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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 07:00

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Libé et la Rvf se sont accouplés pour enfanter un supplément Vins. Le nième, en effet depuis des années tout le monde court derrière le Jacques – pas moi bien sûr mais le Dupont Merveilleux du Vignoble du Point – et comme maintenant tout le monde sous-traite le bousin aux dégustateurs patentés (B&D étant en position dominante) nous avons droit à un produit assez bien fabriqué mais qui ne brille ni pas par son originalité, ni par sa prise de risque. Mais bon chacun sait que la RVF est une vieille dame qui court depuis des années derrière la tendance et que Libé, lui, depuis le départ du vieux squale July, tente en vain de remettre au goût du jour notre vieux slogan soixante-huitard : « Cours camarade le vieux monde est derrière toi… », l’enfant ne pouvait que se lover dans les nouvelles tendances. L’heure est à la nature alors va pour « Le vin grandeur nature » comme le proclame le titre et, comme de bien entendu, « Libération part à la rencontre de vignerons talentueux, indépendants, amoureux de leurs terres » Nous sommes au pays de Candy...

 

Après tout que Libé cherchât à drainer et à conforter son lectorat essentiellement urbain je n’y trouve rien à redire. Les ouvriers de la 25ième heure (lire par exemple pour bien comprendre l’effet-retard RVF : Nature&Découvertes 2 bio-bons font des bulles P. Lescarret R. Boulard posté en 2008 link où l’ami Patrice Lescarret déclarait déjà « on peut faire bio sans avoir le cheveu  long et fumer la moquette ; on peut faire des vins natures qui ne sentent pas le pet de vache) n’en sont pas moins des ouvriers et ils participent eux aussi à l’extension du domaine du vin. Donc je souhaite une longue et belle vie au spécial vin de Libé en espérant que pour sa première dent il aille un peu plus fouiner dans les replis de notre beau terroir pour nous offrir de réelles découvertes.

 

Tout cela serait bel et bon si ce cher Demorand - Nicolas de son prénom et frère de Sébastien, qui lui s’est envoyé du Lescarret derrière la cravate depuis un sacré bail - dont la voix m’a éveillé au temps de France-Inter, ne se soit cru obligé de faire l’éditorialiste. En France, l’éditorialiste est un individu en capacité d’écrire avec la même pertinence de profondes réflexions sur des sujets aussi divers que variés tels : de l’usage de la confusion sexuelle dans les suites du groupe Accor ou de la cartographie des terroirs de la rive gauche avec la méthode Houellebecq. Là, pour ce spécial Vin notre Nicolas s’est surpassé en pondant dans un bel effort digne du héros du Roi des Aulnes de Michel Tournier un édito au titre « Cépages de Gauche » que même July bourré au whisky n’aurait même pas osé. C’est beau comme le papier de circonstance. J’ai beaucoup apprécié sa vision de l’évolution du vin à la française. Plus nombriliste que lui tu meurs ! Très french-cancan atteint du syndrôme Parker.

 

Mais ce que j’apprécie le plus dans cet éditorial c’est sa chute :

« Comme le note le même Nossiter dans le Goût du Pouvoir, l’idée de terroir connaît aujourd’hui une mutation accélérée, et un basculement de la droite vers la gauche*. Le capitalisme mondialisé est passé par là. A la recherche des plus vastes marchés possibles et d’une standardisation généralisée de la production, il en est venu à considérer les spécificités culturelles, viticoles, agricoles, comme étant des freins à son déploiement. »

 

Si j’étais prof à Normale Sup je noterais dans la marge de votre copie : « sur le fond je suis enclin à vous suivre mais vos références sont bien légères et vous en restez à la surface des choses. D’un élève de 1ière passe encore mais de venant de vous j’attendais mieux. Peux vraiment  mieux faire ! »

 

Ne vous offusquez pas Nicolas, Sébastien votre frère pourra témoigner que suis un peu taquin et que de toute façon je n’y connais pas grand-chose au vin. La Toile est ainsi faite : n’importe qui peut écrire n’importe quoi. Vous avez eu raison Nicolas de vous adresser à des valeurs sûres – je n’ironise pas, les rédacteurs des articles ont fait du beau travail – mais il va vous falloir vous inscrire en cours du soir pour votre édito de 2012. Prendre de la hauteur certes mais à condition d'être à la hauteur de votre réputation. Un peu plus de pertinence et d’impertinence ne nuirait en rien à votre combat pour la Gauche du vin (en ex-soutier la deuxième gauche le 20 de gauche me ravit).

 

En conclusion de cette chronique je ne résiste pas, en ces temps anxiogènes, à tracer au bas de cette chronique l’une de ces phrases dont les murs de 68 étaient si friands : « N’allez pas en Grèce cet été, restez à la Sorbonne »

Pour lire l’édito de Nicolas Demorand vous pouvez vous connecter sur www.liberation.fr  

*en quelque sorte de Pétain à Eva Joly

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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 00:09

Le texte qui suit peut heurter la sensibilité aussi bien des féministes que des ligues de vertu. Il est politiquement incorrect et j’invite donc leurs regards à s’éloigner de cette page « immonde ». Et pourtant ce texte est cité par une femme, Blandine Vié, dans son San-Antonio se met à table. C’est du brut de cuve, non dosé, ça ne fait pas dans la finesse c’est même limite béruréen. Je ne suis pas certain que Paul Vranken apprécie cette publicité gore pour son Pommery mais comme le texte de Frédéric Dard fait partie intégrante de notre patrimoine littéraire je me devais de le porter à la connaissance des générations futures.

 

« Elle apprécie terriblement le gag du champagne. Faut dire que c’est plaisant. Seule fausse note : celui dont j’use est bouchonné, mais quoi, à la guerre comme à la guerre, non ? La recette je l’ai lue dans une revue, y a lulure. Me rappelle pas si c’était dans le Pèlerin ou Le chasseur Français. Elle nécessite une certaine agilité de la partenaire puisqu’elle doit faire l’arbre fourchu ? Quand elle a bien trouvé son équilibre, tu lui aménages bien la case trésor et tu verses le champagne autant qu’elle est capable d’en contenir. Après quoi, tu bois. En principe, un quart de Pommery suffit. Mais tout cela dépend de la dadame. Il est évident que si tu entendais pratiquer cette figure amoureuse avec Berthe, il te faudrait un magnum, voire un jéroboam. »

 

Le Casse de l’oncle Tom 1987

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 07:00

« Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie »

 

Est-elle bien de saison la phrase culte de Charles Denner dans le film, non moins culte, de François Truffaut « L’Homme qui aimait les femmes »  (visionnez et écoutez bien la séquence en question). En effet, la séduction semble être un produit en voie de disparition sous la double poussée des mâles prédateurs et de prétendues féministes.

Et pourtant qui peut nier qu’un regard croisé, qu’un sourire esquissé, qu’un je ne sais quoi dans le balancement des hanches, qu’une respiration qui s’accélère, qu’un pas qui se ralenti, sont des préludes bien innocents à des plaisirs qui vont de la simple conversation jusqu’au mitant du lit où la rivière est profonde.

 

Les femmes et les hommes sont-ils condamnés à s’aimer par l’entremise d’un ordinateur via un logiciel de rencontre ?

 

Je ne sais mais je n’en serai jamais !

 

Homme qui aime les femmes un jour, homme qui aimera les femmes toujours !

 

Profession de foi sans concession possible qui m’amène au sujet du jour : les Vendredis du Vin  # 39 dont j’ai accepté, sous la délicate et amicale pression d’Iris, via Antonin le grand séducteur de la Toile du vin link, de présider la session de Septembre. Normal en ces temps de vendanges et de vinification tout le monde est très occupé, sauf moi ! Je serai dans ma lourde charge présidentille épaulée par Eva link qui fut une présidente, séduisante et compétente, de ce rendez-vous des amoureux du vin.

 

Le sujet sur lequel vous allez devoir plancher coule de source, séductrices et séducteurs, il vient en renfort de ma cause :

 

Le Vin qui aimait les femmes 

 

Bien évidemment ça n’a rien à voir avec ces vins dont on nous dit que ce sont des vins de femmes. Vous devrez, comme le faisait John Malkovitch, vous mettre dans la peau d’un Vin pour ressentir et exprimer les sentiments que lui inspirent soit les femmes en général, soit une en particulier. Libre à vous ! Exprimez-vous sur ce thème où vous voulez : sur votre blog, sur votre Facebook ou ici-même. Ruez vous sans modération sur vos souris !

 

Inspirez-vous de Truffaut : soyez un Jean-Pierre Léaud, celui des 400 Coups ou celui de l’Amour en Fuite avec la délicieuse et regrettée Claude Jade link ou prenez le long pas de sa dernière compagne Fanny Ardant interprète du film d’amour fou et torride La femme d’à côté avec un grand Depardieu...

 

Tout ça donc pour le 30 septembre dernier jour du mois.

 

Je vous attends tous pour ce rendez-vous galant... Allez sur pour plus de renseignements  www.vendredis.wordpress.com 

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 00:09

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« Le rayon vin ne semble pas l’intéresser. On le pousse néanmoins à l’intérieur. Une nouvelle fois c’est l’absence totale de lisibilité qui le frappe. Pour détendre l’atmosphère, on lui montre une étiquette « Monoprix gourmet » attachée à un Madiran. « Ah oui, il paraît que c’est bien... » dit-il, en se demander s’il a descendu les poubelles. On tente alors de le faire réagir avec un grand cru classé du Médoc, un Cos d’estournel, à 99 euros la bouteille. « Ah oui, j’en ai bu. C’est pas mal... » De toute façon ses vins, il les prend chez un fournisseur italien, Idea Vino, avenue Parmentier, où un certain Carlo s’occupe de tout »

 

Ce texte n’est pas sorti de la maison Berthomeau mais est un extrait de Schnock n°1 la revue des vieux de 27 à 87 ans qui se donne pour mission d’explorer la culture populaire et qui veut tourner le dos au jeunisme ambiant sans tomber dans le vieux con.... Il est l’œuvre de Grégoire Maurel qui a « tenté l’impossible : emmener le critique gastronomique du Figaro au Monoprix. Suspens : éviteront-ils, en passant à la caisse, le célèbre « vous avez la carte Monoprix ? »

 

Bien sûr c’est totalement parisien, ça se passe un mercredi, à 16 h au Monoprix de la rue de Rennes (celui où bossait Marie de Saint-Drézéry) et François Simon n’est pas indemne de la coquetterie des cabotins en surjouant son rôle de critique gastronomique star si anonyme mais qu’ici tout le monde connaît. L’homme a de la hauteur de vue mais pas de porte-monnaie ce qui lui permet de proférer des jugements définitifs « Les supermarchés français sont bêtes ». J’invite les gens de Monoprix à lire ce reportage. Si vous-même vous le souhaitez faites l’acquisition de Schnock n°1 avec JP Marielle en couverture ce n’est pas donné, 14 euros, mais même s’il n’y a pas que du bon, on y trouve de la matière telle « Les années Actuel de B. Kouchner » ou « Marcel Mathiot, Le Vieil Homme qui aimait les femmes » et bien sûr le grand dossier Jean-Pierre Marielle.  link photoauteur-copie-1

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 00:09

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Je suis frappé lorsque je parcours les papiers de ceux qui ont « dédiés » leur vie à la fréquentation quotidienne – du moins je l’espère – des tables de la Haute-Cuisine pour que le peuple des gastronomes sache où aller se restaurer sans dilapider son pactole, par l’indigence des quelques lignes consacrées au vin qu’ils disent avoir bu avec la cotriade de plats qu’ils se sont tassés dans le jabot. Le doute me rongeait sur leurs compétences autoproclamées sur le versant liquide de leur art jusqu’à l’instant où je suis tombé – comme on tombe amoureux – sur la phrase d’un Balzac fort dubitatif sur le cumul gastronomie/œnophilie chez le même individu.

 

« Boire et manger exigent des qualités différentes, quelquefois opposées. (...) L’homme est trop imparfait pour cumuler des penchants aussi nobles. »

 

De là à affirmer que les critiques gastronomiques ont pour le vin un goût médiocre c’est un pas que je peux franchir sans problème en soulignant que, bien évidemment, il existe des exceptions. Reste que la carence dans le domaine de la critique des cartes de vins des restaurants est entière et qu’elle favorise une forme de maltraitance à l’égard de notre beau nectar. Bombardez-moi d’acerbes critiques ! Réclamez ma tête sur une pique ! Faites-moi lapider par le syndicat des critiques gastronomiques ! Faites ce que vous voulez mais commentez !

 

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 02:00

Le succès de notre stratégie  « eau bénite & mantille » dépassa toutes nos espérances car bientôt nous fûmes invités par le nec plus ultra de l’intégrisme catholique de la capitale qui majoritairement nichait dans le VIIe arrondissement fief de l’inamovible Edouard Frédéric-Dupont dit « Dupont des loges » pour son assiduité à défendre les concierges grandes pourvoyeuses de votes même dans cet arrondissement fort peu populaire. Francesca excellait dans ces dîners en ville où sa parfaite éducation religieuse à l’ancienne lui permettait de tenir la conversation avec les plus intransigeants partisans du retour à une Eglise proche de l’Inquisition. Moi, discrètement je tentais de repérer dans la population féminine les sujets les plus aptes à céder au démon de midi ou au démon tout court et Dieu sait que dans ce monde comprimé les frustrations et les fantasmes s’accumulaient sous les sages robes Céline ou les kilts et corsage de chez Old England. Mon premier étonnement fut de constater le nombre important, dans cette population triée sur le volet, des propriétaires fonciers. La terre reste l’ancrage, la valeur sûre de la France des traditions. Ici la particule ne cachait pas un titre, acheté dans une pochette-surprise ou octroyé par un quelconque empereur, mais constituait le sceau d’une lignée enracinée dans ce que fut la noblesse : le fief et ses paysans. La fin du métayage, impulsée par Tanguy-Prigent, ce breton rouge,  à la Libération et amplifiée par de Gaulle et Pisani qui avaient donné les clés de la terre au syndicalisme agricole à la tête duquel se trouvait un petit paysan du Puy-de-Dôme : Michel Debatisse. Le temps des maîtres s’effondrait, ne restait plus que la chasse pour garder le sentiment que les privilèges seigneuriaux perduraient encore un peu.

 

Lors d’un dîner, rue Las Cases, près de la basilique Sainte-Clotilde, au cœur du VIIe cerné par les lourds bâtiments des Ministères et le palais Bourbon, je me retrouvai coincé entre le président national des bailleurs ruraux, un homme courtois et discret, et sa fille aînée, une jeune femme très comme il faut bien sûr, masquant sous son sourire impeccable soit un ennui profond ou une langueur inextinguible. Présentations faites, leur patronyme me propulsait immédiatement dans mon enfance où nous étions voisins de villages, eux dans leur château, moi dans mon petit bourg. Saint Julien des Landes, si près, si loin… et là mon patronyme à moi déclenchait chez mon noble voisin une réelle empathie. Etant le vivant portrait de mon père je ne pouvais fuir la réalité que ce cher homme se faisait un plaisir de souligner. Oui mon père était un honnête homme, de ceux pour qui la chose publique, le bien commun, se traduisaient par des actes. J’opinais en calculant les chances que j’avais de me tirer indemne de cette conversation. Par bonheur, ma présence en ce lieu, qui plus est accompagné d’une  épouse affichant toutes les marques d’une bonne naissance, suffit à assurer à ce cher homme que j’étais le digne fils de mon père. Très vite il m’abandonna pour engager la conversation avec la maîtresse de maison. Je respirai, j’allais passer une soirée tranquille à observer le beau linge. Francesca, très vite, polarisait l’intérêt de la tablée. Pour ne pas paraître mufle je lançais quelques banalités en direction de ma mélancolique voisine qui les recevait avec un sourire contrit. Je m’essoufflai vite et décidai de m’en tenir à une réserve désabusée. Ce fut un pied déchaussé qui me tira de l’ennui qui me gagnait. Avec beaucoup de dextérité il s’immisçait sous l’échancrure de ma jambière de pantalon pour imprimer sur ma cheville des attouchements rythmés. Surpris, je quêtais les yeux de ma voisine. En vain, elle se consacrait à son vol au vent. Je restai donc un long moment de marbre puis, alors qu’elle trempait ses lèvres dans  le léoville-las-cases,  je contrattaquai.

 

Je lui parlai de mes balades dans les bois, de la messe du dimanche, des boisselées de blé, des vaches indolentes, de la mer si proche… et puis alors qu’elle continuait d’affecter du désintérêt tout en continuant ses effleurements, je lui murmurai à l’oreille « Je suis un homme facile… j’adore me vautrer dans le péché  de chair… c’est quand vous voulez ou vous voulez… » et c’est alors qu’elle m’a souri.  Nous sommes devenus les meilleurs amis du monde et je ne suis pas passé par la case lit. Marie-Antoinette, mal mariée, mal baisée, mal dans sa peau, se révéla très vite une alliée de choix car son connard d’époux tenait le haut du pavé dans une banque de la place très liée à la Banco Ambrosiano, la banque des prêtres qui, sous l’impulsion de Roberto Calvi, menait une active diversification en créant de nombreuses compagnies off-shore aux Bahamas et en Amérique latine. Sans le savoir je venais de trouver la meilleure connexion avec les stratèges de l’opération Gladio visant à favoriser la stratégie de la tension en Italie. En effet, le mari de Marie-Antoinette, considérant celle-ci comme une plante en pot ne se préoccupait guère de vérifier si les documents qu’ils laissaient traîner sur son bureau pouvaient éveiller son intérêt. Je pus donc, au cours de visites discrètes, faire une moisson d’informations de première main, bien avant tout le monde, sur les rouages de la fameuse loge P2 et sur les accointances de Calvi avec la banque du Vatican et son secrétaire Mgr Paul Marcinkus. Et puis, cerise sur ce beau gâteau, Hubert trompait outrageusement sa pauvre épouse et surtout fréquentait avec assiduité une boîte d’échangistes proche de la place de l’Etoile. La partie se présentait de mieux en mieux.

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 00:09

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Barry Lyndon est, pour moi, moi le chef-d'œuvre de Stanley Kubrick et l’une des œuvres majeurs du cinéma. Sur le plan pictural ce film est d’une exceptionnelle beauté : chaque plan, chaque image, chaque personnage, chaque cadrage, dans leur photographie en lumière naturelle ou l’éclairage à la bougie, sont autant de tableaux de maître qui me touchent et m’émeuvent par leur humanité. Son écriture cinématographique est aussi remarquable d’intelligence, d’une sensibilité rare, et surtout dépourvue de la grandiloquence des films historiques. Avec ce récit d’apprentissage nous sommes au raz des hommes, dans le fond de leur cœur, de leur âme, avec la noirceur ou la brillance de leur corps. Ce film est très proche des plus grandes œuvres littéraires, par moment on dirait du Stendhal. Comme le notait un critique « Jamais mieux que là, peut-être on n'a réalisé certains idéaux plaçant le cinéma comme la synthèse et l'achèvement de toutes les autres formes artistiques. »

photo-Barry-2.jpgCette esthétique particulière est soutenue par la bande son, qui mêle folklore irlandais, joué par The Chieftains et des œuvres du répertoire classique, avec en leitmotiv la Sarabande de Haendel, Il Barbiere di Siviglia de Paisiello, le Trio pour piano et cordes n° 2 de Schubert ? March from Imedeo de Mozart ou des morceaux de Bach et de Vivaldi.

 

Kubrick commente : « J'avais d'abord voulu m'en tenir exclusivement à la musique du XVIIIe siècle quoi qu'il n'y ait aucune règle en ce domaine. Je crois bien que j'ai chez moi toute la musique du XVIIIe siècle enregistrée sur microsillons. J'ai tout écouté avec beaucoup d'attention. Malheureusement, on n'y trouve nulle passion, rien qui, même lointainement, puisse évoquer un thème d'amour ; il n'y a rien dans la musique du XVIIIe siècle qui ait le sentiment tragique du Trio de Schubert. J'ai donc fini par tricher de quelques années en choisissant un morceau écrit en 1814. Sans être absolument romantique, il a pourtant quelque chose d'un romanesque tragique ».

 

Kubrick ajoute : « Dans 2001, j'ai utilisé Ligeti, compositeur contemporain. Mais si l'on veut utiliser de la musique symphonique, pourquoi le demander à un compositeur qui de toute évidence ne peut rivaliser avec les grands musiciens du passé ? Et c'est un tel pari que de commander une partition originale. Elle est toujours faite au dernier moment, et si elle ne vous convient pas, vous n'avez plus le temps d'en changer. Mais quand la musique convient à un film, elle lui ajoute une dimension que rien d'autre ne pourrait lui donner. Elle est de toute première importance »

Pour ceux qui l’ignore : L’histoire commence au début de la guerre de Sept Ans et dépeint le destin d'un jeune intrigant irlandais sans le sou, Redmond Barry interprété par Ryan O'Neal, de son ascension pleine d'audace, de diablerie et de perversité, à sa déchéance dans la fastueuse société anglaise du XVIIIe siècle, après son mariage avec une riche Lady interprété par la très belle Marisa Berenson, qui lui apporte une fortune considérable et un fils.

Le film de  Stanley Kubrick sorti sur les écrans en 1975 est inspiré du  roman picaresque de William Makepeace Thackeray : Les Mémoires de Barry Lyndon

 

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10 septembre 2011 6 10 /09 /septembre /2011 00:09

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Je sais, je sais, ma fixation sur le cochon, le cochon libre qui plus est, va me valoir de sournoises allusions puisque ce brave animal a toujours eu droit à notre mépris : ne dit-on pas « vivre dans une porcherie », manger comme un porc, être un vieux cochon, faire des cochonneries, jouer un tour de cochon, un spectacle cochon… » Et pourtant, j’assume. Je persiste et je signe en en appelant à Vauban ! Au Vauban de la Cochonnerie !

 

Certes, Vauban n’a pas bonne presse depuis que Pierre Seghers a écrit les paroles de Merde à Vauban et que Léo Ferré a popularisé cette chanson :

 

Bagnard, au bagne de Vauban

Dans l'île de Ré

J'mange du pain noir et des murs blancs

Dans l'île de Ré

A la ville m'attend ma mignonne

Mais dans vingt ans

Pour elle je ne serai plus personne

Merde à Vauban

 

Et pourtant, le Vauban très connu de nous, du temps où nous étions écoliers en blouse grises, et que l’Histoire de France nous inoculait des noms et des dates, l’était pour les innombrables fortifications qu’il avait édifiées aux quatre coins de la France, mais pour son mauvais esprit puisqu’il a été l’un des rares à contester l’absolutisme royal de Louis XIV dans « Mes Oisivetés, ou Pensées d’un homme qui n’avait pas grand-chose à faire » en proposant des solutions aux misères dont souffrait le peuple. Il s’attaquait aux inégalités fiscales en préconisant, déjà, bien avant Joseph Caillaux, un impôt proportionnel au revenu – en même temps que l’abandon des privilèges du Clergé et de la Noblesse. Louis XIV, déjà mécontent que Vauban lui avait déjà reproché les conséquences désastreuses de l’abrogation aux conséquences de l’Édit de Nantes, condamne le livre et Vauban en mourra de chagrin.

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Mais Vauban a aussi écrit un autre traité : « La Cochonnerie ». Malgré les apparences, ce traité est on ne peut plus sérieux ! Comme le montre son sous-titre : « Calcul estimatif pour connaître jusqu'où peut aller la fécondité d'une truie pendant 10 années de temps ». Son raisonnement de départ se veut simple, proposant de trouver des solutions concrètes pour lutter contre la famine d'alors et notamment grâce au cochon. La truie étant connue pour sa fertilité, Vauban tentait donc d'évaluer la capacité de reproduction d'un seul animal sur 10 ans... Les résultats sont impressionnants, puisqu'il arrivait au chiffre de 6 434 338 cochons, « défalcation faite des maladies, des accidents et de la part des loups pour 1/15e » ! Beau cheptel ! Pas mal, non et c’eut été surtout des cochons de ville plus que des cochons des champs car cette brave bête servait d’engloutisseur d’ordures ménégères…

(Analyses et extraits, par L DE ROCHAS D'AIGLUN, Paris, 1910, t. I, pp. 404-409.

 

Mais, comme le fait observer l’anglais Gilbert WHITE dans sa Natural history of Selborne. Letters addressed to Thomas Pennant, esq., Londres, 1789, letter XXXIII, rééd. Londres, 1908 (The People's Library, 101, Cassel), pp. 207-208 « qui est autant qu'il peut y avoir [de porcs] en France » et qu'en recensera la statistique révolutionnaire

 

« Le terme naturel, de la vie du porc n'est guère connu, pour une raison bien simple : parce qu'il n'est pas avantageux ni commode de garder ce turbulent animal jusqu'à sa fin naturelle. Pourtant, mon voisin, homme riche qui n'avait pas besoin de faire attention au moindre petit profit a gardé une truie demi-sang Bantam, aussi grosse que longue et dont la panse balayait le sol, jusqu'à l'âge de dix-sept ans : à ce moment elle montra quelques signes de vieillesse, chute des dents et baisse de fécondité. Pendant dix ans environ, cette mère prolifique donna deux portées par an d'environ dix porcelets chaque fois (et une fois plus de vingt, mais, comme c'était près du double du nombre des mamelles, il en mourut beaucoup)... D'après un calcul prudent, elle était mère de 300 cochons, extraordinaire fécondité chez un si gros quadrupède. Elle fut tuée au printemps 1775. »  photo-Cochon-4.jpg

Bien évidemment les radicaux de la seule protéine végétale et les autoproclamés défenseurs des animaux vont me pourfendre mais je m’en tamponne car moi je les aime les cochons, je les aime jusqu’à les consommer. Et puis, contrairement à cette engeance aux mains blanches moi dans ma vie, à genoux dans la paille, j’ai assisté des truies dans leur mise-bas. Dieu que c’est beau un petit cochon rose ! D’ailleurs, bizarrement le petit cochon rose échappe à la réprobation générale pour peupler les livres de nos enfants. Imaginez-vous d’ailleurs toutes ces braves coches, expulsant des chapelets de petits cochons roses que vous prendrez sous votre protection jusqu’au jour ils feront de beaux jambons, vivant jusqu’à un âge canonique chez un brave éleveur qui les soignera aussi bien que ses enfants. C’est t’y pas beau ça ! Bien sûr, on s’en tiendra à quelques-unes par ci, par là tout au fond de nos belles campagnes pour pas que les résidents secondaires frisent le nez en se plaignant de l’odeur. A ce propos, il faut que vous sachiez que le parfum du lisier a bien changé depuis que nos pauvres gorets sont enfermés dans d’horribles stabulations. Bien sûr je ne prétends pas que le cochon libre sent la rose mais, bien pourvu en paille, ses odeurs sont bien mieux supportables que celles qu’exhale l’intérieur d’un wagon de métro aux heures de pointe.

 

Voilà, ça suffit pour ce samedi, j’ai remis une couche pour vous sensibiliser à mon Manifeste du Cochon Libre

 

NOM :

Prénom :

Adresse postale :

E-mail :

Je signe le Manifeste du Cochon Libre

 

à adresser sur l’adresse berthomeau@gmail.com  et merci d’apporter votre soutien en commentaire afin de créer l’émulation

 

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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 07:00

Qu’est-ce qu’un vin buvable ? Question qui ne peut recevoir de réponse simple et incontestée car tout dépend du buveur. En effet, au Bourg-Pailler mon pépé Louis estimait sa piquette buvable puisqu’il l’a buvait. En revanche si vous vous adressez à la corporation des dégustateurs patentés le niveau de l’acceptation peut atteindre des sommets bien plus élevés. Pour ne pas raviver les plaies non cicatrisées par la saillie de Bettane sur les vins bio ou la récurrente contestation, parfois justifiée, de la buvabilité des vins dit nature, je m’en tiendrai à ces généralités. Cependant, voilà un beau sujet pour les dégustateurs professionnels (j’entends par là les négociants qui achètent du vin en vrac pour le vendre sous leurs marques).

Alexia-Michel-www_wine-in-china_com-2.png                            la photo est de Alexia-Michel-www_wine-in-china_com-2

 

Revenons à la Chine qui fait fantasmé tout le monde et permet aux attrapeurs de gogos de les balader à grands frais. Toujours dans le Courrier International j’ai lu aussi sous la plume de Stan Sesser du Wall Street Journal le texte et les notes suivantes :

 

« Il y a 10 ans, la plupart des vins chinois étaient imbuvables. »

 

Le journaliste à Shangai a acheté 10 bouteilles ( 3 de Grace Wineyard et 7 des 3 plus grands producteurs chinois : Changyu, Dinasty et Great Wall) et conviés : Andy Lau Dr des ventes d’une grosse société US d’import, et 2 sommeliers chinois Yang Lu et Diego Zhang à les déguster.

 

Verdict : « tous les vins, sauf un étaient buvables, et deux ou trois étaient même agréables. »

 

Les dégueulasses :

- Cabernet sans millésime Changyu (3,80€) il rappelle la mauvaise époque. Un arôme de chaussette sale et de détergent et un épouvantable goût chimique.

- Cabernet 2008 Grace Vineyard (7€) sans corps, aucun caractère du cépage.

- Merlot 2001 Grace Vineyard (19,50€) nez attirant mais fugace ; passé, tourne au vinaigre au contact de l’air.

 

N’en déplaise à notre cher collègue Stan Sesser pour moi ça fait 3 imbuvables.

 

La bonne surprise :

- Rouge sec Great Wall (2€)  net et plaisant, bien que léger et simple.

 

A ce prix là même chez le génie de Landerneau ou chez les X de Carrefour on ne fait pas mieux !

 

Le top chinois :

- Cabernet 1998 Great Wall (50€) un vrai vin – robe sombre, du corps, tannique mais très fruité – qui pourrait faire jeu égal avec des cabernets d’autres pays. Vainqueur surprise à l’unanimité.

 

A vos godets les dégustateurs patentés : faites-nous un petit coup de buvabilité dans les foires aux vins !

 

Voir des articles sur le marché du vin chinois zhongguo wines 

 

Mon compère et fidèle lecteur Michel-Laurent m'a transmis aussi ce lien sur le site Asian Palate de Jannie Cho Lee

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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 00:09

 

L’ouvrage dont est extrait cette contribution de Claude Villers : l’A-B-Cédaire porcinophile est une œuvre collective dont les textes ont été réunis par Jean-Pierre Fournier et André-Pierre Syren, publiés aux éditions Virgile en 2003, est fort goûteux et surtout bénéficie d’une remarquable préface : Saint-Cochon signée par Gérard Oberlé. Comme le V était déjà occupé le Vin a du se retrancher derrière le U de Uvale, même si c’est du raisin dont il s’agit. Qu’importe, ce qui compte c’est qu’il ne soit pas absent de l’abécédaire. Nul besoin de vous présenter Claude Villers le président débonnaire du Tribunal des Flagrants Délires du temps où France Inter était dirigé par des gens intelligents et non par deux rabougris comme aujourd’hui. Désolé pour les abstinents, nous sommes des omnivores... 

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« Que doit-on boire avec la viande de ce noble animal ? Tout d’abord des vins ni trop tanniques ni trop sucrés. Il faut, d’après les spécialistes, préférer des vins dits rustiques mais sans trop d’âpreté, des « vins de soif » comme disait mon camarade Jean Carmet, grand amateur de « charcutailles ». Et c’est vrai que le bourgueil (rouge), bien frais, si cher à son cœur, est idéal avec un saucisson, une terrine, des rillettes ou un rôti. Mais aussi, pour varier, un saumur-champigny, un morgon ou un corbières, voire un côte de Beaune, un minervois ou même un beaujolais-villages (mais est-ce du vin ?). En blanc, choisissez le vouvray ou le pinot d’Alsace.

La choucroute traditionnelle se cuit au riesling (très sec), donc pourquoi ne pas finir la bouteille (bien fraîche) ou une bonne bière avec ? Mais surtout évitez les rouges (sauf le pinot noir) ! Idem avec un jarret. Tout comme pour les rognons, cette couleur rouge a du  mal à se marier. Rien de tel que le mâcon blanc. Il en est de même pour le jambon braisé aux épinards. Là aussi privilégiez un blanc comme le pouilly-fumé.

L’Auvergne, patrie de la potée met en avant sa production uvale peu connue, le côte d’Auvergne (rouge) ou à la rigueur, si vous n’en trouvez pas, du sancerre (rouge).

Le petit salé, évidemment aux lentilles, lui, ne supporte guère (et même pas du tout, à mon goût), le blanc. Allez chercher plutôt du côté de Brouilly, du Forez ou un saint-pourçain.

Pour ce qui est de l’andouillette, les puristes de l’AAAAA (Association Amicale des Amateurs d’Authentique Andouillette) recommandent un champagne très jeune ou (à ma préférence) un cidre bien sec ou une bière ambrée !

Dans les curiosités d’exigeants fondamentalistes intégristes, signalons l’irouleguy, basque, avec le boudin (noir, bien épicé) ou même un madiran, une côte de Castillon (proche de Saint-Emilion), ou un bordeaux-sainte-foy pour ce qui est du rouge. Proscrire à tout prix les blancs (à part, peut-être, un gewurtz et encore !).

Exactement à l’inverse du boudin blanc qui, lui, se satisfait de n’importe quel nectar de la même couleur. A ce propos, Jules Renard affirmait : « Quel animal admirable que le cochon. Il ne lui manque que de savoir faire lui-même son boudin »... ou de discerner la boisson qui la boisson qui lui convient le mieux !

Mais n’oubliez jamais que le porc étant une viande avant tout simple et économique, chez soi ou dans un restaurant de quartier, il n’est nul besoin de rechercher la complication et la sophistication pour l’accompagner ! Le regretté Robert Giraud, journaliste, grand soiffard et ami de Robert Doisneau, dans son livre Les Lumières du zinc (1988), citait cette phrase entendue au détour d’un comptoir de bistro : « Comment y s’appelle ton vin ? – Y s’appelle pas, y s’siffle ! »

 

Tente toutes les expériences, mais n’oubliez jamais que « cochon » rime avec « bouchon ».

 

Ce texte devrait amener des contestations. La rubrique commentaires est à votre disposition.

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