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2 décembre 2021 4 02 /12 /décembre /2021 09:00

Une veillée de Noël de l’armée de l’air allemande en 1943, à Sablé-sur-Sarthe, en France. 

1941-Louis Eschenauer ICI

Une veillée de Noël de l’armée de l’air allemande en 1943, à Sablé-sur-Sarthe, en France.

 

© Manuel Cohen

Mon parcours dans le monde du vin, tout comme mon intérêt pour la période noire de la collaboration, font que ce livre ne m’a rien appris, rien de nouveau sous le soleil de la collaboration, à côté du négoce du vin, les BOF, les propriétaires de lessiveuses du marché noir ICI , furent de petits amateurs.

Ribbentrop était un importateur de vins, champagnes et spiritueux, Goering un grand amateur de GCC, nos « amis allemands », toujours bien organisés, n’ont pas pillé  les belles bouteilles mais les ont achetés, avec les francs ponctionnés sur le Trésor Public, avec leurs Weinführer, un par grandes régions : Champagne, Bordeaux, Cognac et Bourgogne. Et bien sûr, quoi de plus commode pour acheter, bon prix, que de s’adresser au négoce.

 

Pendant onze mois, le journaliste Antoine Dreyfus a enquêté sur l'histoire de la collaboration d'une partie des vignobles français avec l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Il en a tiré un livre, paru chez Flammarion le 8 septembre dernier, intitulé "Les Raisins du Reich".

 

La couverture de l'enquête d'Antoine Dreyfus, "Les raisins du Reich".

 

Dans cet ouvrage, il guide le lecteur au fil de son enquête et de ses rencontres, à la découverte du système d'approvisionnement en vin de l'Allemagne nazie et de ses acteurs de l'époque. « Je n'ai pas voulu faire un travail d'historien, mais de journaliste », souligne-t-il, « pour rendre cette histoire accessible, et écrire un livre à destination du grand public ».

 

Dont act pour les pioupious !

 

Lors de mon passage comme médiateur des VDN j’ai  liquidé le CIVDN et en tant que président du BNIC, j’ai transformé celui-ci en une interprofession classique : l’IDAC. Pour le Calvados il s’agissait de lui épargner de finir comme alcool de combustion, nos « amis allemands » y prirent goût puisque pendant très longtemps le marché allemand fut un débouché important.

 

Création LOI 1 des 4 premiers organismes interprofessionnels sous le régime de Vichy (CIVC, BNIC, BNIA, CIVDN)

 

Bref, attribuer  à Bousquet, alors préfet de la Marne, un rôle déterminant dans la création du CIVC, c’est lui donner plus d’importance qu’il n’en avait.

 

Top 16 des inventions du Régime de Vichy toujours en vigueur ICI  

 

 

16 décembre 2018

Au temps des cépages nazis le Zweigelt en Autriche, le « Dr. Wagnerrebe» dans le IIIe Reich l’ancienne «Cuvée des Dames hospitalières» 51 ares 10 centiares au lieudit les Teurons à Beaune devient «Clos du maréchal Pétain». ICI 

 

« Les Villaine et le Leroy pour le meilleur… »

 

Je n’entre pas dans les détails :


 

-        En 1942, Jacques Chambon, codétenteur de la DRC (la moitié) avec les de Villaine est vendeur et Henri Leroy fait une offre. Edmond Gaudin de Villaine ne peut suivre et le 31 juillet 1942, Leroy devient propriétaire de 50% de DRC.


 

-        Henri Leroy est l’un des plus puissants négociant de Bourgogne et JF Bazin souligne qu’il «  a eu l’intelligence de comprendre avant les autres le capital que pourrait représenter un jour le Domaine de la Romanée-Conti »


 

-        Aubert de Villaine, que l’on ne présente pas, fait remarquer qu’aussi étonnant que cela puisse paraître son grand-père faisait vivre le DRC « grâce aux revenus des fermes qu’il possédait dans l’Allier. Dans ma jeunesse, on considérait qu’on ne pouvait pas vivre en étant viticulteur. La Bourgogne était misérable. »


 

-        Les 2 familles « les Villaine, vieille noblesse normande, et les Leroy, une famille de négociants bourguignons, dont le fondateur François fut élevé par l’Assistance Publique » sont issus de « 2 mondes qui ne fréquentaient pas vraiment » mais  Edmond Gaudin de Villaine, père d’Aubert, et Henri Leroy, père de Lalou « vont former un duo efficace. » en partageant le pouvoir à travers « la cogérance d’une maison dont la forme juridique (société civile) et le mode de gouvernance (2 co-gérants et un conseil de surveillance) n’ont quasiment pas bougé depuis. »


 

-        C’est Edmond Gaudin de Villaine qui tient la barre mais c’est Henri Leroy qui « finance une bonne partie de la modernisation du domaine et, surtout, l’arrachage et la replantation des vignes de la Romanée-Conti et de Richebourg, abîmées par le phylloxéra entre 1945 et 1947. »


 

-        En 1954, « Henri Leroy décide de léguer ses parts en deux moitiés égales à ses deux files : Pauline, mère d’Henri-Frédéric Roch, et Marcelle dite « Lalou » Bize (nom de son ex-mari Marcel Bize) Leroy, mère de Perrine Fenal. »


 

-        18 ans après se partage Lalou reprend les rênes de la maison Leroy et en 1974, « elle est nommée cogérante de la Romanée-Conti aux côtés d’Aubert de Villaine, son cadet de sept ans. »


 

« Aubert de Villaine et Lalou Bize-Leroy pour le pire… » ICI http://www.berthomeau.com/article-mais-qui-est-donc-ce-henry-frederic-roch-dont-le-pousson-de-barcelone-nous-rabat-les-oreilles-114513247.html ICI 

 

Les troupes allemandes défilent sur la Place de la Comédie à Bordeaux.

Bordeaux : "Les raisins du Reich", un livre qui dévoile la collaboration entre les nazis et le monde du vin

Dans un livre-enquête publié par Flammarion, intitulé "Les Raisins du Reich", le journaliste Antoine Dreyfus retrace l'histoire de la collaboration d'une partie des vignobles français avec l'Allemagne nazie. Dans le Bordelais, c'est un passé que l'on aimerait bien oublier...

ICI 

 

Les raisins du Reich, par Éric Morain – ATABULA ICI 

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29 novembre 2021 1 29 /11 /novembre /2021 06:00

C’est l’un de mes sujets de prédilection, je fuis les antibiotiques inutiles et je me garde de consommer des viandes de porc et de volailles industrielles (voir plus bas).

 

Petite anecdote : un jour mon cher ministre absentéiste m’a demandé, un lundi matin, d’aller présider l’ouverture de la session de l’O.I.E, lui préférant bichonner ses électeurs de Vienne, et je dus recevoir la délégation iranienne. Celle-ci n’était pas composée de barbus enturbannés mais de jeunes gens sapés Armani, compétents sans être arrogants, charmeurs même, je pus ainsi réviser mes apriori franchouillard.

 

L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) ICI 

 

La nécessité de combattre les maladies animales au niveau mondial a conduit à la création de l’Office international des épizooties grâce à l’Accord international signé le 25 janvier 1924. En mai 2003, l’Office est devenu l’Organisation Mondiale de la Santé Animale mais a gardé son acronyme historique OIE.

 

L’OIE est l’organisation intergouvernementale chargée d’améliorer la santé animale dans le monde.

 

Les normes établies par l’Organisation sont reconnues comme références mondiales par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). En 2018, l’OIE compte 182 Pays membres, entretient des contacts permanents avec près de 75 autres organisations internationales et régionales et dispose de Représentations Régionales et sous-régionales sur tous les continents.

 

L’Organisation est placée sous l’autorité et le contrôle d’une Assemblée mondiale des délégués composée des Délégués désignés par les Gouvernements de tous les Pays Membres.

 

Le fonctionnement de l’OIE est assuré par son siège mondial situé à Paris (12, rue de Prony 75017) et placé sous la responsabilité d’un Directeur général (Dre Monique Eloit, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé animale) élu par l’Assemblée mondiale des Délégués. Ce siège applique les résolutions du Comité élaborées avec l’appui de Commissions élues par les Délégués:

 

Après l’Italie, la Grèce, la Roumanie, le Portugal et Chypre, la France s’affiche au sixième rang des pays européens les plus affectés par la résistance aux antibiotiques. Traduction en chiffres : 125 000 infections à bactéries multirésistantes et 5 500 décès liés à ces affections.

 

Soignez un rhume, il dure trente jours ; ne le soignez pas, il dure un mois.”

Proverbe québécois.

 

J’ai pris mon rhume en grippe.”

Sacha Guitry

 

J’en parle d’expérience je viens de m’en taper un bien rude, mais pour autant je ne me suis pas précipité chez mon généraliste pour lui réclamer qu’il me gave d’antibiotiques inutiles, il m’a suffi de nettoyer mes sinus avec du sérum, faire des inhalations d’huile essentielle, pulvérisation nasale de cyclamen, grogs au rhum ICI 

 

Cochon - BANKSY Impression d'Art par AUX BEAUX-ARTSCochon - BANKSY

 

Une pilule encore amère

 

En France, en 2018, quelque 728 tonnes d’antibiotiques pour la santé humaine et 471 tonnes pour les animaux (95 % pour l’élevage, majoritairement les porcs et les volailles, et 5 % pour les animaux de compagnie) ont été vendues.

 

Du côté des animaux, avec – 37 % de consommation de ces molécules en cinq ans, le plan français ÉcoAntibio 1 (2012-2016) porte ses fruits. Cette première phase, qui a permis de réglementer l’usage des antibiotiques critiques 8, d’interdire les systèmes de rabais ou de ristourne et de régler la question des conflits d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques, a été prolongée d’une deuxième étape (2017-2021), davantage axée sur la sensibilisation des acteurs (vétérinaires, éleveurs…). Les résultats seront livrés par l’Anses, en novembre… À suivre. Du côté des humains, après dix ans d’augmentation, la consommation globale d’antibiotiques dans l’Hexagone (2019) baisse enfin mais elle demeure encore supérieure d’environ 30 % à la moyenne européenne.

 

Bref, encore trop d’antibios circulent sur le territoire et dans l’alimentation. Sanction : après l’Italie, la Grèce, la Roumanie, le Portugal et Chypre, la France s’affiche au sixième rang des pays européens les plus affectés par la résistance aux antibiotiques. Traduction en chiffres : 125 000 infections à bactéries multirésistantes et 5 500 décès liés à ces affections.

 

FIAC : le nouvel art bourgeois contemporain - Causeur

*Photo: Wim Delvoye, “cochon tatoué”, Ergonomik/Flickr

 

« Vous connaissez la musique. Citoyens, médecins, vétérinaires, éleveurs, agriculteurs, instances politiques, industriels de la pharma et des phytos, nous sommes tous responsables. À force d’avoir essaimé chez les humains, chez les animaux et dans l’environnement, les bactéries se sont « rebellées », devenant multi, voire toto-résistantes aux traitements antibiotiques. Et puis nous n’avons pas été capables de développer de vaccins pour prévenir les maladies ni d’alternatives pourtant prometteuses, par exemple les fameux virus tueurs de bactéries, les bactériophages, ou encore le microbiote, booster d’immunité.


Dommage car, dans les années 2020, certains pensaient que, à l’épreuve du coronavirus, les esprits se seraient (r)éveillés, que l’on aurait enfin compris que la santé est un bien partagé par tous les êtres vivants, qu’ils soient à peau, à poils, à plumes, à nageoires, plantes sauvages ou cultivées. D’ailleurs, le Congrès mondial de la nature, à Marseille, en septembre 2021, avait laissé présager le pire. Alors que le Covid-19 sévissait depuis près de deux ans, fauchant au passage près de cinq millions d’humains, les experts nous avaient mis en garde, les clignotants viraient au rouge : érosion massive de la biodiversité, demande en protéines animales à nouveau à la hausse, échanges de marchandises à tout va. Comme avant la pandémie, comme s’il ne s’était rien passé… Les conditions se trouvaient de nouveau réunies pour favoriser l’essaimage de pathogènes ou de gènes de résistance. Alors, en cet automne 2021, est-on vraiment en capacité, sur le plan mondial, de tordre le cou à l’ABR ? De la théorie à la pratique, ce ne sera pas simple, nous disent en substance deux vétérinaires très spéciaux : Jean-Luc Angot, auteur de « Antibiorésistance animale : santé globale en péril » (Le Déméter 2021), et Élisabeth Erlacher-Vindel, cheffe du service antibiorésistance et produits vétérinaires à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). »

 

Lire la suite ICI 

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27 novembre 2021 6 27 /11 /novembre /2021 06:00

 

Quelques-uns d’entre vous savent, depuis que je leur en ai parlé, ce que signifie le syndrome MSA ou atrophie multi systématisée (AMS) en français ICI

 

L’atrophie de Multiple-système (MSA) est un état neurologique graduel en lequel les régions du cerveau spécifiques subissent la dégénérescence neurale. Les trois endroits de cerveau principalement affectés par MSA comprennent le tronc cérébral, les noyaux gris centraux, et le cervelet, qui sont des parties du cerveau qui règlent des fonctionnements corporels et le contrôle de moteur.

 

Les estimations récentes proposent que la prévalence du MSA soit environ 5 personnes selon 100.000, la maladie de Parkinson est beaucoup plus courante, affectant environ 200 selon 100.000 personnes au R-U.

 

C’est donc une maladie rare.

 

Où  en  est  la  recherche ?

 

L’objectif  principal  de  la  recherche  est  de  comprendre  ce  qui  déclenche  la  maladie  et  quel est  le  processus  de  dégradation  neuronale.  Tant  que  le  mécanisme  de  la  maladie  ne  sera pas  élucidé,  l’élaboration  d’un  traitement  restera  difficile.  Cependant,  des  stratégies  thérapeutiques  visant  à  protéger  les  neurones  sont  à  l’étude  sur  des  modèles  animaux.  Un  essai  thérapeutique  testant  le  rôle  neuroprotecteur  du  riluzole  (déjà  utilisé  dans  la  sclérose latérale  amyotrophique)  est  en  cours  d’analyse.  Les  premiers  résultats  sur  le  syndrome parkinsonien  sont  décevants,  mais  les  recherches  se  poursuivent  pour  évaluer  les  effets  à long terme de cette molécule sur la maladie. En  outre,  une  nouvelle  méthode  (appelée  test  de  réponse  de  l’hormone  de  croissance  après administration  d’arginine)  vient  de  faire  ses  preuves  pour  aider  à  distinguer  maladie  de Parkinson et AMS. Elle pourrait être utilisée en clinique dans un avenir proche.

 

Lire  L'atrophie multisystématisée – Orphanet

 

Le malheur n’arrivant pas qu’aux autres, tout ce qui touche à la connaissance du cerveau m’intéresse et, chez Gallimard je suis tombé sur une pépite Face à face avec son cerveau, de Stanislas Dehaene (Odile Jacob, 216 p., 23,90 euros)

 

Face à face avec son cerveau

 

« Voir son cerveau est une expérience émouvante et intime.


En trente-cinq ans de recherches, j’ai vu la boîte crânienne rendue transparente, les pensées devenir décodables, les maladies céder à un début de compréhension. J’ai participé à la genèse des premières théories mathématiques qui expliquent comment relier la conscience et son substrat matériel.


C’est cette aventure intellectuelle en plein essor que j’ai voulu raconter ici, en partageant avec vous une centaine d’images spectaculaires de la conquête du cerveau. »


S. D.

Un livre unique.



Stanislas Dehaene est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale, membre de l’Académie des sciences. Il préside le Conseil scientifique de l’Éducation nationale. Il a publié Les Neurones de la lecture, La Bosse des maths, Le Code de la conscience et Apprendre !, qui ont rencontré un très grand succès. 

 

« Face à face avec son cerveau » : l’activité de nos 86 milliards de neurones en images

 

Face à face avec son cerveau - Stanislas Dehaene - Babelio

 

Le neuroscientifique Stanislas Dehaene propose une plongée dans l’univers cérébral pour comprendre, grâce aux techniques d’imagerie, ce qui se joue dans notre boîte crânienne.

Par Elisabeth Berthou

Publié le 11 novembre

 

Livre. Une image-choc s’impose dès l’ouverture du livre de Stanislas Dehaene, professeur de psychologie cognitive au Collège de France et directeur du centre d’imagerie cérébrale NeuroSpin (Saclay) : le cerveau de l’auteur, scanné puis reconstruit en 3 D. Suit une définition de l’écrivain corrosif Ambrose Bierce, en 1906 : « Cerveau, appareil avec lequel nous pensons que nous pensons. » Le ton est donné et le lecteur saisi à la vue des cent extraordinaires représentations du cerveau, chacune accompagnée d’un texte permettant une meilleure compréhension de l’activité des 86 milliards de neurones propres à l’être humain. Au fil des pages, sont déclinés les progrès des techniques d’exploration, notamment de l’imagerie cérébrale, et les avancées qu’elles ont permises dans la connaissance des liens avec l’esprit.

 

Collectées dans différents laboratoires à travers le monde, ces images sont autant de manières de voir le code neural afin que chacun entrevoie ce qui se déroule dans son cerveau. « En trente-cinq ans de recherches, j’ai vu la boîte crânienne rendue transparente, les pensées devenir décodables, les maladies céder à un début de compréhension », écrit Stanislas Dehaene.

 

Tous les grands circuits sont en place à la naissance, mais les neurones se spécialisent à l’apprentissage

 

Le livre est aussi une ode à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), comme en témoigne une image émouvante d’un bébé dans les bras de sa mère, chercheuse à l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT, Cambridge), placés tous deux dans l’appareil : outre l’anatomie, le cliché montre l’activité cérébrale de l’enfant, âgé de 3 mois. Rebecca Saxe n’a pas hésité à scanner le cerveau de son bébé des dizaines de fois afin de visualiser les circuits de la reconnaissance des lieux et des visages. Dès la naissance, le cortex est actif, on peut le stimuler avec de la parole, explique Stanislas Dehaene, aussi président du conseil scientifique de l’éducation nationale, mais « rien ne sert d’exposer les enfants à la radio ou à la télévision, ce sont les dialogues en tête-à-tête qui comptent ».

 

Plissements uniques

 

Au cours de cette plongée dans l’univers cérébral, à toutes les échelles, le lecteur découvre d’abord le plissement, astuce de l’évolution pour faire rentrer le cerveau dans la boîte crânienne – les plissements sont uniques, à l’instar des empreintes digitales. Ensuite, il rentre dans le cortex, « écorce » de 2-3 mm d’épaisseur, admire les colonnes corticales, les neurones pyramidaux, les arbres dendritiques et leur relation avec les synapses. Il peut voir des coupes de cerveau obtenues grâce à des microscopes optiques à fluorescence, des zooms au niveau de la molécule, visualiser ce qu’une personne a appris, comment certains neurones répondent aux visages, aux lieux, ou encore distinguer une région cérébrale succombant à des fake news visuelles… Tous les grands circuits sont en place à la naissance, mais les neurones se spécialisent à l’apprentissage, utilisant la plasticité cérébrale dont notre espèce dispose, rappelle l’auteur.

 

A la fin de son livre, il aborde la question des origines de la conscience, « nouvelle frontière du cerveau ». Représentations à l’appui, il évoque la théorie d’« un espace neuronal global » responsable de toutes les opérations dont nous avons conscience, qu’il a codéveloppée avec le neurologue Lionel Naccache et le neurobiologiste Jean-Pierre Changeux. Et rappelle les mots de ce dernier : « La conscience, une fonction comparable à la respiration ou à la digestion. »

 

Face à face avec son cerveau, de Stanislas Dehaene (Odile Jacob, 216 p., 23,90 euros)

 

 

Cerveau.

Appareil avec lequel nous pensons que nous pensons. Ce qui distingue l'homme qui se contente d'être quelque chose de celui qui souhaite faire quelque chose.

Ambrose Bierce

Ambrose Bierce

Ambrose Gwinnett Bierce est un écrivain et journaliste américain.

 

Il est essentiellement connu comme l'auteur du Dictionnaire du Diable et de nouvelles d'humour noir, dont la plus célèbre est Ce qui se passa sur le pont de Owl Creek.

 

Enfant de pionniers et d'origine modeste, il est autodidacte et exerce très tôt divers petits métiers ; il entre dans une école militaire mais n'y reste qu'un an.

 

Il est âgé de 19 ans lorsque la Guerre de Sécession éclate. Il s'engage dans le neuvième régiment de volontaires d'Indiana et devient officier dans le camp des anti-esclavagistes. Il est promu lieutenant en 1863. Blessé à la tête à la bataille de Kennesaw Mountain le 23 juin 1864, il est démobilisé en 1865 à la fin de la guerre. Son expérience des combats et les images de carnages marqueront profondément tous ses futurs écrits.

 

Il émigre alors vers l'Ouest et travaille au News-Letter & California Advertiser de San Francisco où il tient une rubrique satirique. Il acquiert une solide réputation de plume acerbe et devient rédacteur en chef à 26 ans. Il se marie en 1871, et publie sa première nouvelle la même année, puis part chercher fortune en Angleterre. Son séjour frise l'échec, il rentre amer aux États-Unis en 1875 où il exerce divers métiers avant de revenir au journalisme. Il est rédacteur au journal Wasp à partir du 1881 et y publie ses premières définitions qui vont constituer son futur Dictionnaire du Diable qui sera publié en 1906. Il est embauché par William Randolph Hearst, magnat de la presse, en 1887 et débute une longue et fructueuse collaboration. Son activité de nouvelliste l'occupe également beaucoup. Il collige ses écrits dans différents recueils : Histoires de soldats et de civils en 1891, De telles choses sont-elles possibles ? et Histoires négligeables en 1893.

 

Âgé de 70 ans, Bierce quitte Washington pour entreprendre un pèlerinage sur les anciens champs de bataille de la guerre civile. Par la suite, il se rend au Mexique et s'enrôle dans les armées de Pancho Villa en qualité d'observateur. Peu de temps après son entrée dans la ville de CHihuahua, on perd définitivement sa trace. L'énigme de sa disparition reste toujours entière et constitue un des plus grands mystères de l'histoire littéraire américaine.

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25 novembre 2021 4 25 /11 /novembre /2021 06:00

Consommateur de viandes, consommateur modéré de viandes de haute-qualité, j’ai les moyens, cette chronique respecte les vegans non extrémistes, l’une de mes petites filles l’est, beaucoup de mes amies le sont, j’ai et je garde un grand respect pour ces animaux qu’on élève soit pour leur lait, leurs œufs, soit pour consommer leur chair.

 

Au Bourg-Pailler les animaux étaient bien traités, les vaches normandes donnaient leur lait, les bonnes des bourgeois venaient le chercher avec leur bidon, au matin, alors que je prenais mon petit déjeuner avant de partir à l’école, la tante Valentine barattait la crème salée pour faire du beurre, un beurre moulé dans un moule en bois, avec une petite fleur imprimée dessus, les poules nous donnaient leurs œufs, les poulets, les lapins, les canards étaient sacrifiés par la mémé Marie, sans barbarie, le cochon lui était occis un petit matin d’automne (la viande de porc n’aime pas la chaleur) par un « tueur » professionnel, dépecé, et comme rien ne se perd dans le cochon, jambon, boudin, fressure, pâtés… emplissaient le cellier.

 

J’ai donc enfant assisté à ces sacrifices, bien sûr le cochon braillait comme un cochon, mais l’acte de tuer était effectué avec des gestes qui épargnaient la souffrance à l’animal. Ça faisait partie de notre vie, ça contribuait à notre vie, autoconsommation familiale, au plus près des animaux nourris avec soins. Les animaux de boucherie, vaches de réforme, eux étaient sacrifiés par le boucher dans ce qu’on appelait alors les tueries particulières. L’hygiène n’y était pas forcément au zénith mais la viande de bœuf, comme le montre la maturation à la mode, supportait très bien ce type d’abattage.

 

Et puis, tout a basculé avec l’élevage industriel, le ramassage du lait en camion-citerne, les réglementations diverses et variées imposant l’abattage des animaux dans des structures modernes dont la taille n’a cessé de grandir suite aux concentrations d’entreprises. Les animaux sont donc transportés en camion vers ces abattoirs, du temps de ma jeunesse ils étaient aussi expédiés en wagon à  la Villette, ce qui n’était pas mieux, stressés, apeurés, estourbis certes mais peu respectés par un personnel soumis à des contraintes de productivité.

 

Bref, dans ma vie professionnelle j’ai visité toutes les formes d’abattoirs espèces par espèces, porc, volailles, bovins, je n’ai jamais assisté à l’abattage de chevaux. Ce n’est pas un « spectacle » très facile à supporter, odeurs, tripailles, ça pue, mais peut-on faire autrement si l’on souhaite continuer à consommer de la viande ?

 

La réponse est, dans les conditions actuelles, OUI mais il existe un autre choix possible : l’abattage à la ferme. Celui-ci, a toujours été possible pour le porc à fin de consommation personnelle. Ce n’est pas un rêve de bobo mais le retour des circuits courts dans des conditions économiques  acceptables. Ça ne plaira pas à Bigard et à la GD mais ça revigorera de façon significative le commerce de proximité. Manger moins mais manger mieux répond aussi au souci d’indépendance alimentaire. Bien sûr, on va rétorquer que ce n’est pas à la portée de toutes les bourses mais lorsqu’on analyse le contenu de certains caddies on ne peut qu’être frappé par la prédominance de plats tout préparés, dit bon marché, qui sont des non-sens alimentaires.

 

Je vous épargne mon couplet, mais lorsqu’on voit aussi les menus des cantines de nos enfants, ceux des hôpitaux, la malbouffe est à l’ordre du jour et c’est un désastre sanitaire.

 

Je milite depuis toujours pour l’abattage à la ferme.

L'abattage à la ferme, un mieux pour les animaux et les consommateurs -  SillonBelge.be

Dès mercredi, l'abattage de boeufs deviendra possible à la ferme 

AGRICULTURE

Une viande moins industrielle? Les agriculteurs suisses pourront tuer les boeufs directement à la ferme pour réduire les souffrances de l'animal, selon le Blick am Sonntag ICI 

L'abattage à la ferme veut encourager une consommation de viande plus durable. «Avec notre méthode, nous ne pouvons pas produire des quantités industrielles», ajoute Georg Blunier, l'un des deux paysans grisons au bénéfice d'une autorisation.

 

Le procédé, qui veut placer la qualité au premier rang des priorités, est certes plus durable mais aussi plus coûteux et compliqué, selon le journal. L'agriculteur grison tue uniquement 20 boeufs par an.

 

Le procédé est fortement réglementé. Un représenté de l'administration doit être présent. Une fois mort, l'animal doit être amené dans les 45 minutes à l'abattoir pour y être éviscéré. Selon un représentant de la communauté d'intérêt pour un abattage à la ferme, plus de 100 agriculteurs ont été contactés.

 

Emilie Jeannin a créé le premier abattoir mobile en France.

Avec son abattoir mobile, Émilie Jeannin plaide pour un bœuf éthique

En Côte-d’Or, cette éleveuse vient de lancer le premier abattoir à la ferme en France. Elle témoignera lors des Assises de l’agriculture organisées par Ouest-France à Nantes les 2 et 3 décembre.

 

Naissance et mort à la ferme. Jusqu’au bout cette génisse charolaise aura vu la lumière du jour. Pas de stress inutile, de long trajet en camion, ni de piétinement à la porte de l’abattoir. Un petit coup sur l’arrière-train et elle a suivi quelques secondes un parcours entre des barrières le long des bottes de paille avant de passer par la porte du camion et d’être immobilisée. C’est là que le matador est entré en action. Une opération conduite sous le contrôle d’un vétérinaire.

 

« Des pressions énormes »

 

Ils sont cinq à travailler chaque jour dans ce premier abattoir mobile créé par Émilie Jeannin, une éleveuse de Côte-d’Or« Pour la première fois de ma vie, j’ai pu bénéficier d’une formation », explique un ancien salarié d’abattoir. « Et ça change tout », explique-t-il avec le sourire.

 

« J’ai lancé cette idée lorsque Stéphane Le Foll était encore ministre de l’Agriculture », explique cette grande femme blonde au sourire chaleureux titulaire d’une licence de psychologie.

 

On ne s’est pas bousculé pour la soutenir. Et surtout pas Bigard le numéro 1 du secteur. « J’ai subi des pressions énormes. » L’idée a pourtant fait son son chemin. Aujourd’hui, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, est même persuadé de l’intérêt de ce projet qui a bénéficié d’un soutien financier dans le cadre du plan de relance. La Banque publique d’investissement (BPI) ainsi qu’un prêt participatif avec la plateforme Miimosa ont complété ce tour de table.

 

Boule au ventre

 

L’agriculture, c’est un monde dur au mal où on ne se fait pas de cadeaux. Quand son père tombe dans le coma à la suite d’un accident de voiture en 2006, Emilie Jeannin travaille à la chambre d’agriculture et attend son premier enfant. Certains de ses voisins lorgnent déjà les 260 hectares qu’ils pourraient se partager. Appels anonymes aux services vétérinaires, ouverture des enclos où se trouvent les charolaises, rien ne lui sera épargné.

 

D’abord seule puis avec son frère venu la rejoindre, elle tient bon, redécouvre la passion d’élever sur cette exploitation en bio. Mais « avec une boule au ventre » en voyant les charolaises prendre la route de l’abattoir. Comment faire autrement ? Aller plus loin que son père, qui avait créé un circuit de vente directe après la vache folle. Un voyage en Suède où elle découvre un abattoir mobile créé par une éleveuse suédoise va la convaincre que d’autres solutions existent.

 

Aller jusqu’au bout

 

« On accepte comme une évidence qu’il faudrait des outils industriels de plus en plus gros parce que c’est la seule façon de dégager un peu de rentabilité. Mais ce système reste très opaque et aboutit à des aberrations. C’est dans les territoires où il y a le plus d’animaux qu’il y a le moins d’abattoirs. »

 

Son entreprise, nommée Le bœuf éthique, est née de cette longue réflexion. « J’ai voulu aller jusqu’au bout. Privilégier la qualité à la quantité. Les travaux des chercheurs de l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture) de Clermont-Ferrand ont aussi montré que le stress avait un impact sur la qualité de la viande », ajoute Émilie Jeannin.

 

Un cahier des charges strict

 

Une trentaine d’éleveurs ont déjà contractualisé. Le calendrier est plein jusqu’à Noël. La relation commerciale se fait en prenant en compte les indicateurs des coûts de production de la filière et avec des prix dans une fourchette supérieure de 20 à 30 % au marché.

 

Mais là encore sur une base éthique : bien-traitance animale, lien au sol, préférence pour un engraissement à l’herbe, pas de recours à l’huile de palme et à l’urée. La viande est vendue à des bistros brasseries, un chef étoilé mais aussi dans une cuisine centrale à Dijon.

 

La cinquième édition de ces rencontres organisées par Ouest-France aura lieu jeudi 2 et vendredi 3 décembre 2021 à la Cité des congrès de Nantes (Loire-Atlantique). Outre des débats consacrés à la souveraineté alimentaire, à la notation et au bien-être animal, une master classe est organisée avec des jeunes de lycées agricoles et futurs ingénieurs. Plus d’informations sur le site evenements.ouest-france.fr/assisesdelaterre.

 

 

 

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22 novembre 2021 1 22 /11 /novembre /2021 06:00

CamPresidentTourrainePoitou

camGiscard1974

camChirac995

CamSarkozy2

CamHollande

Tout ce qui est Président doit intéresser ce gnome prétentieux, je plaisante à peine, en effet Lactalis, ex-Besnier et sa marque phare Président, avait annoncé en septembre 2020 son intention de racheter les marques de fromages entiers, râpés et en tranches de Kraft Heinz aux Etats-Unis.

 

Après Stonyfield racheté à Danone en 2017, puis le propriétaire américain de la marque islandaise Siggi's avalé en 2018, Lactalis confirme son appétit pour le marché américain. Mardi, le géant français aux 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires a annoncé avoir négocié avec Kraft-Heinz le rachat de ses fromages naturels aux États-Unis pour un montant de 2,7 milliards d'euros. L'opération ne concerne pas l'iconique Philadelphia mais porte sur une dizaine de marques comme Kraft, Cracker Barrel, Breakstone's, Knudsen, Polly-O, Athenos, Hoffman's. Le tout pour un chiffre d'affaires autour d'1,8 milliard de dollars (1,5 milliard d'euros).

 

11 usines aux Etats-Unis

 

Ce rachat permet à Lactalis (Président, Lactel, Galbani…) de doubler de taille sur un marché stratégique pour lui. Une fois l'opération bouclée début 2021, les États-Unis deviendront ainsi le deuxième marché de Lactalis derrière la France (20% de son chiffre d'affaires) et devant l'Italie. Il y disposera de 11 usines.

 

Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis

 

Et le fromager français compte bien développer ces nouvelles marques de fromage dans d'autres pays. «La marque Kraft, plus que centenaire, est emblématique du secteur des fromages outre atlantique. Au-delà d'une consolidation de nos positions dans le secteur des fromages, notre objectif sera de développer l'internationalisation de ces marques dans de nombreuses régions dans le monde en synergie avec nos implantations internationales», a déclaré Emmanuel Besnier, président du Groupe Lactalis dans un communiqué.

 

Pour le commun des mortels, Kraft Heinz c’est bien sûr le tomato ketchup !

 

Kraft Heinz to sell several cheese businesses to Lactalis for $3.2 bln |  Nasdaq

 

 

Mais, le ministère américain de la Justice a annoncé mercredi avoir exigé de Kraft Heinz de se séparer des marques Athenos et Polly-O pour conclure la vente de ses fromages entiers, râpés et en tranches aux Etats-Unis au géant laitier français Lactalis.

 

Sans rabaisser notre penseur  de tréteaux de foire, qui tente de se hausser sur les hauteurs gaulliennes,  le grand Charles n’aimait guère les ricains, sauf sans doute Jacqueline Bouvier-Kennedy, je ne suis pas loin de penser, qu’à ce stade de mes propos, il est déjà largué. D’ailleurs, je ne suis pas certain que ce recalé à l’ENA, maîtrise la langue anglaise.

 

Les autorités ont pris cette décision afin «de préserver la compétition sur les marchés de la feta et de la ricotta», détaille un communiqué. Elles ont proposé officiellement mercredi un accord avec les entreprises, qui doit encore être validé par un juge. Mais les deux entreprises ont déjà pris les devants en organisant les cessions exigées. Lactalis avait annoncé en septembre 2020 son intention de racheter les marques de fromages entiers, râpés et en tranches de Kraft Heinz aux Etats-Unis pour un montant total de 3,2 milliards de dollars. L'accord prévoyait aussi que Lactalis rachète les fromages râpés de Kraft Heinz au Canada et certaines marques du groupe américain ailleurs dans le monde.

 

Or, souligne le ministère de la Justice, Lactalis et Kraft Heinz sont les deux plus importants fournisseurs de feta aux magasins et autres points de vente aux Etats-Unis sous leur marque Président et Athenos. Ils sont aussi les deux plus importants fournisseurs de ricotta dans les zones autour de New York et de quatre grandes villes de Floride sous leur marque Galbani et Polly-O.

 

Une cession prévue «avant la fin de l'année»

 

Les deux groupes ont déjà organisé les ventes de la marque Athenos à Emmi Roth et de la marque Polly-O à BelGioioso Cheese, deux transactions annoncées en septembre. Kraft Heinz s'attend désormais à ce que la cession du reste de ses marques de fromage à Lactalis intervienne «avant la fin de l'année, comme prévu dans les termes initiaux du contrat», a indiqué une porte-parole de l'entreprise. «La division en charge des pratiques anti-concurrentielles s'attache à faire appliquer les lois antitrust sur les marchés qui ont un impact sur la vie quotidienne des Américains», a commenté l'un de ses responsables, Richard Powers, dans le communiqué. Sans la cession de ces marques, l'opération aurait pu mener, selon lui, à des fromages feta et ricotta «plus chers et de moindre qualité».

 

Le ministère de la Justice a durci sa lutte contre les pratiques anticoncurrentielles sous la présidence de Joe Biden, s'opposant par exemple récemment à l'acquisition par la maison d'édition Penguin Random House de sa rivale Simon & Schuster ou au rapprochement les courtiers d'assurance britanniques Aon et Willis Towers Watson.

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21 novembre 2021 7 21 /11 /novembre /2021 06:00

Le Mans par J.BURGARTZ 1891

Gwenaël Lhuissier, éleveur à Mézières-sur-Ponthouin, a reconstitué la race.,

Je sais, je sais, certains vont ironiser sur mon amour des vieilles races de poules, qui ont failli disparaître dans le tsunami de la productivité, vive le poulet prêt à cuire (PAC) sous film plastique élevé vite fait mal fait, adieu les poulets de mémé à qui on avait laissé le temps de se faire de la belle chair, plaisir de vieux bobo bien nourri je vous le concède mais pourquoi diable s’esbaudit-on sur nos dit Grands Vins chers à Michou Bettane et qu’il serait mal venu de s’extasier sur une belle poule ?

 

Bref, les poules font des poulets et j’adore le pilon de poulet rôti accompagné de belles frites.

 

Alors, je  salue la résurrection de la poule noire du Mans chère au cœur de ce pauvre Stéphane Le Foll qui se morfond dans la cabine téléphonique qu’est aujourd’hui son PS.

 

La poule noire du Mans bientôt au château de Versailles - Le Mans .maville.com

 

« Côté prestige, cette volaille, qui était jadis sur la table des rois de France, a en 2015 fait le voyage jusqu’à l’Élysée. Le président François Hollande avait remis la légion d’honneur à Jean-Pierre Coffe, qui avait demandé la présence au menu de cette poule noire du Mans. En février 2018, à l’invitation d’Alain Baraton, jardinier en chef du domaine de Versailles, nombreux spécimens ont rejoint le domaine de Trianon, un retour aux sources.

 

Le Mans 1925

 

C’est en Sarthe, vers 1500, que va naître cette volaille mancelle, et sa réputation ne sera que grandissante au fil du temps. Elle sera servie sur toutes les tables de la noblesse française, reconnue comme une des plus grandes volailles, non seulement par la taille mais aussi par sa renommée et sa qualité gustative.

 

Le Mans -Chasse et pêche- 1888 Belgique

 

Elle sera désignée par plusieurs dénominations : La poularde du Mans, Gélinotte du Mans, ou encore le chapon du Mans. Elle sera surtout appréciée pour son goût et la qualité de sa chair. On la retrouvera sur toutes les tables de la royauté et présidentielle.

 

Confrontée à de nouvelles races plus productives, même si de moins bonne qualité, au XIXe siècle sa renommée décline, pour disparaître au milieu du XXe siècle.

 

Le Mans Roland DAMS

 

Vers les années 80, un vétérinaire, Monsieur Dam’s, réintroduit la poule noire du Mans. Malheureusement il décédera quelques années plus tard. Certains éleveurs se sont attelés à la pérennité de cette volaille, mais beaucoup s’y sont cassé les dents. Mais c’était sans compter sur la ténacité de Gwenaël Lhuissier ICI, qui travaille à l’ancienne pour obtenir des produits de haute qualité destinés aux fins gourmets, et qui va gagner son pari : faire revivre la poule noire du Mans !

La poule le Mans, élevée par Gwenaël Lhuissier

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20 novembre 2021 6 20 /11 /novembre /2021 06:00

 

Portrait de Dante - Botticelli

En fin  de carrière, on se décida, moi qui n’était ni haut, ni fonctionnaire, de me mettre à disposition du CGAER, le cimetière des éléphants des hauts fonctionnaires du Ministère. Le dress-code majoritaire du gagatorium était très majoritairement : costar gris sur chemise blanche ornée d’une cravate de marchand de cravate à la sauvette. Depuis mon départ des ors de la République j’avais remisé mes costars bien coupés, mais chemises anglaises et mes cravates colorées Christian Lacroix, pour adopter des pantalons de toile ou des jeans, lavables à  la machine, et des chemises ouvertes. Lors d’une réunion d’été, nu-pied dans mes mocassins, j’arborais un haut, genre chemise Lacoste, d’un blanc immaculé. Là, un petit énarque, que j’énervais pour d’autres raisons, il se piquait d’être un grand expert du monde du vin et enrageait de la cote que m’avait doté mon rapport, de plus il trainait aussi comme un boulet d’avoir eu quelques soucis avec ses riches émoluments du temps où il pantouflait à la FNSEA, bref, il n’attendait qu’une occasion pour m’allumer. Du haut de sa petite taille il me toisa : « Tu es en vacances ? » Du tac au tac, grand sourire, je lui répondis « Oui mon grand, à la prochaine réunion, je viendrai en bermuda à fleur, en tong, j’espère que ça ne développera pas ton urticaire… » Le reste de ma tirade fut encore moins aimable, je vous l’épargne. Il ne répliqua pas, même que lorsque Flamby succéda à Sarkozy, que le grand Stéphane Le Foll s’installa au 78 rue de Varenne, le dit homme vint me faire des ronds de jambe pour entrer dans les grâces du nouveau Ministre.

 

Bref, tout ça pour introduire cette chronique sur l’apparence.

 

 

Giovanni Scambini, chroniqueur lucquois, dans une nouvelle écrite au XVe siècle rapporte que « la renommée et la sagesse  de Dante s’étant répandue », le nouveau roi de Naples Robert d’Anjou, fils de Charles II, à qui il a succédé en 1309, écrit à cette fin au condottiere Castruccio Castracani, seigneur de Lucques, chez qui Dante réside à cette époque en compagnie d’autres exilés florentins, et une autre lettre à Dante lui-même, pour accueillir le poète à sa cour « pour voir et entendre sa sagesse et sa vertu »

 

Fichier:Italy 1494 AD-fr.svg — Wikipédia

 

Dante accepte l’invitation « quitte Lucques et marche tant et si bien qu’il arrive à Naples. »

 

Dante Alighieri, est célèbre pour son tempérament fougueux et son esprit sarcastique qui l’ont condamné à une longue pérégrination à travers les cours italiennes après avoir été exilé de sa ville natale, Florence.  

 

Le trajet de son voyage vers Naples est compliqué car Dante entretien des rapports orageux avec le parti guelfe (faction qui soutenait la papauté par opposition aux tenants de l’empereur germanique (XIIIe – XIVe) et préfère éviter « la terre où l’Église exerçait son pouvoir ». Au lieu de descendre  vers droit au sud, il traverse les Apennins jusqu’aux Marches, puis retraverse les montagnes en direction de Naples.

 

Il entre à Naples à l’heure du déjeuner et se dépêche de se rendre au palais royal. On l’introduit aussitôt dans la salle du banquet où, « l’eau ayant été donnée aux mains », les invités prennent place à table »

 

PREMIER ACTE : Dante est installé « au bas bout de la table »

 

Scène 1 : Dante est mal fringué

 

Dante est habillé très simplement « comme les poètes avaient coutume de le faire » Massimo Montanari note : de toute évidence, l’image e l’intellectuel bohème n’est pas une invention du XIXe siècle.

 

Le souverain est en train de prendre place « à sa table », avec les barons du royaume. Quand il demande des nouvelles de Dante, on lui répond qu’il est enfin arrivé. Dans la précipitation, les domestiques installent le poète « au bas bout de la table », au fond de la salle, dans un endroit un peu à l’écart et dépourvu de prestige. Une place où la nourriture pouvait être plus modeste, car on ne sert pas les mêmes plats à toutes les tables : la qualité de la nourriture représente visuellement les différences de rang.

 

Scène 2 : la colère de Dante

 

L’irascible Dante s’en offusque, il pense que Robert d’Anjou a manqué à ses devoirs d’hospitalité en faisant preuve d’une telle négligence. Comme il a faim, il  décide de rester « Dante ayant volonté de manger, il mangea. » Mais le repas terminé, il  se lève et prend la route d’Ancône pour rentrer en Toscane.

 

DEUXIÈME ACTE : Les regrets du roi

 

Le roi s’est attardé et bavarde avec ses convives, soudain il se rappelle qu’il a manqué à ses devoirs à l’égard d’un hôte important et demande où est Dante. On lui répond qu’il est reparti. Robert regrette de ne pas lui avoir fait honneur et pense qu’il  s’en est allé parce qu’il était en colère. Il ordonne à un messager, muni d’une lettres d’excuses de le rattraper. Rejoint, Dante lit la lettre et rebrousse chemin.

 

TROISIÈME ACTE : Le retour du poète irascible

 

Scène 1 : Dante est rayonnant au haut bout de la première table

 

Le revoici à  Naples. Cette fois, il passe un « habit magnifique » et se présente au roi très cérémonieusement. L’heure du repas arrive et le roi l’installe « au haut bout de la première table, qui se trouvait à côté de la sienne. » Une place de premier choix, dans la géographie symbolique du banquet. La table à côté de celle du roi est la plus proche du centre du pouvoir, celui qui la préside occupe une place d’honneur, accordée à de rares élus. Dante, entouré de hauts personnages, est rayonnant au beau milieu de la table.

 

Scène 2 : Dante fait son cinéma

 

Le spectacle peut commencer. Les plats et les vins arrivent : « Dante prend la viande et la frotte sur sa poitrine et sur ses vêtements ; et il verse aussi du vin sur ses vêtements. » Ses voisins commencent à murmurer : les intellectuels ont beau être des gens bizarres, là quand même il exagère ! Frotter la viande sur soi, verser « le vin et le bouillon sur ses vêtements » est un comportement pour le moins singulier.

 

Bartolomeo Ricci, humaniste lucquois du XVIe siècle, enrichit cet épisode de détails savoureux : « Au lieu de porter la nourriture à sa bouche, Dante la jetait sur ses vêtements, la versant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre ; il mit la viande bouillie sur son bras ; il accrocha des oiseaux entiers sur ses épaules. »

 

« Ce doit être un rustre », commentent ses illustres voisins.

 

Dante les entend, mais il ne pipe mot, so plan fonctionne.

 

Scène 3 : le roi en personne s’adresse à Dante

 

« Dante, que vous ai-je vu faire ? Vous qui êtes si sage, pourquoi vous êtes-vous si mal conduit ? »

 

Scène  4 : la réponse de Dante qui n’attendait que ça

 

« Sainte Couronne, je sais que le grand honneur que vous m’avez fait, vous l’avez fait à mes habits ; et j’ai donc voulu que mes habits savourent les plats servis à table. » Et pour ceux qui n’auraient pas encore compris, il explique : « Je suis le même que l’autre jour, avec toute ma sagesse, quelle qu’elle soit. Mais l’autre jour vous m’avez mis au bas bout de la table, parce que j’étais mal habillé ; aujourd’hui, bien habillé, vous ‘avez mis au haut bout. »

 

DERNIER ACTE : le roi Robert est un grand seigneur

 

Le roi ne se sentit pas insulté par ce reproche, qu’il trouva fait avec esprit et « honnêtement », et surtout qui correspondait à la vérité. Il ordonna qu’on apporte un habit propre à Dante qu’il pria de se changer, après quoi le poète « mangea tout joyeux d’avoir montré au roi sa folie. »

 

Le repas terminé, le souverain se leva de table, prit Dante à paet et s’entretint aimablement avec lui, « pratiquant sa science » et trouvant que c’était une personne encore plus brillante et savante qu’il avait ouï dire. Il le pria de rester encore quelques jours à sa cour, pour le palisir de converser avec lui.

 

Librement adapté et mis en page à partir de « DRESS CODE » Dante à la cour de Robert d’Anjou in Les Contes de la Table Massimo Montanari

Amazon.fr - Les Contes de la table - Montanari, Massimo - Livres

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19 novembre 2021 5 19 /11 /novembre /2021 06:00

 

C’est un article d’Ouest-France qui m’a inspiré cette chronique

 

Le milieu agricole « patriarcal, conservateur et clanique »

 

« On a cru que le stagiaire était le patron » : des Bretonnes dénoncent le sexisme du monde agricole

ICI

 

 

Lorsque mon père, à la fois exploitant agricole et entrepreneur de travaux agricoles, est décédé prématurément ma mère a dû trouver un travail dans une usine de confection pour espérer avoir une retraite décente.

 

Puisque nous venons de commémorer le 11 novembre rappelons qu’en 14-18 les femmes ont tenu les fermes en l’absence de leurs hommes mobilisés et qu’en 39-45 il en fut de même pour suppléer les prisonniers.

 

Bref, qu’en est-il aujourd’hui ?

 

Dans le droit et dans les têtes…

 

Et pourtant, la puissante FNSEA a placé Christiane Lambert à sa tête

 

Agriculture: qui est Christiane Lambert, la nouvelle patronne de la FNSEA?  - Challenges

 

Mon vieux ministère des agriculteurs, sis 78 rue de Varenne, évoque l’histoire des femmes en agriculture.

 

Agricultrices à la conquête de leurs droits : un siècle d'histoire

 

L’accès des femmes à l’emploi, les transformations de la famille et les modifications de l’activité agricole ont permis une réelle évolution de la place des femmes en agriculture.

 

Début du XXe siècle : l'agriculture est une affaire d'hommes

 

Au début du XXe siècle, et jusque dans les années 60, l’agriculture était exclusivement une affaire d’hommes, une activité transmise de père en fils. Les femmes ne travaillaient pas, elles aidaient leur mari. « Pièce rapportée » à un ensemble préexistant – l’exploitation agricole de la belle-famille –, l’épouse du chef d’exploitation était l’« aide familiale ». Autant dire « sans profession ». La division des tâches répondait alors aux critères de la vie familiale, et non à ceux de la profession.

 

Le tournant des années 70 : un début de reconnaissance

 

Ce sont les importantes transformations de l’activité agricole, ainsi que le développement des mouvements féministes des années 60, qui ont rendu légitime une revendication des femmes pour la reconnaissance de leur travail. L’obtention d’un statut professionnel distinct de leur situation matrimoniale semblait alors primordial. Une première réponse juridique a vu le jour en 1962 avec la création des GAEC (groupements agricoles d’exploitation en commun), permettant à des agriculteurs de s’associer. Toutefois, cette loi, qui empêche deux époux d’être seuls associés, a principalement profité aux fils d’agriculteurs s’apprêtant à reprendre l’exploitation, maintenant ainsi l’épouse comme aide familiale. En 1973, le statut d’ « associé d’exploitation » a eu des conséquences similaires.

 

Fin du XXe siècle, fin de règne masculin ?

 

Il a fallu attendre 1980 pour que le statut de « co-exploitante » soit créé. Les femmes ont alors acquis le droit d’accomplir les actes administratifs nécessaires à la bonne gestion de l’exploitation. Mais la véritable avancée en matière de reconnaissance du travail agricole des femmes a vu le jour en 1985 avec l’apparition de l’EARL (exploitation agricole à responsabilité limitée). Les conjoints ont alors pu s’associer tout en individualisant leurs taches et leurs responsabilités. Toutefois, il s’agit d’une identité professionnelle à partager avec le mari, et non d’un droit personnel attribué aux femmes.

 

Enfin, la loi d’orientation agricole de 1999 institue le statut de « conjoint collaborateur » marquant un réel progrès, notamment en matière de protection sociale des agricultrices.

 

XXIe siècle : les mentalités évoluent... pour une réelle égalité ? La suite ICI 

 

Quelle retraite pour une femme d'exploitant agricole ?

Mise à jour le 07-04-2021 ICI

 

Planter un arbre (détournement de l'Angélus de Millet) | Flickr

En France, les femmes représentent un tiers des actifs dans le domaine agricole. Certaines d’entre elles estiment subir une stigmatisation dans leur travail à cause de leur genre. Des agricultrices du Finistère ont témoigné des difficultés qu’elles ont rencontrées au cours de leur parcours.

 

 

 

Elles sont agricultrices ou proches du milieu agricole. Réunies à Lanmeur (Finistère) en octobre 2021 lors d’un rassemblement de soutien à une de leurs consœurs dont l’exploitation est menacée, ces cinq femmes échangent autour de leur parcours dans un milieu encore largement dominé par les hommes. Assises autour d’une table, elles partagent anecdotes et expériences.

 

 

« On a cru que mon stagiaire était le patron » parce que c’est un homme

 

Pour Marie Hernu, à la tête d’une exploitation de chèvres dans les Côtes-d’Armor, le sexisme s’est manifesté au quotidien, dans le milieu professionnel : « Un jour, je me suis rendue chez un fournisseur de présure, avec mon stagiaire, un homme plus âgé que moi. Lors de notre rendez-vous, le fournisseur ne s’est adressé qu’à mon collègue, et pas à moi, croyant que c’était le patron. J’ai dû lui rappeler que c’était moi la cheffe d’exploitation. »

 

Quand elle a voulu s’installer en tant qu’éleveuse avicole après vingt ans passés dans le commerce, Jocelyne Bouget ne s’attendait pas à autant de difficultés. Les mois passent sans qu’elle n’arrive à trouver les 4,5 hectares de terres dont elle a besoin à Guimaëc (Finistère), où elle vit. Elle multiplie les refus auprès des agriculteurs locaux. « Finalement, un couple de Saint-Jean-du-Doigt m’a proposé un terrain », à une petite dizaine de kilomètres de chez elle. « Ça aurait été différent si tu avais été un homme ? » demande Anne Mauvy à Jocelyne Bouget. « Je pense », répond cette dernière.

 

Le milieu agricole « patriarcal, conservateur et clanique »

 

La différence de traitement entre femmes et hommes se joue aussi, selon Anne Mauvy, dans les instances qui régissent le monde agricole. Cette agricultrice loue avec son mari des terres à Lanmeur. Ils gèrent respectivement une chèvrerie et un élevage de taurillons, ainsi que des hectares céréaliers. Ils sont actuellement en conflit juridique avec leurs propriétaires, qui voudraient les voir quitter les lieux.

 

Une des solutions avancées par l’agricultrice pour vivre de sa passion a été celle de reprendre l’activité de son mari, bientôt à la retraite. Hypothèse rejetée par le tribunal des baux ruraux de Morlaix. « Les taurillons sont des animaux lourds, considérés comme dangereux. [Dans la décision du tribunal, NDLR] on présume que je ne saurais pas conduire une exploitation céréalière, s’indigne-t-elle. On n’aurait jamais dit ça d’un homme. Ça me met en colère. »

 

« Dans cette affaire, on a remis en cause les compétences d’Anne, estime Laurence Mermet, professeure à Suscinio, le lycée agricole de Morlaix. Elle révèle la précarité des femmes exploitantes. L’inégalité homme-femme règne dans le milieu agricole. C’est un milieu patriarcal, conservateur et clanique. »

 

30 % des actifs agricoles sont des femmes

 

Pour Louise Hernot, fille et petite-fille d’agricultrices, les clichés ont la vie dure : « Il y a toujours la suspicion que les femmes à la campagne viennent pour observer les petits oiseaux. J’ai vu ma mère tenir la ferme, une exploitation de porcs, à bout de bras. »

 

Dans son ouvrage Paysâmes, Johanne Gicquel rappelle que ce n’est qu’à partir de 1973 « les femmes peuvent être associées dans la ferme ». En 1980, le statut de co-exploitante est créé. D’après le ministère de l’Agriculture, les femmes représentent en France actuellement 30 % des actifs permanents agricoles

 

 

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18 novembre 2021 4 18 /11 /novembre /2021 07:00

Liberté d'expression en France — Wikiberal

Comme je suis enrhumé depuis 8 jours, un rhume carabiné, alors je me suis confiné et j’occupe mon temps à tartiner des chroniques tout en sniffant des huiles essentielles, eucalyptus et cyclamen, lichant des grogs, inondant des kleenex.

 

Il est « heureux », Robert Ménard. Le maire d’extrême droite de Béziers (Hérault), s’est félicité de la visite d’Emmanuel Macron ce mardi. Selon l’édile, le président se montre « courageux » et « pas sectaire » de venir dans sa ville.

 

« Merci d’être ici, je suis ravi », a-t-il déclaré en accueillant le président à l’entrée de l’entreprise Genvia pour une visite visant à mettre un coup de projecteur sur le rôle de l’hydrogène dans les années à venir. « Moi aussi », a répondu Emmanuel Macron, qui a également salué l’épouse du maire, Emmanuelle Ménard, députée non-inscrite et proche du RN. « C’est une belle surprise que vous nous faites en venant à Béziers », lui a-t-elle dit.

 

Beziers.jpg

 

Les Ménard ne sont pas ma tasse de thé mais ils sont élus à Béziers ville sinistrée : Didier Daeninckx édité chez Verdier Retour à Béziers. ICI , je ne supportais guère Robert Ménard au temps de Reporters sans frontière, même tarif pour Zemmour, produit médiatique, pour autant la seule façon de les contrer, c’est l’ancien basketteur qui vous parle, c’est de le faire sur leur terrain : la politique. Les marquer à la culotte, ne pas les lâcher, les pousser à la faute. La meilleure défense c’est l’attaque.

(Photo Edouard Caupeil pour Libération)

Venue d’Eric Zemmour: «La censure de la Ville de Genève est médiocre»

LIBERTÉ D'EXPRESSION

 ABONNÉ

Pour Nicolas Gardères, avocat français de gauche et infatigable militant des libertés fondamentales, limiter l'expression est plus risqué qu'en tolérer les dérives, qu'il faut combattre sur le terrain politique et non judiciaire.

 

Voltaire n’a jamais dit à l’abbé Le Riche: «Je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire.» Mais la phrase apocryphe résume sa pensée. Et sans aucun doute celle de Nicolas Gardères, dont la robe d’avocat est taillée dans le cuir le plus épais qui soit. Ni cynique, ni provocateur, cet homme de gauche, libéral-libertaire et membre d’Europe écologie Les Verts (EE-LV), est au contraire un idéaliste, l’un des rares spécimens contemporains à défendre ses adversaires idéologiques au nom de principes.

 

«Je défends leurs libertés fondamentales et je combats leurs idées politiques», proclame celui qui est aussi maître de conférences à Sciences Po Paris. Liberté d’expression, d’association ou dévoiement de la laïcité à des fins islamophobes l’ont conduit à plaider au tribunal en faveur de ces «fils de p...» de «fachos» ou de ces «cons d’islamistes». Il raconte cette expérience dans un livre: «Voyage d’un avocat au pays des infréquentables» (L’Observatoire, 2019).

 

Disant, par boutade, être devenu avocat grâce à Jean-Marie Le Pen, personnage similaire à son grand-père Raymond, avec qui il a vécu et débattu durant sa jeunesse, Nicolas Gardères acquiert ainsi le goût du dialogue, ce «lieu psychique positif dominé par l’altérité, là où il n’y avait que la frustration, de la solitude et de l’entre-soi». Il déplore l’avènement d’une société qui redoute le «débat, la raison et la science» et qui pour «écraser l’infâme» recourt à l’arme pénale en «un aveu de faiblesse collectif, presque une soumission à la supériorité de l’ennemi».

 

  • Le Temps: L’exécutif de la Ville de Genève vient d’annoncer qu’Eric Zemmour n’est pas le bienvenu à Genève et refuse de louer aux organisateurs la salle dans laquelle il devait s’exprimer. Que vous inspire cette prise de position?

 

Nicolas Gardères: Éric Zemmour est un adversaire et même un ennemi qu’il faut combattre. Cela ne me choque pas qu’une autorité politique fasse valoir son opposition politique. Lui signifier qu’il n’est pas le bienvenu est certes rugueux, mais ça ne lui interdit pas de s’exprimer. En revanche, user de subterfuges administratifs pour justifier une décision qui relève en réalité de la censure est médiocre. C’est aussi insultant envers la population.

  • Pourquoi?

C’est une insulte à son intelligence. Comme si on voulait la protéger contre ces paroles dangereuses, comme si on ne faisait pas confiance à sa maturité, à sa capacité de raisonnement.

  • Pourquoi faudrait-il tolérer ses hymnes à l’intolérance?

Le célèbre linguiste Noam Chomsky dit que croire à la liberté d’expression, c’est croire à celle des individus que l'on méprise. Si elle ne consiste qu’à laisser s’exprimer les voix bourgeoises, centristes, lénifiantes, elle n’existe pas. Un espace sans conflit est une dictature. Dans une démocratie fondée sur la raison et l’argument, prendre les libertés fondamentales au sérieux, c’est accepter qu’elles soient difficiles, choquantes, risquées. Il faut accepter qu’en son sein s’expriment des personnes qui souhaitent en saper les fondements, tout en redoublant d’efforts pour combattre l’extrême-droite dans le champ politique. Si on restreint les libertés dès que le navire tangue, tout cela n’est que tartufferie.

  • En quoi est-il dangereux de restreindre la liberté d’expression?

C’est une dégradation collective dont le propre est de s’étendre peu à peu pour atteindre tous les champs de l’espace public et du débat. Depuis peu, on constate à l’évidence que le sujet ne se limite plus aux néo-nazis. Il suffit de songer aux conférences annulées des philosophes Elisabeth Badinter et Sylviane Agacinski, l’épouse de Lionel Jospin qui est défavorable à la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes. Il est incontestable que la liberté d’expression est grignotée.

  • Pourquoi les attaques contre la liberté d’expression émanent-elles plutôt de la gauche? Elle serait devenue la porte-parole de la «démocratie lacrymale», le relais de toutes les offenses qui se nivellent «dans le flot et les larmes de tout un chacun»?

Ce phénomène est plutôt récent. Historiquement, c’est la droite qui censurait les critiques de l’Etat, de l’Eglise ou de l’armée, tout ce qui était susceptible de bouleverser l’ordre bourgeois, notamment dans l’art. C’était logique, car la droite s’appuie par définition sur des idées peu ambitieuses; elle ne croit pas en la possibilité d’améliorer le genre humain. A gauche, c’est l’inverse, il y a un idéal à défendre. Durant le XXe siècle, cette pression s’est incarnée au travers de grands chantiers législatifs visant l’égalité formelle. Or, la plupart de ces objectifs ont été atteints. Il ne reste plus que l’égalité réelle, un combat beaucoup plus difficile à mener. Cela se traduit par une multitude de lois sans envergure qui consistent à protéger tel ou tel groupe de personnes se sentant victime.

  • Vous fustigez aussi le traitement médiatique «contre-productif» du Rassemblement national, qui s’exprime sans rencontrer d’obstacles, si ce n’est des «cris d’orfraie, tantôt geignards, tantôt agressifs» devenus inaudibles.

Sous Jean-Marie Le Pen, le «cordon sanitaire» face à l’extrême-droite prévalait. Comme lorsque Jacques Chirac a refusé de débattre face à lui en 2002. Cette tactique est devenue problématique avec la «dédiabolisation» entamée par Marine Le Pen et Florian Philippot. Les médias ont accompagné cette mue discursive, ce qui s’est traduit par une surreprésentation de l’extrême-droite, qui déroule sans adversaire. En 2017, le grand mérite d’Emmanuel Macron est d’avoir su affronter Marine Le Pen sans la traiter de nazie. Il a été meilleur qu’elle parce qu’il l’a prise au sérieux. Il l’a mise K.O. sur le terrain politique, montrant à toute la France à quel point elle est peu crédible pour briguer les plus hautes fonctions. 

  • Pourquoi jugez-vous que la réponse pénale, «l’arme des vaincus, des défaitistes», est mauvaise face aux dérives sémantiques et au projet de l’extrême-droite?

Au-delà des appels au meurtre et des propos attentatoires à l’honneur d’une personne précise, je ne crois pas aux délits d’opinion, surtout ceux visant un groupe social. D’abord, parce qu’il s’agit de lois «démissionnaires»: on délègue au juge pénal le règlement immédiat d’un problème qui relève du travail politique à long terme. C’est donc une question de principe. Mais aussi d’efficacité. On restreint la liberté d’expression pour aucun résultat. Au contraire, la sanction pénale renforce le discours et alimente le martyr: «Regardez, on me juge parce que j’énonce une vérité qui dérange.» Eric Zemmour a été condamné. Sans doute continuera-t-il de commettre des infractions. Est-il pour autant frappé d’opprobre sociale? Non, il a purgé sa peine et a le droit de s’exprimer comme tout un chacun, sauf à considérer que les personnes condamnées perdent ce droit.

 

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18 novembre 2021 4 18 /11 /novembre /2021 06:00

 

Un communiqué de notre ami Lefred-Thouron. | Glougueule

Je reçois, via un certain Pierre-Yves Chupin  des Guides Lebey, avec qui Butane&Degaz sont pacsés, de la prose Bettanesque mais aussi les épluchures vineuses de Rin de Rin l’éructeur qui a sali Fleur. Ce type est un prévariqué de la pire espèce, pour lui je tire la chasse d’eau.

 

Bref, la dernière expédition, qui colle à la future actualité du Bojolo nouvo, nous offre une belle tranche de la prose de haute volée du Grand Bettane, une prose non dépourvue de perfidie à l’endroit du vin nu qui pue. Les bio-cons n’étant plus de le saison, les aigreurs du seul dégustateur qui aurait aimé la notoriété de Bob le ricain, ont migré : sus aux petits cons qui aiment le glou-glou !  

 

Le poulet de Michel est modestement titré : Le génie du vin.

 

Bien sûr, cet homme qui sait tout, comprend tout, partout et en tout lieu, en toute simplicité, extrait la substantifique moelle du vin de Gamay du Beaujolais pour faire surgir de la géhenne des idolâtres du vin nu, symbole du châtiment de ceux qui refusent le salut du Dieu du vrai vin, tel Moïse sur le mont Sinaï, le génie du vin.

 

Moi je trouve cette suffisance d’une beauté sans comparaison, cette manière de se payer de mots pour jeter l’opprobre sur ceux qui ont précipité Butane&Degaz dans le début de la fin. Même pas triste, si ça vous dit, merci de me faire une explication de texte, j’avoue  que mes neurones fatigués ont du mal à suivre le Grand Bettane sur ses hauteurs himalayenne…

 

Le beaujolais selon Michel Bettane

 

On confond souvent dans un vin expression du raisin et expression du terroir. Il serait trop facile d’imaginer qu’un vin réussi ne soit en fait qu’un jus de fruit réussi. C’est mal connaître le rôle du ferment et sa capacité d’extraire d’autres composants éloquents, transmis par le sol au raisin.

 

Le beaujolais, vin fruité dans l’imaginaire du public souffre plus que tout autre de cette confusion. Les vins à la mode dans un monde de surface et de paraître font parfois oublier les vins de profondeur et d’être : ainsi au cœur d’un des lieux dits les plus solaires du beaujolais, expression pure de nos vieux granits roses, Olivier Merlin produit un moulin-à-vent d’une rare délicatesse de texture, unissant minéralité fine et floralité (signature de toute fermentation accomplie) discrète et complexe. On songe plus d’une fois à l’équilibre des meilleurs pinots noirs de Côte-d’Or et jamais à un artefact de fruits rouges ou noirs.

 

La gouleyance n’est pas le glou -glou !


Michel Bettane

Dessin, caricature | Les critiques français traitent le Beaujolais Nouveau de « villageoise timide » | M986.286.77

Dessin, caricature
Les critiques français traitent le Beaujolais Nouveau de « villageoise timide »
Aislin (alias Terry Mosher)
17 novembre 1984, 20e siècle
Encre, crayon feutre et film sur papier
28.8 x 32.7 cm
Don de Ms. Iona Monahan
M986.286.77
© Musée McCord

 

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