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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 00:09

« Un ministère est un lieu où les fonctionnaires qui arrivent en retard croisent ceux qui partent en avance. » Courteline ou Clémenceau, je ne sais ! Ce que je sais en revanche que sous les vieux clichés se cachent souvent une réalité bien différente. Ainsi, mardi dernier alors que l’automne nous tombait dessus sous forme d’un crachin poisseux, délaissant mon vieux destrier à pédales, je me rendis, aux alentours de midi, rue Barbet de Jouy, où se tenait dans le hall du restaurant AURI ( la cantoche, quoi !) ce, qu’en l’un de ces raccourcis dont j’ai le secret, j’ai qualifié de foire aux vins. En effet, c’en était une, mais d’un type particulier car il s’agissait d’une dégustation-vente de 2 lycées agricoles : celui de Libourne-Montagne et celui d’Avize.

 

Sur le quai de la station Varenne une copie du penseur  de Rodin semblait bien lasse de voir passer des trains, à l’angle de la rue de Bourgogne Alain Passard tout de blanc vêtu allait vers ses fourneaux de l’Arpège ; la longue chenille des fonctionnaires s’étirait sur le trottoir et s’agrégeait à la file des usagers de la cantine ; dans le hall des jeunes filles et des jeunes gens en tablier s’activaient, tentaient de capter les chalands, proposaient de déguster : les champenois munis de flutes mais sans bassin déversoir, les bordelais pourvus de dés à coudre en plastique et d’un seau pour le crachoir. Que des lycéennes et des lycéens agricoles. Je les mettais en boîte.

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foire-aux-vins-lycees-agricoles-003.JPGfoire aux vins lycées agricoles 004

Comme j’étais à la bourre ma dégustation se contenta du minimum syndical : le Blanc de Blancs et le Louise Eugénie pour le Champagne et le Château Real Caillou 2007 un Lalande de Pomerol. Rien de très excitant, du classique, bien fait pour les deux champenois et du boisé encore trop prégnant pour le Lalande pomerolais. N’en tirez aucune conclusion définitive, cette dégustation à la volée n’a rien de représentative. Un jour si j’ai le temps je tenterai un tour d’horizon plus large, plus au calme pour mieux situer les vins de nos lycées agricoles. En étant bon diplomate je noterai simplement qu’ils ne sont pas forcément très rock and roll, qu’ils restent dans une ligne gentiment traditionnelle, ce qui n’est pas forcément critiquable, que j’aimerais que notre enseignement viticole explorât avec un peu d’allant des parcours moins convenus.

Mais là je m’aventure sur un terrain qui n’est pas le mien : l’offre de formation de nos lycées viticoles est-elle bien en phase avec les mutations de notre vignoble et des opportunités qui s’offrent sur les nouveaux marchés. Les jeunes filles et les gens présents derrière les comptoirs du hall de la cantine de Barbet de Jouy étaient tous de futurs commerciaux donc essentiellement tournés vers la vente. L’exercice auquel ils se livraient est bien sûr formateur : aller vers le client, lui faire déguster le produit, se mettre en capacité de le convaincre c’est le BA-BA d’une forme de vente directe aux particuliers, celle que l’on rencontre dans les allées des salons de vignerons. Ces travaux pratiques sont donc utile pour le modèle vigneron, artisan-commerçant, vendant son vin en bouteilles. Loin de moi de critiquer cette démarche mais elle me semble un peu réductrice par rapport aux réalités commerciales auxquelles ces jeunes gens vont se trouver confronter sur le marché du travail. En clair, ne surexpose-t-on pas le modèle vente directe ? Le vin se vend majoritairement ailleurs : circuits de distribution et export, alors je me pose simplement la question.

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Pour autant participer comme le font les élèves du lycée d’Avize :

-         à la Fête des Vendanges à Montmartre (c’est passé) ;

-         à la semaine commerciale les caves de mon père à Brest (c’est passé) ;

-         à la foire et le marché d’hiver à Sint-Lievens-Houtem en Belgique les 11-12 novembre ;

-         au Terroir’s Tour les 9-10-11 décembre à Ivry-sur Seine puis à Lille ;

-         au Salon de l’agriculture en février-mars 2012

-         Faire des portes ouvertes tous les WE de novembre et décembre

-         Organiser le 17e Salon des vins des lycées viticoles les 23 et 24 mars 2012

est bien sûr une excellente école de formation pour ses élèves et la dynamique créée en 1952, par une poignée d’anciens élèves, qui ont doté le lycée de la Champagne d’un outil de production et de commercialisation des vins sous la forme d’une « coopérative des anciens de la viti » dans les caves léguées par la famille Puisard, est assez exemplaire. En effet, les fondateurs donnent leur temps et leurs raisins pour que les jeunes se forment. Aujourd’hui, un demi-siècle plus tard, ils sont 80 anciens élèves à perpétuer cette tradition et à livrer leurs raisins. Ainsi la production des vignes du lycée classées grand cru, la marque SANGER dispose de 35 terroirs parmi les plus prestigieux de la Champagne. Les 380 élèves et étudiants, avec le chef de cave et les enseignants, créent et commercialisent la gamme Sanger www.sanger.fr

 

Bravo les jeunes, un tout petit conseil : ne restez pas trop dans votre bulle et vos bulles lorsqu’un client s’adresse à vous, quel qu’il fut, moi en l’occurrence, ne vous contentez pas de faire les serveurs de dégustateurs, engagez la conversation, ne vous contentez pas de débiter les habituels propos sur la cuvée qui s’apparentent à ce que l’on baptise éléments de langage. Faire du commerce c’est créer un lien avec le client potentiel, allez au-devant de sa recherche, l’écouter, ne pas se contenter de lui présenter le tarif… Tout s’apprend mais « la bosse du commerce » comme disait le père Mougard le marchand de bestiaux de mon enfance, on l’a ou on ne l’a pas. Bon courage et ne prenez pas ombrage de mes remarques car elles ne sont que les encouragements d’un taulier qui, sur son espace de liberté, a appris à écouter et à mieux comprendre ceux qui le lisent…

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 16:00

Entre copains, via le Net maintenant, se colportent des histoires plus ou moins drôles et souvent salaces. Ces histoires qui les a inventées, nul ne le sais. J’en ai reçu deux la semaine dernière en provenance d’un inconnu m’ayant agrégé à une liste de personnes fort respectables de notre petit monde du vin. L’une est dans la langue de Molière, elle est délicieuse et savoureuse, racontable pour ceux qui comme moi avancent en âge et pas forcément en sagesse, je parle pour moi, elle est racontable à vos petits-enfants. La seconde plus drue, plus hot, adopte la langue de Shakespeare, enfin disons plutôt l’anglais, demandez à David Cobbold de vous la raconter, elle n’est donc pas à mettre dans toutes les oreilles.  C’est une histoire de marchands de vins

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Tous les 10 ans, des copains se retrouvaient pour passer une bonne soirée ensemble.

 

Au moment de fêter leurs 40 ans, ils se retrouvent et se demandent où passer cette soirée. Au début ils n'arrivent pas à se mettre d'accord  sur le lieu mais l'un d'eux propose :

« Allons au restaurant Le Lion, la serveuse est vraiment jolie et  porte toujours un chemisier avec un décolleté bien plongeant. »

 

Aussitôt dit, aussitôt fait.

 

Et 10 ans plus tard, pour leurs 50 ans, ils se retrouvent à nouveau et se demandent où passer la soirée cette fois Au début ils n'arrivent pas à se mettre d'accord  sur le lieu mais l'un d'eux propose :

« Allons au restaurant Le Lion, on y mange très bien et la carte des vins est excellente. »

 

Aussitôt dit, aussitôt fait.

 

Et 10 ans plus tard, quand ils fêtent leurs 60 ans, ils se retrouvent à nouveau et se demandent comme d'habitude où passer la soirée. Au début ils n'arrivent pas à se mettre d'accord  sur le lieu mais l'un d'eux propose :

« Allons au restaurant Le Lion, c'est calme et non-fumeur. »

 

Aussitôt dit, aussitôt fait.

 

Et 10 ans plus tard, pour leurs 70 ans donc, ils se retrouvent et se demandent où passer la soirée.

Au début ils n'arrivent pas à se mettre d'accord  sur le lieu mais l'un d'eux propose : « Allons au restaurant Le Lion, c'est bien adapté aux fauteuils roulants et il y a un ascenseur. »

 

Aussitôt dit, aussitôt fait.

 

Dernièrement, ils fêtaient leurs 80 ans et se demandaient où aller. Au début ils n'arrivent pas à se mettre d'accord  sur le lieu mais l'un d'eux proposa :

« Allons au restaurant Le Lion. »

 

Et tous de répliquer :

Bonne idée, nous n'y sommes jamais allés !

inconnu.jpg 

At a wine merchant's, the regular taster died and the director started looking for a new one to hire.

A drunkard with a ragged, dirty look came in to apply for the position.

The director of the factory wondered how to send him away.

He gave him a glass to drink.

 The drunk tried it and said:

“It's a Muscat , three years old, grown on a north slope, matured in steel containers. Low grade, but acceptable.”

“That's correct", said the boss.

Another glass....

“It's a cabernet, eight years old, a south-western slope, oak barrels, matured at 8 degrees. Requires three more years for finest results.”

“Correct.”

A third glass...

“It’s a pinot blanc champagne, high grade and exclusive, «calmly said the drunk.

The director was astonished.

He winked at his secretary, secretly suggesting something.

She left the room, and came back in with a glass of urine.

The alcoholic tried it.

“It's a blonde, 26 years old, three months pregnant; and if you don't give me the job, I'll name the father.”

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 00:09

Dans l’avion qui me menait à Toulouse où m’attendaient mes problèmes de lait de vache en feuilletant le Courrier International qui consacrait encore quelques pages à la déferlante chinoise vue par la presse étrangère et plus particulièrement la presse chinoise je ne pouvais  m’empêcher de penser aux vieux maos spontex survivants aux affres de la mondialisation (ils existent lire la prose du PCML link) qui voient les nouveaux riches chinois déferler sur nos vieux pays bourgeois pour se goinfrer de nos produits de luxe décadents.

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Parole tout d’abord aux craintes d’une journaliste britannique Kim Willsher du Daily Telegraph face à la déferlante chinoise

 

Le constat : « Après avoir goûté en Europe au secteur automobile ou à la biscuiterie, après avoir pris position dans le port grec du Pirée, les Chinois ont maintenant une soif de vin qui ne semble pas près de s’étancher. Sur les tables de Pékin, de Shanghai et du reste de la Chine, il faut des bouteilles qui viennent de France – et plus particulièrement de Bordeaux. L’engouement est tel que le gouvernement chinois a lui-même investi dans un vignoble français [Cofco est majoritairement détenu par l’Etat chinois]. Mais les Chinois veulent des vins à leur goût : doux, fruités et d’un rouge profond. C’est pourquoi ils ne se contentent pas d’investir massivement dans la production viticole française, mais acquièrent des vignobles entiers pour s’assurer d’obtenir ce qu’ils souhaitent. Ils expédient ensuite la totalité de la production vers la Chine. »

 

L’étonnement : « Compte tenu des efforts bien connus de la France pour protéger son patrimoine*, et notamment sa langue et sa gastronomie, on aurait pu s’attendre à une levée de boucliers dans l’Hexagone. Rien n’est plus cher aux Français que la notion de terroir, incluant la terre et tout ce qu’elle produit. Pourtant, les Chinois sont accueillis à bras ouverts dans le Bordelais, certains décrivant même les investisseurs asiatiques comme les sauveurs de la région. »

 

Les perdants : Ceux qui semblent avoir le plus à perdre, à partir du moment où les propriétaires chinois commencent à expédier leur vin directement en Orient, ce sont les puissants négociants*, ces intermédiaires qui achètent du vin ou des raisins aux producteurs à des fins de revente.

 

Le point de vue de Stéphane Toutoundji « D’autres acheteurs chinois vont venir et, bien sûr, s’ils arrivent en nombre, cela suscitera peurs et jalousies. Mais ils donnent un coup de jeune aux châteaux et redonnent vie à la campagne. Nous, les Français, aimons nous reposer sur nos lauriers et vanter nos qualités. Mais nous avons perdu le marché britannique au profit des vins du Nouveau Monde en y envoyant des crus de mauvaise qualité. C’est une nouvelle chance qui se présente à nous. Et puis il n’y a rien de plus terrible qu’un château en déshérence. »

1093-bordo_vins-A.jpg 

Ensuite, quelques citations des propos du nouveau propriétaire du Château Laulan-Ducos, Richard Shen Dongjun, directeur-général pour la Chine du groupe de joaillerie sino-belge Tesiro, extraites de l’article de Kuang Xinhua du journal  Xin Shiji Zoukan de Pékin.

« Les vins de certaines propriétés [du Bordelais] posent problème ; il y en a qui ont un goût qui ne convient pas aux papilles gustatives des Chinois”, n’a-t-il pas hésité à affirmer, un brin provocateur. Pour lui, il fallait en priorité que le vin soit bon : “C’est la qualité qui doit être le critère le plus important pour juger d’un vin.” M. Shen a affirmé que, s’il avait tenu à venir en personne à Bordeaux pour son projet d’investissement, c’était surtout pour pouvoir déguster le vin, seul, avec des amis ou en compagnie d’œnologues. Il tenait à passer le vin à l’épreuve de ses papilles avant de l’acheter, son objectif étant ensuite de le commercialiser en Chine. “La consommation de vin est de type répétitif, contrairement à celle des diamants, qui se limite à deux ou trois occasions. Alors qu’on ne se marie souvent qu’une seule fois dans sa vie, le vin, on en boit tous les jours !»a insisté M. Shen.

 

« Le second aspect important, pour M. Shen, a été l’appellation. “En Chine, le vin reste un produit de luxe et les gens n’ont qu’une connaissance très parcellaire des bordeaux. Pour moi, il était hors de question d’acheter un domaine sans considérer son histoire. Or Château Laulan-Ducos se trouve ­mentionné dans des documents historiques dès 1874”, précise l’homme d’affaires. Son vin devait non seulement présenter de glorieux antécédents historiques, mais être renommé encore actuellement. Le bordeaux produit par la famille Ducos a obtenu 32 récompenses sur le plan international ces dix dernières années et a été recommandé à 17 reprises par le Guide Hachette des vins, le plus célèbre guide des vins français. “C’était pour nous une preuve de qualité. Quand on ne sait pas ce que vaut une personne, on regarde souvent ses antécédents…”, fait valoir M. Shen. »

 

L’ambition de M. Shen : « Richard Shen Dongjun juge insuffisante la production de Château Laulan-Ducos pour la Chine. “Compte tenu de la manière dont les Chinois boivent, les salariés d’un seul service des transports publics de Pékin seraient capables d’écluser à eux seuls tout le stock.” C’est pourquoi il a l’intention de passer des commandes auprès d’autres domaines français et d’écouler ces crus sous l’étiquette « Lelang ». Une forme de sous-traitance, en somme. L’homme d’affaires affirme que son objectif est de réaliser un chiffre d’affaires comparable à celui atteint avec ses ventes de diamants en Chine, soit 150 millions de yuans [17,5 millions d’euros] par an. « Cent cinquante mille bouteilles à raison de 1 000 yuans pièce cela fait bien 150 millions de yuans. »

 

Pour conclure le questionnement de Jeannie Cho Lee du South China Morning de Hong Kong

« Toutefois, comment ne pas se demander si cet engouement est bien sain ? Lorsque les Américains sont arrivés en force sur le marché du vin, le Bordelais a nettement revu à la hausse la qualité de sa production et s’est développé à une vitesse prodigieuse. A présent que la Chine s’empare de parts de marché, la situation se renverse. Les forces de vente orientent leurs vins vers l’Extrême-Orient, car les acheteurs et les consommateurs asiatiques sont ceux qui mettent le plus d’argent sur la table. L’ampleur et la rapidité de ce bouleversement me laissent sceptique. Que se passera-t-il si l’économie chinoise subit un ralentissement ou si la demande ne cesse de surpasser l’offre ? »

 

La réponse est simple : ils se replieront sur le marché français et le pourriront une fois encore... c'est un grand classique...

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 17:00

D’ici que des analystes boursiers se mettent à défiler en brandissant des pancartes « casses-toi pauvre c.. ! » pour exiger le départ de Lars, pas Van Triers mais Olofsson, ex-numéro deux du géant suisse de l'agroalimentaire Nestlé, le patron du new mammouth de la GD. Y sont furax contre lui les petits loups de la cote « il a cassé la mécanique, il est décrédibilisé, carbonisé ! » tempête l’un d’eux. Plus sérieusement, Hervé Defforey, fils de Denis le co-fondateur du groupe en 1959, le trouve « charmant. Mais le charme ne suffit pas pour diriger une entreprise. » alors qu’un autre analyste balance qu’il « est un homme de marketing. La grande distribution est une histoire d’hommes, pas de produits. » En clair, la GD, « est un combat de rue » et qu’il vaut mieux avoir les pieds dans son magasin que son cul posé sur un fauteuil du siège.

photocarrefour.jpg

« Obnubilée par le marketing, la direction de Carrefour a négligé la gestion au quotidien. Ces petits riens qui font qu'un magasin réalise une meilleure performance que le voisin. Encore faut-il traîner ses guêtres sur le terrain, et cela ne semble pas avoir été la priorité de M. Olofsson depuis deux ans. » tranche Stéphane Lauer sur lauer.blog.lemonde.fr. J’ai déjà dégoisé sur ce thème dans une chronique de mai 2009 CARREFOUR : Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ * et vins compris. link et je ne me privais pas de charrier les têtes d’œufs « Je prends mon élan : comme chacun sait Carrefour est en perte de vitesse, il patine, il régresse donc. Alors, afin de combler son retard Carrefour va adapter ses hypermarchés au niveau de vie de la clientèle locale. Fort bien : c’est le B.A.-BA du métier d’épicier. Mais comme nous sommes, nous les gens d’en bas, un peu lourds d’esprit, les beaux esprits de Levallois-Perret, tapent sur notre petit clou, pour nous le river bien sûr, avec leur gros marteau. En effet, la reconquête va prendre son point d’appui sur l'hypermarché de la porte d'Auteuil, dans le XVIe arrondissement de Paris. Après quatre mois de travaux, ce magasin doit faire office de « laboratoire » pour le groupe. . Objectif : regagner les clients perdus en proposant une offre "sur-mesure", dixit Alain Souillard, directeur exécutif des hypermarchés Carrefour France (j’adore l’empilement des grandes volières : un directeur exécutif comme son nom l’indique c’est quelqu’un qui exécute les directives d’en haut, d’où l’extrême réactivité de ce type d’organisation). »

 

Ceux qui tirent la tronche ce sont les 2 prédateurs : Colony Capital et LVMH qui sont entrés dans le capital en achetant l’action près de 50€ alors qu’elle n’en vaut plus aujourd’hui que 18€. Ils soutiennent Olofsson comme une corde un pendu et ne rêvent que de saucissonner le groupe. Après s’être plantés sur l’externalisation du patrimoine immobilier les voilà qu’ils veulent le démanteler car, toujours selon les brillants analystes financiers, « la valeur du groupe vendu par appartement serait trois fois supérieure à celle de sa capitalisation boursière tombée à 12 milliards d’euros. » Carrefour Amérique latine vaudrait de 10 à 12 mds d’€ et l’Asie 6 à 7 Mds d’€.

 

Vous allez me dire que vous n’en avez rien à cirer des soucis de Carrefour et de ses actionnaires. Certes mais il n’empêche que la réflexion qui suit montre à l’évidence que Carrefour l’inventeur du modèle hypermarché peine à le renouveler : «Nous avons réduit d'un point l'écart de prix avec nos concurrents», affirme le directeur financier. Pour ajouter aussitôt: «Nous n'avons pas l'intention d'avoir des prix aussi bas que Leclerc». A la question d'un analyste de savoir si Carrefour allait sacrifier sa marge pour offrir des tarifs plus attractifs, il a enfin déclaré: «Nous estimons ne pas avoir à choisir entre la marge et le volume des ventes». En période de crise du pouvoir d'achat, cet entre-deux peut ne pas satisfaire le consommateur.

 

Au-delà des difficultés de Carrefour Les Echos dans un dossier au titre provocateur : Il faut sauver l'hypermarché constatait : « En France comme ailleurs en Europe de l'Ouest, les hypermarchés sont en difficulté. Pour enrayer leur lent déclin, chaque distributeur teste sa formule. Avec son nouveau concept de magasin baptisé «Carrefour Planet», Carrefour se veut le plus ambitieux. Leclerc, lui, mise sur son positionnement prix. Quant à Auchan, il réaffirme plus que jamais le concept de l'hypermarché à l'ancienne. Petit tour d'horizon. »

 

Auchan «Nous avons la conviction que le grand format est pertinent parce qu'il permet, justement, de présenter toute la gamme des produits que recherchent les différents consommateurs: les premiers prix, les produits à marque de distributeur, les marques nationales, mais aussi les gammes plus pointues comme le bio, les produits locaux, que chaque magasin développe, ou même des produits qui se rapprochent du luxe. Nous avons besoin de place pour exprimer toute cette offre. Les hypers proposent une solution globale, une vision panoramique. C'est leur atout», réaffirmait ainsi début 2011 Arnaud Mulliez, président du conseil de surveillance d'Auchan France. Début 2010, le groupe avait même annoncé la première ouverture d'un hypermarché en France depuis dix ans, au Kremlin-Bicêtre, près de Paris. Tout un symbole (photo: Fred Dufour/AFP). En juillet 2011, Vianney Mulliez, le président de Groupe Auchan, déclarait de son côté: «Je continue d'affirmer que l'hypermarché a un grand avenir».

 

Leclerc « Pour Michel-Edouard Leclerc, son patron, c'est simple: son enseigne étant la moins chère, ses hypermarchés se portent bien. Le groupe continue donc à marteler son discours sur les prix bas, parfois à l'aide de campagnes de publicité provocantes. Et négocie pied à pied les tarifs avec ses fournisseurs. »

En septembre, le classement annuel des enseignes de grande distribution de Kantar Worldpanel montre que Leclerc connaît la plus forte progression du secteur, avec 0,5% de parts de marché supplémentaires. Dans le même temps, Auchan a gagné 0,2% et Carrefour a donc perdu 0,3%.

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 00:09

L’oubli ! l’oubli ! c’est l’onde où tout se  noie/ C’est la mer sombre où l’on jette sa joie.

 

Le ciel a mis l’oubli pour tous au fond d’un verre…

 

Convoquer Hugo et Musset pour introduire cette chronique sur des oubliés c’est dire en peu de mots ce qu’est l’oubli : à la fois une activité permanente qui efface de notre mémoire tout ce qui l’encombrerait ou la perturberait mais aussi un instrument de destruction contre le lequel on lutte pour préserver ses souvenirs ou donner un sens au devoir de mémoire.

 

Féru d’Histoire je n’aime pas pour autant la muséification du passé, ce goût de le figer ou de le faire revivre au travers d’un folklore désuet. En revanche, face à la tendance lourde à tout uniformiser, normer, unifier, ceux qui redonnent vie à des gestes oubliés ou, comme ici, à des cépages anciens, m’intéressent. Au premier chef, ce qui suscite mon intérêt c’est que c’est une aventure humaine qui n’a rien à voir avec l’exhumation de vieilleries, d’un je ne sais quel retour vers la charrette à bras ou de méthodes obsolètes. Alors loin de les tirer de l’oubli pour faire s’extasier les adeptes du « que c’était mieux avant ! » Autrement Vin met en scène la modernité de leur démarche. Ces femmes et ces hommes vivent dans leur temps et les mettre en avant c’est tout simplement sortir des sentiers battus et rebattus.

 

Ce matin je vous propose la lecture  des notices de présentation des OUBLIÉS de la deuxième édition d’Autrement Vin organisé par Sophie Pallas link. Ces vins seront dégustés lors d’une dégustation hédoniste par un cercle de dégustateurs aux origines très diverses. Rassurez-vous je n’en suis pas ! Donc ici pas de grille sensorielle, pas de notation ou d’échelle de valeurs. « L’objectif du Cercle des Dégustateurs est de revendiquer sa subjectivité, d’apprécier chaque vin pour son originalité, d’exprimer une émotion personnelle, de valoriser la démarche du vigneron. Quelques mots suffisent. Mais la préférence ayant toujours besoin de s’exprimer, n’oubliez pas de mettre en avant les vins que vous jugez remarquables. » précise Sophie Pallas.

 

Un mot, plutôt une adresse à ceux qui se disent, se proclament ou s’autoproclament, les chantres du vin et aussi à ceux qui financent avec leurs fameuses CVO des campagnes coûteuses dont tout le monde se fout et surtout oublie très vite, que la notoriété de nos vins passe aussi par des manifestations du type d’Autrement Vin. Mais, comme chacun sait, le convenu rassure, le faire comme tout le monde fait plaisir au gros de la troupe, suivre une autre route que les moutons dérange. Il  a donc fallu toute la pugnacité, l’inventivité et l’enthousiasme de Sophie Pallas pour que cette seconde session existe. Elle est à bas coût mais faisons en sorte qu’elle ne soit pas à bas bruit pour que les éternels aquoibonistes soient remisés au rang des accessoires inutiles, oubliés quoi ! Bravo Sophie !

 

1 - Cuvée Léa 2008

AOP Premières Côtes de Blaye - BORDEAUX (blanc)

Vignerons : Thérèse Ponz -Szymanski & Thierry Szymanski

www.chateauberthenon.com

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 La Cuvée Léa produite au Château Berthenon est 100%  Sauvignon gris, ce qui est rare non seulement dans la région des Côtes de Blaye, mais dans toute la France également. En effet, si 39 appellations l’autorisent en assemblage, on estime à seulement 300 hectares la surface viticole plantée avec ce cépage. Ainsi, faire le choix de produire un 100% Sauvignon gris classe le Château Berthenon dans la catégorie des Oubliés… Ce vin blanc est élevé 12 mois en barriques de chêne neuves typées Sauvignon, et un travail des lies fines par batonnage est effectué au cours des 4 premiers mois de l’élevage ;

 

2 - Cuvée Brochet Fié Gris

IGP Val de Loire - LOIRE (blanc)

Vigneron : Frédéric Brochet

www.ampelidae.com

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Appelé tour à tour Sauvignon rose ou gris, ce cousin du Sauvignon blanc est localement connu sous le nom de Fié Gris dans le département de la Vienne. Brochet Fié Gris, découvert dans la première d’édition d’Autrement Vin,  fait renaître ce cépage autrefois bien implanté en Val de Loire et Haut-Poitou, à partir d’une sélection massale (mode de sélection végétale la plus ancienne basée sur le repérage des meilleurs plants) exclusive du domaine. Frédéric Brochet, scientifique du vin et vigneron atypique qui ne lasse pas d’étonner dans ce pays du Poitou, le vinifie selon ses propres méthodes : pressurage de type champenois (seuls les jus de premières pressées sont utilisés) en grappes entières et sous gaz inerte (absence d’oxygène), pas de « rebêchage »… La matière première reste intègre. Ce soin est poursuivi tout au long de la vinification avec la recherche d’une absence totale d’oxydation (qui dégrade les arômes) et un élevage long sur lies fines… de quoi donner toutes ses chances à ce cépage encore méconnu.

 

3 -La Convivialité 2009

IGP Auxois – BOURGOGNE (blanc)

Vignerons : Ida Nel (propriétaire) & Cyril Raveau (œnologue permanent)

www.vignoble-flavigny.com

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A deux pas du site de la célèbre bataille d’Alésia menée par César contre Vercingétorix se trouve le vignoble de Flavigny-Alésia. Un des plus anciens vignobles de France au cœur de l’Auxois, en Bourgogne. Tombé dans l’oubli suite aux ravages du phylloxera, il fut remis sur pied en 1994 et est aujourd’hui tenu par Ida Nel. La cuvée La Convivialité, présentée à Autrement Vin en 2009, est issue du cépage auxerrois. De l’auxerrois en Vin de pays des Coteaux de l’Auxois… ça semble logique. Et pourtant, ce cépage est originaire de Lorraine, plutôt rare et cultivé principalement en Alsace. Il s’est pourtant bien adapté aux conditions climatiques particulières de l’Auxois (région vallonnée, légèrement en altitude, atmosphère fraiche) et se trouve ici conduit en lyre, les rangs de feuillage formant un « V » ouvert… Un vin blanc sans Chardonnay, conduit en lyre et classé en Vin avec Indication Géographique Protégée… vous n’en croiserez pas beaucoup en Côte d’Or ;

 

4 - C Centeilles 2010

IGP Côtes du Brian – LANGUEDOC (blanc)

Vigneronne : Patricia Boyer-Domergue

www.closcenteilles.com

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Au Clos Centeilles, la culture de cépages oubliés provient d’une démarche proactive… et le chemin a été long : le temps d’arracher une parcelle, de laisser reposer la terre, faire une rotation de cultures pour rééquilibrer le sol, rechercher, retrouver et multiplier les anciennes variétés en péril. Avec la cuvée « C de Centeilles » blanc (la version rouge existe), ce sont les cépages du XVIIIème siècle Riveyrenc Blanc, Riveyrenc Gris et Araignan Blanc qui s’invitent à notre table. Implantés en terrasses plein Sud, la vigne est conduite « en lyre » à double plan de palissage afin de capter le maximum de lumière. Le souhait de Patricia Boyer-Domergue était de réaliser une cuvée en blanc complexe et d’une exceptionnelle fraîcheur pour cette région méridionale. Nous découvrons ici des saveurs oubliées qu’aucun bois ne vient compromettre.

 

5 - Muscadet 2010

AOP Coteaux de la Loire  - VAL DE LOIRE (blanc)

Vignerons : Jacques et Agnès Carroget

www.lapaonnerie.fr

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Le Domaine de la Paonnerie, domaine viticole du XVIIIe siècle,  appartient depuis 5 générations à la famille Carroget. Le vignoble de 22 hectares est en agriculture biologique depuis 1997. Bleuets, géraniums, mais aussi trèfle et avoine viennent fleurir les parcelles. Outre le plaisir des yeux, ce choix n’est pas dû au hasard : le trèfle, par exemple, présente des nodosités qui capturent l’azote atmosphérique. Cela permet aux moûts d’être plus riches en azote et l’on sait l’importance de cet élément pour éviter les problèmes de fermentation alcoolique. Jacques et Agnès Carroget produisent des vins nature, avec des levures indigènes, sans soufre ajouté. Pour élaborer leur Muscadet, ils ramassent la vendange très mûre et procèdent à une macération pelliculaire de 24h (toujours sans soufre !) pour en développer le potentiel aromatique. Cette cuvée aurait pu être classée dans les Durables, mais elle est classée dans les Oubliés parce que le Muscadet des Coteaux de la Loire est une micro-appellation pour les Muscadets

 

6 - Cuvée Corail 2006

AOP Côtes du Jura – JURA (rouge)

Vigneron : Alain de Laguiche

www.arlay.com

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La Cuvée Corail est une spécialité du Château d’Arlay, issue d’une tradition locale, ancestrale, disparue aujourd'hui : il s’agit d’un assemblage des cépages blancs et rouges jurassiens plantés sur les 25 hectares que compte le domaine, dont certaines parcelles sont conduites en lyre. Ici, pas de saignée : Pinot noir, Trousseau, Poulsard, Chardonnay et Savagnin macèrent donc ensemble avant d’être vinifiés et passés en fût pendant plus de 3 ans.  Cet  assemblage rappelle les complantations de nombreux cépages locaux avant l'arrivée du phylloxera. Il s’agissait d’une pratique courante dans le Jura autrefois, aujourd'hui disparue, sauf au Château d’Arlay. Aujourd'hui, les 5 cépages qui constituent ce vin proviennent de parcelles monocépage. Quelques rares vignes restent encore complantées dans le Jura, notamment celle de Louis Pasteur à Arbois, dont le vin est non commercialisé…

 

7 - Cuvée Rebelle, l’Interdit  2009

Vin de France – LANGUEDOC (rouge)

Vigneron : Yves Simon

www.vignoblesimon.com

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Voici un domaine qui, outre les cépages classiques pour la région que sont le Chardonnay et le Grenache, fait le choix de la différenciation par des cépages peu courants en Languedoc, tels que le Pinot noir, le Tannat ou le Tempranillo. Mais pour produire la Cuvée Rebelle, l’Interdit, Yves Simon va encore plus loin en réalisant un assemblage très ancien de Couderc, Villard noir et Chatus (prononcer chatu). Ces cépages sont d’anciens cépages autochtones anéantis par le phylloxera à la fin du XIXème siècle. Ils ne font aujourd'hui partie d’aucun encépagement servant à produire des vins classés en AOP. La Cuvée Rebelle l’Interdit est produite à partir de très vieilles vignes, âgées de plus de cent ans. 

Pour la petite histoire, le vin porte le nom de Rebelle en hommage à la série « Les Rebelles » de Jean-Pierre Chabrol, célèbre scénariste et écrivain cévenol, dont l’épouse est par ailleurs marraine de la cuvée…

 

8 - Cuvée Mailhol 2008

Vin de France - LANGUEDOC (rouge)

Vignerons : François & Laurence Henry

www.domainehenry.fr

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Au XVIIème siècle, on cultivait à St Georges d’Orques des variétés aujourd’hui disparues comme l’Aspiran noir ou l’Aspiran gris, l’Œillade noire ou grise… et d’autres encore. Dès 1710, ils en faisaient un des crus les plus réputés du Sud de la France. Ses vins rayonnaient alors dans toute l’Europe, jusque dans la lointaine Russie du tsar Pierre le Grand… Après 5 années de patientes recherches d’archives, François et Laurence Henry ont, en 1998, complanté une vigne avec ces variétés. Tout le travail a été réalisé à l’identique, de la plantation « en foule » (tous les cépages mélangés dans la même parcelle) et en gobelet à une densité de 5000 pieds/ha, à la récolte (toutes les variétés en même temps) faite en octobre. A l’époque le passage en barrique se limitait au transport, et la vendange égrappée cuvait une quinzaine de jours, les vins étant vendus immédiatement sans élevage. Là encore, cette cuvée est élevée majoritairement en cuve. Pour toutes ces raisons, la cuvée « Le Mailhol » (« la jeune vigne » ou le « plantier », en vieux parlé d'Oc) exhume l’époque oubliée où le Languedoc produisait déjà de grands vins.

 

9 - Cuvée Pur Carménère  2008

AOP BORDEAUX SUPERIEUR (rouge)

Vigneron : Henri Duporge

www.le-g.eu

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Le cépage Carménère noir vient de la famille des carmenets (Cabernet-Sauvignon, Cabernet-Franc, Merlot, …). Originaire de Bordeaux, il en a pourtant quasiment disparu à la suite du phylloxéra, pour différentes raisons dont son caractère très typé végétal et ses faibles rendements. On le retrouve aujourd’hui beaucoup au Chili… Passionné des cépages oubliés, Henri Duporge a décidé en 2003 de planter 1,5 ha de vignes Carménère noir issues d’une sélection massale avec les pépinières Amblevert. De la majorité de ces vignes il tire aujourd’hui la cuvée « Pure Carménère ». Sur des terres argileuses (et crasses ferriques en sous-sol), le domaine est conduit en agriculture biologique certifié Ecocert et les sols labourés et travaillés avec de simples apports d'engrais naturel (fumier, extrait de plante). Les vins s’expriment sans levure ni collage et ne contiennent aucun résidus de quelconques produits. Il y tient ! Si chaque millésime est un nouveau terrain d’expérimentation pour exprimer au mieux la finesse du cépage, 2008 est le fruit d’un très faible rendement, de pigeages doux et d’une fermentation malolactique en barrique

 

10 - Cuvée Paule Courtile 2010

AOP Châteauneuf du Pape  –RHONE (rouge)

Vigneron : Gérard Jacumin

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Châteauneuf-du-Pape est l’appellation française qui permet d’assembler le plus grand nombre de cépages différents : 13 cépages au total incluant 6 blancs, 2 rosés et 9 rouges. Le compte n’y est pas ? Et bien si ! Le Picpoul, par exemple, est présent dans la catégorie blancs, rosés et rouges… La Cuvée Paule Courtil est produite à partir de raisins issus de parcelles parmi les plus vieilles du continent européen, complantées avec tous les cépages autorisés dans l’appellation…  Pour élaborer cette cuvée qui porte le nom de son épouse, Gérard Jacumin assemble donc les 13 cépages de l’appellation, dont des cépages « oubliés » du paysage viticole français, tels que le Muscardin, le Vaccarèse, le Picpoul, le Picardan, le Bourboulenc, le Counoise ou encore la Clairette, pour ne nommer que ceux-ci.  Ce domaine est un petit conservatoire des cépages à lui tout seul !

A noter également que le vignoble  du Domaine l’Or de Line est conduit selon les principes de la culture biologique (en conversion depuis 2009).

 

11- Rare et Antique Alicante 2010

Vin de France – LANGUEDOC (rouge)

Marque : Les Jamelles – Œnologues : Catherine Delaunay et Vincent Charleux

www.les-jamelles.com

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Pour produire leur 100% Alicante, les deux œnologues des Jamelles ont choisi deux petites parcelles d’un hectare plantées de vieux ceps de plus de cent ans ! L’une est en Minervois La Livinière, l’autre à Aniane. Toutes deux ont des terroirs bien différents : argiles rouges pour la première et coteaux calcaires arides et secs du Jurassique pour la seconde… L’Alicante Bouschet est l’un des rares cépages teinturiers français : son jus est rouge (et non blanc à l’instar de la plupart des autres cépages rouges).  Ce cépage, a été créé en 1855 par Henri Bouschet dans la région de Montpellier mais sa surface plantée est en baisse continue depuis plusieurs décennies. Catherine Delaunay et Vincent Charleux veulent démontrer avec ce choix de cépage que l’Alicante, lorsqu’il est élaboré sur de bons terroirs et avec des modes de conduite et de vinification adaptés, peut donner des vins de grande qualité, même en monocépage. Pour produire l’Alicante Rare et Antique, les vendanges sont réalisées à la main. Après éraflage total, les baies macèrent pendant 12 jours et subissent un remontage quotidien. 15% du volume est ensuite élevé en fûts d’un vin.

 

12 - Arômes Sauvages 2010

IGP Cessenon - LANGUEDOC (noir)

Vignerons : Arnaud et Nicolas Bergasse

www.chateau-viranel.com

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Au Château Viranel, qui appartient à la même famille depuis 4 siècles, l’Alicante Bouschet et son originalité gustative suscitent une véritable passion. Trois des vins du domaine sont ainsi produits avec ce cépage oublié : en assemblage pour l’un, marié avec une eau de vie pour l’autre ou en monocépage pour le dernier : Arômes Sauvages. 

Ce vin est issu d’une vieille vigne plantée en 1939 (72 ans !) sur un  terroir argilo-calcaire, et dont le rendement  est de seulement 35 hectolitres à l’hectare. Les vignes sont vendangées à maturité optimale afin de laisser s'exprimer la magie de ce cépage « teinturier » anciennement utilisé pour sa couleur. Après un éraflage total, la vinification se déroule en cuves béton : macérations longues de 15 à 20 jours, délestages quotidiens pour extraire tous les composés du raisin. La couleur du vin obtenue est noire, ce qui laisse présager des sensations insolites et très personnelles en bouche ! C'est un vin « direct et franc » comme Arnaud et Nicolas Bergasse le disent eux-mêmes.

 

1 - info@chateauberthenon.com/chateau.berthenon@gmail.com

+33 (0)5 57 42 52 24

Production annuelle : 4 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 6,65€

2 - ampelidae@ampelidae.com

+33 (0)5 49 88 18 18

Production annuelle : 12 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 10 €

3 - vignoble-de-flavigny@wanadoo.fr

+33 (0) 3 80 96 25 63

Production annuelle : 4 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 7,20€

4 - clos.centeilles@libertysurf.fr

+33 (0) 4 68 91 52 18

Production annuelle : 3 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 13,20€

Circuits de distribution : réseau CHR

Export : USA, Québec – 30% de la production

Production annuelle : 3 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 13,20€

Circuits de distribution : réseau CHR

Export : USA, Québec – 30% de la production

5 - carojvin@aol.com

+ 33 (0)2 40 96 23 43

Production annuelle : 10 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 8,50 €

Circuits de distribution : cavistes et restaurants à Paris et Nantes

Export : Belgique et Tasmanie – 5 % de la production

6 - alaindelaguiche@gmail.com

+33 (0)3 84 85 04 22

Production annuelle : 6 500 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 8,50€

Circuits de distribution : CHR, cavistes, 1855.com, vente au domaine

Export : Suède, Belgique, Brésil – 20% de la production

7 - vignoblesimon@wanadoo.fr

+33 (0)4 66 24 12 00

Production annuelle : 4 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 5€

Circuits de distribution : ventes à la propriété uniquement

Export : non

Production annuelle : 4 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 5€

 

8 - contact@domainehenry.fr

+34 (0) 4 67 45 57 74

Production annuelle : 2 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 35€

9 - hduporge@hotmail.com

+33 (0) 6 07 55 73 58

Production annuelle : 2 000 à 3 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 5,5 € (bouteilles de 50 cl)

10 - lordeline@free.fr

+ 33 (0)4 90 83 74 03

Production annuelle : 3 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 28€

11 - emmanuel@badetclement.com / contact@les-jamelles.com

+ 33 (0)3 80 61 46 31

Production annuelle : 3 300 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 8,90€

12 - +33 (0) 4 67 89 60 59 / +33 (0)6 86 79 22 48

Production annuelle : 8 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 8,30€

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 00:09

« Après le Japon et la Corée du Sud, la Chine cite Confucius pour expliquer la réussite économique des pays asiatiques, soulignant l’organisation familiale des entreprises, le sens de la hiérarchie et du don de soi au profit du bien collectif. Le confucianisme est aujourd’hui revendiqué au nom de ces « valeurs asiatiques » autour desquelles un type alternatif de modèle culturel, social et politique pourrait se constituer et concurrencer celui de l’Occident. Loin de l’image réactionnaire du début du XXe siècle, on envisage aujourd’hui la pensée confucéenne au regard de sa pertinence dans le jeu du monde globalisé. La promotion des valeurs d’humanité (ren) et de tolérance (shu), qui sont le cœur de l’enseignement confucéen, lui confère en effet une portée universelle. L’expression « peuple racine » que l’on retrouve chez Mencius, disciple de Confucius, suggérant que le peuple est la chose la plus précieuse, fait aussi du confucianisme un allié d’une démocratisation à la chinoise. »

 

Ainsi s’exprime Shan Sa dans sa préface au livre de Yu Dan « Le bonheur selon Confucius » chez Belfond qui a connu un succès colossal en Chine. »Pour un Chinois, se réapproprier Confucius comporte une puissance symbolique qui dépasse tout cela (les enjeux mentionnés ci-dessus). Relire Confucius, c’est se réapproprier son histoire, c’est retrouver, en quelque sorte la mémoire collective » Alors, un petit effort camarade : «  cessons devoir en la Chine un simple eldorado post-Mao. La Révolution culturelle où les intellectuels, les lettrés (shi) se voyaient exfiltrés de leurs livres pour apprendre la vraie vie dans les champs et les usines » La Chine n’est pas qu’une vaste fourmilière laborieuse menée d’une main de fer par l’oligarchie du Parti. Sortons des clichés, dépoussiérons nos références car comme l’écrit le People’s Daily « Les cours de Yu Dan transforment une piles de classiques désuets en savoir pertinent pour le public de l’ère Internet »

 

Revenons au sujet du jour : je vous propose la lecture de l’édito d’Alain Bradfer dans la Cote des Grands Vins de France : LE TRUBLION CHINOIS. (avec son autorisation bien sûr)

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 17:00

Dans la presse « Le pouvoir a été conquis par les financiers pour qui les lecteurs  sont des « infomateurs » Non, non, aucune faute d’orthographe dans cette citation tirée de l’édito du numéro d’automne de la revue trimestrielle XXI  qui n’accueille aucune publicité dans ses pages. Comme le soulignent avec une pointe d’ironie souriante Laurent Beccaria et de Patrick de Saint-Exupéry, XXI « est une revue à bas bruit, sous le radar »

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En payant 15€ nous rétribuons à son coût « un journalisme debout », celui qui sort de son bureau et qui coûte cher. Mais, ramené à la semaine, ça ne fait qu’à peine plus d’un euro/semaine. Pour un contenu, riche, de qualité, divers, 200 pages, ce n’est pas cher payé. C’est de la lecture du soir, sous la lampe, bien calé dans son fauteuil, à la manière de la dégustation d’un bon vin. Ainsi, ce superbe reportage sur la dernière estive signé Pierre Jourde, l’histoire stupéfiante de Wie, ancien paysan qui pêche les morts du fleuve jaune racontée par Jordan Pouille ou encore l’enquête sur l’un des parrains qui « tire les ficelles » de l’establishment des affaires : Marc Ladreit de Lacharrière menée par Patrice Lestrohan.

 

Je souscris et signe à deux mains ce qu’affirment les deux éditorialistes « le temps des médias de masse est révolu. Celui du lien est en train de naître. »

 

Qu’écrivent-ils avant d’en arriver à cette conclusion ? Extraits !

 

« Au tournant des années 1990, la concurrence des autres médias – bouquets de chaîne télé, multiplication des stations de radio, explosion d’Internet – a atteint de plein fouet les titres d’information. Les annonceurs ont changé de supports. Pour les retenir à tout prix, une spirale dangereuse s’est enclenchée. Les impératifs des annonceurs pèsent désormais sur les rédactions. Le pouvoir a été conquis par les financiers pour qui les lecteurs sont des « infomateurs » (comprenez des consommateurs d’info) et les articles « un produit » qui doit répondre aux « attentes ».

 

Le rapport de force penche désormais ouvertement du côté des annonceurs. Un journal se construit de plus en plus à partir de représentations illusoires : d’une part le lecteur fantasmé (de préférence gros consommateur, cadre et diplômé supérieur) et d’autre part ses attentes supposées (extrapolations de chiffres de ventes, de nombres de clics et d’études diverses). Le journaliste est pris en tenaille entre ces deux constructions imaginaires, qui menacent de remplacer la seule boussole qui vaille : le réel, ce qu’il voit, ce qu’il comprend du monde.

Les rubriques et les dossiers spéciaux conçus pour les annonceurs pullulent. La diffusion est dopée aux scoops de quelques heures, aux « dossiers choc » répétitifs. Les luxueux cadeaux d’abonnement remplacent l’appétence pour le contenu. Une proportion non négligeable des journaux est jetée à la poubelle sans être sortis de leur emballage »

 

En lisant ces lignes je me remémorais le leitmotiv d’Etienne Mougeote, la nouvelle carpette du Figaro, lors du lancement de la plate-forme Internet « L’avis du Vin » : attirer les annonceurs, les hameçonner et pour ce faire il est vital de séduire les acheteurs de vins dont les QSP, pour une part d’entre eux, se situent à la bonne hauteur. Le flux, le flux, peu importe ce qu’il charrie. Ici, bien sûr, il ne s’agissait que de vin, mais il suffit de feuilleter nos magasines, et je ne parle des spéciaux sur papier glacé qui sont des millefeuilles de publicité pour des produits de luxe, pour comprendre que l’on nous prend pour des mateurs et, en faisant un jeu de mot facile, des cons !

 

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 00:09

Ouille, ouille, avec ce titre bizarre ne me donnez pas du Jacquouille car je ne suis pas une fripouille qui vous déclarerait « Elle est gouleyante cette vinasse, quoi qu’un peu clairée ! » rien que pour vous faire des papouilles afin de vous attirer sur mon espace de liberté.

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Bien au contraire je me suis contenté de jouer sur le patronyme de Michel Bataille afin d’évoquer un temps de ma vie (lire ma chronique du 30/03/2006  les vins de bataille link) qui a connu la fin des vieux de table. Allusion qui n’a rien d’innocente quand on connaît comme moi Michel Bataille : en effet, il est de ce pays qu’on nommait le Midi, un pays auquel colle encore trop l’image de ce qu’un Ministre marchand de sardines à l’huile avait nommé bibine. Michel la première fois que je l’ai croisé c’était au centenaire de la coopérative de Maraussan. Il sortait d’un rude combat syndical, perdu d’un cheveu, où ses « amis » de la coopération, le bougon des cépages en tête, avaient plombé sa légitime ambition. Il en est ainsi dans ce pays où ceux qui montaient sur le tonneau pour haranguer les foules n’avaient que le verbe comme principe d’action.

 

Sans vouloir les Jack Lang de substitution de Michel je pourrais dire « Quel bel homme ! » Grand, avenant, solide avec sa part de fragilité, poignée de main franche, Michel avance, il fait. Je respecte les gens qui font surtout dans un environnement pesant, difficile. La coopération viticole de South of France je la connais, je l’ai suivie, auscultée, questionnée, secouée, mais je dois avouer qu’elle n’a pas été, au plan de ses instances dirigeantes, à la hauteur des enjeux qu’elle devait affronter au cours de la précédente décennie. Pour autant, sans adresser des bons points à certains, dans certaines caves coopératives ou leur unions, des hommes, malgré l’inertie syndicale, ont entraîné derrière eux une nouvelle génération de vignerons. Comme le dit bien mon ami Jean-Louis Piton, Président de Marrenon : se mettre en situation de créer de la valeur. Tout commence dans la vigne ! Qui mieux que le coopération, n’en déplaise à ceux qui ne croient qu’au modèle individuel, peut impulser ce mouvement, non pas vers une je ne sais quelle qualité mais pour produire le raisin qu’il faut pour le vin que l’on veut proposer aux consommateurs. Du petit au grand vin : faire bien !

 

Alors notre Michel dans son navire de l’Ensérune il cherche à faire lever une pâte bien lourde et pour ce faire il  mise sur une génération qui veut se réinvestir dans le métier de vigneron. Il a choisi pour cela une route de crête avec sa gamme : Les Grands Vins. Celle-ci en adopte les codes : lourd flacon, étiquette classe, déclinaison Vignobles Foncalieu, dénomination de chaque vin à fort contenu marketing : Apogée pour le Saint-Chinian (600 caisses) ; Le Lien pour le Minervois (1177 caisses) ; Les Illustres (2166 caisses) ; La Lumière pour le dernier-né le Corbières (400 caisses) et vous aurez remarqué leur caractère confidentiel en nombre de caisses (concept bordelais et international) : 4343 pour l’ensemble de la gamme. Choix que je respecte, que je comprends dans une stratégie interne de challenge, mais qui confronte cette gamme avec de rudes compétiteurs à la notoriété plus installée, plus ancienne. C’est la stratégie d’aller pêcher dans l’océan rouge. Reste tout de même des arguments pour aller aussi jeter ses filets dans l’océan bleu.

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J’ai dégusté les jus en compagnie de celle qui les a mis au monde : Delphine Glangetas. Comme elle le souligne, avec ce souci d’humilité de celles et ceux qui s’aventurent dans un univers qui n’est pas celui où on les attend,  « je ne fais rien d’extraordinaire… » mais moi d’ajouter : elle le fait bien. L’essentiel de la démarche est bien le retour du lien fort entre ceux de la vigne et ceux du vin. Comme le dit Michel dans sa présentation de la gamme : c’est l’histoire vraie d’ « une poignée de femmes et d’hommes réunis pour donner le meilleur de leur terre. Ils œuvrent ensemble pour aller toujours plus haut, toujours plus loin, sans craindre de relever de nouveaux défis. » Toute la fierté languedocienne est concentrée dans cette profession de foi et n’attendez pas de moi autre chose qu’un sincère bravo. Les vins de la gamme ont une âme, perfectibles certes, ils n’ont pas à rougir de leur identité. Dans la cour des Grands, ou des prétendus tels, sans arrogance il ne faut jamais s’excuser d’y pénétrer, il faut y être soi-même.

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Dans la gamme, et ce n’est pas de ma part un choix prémédité, le vin qui m’a séduit et convaincu est le petit Poucet : les Illustres Coteaux d’Ensérune 2009. D’ailleurs, j’ai pu constater par la suite que je n’étais pas le seul. Voilà un vin séduisant, plein de fraîcheur et de fruit qui me plaît. Bien sûr, eu égard à mon amateurisme et à ma non-représentativité je ne puis prétendre que mon goût soit celui de la cible recherchée. Et, mon cher Michel, c’est là que je m’interroge : à qui s’adresse ta gamme les Grands Vins ? A ceux que l’on regroupe sous le nom générique de grands amateurs ou à une bande de petits fouineurs qui cherchent, hors des sentiers battus, sans souci de leur pedigree, des vins qui, pour sortir du dualisme Petit/Grand, se situent, dans un terroir donné, au-dessus du gros de la troupe. Cette deuxième catégorie, très mondialisée, pas forcément très argentée, passe au-dessus des poncifs. Elle est l’avenir et c’est elle qui impulse la tendance sous laquelle se niche la notoriété.

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Alors mon cher Michel foin des sempiternels cahiers des charges, des habituels suivis de ceci ou de cela, des sélections en tout genre, du winemaker star… faites-nous d’abord rêver, il sera toujours temps ensuite de nous parler de votre métier. Sous le marketing se cache des trésors inexplorés. Pour moi, sans jouer le petit vert urbain fou de zoziaux et d’adventices aux noms savants, l’Ensérune c’est d’abord la pie grièche à poitrine rose. La population française, située dans le sud de la France, a la particularité d'occuper des alignements de platanes en bordure de routes et des secteurs de vignobles. La pie-grièche à poitrine rose est un grand migrateur. Pour passer l'hiver, elle s'envole très loin, jusqu'en Afrique, surtout au sud de l'équateur. Elle revient en mai sur ses territoires de nidification pour les quitter à la fin du mois d'août. Les Pie-grièche à poitrine rose ont un bec puissant, la mandibule supérieure crochue avec une petite dent aiguë qui leur permet de déchiqueter la carapace des coléoptères et autres insectes à élytres, ou de maintenir les proies lisses et molles. L'alimentation, exclusivement animale, est semblable à celle de la pie-grièche écorcheur. Mais, contrairement à ce que font les autres pie-grièche, celle à poitrine rose n'empale que très rarement sa proie sur une épine.

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En 1999 Norbert LEFRANC (auteur de « Shrikes of the world » & Ministère français de l'Environnement)  écrivait « Grâce à une approche contractuelle effectuée dans le cadre de mesures agro-environnementales, la plupart des vignerons du Pays d'Ensérune se sont engagés à favoriser les conditions de vie de la pie-grièche. Au départ, cet oiseau était plutôt source de conflits entre agriculteurs et ornithologues; il est maintenant devenu l'objet d'une attention et d'un combat communs, non seulement de préservation d'une espèce mais aussi d'un milieu original. Les "contraintes" proposées (et non imposées) aux vignerons se voient compensées par des bénéfices liés à la notion d'identité du terroir, de diversification des activités (tourisme de nature) et de qualité des produits. Une cuvée spéciale « Pie-grièche à poitrine rose » a même vu le jour depuis 1996; l'étiquette de la bouteille a été dessinée par l'artiste animalier Serge Nicolle. Une partie des recettes sur les ventes des bouteilles est reversée à un fonds spécial concerné par la sauvegarde de l'oiseau et de son habitat. »

 

Que l’on ne vienne pas me parler de mode ou d’emballement de bobos qui n’ont que la nature et le vin nature à la bouche. Tel n’est pas mon propos, la pie grièche à poitrine rose je l’évoque simplement comme le symbole de la nouvelle osmose entre les femmes et les hommes de l’Ensérune et leur terre. Même, et surtout derrière les Grands Vins, il y a d’abord la main de l’homme sur sa terre, sa vigne. Créateur de beauté dis-tu Michel, oui mais attention à cette beauté froide, un peu dure, qui comme celle des objets design fait oublier la chair, la vie… Des Grands Vins certes mais de ceux qui gardent le lien avec leurs origines. Dans la quête de la notoriété, de ce qui fait que l’on reconnaisse un vin comme grand, que l’on s’y fidélise, qu’on accepte d’en payer le prix, le temps est un facteur incompressible. Patience et longueur de temps, assurer les fondations, monter à son rythme, garder le cap… facile à écrire j’en conviens Michel, plus difficile à réaliser. De courage tu n’en manques pas et mes petites remarques loin de te décourager, te motiveront plus encore. Bravo à toi et à ton équipe pour le travail accompli.

 

Et dire que je voulais faire court ! Pour finir, une fois encore je suis allé chez ô Château incognito. Que voulez-vous je ne suis fabriqué sur le modèle Pudlo…

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 18:03

Dans ma boîte électronique Le Monde.fr Sport vient de tomber. La presse néo-zélandaise ne nous ménage pas. 

 

Morceaux choisis :

 

«  Le chroniqueur Peter Bills estime lui que le XV de France a, face au pays de Galles, « trahi l'héritage du rugby français dans son ensemble », relevant que sa performance, à 15 contre 14 pendant plus d'une heure, a été « pathétique, faible ».

 

« L'ancien international anglais Stuart Barnes évoque lui aussi « une équipe de France sans joie qui trahit son passé ». « Limitée, cette équipe de France que l'on ne peut pas aimer, a atteint la finale de la Coupe du monde, et après ? », s'interroge-t-il. « Ils ne méritent pas d'être là », poursuit-il.«  Espérons qu'ils seront battus en finale, au nom du rugby actuel et de l'avenir à long terme du rugby français ».

Je ne résiste donc pas au plaisir de vous poster cet afterwork en vous l’illustrant par une caricature attrapée au vol sur Facebook. Et dire que je suis en plein potage sur le lait avec le roi du camembert !

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Le Dominion Post fait lui preuve d'un peu plus d’humour avec une liste intitulée « Pourquoi nous aimons (et détestons) la France »

 

Les bons points,

1-      Nous sommes « beaux »,

2-     Nous bénéficions des 35 heures,

3-     Nous avons des plages "topless"

4-     Et bien évidemment les Français « boivent du vin au petit déjeuner »

 

Les mauvais points 

1-les Français ont une mauvaise opinion du style vestimentaire néo-zélandais – « En 1999, l'ambassadeur de France a déclaré que les femmes néo-zélandaises s'habillaient comme des soldats »

2- Les Français n'ont pas résisté aux Anglais lors de la colonisation des antipodes. Ce qui a tout changé pour le pays au long nuage blanc : « Si les Français avaient été plus persistants nous aurions peut-être grandi en parlant français, en mangeant de somptueux fromages et en étant très très bons au football », se lamente avec une certaine ironie le Dominion Post.

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 00:09

Les chiffres m’ennuient. J’ai toujours eu une sainte horreur des interlocuteurs me noyant sous des bordées de chiffres. Pire encore, ceux qui à la manière d’un Giscard vous somment de faire la preuve de vos connaissances sur tel ou tel sujet en vous posant la question qui tue : combien d’hectares le Sancerre ? Sans répondre que je m’en tamponne, comme je l’ai fait à une conseillère d’Hervé Gaymard qui me recevait en tant que président des Appellations du Calvados, cidres, poirés et pommeau, lorsque j’ai besoin de références chiffrées je sais où les trouver là où elles se nichent. Un de mes maîtres à la Fac de Droit m’avait dit : un bon juriste est celui qui a une bonne bibliothèque et qui sait s’en servir. Ce n’est pas tombé dans les oreilles d’un sourd : je pratique.

 

Pour autant, je sais acheter. Ayant, depuis toujours, fait mon marché, en un aller-retour je capte les prix des produits proposés, j’en fais mentalement la synthèse puis je passe à l’acte en fonction du rapport entre la qualité du produit que je souhaite acheter et le prix. Bref, je ne suis pas fâché avec les chiffres. Vous me direz que de tout ce qui précède vous vous en fichez. Vous avez tort car j’aborde par ce détour un concept important qui est celui de la valeur des choses, leur prix. Pour les carottes et les navets je ne vais pas chanter mon couplet sur la saison, la météo et tout ce qui fait le prix du poireau.

 

Reste le vin, certes pas le jaja du coin de ma rue mais les Grands Vins ceux que certains voudraient hisser au rang d’œuvre d’art. Moi qui n’ai pas l’âme d’un collectionneur mais qui suis amateur de peinture, avec une période où j’ai beaucoup acheté, j’affirme, au risque de m’attirer les foudres des idolâtres : une bouteille de GCC, même d’un millésime prestigieux et rare, n’est pas et ne sera jamais un œuvre d’art. Pour autant, comme pour le marché de l’art il y a un marché des Grands Vins car il y a des amateurs et maintenant des investisseurs qui prennent aussi des allures de spéculateurs. Le monde dit des Grands Vins rejoint celui de l’art et plus particulièrement celui de l’Art Contemporain.

 

Petit insert, comme l’écrivait dans « Grands et petits secrets du monde de l’Art » de Danièle Granet et Catherine Lamour chez Fayard à propos d’une vente de charité organisée par Christie’s au profit de l’association du professeur David Khayat où François Pinault, propriétaire du lieu, avait battu le rappel de ses artistes : Jeff Koons, Damien Hirst, Subodh Gupta, Martial Raysse... vingt-huit d’entre eux avaient offert une toile. « Tout le monde connaît tout le monde. Sauf celle qui va enchérir pour la plus grosse somme – 700 000 € pour une sculpture en acier de Richard Serra. Une collectionneuse de langue espagnole, qui sera guidée tout au long des enchères par une amie qui connaît les procédures – pardon, les cotes. C’est comme à la Bourse, il faut savoir jusqu’où ne pas s’inscrire dans la « liste C » des « acheteurs gogos ».

 

Le mot est lâché : la cote.

 

Même si je dénie aux Grands Vins la dignité des beaux-arts il n’en reste pas moins vrai qu’il existe un marché et qu’il est très utile pour les amateurs de s’étalonner, d’évaluer, de repérer un bon millésime en se référant à sa cote. Dans mon souvenir d’amateur-acheteur je garde comme un plaisir extrême ma rencontre avec un marchand alors que j’allais faire encadrer une de mes acquisitions de chineur : la femme au tablier et qui m’en proposa une belle somme alors que je venais de l’acheter pour une petite poignée de francs. Comme l’écrit Alain Bradfer « évoquer le prix des choses n’a rien de trivial » Moi j’ai gardé mon tableau, il est accroché à ma tête de lit et ça ne m’empêchepas de dormir de me remémorer la très belle plus-value que j’aurais pu faire en le cédant.


cote-des-grands-vins-2011.png

 

Le Gagnon du Québec, le Marc-André, va encore écrire que je délaye (il devrait lire son collègue Marc Vaillancourt…) mais tout ça c’est pour recommander à celles et ceux qui veulent entrer dans la danse l’achat de La Cote des Grands Vins de France d’Alain Bradfer et Yves Legrand. En effet, pour poursuivre l’image : ainsi ils pourront tout savoir sur comment on danse. C’est précis, bien fait, sérieux, maniable. J’ai beaucoup appris, normal je ne sais pas grand-chose, et surtout, et c’est pour ça que j’ai cité château Margaux dans mon titre, lorsque j’étais sous les ors de la République j’ai eu à traiter du dossier, même rencontré les Agnelli, et j’ai le souvenir d’une discussion surréaliste dans le bureau de mon Ministre où celui-ci était plus passionné par la saga des magasins Félix Potin que par les histoires de gros sous de l’homme de confiance de Corinne Métzenopoulos. Dernier détail de soupente, lorsque le couple Barsalou-Douroux vira JP Huchon de la direction de la Caisse Nationale de Crédit Agricole celui-ci atterrit à la holding Exor propriétaire, entre autre, dudit château Margaux. Détail piquant de l’histoire, le dit Huchon, deux ans après se retrouvait Directeur du cabinet du Premier Ministre Rocard : un ange passa au-dessus de la tête du couple Barsalou-Douroux.

   

Vraiment Berthomeau tu te laisses aller, si ça continue tu vas verser dans les Potins de la Commère. C’est un peu vrai mais après tant d’années de retenue, de notes de synthèse brèves et sèches, me laisser-aller me fait du bien. Et puis, si j’évoque les Potins de la Commère c’est pour saluer le départ vers le cimetière de France-Soir qui, même s’il n’était plus qu’un tas de papier, restait par son titre l’héritier de Pierre Lazareff (l’un des piliers de 5 colonnes à la Une) et d’une presse populaire. Moi, un journal qui meurt, ça m’attriste toujours…


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