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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 00:09

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Dans sa préface, Roger Scruton, déclare que son livre « n’est pas un guide pour boire le vin, mais pour le penser. C’est un hommage au plaisir commis par un adepte du bonheur, et une défense de la vertu par un rescapé du vice. » Je l’atteste. Comme lui je défends l’opinion autrefois attribuée à Platon selon laquelle « le vin est la chose de plus grande valeur et la plus excellente que les dieux aient offerte à l’homme ». Attention chers lecteurs ce livre, même si la 1ière Partie : à Boire est jubilatoire, c’est de la prose de philosophe, un philosophe érudit, musicologue averti, et bien sûr anglais jusqu’au bout de sa plume acérée. Pour preuve ce cri de colère à propos d’un vin de table anglais proscrit par une directive européenne « Tout comme les Anglais n’ont pas droit à leur propre Parlement, à leur propre législation sur leur territoire historique, ils n’ont plus droit à leur propre vin. Bien entendu, le Royaume-Uni est encore reconnu : c’est un terme aseptique, bureaucratique, ce n’est pas un lieu, plutôt un concept qui contient dans son nom même le pouvoir dirigeant. Mais officiellement, il n’existe pas une région d’Angleterre, et celui qui essaye bravement de montrer que les Anglais peuvent maintenant produire du vin, comme ils l’ont fait à l’époque saxonne, et qui l’annonce sur une étiquette, commet un délit »

 

Donc le livre de Scruton est pour une grande partie dirigé « contre « la moralité et la prudence ingrates », non pour encourager le vice mais pour montrer que le vin est compatible avec la vertu. » Comment ne pas partager le projet de l’auteur lorsqu’il écrit dans sa préface « Selon moi, il faudrait rassembler les fanatiques de la santé qui ont empoisonné tous nos plaisirs naturels et les enfermer dans un lieu où ils pourraient se casser les pieds entre eux avec leurs remèdes de charlatans. » et adhérer à sa conviction « que le vin accompagne à merveille la nourriture, mais il accompagne encore mieux la pensée. En pensant avec le vin, on n’apprend pas seulement à boire en pensant, mais aussi à penser en buvant. » Je vous offre donc quelques extraits de la 1ière Partie, la plus accessible et la plus représentative de l’érudition vinique de l’auteur. La 2de Partie : Donc je suis est une réflexion philosophique, certes profonde, mais par moment quelque peu ennuyeuse et par trop érudite.

 

Son ami Desmond, un Irlandais plein d’esprit, réfugié près de Fontainebleau pour traiter par le vin sa consommation excessive d’alcool, avait adopté le château-trotanoy 1945, bu seul après le repas. Il le déconseillait à l’auteur « dont les papilles novices et le flux sanguin anémique réclamaient clairement du beaujolais. » Tentation !

« Un jour, j’ai trouvé Desmond endormi dans son fauteuil, je lui ai pris son trésor et, pour la première fois, j’ai accédé à l’expérience indescriptible de l’arôme d’un grand cru qui flotte au-dessus du verre, aux lèvres qui tremblent, comme dans l’attente d’un baiser fatal. J’étais sur le point de tomber amoureux non d’une saveur, d’une plante ou d’une drogue, mais d’une partie sanctifiée de la France. La bouteille que j’avais délivrée de ces mains aimantes contenait un liquide acajou brillant, un arôme enivrant, un goût aux strates subtiles, mais aussi quelque chose de plus précieux que tout cela, résumé dans les mots anciens et impénétrables : Trotanoy, château, Pomerol, le lieu. J’étais submergé par l’idée que cette boisson était le distillat d’une localité, d’une époque, d’une culture. »

 

« Mon nez frottait celui de Trotanoy, j’étais face à la vigne. Là, dans le verre, se trouvaient le sol du lieu et, dans ce sol, une âme. »

 

Le crachat à 100£ lors de dégustation organisée par Corney&Barrow le marchand londonien possédant les droits anglais exclusifs sur les vins du Domaine de la Romanée Conti.

« C’était la première fois que je prenais conscience de la véritable souffrance du critique de vin. Car comment peut-on faire tourner quelque chose dans sa bouche après une expression aussi béate tout en sachant que la bouteille vaut 1500£, et tout cela pour griffonner ensuite « sacrément bon » sur son carnet ? Je voyais leurs sourcils se froncer tandis qu’ils s’efforçaient de rallonger leur paragraphe, d’ajouter un peu d’encre par-ci, de raboter par-là et, d’une façon ou d’une autre, de se faire pardonner leur crime puisqu’ils jetaient dans l’évier l’équivalent d’une mensualité de leur emprunt immobilier. »

 

Dans son chapitre Tour de France

« Le Charlemagne (un vignoble donné à l’abbaye de Saulieu par Charlemagne en 775) se situe sur la pente favorable de la colline de Corton, non au-dessus d’Aloxe mais au-dessus de Pernand. L’Île de Vergelesses se trouve juste en-dessous, planté avec du pinot noir. Mais entre les deux, se trouve un minuscule vignoble appelé « Les Noirets » qui n’est ni un grand cru comme le Charlemagne ni un premier cru comme l’Île de Vergelesses, mais un simple vin de pays de Pernand. Il est planté avec du chardonnay et produit un vin aux arômes fins et nets, à la richesse profonde de noisette qui sont la marque d’un bourgogne blanc noble. Ceux qui dépensent une fortune pour une bouteille de corton-charlemagne n’ont pour la plupart jamais entendu parler du pernand-vergelesses, et aucun sans doute n’a entendu parler des noirets. Je suis profondément désolé de vous en parler. Mais à quoi servirait ce chapitre si je n’en parlais pas. »

 

« Le Languedoc est un lieu d’expérimentation, non pas simplement parce que les règles de l’appellation contrôlée ont rendu cela possible, amis aussi parce que c’est dans la nature des gens qui y vivent. Ils ont été hérétiques, templiers, albigeois, des gens qui, comme l’a découvert Thieri Loup, ne disent pas « oui » mais au mieux « oc » : assez pou envoyer l’admirateur le plus ardent en Terre Sainte. »

« Il existe des producteurs de vins de pays qui font concurrence à ces appellations d’origine apparues tout autour d’eux et pour qui le manque de reconnaissance officielle éperonne le zèle compétitif. C’est le cas, par exemple des vignerons des Côtes de Thongue autour de Pézenas qui font du vin rouge, blanc et rosé, et qui se sont mutuellement incités à adapter de nouvelles variétés sur leur ancien sol pour rivaliser avec les vins célèbres produits à l’est, à l’ouest et au nord de leurs domaines. »

 

Dans son chapitre : Nouvelles venues d’ailleurs

« Pourquoi l’appeler « shiraz » ? Ce raisin – le syrah – n’a rien à voir avec la ville de Shiraz, nonobstant la légende qui est mise ici et là sur les rives du Rhône, selon laquelle les Croisés auraient rapporté ce raisin de ces contrées et nonobstant la célébrité de Shiraz, lieu de naissance du grand buveur Hafiz. Le syrah est le raisin de l’hermitage, un vin qui vieillit durant des décennies pour donner le plus délicat et le plus parfumé de tous les produits du Rhône. Le nom de « shiraz » donne au vin un côté sauvage et velu qu’il faut descendre au goulot avec le stoïcisme d’un converti qui vient de renoncer à la bière. Forcer le syrah à atteindre les 14 degrés (ou plus en rusant) pour accélérer la maturation, afin de mettre le produit sur le marché avec toutes ses saveurs de réglisse indomptées – crachant son souffle de feu comme un vieux coureur de jupons qui se penche vers vous et met sa main poilue sur votre genou – c’est massacrer un raisin qui, correctement traité comme c’est la cas sur la colline de l’Hermitage ou sur la Côte Rôtie, est le plus lent et le plus civilisé des séducteurs. »

 

Et pour finir « Aussi, retournons vers la véritable justification du vin, c’est-à-dire la pratique vertueuse. Voici une manière de l’exercer. Tout d’abord, entourez-vous d’amis. Puis servez quelque chose d’intrinsèquement intéressant : un vin enraciné dans un terroir qui vient vers vous depuis un lieu privilégié, qui invite à la discussion et à l’exploration, qui éloigne l’attention de vos propres sensations et l’ouvre au monde. Dans l’arôme qui s’échappe du verre, faire apparaître du mieux que vous pouvez l’esprit des choses absentes. Partagez chaque souvenir, chaque image et chaque idée avec vos compagnons. Recherchez un état d’esprit détendu et sincère, et surtout pensez au sujet en vous oubliant. »

 

Je bois donc je suis de Roger Scruton est publié dans la collection l’autre pensée chez Stock 20€ traduit de l’anglais par Elsa Boyer

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 00:09

Dans la tiédeur du soir vénitien je suis un tantinet taquin mais, que voulez-vous, je ne me changerai pas car jamais je n’aurai l’aura de Michel Bettane ni la vista de Thierry Desseauve moi qui ne suis qu’un tâcheron de la plume, un qui n’a pas la chance de savoir tout sur tout, et surtout un pauvre chroniqueur qui ne bénéficie pas d’un passeur de plats appointé. Et pourtant, tel un mort de faim, je lis tout ce qui me tombe sous la main : pour preuve le Spécial Pinard de Fluide Glacial. Numéro à ne pas mettre entre toutes les mains d’ailleurs car nos gars font toujours dans le gore. Mais comme il nous faut respecter tous nos consommateurs et que, par exemple, un Lefred-Thouron en est un bon, je me dois de vous rendre compte de ce numéro spécial à la gloire de ce qui fut notre grande boisson nationale. On le trouve chez tous les marchands de journaux pour 3,90€. Bien évidemment j’en déconseille la lecture à celles et ceux qui font dans le raffinement, les dîners au château, le baisemain à la baronne, le Stéphane Bern non révisé, ici c’est gros, c’est gras, ça gerbe un peu, mais dans le tas il y a certaines vérités qui ne sont pas toujours bonnes à dire ou à écrire. Ici vous êtes sur un espace de liberté ouvert : alors bienvenu aux lichetronneurs de Fluide Glacial et à ceux qui ne portent pas forcément le vin dans leur cœur.

photoFG1.jpgLe numéro commence fort avec Jousselin  et son John Booster chevalier milliardaire qui vient proposer à deux frères vignerons bordelais, des gars du bas bien sûr, dont l’exploitation « ne pourra résister longtemps face à la concurrence et à la pression de la Grande Distribution » un nouveau marché car « a new marché, it’s new consommateurs and new consommateurs, it’s new bénéfices ! It’s simple ! »  photoFG2.jpg

Ensuite page 4 je trouve le concept de VIN D’OCCASION absolument génial. Pas sûr que je sois très suivi par les longs nez et les becs fins.

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Viennent ensuite Nuc et Bibendum de Lindingre sur « qu’est-ce qu’il y a ce soir à la téloche ?

- Des encravatés qui causent pinard avec des grands mots. Ça donne pas très soif.

Tiens ça me fait penser... On l’a pas fini le cubi de champagne ?

Ils me plaisent les deux gars dans cette histoire qui fleure la télé bidouillée et les remarques du buveur de base « C’est vraiment intéressant, pour une fois ! Et lui, il fait pas semblant de licher »

 

Dans IN VINASSE VERITO j’adore la phrase « Aussi, lors de la dernière réunion de la Gazette, on a fait un effort et on a ouvert quelques briques de vin UHT « la vielle treille » vendanges trainardes, conseillé par un copain œnologue de chez Ed. »  photoFG4.jpg

La vie sentimentale de Laurence P par ISA réjouira les fans du CAC 40 car on y voit le baron Ernest-Antoine Seillière emmener en virée ses potes et Laurence P à Mouton-Margaux. Elle ravira les tenants du dialogue social : pour une histoire de bottes et fera se gondoler notre Léon avec le fond de l’histoire : le « Tricofiton Rubrhum ».

photoFG5.jpgMon père ce héros aviné de Bouzard fera verser quelques larmes au dernier carré des communistes qui savaient ce qu’était le gros rouge en cubitainers de caves coopératives. Pour sûr que nos amis les prohibitionnistes vont voir rouge mais je ne pense pas qu’un seul d’entre eux soit en capacité d’accéder aux douceurs de Fluide Glacial.

 

J’aime assez dans la galerie de portraits de Fabcaro et Patcab : le frimeur.

- Mmh... Belle robe, un poil tannique, des saveurs de fruits rouges, on sent le fût de chêne... »

- le garçon : euh non Monsieur ça c’est le rince-doigts...

photoFG6.jpgEt puis un Lefred-Thouron : Ich Bin Gland

- le garçon : Comment ça, le vin est bouchonné ?

Vous voulez rire ? Il vient d’un cubi !

- le client : alors il est capsulé...

 

Pour ceux qui n’apprécient guère le peu de goût pour notre belle et vivifiante boisson nationale de notre premier magistrat : la fig.4 : Argument politique des Vertus du Vin  par le Docteur Tobia leur fera chaud au cœur.        

 

Mondo Vinasse présente quelles seront les grandes tendances des cuvées 2015-2020 du wine marketing avec :

- Marjolain&Tofunette Futon-viticulteurs biodynamiques

- Bob Winemarker œnologue américain influent

- Kang Liang Xiong –Pdt du groupe « Sintemilliong&Cpy »

- Virginie Labory-ingénieure vinicologue à l’INRA

- Gontran Seypat-de-Lamayrde- Président du GIE de la Guilde des premiers grands crus classés et leurs amis politiques.

 

Pour clore cet aperçu non exhaustif sous la rubrique Vin de Messe la célèbre chanson « Dominique... Nique, Nique, de Washington à la Martinique... » et bien sûr la dernière tournée de Lefred-Thouron :

- Hé Man !

T’as essayé les glaçons dans le vin chaud ?

- Arrête... c’est des coups à crever ! »

 

Pour en terminer avec les suppléments vin j’estime qu’il y a un manque étonnant parmi nos hebdomadaires : celui de la presse catholique qui se devrait tout de même de célébrer le substrat du sang du Christ et celui de la presse communiste qui a sans doute oubliée jusqu’à la couleur de son drapeau depuis qu’elle a fait le lit d’un ancien rose qu’a viré au vinaigre. Allez Michel et Thierry encore un petit effort du côté du goupillon et de la faucille, offrez-nous un spécial vin de messe et un spécial vin en cubi pour la Fête de l’Humanité. Promis je pondrai une chronique pour me faire pardonner mon ironie facile.  

 

PS. Tient pourquoi notre écumeur de dîner au château n’était pas du côté de Monaco pour nous dresser l’état de la table et le listing des convives couronnés ? Tout se perd ma chère...

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28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 00:09

En dehors de décoconner à longueur de journée sur son Espace de Liberté qu’est-ce peut bien foutre Berthomeau ? Rien pensent certains qui m’adorent : « ils l’ont foutu à la retraite d’office vu qu’il se disait Contrôleur Général des Offices ». Dinosaure, VC, accompagnateur de jeunes filles en fleurs, bavasseur impénitent, emmerdeur patenté, dégustateur imposteur, porteur de costar, d’écharpes, de pulls colorés, fauteur j’en passe et des meilleures.

 

Pour couper court aux ragots colportés par des mals intentionnés je fais des trucs comme ci-dessous.

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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 00:09

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Pour sûr que Catalogne, qui rime avec Bourgogne, sonne mieux que les PO mais moi qui ai traîné mes sabots dans les PO, entre Banyuls et Maury, couchant à Saint-Jean Lasseille dans la résidence secondaire du Conseil Général, voyageant dans la 305 pourrie du dit Conseil, j’en suis resté à la dénomination départementale : les Pyrénées-Orientales. Donc, très chers lecteurs, quand vous êtes soumis comme moi à de multiples sollicitations et que vous recevez un petit mot et une invitation de la plus belle encre, qu’est-ce que vous auriez fait ? Comme moi vous y seriez allé. Comme moi vous auriez été enchanté. Comme moi vous vous seriez senti fécondé pour pondre une chronique. Donc je ponds ! A vous de couver !

 

Le MOT

Cher ami du Clos des Fées, cher Jacques,

 

Peut-être allez-vous vous rendre cette année à Vinexpo.

 

Le lundi 20, l'envie d'une pause se fera sentir et nous avons pensé que vous pourriez apprécier de nous retrouver chez Michel Portos, à deux pas de Vinexpo, pour déguster nos vins et casser une petite croûte niveau 2* Michelin plutôt que d'avaler un sandwich sur Vinexpo.

 

Et pour le faire en bonne compagnie, nous avons décidé de convier quelques confrères, du Roussillon et d'ailleurs, de grande qualité et tous forts sympathiques, à nous accompagner.

 

L'invitation en p.j. vous donne toutes les informations pour accéder à l'évènement, à 10 mn par la Rocade de Vinexpo et le fichier (format) Excel regroupe toutes les coordonnées de nos invités, ce qui vous invitera de vous surcharger un peu plus de cartes de visite.

 

Nous goûterons 2008, à la vente, le nouveau millésime 2009, à peine en bouteille dont la sortie est prévue en septembre, les 2010 en bouteilles disponibles (Sorcières, De Battre mon Cœur, Vieilles Vignes blanc, le Faune, Images Dérisoires) et surtout, nous l'espérons, nous passerons un agréable moment loin du bruit et de la cohue.

 

Pour tous ceux qui ne seront pas à Vinexpo, à bientôt !

 

Très amicalement, Hervé et Claudine Bizeul

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L’INVITATION

« Roussillon & amis » vous invitent à une journée dégustation et de rencontre, sous l’aile généreuse et créative de Michel Portos, dans le cadre enchanteur du restaurant Le Saint-James, le lundi 20 juin, de 11h à 17h.

18 vignerons passionnés pour un moment privilégié, un voyage au cœur des terroirs, l’occasion d’une pause gourmande, un moment de convivialité, de découverte et de partage, loin de la frénésie de Vinexpo.

 

LA CHRONIQUE

Donc, lundi 20 sur le coup de midi, sous un soleil d’enfer, en un petit coup d’auto le cap est mis sur le Saint-James sis sur la commune de Bouliac. Le site domine la Garonne et sur une belle terrasse ombragée sont alignées les saintes tables bien pourvues en divins flacons. Passage en revue tel un général sur le front de ses troupes avant l’attaque : beaucoup d’amis ! Détail d’importance suite à cette prise de pouls : l’ami Michel WS, dit Carignan-story, muni d’un couvre-chef élégant et seyant, déguste. L’animal dégustatif qu’il est a un tel flair que je souligne à ma cour – je ne sors plus jamais sans – que le lieu est bien famé et que je ne l'ai pas entraînée dans un off de Vinexpo de seconde zône.

 

Je ne vais point vous conter la dégustation, je pense que notre Michel WS dit 1sur 5 du Vin fera le taf avec beaucoup plus de talent que moi (suivez-le sur les 5 du Vin), mais vous dire tout le bien de ce off haut de gamme sans pour autant tomber dans le prout-prout ma chère. D’ailleurs nous n’y avons point croisé l’homme aux souliers bien cirés mais peut-être a-t-il attendu notre départ pour se faire annoncer. Sans vouloir ramener ma pauvre petite science je me permets de signaler à l’immense directeur de Vinexpo, l’impérial Robert Beynat, qu’entre son offre in situ à Vinexpo et la qualité du buffet du catalan Michel Portos y’a pas photo ! Un set sec, battu à plates coutures. Même en l’absence de tables nous avons fait cercle autour de Michel WS, dit tonton Carignan, et grâce à son immense entregent nous avons arrosé notre déjeuner des breuvages qu’il fallait pour sublimer les mets. Vous donner le menu serait verser dans la vulgarité mais tout de même monsieur le vendeur de stands à Vinexpo faudrait tout de même qu’un jour vous condescendiez à vous intéresser, non au populo, mais à des initiatives comme celle de mes amis des PO. Je vous l’assure ça redresserait l’image un peu vieillotte de Vinexpo : un peu d’élégance, de décontraction ne nuisent jamais dans un monde qui fait le commerce d’un produit dont l’utilité sociale est la convivialité.

 

Merci à mes amis Hervé, Marc Parcé, Piquemal, Vaquer, Calvet, Deiss de m’avoir convié à leur superbe et réussie dégustation au Saint-James. Si j’étais le président de South of France, qui connaît si bien les PO, je leur accorderais une subvention rétroactive pour saluer et soutenir l’initiative qui donne de sa belle région une image qui n’a rien à envier à celle qu’aime tant cultiver nos amis bordelais.  Désolé mais je n’ai pas eu le temps de compter les couverts et les verres comme mon collègue spécialisé dans la restauration collective je me contente de ramer dans mon petit bateau pour que ceux qui font du bon, du beau, soient reconnus à leur juste place : celle du haut... Pour les photos je les ai prise juste avant notre départ et notre Michel WS, dit l'exilé Perpignanais, s'était esbigné...

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DOMAINES & VIGNERONS

 

ALSACE

DOMAINE MARCEL DEISS

 

BORDEAUX

CHÂTEAU HAUT CARLES

 

BOURGOGNE

ANNE GROS & JP TOLLOT

 

CATALOGNE

 

MAS ESTELA

TERRA REMOTA

LOIRE

CHARLES JOGUET

RHONEP

IERRE JEAN VILLA

ROUSSILLON

CHÂTEAU ST-­ROCH

COUME DEL MAS

DOMAINE DE LA RECTOIRE

DOMAINE DU CLOS DES FEES

DOMAINE GARDIES

DOMAINE LAFAGE

DOMAINE MODAT

DOMAINE PIQUEMAL

DOMAINE POUDEROUX

DOMAINE VAQUER

MAS AMIEL

THUNEVIN-­CALVET

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 00:08

Quand vient l’heure de la fermeture des pavillons de Vinexpo, fourbus, ivres de mots, imbibés de flaveurs, les arpenteurs d’allées comme leurs hôtes se ruent vers leur hôtel, affrontant le remarquable plan de circulation du Parc des Expositions de Bordeaux symbole du génie français seul capable de fabriquer de beaux bouchons là où on n’en a nul besoin. Cette hâte est compréhensible car il leur faut se rafraîchir, se pomponner, s’habiller avant de reprendre la route pour se rendre à la réception du soir, le plus souvent dans un beau château. C’est à qui rivalisera de grandeur et de magnificence et je propose à l’avenir qu’il y ai une notation style Parker des pinces-fesses post Vinexpo afin que chaque invité puisse évaluer son degré d’importance. Le client est roi, alors qu’on le bichonnât, qu’on le gâtât, je trouve cela en phase avec le buiseness. Mes propos ne s’adresseront donc pas à tous ceux qui, venus de loin comme de tout prêt, exercent à Vinexpo l’un des métiers du vin. En effet, n’en déplaise à M. Beynat, Vinexpo est une Foire Expositions, prestigieuse certes, mais composée de stands, grands, moyens, petits. À noter l’amaigrissement de certains stands et la disparition de certains autres, qu’il est loin le faste d’antan, mais tel n’est pas mon propos de ce matin.

 

En effet face à une offre diversifiée mais sélective il en est qui collectionnent les dîners comme d’autres les mignonettes. Ils les hantent, sortes de stakhanovistes de la fourchette qui comptent les convives, répertorient les vins, se tapent des discours interminables et des voisins insupportables, rêvent un brin de remonter dans la hiérarchie des tables pour un soir accéder à la Sainte Table d’Honneur. J’avoue que je trouve ce travail de nuit méritant car affronter ainsi l’horreur ordinaire de la masse, subir de l’évènementiel bien formaté à la chaîne, relève d’une forme d’héroïsme que je salue. Vu mon grand âge et une longue pratique de la représentation, donc des tables d’Honneur au voisinage officiel, je m’abstiens d’affronter ce lourd labeur. D’ailleurs qu’irais-je faire dans ces belles galères ? Rien qui puisse, je pense, nourrir mes chroniques sauf à répertorier les permanentes de certaines dames ou l’embonpoint de messieurs rubiconds. Je laisse donc aux jeunes hommes fringants, bien élevés, à la plume digne, ce calvaire. Laissant donc de côté les charmes ordinaires et répétitifs des dîners au château je préfère me tourner vers les privilégiés, ceux qui n’empruntent pas les autoroutes bien balisées, ceux qui leur préfèrent les chemins de traverse.

 

Ils ne sont plus qu’une poignée, des survivants d’un état aristocratique perdu, des femmes et des hommes, de tous âges, de toutes origines, qui chérissent l’art de la conversation autour d’une belle table loin du bruit et de la fureur des dîners suscités. Et c’est là que Berthomeau, parigot tête de veau pointe le museau de sa tronche de cake, flanqué de ses 2 gardes du corps Magalie et Nathalie, jeunes et jolies, dans bien sûr l’Envers du Décor. Normal, lorsqu’on fuit le devant de la scène, lorsqu’on n’est plus qu’un acteur sur le déclin évitant les sunlights, que l’auteur d’un rapport fripé à force d’avoir été lu et cité, d’être estampillé simple chroniqueur non patenté, trouver refuge dans l’antre de François à Saint-Émilion, à 23 heures passées le jour du Solstice d’été s’imposait. Ce fut grand ! Ce fut immense ! Ce fut beau comme le plaisir de se retrouver. Ce fut un grand bonheur de découvrir la famille de François. Ce fut merveilleux de voir les yeux de mes protectrices s’illuminer. Ce fut d’abord une longue conversation bordée de bouteilles comme nulle part ailleurs. Ce fut François merveilleux conteur : la soutane du curé de Saint-Émilion tirait des Oh et des Ah de l’assemblée. Et ce n’est pas tous les jours qu’un tel tour de table se tenait sous l’arbre de l’Envers du Décor, une forme ludique du CAC 40 de l’esprit, de la plume, du crayon (moi exclus bien sûr). La magie du lieu, rencontre de vieux murs suintant à la fois l’Amour de Dieu et celui plus charnel des hommes, déliait plus encore les langues, ouvrait grandes les vannes de nos cœurs et de nos âmes.

 

N’attendez pas pour autant que je vous révélasse l’identité des comploteurs de cette nuit du solstice où nous avons allègrement sauté dans le nouveau jour pendant que ma chronique se mettait en ligne sous la main anonyme d’un robot froid. Seules des photos pas très nettes témoigneront de ce Banquet. Je vous assure que nous n’avions pas envie de nous quitter. Le temps nous semblait hors du temps, impalpable, voluptueux, nous levions nos verres, le ballet des desserts faisait chavirer Nathalie dans l’extase, la femme de François et sa fille relançaient nos mots et nos rires. Stoïque j’affrontais le bonheur en lui laissant toute la place. Un détail d’intendance : nous n’étions point invités, nous avons fait irruption en plein repas : « mon Dieu ça ne se fait pas ! », nous avons été accueilli dans un flot de sympathie, nous ne nous y sommes pas noyé nous y avons tiré des bords pour rejoindre des rivages inconnus. Privilège absolu qu’aucune nuit du 4 août ne pourra abolir. Et pourtant nous avons du rompre l’enchantement, avant de partir nous avons laissé planer au-dessus de nos têtes les 700 années des voûtes de la chapelle. Nous nous sommes embrassés. Dans Saint-Émilion endormi, indemne de toute trace de musique, nos pas sonnaient sur les pavés et je pensais « Sous les pavés, la plage... » Mes anges gardiens veillaient sur moi.

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 00:09

Rome !

 

Chez RAP, c’était en fin de journée, je venais de prendre une vraie saucée sur mon vélo, pluie joyeuse et bénéfique, lorsque j’entrais un peu dégoulinant, le premier sourire que j’ai capté c’est celui de Lucia Ceracchi. Sans tomber dans les clichés faciles, l’image des escapades sur la Vespa, petite guêpe agile, d’Audrey Hepburn et de Gregory Peck dans Vacances Romaines (1953) puis de Nanni Moretti dans Journal Intime (1993) me venait à l’esprit. J’étais en terres italiennes pour découvrir les vins de Matteo Ceracchi, jeune vigneron passionné, du domaine Piana Dei Castelli, à Velletri au sud-est de Rome, dans le Latium, dans un terroir volcanique.

 

Rome donc, l’Italie Centrale, la capitale politique du pays, et dans ma mémoire, en dehors de mes références cinématographiques, le souvenir des écrits d’Alexis Lichine « Les vins des Castelli Romani comptent parmi les meilleurs d’Italie. Ce sont surtout des blancs secs, presque toujours délicieux quand on les consomme sur place. Le Frascati est le plus connu. Nombre de ces vins supportent les rigueurs des voyages océaniques. Blanc, sec ou demi-doux, l’Est ! Est !! Est !!! de Montefiascone est celui qui fait l’objet de la plus belle légende italienne au sujet du vin. » (Est ! Est !! Est !!! Chronique du 15/08/2007 link

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Les Ceracchi sont implantés, enracinés dans ce terroir de Velletri depuis 2 siècles mais pour Matteo, formé à l’œnologie à San Michele in Alto Adige (le Trentin), la barre n’était pas placée assez haut. Avec Lucia sa sœur qui le soutient, il veut tirer la quintessence de son terroir, pour l’amour du beau vin. Pour ce faire il va acquérir des vignes abandonnées, une trentaine d’hectares pour bâtir son domaine Piana Dei Castelli. La conversation chez RAP entre Matteo et moi se fait par l’entremise de Lucia, résidente à Paris depuis 6 mois et qui pratique le français beaucoup mieux que moi l’italien. Elle souligne en riant « les vignes appartenaient à la banque ». Il a donc fallu de l’énergie, travailler dur, être en osmose avec son vignoble pour que les vins arrivent jusqu'à nous.

 

Je n’ai pas bien sûr arpenté le vignoble mais j'ai noté qu'un commentateur italien insistait sur le soin, la méticulosité de Matteo. Son aventure il l'a mène sans le soutien de sa famille, si importante en Italie, en effet le nouvel état d’esprit de la génération de Matteo et de Lucia s’affronte au scepticisme du père. Mais, à force de travail, de soins, la reconnaissance arrive. Matteo il les aiment ses vins, il les bichonne comme des enfants, il les défend avec fougue, il m’explique sans que je puisse tout à fait tout comprendre. Mais Lucia m'éclaire, avec son frère ils ont un défi à relever : celui de l’excellence. Voilà une très belle affirmation de jeunes passionnés, chacun dans son registre pour Matteo l'homme de l'art : c'est son terroir, ses vignes et ses vins ; pour Lucia, comédienne et scénariste, ce sont ses mots, son histoire. Mais en définitive la même passion les unit : celle de ces vins qui leur ressemblent.   

 

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Leurs vins, les vins de Piana Dei Castelli je les ai dégustés sans me disperser, concentré sur mon sujet : les blancs d’abord. Ils sont vraiment grands, tous, sans exception. Et croyez-moi je n’écris pas cela pour les beaux yeux de Lucia mais parce sur mon petit carnet vert, tout fripé, j’ai pris des notes. C’est si rare chez moi. En revanche ne comptez pas sur moi pour les noter car l’émotion esthétique ne peut s’accorder avec la vulgarité sèche d’un chiffre. Les grands blancs de Matteo sont droits, expressifs, d’une fraîcheur, d’une vivacité qui, comme l’écrit un commentateur italien, donnent le sentiment d’entendre le minéral de la roche-mère volcanique. Ces vins sont tous des IGT Lazio. Pour les rouges, les vins de Matteo sont en devenir, il leur faut prendre de l’âge pour exprimer un très beau potentiel. Le problème dans une telle dégustation c’est qu’après avoir frôlé les sommets avec les blancs l’approche que l’on a ensuite des rouges est un peu biaisée. C’est très injuste pour eux car on sent aussi sur eux la patte du vigneron et ils sont aussi d’une très belle expression. C’est un peu comme lorsqu’on effeuille la marguerite entre le je t’aime beaucoup et le je t’aime passionnément il n’y a qu’une seule marche.

follia.jpgChoisir est toujours une douleur mais j’ai retenu dans ma dégustation les 2 Follia en blanc c’est un Sauvignon 2010 et en rouge c’est un 100% sangiovese. Je ne puis encore vous dire à quel prix ils seront commercialisés à l’épicerie de RAP mais, dès que je le saurai, je ferai passer le message. Enfin, cerise sur le gâteau j’ai adoré le Grigio, un petit extraterrestre charmeur qui doit faire briller les yeux des filles. De cette dégustation chez RAP des vins de Piana Dei Castelli de Matteo je retiens que dans nos vieux pays de vins, l’Italie, la France et quelques autres des jeunes pousses arrivent à maturité et frappent à la porte de la notoriété. Les situations acquises, confortables, sans grand génie, de certains vont être bousculées. Bien sûr on me rétorquera que c’est le lot de la jeunesse de ruer dans les brancards, de secouer la routine mais dans ce mouvement actuel je trouve un supplément d’âme qui va bien au-delà de la pure technique. Ces jeunes vignerons passionnés savent mais ils mettent leur savoir au service d’une réelle recherche d’authenticité. Chemin difficile certes mais à nous ensuite de les aider à trouver un juste retour des efforts qu'ils ont consentis. Alors, les suivre, les encourager, les faire découvrir voilà un beau passage de témoin qui me plaît beaucoup. 

Matteo

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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 00:09

photomorillon.jpgDimanche, flânant dans le quartier des Abbesses en voie de « boboïfiction » je suis entré chez un caviste pour lécher, non pas sa vitrine, mais ses rayonnages fort bordéliques. En dépit du capharnaüm mon œil acéré a su repérer le Morillon Blanc by Jeff Carrel 2008. Qu’est-ce donc que ce vin ? Serait-ce un de ces vins « nature » dont raffolent les parisiens migrateurs ? Moi je n’en savais fichtre rien – la suite de mon histoire vous montrera tout le sel de ma supposition – mais ce que je savais en revanche c’est le Jeff Carrel en question ne pouvait être que l’Eclectic Winemaker qui, dernièrement : le 25 mai à 8 heures 29 pétantes, a déboulé sur mon Espace de Liberté pour tacler mes propos de parigot tête de veau à propos de l’histoire de l’érection de Grand Cru dans le Languedoc.

 

Tout ce que je savais grâce à Facebook, mais je suis si ignorant, c’est que ce Jeff Carrel était né le 19 janvier 1969, mais je ne saurais vous dire où exactement.

imagesCAVV5TJ0Donc, après avoir dit bonjour, notre Eclectic Winemaker annonçait sa surface professionnelle « mes différentes activités me font circuler dans la vignoble languedocien » pour placer son tacle assassin « et fort est de constater que cette question de GC n’agite que la toile, comme les miettes à la fin d’un repas. » En clair, une tempête dans un verre d’eau de la part des bobos de la Toile. Sa conclusion « Il est mieux de faire que de décider » me plongeait dans un abîme de perplexité. Selon ma mauvaise habitude je faisais l’âne pour avoir du foin en m’étonnant de tant de mépris pour nous autres cochons de payants. La réponse du sieur Carrel fut très pète-sec « comme je crois qu’il faut vous mettre les points sur les I » (c’est mieux que casse-toi pauvre con, mais tout juste poli) et puis le Jeff étalait de nouveau son immense surface « je soulignais simplement que les acteurs que je rencontre tous les jours vignerons (coop et particuliers, négociants, distributeurs et autres cavistes » pour confier que cette majorité silencieuse « ne lui avait pas parlé un seul instant de ce classement et que oui cela ne les préoccupait pas plus que les miettes sur la table après un repas » J’étais rassuré : les miettes ce n’était pas nous. Quand au « Il est mieux de faire que de décider » c’était une pierre dans le jardin du CIVL. Ouf, j’étais de nouveau rassuré et je ne pouvais qu’approuver le « c’est par l’exemple que nous réussiront » 

 

J’ai donc fait en ce beau dimanche de Pentecôte l’acquisition pour 9,50€ d’une bouteille de Morillon Blanc by Jeff Carrel 2008. Sur la contre-étiquette j’ai lu :

 

« Durum patienta frango »

 

« Avec patience tu fendras la pierre » : cette devise au frontispice du Domaine Saint Roch, propriété de Jacqueline de Ginestous de la Liquisse trouve dans cette cuvée toute son expression. Issue d’une parcelle spéciale de la propriété « garde miel », exposée nord-ouest, c’est l’humidité du matin et le soleil du soir qui mûrie le raisin de façon si particulière. Ce sont ces raisins qu’a choisi de vinifier et d’élever Jeff Carrel pour élaborer sa cuvée « Morillon Blanc »

 

Comme je risque de nouveau me faire avoiner par notre Eclectic Winemaker exigeant et intransigeant je n’ose avouer que ce laïus ne me disait pas grand-chose à propos du nectar que contenait la bouteille. J’aurais pu demander au caviste mais je n’avais pas envie de demander quoi que ce soit au caviste : « on a sa fierté bordel ! » Donc, comme je ne possède pas la surface professionnelle de Jeff Carrel et comme je ne fréquente ni ne connaît grand monde dans ce beau Languedoc, sitôt rentré at home je me suis rué sur mon clavier. Résultat de mes recherches :

 

1- sur www.blakeneys.com   

photoJeff.jpg 

Jeff Carrel, Morillon 2008

Vin de Pays de l’Aude.

8.50 € (equiv 11.33€/Ltr)

14.0% Alc/Vol

« Ce vin est remarquable, il laissera une impression sur votre mémoire.  Il est vin modern avec un nom de la moyenne age – Morillon a utilisé pendent cet époque pour Chardonnay.  Ce vin est 100% Chardonnay de vignobles sud de Carcassonne.  L’arôme est frappant, fruité avec un soupçonne de caramel.  La bouche est ronde, concentrée avec écorce d’orange.  C’est un vin énorme. »   

 

2- sur fr.bootledb.com

 

« Une fois encore "monsieur" ne veut pas finir sa fermentation malolactique...

Pour les personnes qui ne connaissent pas ce vin, Morillon est un Chardonnay en provenance de Leuc entre Carcassonne et Limoux. Le but de cette cuvée n'est pas de valoriser la typicité du cépage mais plutôt d'expérimenter une "recette de cuisine" œnologique comme Jeff Carrel en a le secret. Morillon est élaboré à base de baies botrytisées vinifiées en sec d'où un degré alcoolique assez élevé (14°). 80% des baies sont colonisées par le botrytis mais la vendange se déclenche avant le travail de concentration de celui-ci pour éviter un degré alcoolique explosif pour une vinification en sec. Après égrappage, les raisins sont pressurés. Suit une fermentation en levure indigène sans contrôle des températures (22-28°). A l'achèvement de cette dernière, entonnage pour que le vin effectue sa « malo » en fût et élevage pendant 11 mois sur lies jusqu'à ce que le vin prenne le goût « Morillon », légèrement oxydatif, constitué d'arômes de raisins secs, de pâte de coing, de caramel, d'écorces d'orange avec un équilibre sur le fil du rasoir sans tomber dans la mollesse. D'une robe déjà ambrée, il tendra vers le safran au vieillissement et ne craint pas un bon carafage. »

 

Ma juste curiosité étant enfin rassasiée j’eus pu m’en tenir là mais en relisant les 2 commentaires bien sentis du sieur Carrel je me suis aperçu que notre Eclectic Winemaker possédait un blog sur lequel je me suis rué tel un mort de faim. Bonne pioche, je n’ai pas été déçu du voyage : un de ses post Quand LE nature dénature du 13 avril 2011 valait son pesant de grenailles. Pire qu’à Gravelotte ! Je prends la liberté, sans demander l’autorisation à l’auteur donc, de le copier-coller pour que vous le lisiez. C’est chaud bouillant ! L’homme a du caractère, il n’envoie pas dire ce qu’il a envie de dire. Moi j’aime assez les charges ça donne du souffle à la controverse. Bonne lecture. Dernier point je n’ai pas encore pu goûter le Morillon Blanc by Jeff Carrel. En suis-je digne ? Affaire à suivre, j'angoisse : qu'est-ce que je vais prendre dans les gencives après ma petite chronique d'ignorant chronique...

 

Quand LE nature dénature

Une poignée de truc’iste, bidouill’iste et machin’iste nous explique depuis quelques années, poussée en avant par des Bruno Q. et Marc S. et autres gourous, qu’il faut s’effacer devant Dame Nature.

D’abord limité à un microcosme qui se bornait au 8ème arrondissement parisien, ce laisser faire plutôt que le savoir faire c’est répandu, porté d’abord par un « les vins natures c’est bon pour la biture : chéri(e), avec ces vins je n’ai jamais mal à la tête » ; Des défauts gustatifs se sont proclamés «  styles », justifiant :  colle scotch( acétate), suint de cheval, gouache (Brett), pomme blette, foin mouillé (oxydation), couleurs en vrille (casses en tout genre: protéique,férique cuivrique,oxydasique), moisis (il y a tout un panel), tartre sec, ciment (vieux contenants en tout genre), joint silicone de baignoire (acétique, vinaigre) et en plus de cela en dévoyant la pensée d’un scientifique de renom Mr Jules Chauvet, comme les intégristes la Bible ou le Coran, car trop presser de les assener comme vérité plutôt que de les comprendre, en ont-ils les moyens ?

Quand certains s’acharnent tout au long de leur vie de vigneron, vinificateur et autres acteurs  à préserver le fruit originel : ces aromes primaires du raisin mur que l’on goute avant vendange, les aromes secondaires de macération et de fermentation cher à Mr Jules, à porter au pinacle tout cela par un élevage soigné garant d’une belle évolution et d’une révélation des aromes tertiaires marqueurs des terroirs, ces gens là osent tout, et comme disait Audiard…

J’ai un profond respect pour ceux qui à force de travail, d’expertise, d’écoute, d’échange enfin de tout ce qui fait le bonheur de faire ce métier, partent d’un terroir pour en faire un vin. Lundi dernier à Bordeaux lors de la présentation des primeurs, j’ai eu l’occasion de déguster quelques 2010 dans un salon Biodyvin , là, pas de vins « stylés » (voir plus haut). Par respect pour tous ces gens, SVP, arrêté de consommer des vins dont les défauts font la qualité.

Comme trop de bois, comme trop de techno, LE nature dénature.

 

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 00:09

J'étais hier à Rodez pour m'occuper des vaches laitières. L’emploi du temps d’une vache qui s’en soucie, sans aucun doute deux hommes : Christian Valette et André Valadier, deux hommes issus du même terroir : l’Aubrac, deux hommes unis par le même dessein : que vive leur pays natal ! Vivre et non survivre, loin de la formule passéiste de certains ruralistes du « maintien des agriculteurs » en nos belles campagnes et des images d’Epinal de ceux qui reverdissent l’Histoire de nos parents et regrettent le temps passé « adieu vaches, cochons, couvée... »

L1010359.JPGJ’ai connu le second au temps du 78 rue de Varenne « l’homme du renouveau du Laguiole et président de la coopérative laitière « Jeune Montagne ». Souriant, pondéré, passionné de son pays, de ses Aubrac*, cultivé, lorsque vint le moment de nommer le nouveau Président du Comité produits laitiers de l’INAO que nous venions de réformer en 1990, je n’eux aucun mal à convaincre mon Ministre de le nommer. L’homme était Conseiller Régional centriste, donc opposant de Martin Malvy président de la région et grand ami de Louis Mermaz. Normal me direz-vous, oui mais pas forcément la règle dans notre belle République. Bien plus tard, un week-end, en toute discrétion nous sommes allés, à quelques-uns, avec lui, manger chez Germaine à Aubrac. C’est moins chic que chez Michel Bras mais j’y fus fait chevalier de l’aligot. » (Extrait de la chronique Le commissaire européen, le président de la FNSEA, les burons, l’aligot et le Marcillac du 27/08/2009. * qui sont des Simmental (photo ci-dessus).

 

Pour ce qui concerne Christian Valette c’est ma dernière mission sur « Quelle stratégie pour la viande bovine française ? » qui m’a permis de faire sa connaissance. Depuis fort longtemps je connaissais la Maison de l’Aubrac rue Marbeuf dotée d’une belle carte où les beaux vins du Languedoc sont à l’honneur. Et puis, dans mes recherches sur les voies nouvelles d’élevage on me cita la filière « bleu, blanc, cœur » et je me rendis à une conférence. J’y croisai Christian Valette. Son approche de l’élevage en prise directe avec le consommateur : la viande de bœuf de la Maison de l’Aubrac vient de sa Ferme des Vialars à Laguiole m’intéressait. Bref, lorsqu’on me proposa d’aller passer les 2 jours du week-end à Laguiole et sur le plateau de l’Aubrac où se fêtait la transhumance, réfrénant mon peu de goût pour les voyages organisés, j’ai répondu présent. Je ne le regrette pas car l’accueil fut simple, familial, sans chichis. Dès notre arrivée le ton était donné avec un déjeuner dans le village natal de Christian Valette au restaurant « Chez Colette » où nous eûmes droit pendant l’apéritif à une démonstration magistrale par René Pastissier de l’emploi d’une boîte à mouches pour la pêche du même nom. Rien de folklorique, de la vraie convivialité et même que la maman de Christian m’entendait dire mon amour pour la fouace.

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Et puis il y eu les 120 vaches Aubrac à la ferme des Vialars où la priorité est donnée au confort et à l’alimentation des animaux. Christian explique « Le choix de la stabulation libre, du brossage mécanique, de la brumisation et la poursuite des traditions séculaires telles que la transhumance offrent à nos animaux les meilleures conditions de vie possibles. Nos efforts se sont parallèlement portés sur l’alimentation saine et équilibrée des vaches. En produisant nous-mêmes les aliments fournis à ces dernières, nous nous portons garants de leur programme alimentaire et assurons la complète traçabilité de notre filière. L’année 2010 a marqué notre première récolte céréalière à Saint-Jean-du-Bouzet. Cette culture du blé, de l’orge, du colza, du tournesol et surtout du lin nous la voulons sans OGM et œuvrons à la convertir en agriculture biologique. Un autre travail est parallèlement réalisé sur l’eau afin de garantir la conservation de ses propriétés anti-oxydantes naturelles. » Faire de la bonne viande mais aussi faire que l’exploitation soit respectueuse de l’environnement : l’ensemble des bâtiments (7500 m2), suite à l’extension de l’exploitation, a été recouvert de toits en photovoltaïque. Ce projet environnemental va bien plus loin ainsi des ruches et des vergers seront sous peu installés au sein de l’exploitation afin de promouvoir la biodiversité. Enfin, en bon enfant de l’Aubrac, Christian Valette veut que ce projet soit fédérateur en à associant l’ensemble de ses amis et voisins éleveurs sur la route de l’élevage durable, « à savoir respectueux de l’environnement et du cadre de vie des bêtes, dans une optique de « Nutrition santé » pour les consommateurs et économiquement profitable pour les éleveurs qui nous auront suivis. »

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Nous sommes là au centre d’une démarche de création de valeur et de recherche de responsabilité : la main accompagne les discours, on passe à l’acte et le slogan « de la fourche à la fourchette » prend toute sa valeur, sa saveur. Bien plus qu’une traçabilité bureaucratique le choix de la filière lin Bleu-Blanc-Coeur, reconnue dans le cadre du Programme National Nutrition Santé permet aux consommateurs de consommer une nourriture saine et équilibrée en privilégiant les graisses polyinsaturées et les acides gras Oméga-3. C’est un réel engagement au travers de cette filière, c’est une obligation de résultats et non de moyens. Enfin, parallèlement, insiste Christian Valette  « nous sommes favorables à un usage contrôlé des antibiotiques dans l’élevage. L’antibio-résistance est un enjeu majeur de santé publique et il nous concerne tous. Les filières d’élevage le sont d’autant plus car en partie responsables de certaines dérives qui mettent en péril la santé des Hommes. Nous limitons donc, à ce titre, l’usage de traitements antibiotiques préventifs privilégiant au maximum les traitements curatifs avec mise en quarantaine de l’animal malade concerné. »

 

La démarche de Christian Valette m’intéresse car elle met en connexion un mode de production à la fois respectueux de l’environnement et des animaux, et le souci de répondre aux attentes des consommateurs. Certes on m’objectera que cette viande de qualité n’est pas à la portée de tous les porte-monnaie. J’en conviens mais elle porte en elle beaucoup d’éléments pour réconcilier beaucoup de consommateurs avec la viande rouge. De plus, son enracinement dans un territoire : l’Aubrac, avec une race adaptée, des hommes impliqués, a valeur d’exemple pour des productions à l’herbe qui devraient être le fleuron de notre élevage bovin et permettre aux éleveurs d’en vivre. Tel n’est pas le cas aujourd’hui nous négligeons beaucoup trop cette valorisation, ce couple animaux-territoire. Et à ce stade de ma chronique je reviens à un combat beaucoup plus ancien pour la même : celui du fromage de Laguiole. Dans les années 50 ce fromage a été a deux doigts d’être rayé de la carte face à la montée de l’agriculture dite moderne : 55 producteurs pour 25 tonnes de fromage. Partir ou se battre ? Une poignée de producteurs, avec à leur tête André Valadier, 25 ans à cette époque, vont se prendre en mains, dépasser l’individualisme des burons pour travailler ensemble et fonder la coopérative « Jeune Montagne ». En 2010 600 tonnes fabriquées et 702 tonnes commercialisées. 76 producteurs de lait. Je consacrerai une chronique au Laguiole pour raconter par le menu cette histoire.

L1010364.JPG                  Christian Valette et Championne née le 15/01/2007 de Poumel&Louvette 

 

Le dimanche matin, sous un beau soleil, nous partions vers Aubrac où la Transhumance tenait le plateau. Les vaches et leurs veaux se prélassaient dans les prés et je me souvenais que la race Aubrac était une cousine germaine des Parthenaises de mon grand-père : des vaches de travail. Ici la race a été sélectionnée pour la viande tout en restant rustique et Dieu qu’elles ont des regards doux et langoureux. Sur le plateau de la brume et la foule, pas vraiment ma tasse de thé mais sur le podium, le toujours jeune André Valadier prêchait la bonne parole aux cohortes de touristes venus en camping-car. Il viendra transmettre sa passion à la poignée de journalistes qui sont de notre voyage. Pour retrouver notre petit car nous empruntions quelques-uns une draille, loin de la foule, des tapis de fleurs partout. Et puis, aux confins de la Lozère, du Cantal et de l’Aveyron, nous rejoignons le Buron Chez Bastide tout près du Lac de Born. Au menu, de la charcuterie bien sûr, de la viande d’Aubrac accompagnée d’Aligot et de truffade arrosés de Marcillac. Sous le soleil face à un paysage sans limite la fourchette et le couteau de Laguiole ne se font pas prier : même un végétarien aurait succombé à cette viande fondante et succulante. Quand à nos gosiers ils ont carburé tout au long de ces 2 jours au Marcillac.

L1010352.JPG                                           Le toujours jeune André Valadier

 

Pour finir cette longue chronique – mais quand on aime on ne compte pas, on conte – je vous propose ce texte sur les beautés de l’Aubrac.

 

« L’Aubrac, c’est un plateau de basalte et de granite, chevauchant l’Aveyron, la Lozère et le Cantal, à une altitude moyenne de 1000 mètres. Un plateau aride, presque austère au premier abord, sur une superficie de 40 km sur 20. Pourtant, son sol est riche de mille plantes, sa surface ondulée et légèrement escarpée se modifie tel un tableau selon les saisons. Sa faune prolifique. Lorsque l’Aubrac s’offre à vous en se mélangeant à un ciel instable, il est le lieu de l’évasion, du recueillement, d’un sentiment de plénitude, certains diront d’une sorte de félicité. Il suffit de suivre les « drailles », ces barrières rocailleuses qui le sillonnent, pour en humer l’ambiance.

Vous croiserez sur cette route les reines du lieu : les vaches brunes aux yeux étranges. Vous vous arrêterez dans un « buron », ces granges dans lesquelles on confectionnait le fromage, et où l’on sert le fameux aligot. Vous ferez un crochet par le lac des Picades, par le dôme d’Aubrac, ce « lieu élevé », cet « alto braco » comme l’avaient surnommé les moines, pionniers des lieux, vous pourrez alors planter votre couteau dans ces entrailles là, où « s’élève la lame »photocouteau-copie-1.jpgComme je n’en finis pas de finir un dernier mot pour les parisiens, les franciliens et tous ceux qui font escale dans notre belle capitale, dur la MAISON de L’AUBRAC rue Marbeuf. Un peu d’histoire : en 1977 les parents de Christian VALETTE, Pierre et Pierrette, acquièrent Le Petit Berry, rue Marbeuf. Tandis que son père reprend l’exploitation agricole en 1979, sa mère s’occupe de la gestion du café. En 1997, Christian et son épouse Elisabeth reprennent le flambeau pour faire de la Maison de l’Aubrac un must. J’y allais avant de connaître Christian Vallette et mon conseil est lié au fait que vous y mangerai de la bonne viande accompagnée d’excellents vins. En juillet 2009 c’est l’ouverture toujours rue Marbeuf d’Aubrac Corner, concept de restauration rapide s’adressant aux jeunes, et d’une épicerie de produits de l’Aubrac terroir et d’une cave à vins.

photoCouteau1.jpg

 

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 00:09

Que le grand cric me croque et que le Grand Conseil de la Modération m’accorde l’absolution : l’emploi de l’appellation « À pied, à cheval et en voiture », film nanar culte (1957)  avec Denise Grey, Noël-Noël et Darry Cowl, est passé dans le langage populaire  pour signifier « en tous lieux et en toutes circonstances » mais, jamais au grand jamais, je n’inciterais qui que ce soit à boire au volant. Bref, ce sont un peu mes amis d’Embres&Castelmaure : le grand président Patrick Hoÿm de Marien, le vinificateur-éleveur-directeur Bernard Pueyo et le sieur Pousson grand grapheur qui m’y ont poussé avec leur vavavoum ! Les petites cylindrées ça me connaît : j’ai commencé ma carrière d’automobiliste au volant d’une 2CV acheté au curé-doyen de la  Mothe-Achard pour 3000F, j’ai sillonné le Constantinois et le Sud Algérien avec une 4L et c’est avec une Twingo, certes Initiale, que je roule, très peu, en ce moment. L1010547.JPG

Comme vous le savez je suis tout sauf modeste donc j’apprécie à sa juste valeur le panache immodeste de mes 3 amis lorsqu’ils affirment tranquilles « Nous sommes là depuis si longtemps et nous serons là dans tant de temps que nous savons bien qu’il ne faut jamais rouler des mécaniques, même quand on nous porte aux nues. Ça ne rend pas le vin meilleur, juste plus couteux. » Et puis l’arrière-fond de l’étiquette de faut pas rouler des mécaniques évoque, avec la marque Massey-Ferguson : fusion de Massey-Harris et de Ferguson (le rouge et le gris), les tracteurs de ma jeunesse. Arsène Berthomeau mon père exerçait le métier d’ETAB : entrepreneur de Travaux Agricoles et de Battages, et je suis donc très branché tracteur :  30/01/2006 Société Française de Vierzon link « Perrette et le tracteur » : le paysan éternel n’existe pas…et le vigneron n'est pas un paysan…link. J’ai donc conduit un tracteur, mais je n’ai jamais su labourer, j’ai conduit une petite moissonneuse-batteuse Class et j’ai appris à conduire sur les chemins de traverse du bocage avec la 2 CV de mon père. L1010543.JPG

Tout ça pour vous dire que je suis un ignare total en mécanique. Tout comme en vin susurrerait un de mes grands supporters dont le nom sonne en un ! J’en conviens, je n’ai jamais été, initié, adoubé, tasteviné ; je ne suis pourvu d’aucun CAP et je n’écris pas dans les revues spécialisées. Je me contente d’aimer. J’ai un cœur d’artichaut, je tombe amoureux à chaque coin de rue. Pour une belle je suis capable de sauter dans le premier cargo-mixte en partance pour Aden Arabie. Et pourtant je suis d’une fidélité à toute épreuve : pour preuve celle que je voue aux vins de mes amis d’Embres&Castelmaure. Aucune contradiction : en amour ce qui compte c’est le retour, aimer et être aimé voilà le secret. À la question : « pourquoi j’aime leurs vins ? » la réponse je la place dans la bouche d’Adriana Karembeu (elle n’a jamais été l’égérie de l’Oréal) « Parce qu’ils le valent bien ». Et que les mauvais coucheurs ne viennent pas m’accuser de favoritisme, de délit d’initié, de copinage, sinon je sors ma sulfateuse. Qu’ils se rassurent ces pisse-vinaigre : si à un quelconque moment « ils venaient à me manquer » mon désamour serait terrible !

L1010536.JPGL1010545.JPGComme je suis très consumériste, et pour faire plaisir à Denis Boireau qui veut m’éviter les travers des journalistes patentés, sachez très chers lecteurs que :

 

1°  c’est départ cave 5,15 € TTC pour Vavavoum, et 7,20 € TTC pour Faut pas rouler les mécaniques !

 

2° la liste des lieux où vous pourrez le trouver à Paris : prière de m’en faire la demande je vous communiquerai l’adresse du caviste le plus proche de votre domicile (je ne prends aucune commission)

 

3° n’attendez pas que je les note car comme Roger Scruton (philosophe et Anglais, il y tient) dans un livre « Je bois, donc je suis » sur lequel je vais pondre une chronique dans les jours qui viennent « Nous ne pouvons éprouver que mépris envers la nouvelle habitude, contractée par les critiques de vin américains comme Robert Parker, qui consiste à distribuer des points à chaque bouteille comme dans une compétition sportive. Distribuer des points à un corbières de la classe de l’Esprit du Vent 2010 * revient à distribuer des points à des symphonies, comme si la Septième de Beethoven, la Sixième de Tchaïkovski, le Trente-neuvième de Mozart et la Huitième de Bruckner tournaient toutes au tour de 90 ou 95 »

* en rouge j’ai odieusement remplacé bordeaux par corbières de la classe de l’Esprit du Vent 2010 mais retenant ma plume je ne suis pas allé piocher dans le répertoire rock de l’ami Pousson afin de ne pas choquer plus encore ce digne et très conservateur citoyen de sa Gracieuse Majesté qui est un vrai amourux du vin.

 

4° faites-moi confiance, c’est « bu et approuvé »

 

5° si vous me demandez comment ces deux flacons sont arrivés at home en avant-première ma réponse est toute trouvée : ce sont les cigognes qui les ont déposés dans mon potager. Chez nous, les beaux enfants naissent toujours dans les choux.

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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 00:08

Face à la grande détresse de Denis Boireau et de son Black&Berry, aux interrogations du Sieur Pousson sur le QR code, aux envies de modernité d’Irène Tolleret, à l’indifférence remarquée de Sylvie Cadio et rien que pour narguer Luc Charlier qui voue aux gémonies tout ce qui pourrait nuire à son rétropédalage exquis, je vous propose les applications à télécharger pour flasher les QR-code avec n’importe quel smartphone.

telecharger le lecteur de flashcode

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