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28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 00:07

Ce confit, comme son nom l’indique, est fait à partir d’un vin de Sancerre dont les raisins sont issus de l’Agriculture Biologique du domaine de Christian Dauny www.vignobledauny.com/   avec du sucre de canne et des baies de cassis eux aussi certifiés AB. Même si j’ignore le secret de fabrication je puis vous indiquer que le vin de Sancerre et le sucre de canne sont cuits à la bassine, comme une confiture, et les baies, préparées séparément, sont ajoutées ensuite. Un délice, c'est fin, rare... Goûtez-y chers amis...

 

Le « Confit de vin de Sancerre aux baies de cassis » est fabriqué dans le Cher, par Gérard Philippe, HARMONIC, 10 Grande rue 18380 IVOY-LE-PRÉ tél. 02 48 58 85 55.
 
A propos, il n'est jamais trop tard pour bien faire, à l'Amicale il n'y a pas de retardataires. Et si vous adhériez  ? Voir la charte de l'ABV à la rubrique PAGES (en haut à droite du blog) N°48. 

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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 00:09

 

Dans un passé pas si lointain le vin rosé, comme le roman policier en littérature, moisissait dans une forme de Zone de rétention pour vin sans papiers. Avouer, à un esthète du vin, son penchant pour le vin rosé en général, c’était prendre le risque de se faire taxer, au mieux de frère de lait des joueurs de pétanque en Marcel adeptes du Ricard, au pire d'inculture du vin aggravée. Je force à peine le trait. Parfois, du bout des lèvres, parce que dit-on, il fait briller les yeux des femmes, les plus conciliants vous donnaient le nihil obstat pour le champagne rosé. Quelques seigneurs provençaux échappaient aussi à l’excommunication. Cette incertitude se retrouvait dans leur dénomination, alors que les catégories reines se voyaient désigner par leurs couleurs * : rouge et blanc, eux n’étaient qu’une déclinaison du rose : rosé étant défini comme légèrement teinté de rose.

 

Retournement de jurisprudence : le rosé est maintenant très tendance. Tout le monde s’y met. Les provençaux, longtemps en quasi-position de monopole, se voient contraint de revendiquer la paternité du rosé. Bref, moi qui ai vendu, à la Société des Vins de France, des kilomètres de Baptistin Caracous, une vieille marque de Côtes de Provence et qui me suis très tôt étonné du désintérêt commercial de beaucoup de vignerons ou d’opérateurs pour un vin qui, de part sa simplicité, collait bien aux nouvelles demandes de ces « abrutis » de néo-consommateurs, lorsque les premiers échos du réveil des producteurs provençaux, soudain vent debout, après que le Ministre en ait accepté le principe, pour s’opposer au projet de directive européenne qui autoriserait, pour les vins sans IG, le coupage du blanc et du rouge pour fabriquer un vin rosé, je me suis dit « ferme ta grande gueule Berthomeau… » Ce que je fis. C’était sans compter sur un lecteur espiègle, bien informé, qui m’a fait passer, sous le manteau, deux ou trois choses qui lui semblait bonne à dire.

En dépit de ses arguments j’ai campé sur ma position : plume cousue et ce pour 2 bonnes raisons :

-          Primo, n’en déplaise à certains, je n’ai pas avoir une opinion sur tout,

-          Deuxio, je trouve normal que les Provençaux défendent leurs intérêts.

et une mauvaise aussi : par le passé, certains grands défenseurs autoproclamés de nos AOC m’ont collé des étiquettes « infamantes » sans même avoir pris le temps de lire ce que j’écrivais. Donc ras la casquette de prendre des coups.

et pour faire bon poids une très mauvaise : mon ancienneté et ma fidélité d’amateur de rosé, voir ma chronique 05/05/2006 La France en rose ? http://www.berthomeau.com/article-2629832.htmlme confère le privilège de ne m’associer ni aux nouveaux convertis qui, avec des trémolos dans la voix, chantent le rosé de pépé, ni à tous ceux, faiseurs de miracles, qui vont sauter sur l’occasion pour nous concocter de la bistrouille.

 

J’en étais là appréciant au passage, dans ce concert des énamourés et des faux-culs, la prise de position, sur BFM, d’un grand amoureux du vin, David Cobbold qui a défendu avec courage et pertinence la liberté de création. Que le meilleur gagne !

 

Mais voilà que le sieur Chiquelin nous pisse une copie dans l’hebdo des exclus : le Nouvel Obs., au nom affriolant « La vie en rosé » : un must dans la démagogie franchouillardise matinée d’alter et de la nouvelle vulgate type Besancenot. Très good dans un magazine où la plus petite babiole exposée affiche au minimum les 3 SMIC ou « je mange bio mais je n’ai pas jeté mon sac Céline ». Que Chiquelin ait un point de vue sur le sujet, c’est son droit même si on s’en bas les c… comme on se bas les c... du mien d’ailleurs, mais alors qu’il affiche la couleur : tribune libre. Non Chiquelin est journaliste : il exerce le beau métier de nous informer. Alors qu’il s’informe avant de nous tartiner des « conneries » Exemples : mélanger du vin blanc et du vin rouge équivaudrait à l’adjonction de graisse végétale dans le chocolat. Que je sache du vin+du vin, quelle que soit sa couleur ça fait du vin, ça ne change pas la nature du produit. Que ce soit bon ou mauvais c’est une autre histoire. Il suggère aussi que ce mélange créerait du vin. Que je sache 1 litre de blanc+ ½ litre de rouge = 1,5 litre de rosé ça ne fait pas un cl de plus sur le marché contrairement à la chaptalisation qui dans certains cas créer des volumes. Je passe sur le couplet de l’industrialisation du vin ça plaît beaucoup dans les lofts et les maisons de campagne mais, là où je vois rouge, c’est lorsque le Chiquelin, pas gèné, évoque le feuilleton parlementaire de « l’interdiction de la dégustation ». Il arrive après la bataille le gus. Mais où était-il lorsque ça chauffait ? Qu’a-t-il écrit sur le rapport de l’INCA ? « Oualou », que dalle, planqué, silencieux, pas même un petit signe de soutien au combat contre les prohibitionnistes. Les ouvriers de la 25ième heure me gonflent. Les beaux et bons vins rosés de France méritent un bien meilleur avocat et n’ont rien à gagner de plaidoiries à 2 balles truffées d’approximations et de couplets qui n’ont rien à voir avec la choucroute.

 

Face à cette désinformation j’ai décidé, sur mon espace de liberté, de donner la parole à la défense et que les 2 ou 3 choses de mon «  De source sûre » étaient bonnes à dire et à lire. Alors je vous les livre, telles quelles, sans aucune prise de position de ma part.

 

Dans ma chronique, mon informateur est dénommé de « De source sûre » et ses propos sont mis en scène par ma plume (certains pourraient, en reconnaissant mon « style », dire c’est du Berthomeau. Je n’ai pas l’habitude de me cacher derrière les autres sur cet espace de liberté).

 

« De source sûre » me déclare, en préalable, qu’il nous faut garder un minimum de cohérence dans les plaidoyers en défense de la pureté des rosés à la française. En effet, si les rosés issus de coupage de blanc et de rouge ne sont que d’affreux mélanges, des VDPCE bis purs réducteurs de prix, de la daube quoi, ou comme l’écrit Libération, jamais en reste de démagogie, « un breuvage bon marché, mais fort médiocre », nos rosés d’AOC n’ont rien à craindre puisqu’ils ne boxent pas dans cette catégorie. Après tout, par le passé les vins de table médiocres ont poussé beaucoup de consommateurs réguliers vers les AOC génériques, donnant l’illusion à certains qu’ils recrutaient de nouveaux consommateurs alors qu’il ne s’agissait que d’un simple transfert.

Que le problème n'est peut-être pas là. N’y aurait-il pas derrière tout ça une crainte inavouée ? Le risque concurrentiel – je sais que c’est un gros mot de marchand de vin – ne serait-il pas que ceux qui utilisent cette pratique pour les vins sans IG fassent aussi bon pour moins cher que certains de leurs grands frères des AOP-IGP. Le respect de la tradition, qui a un coût, exige l’excellence. Si certaines AOP ou IGP veulent, ou se voient dans l’obligation d’aller ferrailler dans la catégorie des premiers prix de la GD ou du hard discount, en France comme à l’export, elles se fourvoient. Il faut choisir son camp, sortir d’une ambigüité commode.

 

« De source sûre » me rappelle ensuite que les vins sans IG du nouveau règlement communautaire ont été conçu comme des instruments de reconquête pour l’Ancien Monde des marchés en croissance face aux pays du Nouveau Monde et que la commissaire européenne à l'Agriculture Mariann Fischer Boel est en droit d’affirmer qu’elle «  ne voit pas pourquoi nos producteurs européens ne bénéficieraient pas des mêmes possibilités que leurs concurrents étrangers ». Et d’ironiser sur ceux qui ont taillé en pièces « Cap 2010 » Après tout ajoute-t-il si les français ne veulent pas aller sur ce terrain, libre à eux, mais alors qu’ils arrachent les vignes qui vont avec ce type de vins. Dans l’industrie automobile européenne, les Grands européens verraient d’un très bon œil Saab, et surtout Opel, passer l’arme à gauche pour ramasser leurs parts de marché. Ce n’est pas joli, joli, mais ainsi va le monde. Sur le marché anglais personne ne versera une larme sur notre retrait.

Sur le plan purement œnologique, toujours avec la même dent dure « De source sûre » me fait remarquer que cette pratique du coupage blanc-rouge pour faire du rosé est reconnue et autorisée depuis belle lurette par l'OIV pour tous les vins sans distinction (Organisation internationale pour le vin). Ce n’est donc pas, sur le plan œnologique, l’abomination et la désolation dont on nous rebat les oreilles. De plus, insiste «  De source sûre », ne soyons pas hypocrites puisque la possibilité de vinifier des raisins blancs et des raisins rouges ou d’assembler des mouts blancs et des mouts rouges  ou même d’enrichir avec un moût de couleur était ouverte pour tous les VQPRD français, même si seul le Champagne pour son rosé l’utilisait, alors que c’était une pratique interdite pour l’ensemble des vins de table, c’est-à-dire vins de pays compris, pour de sombres raisons de différentiels de prix d’intervention. La question posée se limitait donc, dans un premier temps, à ouvrir cette possibilité à l’ensemble des vins. C’est pour cette raison que la France, dans un premier temps, a voté pour.

 

Enfin « De source sûre » ajoute qu’il y a quelque danger à demander, au nom de l’information des consommateurs, un étiquetage distinctif : par exemple « vin rosé traditionnel » et « rosé issu de coupage » pour ce qui concerne une pratique œnologique autorisée car nos concurrents seraient en droit de nous demander d’indiquer, par exemple, sur les étiquettes de nos AOC qui ont recours à cette pratique autorisée « vin chaptalisé ». Ils ne le feront pas car si la France pourra rendre obligatoire l'inscription de la mention « rosé par coupage » pour les vins issus de mélange, ce sera seulement pour les produits fabriqués en France. Les rosés coupés fabriqués en Espagne ou dans les pays du Nouveau Monde (Australie, Afrique du Sud, etc.) par exemple ne seront pas concernés. Quand à ceux qui voudraient aller encore plus loin et distinguer entre le vrai et le faux rosé, « De source sûre » ironise qu’avec une telle approche nous ferons sûrement un tabac en Angleterre et qu’à coup sûr nous, les 1ier Producteur de Rosés du Monde, nous taillerons des croupières aux faux rosés californiens.

 

Avant de publier « ses 2 ou 3 choses » j’ai rassuré « De source sûre » : il n’avait rien à craindre un journaliste préserve toujours la confidentialité de ses sources.

Merci, si vous n’êtes pas d’accord avec les propos de « De source sûre » de ne pas me tomber sur le râble mais de lui adresser vos analyses en commentaires je sais qu’il les lira avec attention puisqu’il est un vieil abonné de mon blog.

De ce pas je pars à une dégustation de rosés de Provence. Bonne journée. Le pull ci-dessous est rose flashy même si sur la photo il paraît orange ceux qui m'ont croisé avec le savent. Je le porterai au premier rassemblement de l'Amicale des Bons Vivants. A propos si vous adhériez les retardataires ? Voir la charte de l'ABV à la rubrique PAGES (en haut à droite du blog) N°48.
 

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26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 00:04

Le titre de ma chronique associant notre divin nectar à la philosophie pourrait représenter un répulsif puissant pour ceux d’entre vous qui ne souhaitent pas, dès le matin, se prendre la tête. Je les rassure de suite Arnaud Villani auteur d’un Court Traité du rien chez Hermann Editeurs www.editions-hermann.fr est un philosophe modeste, plein d’humour qui « cherche de l’herbe pour s’asseoir et deviser entre amis ».
L’auteur, ce qui doit être l’abomination de la désolation pour nos amis prohibitionnistes, dédie son Court Traité du rien au
Castel Oualou. Et oui mes chers amis, c’est t’y pas beau ça qu’un professeur de philosophie en Khâgne au Lycée Masséna de Nice, un artisan de têtes bien faites, un homme au contact direct de notre belle jeunesse, avoue ainsi sans doute des amitiés vigneronnes. Lisez le texte qui suit, il est écrit dans une langue compréhensible de nous tous pauvres buveurs et le vin, du moins son étiquette, inspire l’auteur en lui permettant d’introduire d’une bien belle manière son parcours à travers les cultures, les philosophies et les anecdotes du rien. Le vin en apéritif c’est très tendance : « et un Castel Oualou pour la tablée ! »

 

« Sur la route qui mène d’Avignon à Bagnols-sur-Cèze, on peut voir l’étiquette agrandie d’un grand vin, ornant un énorme fût à l’ancienne : Castel Oualou. Il faut passer plus d’une fois pour voir aussi, sur le castel traditionnel indiquant les bons cépages, une croix de Saint-André. Cela nous revient alors : en arabe, oualou signifie « rien du tout » (avec ce geste de la main qui passe deux fois sous un menton bien rasé).

Castel Oualou est donc une feinte et ne peut s’entendre qu’avec le sourire. On pourrait la traduire par Château Mon Œil, Château Cours Toujours, Château Bernique, Château Tu te fouilleras ou, dans une langue plus châtiée : De Château, point. L’anecdote ne s’arrête pas là. Car les propriétaires, attaqués en justice par des viticulteurs concurrents, n’eurent pas de mal à démontrer qu’il n’y avait ni publicité mensongère ni utilisation abusive voire frauduleuse de la dénomination « Château », puisqu’il était bien spécifié sur l’étiquette, par le nom et par le dessin, que c’était d’abord un castel et qu’ensuite il n’en était justement pas question. Et si l’on objectait que nous les usagers de la route qui va d’Avignon à Bagnols-sur-Cèze n’étaient pas forcément connaisseurs de la langue arabe, on pouvait se replier sur l’argument du dessin, montrant la chose et, du même geste, la niant ou plus exactement la déniant. D’où l’idée que, tout de même, « le rien, c’est quelque chose ! ». Et qu’à condition d’être appuyé sur quelque chose, il peut trouver sa place et faire son nid comme n’importe quel autre coucou du monde.

L’air de rien, cette anecdote est de grand enseignement. Le propre du philosophe qui a roulé sa bosse et « à qui on ne la fait pas », est de ne plus révérer les grands noms et de philosopher à partir de rien. Et par exemple, une bouteille de vin, envisagée même, on le voit pour son habillage et non pour son contenu ! Car pense-t-on sérieusement une seconde que, sur son lit de mort, la Justice, la Liberté et la Raison, en Majuscules et en grand apparat, viendront le visiter en noble prosopopée et l’inciter à prononcer, purs vers d’or, quelques inoubliables « dernières paroles » ? La philosophie est déjà grande, elle n’a nul besoin des grands signifiants. Elle commence dans l’herbe.

Le seul moment d’intense philosophie dans Platon, c’est lorsqu’il laisse Socrate (le vrai, non celui de Platon, comme on pourrait dire « Christ, le vrai, non celui de Paul ») chercher avec Phèdre « de l’herbe pour s’asseoir ». Cette grande parole éclipse bien des âneries exaltantes, dites sur un ton grand seigneur. Le vrai, c’est que l’homme est ici pour trouver « de l’herbe pour s’asseoir » et deviser entre amis. Ainsi, une étiquette de vin fera bien l’affaire.

Traité en paradigme, cet exemple des plus mince nous apprend ceci : le pouvoir du rien est sa capacité d’interroger le quelque chose. Ainsi, du fait qu’un vin (bon ou mauvais, qu’importe ici !) s’orne de l’image et du nom d’un château, c’est comme si nous avions mis de la noblesse infinitésimale sur notre table et dans nos verres. Le regret toujours vif d’avoir été contraint d’en finir avec le pur symbolique (noblesse, lignée, sang, la geste héroïque, l’héraldique, les châteaux et domaines) initie et renforce ce désir fou d’un « comme si de noblesse », reporté dans les meubles, la vaisselle, le décorum. Ainsi les enfants jouant à la dînette alignent leur être sur  ce jeu. La généralisation du snob (s. nob, sine nobilitae, suivait dans les registres les noms de ceux qui ne pouvaient faire état de « quartiers ») est l’une des raisons d’une compulsion des dépenses somptuaires qui creusent le fossé entre riches et pauvres et jettent non plus l’argent mais bien la Terre par les fenêtres de l’Univers. »

 SCEA Domaine de Castel Oualou Jean François Assemat

BP 15
30150 Roquemaure
Tél : 04.66.82.65.52


Pour celles et ceux qui « cherchent de l’herbe pour s’asseoir et deviser entre amis » plus d'hésitation, vous devez adhérer à l'ABV ! Pour tout savoir sur l'Amicale des Bons Vivants lisez en rubrique PAGES (en haut à droite du blog) au N°48 la charte de l'Amicale.

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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 00:10

Ce matin je vous propose quelques réflexions, qui touchent de très près notre combat pour le bien vivre, sur une société où les gens se cotoient et s'ignorent de plus en plus, sur une société qui cultive la peur et ses peurs, une société où l’émotion prend le pas sur la raison, une société où la phobie du risque est omniprésente , une société où la mesure du risque réel est supplantée par des messages dit de précaution.
Ces réflexions sont tirées d’un ouvrage « Révolution ! Pour en finir avec les illusions françaises » 2005 éditions Louis Audibert, du sociologue Gérard Mermet – ne pas confondre avec Daniel de France Inter – qui, depuis plus de 20 ans, dans Francoscopie, décrypte les mœurs des Français.
Même si je ne partage pas toutes les analyses de Mermet, même si parfois il m’irrite par son goût immodéré de la formule complaisante ou des classifications chics et chocs du type : les 3 France, les Mutants, les Mutins et les Moutons, il a le mérite de dégager, à gros traits, un portrait de la France et des Français qui permet de mieux comprendre. Certains vont me reprocher de n’avoir choisi que des extraits qui apportent de l’eau à mon moulin de la promotion du « bien vivre ». À ceux-là je donne le conseil de lire l’intégralité du livre et ils pourront constater que je n’ai absolument pas tiré la couverture au profit de mon plaidoyer pour l’adhésion à l’Amicale des Bons Vivants.

 

« Il y a plus de choses qui nous font peur que de choses qui nous font mal » Sénèque dans les Lettres à Lucilius

 

« Cette difficulté à cohabiter avec les autres se traduit par le fait que la « société de communication » est en réalité celle de l’incommunication. Hors de la sphère familiale, amicale ou « tribale », les relations entre les individus apparaissent de plus en plus limitées. Au point que l’on pourrait parler parfois de « société d’excommunication ». Le mot n’est bien sûr pas à prendre dans son acception religieuse, compte tenu de l’influence réduite de l’Église catholique dans la société actuelle. Il a ici une dimension laïque et rend compte de la difficulté relationnelle entre Français appartenant à des groupes sociaux différents.

Consciemment ou non, beaucoup de nos concitoyens imaginent que « les autres » sont potentiellement porteurs de maux (microbes, virus, bactéries), qu’ils représentant en tout cas un risque. En référence au système social indien des castes, chacun est pour ses voisins (occasionnels ou durables) un « intouchable ». Il l’est au sens propre du terme : il faut éviter à tout prix d’être en contact avec lui, de le toucher, voire de l’effleurer. L’utilisation de préservatifs n’est pas aujourd’hui limitée à l’acte sexuel ; elle concerne aussi (au sens figuré, cette fois) la plupart des situations de la vie. On assiste ainsi au développement d’une société sans contact. […]

 

« La société sans contact est aussi celle de la peur, de l’incommunication, de la séparation. Si l’on n’y prend garde, le besoin de stérilisation des relations humaines pourrait conduire à la stérilité de la société, c’est-à-dire à son incapacité à engendrer ou à renouveler la vie. […]

 

« Le maître mot pour qualifier la mentalité, les attitudes, les comportements et les valeurs des Français est celui de peur. Une peur qui est plus psychologique que physique, plus diffuse qu’identifiée, plus collective qu’individuelle. Mais le mot doit être utilisé au pluriel, car il recouvre des domaines très divers. Peur des autres et de leur pouvoir de nuisance à travers la délinquance, l’incivilité ou la concurrence. Peur du vide existentiel produit par la société matérielle. Peur de la science et de ses perspectives étonnantes ou effrayantes. Peur de la technologie, des objets complexes qu’elle produit, des frustrations qu’ils engendrent. Peur de ne pas savoir, de ne pas comprendre, de prendre les mauvaises décisions. Peur de ne pas trouver sa place dans la vie sociale, de ne pouvoir la maintenir ou l’améliorer. Peur d’être seul. Peur de la maladie, de l’accident, de la catastrophe. Peur, évidemment, de la mort.

Il n’est donc pas étonnant que les psys soient de plus en plus présents dans la vie, tant professionnelle que personnelle ou familiale, des Français. Leurs cabinets ont remplacés les confessionnaux des églises »

 

« On se trompe lourdement en imaginant que la France est toujours la fille de Pascal et de Descartes. Du premier, elle a oublié l’un des enseignements principaux : « Le moi est haïssable. » Le moi est en effet aujourd’hui au centre des préoccupations de chacun, renforcé par les discours des psys, largement relayé par les médias. Au point que l’introspection est devenue une spécialité nationale. C’est ainsi que notre pays détient le record mondial du nombre de sondages réalisés et publiés chaque année. En incitant à privilégier les sens par rapport aux sens, l’hédonisme, l’égocentrisme et l’égoïsme favorisent le primat de l’émotion sur la raison.

De Descartes, les Français n’ont guère retenu non plus les leçons. Le cartésianisme, éloge du rationnel, a disparu au fur et à mesure que l’émotionnel s’imposait dans les discours et dans l’appréhension du monde. […]

 

« La phobie du risque engendre des risques : celui de privilégier la sécurité au détriment de la liberté ; celui de fermer des pistes de réflexion et d’action qui seraient utiles pour inventer l’avenir, au prétexte qu’elle comportent une part de danger. Celui encore de laisser passer des occasions et d’accroître encore le retard de la France par rapport à d’autres pays développés, moins frileux en matière d’innovation parce que moins « précautionneux ». […]

 

«  Si la mesure du risque réel est souvent défaillante ou absente (elle est parfois impossible), c’est le cas ainsi de son évolution dans le temps. Ainsi, la France n’est pas (ou plus) un pays d’alcooliques et de fumeurs invétérés, contrairement à ce qu’imaginent encore beaucoup de Français. On assiste même, depuis plusieurs années, à une chute spectaculaire de la consommation d’alcool et de tabac. Depuis 1980, la première a diminué d’un tiers. La seconde a diminué de 13% en volume en volume en 2003. »


P
our celles et ceux qui n'ont pas encore adhéré à l'Amicale des Bons Vivants, vous pouvez aller à la rubrique PAGES (en haut et à droite du Blog) consulter la Wine News N° 48  « Profession de foi de l’Amicale des Bons Vivants ».

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24 mars 2009 2 24 /03 /mars /2009 00:11

Même si dans le Landerneau du vin nul ne songerait à me décerner l’Oscar du « chroniqueur le plus sérieux de l’année » le titre de ma chronique ne me doit rien, il n’est que le copié-collé d’une information glanée dans le n° de février 2009 de la RVI sous la rubrique « Les Bacchus 2008 » Mais alors qui est donc le père de cette cuvée  « l’Ami de Carla et de Nicolas » du Père Puig ? Suspens ! Qui est donc ce mystérieux Père Puig ? Un peu de patience mes chers amis. j'aime flaner, prendre des chemins de traverse, évoquer qu'en des temps reculés je fus le « médiateur » de la crise des Rivesaltes, et qu'à ce titre je fus convié au dîner de la nuit des Bacchus 1998 à Perpignan. Quel beau lien entre mes souvenirs et l'énigmatique cuvée « L’ami de Carla et de Nicolas » primée dix ans après.

 

* Détail : l'AVI est le papé en catalan, le grand père... à la RVI comme moi on cause pas le catalan alors on est excusable...

Donc si mes souvenirs sont bons c’était un samedi soir, ou un vendredi, peu importe. Le Tout Perpignan était au rendez-vous des Bacchus. Ces dames arboraient leurs toilettes de soirée et certains messieurs étaient empapillonés. Avant de passer à table je serrais des paluches et, comme à l’accoutumée, je me laissais aller à faire un peu de mauvais esprit, à propos de tout et de rien, avec les chefs de tribus et quelques amis du cru. Comme je faisais parti du paysage, les catalans, qui commençaient à me connaître, prenaient le parti d’en sourire. Pour ne rien vous cacher, ce n’était pas moi la vedette de la soirée mais Sophie Favier, une ex-coco girls de Stéphane Collaro, dont les appas (pour les canaillous ils sont visibles sur la Toile mais je ne mets pas de lien afin de ne pas me faire taxer de site X) ne laissèrent pas l’estrade indifférent. En effet, comme toujours en ce genre d’évènements, après les longs discours des divers présidents, ce fut l’interminable litanie de la distribution des Bacchus. Par bonheur, miss Favier, qui a un cheveu sur la langue, à son corps défendant – si je puis m’exprimer ainsi –  écorchait joyeusement ou buttait sur les patronymes catalans des lauréats ou ceux des domaines gagnants. Ces messieurs sur la scène l’entouraient, s’affairaient, bourdonnaient, s'échauffaient. Bref, l'évocation des dérapages incontrôlés de la Sophie Favier ce soir-là m’offre une belle transition avec là où je veux en venir : en effet je ne peux m'empêcher de d'imagner que « j’eusse beaucoup aimé entendre la Favier énoncer  l’identité du Père Puig, alias José Puig, mais cette année-là aucun Bacchus ne lui fut décerné… »

 

Mais qui est donc ce José Puig (prononcer puich) me direz-vous ? C’est une de mes vieilles connaissances. Les circonstances de notre rencontre, en 1984 – 25 ans déjà – valent d’être contées. Mon cher Ministre, qui n’était pas encore l’ambassadeur des manchots, ce cher Michel Rocard, homme d’ouverture, souhaita que je le représente au Congrès des Caves Particulières que tous les gouvernements de droite comme de gauche ignoraient pour ne pas déplaire à la puissante Confédération des Caves Coopératives (les audois Antoine Verdale et Achille Gauch s’adoraient). Donc, un bel après-midi, je me rends à Blois, au château, à l’invitation de François Chambovet président de la CNCP. Accueil courtois, chaleureux même. Comme dans tout Congrès qui se respecte : discours à la chaîne. Arrive le tour de José Puig. Je rappelle que nous étions en pleine négociation d’élargissement à l'Espagne et au Portugal de ce qui n'était alors que la Communauté Européenne à 10. Dans le Grand Sud, le moins qu’on puisse dire, c’est que c’était chaud. Donc, dans la plus belle tradition des harangues sudistes j’eus droit, de la part du catalan José Puig, vigneron et producteur d’abricots, à une volée de bois vert. La plate-forme du marché St Charles de Perpignan il connaissait le José. En plus il ne se privait pas de mettre les rieurs de son côté le José. Applaudissements nourris. Quand vint mon tour, le représentant du Ministre cause toujours le dernier, je plaidai la cause de l’élargissement avec pugnacité sans me faire chahuter et j’eus droit, moi aussi, à une belle bordée d’applaudissements. Et, comme dans ce genre d’occasions, tout fini par un banquet, c’est autour d’une bonne table, avec de belles bouteilles dessus, que José et moi avons scellé une « vieille complicité ». Pour parodier Anne Roumanoff « on ne vous dira pas tout… »

 

Vous comprenez donc mieux que lorsque j’ai découvert que la cuvée « L’ami de Carla et de Nicolas » provenait du facétieux José, ni une ni deux je l’ai appelé. Ça faisait un sacré bail qu’on ne s’était pas causé. José Puig était dans son camion, il allait au salon des VIF à Strasbourg. Je lui pose la question à mille francs : « pourquoi l’ami de Carla et de Nicolas ? » Tout simplement me répond José ce sont les prénoms de deux de mes petits enfants… » Sacré José, toujours le même, rien ne l’arrête. Bon, c’est OK, il m’envoie une bouteille du Grenache noir tuilé primé mais aussi une bouteille de Rancio 1972. Mais, ce qu’il faut que vous sachiez c’est que notre José, c’est un original, c’est un iconoclaste et, avec son Père Puig, en vin sec, comme on dit au pays du vin doux, il s’est permis beaucoup de « fantaisies » très en avance sur les conceptions de l’époque et il s’est ainsi taillé une belle réputation. " José Puig fut un des pionniers de la production de vins de cépages en implantant dans les terres alluviales de la Salanque du merlot et du cabernet-sauvignon. C’est après avoir parcouru les grands vignobles de France qu’il s’est intéressé au patrimoine ampélographique des appellations les plus prestigieuses dont il a toujours rapporté quelques greffons. Ainsi, après les cépages bordelais, le chardonnay et le viognier ne tardèrent pas à rejoindre ses vignes." Moi qui suis un garçon fidèle en amitié, même si certains me l’ont reproché lorsque j’étais « médiateur » du Rivesaltes, j’ai toujours eu un faible pour l’ami « de Carla et de Nicolas ». Merci José d’être resté toujours égal à toi-même.


Reste à vous dire pour conclure cette chronique buissonnière tout le bien que je pense du Rivesaltes en général et du Grenache Noir Tuilé de José en particulier. Comment avons-nous réussi l’exploit de faire boire à une majorité de français des Portos bien banaux alors que dans le même temps nous laissions les Rivesaltes décliner jusqu’à un quasi-oubli ? À Perpignan, et dans tout le département, pendant deux ans, j’ai répondu à cette question. Je ne vais pas y  revenir mais à trop vouloir vivre d’une petite rente en s’accrochant à un privilège fiscal obsolète et ravageur on en oublie l’essentiel : les consommateurs. Tout est à refaire. Tout est à reconstruire. Les places sont chères sur les linéaires. Le temps des gros volumes est derrière nous. On me dit que le Rivesaltes, sur de nouvelles bases, va redorer son blason. C’est tout le bien que je lui souhaite mais la partie sera rude et, selon la formule maintenant consacrée, je pense qu’il vaut mieux agir quand le baromètre est au beau fixe plutôt que réagir quand il file vers tempête. Ça fait moins de dégâts dans les rangs des vignerons et ça ne laisse pas une région dans l’état où se trouve ce beau département des Pyrénées-Orientales cher à mon cœur de « médiateur ».

Avant de goûter la cuvée du facétieux José Puig j’ai filé jusqu’à la Pâtisserie Laurent Duchesne, à deux pas de chez moi, 2 rue Wurtz dans le 13ième contac@taurent-duchene.com , meilleur ouvrier de France et meilleur éclair au chocolat de Paris – adresse recommandée aux membres parisiens de l’ABV, et à ceux qui viendraient respirer le bon air de Paris –  pour bien sûr acheter des éclairs au chocolat. Je vous assure que le Grenache Noir Tuilé 2000 du Père Puig, même si c’est encore un jeune homme, en compagnie des éclairs du Père Duchêne, c’est le « double péché de gourmandise » avec circonstances aggravantes puisque nous sommes en carême. On se lèche les doigts, on se pourlèche les babines et on se dit qu’à la première occasion on récidivera…


 

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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 00:04

Méfiez-vous de mes titres de chronique. Je vous ai déjà fait le coup avec « Confusion sexuelle et Cu » http://www.berthomeau.com/article-5337184.html   Mais, comme vous le savez, j’aime les histoires, surtout celles où la pâte humaine transparait. Celle que je vais vous conter ce matin est une histoire vraie. J’ai décidé, avec l’accord de l’auteur, un garçon discret qui me dit guère goûter le côté place publique de la blogosphère, qui n’a nulle envie de devenir un icône de tous les milieux alternatifs du microcosme de la viticulture française, qui ne souhaite rejoindre telle ou telle micro mouvance, qui n'a rien demandé à personne et n’a aucune aspiration de la sorte, de la raconter à ma façon sans en changer le fond d’aucune façon.

Donc, c’est l’histoire d’un mec * qui un jour me dit, comme ça, qu’il mène un peu moins d'1 ha en « agriculture naturelle » (expression française de la méthode de M. Fukuoka) sur une parcelle expérimentale où il ne revendique aucune AOC car pour lui rien ne lui permet d'affirmer que ce type d'agriculture, qui n'autorise pas de forte densité de plantation à l'ha, permettrait de donner une image fidèle, ou plus exactement traditionnelle du terroir sur lequel elle est implantée. Je lui demande :

-          pourquoi, faites-vous ça ? 

-          tout simplement parce que 8 années de viticulture de type bio, ne m'ont pas convaincu du bienfondé de cette approche.

Comme j’en reste coi, il ajoute :


-          si le travail du sol permet de se passer de cette saloperie de glyphosate (nom générique du Roundup) et s'il existe bien des moyens de se passer d'insecticides organochlorés (confusion sexuelle, bacillus thuringiensis, abeilles,...) l'abandon de molécule de synthèse de type folpel, dithane et al pour retourner vers le cuivre sous quelque forme que ce soit me dérange énormément. Le cuivre est un polluant d'une rémanence et d'une toxicité exceptionnelle pour l'environnement et ne devrait d'ailleurs pas tarder à être interdit en agriculture conventionnelle comme bio!...

 

Comme je suis sur la même longueur d’ondes que lui, j’opine du chef et je suis tout ouïe. Je fais bien car ce qu’il me dit, sans élever le ton ni se poser en donneur de leçons, exprime fort bien ce que pense au fond de moi.


-          Dans tous les cas, la plante cultivée reste sous perfusion de l'homme. Et ceci me dérange sur un plan éthique et citoyen. Peut-on justifier qu'une production aussi peu indispensable à l'humanité provoque la mort biologique de sols dont on pourrait avoir un jour besoin pour des besoins vitaux. Rassurez vous je n'y mets pas la Côte d'Or, mais honnêtement, quel est le pourcentage des terres viticoles qui produisent des vins dignes d'intérêt culturel et gastronomique à l'échelle mondiale?

 

Comme pour s’excuser il se croit obligé d’ajouter :


-          Voilà mon idée stupide : moins la production est vitale pour l'humanité ou la planète, et moins son impact sur l'environnement devrait être important. Encore une fois, et bien qu'étant un passionné de longue date et tentant d'en tirer un revenu pour faire vivre ma famille, je ne mets pas le vin au rang des absolues nécessité pour la vie, n'en déplaise à Platon.

 

Et moi pour faire rebondir la conversation je le branche sur la méthode Fukuoka. Intarissable.


-                     Après la seconde guerre mondiale, dans un Japon manquant de tout, M. Fukuoka, biologiste spécialiste du végétal de son état, a développé une agriculture très frugale en moyens aussi bien chimique que mécanique et énergétique Cette agriculture est basée sur une posture éthique : intervenir sur les symptômes apparaissant dans un système trop complexe pour qu'on le comprenne dans son intégralité, peut conduire à des dégâts considérables sur ce système, même si les symptômes initiaux ont disparu. Une sorte de théorie du chaos appliquée à l'écologie agricole, en quelque sorte.  M. Fukuoka a mis au point et appliqué cette méthode sur sa propre ferme étant issu d'une famille de paysans.


       Il y a cultivé du riz et produit des fruits pendant plus de 50 ans jusqu'à sa mort l'an dernier.


       Sa méthode est très simple :


        Pas de labour,

        Pas de compost ou de d'engrais de quelque sorte,

        Pas d'intrant (produits de traitement),

        Pas de désherbage.


Pour préciser un peu, on va occuper le terrain avec un couvert végétal très dense (en trèfle    blanc par exemple), au départ artificiel mais progressivement mi exogène mi endogène. En gros, on va faire sa culture dans un très joli pré auquel on ne touche pas, si ce n'est pour l'entretenir, un peu à la manière d'un fairway ou d'un green de golf : tonte, roulage, aération...Ça, c'est pour pas de labour et pas de désherbage.


Pour pas d'engrais (fertilisation) ni de compost (fertilisation et structuration) : on va semer différentes plantes (en France une céréale rustique pour le printemps et un blé d'hiver) à différents moments de l'année. Plantes qu'on ne récoltera pas mais qu'on couchera ou coupera lorsqu'elles deviendront gênantes pour la culture principale.


On introduit également des plantes à mycorhize de type oignon ail et poireau sauvages, pour favoriser une vie biologique des sols très intense.


En fait, on crée un biotope assez équilibré et autonome dans lequel on va tenter d'introduire une culture...


C'est long, ça demande pas mal de travail et de réflexion... Je crains que le poil dans la main ne soit de trop pour quelqu'un qui voudrait s'y mettre...


Bien entendu toutes ces explications sont très partielles. Il faut aller loin dans le détail pour réellement comprendre la méthode.


L'homme (agriculteur et chercheur) qui a adapté cette méthode en France dans les années 1970 est Marc Bonfils.


Il y a aujourd'hui plusieurs centaines d'hectare de céréales en Beauce qui sont conduits selon ces principes souvent appelés par les technos « agriculture biologique sous couvert végétal permanent ».


Un programme de l'ONU basé sur les résultats de Fukuoka est toujours très actif en Amérique du Sud et en Afrique pour mettre en culture des zones aujourd'hui incultes. Le Brésil compte plusieurs milliers d'hectares de céréales dans le Nordeste menés de la sorte.

On est assez loin de Steiner et de Goethe...

 

Là, pour faire une pause, pour souffler, je lui propose un « blanc limé » Mais il embraye :


-         Pour ce qui me concerne, mes tentatives de convertir un vignoble existant ce sont soldés par de cuisants échecs. La vigne n'arrive pas à s'habituer à une concurrence aussi forte et brutale. Les rendements chutent à un point ridicule, la mortalité augmente aussi vite que les rendements ont chuté. Pas terrible. J'ai ensuite essayé d'établir une nouvelle vigne à partir de plants greffés dans un terrain préparé pendant une saison complète : couvert de trèfle + rotation de céréale + mychorization. Je précise que j'ai planté à un équivalent de 5000 pieds/ha.


Mieux mais là encore, pas mal de problème de croissance et de mortalité. Par contre, une vie sensationnelle et 0 mildiou, les 2 premières années et un tout petit peu sur feuilles uniquement en 2007 et 2008. SANS CUIVRE.


En 2005 rencontre avec un vieux de la vieille qui me fait remarquer que si ça tire trop (en roulant les r) sur les plants, il faut planter les sauvages (le porte greffe) puis greffer en place après 2 ou 3 ans, le temps pour le porte greffe de bien s'implanter.


Et j'ai mis en pratique les techniques de densification progressives que les permaculteurs néozélandais ont mise au point pour les kiwis.

 

Comme je ne suis qu’un « ignare total » je me concentre pour suivre. Gentiment, en trempant ses lèvres dans le blanc, il ajoute «  bon, je me résume : on fait un champ de trèfle. On y fait 2 cultures dans l'année pour la biomasse (fertilisation et structure). On y plante progressivement des porte-greffes (2 x 500/ha/ans) pendant 2 ans peut être trois. On court la campagne pour y récupérer des poireaux et de l'ail sauvage, dont on fait une pépinière en aéroponie (bio SVP) pour accélérer la production. 


On greffe en place le ou les cépages dont on a récupérer les sarments chez les potes (merci à Elian Da Ros, Mathieu Cosse, Ciprien Arlaud et Didier Barouillet pour leur contribution), en massale bio sur des vieilles vignes.


On ne palisse pas. Et oui, tout sur échalas pour pouvoir croiser les passages au tracteur. On appelle les copains apiculteurs pour qu'ils apportent leurs ruches au printemps.


Voilà. 5 ans de boulot pour établir une nouvelle vigne... »

 

Comme l’aurait dit pépé Louis « voilà de la belle ouvrage… » alors je le lui dis. Il sourit mais je sens qu’il a un petit quelque chose sur le cœur, alors je l’encourage à vider son sac. Il y va de bon cœur : «  Si Mr Bizeul s'est autant cassé le fion que moi pour planter 1 ha de vigne il comprendra ma surprise de voir ses commentaires sur une méthode qu'il n'a même pas pris le temps d'étudier 5 mn avant de l'agresser sur le plan du travail fourni. La plume leste de l'ancien journaliste peut être ? » avant d’ajouter bon prince : « Au demeurant je le remercie pour son reportage sur son chantier de surgreffage en fente qui m’a été fort utiles. »


 Moi qui ne suis qu’un plumitif et qui n’aime rien tant que le débat, même un peu vif, Hervé aussi, je suis raccord. Mais, une fois le sac vidé, retour à l’expérience.

 
« Voilà. 2008 est ma première vraie vendange sur environ 1000 pieds de vigne, conduits sans aucun traitement ni aucune fertilisation.


 Une belle année de @#$%& pour une première vendange. Nous avons récolté 1 tonne de raisins avec très peu de perte due au mildiou. Ces raisins étaient murs et sains. Pour une deuxième feuille cette récolte me parait honorable. Il faudra voir la suite.


Maintenant, ma justification principale.


JE NE FAIS PAS CA PARCE QUE JE CROIS QUE MON VIN SERA MEILLEUR QUE LES AUTRES.


Voilà c'est dit. En plus je ne le vends même pas, mais on le picole en copains.
Pour moi il n'y a pas de corrélation entre méthode culturale et expression du terroir ou qualité intrinsèque du vin.


Un terroir de @#$%& reste un terroir de @#$%& même en bio ou en Fukuoka.


Mais je suis heureux et passionné par cette aventure certes agricole mais surtout humaine dans laquelle je me suis lancé un peu inconsciemment. »

 

Et comme dans toutes les histoires vraies il faut une chute. La sienne prend la forme d’une profession de foi.


« Je continuerai ma viticulture en bio matinée de biodynamie (surtout la 500p la 501 et les cycles lunaires). Mais mes prochaines replantations ou nouvelles parcelles seront au moins partiellement conduites en agriculture naturelle, au moins pour voir si des densités de plantation de 2 ou 3000 pieds/ha permettent d'exprimer le terroir comme le font aujourd'hui leur grandes sœurs à 6000.


Je continuerai aussi l'achat de vendange et le négoce pur et dur, parce que j'en besoin pour nourrir ma famille, qu'il n'y a pas que des geeks qui boivent du vin et que 10 euros dans une quille ça fait déjà mal à pas mal de nos concitoyens et pas uniquement parce qu'ils préfèrent le tiercé au pinard.


Il y a aussi l'immense, et crucial au sens de Masanobu Fukuoka, problème de la gestion des ressources foliaires. Dans cette agriculture, la seule source d'énergie mise en oeuvre est l'énergie solaire. Le seul capteur dont on (les plantes, en fait) dispose est les feuilles. Tout part et repose là dessus. Gérer la surface et l'efficacité foliaire de toutes les cultures qui entrent en jeu.


Ce qui revient à explorer un monde quasi inconnu de symbioses mystérieuses et d'enzymes diverses et variées.


Un peu de boulot en perspective apparemment. »

 

Je ne peux qu’approuver, mais il n’a pas fini :


 « Ah oui, j'ai oublié : je taille (gobelet), contrairement aux recommandations de Mr Fukuoka qui, au demeurant, n'ont jamais porté sur la vigne. »

 

Et puis, cerise sur le gâteau, il enfonce le clou :


« Le truc que j'ai vraiment oublié : je ne fais pas de vins "nature" ou "naturels". Même à titre perso, je les évite en général, préférant un bon cidre ou une bonne bière si j'ai des envies d'aromes fermentaires, la volatile et les bretts en moins (encore que dans certains cidres...)


En vinif, je ne m'interdis que les interventions biologiques. Pour le reste, c'est selon, les jours, les lunes... les vins surtout, en fait.


J'ai en horreur la confusion, savamment entretenue par beaucoup, entre méthodes d'agriculture bio ou « naturelle » et vins « nature » ou « naturels ».


 Tout cela est permutable à l'infini et tous les cas de figure sont sur les étagères de nos cavistes préférés : les vins pas natures issues de l'agriculture biologique®, les natures issus de l'agriculture pas naturelle®; les natures naturels (NaNa®)... »


Et c’est la chute finale :


-  Quelles foutaises...


* C'est l'histoire d'un mec : expression Coluchienne


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22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 00:09

 

Tout nous souriait. Robert Frenkel, qui se présentait comme le simple directeur financier de la Garantie Foncière, animait des tables rondes, où certains journalistes stipendiés de la presse financière lui servaient la soupe moyennant bakchich. Face aux hésitants, le petit homme rondouillard ne lésinait pas sur le calibre des arguments choc « Nous avons parmi nos actionnaires un lauréat du Nobel. Nous avons en portefeuille des décisions de juges des tutelles qui ont autorisé le placement de biens de mineurs à la Garantie Foncière… ». Frenkel ne doutait de rien, il se sentait protégé. L’intérêt de notre position tenait au fait que notre mandataire officiel ignorait tout des nouvelles cartes dont nous disposions maintenant. L’affaire du poker restait pour nos amis de la Grande Maison une affaire purement privée. Nous disposions enfin des explosifs nécessaires pour faire péter le système de l’intérieur. Le Figaro, qui en ce temps-là honorait sa devise, leva le lièvre dès septembre 1969 : « S’il l’on en croyait certaines publicités tapageuses, il existerait, pour reprendre l’expression d’un analyste-financier, des sociétés-miracles. Elles permettraient des rendements nets si élevés – plus de 10% pour certaines d’entre elles – qu’on voit mal comment ils pourraient être effectivement obtenus. On le voit d’autant moins que la gérance prélève le plus souvent une partie des fonds versés par le souscripteur et une partie également des loyers versés par elle. Pour donner du 10%, cela supposerait une rentabilité des capitaux investis de l’ordre de 14 à 15%, bien peu probable, surtout pour des locaux commerciaux d’acquisition trop récente pour qu’une indexation ait pu déjà jouer ; quant aux locaux d’habitation, cela apparaît à peu près impossible. »

Élémentaire mon cher Watson, lorsque les journalistes font leur boulot au lieu de jouer les haut-parleurs du discours dominant, la vie des « copains et des coquins » se révèle plus difficile. Le groin du Prince Poniatowski fouissait déjà la fange, où se vautraient quelques compagnons des gaullistes, pour le compte de son mentor Giscard tenu par la solidarité gouvernementale en tant que Ministre des Finances. En janvier, à la suite d’une lettre du jeune déplumé de Chamalières, le procureur général de Paris avait ouvert une information judiciaire contre X à l’encontre de la Garantie Foncière visant des délits d’ « abus de biens sociaux, abus de confiance et autres infractions à la législation ». Le grand public l’ignorait mais pas nous qui attendions notre heure pour précipiter le processus de décomposition et faire que l’explosion de la bulle éclabousse au maximum le régime. Quand j’écris ces lignes je ne peux m’empêcher de penser que l’adage populaire, selon lequel l’histoire est un éternel recommencement, s’applique toujours à merveille à celle des escrocs financiers. Plus c’est simple, plus c’est gros, plus ça passe comme une lettre à la poste. En rentrant à Paris après notre croisière sur le Mermaz, excités comme des puces, Chloé et moi avions décidé de nous replonger la tête la première dans le marigot de l’ultra-gauche. Elle à Rome et à Milan, moi dans le petit périmètre de la Sorbonne et de la rue d’Ulm.

Nous séparer fut une réelle douleur. Nous nous complétions si bien, sans effort, à l’instinct, que j’en étais venu à penser que rien ne pourrait nous résister. Je déteste les adieux. La vieille du départ de Chloé nous sommes allés passer la soirée chez le père de Marie. Nous ressentions le besoin de ce bol d’oxygène tant nous craignions de succomber aux délices vénéneux de notre vie pleine de tiroirs, de chausse-trappes, de coups tordus. Le sentiment d’impunité génère l’ivresse des cimes, redescendre sur terre permet de se recaler. Le grand homme crachait le feu. Même s’il adorait Claude, la femme du président Pompe, grande protectrice des Arts, son exécration du pompidolisme atteignait un degré de virulence proche des outrances de nos amis de la GP. Notre croisière sur le Mermoz le conforta dans son rejet viscéral du triomphe et de la morgue des nouveaux riches. Au dessert, il toisait Chloé, l’œil acéré, puis, l’empoignant par le bras il l’entrainait vers son atelier. « Ton androgynie me rend fou. Je veux te peindre nue allongée sur un matelas de billets de banque… » Je crus bon d’ironiser « Et si je proposais aux frelons de la GP de prendre d’assaut la Banque de France ça règlerait la question du matelas… » Hautain et narquois, le grand homme me balançait une clé qu’il portait arrimée à une cordelette de jute qu’il portait en sautoir. « La combinaison est simple, c’est la date de naissance de Marie. Tu trouveras ce qu’il faut dans le coffre mon grand » Quand je revins, un cabas empli de billets de 500 francs flambants neufs, Chloé, face à la grande verrière, contemplait Paris endormi.
Vous pouvez, pour celles et ceux qui n'ont pas encore adhéré à l'Amicale des Bons Vivants, aller à la rubrique PAGES (en haut et à droite du Blog) consulter la Wine News N° 48  « Profession de foi de l’Amicale des Bons Vivants » Tous les détails pour adhérer.

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21 mars 2009 6 21 /03 /mars /2009 22:19

Depuis Elsass Blues  je savais que t’étais né tout seul près de la frontière
Celle qui nous faisait si peur hier
Et que
Dans ton coin on faisait pas d'marmot
car la cigogne faisait tout ‘le boulot…

Maintenant que t’as fait ton bout de route avec nous, pour nous et aussi sans nous, pour toi, pour ceux que t’aimais, pour ce que tu voulais, te voilà installé à ton dernier domicile connu, avenue de la Chapelle, 20e division du Père Lachaise.

Comme l’écrivait Desproges dans sa Somme Vivons heureux en attendant la mort : « Une chose est certaine. Si j’étais Dieu et si je devais créer la terre, je m’y prendrais tout autrement. J’abolirais la mort et Tino Rossi.

En ce qui concerne l’abolition de la mort, elle m’apparaît à l’évidence comme une réforme de première urgence, dans la mesure où la plupart des humains renâclent farouchement à la seule idée de quitter ce bas monde, même quand leur femme les trompe à l’extérieur et que les métastases les bouffent de l’intérieur. »

 

Sic transit gloria mundi...

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21 mars 2009 6 21 /03 /mars /2009 08:00

Dans la période récente nous avons eu droit à l’affrontement entre les seuls défenseurs du Bien Public, les gardiens de notre Santé Publique, juchés tout en haut de leur chaire de hauts dignitaires de la science et de la médecine, drapés dans leur pureté et leur indépendance vis-à-vis des puissances d’argent, qui exhibaient, telles les tables de la loi, une incontestable méta-analyse d’où il ressortait, selon eux, sans contestation possible, que toucher au premier verre équivalait à se jeter la tête la première dans les rets du foutu crabe, et d’affreux mercantis, exportateurs dans le vaste monde de leur produit dangereux, organisés en un lobby puissant, redoutable, insoucieux de la santé de leurs concitoyens, corrupteurs de notre belle jeunesse, des rustauds, des péquenots de la pire espèce, manipulant la représentation nationale pour qu’elle jette dans le caniveau la plus belle part de la batterie de mesures qui feraient, enfin, reculer le fléau de l’alcoolisme.


D’un côté le Bien, les bons bergers, à qui il faut faire confiance, les yeux fermés, de l’autre le Mal, les brebis galeuses, qu’il faut fuir comme la peste C’est commode, le bon peuple comprend. Il a peur. La santé publique progresse. L’alcoolisme régresse…

 

Mais que lis-je dans le journal le Monde daté du 20 mars ?

 

Le titre de l’article  Un « Dr Madoff » de la pharmacie m’intrigue et m’étonne.

 http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/03/20/un-dr-madoff-de-la-pharmacie_1170578_3244.html  

Extraits :

 

« Tout était faux. Les patients supposés avoir testé des médicaments censés accélérer leur rétablissement postopératoire n'ont jamais existé. Les vingt-et-un articles scientifiques où étaient décrits les bienfaits de ces molécules miraculeuses n'étaient qu'un tissu de statistiques sans fondement. Mais, sur la foi de ces résultats frauduleux, des millions de personnes se sont vu administrer des molécules bien réelles, qui ont rapporté des sommes colossales aux compagnies qui les commercialisent, Pfizer, Merck ou Wyeth. »

 

Et pourquoi donc une telle imposture ?

 

« La course aux honneurs, et aux crédits qui les accompagnent, est le moteur de ce type de comportement. Les "travaux" du docteur Reuben étaient en partie financés par Pfizer, qui en avait fait l'un de ses porte-parole lors de conférences scientifiques où ses interventions étaient rémunérées. »

 

Alors suspicion légitime ?

 

« Cette affaire, comme à chaque fois qu'une telle imposture est dévoilée, conduit à  s'interroger sur la fiabilité de l'édition scientifique, et en particuliers médicale. Selon l'adage bien connu "publish or perish", c'est en effet grâce à la publication dans les revues scientifiques que se construit une carrière. »

 

Lobby vous avez dit lobby ?

 

« Une autre étude, parue le 13 février dans le British Medical Journal, montre que certaines revues facilitent, inconsciemment ou non, la publication de travaux financés par l'industrie pharmaceutique. Passant au peigne fin 274 études sur les vaccins grippaux, Tom Jefferson (Cochrane Vaccine Field, Italie) a constaté que celles qui paraissaient dans les journaux considérés comme les meilleurs n'étaient pas forcément les mieux conçues et les plus pertinentes. Ce qui faisait la différence, c'était la nature du sponsor de l'étude. En clair, les grosses firmes pharmaceutiques ont plus de chance de voir les travaux qu'elles financent publiés dans les journaux de haut rang. "Les sponsors industriels commandent un grand nombre de tirés à part des études qui valorisent leurs produits, assurant eux-mêmes la traduction. Ils achètent aussi des espaces publicitaires dans ces journaux. Il est temps que ceux-ci dévoilent leurs sources de financement", note M. Jefferson. »

 

Bien évidemment je ne fourre pas tout le monde dans le même sac, la grande majorité des chercheurs sont des hommes honnêtes, œuvrant pour faire avancer la science,  mais je demande simplement à ces messieurs les grands communicants de notre système de Santé Publique de bien vouloir balayer un peu devant leur porte avant de nous asséner que leurs études scientifiques compilées sont irréfutables, de baisser un peu le son de leurs certitudes absolues et de cesser de nous faire accroire qu’ils sont à cent lieux des basses préoccupations matérielles dont ils taxent avec hauteur ceux qu’ils stigmatisent. Franchement, que pèse le malheureux lobby viticole face aux Pfizer, Merck, Sanofi Aventis, Hoffmann Laroche, Novartis,  GlaxoSmithKline et Abbott… Que dalle ! C’en serait risible si les forces en présence bénéficiaient d’un égal accès aux grands médias qui façonnent, voire manipulent une opinion publique peureuse et versatile.

Le secrétaire perpétuel de l'Amicale des Bons Vivants

Jacques Berthomeau

 

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21 mars 2009 6 21 /03 /mars /2009 00:05


" Mieux instruits de ces choses, les Romains, contèrent qu’ils consacraient leurs vignes à Bacchus. On était au déclin du paganisme, et alors que tous les dieux tombaient, Bacchus chancelait à peine – Et encore était-ce après les libations.

Les Parisiens lui dressèrent donc un autel, auquel succéda dans le haut de la rue Saint-Jacques, une première église qui resta entourée de vignobles jusqu’au XIe siècle. Pour concilier la présence d’un ancien dieu avec la ferveur du culte nouveau, les Parisiens s’avisèrent d’un curieux stratagème : ils baptisèrent Bacchus. Ils le découronnèrent de ses pampres. Ils le coiffèrent d’une auréole, et en firent saint Bacchus – nom que l’église Saint-Benoît en raison de cette tradition, porta très longtemps.

La fête de la saint Bacchus tombait le même mois et le même jour que la fête des vignerons des environs de Paris qui s’est perpétuée jusqu’à nous. En combien de lieux de France, à cette époque déjà, saint Bacchus n’eut-il pas mérité qu’on lui dressa des autels !

Par sa position géographique, par la nature de son sol, la variété de ses expositions et le nombre de ses abris, la France est, plus qu’un autre pays, favorable à la culture de la vigne. Charlemagne qui la rencontre dès les bords du Rhin, et la retrouve à Fronsac quand il séjourne en Aquitaine, étend sur elle sa protection. Il est sobre, il limite à trois coupes, à chaque repas, ses libations. Il condamne sévèrement l’ivresse, mais il approuve l’usage du vin.

Les saints aussi, Grégoire de Tours raconte qu’un pauvre pêcheur n’ayant plus une seule goutte de vin pour se ranimer au travail, se mit à prier Saint Marti de lui faire la grâce d’une pêche heureuse. Au premier coup de filet dans la Loire, il prit un poisson magnifique ; revenu bien vite sur le bord, il entra au cabaret le plus voisin, et le poisson pêché par l’entremise du saint fut le prix du vin qu’il y but.

Cette légende n’a pas eu affaire à des ingrats : les buveurs, à l’époque médiévale, ont pris pour patron saint Martin, alors que les vignerons, de leur côté, se plaçaient sous le patronage de saint Vincent, auquel ils sont restés fidèles.

La plus dure punition que Charlemagne inflige à ceux de ses serviteurs en retard dans l’accomplissement de ses ordres, c’est l’obligation de s’abstenir de vin pendant autant de jours qu’ils en auront retardé l’exécution. Il suffisait, paraît-il, de la rigueur de ce châtiment pour ramener la discipline. En ce grand empereur, à qui rien n’est étranger de ce qui fait la prospérité d’une nation, la vigne a un défenseur éclairé ; ses capitulaires le prouvent. »

Texte de Georges Montorgueil et illustrations de Marcel Jeanjean


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