Merci de m'avoir fait découvrir cette très belle revue !

Peut-être que je serai vieille,<br /> Répond Marquise, cependant<br /> J'ai vingt-six ans, mon vieux Corneille,<br /> Et je t'emmerde en attendant. »<br /> <br /> c'est de TRISTAN BERNARD

La jeunesse d’esprit et de cœur du Taulier nous étonnera toujours.<br /> <br /> Il prend pour modèle un de nos plus grands écrivains :<br /> <br /> « A la Marquise<br /> <br /> Marquise, si mon visage<br /> A quelques traits un peu vieux,<br /> Souvenez-vous qu’à mon âge<br /> Vous ne vaudrez guère mieux.<br /> <br /> Le temps aux plus belles choses<br /> Se plaît à faire un affront,<br /> Et saura faner vos roses<br /> Comme il a ridé mon front.<br /> <br /> Le même cours des planètes<br /> Règle nos jours et nos nuits<br /> On m’a vu ce que vous êtes;<br /> Vous serez ce que je suis.<br /> <br /> Cependant j’ai quelques charmes<br /> Qui sont assez éclatants<br /> Pour n’avoir pas trop d’alarmes<br /> De ces ravages du temps.<br /> <br /> Vous en avez qu’on adore;<br /> Mais ceux que vous méprisez<br /> Pourraient bien durer encore<br /> Quand ceux-là seront usés.<br /> <br /> Ils pourront sauver la gloire<br /> Des yeux qui me semblent doux,<br /> Et dans mille ans faire croire<br /> Ce qu’il me plaira de vous.<br /> <br /> Chez cette race nouvelle,<br /> Où j’aurai quelque crédit,<br /> Vous ne passerez pour belle<br /> Qu’autant que je l’aurai dit.<br /> <br /> Pensez-y, belle marquise.<br /> Quoiqu’un grison fasse effroi,<br /> Il vaut bien qu’on le courtise<br /> Quand il est fait comme moi. »<br /> <br /> Pierre Corneille<br /> <br /> <br /> Cela va comme un gant à cette belle matinée printanière et ensoleillée <br /> <br /> Tout est parfait dans le meilleur des mondes !<br /> Sauf bien sur pour cet éternel grincheux de pax * qui, en plus, a eu la malencontreuse idée de faire une grasse matinée (réveil à 7 h au lieu des 4 habituelles - c’est férié aujourd’hui par cheux nous) Résultat, on se réveille avec un trop plein de rêves aussitôt confrontés, dés les yeux ouverts, à la sordide et ridicule actualité humaine qui n’a rien à voir avec le monde angélique de St François d’Assise.<br /> <br /> C’est pourquoi, avec un bâton merdeux (difficile à manier convenez en) il va s’ingénier à troubler l’onde claire et pure qui convient à ce délicieux paysage de saison qui s’offre à tous.<br /> <br /> Mais pour ce faire il cède la parole à plus doué et délicat que lui.<br /> <br /> « Marquise, si mon visage<br /> A quelques traits un peu vieux,<br /> Souvenez-vous qu'à mon âge<br /> Vous ne vaudrez guère mieux.<br /> <br /> Le temps aux plus belles choses<br /> Se plaît à faire un affront<br /> Et saura faner vos roses<br /> Comme il a ridé mon front.<br /> <br /> Le même cours des planètes<br /> Règle nos jours et nos nuits<br /> On m'a vu ce que vous êtes;<br /> Vous serez ce que je suis.<br /> <br /> Peut-être que je serai vieille,<br /> Répond Marquise, cependant<br /> J'ai vingt-six ans, mon vieux Corneille,<br /> Et je t'emmerde en attendant. »<br /> <br /> Na ! - Ce rajout est de pax, épargnons ce bon Brassens<br /> <br /> * « Tout humour un peu élevé commence par cesser de prendre au sérieux sa propre<br /> personne » Hermann Hesse<br /> (Certes certes mais cela n’autorise pas à débiter n’importe quelle sornette !)