 

Oui. Parce que j’ai tout lu dans le chaos, comme un chien sauvage dans la forêt. Je dévorais la bibliothèque de mon grand-père pendant les grandes vacances, des auteurs que personne de ma génération n’a lus, comme Anatole France, Joris-Karl Huysmans. Je me souviens de cet été où j’ai avalé tout Proust, de cet autre été où ce fut Chateaubriand. Une folie totale. Avec mon père qui était balzacien, nous avions des conversations infinies sur Rastignac, Vautrin, comme si c’était des cousins. 

 

- Comment définiriez-vous le pouvoir de la littérature?

 

J’ai compris très jeune qu’elle n’est pas faite pour vous cultiver, mais pour vous ouvrir les portes, pour vous protéger, pour vous consoler, pour magnifier la vie.

 

- Que relisez-vous sans cesse?

 

L’Iliade. Dès qu’il y a une nouvelle traduction, je la relis pour découvrir quelque chose qui m’avait échappé. Je dois beaucoup à cet égard à l’helléniste Jacqueline de Romilly. Je lis pour m’étonner, jamais en pensant à l’usage professionnel que je pourrais faire d’un texte. J’ai toujours dans mon sac à main un livre.

 

- Quel est-il aujourd’hui?

 

Le texte que je joue à Paris, La Passion suspendue, entretiens entre Marguerite Duras et la journaliste Leopoldina Pallotta della Torre.

 

«Michelangelo Antonioni ne pouvait plus parler après son AVC. Pour «Par-delà les nuages», en 1995, nous étions suspendus à ses expressions. Quand il était satisfait, il pleurait. Et c'était bouleversant.»

 

- Les grands auteurs sont-ils inconvenants?

 

Dans La Passion suspendue, Marguerite Duras dit que la littérature doit représenter l’interdit, ce que les gens ne disent pas normalement. Elle doit être scandaleuse. Je comprends tellement ça. La parole durassienne est encore plus jouissive en cette période où, sous l’influence de l’Amérique, le politiquement correct et ses petits professeurs règnent. Tout le monde est sommé de s’excuser, de rentrer dans l’ordre. Je déteste cela.

 

- Le mouvement #MeToo vous irrite-t-il?

 

Oui, quand cela vire à la chasse aux sorcières, aux vindictes, aux accusations à l’emporte-pièce. Quand la justice prononce un non-lieu, personne n’en parle. Or il y a de vrais crimes.

 

- Si je vous dis «La Femme d’à côté», quelle est l’image qui vous revient tout de suite?

 

Ce souvenir: nous étions entassés dans la petite chambre d’hôpital où mon personnage est soigné, dans les limbes de la folie. Gérard Depardieu racontait des histoires de tournage et on riait, on riait. Tout d’un coup, François, qui était très gai, a dit: «On y va.» Et là, en un instant, nous avons plongé dans le vif du sujet. Même quand c’est tragique, le jeu doit être bordé par la joie.

 

- C’est ce que vous appelez l’urgence?

 

Oui. Le film a été tourné très vite, en six semaines, dans la région de Grenoble. François avait écrit le synopsis. On tournait le samedi. Et tous les dimanches, il écrivait les dialogues de la semaine suivante. Nous étions comme des chats sur le rebord du toit. Et c’était magique.

 

- Connaissez-vous la nostalgie?

 

(Silence.) Ce n’est pas la nostalgie du temps qui est passé, c’est la mélancolie de ce qui ne sera plus. Depuis très jeune, je suis frappée par le «nevermore», le «jamais plus.» Ça peut être de grandes vacances qui ne reviendront plus.

 

 

- La mort vous fait-elle peur?

 

Mais non! Au contraire, c’est une alliée. Elle donne la mesure de tout, elle nous dit que ce qu’on croit grave ne l’est pas tant que ça.

 

- Vieillir, pour vous…?

 

La vieillesse est liée à l’insolence. Les jeux sont faits (elle claque des doigts). On est comme le boxeur sur le ring qui sait qu’il subira le dernier KO. Mais on fait son match jusqu’au bout. Quand je vois des acteurs qui se battent pour la place de leurs noms sur l’affiche, je ris. Toute la nouvelle génération a peut-être oublié qui était Anna Magnani. Je suis convaincue de cela: sic transit gloria mundi.

 

- Vous n’avez pas peur qu’on vous oublie?

 

Non!

 

- On ne vous oubliera pas!

 

(Rire allègre.) Qu’est-ce qui a survécu depuis les Grecs? Très peu de choses. C’est pour cela que c’est l’instant présent qui est important. Il ne faut pas avoir de stratégie, il faut jouir de la vie qui passe, tout en n’étant pas dupe. Je ne suis pas un sage, mais je considère la mort comme un état qui donne sa raison d’être aux choses. J’ai plus peur de la mort des autres, de ceux que j’aime.

 

La suite ICI

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21 décembre 2019 6 21 /12 /décembre /2019 06:00

 

Que voulez-vous, je trouve que PAX à un petit air de famille avec le détective belge Hercule Poirot ; interprété par Peter Ustinov dans le film Mort sur le Nil, tiré du roman d’Agatha Christie, d’où mon titre. Coquet, notre Lutzelhousois déclare se nipper comme la reine d’Angleterre, l’inoxydable Elizabeth II. Pour ma part je préfère la première, fille du puissant Henri VIII et d'Anne Boylen. À la mort de sa mère, qui fut décapitée par ordre du roi, incarnée par la diaphane Cate Blanchett dans le film de Shekhar Kapur.

 

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Il se dit aussi graphomane, excellente disposition qui me permet d’abandonner la souris pour faire la grasse matinée.

 

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Attention, cette fois c’est du lourd.

 

Une croisière musicale d’une huitaine de jour sur le Danube au départ de Vienne. Il faut donc gagner Vienne. A peu près huit heures de voiture soit une heure de moins que pour aller à Collioure. Comptons donc dix heures avec les haltes de repos, les pleins et le pique-nique. Par l’autoroute c’est direct depuis Lutzelhouse.

 

Mais il faut passer par l’Allemagne. Une fois sur l’Hafraba, plein Nord jusqu’à Karlsruhe puis plein Est, c’est tout droit. On connaît pour avoir fait ce trajet plus d’une fois.

 

Mais pax est un homme de peu de foi. Le GPS, soudain, indique de quitter l’autoroute. Pas folle la boite ? On connaît le chemin quand même. Ce n’est que beaucoup plus tard que nous comprendrons que la boite avait voulu nous éviter le gigantesque bouchon dans lequel nous nous trouvâmes bientôt enfermer.

 

Travaux, déviations, bretelles et portions d’autoroute fermées. Je n’y ai rien compris, nous roulions au pas et avancions avec le hoquet et observions sur la voie de droite et/ou la bande d’arrêt d’urgence des files ininterrompues de camions à l’arrêt, chauffeur à bord !

 

L’Allemagne et ses autoroutes !

 

Quand viendra la fin du monde, l’Allemagne sera toujours en travaux. Curieusement beaucoup de travaux concernaient la construction de murs antibruit. Pour une population vieillissante et donc dont l’acuité  auditive va en baissant on se demande à quoi ça rime.

 

Vienne, Handelskaï, on embarque.

 

Vienne !

 

Cette ville destination de mon premier voyage en stop. On dormait dans des auberges de jeunesse. Ni Blablacar ni Air'nb. L’aventure et la liberté ! Cette ville passionnante ou vécurent les plus grands écrivains d’Europe et autres artistes comme ceux de la Sécession. Mais aussi, Vienne l’autrichienne, capitale d’un peuple qui, après un délirant Anschluss joyeux et festif, a réussi, après-guerre, à se faire passer pour victime et, comme telle n’a pas été dénazifiée.

 

Peuple dont les élites n’ont reculés devant aucune turpitude pour tenter de ne pas rendre à Maria Altmann victimes des spoliations nazies les tableaux de Klimt appartenant à sa famille. Cette unique survivante d’une grande famille juive, déportée et tuée dans les camps, demandait que lui soit restitué le superbe portrait de sa tante Adèle, peint par Klimt. Après d’interminables procédures elle finit par le récupérer avec quatre autres toiles toujours de Klimt. Restait pour cette élite arrogante que la honte et leurs yeux pour pleurer.

 

Portrait d'Adèle Bloch-Bauer I (1907), également appelé "Woman in Gold". Ce tableau est considéré comme la "Joconde autrichienne".

représentant sa tante, Adèle Bloch-Bauer, la fameuse "Woman in Gold" (ou "portrait doré").

 

Mais cette ambiguïté, fait partie du charme de cette ville qui, pardon pour le cliché, aura toujours les couleurs et l’ambiance du film « Le troisième homme » avec l’entêtante musique d’Anton Karas. Un moment, on entend Orson Welles dire à Joseph Cotten, dans une nacelle (grande comme un wagon de chemin de fer) de la Grande Roue du Prater : «Toute l’histoire mouvementée et immorale de l’Italie des quatro et cinquecento ont donné, Michel Ange, Raphaël, Vinci et tant d’autres grands artistes. Pendant ces siècles de paix, en Suisse, aucune création mémorable, sauf des coucous en bois ! » (de mémoire)

 

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Vienne, où je ne suis plus sûr de retourner, tant la ville semble atteinte du syndrome de Venise bousillée par le tourisme de masse. Le célèbre, car superbe « Café Central », foyer intellectuel de l’intelligentsia viennoise et internationale du XIX siècle et haut lieux de toujours de rencontres de politiciens de tout bord, n’est plus aujourd’hui qu’une attraction pour touristes. Il faut y faire la queue avant de pouvoir entrer dans ce lieu qui n’a rien perdu de son cachet mais n’a plus d’âme. «Je hais les voyages et les explorateurs» proclamait avec prémonition Claude Lévi-Strauss au début de Tristes Tropiques

 

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Le bateau lève l’ancre et navigue de nuit en remontant le Danube pour faire escale, sur la rive droite, à Melk que domine une splendide abbaye et bibliothèque baroque. Deux citations pour décrire ce que l’on ressent devant de tel monument: « Où tant d’or se relève en bosse » – Molière, Femmes savantes III 2 ou encore « des tonnes de staff... des stocks de stuc... » Bric à Brac de Raymond Devos.

 

À midi, pendant le déjeuner à bord, le bateau fait demi-tour. On redescend le fleuve pour faire escale à Dürnten sur la rive gauche. Cette petite cité médiévale  présente un triple intérêt. Son église baroque au bord même de Danube, superbe pâtisserie en bleu marial et blanc, Sur les hauteurs le château ou Richard Cœur de Lion fut enfermé. Et enfin les « heurige », vignoble de la Wachau oblige, lieux charmants ou les vignerons vous font déguster leur production. Je ne suis pas monté au château, je n’ai pas visité l’église.

 

Navigation de nuit et de jour pour gagner Bratislava prochaine escale.

 

Attention, terre et langue étrangère il me faut veiller sur mon épouse préférée, distraite comme un oiseau des îles, pour qu’elle ne se perde pas. Ce qui explique que Je m’habille comme la reine d’Angleterre. Depuis toujours je porte nœuds paillons et veste à l’ancienne en toutes occasions avec pour sortir, chapeau, canotier ou casquette ou encore panama. Dans les réunions, rencontres ou autre manifestation je m’amuse à compter qui porte encore la cravate et constate avec le même amusement  que je suis souvent le seul. (Il ne sait pas quoi inventer pour se faire remarquer murmurent beaucoup – Justement c’est fait pour ça coco !) Ces tenues ont essentiellement pour but de permettre à Marie Louise de me reconnaître dans la foule. Exactement  comme le service d’ordre et de sécurité de Sa Gracieuse Majesté ne peut perdre de vue celle dont les tenues ont l’ardente obligation de conjuguer élégance et identification aussi certaine qu’immédiate.

 

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Bratislava est une charmante ville ou les habitants sont souriants. J’y ai souvent séjourné et j’y ai toujours retrouvé cette  agréable impression. La ville apparaît comme une jolie petite capitale d’opérette comme dans les BD d’Hergé « Le sceptre d’Ottokar » ou de Franquin « QRM sur Bretzelburg » Bien sûr je vais saluer mon vieux copain le soldat Chvéïk . Ce soldat quelque peu ahuri observe et constate avec étonnement un monde dont il ne perçoit que les incohérences et les contradictions. Une espèce de Sapeur Camember devenu emblématique et qui met, involontairement, les rieurs de son côté contre un pouvoir qui se prend tellement au sérieux. On le trouve, à un carrefour, dans la vieille ville. Il sort la tête d’une bouche d’égout. Elle repose sur ses deux bras croisés au niveau de la chaussée. Mine de rien il a l’air de se foutre de tout et de nous en particulier.

 

On rembarque le soir même pour Budapest. On savoure l’instant qui se répètera presque chaque fin d’après-midi. Un concert donné par de jeunes et talentueux musiciens embarqués à bord. Après une belle journée de soleil automnale, descendre le Danube, avec cette lumière caractéristique entre chien et loup, en écoutant le trio n°  100 de Schubert. Que demande le peuple ?

 

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Budapest a tout d’une capitale Européenne, avec, entre autre, son célèbre Café Gerbeaud  fondé au XIX siècle par un Suisse formé à Paris qui illustre ce qu’était le cosmopolitisme de l’Europe centrale dans ce siècle tumultueux tant dans les faits que dans les arts et la littérature Tous les grandes chaînes de l’hôtellerie sont présentes. Quel contraste avec le visage que présente le pays dès que l’on quitte la capitale. La Hongrie apparaît alors, comme un pays très en retard par rapport à l’Europe occidentale ! En outre, les commerçants, la encore dès que l’on quitte les grandes avenues avec les grands noms du luxe international, sont peu aimables.

 

On peut acheter des cartes postales mais ni enveloppe ni timbre-poste. Quant à savoir ou trouver des timbres…

 

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On ne parle quasiment pas l’allemand ou l’anglais. Le français ? Inutile de rêver. Quand il y a quelques plaques d’information bilingue, on trouvera l’allemand et/ou l’anglais. Le français jamais. Marie Louise pour sa part gardera un bon souvenir : le château de Gödölö. C’était la résidence préférée de Sissi quand elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour séduire les Hongrois et les intégrer de manière définitive à l’empire Autrichien.

 

Le bateau fait demi-tour et remonte le Danube jusqu’à Vienne. Alain Duault de Radio Classique et qui collabore aussi à «  Classica » poursuit ses conférences quotidiennes. Pour l’instant il nous parle du « Bocca Negra » de Verdi que nous irons écouter dès notre arrivée, point d’orgue de la croisière, à l’Opéra de Vienne sur le Ring. C’est souvent une très belle soirée que l’on peut savourer tranquillement grâce à la présence d’écrans fixés au dos du fauteuil devant vous ou l’on peut lire, en temps réel et dans la langue de votre choix le texte chanté. Malheureusement cette année, cet opéra de Verdi n’est pas ce qu’il a produit de meilleur. Livret alambiqué, trop de sérieux et de lourdeur, pour moi, dans la musique. On est loin du fantastique Lohengrin de l’an passé avec une mise en scène pleine d’invention, évitant le modernisme outrancier que l’on voit trop souvent et sachant échapper au kitsch habituel tel le cygne sur roulette qu’un machiniste propulse sur la scène côté jardin et qu’un autre tire avec une ficelle côté cour.

 

Mais je vois que le temps qui m’est imparti est épuisé alors, la suite au prochain numéro selon le bon vouloir d’un Taulier patient et bienveillant

La vieille dame et les Klimt

Huit heures. Les premiers rayons du soleil effleurent les collines verdoyantes de Cheviot Hills, un quartier cossu de l'ouest de Los Angeles. Dans le jardin de sa petite maison, une vieille dame en peignoir hume ses rosiers, une tasse de café fumant à la main. Comme tous les matins, Maria Altmann, qui va fêter ses 90 ans, sort de la piscine où elle se dérouille quelques instants avant de partir faire ses courses dans sa vieille Chevrolet beige. Grande, discrètement maquillée, auréolée d'une permanente impeccable, cette ex-vendeuse de vêtements, veuve depuis dix ans, savoure la fin de sa longue existence et la victoire de son dernier combat. «Les Autrichiens ont fait traîner les choses en comptant sur mon âge avancé, lâche-t-elle avec un sourire ravi, mais je suis toujours là!» Et bien là: après sept ans de procédure acharnée, Maria a réussi à faire plier l'Etat autrichien, à qui elle réclamait six tableaux de Gustav Klimt, dont son oncle avait été spolié par les nazis et conservés depuis la guerre au musée du Belvédère, à Vienne. Trois portraits et trois paysages, considérés comme des chefs-d'?uvre du maître de l'Art nouveau, évalués entre 150 et 200 millions d'euros! Le 17 janvier dernier, un tribunal arbitral siégeant à Vienne a rendu un jugement sans appel qui ordonne la restitution des oeuvres à la vieille dame. 

Maria Altmann est la dernière survivante des Bloch-Bauer, une famille de la bourgeoisie juive viennoise du début du siècle. La suite ICI 

 

 

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15 décembre 2019 7 15 /12 /décembre /2019 06:00

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Dès ma prime jeunesse, moi qui n’est jamais connu la guerre, mon grand-père revenu de la boucherie de Verdun, mon père blessé par éclat d’obus, mon frère sur la ligne Morice en Algérie, ont tenus des armes, ils n’en ont jamais parlé, je me suis enfoui dans les livres d’Histoire pour tenter de comprendre la  folie des hommes, ce siècle meurtrier, l’holocauste, et très vite la guerre civile espagnole m’apparut comme la mère de ces atrocités. 

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Choqué par la guerre, le Catalan Antoni Campañà avait toujours refusé de publier ses témoignages photographiques du conflit d’il y a quatre-vingt ans. Elles ont finalement été retrouvées au fond d’un garage d’une maison de famille.

 

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Selon le quotidien catalan La Vanguardia, il s’agit « du dernier grand trésor photographique de la guerre civile espagnole » (1936-1939). Lors de la démolition d’une maison ayant appartenu à Antoni Campañà sont apparues, au fond du garage, deux boîtes rouges contenant plus de 5 000 photos, la plupart des négatifs, mais également plusieurs centaines de tirages.

 

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Des clichés traumatisants

 

Le photographe, mort en 1989, avait publié quelques photos du conflit à Barcelone, notamment pour La Vanguardia, puis avait cessé. « Il était républicain, démocrate et croyant, écrit le site El Diario.es. Mais l’expérience traumatisante du conflit ainsi que l’utilisation [à des fins de propagande] que faisaient les deux camps de ses photos ont fait qu’il a préféré les oublier. »

 

« Il n’a jamais voulu que l’on apprenne qu’il avait fait de photos de la guerre », témoigne son fils Antoni dans La Vanguardia.

 

Aujourd’hui une sélection de ces photos “cachées” vient de faire l’objet d’un livre, en catalan, publié par l’éditeur barcelonais Comanegra : La Capsa Vermella (“La Boîte rouge”). Les photos ont été sélectionnées, expliquées et contextualisées par le journaliste Plàcid Garcia-Planas, l’historien Arnau Gonzàlez i Vilalta et le photographe David Ramos.

 

« Mais pourquoi, alors qu’Antoni Campañà ne voulait plus entendre parler de ces photos, ne les a-t-il pas détruites ? » s’interroge La Vanguardia. Le quotidien évoque une explication possible :

 

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Même si elles étaient pleines de tristesse et d’amertume, les détruire aurait signifié détruire son regard. Se détruire lui-même.

 

La suite des photos ICI 

 

 

« Ces yeux furent pour nous la première annonce des nombreuses exactions commises pendant la guerre civile. Des injustices, des assassinats, une ribambelle de cruautés qui se déchaînèrent et firent remonter en surface la part la plus abjecte de l’être humain. Les pires choses imaginables se produisirent alors. Des folies collectives et des bassesses individuelles d’une férocité déchirante. On tua au nom de la révolution, de la religion, de l’ordre nouveau fasciste de droite, du surprenant totalitarisme de gauche. On tua au nom de tout, de n’importe quoi et de rien du tout. Je vais vous dire une chose : ce fut une insulte à toutes les valeurs et à tous les droits de l’homme. Oui, il y eut de l’infamie des deux côtés. Aussi bien dans mon camp que dans l’autre. Je vous assure que oui. N’allez pas croire que j’ai perdu la mémoire et que je n’en ai pas honte. Vous vous tromperiez cruellement à votre tour… »

 

« … je vais être sincère avec vous : jamais jusqu’à aujourd’hui, je n’ai entendu la voix des fascistes qui ont gouverné l’Espagne pendant quarante ans par le sang de cette guerre demander pardon pour leur responsabilité dans tous ces massacres, qui se prolongèrent longtemps après la victoire. Jamais. Et je n’ai jamais entendu le moindre regret des catholiques non plus, ni une mise au point critique des communistes, ni des républicains de telle ou telle tendance, qui furent cependant souvent responsables d’incroyables atrocités. Alors ce n’est pas moi qui vais me mettre à présent à rendre responsables les miens, les groupes libertaires de tout ce qui s’est passé. Pendant plus de soixante ans, tous les acteurs de cette époque ont transformé le mouvement anarchiste en grandiose décharge où chacun est venu déverser ses propres immondices, pour mieux les cacher. Et il faudrait que ce soit moi qui vienne maintenant y épandre mes propres remords ? Non ! Il n’en est pas question. »

 

 

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14 décembre 2019 6 14 /12 /décembre /2019 06:00

Ancien Jesus petit bébé en cire  Sujet vintage de crèche image 0

Les mots délicieusement surannés

Lorsque ça n’allait pas comme elle le voulait ou qu’elle se fâchait : « Doux Jésus » implorait ma sainte mère qui ne blasphémait jamais contrairement aux hommes qui ne s’en privaient pas lançant des bordées de bondiou de bondiou

 

Là où elle est le titre de ma chronique va lui faire implorer Jésus pour qu’il me pardonne.

 

Bien sûr ici c’est le petit Jésus, le poupon rose et souriant de la crèche flanqué de sa mère Marie,  de Joseph, du bœuf et l’âne.

 

Pas de père Noël chez nous mais cet enfant conçu par l’opération du Saint Esprit. Commode puisque jamais au grand jamais la sexualité, ma sexualité fut un sujet abordé par maman, même lorsque je commençai à orner mon lit de carte de France.

 

Et pourtant je savais tout de celle de nos bêtes, j’aidais le pépé Louis à vêler les vaches, j’accompagnais la mémé Marie lorsqu’elle décida de mener Grisette la chèvre au bouc, les chevaux laissaient traîner leur monstrueux vis chez le maréchal-ferrant, on castrait le cochon, le jard se tapait les cannettes avec sa queue en tire-bouchons…

 

La chape était lourde et imperméable.

 

Alors, j’ai bien conscience en ce temps de l’Avent que chroniquer sur une expression surannée, tombée en désuétude c’est pécher

 

« S’il peut passer pour un blasphème, mettre le petit Jésus dans la crèche est plus joli que tremper son biscuit, moins vulgaire que tremper sa nouille, moins Rabelaisien que tremper son pain au pot, moins miséreux que prendre le café du pauvre. Il était donc utilisé joliment par la langue surannée jusqu’à ce qu’un conflit étrange sur cette crèche qui le compose vint mettre fin à sa présence courante, le remisant au fond du foin de l’étable dont il était sorti. »

 

À priori l’expression étudiée en ces lignes pourrait avoir un petit peu plus de deux mille ans, ce qui lui donnerait un sacré caractère suranné. Il est cependant fort probable qu’elle naquit bien des siècles après l’enfant Jésus qu’elle utilise en sujet, selon toute vraisemblance en des temps où l’irrévérence se la jouait Peppone face à Don Camillo. Étudions.

 

Né en 5 avant lui-même, Jésus de Nazareth ne semblait pas se destiner prioritairement à une carrière dans le domaine de la gaudriole. Guérisseur thaumaturge doué, il rencontrera après plusieurs miracles quelques déboires avec les autorités locales qui le condamneront à la notoriété que l’on sait…

 

La suite ICI 

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12 décembre 2019 4 12 /12 /décembre /2019 06:00

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L’écrivain Lafcadio Hearn (1850-1904) a aidé à faire connaître le judo dans le monde après avoir rencontré cet art martial par le biais de son amitié avec son fondateur, Kanô Jigorô. Hearn a été fasciné par le principe du judo : faire usage de la force de l’adversaire.

 

Mon titre tire profit de ce principe, non que Jean-Paul Kauffmann fût pour moi un adversaire, en m’appuyant sur la capacité de JPK à tirer la quintessence d’un ouvrage savant, en l’occurrence ici sa Préface de l’ATLAS Des TERRES SAUVAGES d’Aude de Tocqueville chez Arthaud.

 

Pour feuilleter ICI 

 

Atlas des terres sauvages

 

Cadeau idéal pour les petits souliers de Noël.

 

« Un atlas des terres sauvages. Oui, il y en a encore. Au sens où on l’entend communément, inasservi, isolé. Ces lieux à l’état de nature sont plus nombreux qu’on ne pense. Rassurant ? Pas vraiment. À côté de ces derniers sanctuaires inapprivoisés, l’homme a inventé d’autres lieux sauvages. Ils ne se laissent pas pénétrer. Ce sont des enfers.

 

L’originalité de cet atlas tient à ce mélange que l’auteur a su doser subtilement. Le désert de Danakil et les souterrains de New-York peuvent être qualifiés de sauvages mais cet état n’est pas de même nature. Le premier n’est qu’inhabité et difficilement accessible, le second qui a quelque chose d’inhumain marque un retour à la férocité primitive. Dans un stade ultime de la civilisation, l’homme a conçu une forme de sauvagerie, bien plus cruelle et impitoyable que ces terres secrètes et inviolées. À cet égard, le point Nemo dans le Pacifique Sud est éloquent : ce cimetière spatial où s’abîment  les satellites sur orbite en fin de course résume bien l’irresponsabilité de l’homme. Dans cette décharge maritime, les débris spatiaux s’accumulent. Jusqu’à quand ? Les hommes découvrent aujourd’hui que Gaïa, déesse de la Terre, attend son heure, aux outrages elle sait attendre coup pour coup ! Tchernobyl, le Deep Web, cet espace virtuel qui nous fait pénétrer dans un monde parallèle vertigineux, sont de nouvelles terres sauvages créées au nom de la culture. La question est posée : dans un rapport de domination, l’homme va-t-il réussir finalement à s’exproprier de la planète ?

 

On pourrait penser qu’Aude de Tocqueville ICI procède à une sorte d’inventaire d’avant la catastrophe. Le pire n’étant pas toujours sûr, je pense que cette recension des lieux sauvages, « anciens » et « nouveaux » comporte une note d’espoir. Les hommes aiment mettre en scène leur propre mort, n’est-ce pas la manière la plus sûre de la responsabiliser ? Car il existe encore des paradis, certes fragiles, menacés par le réchauffement climatique comme la cordillère de Darwin ou, tout simplement, par le tourisme mondialisé et l’hégémonie marchande. Ils sont comme une dernière empreinte d’ « avant » à telle enseigne qu’on se demande s’ils ne sont pas imaginaires.

 

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Les rapports de l’espèce humaine avec un monde encore indemne d’ablations déterminent notre avenir. Sans doute l’homme a-t-il commencé à comprendre qu’en arraisonnant ces derniers lieux intacts, il se condamnait lui-même. L’heure n’est plus de sauvegarder ces sanctuaires inviolés à la manière de réserves ou de curiosités naturelles. Il en va désormais non seulement de notre relation au monde mais de notre dépendance à nos semblables. Un lien de solidarité. La même appartenance à l’espace, au sacré, au temps, au vivant. À la pluralité.

 

À une époque où l’on se plaît à souligner que les dommages sont définitifs et qu’un point de non-retour est atteint dans la dégradation de notre environnement, l’atlas d’Aude de Tocqueville tend à prouver que nous vivons peut-être dans un monde où rien ne disparaît vraiment. Tout peut renaître si l’on s’en donne les moyens. Sa description du jardin Saint-Vincent devenu une friche en plein Paris ne fait pas seulement rêver. Elle fait aussi espérer… »

 

Jean-Paul Kauffmann

 

LE JARDIN SAINT-VINCENT Friche secrète FRANCE. 48°53’N – 2° 20’ E (page 120)

 

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Le Jardin Sauvage Saint Vincent constitue l’unique exemple d’un milieu naturel conservé en plein Paris ! 17 rue Saint-Vincent 75018 Paris

 

Longtemps abandonné, cet enclos pentu s’est laissé envahir par les sureaux, les digitales, les ronces, les lierres et une colonie de petites bêtes champêtres. Un jour, enfin, les paysagistes de la Ville décidèrent de réveiller ce joli jardin dormant. Mais devant tant de grâce, bêches et sécateurs reculèrent. On résolut de conserver en l’état ce site fragile et poétique pour y observer l’écosystème et la biodiversité, les bestioles de la mare, les arbres, les arbustes et la romance des herbes folles.

 

Ce petit enclos de 1500 m2 à flanc de coteau, mitoyen des vignes de Montmartre, fut aménagé durant un temps en square public, avant d’être abandonné à lui-même pendant une vingtaine d’années.

 

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En 1985, la Direction des Parcs, Jardins et Espaces verts de Paris, eut l’idée d’en faire un jardin sauvage : la pente fut consolidée, un sentier aménagé et un bassin creusé. Quelques nouvelles espèces végétales et animales y furent introduites. Depuis son aménagement, le jardin évolue naturellement.

 

Le Jardin Sauvage Saint Vincent constitue à Paris un véritable observatoire de plantes sauvages qui servaient autrefois pour la cuisine ou comme remède médicinal. Des enfants des écoles s’y rendent pour s’initier à l’écologie.

 

Pas de visite en hiver.

Infos : 01 71 28 50 56

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1 décembre 2019 7 01 /12 /décembre /2019 06:00

Pan Am promoted the services that passengers received on its trans-Atlantic flights.

À l’heure où le voyage en avion est pointé du doigt par les défenseurs du climat, trotte dans ma tête les paroles de la chanson de Robert Charlebois et Louise Forestier : Lindberg

 

Des hélices

Astrojet, Whisperjet, Clipperjet, Turbo

A propos chu pas rendu chez Sophie

Qui a pris l'avion St-Esprit de Duplessis

Sans m'avertir

Alors chu r'parti

Sur Québec Air

Transworld, Nord-East, Eastern, Western

Puis Pan-American

Mais ché pu où chu rendu

Qui se souvient de la Pan American aujourd’hui disparue ?

 

Et pourtant ce fut dans les années 60 l’une des plus grandes marques du monde.

 

C’est la dure loi du marché, concentration-disparition, ne reste plus que des images, des publicités, des plaques émaillées, parfois des souvenirs d’enfance… La Roche aux fées… Pschitt… Olida…

 

Je n’ai jamais voyagé sur Pan Am, même que j’ai dû attendre longtemps avant de grimper dans une carlingue pressurisée. Prendre l’avion était un luxe, et toujours en chanson on allait le dimanche à Orly : Je m'en vais le dimanche à Orly.

 

Sur l'aéroport, on voit s'envoler

Des avions pour tous les pays.

Pour l'après-midi, j'ai de quoi rêver.

Je me sens des fourmis dans les idées

Quand je rentre chez moi la nuit tombée.

Alors lorsque Le New-York Times ICI sous la plume de  Laura M. Holson  écrit le 26 octobre 2019, je me dis que ça vaut bien une chronique.

 

A Pan Am aircraft departed New York City for Paris on the evening of Oct. 26, 1958 — a trans-Atlantic flight heralded by many as the dawn of the jet age.

 

Le 26 octobre 1958, Pan American World Airways effectue le premier vol commercial sans escale entre New York et Paris. Une fanfare a joué à John Philip Sousa alors que les invités montaient à bord de l'avion, où 111 passagers soupaient en savourant une cuisine de Maxim's à Paris. Vingt-cinq ans plus tard, la compagnie aérienne commémorait ce voyage en invitant à Paris des célébrités telles qu'Eartha Kitt et le champion de boxe Floyd Patterson dans l'un des Boeing 707 d'origine. Une fois sur place, l’équipage a été invité à une fête.

 

Pan Am a cessé ses activités en 1991. Mais pour beaucoup, cela reste synonyme de voyages aériens de luxe. Et bien que le voyage de 1958 ne soit pas le premier vol transatlantique d’une compagnie aérienne, c’est peut-être le plus important, selon les reportages de l’époque. La Pan Am a contribué à l'ère des voyages en avions commerciaux avec des vols quotidiens vers Londres et Paris, qui ont finalement permis aux touristes – pas seulement aux riches clients – de voir le monde.

 

«Cela a changé la donne», a déclaré Gabriella Williams, bibliothécaire à l'Université de Miami, qui supervise la numérisation de l'une des plus importantes collections de brochures, de magazines, de publicités et de rapports financiers panaméricains.

 

«Plus de gens pouvaient se permettre de prendre l'avion. L'aube de l'ère du jet a mis en œuvre la classe économique. » 

 

Le statut de Pan Am comme icône culturelle persiste près de trois décennies après la faillite de la compagnie aérienne, croulant sous une dette écrasante. Des objets panaméricains sont en vente sur eBay, notamment des sacs de voyage, des couverts et les ailes de capitaine. Il continue d'être commémoré à la télévision, au cinéma et dans les documentaires. La Fondation historique panaméricaine propose des circuits au Maroc, en Iran et en Égypte.

 

« La marque, à un moment donné, était la plus grande du monde », a-t-elle déclaré.

 

Pan Am effectua son premier vol international en octobre 1927 et devint la compagnie aérienne américaine la plus reconnaissable, réputée pour son service élégant, ses pilotes courageux et ses voyages aventureux.

 

Le fondateur de Pan Am, Juan T. Trippe avait un flair pour le marketing et les relations publiques. En 1928, il a engagé le pilote Charles Lindberg, qui était devenu mondialement célèbre une année plus tôt lorsqu'il avait effectué le premier vol sans escale en solo entre New York et Paris, en tant que consultant. Lindbergh devait explorer de nouvelles routes en Amérique du Sud, en Europe et en Afrique pour la compagnie aérienne. Au début des années 1930, Pan Am avait étendu ses services dans les Caraïbes et en Amérique latine.

 

La suite ICI

 

Et puis il y eut les compagnies low-cost :

 

 

« Un aller-retour Dinard-Londres pour le prix de deux places de cinéma. Un voyage Rennes-Barcelone ou Nantes-Milan pour l’équivalent d’un plein d’essence. Et un Caen-Londres ou un Lorient-Porto pour le prix d’un jean Levis. C’est avec des tarifs comme ceux-là que les compagnies à bas coût ont bousculé le paysage aérien il y a une vingtaine d’années.

 

On prend de plus en plus l’avion et pour moins cher. Plus de 4 milliards de passagers se sont envolés en 2017, c’est presque un milliard de plus que deux ans auparavant. Et le trafic (+8 % l’an dernier) devrait doubler dans les vingt ans. Les carnets de commandes d’Airbus et Boeing sont pleins à craquer et on commence à manquer de pilotes.

 

Et qui tire ce marché vers le haut ?

 

Les EasyJet, Ryanair, Norwegian, Transavia  ou encore Vueling. « En mettant des prix plus bas, ces compagnies low cost ont contribué à l’explosion de la demande sur les déplacements de loisirs, observe Marc Ivaldi, économiste spécialiste des transports, enseignant à la Toulouse School of Economics. Le touriste peut plus facilement se permettre d’attendre quelques jours pour avoir un vol moins cher. »

 

Avec 1,2 milliard de passagers, les sociétés à bas prix ont enregistré l’an dernier « une croissance plus rapide que la moyenne mondiale, et leurs parts de marché ont continué d’augmenter », souligne l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). « Les compagnies low cost vont représenter 50 % du marché aérien, à terme », estime John Leavy, ancien directeur commercial d’Airbus.

 

La suite ICI 

 

Le moins cher du moins cher mais à quel prix social et environnemental ?

 

Le tourisme de masse, celui des fameuses classes moyennes, comme le faisait remarquer un économiste politiquement incorrect, c’est plus de papiers gras sur les plages.

 

Alors que des hordes se ruent dans les cabines de monstres des mers ou sur les sièges  de compagnies uberisées, certains prônent une économie de la frugalité je ne sais si je verrai le déclin de Ryanair et d’Easy Jet…

 

 

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