Soit un jeune président marié à une première dame deux fois plus vieille que lui, Jérôme Leroy inverse l’équation : soit une jeune présidente Nathalie Séchard, 58 ans, mariée à un homme deux fois plus jeune qu’elle, se demande si elle va briguer un second mandat.
Tout le monde s’accorde pour qualifier la campagne électorale au mieux de fade, au pire de glauque.
Nous entrons dans la dernière ligne droite , la campagne officielle, les panneaux électoraux devant les écoles, alors je vous conseille vivement d’aller chez votre libraire favori pour acheter Les derniers jours des fauves de Jérôme Leroy Éd. La Manufacture de livres, 440 p., 20,90 €.
Vous ne serez pas déçus, s’est du même tonneau que Frédéric H. Fajardie et Jean-Patrick Manchette, moi qui a connu les coulisses du pouvoir j’ai adoré ce livre qui est bien plus qu’un polar.
Télérama lui donne la mention Très Bien
Critique par Christine Ferniot ICI
Publié le 01/03/2022
Les Derniers Jours des fauves se déroule en 2022, pendant la pandémie, comme l’écrit la critique de Télérama « le décalage est donc ténu, entre réalité et fiction (…) Le pays est épuisé par le Covid et les Gilets jaunes, mais la présidente aussi. Autour d’elle, on s’écharpe, on se hait, on magouille, entre ministre de l’Intérieur d’extrême droite et ministre de l’Écologie idéaliste, entre fille de famille affranchie et vieux mercenaire protecteur.
Jérôme Leroy pousse les portes du pouvoir et l’odeur n’est pas agréable, dans Les Derniers Jours des fauves il réduit encore les distances, troublant un lecteur qui reconnaît trop bien la situation. Pourtant, il s’agit bien d’une fiction, dont il tire les ficelles avec talent, d’abord par son écriture, à la fois rigoureuse, complice et gourmande. Leroy a l’œil qui frise pour décrire ces hommes et femmes politiques barbotant dans des océans de ragots, des conversations de bistrot, des envies de meurtres, des désirs vite assouvis. Il s’appuie sur une violence extrême qui passe par les armes autant que par les discours. Il fait monter la pression jusqu’au chaos, ce moment où l’assassinat se banalise en même temps que la trahison. La loi, le droit ne valent pas grand-chose, pas plus que les promesses sociales d’un monde meilleur. Tout s’effondre autour de ces personnages vaniteux, la démocratie comme le climat, quand des incendies embrasent les régions, annonçant un désastre écologique inévitable. Devant ce monde émietté, Jérôme Leroy garde une distance grinçante et ironique, mais aussi un petit fond de romantisme qui sauve du désespoir total. Comme une pincée d’amour dans un monde de brutes.
« Les Derniers Jours des fauves », sanglante fin de règne ICI
Critique
En digne successeur de Frédéric H. Fajardie et de Jean-Patrick Manchette, Jérôme Leroy déroule un thriller politique autour de la macronie qui tient toutes ses promesses.
- Jean-Claude Raspiengeas,
- le 02/03/2022
Longtemps professeur de lettres, écrivain et poète, Jérôme Leroy est une pointure du roman noir. Et son nouveau livre, une formidable fiction politique.
Comme il l’avait fait dans Le Bloc qui racontait la montée de l’extrême-droite vue de l’intérieur d’un parti, le Bloc patriotique, qui ressemblait beaucoup au Front National, Leroy utilise à nouveau l’uchronie qui consiste à réécrire l’Histoire en lui donnant un cours différent de ce qu’elle a été.
Mais toute la subtilité de ses livres est qu’il s’en éloigne peu, qu’il reste au plus près de la réalité en grossissant simplement le trait. Le monde qu’il met en scène est le nôtre qu’il donne à voir avec une force singulière.
Quel est le point de départ du roman ? ICI
CRITIQUE- Les violences que l’hubris est capable de provoquer est tout le sujet de ce roman noir aux reflets rouges. ICI
Par Sébastien Lapaque
Publié le 09/02/2022